Quentin Durward est un roman historique de l'auteur écossais Walter Scott, paru en 1823.
Ce roman est fondé sur un moment du conflit entre le roi de France Louis XI et le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, incluant l'entrevue de Péronne, défaite de Louis XI, et la troisième guerre de Liège, conclue par la victoire de Charles sur les Liégeois en lutte contre leur prince-évêque Louis de Bourbon.
D'une façon plus générale, le roman évoque le déclin de l'esprit chevaleresque qui imprégnait la noblesse de l'époque du système féodal et la progression de l'État centralisateur.
La scène de la mort de Louis de Bourbon dans Quentin Durward a inspiré à Delacroix son tableau L'Assassinat de l'évêque de Liège, qui historiquement, n'a eu lieu qu'en 1482.
Ce roman est fondé sur un moment du conflit entre le roi de France Louis XI et le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, incluant l'entrevue de Péronne, défaite de Louis XI, et la troisième guerre de Liège, conclue par la victoire de Charles sur les Liégeois en lutte contre leur prince-évêque Louis de Bourbon.
D'une façon plus générale, le roman évoque le déclin de l'esprit chevaleresque qui imprégnait la noblesse de l'époque du système féodal et la progression de l'État centralisateur.
La scène de la mort de Louis de Bourbon dans Quentin Durward a inspiré à Delacroix son tableau L'Assassinat de l'évêque de Liège, qui historiquement, n'a eu lieu qu'en 1482.
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00:00 Nous voici de nouveau réunis, comme au départ de notre voyage.
00:05 Alors comme ça tu travailles pour le roi de France?
00:16 Oui.
00:17 Espionnes quoi?
00:19 Oh si tu veux.
00:21 Ça rapporte bien?
00:23 Les ennuis surtout.
00:25 Mais enfin t'as quand même quelques économies de côté.
00:28 Oui, un petit peu quoi.
00:31 Pourquoi me demander ça?
00:33 J'imagine que maintenant t'as perdu ta situation.
00:36 Bah oui, dans le métier je suis brûlée.
00:38 Dans ce cas avec ta dot, tu pourrais peut-être songer à te marier?
00:42 Pourquoi pas?
00:44 Ça te plairait?
00:46 Vraiment?
00:47 Oh oui quoi!
00:48 Dans le jour où je trouverai un type un peu naïf, qui regarde pas trop près, je penserai à toi Marion, je te présente.
00:54 Oh Marion!
00:56 Pour l'instant nous allons jusqu'au bout du chemin.
00:59 Et qu'y a-t-il au bout du chemin?
01:01 D'autres chemins, comme il y a d'autres jours qui suivent le jour qui passe.
01:06 Quentin, j'ai peur.
01:09 Peur de quoi Isabelle?
01:12 D'être séparée de vous Quentin.
01:15 Dès que vous serez en présence du juge, il faudra saluer trois fois.
01:24 Nous saluerons Madame.
01:26 Vous prosternez et attendre.
01:28 Nous attendrons Madame.
01:30 C'est alors seulement que Monseigneur le Duc de Bourgogne ordonnera de vous faire pendre.
01:33 Ou bien vous permettra de parler avec lui, on ne sait jamais.
01:36 Ben, envisageons si vous ne voulez bien que cette dernière éventualité Madame.
01:40 Ah, soit.
01:41 Eh bien, écoutons le récit que vous avez préparé pour le Duc.
01:49 Monseigneur, votre respectueuse et toute obéissante ville de Liège est victime d'un affreuse apparence...
02:01 Malgré les efforts d'une poignée d'agitateurs au service de l'étranger,
02:06 la ville tout entière est restée fidèle à votre grâce.
02:09 Pas un seul Liégeois n'a tiré l'épée contre Monseigneur le Prince évêque.
02:12 Pas un, c'est vrai.
02:14 C'est dans un esprit de pure vengeance et à seule fin de discréditer à vos yeux
02:18 ceux qui n'ont pas cessé d'être vos fidèles vassaux.
02:21 Sujet !
02:22 Pardon ?
02:23 Vos fidèles sujets.
02:25 Cette nuance plaira au Duc.
02:27 C'est dans ce budon que la bobine à Guillaume de Lamarck
02:32 prétend avoir obtenu aide et complicité des habitants de Liège.
02:35 Telle est la relation sincère et véritable des malheureux événements
02:39 qui ont ensanglanté notre belle cité.
02:41 C'est tout ?
02:42 Oui.
02:43 Aucun doute. La ville sera rasée, vous serez pendus.
02:46 Des mots ? Rien que des mots ?
02:48 Comment le Duc prendrait-il des mots pour une preuve de fidélité ?
02:51 Peut-être pourrait-on faire accompagner ces mots d'autre chose ?
02:55 Non !
02:56 La cassette.
02:58 Oh mon Dieu, la cassette !
03:00 Quelle cassette ?
03:02 Mais celle-ci, Madame, qui contient le trésor du Prince évêque.
03:06 Par quel miracle se trouve-t-elle entre vos mains ?
03:09 Oh, c'est tout simple, Madame.
03:12 Devant le malheur qui le menaçait, notre malheureux prélat n'avait confiance qu'en sa bonne ville de Liège.
03:17 Voulant la défendre, il ne nous a pas confié sa vie.
03:20 Il nous a confié ses billets.
03:22 Voilà !
03:23 Notre premier souci après sa mort a été de remettre ce dépôt sacré entre les mains de notre suzerain.
03:29 Bien sûr, il a fallu.
03:31 Franchement, Monsieur, l'histoire vaut ce qu'elle vaut.
03:34 Et devant un tel trésor, le Duc se fera un plaisir de la croire.
03:39 Le Duc se fera un plaisir de la croire.
03:42 Suivez le chantier !
04:01 S'il vous plaît !
04:03 Vous aimez ?
04:16 Quand elles sont mûres, ce n'est pas bien le cas.
04:19 J'aime ce goût acide.
04:22 Ça me rappelle les fruits de mon pays.
04:24 Les fruits ne mûrissent donc pas en Écosse ?
04:26 Si, sûrement.
04:28 Quand on leur laisse le temps.
04:30 Mais, quand j'étais enfant, j'étais tellement pressé que je les mangeais sur l'arbre.
04:34 Presque vert.
04:35 Parlez-moi de l'Écosse.
04:37 L'Écosse ?
