Inondations dans le Pas-de-Calais : "On a fait avec les moyens du bord"

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00:00 Alors si on dit lâcher d'eau, on a l'impression effectivement qu'on a joué les inondations
00:06 des uns par rapport à la protection des autres.
00:09 Je dois dire que c'est totalement faux.
00:11 Il y a eu une gestion équilibrée d'un surplus manifeste de l'eau qu'il a fallu répartir
00:18 au mieux des populations, des habitats et de la sécurité des personnes et des biens.
00:23 Olivier Matras, même question.
00:25 Alors, je rejoins André Flageollet sur ce point.
00:27 Effectivement, on a fait face à une quantité d'eau qui était considérable.
00:30 Pour illustration, le débit de la A qui se jette directement dans le delta a été mesuré
00:35 à 82 m3/s au plus fort de la crise.
00:37 Sur les 30 dernières années, dans les crises les plus importantes, c'était 52 m3/s.
00:41 On était face à une crise qui était considérable.
00:43 On a essayé de trouver tous les exutoires possibles pour éviter de charger ce secteur
00:48 de la A.
00:49 Pour exemple, la Voie Naviguette de France, avec l'État, sous l'autorité de l'État,
00:52 a mis en place des pompages à Coinchy pour envoyer des eaux vers l'amont, vers la deule,
00:56 dans le sens inverse des écoulements.
00:58 On a cherché toutes les mesures possibles, mais évidemment, dans des situations les
01:01 plus critiques, face à des risques imminents de rupture de digue, il a fallu réguler, envoyer
01:07 un peu d'eau de façon mesurée, maîtrisée, dans les différents secteurs, vers la lisse,
01:12 vers la A, et évidemment, comme je vous le disais, vers la deule.
01:15 Est-ce que vous diriez que cette gestion de crues, elle a été bonne, elle a été efficace,
01:21 et qu'on a limité les dégâts André Flageollet ?
01:23 Alors, face à un tel événement absolument imprévisible, on a fait avec les moyens du
01:30 bord, et on constate immédiatement que nous ne sommes pas en capacité aujourd'hui de
01:38 mettre en face de ces phénomènes des réponses adaptées.
01:41 Nous sommes devant un dérèglement climatique majeur.
01:44 Il faut absolument que nous prenions ça en compte, et il faut qu'à l'intérieur de
01:48 chaque sage schéma d'aménagement de gestion des eaux, il faut que les élus reprennent
01:54 la feuille de route, accélèrent les travaux de prévention et de réparation, parce que
02:00 l'enjeu pour les populations, les habitats, et même les personnes dans certains endroits,
02:05 l'enjeu est capital.
02:06 On parlait des sages schémas d'aménagement de gestion de l'eau en effet, mais j'ai
02:11 envie de dire que la sagesse des élus, elle n'a pas été si tant que ça au rendez-vous
02:15 ces derniers jours.
02:16 - Vous dites beaucoup du doigt un manque d'entretien, un manque de curage, de cours
02:21 d'eau, un manque aussi de pompes pour évacuer cette eau, un manque d'entretien de ces pompes.
02:25 Est-ce que vous la partagez aujourd'hui cette vision ?
02:28 - Pour partie, mais pas en totalité.
02:31 Il est évident quand nous regardons les cartes, et je le dis sur l'ensemble du bassin Topicardie,
02:38 nous avons des retards considérables dans la réalisation d'ouvrages de prévention.
02:43 Nous avons des manques d'entretien qui se révèlent évidents et dramatiques dans des
02:49 circonstances aussi exceptionnelles.
02:50 Il s'agit donc aujourd'hui de tirer les leçons de façon immédiate.
02:55 J'en discutais avec le représentant de VNF, M.
02:58 Matras, ici présent.
02:59 Comment mieux armoniser l'action de VNF qui a un rôle économique majeur avec l'action
03:07 environnementale qui est essentielle et avec la protection des populations.
03:11 Il faut que nous travaillions de façon beaucoup mieux concertée.
03:15 Il faut aussi qu'on en ait les moyens et que les services de l'Etat soient peut-être
03:20 parfois plus coopératifs sur le regard que l'on peut porter sur des autorisations, des
03:27 interdictions.
03:28 - Est-ce que vous avez les moyens à voix navigable de France Olivier Matras ?
03:32 - Alors d'abord il faut rappeler le pourquoi de la crue.
