Punchline (Émission du 21/11/2023)

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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 L'enquête progresse après la vague d'émotions suscitée par la mort de Thomas Cézanne à Crépole dans la Drôme
00:00:08 et les attaques au couteau perpétrées sur plusieurs autres jeunes.
00:00:11 Sept personnes ont été interpellées dans les environs de Toulouse, a annoncé Gérald Darmanin.
00:00:16 Parmi ces interpellés, l'auteur présumé des coups mortels ont fait le point sur cette enquête.
00:00:21 On va voir aussi que la colère montait sur place après ces agressions préméditées et commises en bande
00:00:27 avec une fois de plus la question de l'ensauvagement de notre société qui est posée.
00:00:32 On verra par ailleurs qu'une fois de plus la France insoumise a tenté d'attiser les braises à l'Assemblée nationale
00:00:37 en évoquant une autre agression, cette fois à caractère raciste, d'un jardinier dans le Val-de-Marne.
00:00:42 On entendra la réponse musclée du ministre de l'Intérieur qui accuse la France insoumise d'essentialiser une partie des Français.
00:00:49 Et puis l'autre grande interrogation ce soir, c'est la possibilité d'une libération d'une partie des otages
00:00:55 retenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Benjamin Netanyahou réunit son cabinet ce soir.
00:01:00 Il pourrait annoncer à l'issue de ce dernier un accord après de longues négociations sous l'égide du Qatar.
00:01:05 De 140 personnes sont toujours retenues en otage, dont une quarantaine d'enfants.
00:01:09 50 personnes malades sont en état d'urgence absolue. On fait le point avec l'outre.
00:01:13 Les toutes dernières informations en provenance d'Israël.
00:01:16 Voilà, il est 17h mais c'est d'abord le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guélin.
00:01:19 Simon.
00:01:23 L'Union européenne donne son feu vert à la poursuite de son aide en faveur des Palestiniens.
00:01:28 Cette annonce fait suite à un contrôle qui révèle qu'aucun fonds n'avait bénéficié aux terroristes du Hamas.
00:01:33 L'Union européenne précit toutefois que des contrôles plus stricts seront mis en place à l'avenir.
00:01:39 Une stèle en hommage à Simone Veil a été dégradée à l'Est-Neuvin dans le Finistère.
00:01:44 Le préfet dénonce avec la plus grande fermeté cette dégradation.
00:01:47 Cette stèle a été décelée et brisée en deux morceaux vraisemblablement durant ce week-end.
00:01:52 C'est ce que précise la préfecture dans un communiqué.
00:01:54 Les gendarmes mettent tout en œuvre pour retrouver les auteurs des faits.
00:01:58 Et puis les Restos du cœur lancent leur 39e campagne de distribution alimentaire
00:02:02 dans un contexte très difficile pour l'association.
00:02:05 Les Restos du cœur reçoivent en ce moment les demandes d'inscription mais face aux difficultés financières,
00:02:10 ils sont obligés de refuser des demandes.
00:02:12 Entre 5 et 10% des personnes accueillies l'hiver dernier se voient refuser l'aide alimentaire cette année.
00:02:18 C'est ce que précise le président Patrice Dourelle-Ros.
00:02:21 Merci beaucoup Simon Guélin pour le rappel des titres de l'actualité.
00:02:23 Louis de Ragnalella, chef du service politique de l'Europe 1.
00:02:25 Bonsoir Louis.
00:02:26 Bonsoir Laurence.
00:02:26 Rachel Cannes et Seyyze.
00:02:27 Bonsoir Rachel.
00:02:28 Bonsoir Laurence.
00:02:28 Nathan Deverec-Rivain.
00:02:30 Bonsoir Nathan.
00:02:30 Bonsoir Laurence.
00:02:31 Sabrina Medjébereï-Seyyze, télésociologue.
00:02:33 Bonsoir ma chère Sabrina.
00:02:34 Bonsoir Laurence.
00:02:34 Ravi de vous accueillir.
00:02:35 Eric Revelle, journaliste, ancien directeur général de LCI.
00:02:38 On commence bien sûr par Crépole et les suites de cette agression sauvage
00:02:43 contre 17 jeunes environ dans la nuit de samedi à dimanche.
00:02:48 Ça y est, l'enquête progresse.
00:02:49 Il y a eu sept interpellations dans les environs de Toulouse.
00:02:52 Parmi eux, l'auteur sans doute des coups mortels.
00:02:55 On rejoint sur place Michael Dos Santos et Justine Cerquera.
00:02:58 Bonsoir Michael.
00:02:59 Est-ce que vous avez plus d'informations et surtout dans quelle atmosphère
00:03:02 est-ce que les habitants de cette ville reçoivent cette nouvelle ?
00:03:08 Alors ici, cette nouvelle, ils viennent tout juste de l'apprendre.
00:03:15 Une chose est sûre, il y a encore beaucoup d'émotions.
00:03:18 Ici à Crépole, on va mettre du temps à s'en remettre.
00:03:21 Voilà ce que nous disent les habitants de ce petit village
00:03:24 d'un peu plus de 500 habitants, mais aussi des communes voisines.
00:03:28 Ici, tous sont choqués et surtout, ils nous disent qu'ils sont très émus.
00:03:34 On a croisé par hasard le président du club romanais où évoluait le jeune Thomas.
00:03:40 Il n'a pas souhaité s'exprimer, mais il était clairement ému aux larmes.
00:03:44 Il souhaite garder le silence par respect pour la famille.
00:03:48 Et ce silence, finalement, il est partagé par quasiment la totalité des habitants ici à Crépole.
00:03:54 Pour eux, il est impossible de s'exprimer, impossible pour respect pour la famille.
00:03:59 Ils considèrent la famille de Thomas, finalement, comme la leur.