04:39 Comment parler de son pays natal ?
04:42 Il y a des arbres, des forêts, des montagnes, des grands lacs.
04:48 Comme partout, cela n'a rien d'extraordinaire.
04:50 Oui, comme partout.
04:52 Seulement, voilà.
04:53 C'est mon pays natal.
04:55 Je comprends.
04:57 C'est comme s'il fallait parler de quelqu'un qu'on aime.
05:00 Continuez.
05:03 Chacun a une tête, deux bras, deux jambes.
05:08 Mais celui qu'on aime vous semble différent des autres.
05:12 C'est cette différence qu'on ne peut expliquer.
05:15 Dans d'autres circonstances, j'aurais beaucoup aimé vous faire connaître mon pays.
05:19 Mais pourquoi ne pas y aller, Quentin ?
05:21 Puisque nous devons fuir, pourquoi pas chez vous, en Écosse ?
05:23 C'est impossible, Isabelle.
05:25 Je vous ai proscrit.
05:27 Je compte en mon pays beaucoup plus d'ennemis que vous n'en avez en Flandre et en Bourgogne.
05:30 Alors allons-en en Bretagne.
05:32 Pourquoi en Bretagne ?
05:34 Parce que c'est très loin.
05:37 C'est ce voyage qui nous a unis, Quentin.
05:41 J'aimerais qu'il ne finisse jamais.
05:43 Monsieur, monsieur ! Là-bas, un nuage de poussière annonce un éclat de temps !
05:46 Venez, Isabelle, vite !
05:48 Vous les couvrez, suivez !
05:49 À ce train-là, ce ne sont ni des orphèbres ni des épiciers.
05:51 C'est du trou préparé à la guerre.
05:52 Des anglais ?
05:53 Oui.
05:54 Allez, allez !
05:55 Allez, allez !
05:58 Allez, hop !
06:01 Allez, allez, allez !
06:05 Allez, allez !
06:06 Oh, mes p'tits cœurs ! Quelle fougue !
06:33 Oh, quel élan !
06:34 Ça, ce sont des cavaliers !
06:35 Elles en sont, oui, madame.
06:37 Fais regarder les camps, Patignot !
06:39 Oh non, madame, oh non !
06:40 Mais pourquoi ?
06:41 En les voyant chez Fransbourg, à l'élan, à la vigueur, à la fougue, ils mettront une pente !
06:45 C'est notre mort qui calope, madame !
06:47 Peut-être !
06:48 Oh, mais si bien !
06:49 Je vais alléger la carriole !
06:53 Tiens !
07:02 Oh, ma cassette ! Ma cassette !
07:05 Ma cassette ! Ma cassette !
07:08 Ma cassette !
07:10 Plus vite, Tante !
07:18 Plus vite, Tante !
07:19 Tournez sur la gauche !
07:35 C'est bon, c'est bon !
07:37 Qu'attend-il, Quentin ?
07:38 Rien.
07:39 Qu'attend-il, Quentin ?
07:40 Rien.
07:41 Qu'attend-il, Quentin ?
07:42 Rien.
07:43 Qu'attend-il, Quentin ?
07:44 Rien.
07:45 Qu'attend-il, Quentin ?
07:46 Rien.
07:47 Qu'attend-il, Quentin ?
07:48 Rien.
07:49 Qu'attend-il, Quentin ?
07:50 Rien.
07:51 Qu'attend-il, Quentin ?
07:52 Rien.
07:53 Qu'attend-il, Quentin ?
07:54 Rien.
07:55 Qu'attend-il, Quentin ?
07:56 Rien.
07:57 Qu'attend-il, Quentin ?
07:58 Rien.
07:59 Qu'attend-il, Quentin ?
08:00 Rien.
08:01 Qu'attend-il, Quentin ?
08:02 Rien.
08:03 Qu'attend-il, Quentin ?
08:04 Rien.
08:05 Ils savourent déjà leur victoire.
08:07 Quentin Durver, l'heure est venue pour toi de recevoir ton châtiment.
08:18 Nous sommes perdus, n'est-ce pas ?
08:20 Il y a encore une chance, peut-être.
08:24 Aurais-tu peur de moi, Guillaume Delamarre ?
08:27 Peur ? Moi ?
08:29 Au château de Liège, devant tous tes hommes rassemblés !
08:33 Tu as juré de me défier en combat singulier.
08:36 Je n'ai jamais dit ça.
08:38 Son piège est à Bill.
08:40 Nos hommes vous regardent.
08:41 Vous ne pouvez pas vous dérober.
08:42 Il s'agit d'un duel à mort.
08:45 Alors tu vas être bien servi.
08:47 La mort est la seule chose que je donne volontiers.
08:50 Regardez, Madame, les bourguignons !
08:52 Ce qui arrive est trop fort pour nous.
08:56 La chance ne sera pas toujours de ton côté, Quentin Durver.
09:00 Alors, viens te battre !
09:01 Mais viens te battre au lieu de fuir !
09:04 Le sanglier ne s'en fuit jamais, jeune homme.
09:07 Il s'en replie !
09:08 Isabelle, filez droit vers l'ouest.
09:14 C'est votre dernière chance d'échapper aux téméraires.
09:17 Je retiendrai les bourguignons aussi longtemps que possible.
09:20 Il n'y a plus de chemin que je ne puisse suivre sans vous, Quentin.
09:22 Où vous irez, nous irons.
09:24 Emparez-vous de cet homme !
09:41 En arrière, vous autres !
09:43 Vous n'êtes pas en état de résister. Je vous conseille d'obéir.
09:46 Mon avis peut tromper, monsieur.
09:48 Je m'appelle Quentin Diroir.
09:50 Je suis gentilhomme, archer dans la gare du Roi.
09:53 Au nom de qui donnez-vous les ordres ?
09:55 Du comte de Crevecoeur,
09:57 connaîtable des armées de Monseigneur Charles, duc de Bourgogne.
09:59 Fort bien, monsieur.
10:01 Je me trouve sur ces terres et je m'en remets à ses lois.
10:04 Mais je dois savoir qui vous êtes avant de vous remettre mon épée.
10:08 Il suffit de me regarder pour le savoir.
10:17 Qu'en faut-il d'un saut ?
10:19 Reprenez les guides, monsieur.
10:22 En avant !
10:25 En avant !
10:27 En avant !
10:30 En avant !