03:34 Le pourquoi de la crue c'est d'abord l'arrivée d'eau d'un côté, je l'expliquais, également
03:39 la capacité de rejet de cette eau à la mer si aujourd'hui le niveau de la mer reste
03:43 relativement haut, c'est qu'on est en difficulté pour évacuer toutes ces eaux à la mer sous
03:47 pression des eaux qui arrivent de l'amont.
03:49 Et donc en réalité, comme le disait André Flageollet, c'est un travail collectif.
03:52 Ce n'est pas le réseau de VNF qui est en cause, c'est la baignoire au milieu qui déborde.
03:55 Mais effectivement il faut travailler sur ce qui arrive dans cette baignoire, donc travailler
03:59 sur les territoires amonts et il faut travailler sur la capacité de rejet et donc sur les
04:04 capacités de pompage à la mer.
04:05 Ça c'est un travail, un lien avec l'ensemble des territoires, VNF au milieu et donc nous
04:11 de notre côté effectivement on a la nécessité de se mettre au service de cet effort qui
04:15 est collectif sous l'autorité de l'État.
04:17 Est-ce que ça veut dire qu'il va falloir un grand plan de M. Flageollet pour se mettre
04:24 à niveau et faire face peut-être à ce qu'on appelle là ces crues centenales mais on sait
04:29 qu'avec le réchauffement climatique peut-être qu'elle arrivera tous les dix ans en fait ?
04:32 Oui je crois que parler de centenales n'a plus de sens.
04:36 Ça peut revenir demain, ça peut revenir après demain.
04:41 Il y a donc une urgence à travailler.
04:43 Je pense que le gouvernement et le ministre Bessul ont compris en nommant un responsable
04:49 en la personne de Jean-François Raffi pour suivre précisément le travail de réorganisation.
04:56 Est-ce que vous avez un plan là dans le tiroir ? Avec qui est chiffré ? Ou vous savez ce
05:00 qu'il faut faire ?
05:01 Sur les secteurs les plus sensibles, à savoir l'Aa, la Lice, le Delta de la Ha, les dossiers
05:09 sont complets.
05:10 Il faut une volonté politique supplémentaire, j'espère qu'elle arrivera.
05:16 Il faut alléger les charges administratives, je pense que le ministre l'a compris.
05:22 Il faut y mettre des moyens financiers, l'État, les collectivités.
05:26 La GMAPI qui a été instaurée pour cela et que certaines collectivités ont mis en
05:31 place et pas d'autres.
05:32 Il faut qu'elle soit généralisée à l'ensemble de notre territoire pour qu'on ait des moyens
05:38 effectifs, non pas de quémander des moyens, mais de dire que face à ce que nous mettons
05:44 sur la table, il faut que l'État soit solidaire.
05:47 Il faut que l'ensemble des organisations qui nous entourent soient solidaires.
05:52 Mais il n'y a pas de chiffre précis aujourd'hui ? Il y aura des projets d'imagerie, des études ?
05:57 Par contre, nous avons un programme d'urgence pour répondre aux attentes des populations.
06:02 Chez Voix Navigables de France, est-ce que là aussi on va s'adapter ? On va relancer
06:08 les études ? On a peut-être déjà un plan pour faire face à ce qui pourrait arriver
06:12 plus souvent ?
06:13 La réalité des choses, c'est qu'effectivement, on a déjà regardé comment on pouvait renforcer
06:16 notre réseau, le rendre plus résilient par rapport à ces phénomènes.
06:21 On est, comme je vous le disais, dépendant d'ouvrages de rejet à la mer qui ne nous
06:24 appartiennent pas et de ruissellement que l'on ne maîtrise pas.
06:26 Mais entre les deux, nous avons imaginé la pérennisation de ces pompes que nous avons
06:34 installées en urgence à Coinchy.
06:36 On y travaille, on réfléchit pour pouvoir assurer leur maintien dans le temps parce
06:40 qu'on sent que c'est utile.
06:41 Il y a effectivement des travaux qui doivent être menés sur la consolidation, le renforcement
06:46 de nos berges quand les niveaux montent, pour éviter qu'elles ne soient mises en danger.
06:50 L'horreur pour le débordement relève de la compétence GEMAPI et doit être réglée
06:56 et traitée en lien avec les collectivités territoriales.
06:58 Tout ce travail est déjà engagé, on a déjà des idées, des dossiers qui sont prêts.
07:03 On a des travaux qui sont prêts à être engagés sur des dragages dans un certain nombre de
07:06 secteurs.
07:07 On est en capacité de commencer à avancer assez rapidement sur ces sujets-là.
07:10 Merci messieurs, on a essayé d'éviter un peu les jargons.

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