00:04:03 Tout ce qu'ils peuvent faire aujourd'hui, c'est rester silencieux et surtout participer à cette marche blanche
00:04:09 qui va être organisée demain à Romain-sur-Isère comme un signe de solidarité, finalement.
00:04:15 Ici, Mikaëlle de Santos, Justine Cerquera avec vous pour les images.
00:04:18 On fait le point sur ce qui s'est passé avec Sarah Varnier et les tout derniers déploiements de cette enquête.
00:04:26 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, l'a annoncé.
00:04:28 Sept personnes ont été interpellées cet après-midi dans les environs de Toulouse,
00:04:32 dont l'auteur présumait des coups mortels.
00:04:35 Une avancée dans l'enquête après l'audition de 70 témoins par la gendarmerie.
00:04:39 Les images de vidéos, surveillance et les connexions téléphoniques récoltées sont aussi en cours d'analyse.
00:04:44 Des premiers éléments qui démontrent que les suspects ne sont pas tous du même quartier,
00:04:48 comme le souligne le procureur de Valence.
00:04:51 Il est faux d'affirmer que le groupe hostile serait composé d'individus
00:04:54 tous originaires de la même ville et du même quartier.
00:04:57 Ces lycéennes présentes au bal racontent ce qu'elles ont vu.
00:05:00 Ils venaient danser avec les filles, ils forçaient et tout.
00:05:03 À la fin, ils étaient tous à la sortie, ils regardaient tout le monde qui sortait.
00:05:09 Il y avait quelque chose de bizarre.
00:05:10 C'est des garçons de la monnaie, il y en a beaucoup qui disent que c'est eux.
00:05:15 Il y a des têtes que j'ai reconnues.
00:05:17 Enteuillées par ce drame, lycéens et professeurs ont marqué une minute de silence ce lundi après-midi.
00:05:23 Mercredi, une marche blanche devant le lycée sera organisée
00:05:27 pour rendre un dernier hommage au jeune Thomas.
00:05:30 Pour l'Eiffel, Louis de Ragnel, on a plus d'informations.
00:05:33 C'est le GIGN qui a mené ces interpellations du côté de Toulouse.
00:05:37 Il y a eu un très gros travail qui a été effectué par la gendarmerie.
00:05:41 Il y a un peu plus de 50 gendarmes enquêteurs.
00:05:44 C'est un déploiement très important.
00:05:47 Ça montre que la gendarmerie n'a pas pris cette enquête à la légère.
00:05:50 Il y a eu au total 50 gendarmes en plus qui ont été mobilisés pour l'interpellation des auteurs.
00:05:57 40 gendarmes du GIGN de Satori à côté de Versailles, le GIGN central,
00:06:02 qui étaient présents dans la Drôme.
00:06:05 Et 10 gendarmes de l'antenne GIGN de Toulouse qui ont réussi à interpeller
00:06:11 les 7 personnes parmi lesquelles figure l'auteur du coup mortel qui a tué le jeune garçon de 16 ans.
00:06:19 On ne connaît pas encore le profil de ces personnes interpellées.
00:06:22 Non, on ne le connaît pas.
00:06:25 Après, il y a beaucoup d'images qui circulent sur les réseaux sociaux.
00:06:29 Pour l'instant, on voit juste des visages.
00:06:31 Il y a tellement d'images que la gendarmerie a lancé un appel pour inciter les internautes
00:06:36 qui partagent des photos et des images de cette triste soirée à les donner aux gendarmes enquêteurs.
00:06:43 En priorité, pour qu'ils puissent avancer dans l'élucidation de ce qui s'est passé.
00:06:47 En tout cas, on entendait une des jeunes témoins dire qu'ils sont de la monnaie.
00:06:51 Donc, d'une cité de rembourse et réserve, ils étaient à Toulouse.
00:06:56 Pour l'instant, on n'a pas encore le détail et les circonstances de la manière avec laquelle ils sont allés à Toulouse.
00:07:03 C'est une hypothèse, mais il est tout à fait possible que voyant l'énorme dispositif des gendarmes du GIGN dans la Drôme,
00:07:10 ils aient essayé de fuir, qu'ils soient allés à Toulouse.
00:07:14 Il y a peut-être une ramification s'il s'agit de bandes.
00:07:18 Il peut y avoir des gens qui viennent de deux endroits, qui se connaissent
00:07:21 et qui se sont concertés pour commettre l'horreur dans cette salle des fêtes.
00:07:25 Absolument. On est frappé à Sabrina Medjéber par l'ampleur et la dimension nationale de cette affaire.
00:07:32 Dans une toute petite ville où tout le monde se croyait à l'abri de ce genre de faits,
00:07:37 17 personnes blessées, un jeune garçon qui décède et une enquête qui mobilise jusqu'à 50 gendarmes du GIGN.
00:07:44 C'est pour montrer que les choses sont prises très au sérieux.
00:07:46 Alors, si on observe ce drame en termes de dynamique sociale,
00:07:50 on s'aperçoit qu'on est passé de violences urbaines territorialisées aux violences rurales,
00:07:57 qu'on est passé de la culture transgressive par le délit à la volonté de la mort.
00:08:04 Donc c'est malheureusement en sociologie ou en philosophie ou en anthropologie
00:08:09 ce que l'on peut observer aujourd'hui parce qu'effectivement,
00:08:13 cet attentat, parce que c'est évidemment pour moi un attentat,
00:08:18 à partir du moment où on porte atteinte, ça devient un attentat,
00:08:21 il s'inscrit aujourd'hui dans une considération nouvelle,
00:08:24 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, dans des villages préservés, reculés,
00:08:29 les gens qui y habitent, qui espèrent y trouver de la tranquillité,
00:08:33 se voient confronter à ce qu'ils voient à la télé en pensant que certainement,
00:08:37 ça n'arrivera jamais chez eux.