10:33 En avant !
10:36 En avant !
10:39 En avant !
10:42 En avant !
10:45 En avant !
10:47 En avant !
10:50 En avant !
10:52 En avant !
10:55 En avant !
10:58 En avant !
11:01 En avant !
11:04 En avant !
11:07 En avant !
11:10 En avant !
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11:23 En avant !
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11:38 En avant !
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11:44 En avant !
11:47 En avant !
11:50 En avant !
11:53 En avant !
11:56 En avant !
11:58 En avant !
12:00 En avant !
12:02 En avant !
12:04 En avant !
12:06 Cette affaire me concerne personnellement, Crevecoeur.
12:22 Laissez-moi la régler.
12:24 Nous sommes en campagne, Campobasso.
12:26 Le règlement ne m'autorise à déléguer mes pouvoirs qu'en cas de nécessité absolue.
12:30 D'ailleurs, que craignez-vous ?
12:32 Votre mensuétude.
12:34 N'oubliez pas que les comtesses de Croix sont des rebelles.
12:37 Je n'oublie rien, mon cher.
12:39 Et surtout pas que ce sont des femmes.
12:42 Comte !
12:51 Est-il nécessaire d'être regardé à vue par ce soldat ?
12:54 Comme de Tirelaine arrêté à la foire ?
12:56 Soldat trois pas en arrière.
12:58 C'est un accueil un peu rude pour votre retour au pays, mes jolies cousines.
13:03 Mais les princesses errantes doivent s'attendre à de pareilles aventures.
13:07 Messire, nous avons appris que les routes ne sont pas bordées que de fleurs.
13:12 Et nous connaissons aujourd'hui la brûlure des orties et la morsure des chardons.
13:16 Vous avez, grâce à Dieu, échappé à des dangers beaucoup plus graves, madame.
13:20 Heureusement, mes soldats sont arrivés à temps.
13:23 Car vous n'aviez pas, semble-t-il, une longue résistance à espérer de votre suite.
13:28 Monsieur, ne vous méprenez pas.
13:31 J'aurais défendu l'honneur de ces dames jusqu'à la mort.
13:34 Et je vous en félicite, monsieur.
13:36 Mais désormais, ce soin vous sera épargné.
13:38 Je me chargerai moi-même de la protection de mes cousines.
13:41 Monsieur de Cravecoeur, veuillez me dire si je suis votre prisonnière
13:44 ou si je puis encore agir à ma guise.
13:47 Votre bien-aimé seigneur, le duc de Bourgogne, répondra lui-même à cette question.
13:50 N'oubliez pas qu'il est votre tuteur, madame.
13:53 Et ceux-là, qui sont-ils?
13:57 Pitié, pitié, monseigneur. Nous ne sommes que de paisibles bourgeois de Liège.
14:01 Tiens donc, il semblerait justement qu'on ait à se plaindre de vous.
14:05 De nous, monseigneur?
14:07 Votre gentil parent, le prince Évêque, nous a fait part d'une certaine agitation dans sa ville.
14:12 Vous la paierez fort cher, messire, car j'achemine les renforts qu'il nous a demandés.
14:16 Hélas, messire, ces renforts sont inutiles. Ils arrivent trop tard.
14:20 Que voulez-vous dire?
14:22 Guillaume de Lamarque a pris d'assaut la forteresse du prince.
14:25 Il n'y a pas de survivant.
14:27 L'évêque?
14:28 Il est mort.
14:30 Assassiné sous mes yeux.
14:32 Garde, emparez-vous de cet homme!
14:35 Je vous supplie de m'entendre, mon cousin.
14:38 Quentin du Roi d'Este est innocent des crimes dont on l'accuse.
14:41 S'il s'est battu, c'est contre le sanglier.
14:43 Dans quel dessin?
14:45 C'est le premier.
14:46 C'est pour me sauver.
14:47 C'est vrai!
14:48 Moi aussi, il m'a sauvé la vie.
14:50 Moi aussi?
14:51 Moi aussi!
14:52 Mais, il semble que vous ayez sauvé tout le monde,
14:56 hormis le meilleur des prélats.
14:58 Je l'aurais tenté, messire,
15:00 si l'évêque n'avait été tué avant que je ne puisse intervenir.
15:03 Et si ma mission me l'avait permis,
15:06 je l'aurais vengé.
15:07 Lâchez-le.
15:09 Vous avez prononcé de nobles paroles, monsieur.
15:13 Et vous avez risqué votre vie pour sauver l'honneur de ces dames.
15:16 Cela suffit pour vous assurer de mon estime,
15:18 et je vous fais mon compliment.
15:20 Campobasso!
15:22 Donnez des ordres,
15:23 pour que la troupe se mette en marche.
15:25 Nous faisons demi-tour aussitôt.
15:27 Dois-je comprendre que je suis libre?
15:34 Pas si vite, jeune homme.
15:35 Vous devrez rendre compte de vos actions à Peronne.
15:38 Devant le Duc de Bourgogne?
15:40 Si fait,
15:41 et devant le Roi.
15:43 Quoi?
15:44 Le Roi de France se trouve chez le Duc de Bourgogne?
15:48 Incroyable, n'est-ce pas?
15:50 Monseigneur Charles, Duc de Bourgogne.
15:55 Sa Majesté est prête à vous recevoir, Monseigneur.
15:58 Comment le Roi a-t-il passé la nuit?
16:00 La fièvre a fortement agité son sommeil,
16:02 mais l'annonce de la venue de votre grâce
16:04 a eu le don de réjouir son cœur
16:06 et d'atténuer ses maux.
16:08 Je ne me connaissais pas le talent de médecin,
16:10 M. Olivier.
16:11 Votre grâce jugera par elle-même.
16:13 Veuillez entrer.
16:14 Venez près de moi, mon cousin.
16:20 Nous sommes assez proches parents
16:23 pour nous passer de cérémonie.
16:26 J'ai appris que Votre Majesté était souffrante.
16:29 Je me suis empressé de venir prendre des nouvelles de mon hôte.
16:33 Oh, ma santé est celle d'un vieil homme, mon cousin.
16:37 Je souffre seulement de...
16:40 d'avoir perdu la jeunesse
16:42 et mal assidu des duos fatigues du voyage.
16:47 Laisse-nous, Olivier.
16:49 Sire...
