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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Thierry Beccaro, animateur et comédien, pour le téléfilm "Je suis né à 17 ans" ce mercredi sur France 2 à 21h10.
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NewsTranscription
00:00 Europe 1 Culture Media.
00:02 Alors lundi c'était la journée internationale des droits de l'enfance
00:05 et dans ce cadre que France Télévisions diffuse ce soir
00:08 le téléfilm "Je suis né" à 17 ans
00:11 qui est l'adaptation de votre autobiographie Thierry Becquereau "Paris en 2018"
00:15 où vous révélez votre passé d'enfant maltraité.
00:19 Est-ce que vous avez hésité déjà à jouer dans ce film, à jouer vous-même ?
00:24 Alors Thomas, je vais vous dire j'ai un échéancier d'hésitation, de peur, de doute
00:31 depuis pas mal d'années dont je n'avais jamais parlé évidemment.
00:35 Donc dans cet échéancier évidemment il y avait une grosse hésitation
00:42 à jouer mon propre rôle dans cette adaptation.
00:46 C'est vrai que j'ai longtemps hésité parce que c'est très simple,
00:50 j'ai écrit un livre, je suis venu en parler ici avec toi Thomas
00:54 et puis je me suis dit ça y est c'est bien, c'est bon j'ai fait mon taf,
00:59 ça aide les gens, on en a vendu beaucoup, j'ai fait des rencontres exceptionnelles.
01:05 Bon, voilà j'ai fait ce qu'il fallait faire, on n'en parle plus
01:09 et puis tout là-haut là on me tape sur l'épaule et on me dit non non non non
01:12 non non c'est pas terminé, tu vas en faire un deuxième
01:15 qui va s'appeler "Ma résilience à moi"
01:17 tu vas raconter comment tu t'en es sorti, comment tu as fait 35 ans ou trop à France Télévisions
01:23 malgré toutes ces difficultés.
01:26 Alors là je me suis dit bon là c'est bon, là ça y est
01:29 et celui en me tape sur l'épaule droite on me dit
01:32 non non non il y a un producteur qui s'appelle Raphaël Cohen qui a acheté les droits du livre
01:36 et Anne Holmès et Carole Lebert qui dirigent les fictions à France Télévisions
01:42 enfin qui dirigeait puisque Anne Holmès maintenant a pris du grade
01:45 voilà, j'aimerais bien qu'on traite ce sujet justement pour la journée internationale des droits de l'enfant
01:52 et c'est là que les choses se compliquent parce que
01:57 j'ai dit non non mais prenez plutôt un tel
02:00 lui il serait bien pour faire ce...
02:02 - Vous avez pensé à Clovis Cornillac notamment pour le livre
02:05 - Oui oui oui bien, très bien oui oui
02:08 et puis Raphaël, puis la chaîne dit
02:11 non attends c'est ton histoire Thierry
02:14 puis par rapport à ta collaboration avec France Télévisions et tout
02:19 - Vous êtes acteur
02:20 - Et puis t'es comédien, je veux dire c'est une très bonne réflexion
02:25 souvent les gens me disent c'est pas difficile de raconter sa vie
02:29 le problème il n'est pas là, c'est que
02:32 tu peux faire venir des gens qui ont souffert mille misères
02:35 et les mettre devant une caméra
02:37 ça donnera peut-être pas le résultat que vous verrez ce soir
02:40 il faut aussi être capable d'être comédien et de rejouer ce qu'on a vécu
02:47 - C'est ça, malgré tout c'est votre histoire à vous
02:50 et en regardant ce téléfilm moi je me disais que certaines scènes avaient dû être particulièrement difficiles
02:54 à jouer comme ce moment où vous finissez par parler à votre père