00:08:39 C'est la raison pour laquelle je pense qu'il est utile, voire crucial,
00:08:43 d'opter pour un bon langage journalistique.
00:08:45 Quand j'entends vos confrères parler de Rix, ça n'est pas une Rix.
00:08:49 Une Rix, c'est un affrontement entre deux bandes.
00:08:51 Moi qui ai grandi dans les quartiers, qui ai assisté à de nombreuses reprises
00:08:55 à ce que c'est que des Rix, c'est une cité qui s'organise pour frapper une autre cité,
00:09:02 mais elle prépare son affrontement en se rendant compte et en se renseignant
00:09:06 si l'autre cité est suffisamment armée ou ne l'est pas,
00:09:10 effectivement pour s'attaquer à cette Rix.
00:09:12 Là, il s'agit d'une abomination de barbares qui sont venus tuer ce jeune homme
00:09:18 et certainement d'autres, puisque de toute façon, ils l'ont professé.
00:09:21 Nous sommes là pour tuer.
00:09:22 Alors, il y a certains sites qui parlent de tuer des Blancs,
00:09:25 mais ça, on reste quand même très prudent sur les délicatifs employés.
00:09:30 - Donc, elle n'a encore pas du tout démontré cela.
00:09:31 - Mais il s'agit d'un acte barbare et je pense que ce village et la France entière,
00:09:36 parce que la France entière, en réalité, Laurence, elle saigne.
00:09:39 Elle saigne symboliquement et elle saigne physiquement de toute cette dramaturgie
00:09:44 autour de cette barbarie qui est de plus en plus croissante dans notre pays,
00:09:48 où la violence est de plus en plus désinhibée,
00:09:50 où le régalien s'affaisse d'année en année,
00:09:53 où la parentalité n'assure plus son devoir
00:09:56 et on se retrouve dans une société anomique,
00:09:58 à côté de contre-sociétés qui, elles, sont très bien organisées et surarmées.
00:10:03 - Absolument. Rachel Kahn, on va écouter dans un instant le ministre,
00:10:07 le garde des Sceaux, qui lui aussi a répondu parce qu'il dit
00:10:09 "la réponse de la justice sera à la hauteur", comme à chaque fois.
00:10:13 Est-ce qu'effectivement, il y a, comme le disait Sabrine,
00:10:15 un déséquilibre entre les faits et la réponse de l'État ?
00:10:19 - Il y a déjà un déséquilibre entre les faits et l'analyse des faits,
00:10:25 par les responsables politiques.
00:10:27 C'est-à-dire qu'on voit bien comment les faits sont instrumentalisés
00:10:29 à des fins aussi électoralistes et clientélistes.
00:10:33 Et donc, à partir du moment où on ne regarde pas les faits en face,
00:10:35 je ne vois pas comment les personnes peuvent les juger.
00:10:38 Et puis après, effectivement, on constate qu'au niveau des peines,
00:10:43 au niveau des règles, qu'elles ne sont pas mises en œuvre de manière significative,
00:10:49 en tout cas pas d'une façon qui fasse peur à ce genre d'individus.
00:10:56 - Nathan Devers, peut-être un petit mot avant qu'on écoute le garde des Sceaux.
00:11:00 - Plusieurs remarques. D'abord, c'est vrai que c'est difficile de nommer cet événement.
00:11:04 Parce qu'aucun mot ne semble convenir à ce qui s'est passé.
00:11:07 - C'est une attaque en fait, ou un attentat, comme le disait Sabrina Medjib.
00:11:11 - Peut-être un peu faible.
00:11:12 - Peut-être un peu faible.
00:11:13 - On a tous une pensée pour le jeune homme qui s'est fait assassiner.
00:11:17 Je pense que personne ne pouvait imaginer dans son village.
00:11:20 J'ai écouté les témoignages aussi des personnes qui étaient à cette soirée,
00:11:23 qui disaient que c'était absolument inconcevable qu'une fête comme ça,
00:11:26 rurale, sympathique, je crois que c'était les jeunes du village
00:11:29 qui avaient demandé au village d'organiser cette fête pour eux,
00:11:32 que cette fête puisse tourner au drame, de la manière dont elle a tourné au drame,
00:11:36 c'est-à-dire avec des gens qui viennent comme ça,
00:11:38 vouloir d'abord s'incruster dans la fête, violemment,
00:11:42 et puis très très vite sortir des couteaux et poignarder des gens.
00:11:45 - Les lames de 25 centimètres.
00:11:47 - Les lames de 25 centimètres. Et c'est absolument inconcevable.
00:11:50 Et en effet, peut-être que certaines personnes parmi les témoins
00:11:53 ont pensé aux modalités d'un attentat,
00:11:55 ou ont eu la peur en tout cas qu'on peut ressentir face à un attentat.
00:11:57 Ensuite, ce n'est pas un attentat. Le concept ne marcherait pas.
00:12:00 Parce que si on qualifiait ça d'attentat, ça enlèverait la dimension terroriste,
00:12:04 de l'intentionnel, etc. Ce n'est pas non plus une rixe.
00:12:08 - Non, ce n'est pas une rixe. C'est le moins intéressant.
00:12:10 - Absolument. Déplacer, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:12:12 Donc, c'est un fait, je pense qu'on peut le qualifier d'un fait de barbarie.
00:12:15 Pas au sens judiciaire du terme, c'est une quête de l'humilité.
00:12:18 Mais au sens vraiment humain.
00:12:19 Et je voulais juste rebondir sur ce que vous disiez sur la question,
00:12:22 on en parlera peut-être tout à l'heure quand on parlera de la France insoumise,
00:12:24 mais de l'instrumentalisation des faits.