16:51 Je n'ai jamais eu la voix très forte
16:53 et je n'entends plus qu'au mât vingt ans.
16:55 Venez.
16:56 Je me suis attaché les meilleurs praticiens des Flandres, sire.
17:00 Ils sont aux ordres de Votre Majesté.
17:03 Oh, laissons-là vos médecins, s'il vous plaît.
17:06 Il y va de la santé comme de la politique.
17:09 Plus on se passe intermédiaire, mieux on se porte.
17:13 J'ai eu le bonheur d'avoir d'excellents conseillers, sire.
17:18 Ah, hélas, je n'ai pas cette chance.
17:21 Et si je n'avais écouté que moi-même,
17:23 je serais venu plus tôt vous témoigner ma confiance et mon amitié.
17:28 Voilà, sire, des paroles aimables.
17:30 Et nécessaires, mon cousin.
17:32 Je voulais vous assurer de vive voix
17:34 que les petits différents qui opposent parfois nos politiques
17:37 ne sont rien à mes yeux comparés aux liens
17:40 qui unissent le trône à la Bourgogne.
17:43 Cependant, sire, permettez-moi de vous rappeler...
17:45 Cette partie de chasse, par exemple.
17:47 Quelle partie de chasse?
17:49 Vous n'étiez encore qu'un enfant, Charles, c'est vrai.
17:54 Votre père me témoignait la plus vive affection.
17:58 Et un jour, que je m'étais égaré à la poursuite d'un cerf,
18:03 il vous a corrompdu pour n'avoir pas pris assez de soin
18:07 de celui qu'il appelait votre frère aimé.
18:10 Il y a de cela très longtemps, sire.
18:14 Hélas, oui.
18:19 Et depuis cette attendrissante histoire,
18:22 beaucoup d'événements malheureux se sont produits.
18:24 C'est vrai.
18:26 Ainsi, je n'oublie pas que c'est en Bourgogne
18:30 que repose le corps de mon fils.
18:33 Le seul fils que Dieu m'ait donné, Charles.
18:37 Votre père l'avait tenu sur les fonds baptismaux.
18:42 Hélas, trois mois après sa naissance,
18:46 le pauvre enfant mourait.
18:49 Vous pourrez aussi rappeler que vous êtes le parrain de ma fille Marie.
18:53 Cher petit, je l'aime comme si c'était ma propre fille.
18:56 Nous en aurons ainsi fini avec ce tour d'horizon sentimentale.
18:59 Et si la santé de votre majesté le permet,
19:03 nous aborderons enfin les sujets sérieux.
19:06 Alors, sergent.
19:18 Rien à signaler, capitaine ?
19:22 Rien à signaler, monseigneur.
19:26 Cette visite pourrait bien gâcher un traquenard.
19:29 Rien ne serait plus facile que d'assassiner le roi.
19:31 Le duc est un homme loyal du noir. Jamais il ne commettrait cela.
19:34 Alors que fait le duc ? Que fait le roi ?
19:36 De la diplomatie, monsieur le connétable.
19:38 La façon la plus économique de livrer bataille.
19:41 Voilà un genre de guerre que je n'apprécie pas.
19:44 Il serait pourtant souhaitable d'en rester là, Cunningham.
19:47 Combien d'hommes avez-vous à Peronne ?
19:50 Vingt écossais, monseigneur.
19:52 Mais tous prêts à mourir pour sa majesté.
19:56 Avec vos vingt écossais, Cunningham,
19:59 combien de temps pourrez-vous défendre le roi ?
20:02 Je vous rappelle, mon beau-cousin,
20:07 que les places situées sur la somme sont françaises.
20:09 Elles n'ont été confiées à votre père
20:11 qu'en garantie de l'or qu'il nous avait prêté.
20:13 Contrairement aux accords passés, l'or n'a jamais été remboursé.
20:16 Je suis prêt à m'acquitter de cette dette.
20:18 Dès que vos troupes auront quitté la somme, vous recevrez...
20:20 Pas ce niquu !
20:22 Le jour fixé pour le rachat est passé depuis longtemps.
20:25 Vous avez perdu tous vos droits.
20:27 Si je comprends bien, vous êtes tellement ami de la France
20:30 que vous ne pouvez vous séparer de ce qui lui est appartenu.
20:34 Je n'ai pas le coeur à plaisanter, mon cousin.
20:36 Pour moi, vos propositions sont inacceptables.
20:39 Mais comme vous êtes mon hôte,
20:42 je veux bien les mettre sur le compte de cette fièvre qui vous tient au lit.
20:47 Dans toute autre circonstance, c'est la voix de mes canons qui vous aurait répondu.
20:50 Faites-moi d'autres offres.
20:52 C'est impossible.
20:54 La Bourgogne n'a pas deux points de vue.
20:57 Mais reposez-vous aussi.
20:59 Réfléchissez.
21:02 La politique attendra la guérison de votre majesté.
21:07 Tu as tout entendu ?
21:09 Oui, si. Votre majesté a fort bien tenu son rôle.
21:13 Bouffonnerie bien inutile.
21:16 Le Duc connaît sa force.
21:18 Et je devrais céder surtout, sinon...
21:20 Sinon ?
21:22 Je suis perdu.
21:25 Je ne peux plus.
21:28 Je ne peux plus.
21:31 Je ne peux plus.
21:34 Olivier.
21:37 Nous devons dès à présent revoir notre politique.
21:41 Sire, je crains qu'il ne soit trop tard pour calmer les vieillois.
21:45 Bon, maintenant, laisse-moi seul, veux-tu ?
21:50 Mes petites médailles.
21:52 Mes saines images.
21:54 Aussi longtemps que je ne vous ai rien demandé.
21:58 Aujourd'hui, je ne suis qu'un pauvre homme.
22:01 Tout seul.
22:03 Tout seul.
22:06 Je ne suis qu'un pauvre homme.
22:09 Tout seul.
22:12 Je ne suis qu'un pauvre homme.
22:15 Tout seul.
22:18 Et qu'il doit se battre contre plus fort que lui.
22:22 Donnez-moi la force pour me taire.
22:26 Le sang froid pour parler.
22:29 La lucidité pour réfléchir.
22:32 En échange de quoi ?
22:35 Vous aurez cette paix qui plaît à Dieu.
22:39 Et dont a tant besoin mon pauvre pays.
22:44 Ma cousine, j'avais gardé de vous le souvenir d'une enfant.