02:58 je sais pas si elle a vraiment existé d'ailleurs cette scène dans la vraie vie
03:01 - Alors cette scène elle a existé
03:04 mais là aussi ce film c'est une espèce de catharsis
03:08 de thérapie magique je ne sais pas
03:11 je dis dans ce film plus de choses que je n'ai pu en dire dans ma vraie vie
03:15 à ma mère, à mon père, ma tante, ma soeur
03:18 donc cette scène avec mon père je dis des choses que je n'ai pas pu lui dire
03:22 notamment sur le pardon
03:25 - Sur le pardon qu'il ne vous a jamais octroyé
03:28 on va continuer à parler de ce téléfilm et de votre nouvelle vie Thierry Bécaro
03:32 ce sera juste après la session de rattrapage de Jean-Luc Lemoyne
03:35 qui nous rejoint, à tout de suite sur Europe 1
03:38 - Culture Média sur Europe 1, Thomas Hille avec votre invitée Thierry Bécaro
03:41 on parle de ce téléfilm "Je suis né à 17 ans"
03:44 inspiré de son histoire à voir ce soir à 21h10 sur France 2
03:47 - Un téléfilm très touchant dans lequel vous vous parlez à ceux qui n'ont jamais osé rien dire
03:52 alors qu'ils voyaient la violence de votre père
03:55 votre mère, votre tante, mais aussi le voisin qui préférait ne pas s'en mêler
03:59 c'est l'un des messages de ce film
04:01 être témoin et ne rien dire c'est être du côté du bourreau
04:05 - Je pense que c'est un film sur le silence
04:08 en fait Thomas, c'est le silence
04:11 et je précise que ce qu'on raconte ça se passe dans les années 60-70
04:17 et on est aujourd'hui en 2023 et on peut encore parler
04:21 et on en parle de harcèlement à l'école
04:24 on le voit dans le film, moi j'ai été harcelé parce que j'avais des trop bonnes notes
04:28 on parle de la violence faite aux femmes
04:30 on parle de la maltraitance vis-à-vis des enfants
04:35 et tout ça est d'une actualité terrible 40-50 ans après
04:39 et quand on parle du silence, oui je me dis que c'était pas possible
04:45 que dans mon entourage on ne se doute pas de ce qui se passait à la maison
04:52 - Ils ont tous l'air de tomber des nus quand vous leur dites ça
04:55 - Oui, la sortie du livre a été perçue d'une façon assez surprenante
05:03 mais qu'est-ce qui lui prend ?
05:06 Je l'ai encore vu ce matin à la télé, il était souriant, il avait le sourire
05:11 alors pour ceux qui ne connaissent pas vraiment le monde de l'édition
05:17 si vous êtes prix Nobel vous gagnez beaucoup d'argent
05:20 mais sinon, parce qu'on m'a dit "mais quoi il a besoin d'argent ou quoi ?"
05:24 - Ce n'était pas ça l'objectif
05:26 - Non, ce que j'ai fait surtout c'était aider les autres
05:31 - Vous avez aidé beaucoup de gens avec ce témoignage
05:34 il y a notamment ce passage dans ce film, Thierry Becquereau
05:36 où vous expliquez à votre mère les conséquences de votre enfance sur votre vie d'adulte
05:41 - Je n'ai jamais eu confiance en moi
05:44 j'ai le trac dès que je rentre en scène
05:47 je n'ai jamais pu prendre l'avion parce que j'ai la fousse
05:50 je suis accro aux médocs depuis des années
05:53 je suis un fou d'établir une relation simple avec des gens
05:57 malgré tout l'argent que je laisse chez les psys
06:01 tu comprends ça ?
06:02 - On a du mal à imaginer Thierry Becquereau
06:04 qui est un homme qui a souri tous les jours à la télévision
06:07 avait en réalité autant de peur, d'angoisse en lui
06:10 pourquoi est-ce que vous êtes allé vers la télévision et puis le théâtre ?