00:12:26 À mon avis, il y a quand même deux choses.
00:12:28 Il faut voir que dans le débat public aujourd'hui,
00:12:30 les faits divers, les faits tragiques qui sont choisis,
00:12:33 souvent ils sont choisis par des politiques, par exemple,
00:12:36 parce qu'ils viennent confirmer une grille idéologique qu'on a envie de mettre en valeur.
00:12:40 Comme si, un peu comme dans la validation scientifique d'une théorie par une expérimentation,
00:12:44 eh bien là, il s'agissait de valider des théories.
00:12:46 Il me semble que ça, c'est déjà un biais dont il faut sortir.
00:12:48 Il faut juste à un moment arrêter, rester dans une forme de sidération,
00:12:52 rester dans une forme d'horreur, mais ne pas chercher à vouloir ramener la couverture à soi.
00:12:55 Parce que vous vous dites en gros que le RN a voulu instrumentaliser ce qui s'est passé là,
00:12:59 et la France insoumise, elle, met le doigt sur une autre agression à caractère raciste dans le Val-de-Marne.
00:13:05 Mais là, il y a des faits, et les faits, ils sont là.
00:13:07 Bien sûr.
00:13:08 Un mort, 17 bécés et des jeunes qui ont été attaqués dans le dos, à coups de couteau dans le dos.
00:13:12 Vous avez parfaitement raison.
00:13:13 Là, il n'y a pas d'instrumentalisation.
00:13:15 Non, bien sûr. Ce que je veux juste dire, c'est qu'à mon avis,
00:13:17 un fait et un fait comme ça n'est pas livré avec son analyse.
00:13:20 Le fait survient. C'est un événement.
00:13:22 C'est un événement qui est irréducible.
00:13:23 À nous de...
00:13:24 À tout concept, à toute catégorie.
00:13:25 La nature vient ensuite, elle vient avec du recul par rapport au fait,
00:13:28 et avec aussi une comparaison avec une tendance générale, statistique,
00:13:31 de ce qui peut se passer dans la société.
00:13:32 Éric, un petit mot avant qu'on écoute Dupond-Morété.
00:13:34 Évidemment, le mot de Rix ne convient pas,
00:13:37 mais je vous rappelle quand même que c'est le mot qu'a employé le procureur de la République
00:13:41 pour, au début de l'enquête, parler de ce fait de société.
00:13:44 Il a employé ce mot-là.
00:13:45 Donc, c'est peut-être aussi pour ça que les médias l'ont repris à leur compte,
00:13:47 mais c'est vrai qu'une Rix, c'est deux bandes rivales.
00:13:50 Deuxième chose, sur ce que vous disiez tout à l'heure,
00:13:52 moi, j'ai lu l'article du Dauphiné Libéré,
00:13:54 vous savez, qui est le journal PQR de la région,
00:13:57 et il relaye dans le papier le témoignage où quelqu'un dit, effectivement,
00:14:02 qu'il faut attendre pour avoir l'enquête, mais quelqu'un dit,
00:14:06 j'ai entendu ces agresseurs dire, il faut planter des blancs.
00:14:09 C'est quelque chose qui a été rapporté par un journal
00:14:12 qui n'est pas un journal d'extrême droite.
00:14:15 Maintenant, moi, ce qui me frappe beaucoup, c'est à quoi on assiste.
00:14:22 Je mets le point là-dessus, parce que si vous prenez des vacances
00:14:26 dans une région ou une autre en France, avec ces petits villages,
00:14:30 le clocher, le kiosque, etc., en fait, vous avez l'impression fausse
00:14:35 que vous êtes à l'abri de tout, qu'il ne peut rien vous arriver,
00:14:39 et plus encore, qu'il ne peut rien arriver à vos enfants.
00:14:41 Or, là, la démonstration est faite que dans cette salle des fêtes,
00:14:44 vous l'avez vu et souligné hier, Laurence, l'entrée était à 4 euros.
00:14:48 Vous voyez ce petit côté champêtre, ce petit côté fête de village,
00:14:51 ce petit côté balle populaire, et bien même là, en réalité...
00:14:54 - Personne n'a sécurité. - Bah oui.
00:14:56 Et c'est ça quand même qui est terrifiant.
00:14:58 On va écouter Éric Dupond-Moretti, parce qu'il a justement répondu
00:15:01 au Rassemblement national, et vous avez raison,
00:15:03 il y a une politisation des deux côtés.
00:15:05 Et puis après, je vous repasse la parole, mon ami.
00:15:06 Éric Dupond-Moretti.
00:15:09 Oui, la vie enlevée de ce gosse de 16 ans
00:15:14 méritait à l'évidence un moment de silence et de recueillement.
00:15:18 Il a immédiatement été substitué par un moment de polémique.
00:15:24 J'ai noté d'ailleurs que dans la question précédente,
00:15:31 on évoquait le mot de Razzia.
00:15:34 Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.
00:15:38 Les rendez-vous du malheur que vous honorez.
00:15:41 Qu'il s'agisse de la petite Lola, qu'il s'agisse du petit Clément.
00:15:46 Une dernière chose.
00:15:48 S'il vous plaît, s'il vous plaît.
00:15:49 Une dernière chose.
00:15:51 Les auteurs de ces faits seront jugés par une cour d'assises
00:15:57 composée d'un jury populaire comme le sont tous les crimes de sang.
00:16:02 Et ce sont des Français comme vous, comme moi,
00:16:05 qui rendront la justice, qui n'est pas la cis, qui est sévère,
00:16:09 de plus en plus sévère depuis 20 ans.
00:16:14 Voilà, de plus en plus sévère la justice.
00:16:16 Vous voulez rajouter quelque chose ?
00:16:17 Oui, après on reviendra sur le mot Razzia.