22:48 Et, mon Dieu, si je n'avais pas donné ma foi à la comtesse de Crève-Coeur,
22:52 je ne serais pas venu ici.
22:55 Je ne serais pas venu ici.
22:58 Je ne serais pas venu ici.
23:01 Je ne serais pas venu ici.
23:04 Je ne serais pas venu ici.
23:07 Je ne serais pas venu ici.
23:10 Et, mon Dieu, si je n'avais pas donné ma foi à la comtesse de Crève-Coeur,
23:13 j'irais supplier le Duc de m'accorder votre main.
23:16 Elle vous serait refusée, Monsieur.
23:18 Le Duc l'a promise à Campobasso comme on jette une pièce d'or à son bouffon.
23:22 Je suis la malheureuse récompense de petits services rendus.
23:26 Mais votre fuite a changé bien des choses, ma cousine.
23:29 Cet Italien a tous les défauts de la terre et son coeur ne connaît pas la générosité.
23:33 Ce n'est plus à votre main qu'il aspire, mais à sa vengeance.
23:36 Que m'importe cette menace si maintenant je suis libre ?
23:39 Hélas, ma cousine.
23:41 Campobasso a attisé la colère du Duc comme un forgeron qui souffle sur ses braises.
23:46 Vous n'avez pas pour autant gagné le choix de votre destin.
23:49 Que veut-on faire de moi ?
23:51 Je vous en prie, Crève-Coeur, dites-moi la vérité.
23:53 Vous serez traité en rebelle, vos terres et vos biens confisqués.
23:57 Et moi ?
23:58 Vous devrez prendre le voile et finir votre vie dans un couvent.
24:07 As-tu envie d'essayer l'hospitalité des prisons de Bourgogne ?
24:09 Très bien, monsieur.
24:10 Alors, tiens-toi prêt.
24:12 Profite de la confusion que je vais créer.
24:14 Prends la fuite.
24:16 Et vous ?
24:17 Je vais donner ma parole à Crève-Coeur de ne pas m'échapper pendant le voyage.
24:21 Et une fois à Pérone ?
24:22 Je compte sur toi pour me faire évader.
24:24 J'y serai.
24:26 Viens, mon cheval a pris peur.
24:28 Que ça ne se reproduise plus.
24:31 Je suis là.
24:33 Je suis là.
24:35 Je suis là.
24:37 Je suis là.
24:39 Je suis là.
24:40 Je suis là.
24:41 Allez !
24:43 Allez !
24:45 Allez !
24:47 Allez !
24:49 Allez !
24:50 Comment va notre royal cousin aujourd'hui ?
25:20 Quelle nouvelle nous apportez-vous de sa santé ?
25:23 Sa majesté se porte à merveille, monseigneur.
25:26 Elle s'est miraculeusement rétablie.
25:28 Vraiment ?
25:29 Il y a donc une couronne que le roi de France ne perdra jamais, c'est celle du royaume des fourbes.
25:33 Sa majesté va même si bien qu'elle m'a demandé de ne rien changer au programme prévu en son honneur.
25:39 Quel est-il, ce programme ?
25:42 Tout d'abord, une chasse.
25:44 Suivie d'un banquet réunissant vos intimes et les gentils hommes de la suite du roi.
25:49 Afin de mieux honorer nos hôtes, il serait bon de leur faire présent de quelques belles pièces d'argenterie.
25:54 J'y veillerai, monseigneur.
25:55 Je m'en charge, moi, de faire au roi un cadeau plus digne de lui.
25:58 Et quoi donc, l'ami ?
25:59 Les grelots, ma marotte et mon ami de bouffon.
26:02 Pourquoi ça ?
26:03 Par la messe. Pour être ainsi venu se jeter entre tes mains, il faut qu'il soit plus fou que moi.
26:07 Tu crois donc, coquin, que j'ai l'intention d'en profiter ?
26:09 Je l'espère bien, mon ami Charles.
26:11 Et si tu ne le fais pas, c'est à toi que je donne la marotte et les grelots.
26:15 À moi ?
26:16 Bien sûr, car alors tu serais bien le plus fou des trois.
26:19 Il y a des limites à l'insolence, monseigneur. Je vais faire taire ce coquin.
26:23 C'est ça, Commune. Ferme-moi la bouche, elle est dangereuse.
26:25 C'est la seule de cette cour qui ose dire la vérité.
26:27 Tiens, prends cette bourse, le glorieux, et laisse-nous.
26:30 Votre grâce a trop d'indulgence pour ce marot.
26:40 Il m'est précieux, Commune, car on doit toujours écouter la voix de la sagesse, même si elle sort de la bouche d'un fou.
26:47 Je pense, capitaine, que ce banquet se déroule le mieux du monde.
27:04 Avec un pari festin, les convives sont loin de la politique. Ils ne pensent qu'à manger et à boire.
27:09 Oui, c'est justement là le danger, Lucie, car le vin échauffe les esprits.
27:14 Le roi l'a bien compris, lui. Il ne boit que de l'eau.
27:20 Noble seigneur, je vous invite à boire à la santé de notre hôte, mon très affectionné cousin,
27:31 qui, semble-t-il, est l'homme le plus heureux de la terre, car si la Bourgogne fournit les meilleurs cèpes,
27:37 elle donne aussi de fiers et braves compagnons.
27:40 Dans mes jeunes années, j'ai moi-même assez vécu en Bourgogne pour témoigner de votre valeur.
27:45 Et en vidant cette coupe en l'honneur du plus noble d'entre vous,
27:49 c'est à tous les seigneurs bourguignons que je rends un très sincère et très affectueux hommage.
27:55 Buvons, mes amis.
27:59 - Vos paroles sont du miel, Sire.
28:02 Elles cajolent à merveille l'oreille des seigneurs de ma maison.
28:05 - Vos amis, beau cousin, ne peuvent que m'être chers.
28:08 M'ont-ils tous été présentés?
28:10 - Mais je pense, Sire.
28:12 - Pourtant, cette chaise vide...
28:13 - C'est la mienne!
28:15 - Deux tu bien te taire, coquin! Cette place est celle de Comine.
28:17 - Qui va à la chasse perd sa place.
28:19 Le seigneur d'Argentan est allé si loin donner le vol à son faucon qu'il en a oublié le souper.
28:24 - Je ne suis pas un fou.