06:14 - C'est incroyable, c'est même une bonne question
06:18 parce qu'elle résume tout
06:21 dans le film vous allez voir il y a un événement qui d'ailleurs est le titre du film
06:26 - Je suis né à 17 ans
06:28 - Il se passe une scène à laquelle on n'est pas destiné à assister quand on est enfant
06:35 comme plein d'autres scènes que vivent malheureusement d'autres enfants
06:39 et trois semaines après cette scène terrible
06:43 mon père vient me voir et me dit, très content de lui
06:49 tu t'es trouvé une place à la maison de la radio
06:51 tu vas travailler au droit d'auteur
06:55 et c'était l'époque où il fallait, quand on était ados, il fallait travailler pour voir ce que ça fait
07:01 il y avait encore la possibilité d'avoir des petits jobs
07:03 j'étais furieux
07:05 il me fait vivre une scène épouvantable où je suis mort
07:10 où mon cerveau, où tout s'est arrêté
07:13 et trois semaines après il me trouve une place à la maison de la radio
07:17 alors j'arrive à la maison de la radio
07:19 en plein été
07:21 et j'arrive à France Inter
07:23 on m'avait mis au droit d'auteur donc je notais des références de disques
07:26 j'étais au fond d'un studio
07:29 et puis j'arrive là
07:31 et la musique c'était un peu ma vie quoi
07:35 c'était la radio sous mon oreiller dans les moments où c'était compliqué
07:38 - Mais la télévision c'est encore autre chose, se mettre devant une caméra
07:42 - Oui mais là c'est là le coup de foudre
07:44 je me dis putain c'est génial
07:47 alors je vais avancer dans le studio, je vais devenir assistant etc.
07:52 et puis les radios libres vont se créer, radio bleue, radio 7
07:57 et puis de radio bleue je vais arriver sur Antenne 2
08:01 grâce à Monique Carrat qui me propose un jour de présenter Matin Bonheur
08:06 en 87 - C'est comme ça que ça a démarré pour vous
08:09 - Et c'était l'occasion pour moi d'être...
08:14 parce que c'est ça qu'on cherche
08:16 on a envie d'être connu, d'être reconnu
08:20 - D'être aimé aussi - Et d'être aimé
08:22 et d'avoir la l'assentiment, l'affection
08:26 c'est long, c'est ce que je dis toujours de temps en temps aux jeunes animateurs qui commencent
08:32 attention ça se fait pas tout seul
08:34 en même temps je portais ce sac à dos qui était bien chargé
08:39 mais je m'étais toujours dit
08:41 après avoir été l'assistant de Machin Béranger et avoir écouté la nuit
08:45 les gens qui sont seuls et qui sont dans un désarroi terrible
08:50 tu vas faire l'inverse quoi
08:52 tu vas pas rester sur ton amertume, tu vas pas rester sur l'aigreur
08:55 tu vas pas rester sur une idée de revanche
08:58 on va transformer tout ça
09:00 et comme dit Boris Hyrulnik qui est le concepteur de la résilience
09:06 tu vas transformer ce malheur en un merveilleux malheur
09:10 - Vous avez arrêté la télé il y a 4 ans maintenant
09:12 ça a pas dû être simple j'imagine
09:14 est-ce que ça vous manque encore aujourd'hui ?
09:16 - Non, ce qui est pas simple c'est de prendre la décision
09:20 c'est-à-dire un jour d'aller voir Antoine Boillet
09:23 qui était à l'époque secrétaire général de France Télévisions
09:27 en début de saison en septembre
09:29 lui pense que je viens prendre un café
09:32 on parle un peu des vacances
09:34 et au bout de 20 minutes lui dire
09:36 voilà Antoine, cette saison de Motus que je vais présenter
09:40 sera également la dernière
09:42 et là il y a un silence comme celui-ci
09:46 il rigole un petit peu, il fait "arrête"
09:49 non non, j'ai bien réfléchi, j'ai fait 29 ans
09:53 je pense qu'il y a un moment donné
09:55 je voulais pas qu'on me tape sur l'épaule en me disant
09:58 "il commence un peu à fatiguer là"
10:01 et puis je savais, donc tout était planifié
10:04 je suis pas parti sur un coup de tête
10:06 ce qu'il faut jamais faire
10:07 j'avais une pièce de théâtre, j'avais le livre
10:09 j'étais ambassadeur à l'UNICEF
10:11 donc tout est prêt
10:12 - Thierry Bécaro vous allez le retrouver ce soir à la télévision
10:15 je suis né à 17 ans, c'est à 21h10 sur France 2