00:16:18 Un mot sur la question de la politisation.
00:16:20 Et je ne partage pas ce que disait Nathan Devers tout à l'heure.
00:16:23 Pourquoi est-ce qu'on en est venu à parler de ce qui s'est passé,
00:16:27 de ce drame de Crépole ?
00:16:28 C'est parce que systématiquement, il y a uniquement des élus
00:16:32 d'un bord qui s'en émeuvent et l'autre bord,
00:16:35 globalement c'est la droite qui s'en émeut.
00:16:37 Et plutôt, si je schématise, c'est la gauche qui est extrêmement gênée,
00:16:40 qui n'ose pas en parler.
00:16:41 Et donc forcément, mécaniquement, les élus de droite,
00:16:45 enfin tous les élus de droite et les gens politisés à droite,
00:16:48 se disent que c'est scandaleux, que personne n'en parle.
00:16:50 Les médias en parlent peu ou en parlent en expliquant
00:16:54 qu'ils commencent déjà à faire des polémiques.
00:16:56 Donc moi, le premier problème, il vient de là.
00:16:58 Et je pense que le jour où tous les élus de tous les bords
00:17:01 s'empareront du problème en disant que c'est inacceptable,
00:17:03 il faut analyser les causes de ce qui s'est passé
00:17:05 et apporter les vraies réponses et plus uniquement avoir...
00:17:07 Je trouve que l'unique réponse consistant à dire
00:17:10 il faut mettre plus de policiers, plus de gendarmes dans la rue,
00:17:12 c'est le degré zéro de la stratégie et de la réponse.
00:17:15 C'est-à-dire que les policiers et les gendarmes interviennent
00:17:17 une fois que tout a échoué avant.
00:17:18 Et le deuxième élément, et là où je suis une fois encore,
00:17:21 et pourtant je suis souvent d'accord avec vous,
00:17:23 mais pas cette fois-ci,
00:17:25 c'est que c'est très politique ce qui s'est passé.
00:17:27 C'est pas anecdotique, c'est politique parce que ça devient
00:17:31 une sorte de scène de la vie, peut-être pas cotidienne,
00:17:34 mais quasiment quotidienne en France.
00:17:36 Et les gens, politisés ou non, sont heurtés et se disent...
00:17:41 Les discours politiques, on les entend de tous bords,
00:17:43 quand il y avait la droite, puis la gauche,
00:17:45 puis le gouvernement d'Emmanuel Macron,
00:17:47 et ils se disent "mais ça ne change pas".
00:17:49 Et c'est pour ça que ce sujet est politique,
00:17:51 parce qu'il appelle des réponses et qu'on voit bien que...
00:17:53 - On va écouter une...
00:17:54 - Ça ne règle pas le problème.
00:17:55 - Attendez, attendez...
00:17:56 - Je voulais juste répondre à Louis.
00:17:58 - Allez-y, mais pas tous en même temps.
00:18:00 - Je voulais juste répondre à Louis comme il était en désaccord avec moi,
00:18:01 juste rapidement.
00:18:02 - Vous aurez la parole, Éric Ravel.
00:18:04 - Je vous promets.
00:18:05 - Mais Nathan Devers...
00:18:06 - J'aime bien être en désaccord avec Louis,
00:18:08 parce que c'est toujours intéressant.
00:18:09 Mais en plus, je ne suis pas totalement en désaccord avec vous,
00:18:10 parce que cueillir des politiques qui choisissent
00:18:12 de réagir de manière sélective aux faits,
00:18:15 ça, je suis parfaitement d'accord,
00:18:16 que ça participe d'ailleurs de cette logique
00:18:18 d'instrumentalisation des faits.
00:18:19 Mais quand même, est-ce qu'on n'a pas affaire
00:18:22 à une forme de détériorisation...
00:18:24 Pardon, d'un débat public qui se détériore année après année,
00:18:28 c'est-à-dire où les politiques,
00:18:29 au lieu d'être dans une logique où ils sont arguments contre arguments,
00:18:33 vision globale contre vision globale,
00:18:34 on peut discuter de la sécurité et de l'insécurité
00:18:38 en ayant des chiffres année après année,
00:18:40 décennie après décennie, des analyses complexes, etc.
00:18:43 où il y a une volonté, si vous voulez,
00:18:44 premièrement, de réagir sur chaque fait
00:18:47 en surfant sur l'émotion.
00:18:49 Et donc aussi, je trouve qu'il y a une perte de pudeur.
00:18:52 Vous savez, c'est Platon qui disait que quand dans la démocratie,
00:18:55 la pudeur s'en va,
00:18:57 eh bien, c'est à ce moment-là que la démocratie
00:18:58 commence à partir en vrille
00:18:59 et qu'elle donne lieu à quelque chose qui s'apparente
00:19:01 ou qui peut mener vers la tyrannie.
00:19:03 Je pense qu'on est dans cet ordre quand même.
00:19:04 - D'un bout, est-ce que vous ne pensez pas que la pudeur s'est retirée
00:19:07 à cause de l'ensauvagement de la société ?
00:19:09 C'est-à-dire que ça, ça fonctionne dans un monde idéal, je trouve.
00:19:13 - Allez-y, faites l'émission de nous les deux,
00:19:15 mais après, il y en a d'autres sur le plateau qui veulent parler.
00:19:17 Terminé, dernier réponse.
00:19:21 - Imaginons que quelqu'un soit partisan de ça, un responsable politique.
00:19:23 Il peut donner des statistiques sur 10 ans, par exemple.
00:19:26 Ça, ça peut aller éventuellement dans son sens ou pas.