28:26 - Oui, eh bien, celui qui préfère un faucon volant à un gibier sur table est proche par un des fous.
28:31 Mais le seul fou officiel, mon ami Charme, le seul qui a des droits, c'est moi.
28:34 Or, donc, cette place est mienne et la chaise m'appartient.
28:38 - Tu t'en expliqueras avec Comine, mais voici qui vient relever le défi.
28:43 - Je vous prie d'excuser mon retard, Monseigneur,
28:47 mais j'ai rencontré le comte de Crève-Coeur en chemin.
28:49 - Déjà de retour du grand mort?
28:51 - Il désire vous communiquer ses nouvelles.
28:53 - Eh bien, qu'il s'approche et qu'il parle.
28:56 - Monseigneur, les nouvelles dont le comte est porteur s'entendraient mieux à votre conseil que à votre table.
29:02 - Nous n'avons pas de secret pour le roi.
29:05 Mais pourquoi cet air grave, Crève-Coeur?
29:07 Et pourquoi n'étais-tu pas à Liège où t'appelais ta mission?
29:10 - Monseigneur, mon secours ou celui de tous les officiers du monde
29:14 ne rendrait pas l'avis à Louis de Bourbon.
29:16 - Que veux-tu dire?
29:18 - Que Louis de Bourbon ne rendrait pas l'avis à Louis de Bourbon.
29:21 - Que veux-tu dire?
29:23 - Guillaume de Lamarck s'est emparé du château de Schönwald et le prince évêque est mort.
29:27 - Assassiné? - Oui, monseigneur.
29:29 - En es-tu certain, Crève-Coeur?
29:31 N'as-tu pas été trompé par quelques faux rapports?
29:33 - Hélas non, monseigneur.
29:35 Je tiens pour prisonnier un témoin oculaire de ce meurtre.
29:38 Un gentilhomme qui se trouvait à côté, sinon aux côtés de Guillaume de Lamarck.
29:43 - Guillaume a été banni!
29:45 Nul ne peut l'approcher sans enfreindre mes ordres.
29:48 - Qui est cet homme?
29:49 - Un Écossais.
29:51 Ou plus exactement, un archer de la garde du roi de France.
29:55 - Gentilhomme de ma chambre, les pieds à la main!
29:57 Que pas un étranger ne quitte sa place sous peine de mort!
30:00 (cris de la foule)
30:02 - Cette nouvelle vous fait perdre la raison, mon cousin.
30:09 - Ma raison, au contraire, n'a que trop sommeillé.
30:12 Rebelle à l'autorité de tromper, assassin de ton propre frère!
30:16 - Très qu'un parjure, roi sans honneur!
30:18 Que pouvais-je entendre de toi, sinon le crime et la félonie?
30:21 - Sire, duc, vous oubliez que vous êtes le vassal du roi.
30:25 - Monseigneur, je vous supplie de maîtriser votre colère.
30:28 Le roi est votre hôte.
30:29 - Pas un geste, messeigneurs de Bourgogne!
30:31 Vous êtes encerclés.
30:33 Et je vous engage à éviter toute effusion de sang.
30:43 - Mon cousin, vous vous en portez bien promptement.
30:46 L'horreur même des accusations que vous portez
30:49 m'oblige à exiger de vous la recherche de la vérité.
30:53 Que les gentils hommes de votre conseil ici présents
30:57 soient les inquisiteurs et les juges de ce procès.
31:01 Je m'en remets à vous, messieurs.
31:04 Cunningham, ordonnez à vos hommes de se retirer.
31:11 - Mais sire...
31:12 - Je vous le commande.
31:14 Et je parle comme un roi à son officier.
31:17 - À vos ordres, sire.
31:20 - Et maintenant, mon cousin?
31:26 - Vous n'êtes plus mon hôte, Louis de Valois.
31:34 Vous êtes mon prisonnier!
31:36 ...
31:45 ...
31:54 ...
32:14 - Louis le simple.
32:16 Louis l'innocent.
32:19 Louis le fou.
32:24 Lequel de ces surnoms me serait-il donné par la postérité?
32:28 Réponds-moi.
32:30 - Aucun de cela, sire.
32:32 L'histoire reconnaîtra le courage qu'il y avait de votre part
32:36 à tenter cette ambassade.
32:38 L'audace, même lorsqu'elle est malheureuse,
32:41 mérite toujours d'être saluée.
32:43 - Il y a toutes sortes de salue, à commencer par l'éclat de rire.
32:47 Mais le jongleur qui tombe de la corde raide
32:50 n'est plus un acrobate.
32:52 Mais un bouffon.
32:54 En politique, tout s'excuse, Olivier.
33:06 Tout se justifie.
33:08 Hormis la maladresse.
33:10 Et si l'on cherche un sobriquet pour Louis le rosième,
33:15 je le retrouverai moi-même.
33:17 Ce sera Louis le maladroit.
33:20 Louis le fourbe, Louis le renard, Louis l'anguille.
33:23 Si nous n'y prenons pas garde, ce drôle est assez malin
33:26 pour passer entre les mailles de notre filet.
33:29 Vous qui vous piquez d'histoire, Comine,
33:32 répondez-donc à cette question.
33:34 Comment frapper un ennemi qui s'est mis sous votre protection
33:37 pour mieux échapper à vos coups?
33:39 - J'y répondrai, monseigneur, après vous avoir vu agir.
33:42 Ma seule prétention est d'être le témoin de mon temps.
33:45 Vous faites l'histoire.
33:48 Moi, je l'écris.
33:50 - En ce cas, Comine, vous rencontrez que ce duel
33:53 ne fut pas seulement celui de 2 hommes,
33:55 mais l'opposition de 2 conceptions de la société.
33:58 - Comment cela, monseigneur?
34:00 - Le renforcement du pouvoir royal
34:02 ne peut se faire que par l'affaiblissement des seigneurs.
34:05 C'est à ça que le roi travaille.
34:07 Il ne lui suffit pas d'être un arbitre entre les nobles.
34:10 Il veut devenir un despote et nous en serions les bouffons.
34:13 - La noblesse est divisée, monseigneur.
34:15 C'est une faiblesse dont le roi s'est tiré parti.
34:18 - Mais que m'importe les autres, Comine!
34:20 Moi, je tiens le roi.
34:22 Et quoi qu'il arrive, je ne le lâcherai pas.