00:19:29 Mais si vous voulez, est-ce que vous êtes d'accord avec moi
00:19:31 qu'il y a un certain nombre de responsables politiques,
00:19:33 quand ils apprennent sur Twitter qu'il y a eu un drame qui s'est produit,
00:19:36 leur première réaction est de se dire "chouette, je vais pouvoir en parler,
00:19:38 ça va me faire remonter dans les sondages, ça va montrer que j'ai raison,
00:19:41 ça va me faire aller dans mon sens".
00:19:42 Et ça, je trouve que c'est un manque profond.
00:19:43 - Il n'y a pas que le monde politique, Nathan, il y a aussi le monde médiatique
00:19:46 qui choisit aussi les faits dont il parle et dont il ne parle pas.
00:19:51 Et on a mis beaucoup de temps à installer ce genre de sujet
00:19:55 parce que ce n'est pas normal que ce type de sujet, de drame,
00:19:59 se déroule sans que personne n'en parle.
00:20:01 Et que le monde médiatique, parfois, a des travers et nous, on essaye de les corriger.
00:20:04 Éric, après, je veux qu'on écoute Louis Boyard.
00:20:07 Vous allez vous régaler.
00:20:09 - Un mot quand même sur la réaction courroussée du Verbe des Sceaux, pardonnez-moi.
00:20:13 Mais je comprends que Dupond-Moretti pète les plombs.
00:20:16 Parce qu'évidemment, tout le monde a en tête sa sortie,
00:20:19 vous vous souvenez, qui devient quasiment un apophtèque,
00:20:22 mais un proverbe de Dupond-Moretti.
00:20:25 Vous avez juste un sentiment d'insécurité.
00:20:28 - Oui, c'était il y a longtemps, il a changé d'avis depuis.
00:20:30 - Non, mais en fait, c'est dans la tête de tout le monde.
00:20:32 Et la multiplication des agressions, des actes barbares,
00:20:36 font que je pense que M. Dupond-Moretti a évidemment en tête le fait
00:20:41 que nous avons en tête cette sortie, pour le moins maladroite.
00:20:45 Et du coup, il se sent obligé d'en rajouter.
00:20:46 Mais pardonnez-moi, ce n'est pas en accusant de récupération le RN
00:20:50 qu'il va réduire le nombre d'agressions, y compris au couteau, dans ce pays.
00:20:55 Donc que M. Dupond-Moretti pète les plombs ou perde ses nerfs, c'est son problème.
00:20:59 Mais je comprends pourquoi il le fait, parce que personne n'a oublié
00:21:02 cette sortie qui était à côté de la plaque M. Le Dien.
00:21:04 - Vous avez la mémoire longue. - Bof, oui.
00:21:06 - Et c'est normal. On va juste écouter Louis Boyard,
00:21:08 parce que eux, à la France Insoumise, se sont...
00:21:10 Et c'est normal, ils se sont intéressés à une autre agression
00:21:13 qui s'est déroulée vendredi dans le Val-de-Marne.
00:21:16 C'est une agression faite par un septuagénaire multirécidiviste
00:21:19 contre un jardinier qui s'appelle Mourad.
00:21:22 Et c'est une agression typiquement à caractère raciste,
00:21:25 dans les faits qui ont été... dans les mots qui ont été prononcés.
00:21:29 On va écouter l'échange. On voit cet homme s'approcher
00:21:32 avec son cutter du jardinier, lui donner un coup à la gorge.
00:21:34 C'est des images absolument terrifiantes.
00:21:37 Évidemment, il a été incarcéré, cet individu multirécidiviste.
00:21:40 Écoutez l'échange entre Louis Boyard et Gérald Darmanin,
00:21:43 à l'Assemblée tout à l'heure.
00:21:45 - Vous, les ministres, vous, les députés macronistes,
00:21:47 vous, les députés du Rassemblement national,
00:21:50 vos mots ont des conséquences, vos lois ont des conséquences.
00:21:54 Vous cultivez les préjugés xénophobes et les guerres de religion.
00:21:59 Vous le faites par électoralisme, parfois par conviction.
00:22:02 - Je suis là pour protéger toutes les personnes,
00:22:06 comme tous les policiers et les gendarmes,
00:22:08 quelle que soit leur religion, quel que soit leur prénom,
00:22:12 quelle que soit leur nationalité.
00:22:13 L'auteur est en effet un Français de 76 ans, multirécidiviste,
00:22:18 monsieur le député.
00:22:19 Dégradation, refus d'obtempérer, outrage à policiers,
00:22:23 injure publique en raison de la race ou de la religion.
00:22:26 Et il a été interpellé par les effectifs courageux de la BAC,
00:22:29 que vous voulez supprimer par ailleurs.
00:22:30 Et je voudrais ici remercier la police nationale.
00:22:33 Si on pouvait, du même mot, monsieur le député,
00:22:36 remercier les policiers quand ils arrêtent ceux qui attaquent
00:22:39 les Juifs, les Musulmans, les Chrétiens.
00:22:43 Alors oui, monsieur le député, on aura apaisé la situation
00:22:48 parce qu'il n'y a que des hommes,
00:22:49 il n'y a que des hommes qui doivent être condamnés
00:22:51 par ce qu'ils font et il n'y a que des Français
00:22:53 qui sont reconnus par leur mérite.
00:22:54 - Vous voulez apaiser le pays ?
00:22:56 Cessez de vous comporter comme un ministre du Front national.
00:22:58 - On veut l'éthnique !
00:23:00 - Alors Sabrina Medjéber, on a cet échange entre Louis Boyard,
00:23:04 Gérald Darmanin, c'est vraiment l'autre versant,
00:23:06 évidemment, de la pièce.
00:23:08 - Alors la droite soutient la famille de Thomas,
00:23:12 elle pleure Thomas, la gauche pleure Mourad.
00:23:15 Ce sont des personnes qui ont été tuées et...
00:23:18 - Il n'a pas été tué, il a été blessé, Dieu merci.
00:23:20 - L'ethnicité ni la religiosité n'ont à voir dans ces affaires
00:23:24 qui sont des affaires criminelles.
00:23:26 L'un, malheureusement, a été poignardé mortellement.
00:23:31 Maintenant, ce que disait Nathan, la pudeur de la démocratie,
00:23:34 malheureusement, j'ai envie de vous dire Nathan,
00:23:36 que ça n'est plus du tout possible aujourd'hui,
00:23:38 vu la fracture et la dislocation culturelle
00:23:41 qui entraînent aussi des enjeux politiques,
00:23:43 malheureusement, dans ce pays.
00:23:44 Et ce qu'on voit là, par exemple, à l'Assemblée nationale,
00:23:47 c'est très révélateur, c'est très significatif
00:23:49 du manichéisme oppositionnel,
00:23:51 c'est très significatif de la binarité de la pensée,
00:23:54 c'est très significatif des clivages aujourd'hui
00:23:57 qui font le contenu, malheureusement, du discours politique.
00:24:00 On parle en permanence d'un vivre-ensemble, d'un bien commun,
00:24:03 mais comment voulez-vous si nos représentants aujourd'hui
00:24:06 se disputent les victimes et les bourreaux ?
00:24:08 Comment voulez-vous parler d'une République au titre de ce qu'elle est,
00:24:11 c'est-à-dire libre, égale et fraternelle, surtout,
00:24:13 lorsque nos députés, nos représentants de la nation
00:24:16 font le tri entre les victimes, les bourreaux, mélange,
00:24:19 religion, ethnie, caractéristiques physiques,
00:24:23 genre, etc., on ne s'en sortira jamais.
00:24:25 Et le problème, c'est que nous, les contempteurs,
00:24:28 les philosophes, les sociologues, les éditorialistes,
00:24:30 les essayistes comme Rachel, etc., et d'autres,
00:24:32 comme n'importe quel Français, on voit ça, on se dit,
00:24:35 mais comment, en fait, tout ça va se terminer ?
00:24:38 Comment tout ça va se terminer ?
00:24:39 Et je termine juste là-dessus, parce qu'il y a quelque chose
00:24:42 qui m'intéresse beaucoup, dans ce qu'a dit M. Dupond-Moretti,
00:24:45 qui surpolitise en réalité sa réponse,
00:24:47 comme s'il était inscrit dans un agenda,
00:24:50 certainement d'une présidentielle, ou en tout cas, il est déjà...
00:24:52 On a l'impression qu'il est déjà dans un agenda politique
00:24:55 lorsqu'il parle de Lola.
00:24:56 Lola, c'est une histoire qui est complètement différente.
00:24:59 Elle a été tuée par une personne qui n'avait rien à faire
00:25:01 sur le territoire français, qui était sous l'empire d'une OQTF.
00:25:05 Donc, faire encore une fois la mauvaise, si vous voulez,
00:25:09 distinction entre personnes qui ont été tuées
00:25:12 suivant les ressorts des motivations,
00:25:15 c'est quelque chose d'assez particulier.
00:25:17 Mais là où on l'entend, et là où on l'attend surtout,
00:25:19 parce que, vous voyez, c'est comme les plans banlieue,
00:25:21 c'est comme les projets de loi sur l'immigration.
00:25:22 Les Français veulent des mesures pragmatiques.
00:25:25 On se rend compte que la violence,
00:25:27 elle est de plus en plus désinhibée
00:25:29 et elle est de plus en plus radicalisée sur les jeunes.
00:25:32 Si M. Eric Dupond-Moretti veut apporter une réponse claire,
00:25:35 qu'il revoie le code de justice pénale des mineurs,
00:25:37 qu'il revoie l'excuse de minorité,
00:25:39 qu'il revoie le principe de non-discernement...
00:25:41 - On fait une pause.
00:25:43 - ...et qu'il contient le code de justice pénale des mineurs.
00:25:44 - On se retrouve dans un instant. Je vous passerai la parole
00:25:45 sur ces deux terribles affaires qu'on a évoquées.
00:25:49 Dans un instant, dans Punchline, sur CNews.
00:25:51 A tout de suite.
00:25:52 ...
00:25:56 17h31, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews.
00:25:59 D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guylain.
00:26:02 ...
00:26:05 - On commence avec cette disparition inquiétante dans le Gers.
00:26:08 Mathis, 13 ans, est porté disparu depuis hier matin.
00:26:11 La gendarmerie du département a diffusé un avis de recherche
00:26:14 et selon les forces de l'ordre, l'enfant n'a pas été vu
00:26:17 depuis hier à 6h55 du matin.
00:26:19 Lorsqu'il est monté dans le bus pour se rendre au collège
00:26:22 où il ne s'est pas présenté, le jeune garçon est domicilé
00:26:25 à Lausanne, dans le Gers.
00:26:27 Un millier de pompiers, toujours mobilisés dans le Pas-de-Calais,
00:26:29 le département reste placé en vigilance orange au cru
00:26:32 après de nouvelles précipitations qui ont provoqué la remontée
00:26:35 des cours d'eau.
00:26:36 Des crus d'un niveau bien inférieur aux semaines précédentes,
00:26:39 précise Vigicru qui appelle à la vigilance en raison
00:26:41 d'une reprise des averses.
00:26:43 Et puis en Inde, 41 ouvriers sont piégés depuis 10 jours maintenant
00:26:47 dans un tunnel routier qui s'est effondré.
00:26:50 Pour la première fois, ils ont été filmés vivants,
00:26:52 l'air épuisé et très anxieux.