34:25 - La partie est mal engagée, Sire.
34:27 Mais elle n'est pas encore perdue.
34:29 - Ne soyons pas le jouet des illusions, s'il vous plaît.
34:32 Le conduit de mon cousin de Bourgogne
34:37 l'est dicté par ses passions.
34:39 Mais s'il y a une chose qu'il désire passionnément,
34:42 c'est ma perte.
34:44 Donc, sauf miracle, je suis un homme perdu.
34:48 Et cela, strictement...
34:51 par ma faute.
34:54 Voilà la situation.
34:59 - La responsabilité de Votre Majesté n'est pas seule en cause.
35:04 Sans doute a-t-elle été mal conseillée.
35:10 - Il devrait, Olivier, que je ne t'aie pas consulté dans cette affaire.
35:14 Et c'est fort dommage.
35:17 - Sire...
35:18 - Car sans doute m'aurais-tu toi aussi engagé à me rendre à Péronne.
35:21 - Moi, Sylvie, au-delà de...
35:23 - Toi, comme les autres, comme la Balu, comme Galileo, type.
35:26 Et si tu m'avais conseillé comme eux, j'avais le choix de te percer le coeur.
35:30 - Sire, je n'ai pas l'honneur d'être mon père.
35:37 - Sire, je n'ai pas l'honneur d'être votre ministre.
35:40 Ni même votre astrologue.
35:43 Mais quelles que soient les circonstances, je reste votre serviteur et votre ami.
35:48 - Votre ami...
35:53 Un roi n'a pas d'amis, Olivier.
35:56 Il n'a que des sujets.
35:58 - Sa Majesté a eu l'habileté de s'en remettre aux gentils hommes de votre conseil.
36:04 Si l'enquête démontrait l'innocence du roi...
36:07 - Il n'y a pas d'innocence du roi. Le roi est coupable d'être le roi.
36:10 - Je doute que le conseil vous suive dans cette voie.
36:13 - Mais peut-être que le roi, lui, m'y suivra.
36:17 Comprenez-moi, Camille.
36:19 Si le roi, comme je le pense, est coupable du meurtre du prince évêque,
36:22 il a tout à redouter de cette enquête. - Soit.
36:25 - Pourquoi ne pas lui proposer ce marché?
36:27 Son abdication contre l'annulation de son procès.
36:30 - Et quel serait, dans ce cas, le sort de Sa Majesté?
36:34 - Le couvent. - Le couvent.
36:36 - Un grand, un superbe couvent, avec des statues de tous les saints du paradis.
36:40 Ha! Ha! Ha! Quelle tentation pour un homme qui adore des médailles autour d'un chapeau.
36:44 - Mais la promenade est commencée. - Oui, ils y sont.
36:49 On paye d'avance. C'est 15 écus.
36:51 - Vous m'aviez dit 5. - 5 pour la place, 5 pour la vue,
36:55 et 5 pour le secret.
36:57 - Ha!
36:59 (Ils chantent.)
37:01 (Ils chantent.)
37:29 - Ça marche. - Pourquoi faire?
37:31 - C'est le règlement. Les prisonniers doivent prendre à l'air et se donner de l'exercice.
37:34 Allez, allez, allez, marche.
37:36 - Parfait. Il nous a vus.
37:46 - Ça ne nous avance pas. A cette distance, c'est impossible de communiquer.
37:49 - Bon, on sait où il est. Maintenant, il faut trouver le moyen d'entrer au château.
37:52 - Rien à faire. En dehors des soldats du duc,
37:54 personne ne peut entrer au château sans laisser passer.
37:58 - Tu dis les soldats? - Ben oui. Pourquoi?
38:01 - J'ai peut-être une idée.
38:04 - Eh bien, mon brave, me laisseras-tu seulement la moitié de mon souper?
38:14 - Pardonnez-moi, sire, mais je dois goûter tous les plats de votre majesté.
38:18 Ce sont les ordres de mon capitaine.
38:20 - Il me semble que tu as déjà éprouvé ce vin.
38:25 - C'est exact, sire, mais ce bourgogne est des plus capitaux.
38:29 Son arôme pourrait bien cacher l'acidité d'un poison.
38:32 La discipline m'ordonne de ne rien négliger.
38:35 - C'est bien, l'ami, je sais que tu me sers depuis longtemps.
38:39 - Vingt ans de service, sire, et seulement, c'est argent.
38:43 - Par que Dieu, est-ce possible?
38:45 - Hélas oui, sire, et tout ça sous prétexte que je fais pour l'Ilian.
38:49 - Ça t'a-t-il empêché de tirer l'épée?
38:52 - J'ai été de toutes les batailles, sire,
38:55 et j'ai reçu 14 blessures au service de votre majesté.
38:59 - Vois-tu, Leslie, je connais des temps difficiles.
39:05 Mon destin hésite entre la mort et la vie.
39:09 Je dois mettre mes affaires en ordre.
39:12 Régner, c'est souvent punir et récompenser.
39:17 - Voilà une fière devise, sire.
39:19 Serais-tu homme à garder un secret?
39:22 - Sur mon âme, sire.
39:24 - Le trône a été trahi.
39:26 - Et par qui donc, sire?
39:28 - Par un coquin d'astrologue.
39:30 Un homme égalé au dieu.
39:32 - Ah! Je connais ce drôle.
39:35 Il m'avait promis un riche mariage
39:37 à condition de boire un filtre pendant trois mois tous les vendredis.
39:41 C'était une tisane infâme et qui m'a coûté 50 écus.
39:45 - Et alors? - Je suis toujours garçon.
39:47 - Viens t'asseoir, Lamy, viens.
39:50 Assieds-toi, Lamy, assieds-toi.
39:54 Écoute-moi bien, Leslie.
39:58 Dans un instant, ce traître sera ici sur mon ordre.
40:02 Pour sortir, il devra te donner le mot de passe.
40:06 S'il te dit "Allez en paix",
40:09 laisse-le continuer sa route et Dieu seul le jugera.
40:13 - Bien, sire.
40:15 Mais si, au contraire, il te déclare
40:18 "Le jour mettra fin à Lamy",
40:21 c'est qu'il devra payer ses crimes.
40:24 Je l'aurai condamné.
40:26 - M'as-tu compris?
40:28 - Parfaitement, sire.
40:30 Mais c'est une besogne que je crains de ne pas savoir exécuter.
40:34 Je suis soldat.
40:36 J'ai besoin de la chaleur d'un assaut pour tuer les ennemis, Votre Majesté.
40:41 Je suis seul, sans amis, sans alliés.
40:45 Devra-t-on dire que le lieutenant Leslie
40:49 abandonna son roi prisonnier?
40:52 - Un sergent peut se troubler, sire.
40:55 Mais un officier n'hésite pas.
40:57 - Eh bien?
40:59 - Je suis plus que jamais tout dévoué aux ordres du roi.
41:03 - Ah.
41:05 - Je suis le roi.
41:07 - Ah.
41:10 (Bruits de pas)
41:13 (Bruits de pas)
41:40 - Merci, lieutenant.
41:42 Approchez, messire Galeotti.
41:45 - Que toutes les planètes soient favorables à Votre Majesté.
41:51 Et qu'aucune constellation funeste
41:54 ne vienne ternir sa gloire.
41:57 - Vous vous moquez, mon compère.
42:01 Ce n'est pas bien.
42:03 - Ayez confiance, sire.
42:07 Vos tourments ne sont que les péripéties d'un heureux voyage.
42:11 Je l'ai lu dans le ciel.
42:14 - Et ces murs, ces barreaux, ces soldats qui montent la garde...
42:18 Ta science t'en avait-elle averti?
42:21 - Messire...
42:23 - Où tu savais, Galeotti?
42:25 Ta science n'est qu'une fourberie.
42:29 Dans les deux cas, tu m'as trahi.
42:32 - Mais non, sire.
42:34 - Messire.
42:36 J'avais fait de toi mon compagnon, mon confident.
42:40 Je t'avais enrichi.
42:43 Et toi, tu as vendu ton roi, Galeotti.
42:48 - Votre Majesté se trompe.
42:51 - Qui t'a payé pour ma cité à faire ce voyage?
42:59 Qui? - Personne.
43:02 - Personne.
43:04 - Ton sang veut jaillir de ta gorge, Galeotti.
43:11 Rouge et chaud sur ton habit noir.
43:14 - Non.
43:16 - Qui t'a payé?
43:19 Réponds! Qui?
43:22 - Le cardinal.
43:25 La Belle-Une.
43:29 - La Belle-Une...
43:32 La Belle-Une...
43:35 - Je l'avais rassuré sur votre sort.
43:38 Car quelles que soient les apparences du moment,
43:42 ce voyage ne peut avoir que d'heureuses conséquences
43:46 pour votre Majesté.
43:48 - Mon horoscope correspondant parfaitement
43:52 au dessin du cardinal.
43:55 N'est-ce pas?
43:58 Étrange coïncidence, non?
44:02 - Il en est de plus extraordinaire, sire.
44:14 Ainsi, tout à l'heure, le poignard sur la gorge,
44:18 je tremblais non pas pour ma vie,
44:21 mais pour celle de votre Majesté.
44:24 - Tiens.
44:26 - Nos destins, sire, sont liés.
44:29 Mon trépas ne précédera que de deux jours
44:32 celui du roi de France.
44:34 La chose est clairement écrite dans le ciel.
44:37 Mais rassurez-vous, sire,
44:40 je jouis d'une excellente santé.
44:43 - Tu n'es qu'un conteur de sornettes.
44:46 Sors d'ici, Chapadon.
44:50 - On ne peut quitter les appartements du roi
44:53 sans donner le mot de passe à la garde, sire.
44:56 - C'est vrai, j'ai oublié.
44:59 Tu diras à l'officier de service...
45:02 - Le jour mettra fin à la nuit.
45:05 - Attends.
45:08 Le mot de passe est changé depuis ce soir.
45:14 - Le jour?
45:17 - Dis seulement "allez en paix".
45:20 - Galiotin a donc sauvé sa tête, sire.
45:36 - Oui.
45:39 Ça t'étonne?
45:42 - Clément, si.
45:45 Clément, se dit-on, est inséparable d'une grande âme.
45:48 Et puis, qui sait?
45:51 Galiotin est peut-être vraiment un grand astrologue.
45:55 - Sait-on jamais.
46:02 - Je suis sûre que c'est un grand astrologue.
46:05 - Je sais pas, c'est pas du travail.
46:08 - C'est pas du travail.
46:11 - C'est pas du travail.
46:14 - C'est pas du travail.
46:17 - C'est pas du travail.
46:20 - C'est pas du travail.
46:23 - C'est pas du travail.
46:26 - C'est pas du travail.
46:29 - Alors, c'est pas du travail bien fait?
46:32 - Impeccable, seulement j'ai horreur de ses méthodes.
46:35 - Qu'est-ce que ça veut dire?
46:38 - Qu'à présent, je me méfierais des femmes en général, et de toi en particulier.
46:41 Pauvre type, il était gai, confiant.
46:44 Voilà ce qui guette les hommes, quand ils sont trop sincères.
46:47 - Dépêche-toi, au lieu de philosopher.
46:50 - Mais aide-moi.
46:53 - C'est ce que je fais.
46:56 - Salut, camarade.
46:59 - Salut.
47:02 - Qu'est-ce qu'il te prend?
47:08 - Tu vois, je m'en fais gaffe.
47:11 - C'est dans ton secteur?
47:14 - Attends, l'Écossais, c'est bien ici?
47:17 - Oui.
47:24 - C'est bien lui?
47:27 - Ma consigne est ici.
47:30 - Je comprends pas. C'est pas l'heure de la relève?
47:33 - Y a pas de relève. Toutes les gardes sont doublées.
47:36 On craint un coup de main pour délivrer les prisonniers.
47:39 - À Piron, tu plaisantes?
47:42 - Moi, jamais pendant le service.
47:45 - La place est imprenable.
47:48 C'est d'ailleurs pour ça qu'on l'appelle la puissance.
47:51 - Pour les forteresses, c'est comme les filles.
47:54 Il suffit de savoir s'y prendre.
47:57 - Bien joué.
48:07 - Passez vite en uniforme, monsieur.
48:10 Il faut juste rester dans le filet.
48:13 - Trop tard. Cachez-vous dans la chapelle.
48:16 Je me cherche du reste.
48:19 ...
48:22 ...
48:25 ...
48:28 ...
48:31 - Bonne soirée. - Ciao.
48:32 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]