00:26:54 Les sauveteurs mobilisés sur place tentent de créer
00:26:56 un nouveau passage pour les libérer, mais leur travail est ralenti
00:26:59 par la chute de débris et les pannes répétées
00:27:01 des machines de forage qui sont utilisées sur place.
00:27:05 Merci beaucoup Simon Guilain pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:27:07 On va maintenant partir en Israël et Tel Aviv
00:27:09 où vous le savez, d'intenses tractations se déroulent
00:27:12 autour de la libération éventuelle d'un certain nombre d'otages.
00:27:15 Thibault Marchoteau, vous êtes avec nous en direct
00:27:17 avec Fabrice Elsner à la caméra.
00:27:20 Bonsoir à tous les deux.
00:27:21 Il y a eu de nombreuses déclarations officielles aujourd'hui
00:27:24 qui allaient dans le sens d'une libération de ces otages
00:27:28 par le Hamas.
00:27:30 Comment avancent les négociations selon vos informations ?
00:27:33 Écoutez, Laurence, ces négociations ont lieu en ce moment même
00:27:40 puisque Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien,
00:27:43 est en train de recevoir son cabinet de guerre,
00:27:46 son cabinet de sécurité et un petit peu plus tard dans la soirée,
00:27:49 son gouvernement.
00:27:51 Les rumeurs qui circulent ici dans de nombreux médias israéliens
00:27:54 parlent d'un accord sur la libération de 50 femmes ou enfants israéliens
00:28:01 contre 150 prisonniers retenus en Israël
00:28:04 qui pourraient donc rejoindre la bande de Gaza
00:28:07 mais également 300 camions chargés d'aide humanitaire
00:28:10 qui pourraient rentrer dans la bande de Gaza via l'Égypte.
00:28:13 On parle d'un cessez-le-feu qui pourrait durer jusqu'à 4 jours.
00:28:16 Il faut évidemment prendre ces informations avec beaucoup de pincettes
00:28:20 puisque la situation évolue toutes les heures ici en Israël.
00:28:24 Et je peux vous assurer, nous ne l'avons plus constaté avec Fabrice Elsner,
00:28:27 que pour l'instant, il n'y a pas du tout de cessez-le-feu en Israël
00:28:30 puisque des roquettes viennent d'être tirées par le Hamas
00:28:32 pour toucher plusieurs villes en Israël.
00:28:34 Merci beaucoup pour ces explications Thibaut Marcheteau et Fabrice Elsner.
00:28:38 Louis de Rugnell, on sait qu'il y a d'intenses tractations
00:28:41 qui se déroulent depuis des jours en réalité,
00:28:43 sous l'Egypte du Qatar, pour arriver à faire en sorte que les deux parties,
00:28:47 le gouvernement israélien et le Hamas,
00:28:49 qui ne se parlent pas directement, mais réussissent néanmoins à négocier.
00:28:52 Absolument, avec d'autres acteurs derrière,
00:28:56 principalement les États-Unis, l'Égypte et la France.
00:28:59 Et donc voilà, toutes ces personnes se parlent,
00:29:02 parfois ont des intérêts divergents,
00:29:03 parfois veulent jouer sur un levier plutôt qu'un autre.
00:29:06 Les leviers, il y en a 4, 5 à peu près.
00:29:08 C'est le nombre d'otages libérés,
00:29:10 la contrepartie, combien de prisonniers palestiniens
00:29:14 dans les prisons israéliennes sont libérés en échange.
00:29:17 L'autre point qui a vraiment posé question et fait débat,
00:29:21 c'est le nombre de jours du cessez-le-feu ou de la trêve.
00:29:23 D'ailleurs, il y a un débat sémantique sur trêve humanitaire ou cessez-le-feu.
00:29:26 Voilà, donc Israël ne voulait pas entendre parler de cessez-le-feu
00:29:31 et voulait parler plutôt de trêve humanitaire.
00:29:34 Le Hamas voulait 5 jours de cessez-le-feu selon ses propres mots.
00:29:38 Israël, pour eux, c'était inacceptable
00:29:40 puisque 5 jours, c'est autant de temps
00:29:42 dont pourrait disposer le Hamas pour se reconstituer,
00:29:44 se repositionner, reprendre des forces.
00:29:47 Et puis, il y a eu aussi...
00:29:49 En fait, c'est extrêmement complexe.
00:29:50 Tout se joue vraiment dans les micro-détails.
00:29:53 Je vous donne un exemple.
00:29:54 Il y a eu un débat, enfin une discussion
00:29:56 sur est-ce que pendant ces 5 jours,
00:29:59 ces 4 à 5 jours de trêve ou de cessez-le-feu,
00:30:02 est-ce qu'Israël doit pouvoir continuer
00:30:04 à faire voler ses drones d'observation dans le ciel ?
00:30:07 Le Hamas réclamait à ce qu'il y ait l'arrêt du survol de la bande de Gaza.
00:30:11 Mais Israël disait, si on arrête de survoler,
00:30:14 on ne sait pas comment on va continuer.
00:30:17 Et même s'il y a une trêve, ça reste la guerre.
00:30:21 Et l'objectif final et unique d'Israël,
00:30:25 il y en a deux, c'est d'éliminer tous les représentants,
00:30:28 tous les responsables, les terroristes du Hamas
00:30:31 et libérer les otages.
00:30:33 Donc voilà, ça c'était vraiment les principaux termes de l'accord.
00:30:37 Ensuite, la France est intervenue plus sur le volet humanitaire
00:30:40 pour notamment débloquer la réouverture de la porte à Rafah,
00:30:46 la frontière entre Gaza et l'Égypte,
00:30:48 permettre par exemple l'acheminement de 300 à 400 camions par jour
00:30:53 pour apporter de la nourriture, de l'eau et des médicaments.
00:30:56 On sait qu'aussi dans les tractations,
00:30:59 il a été question que ce soit essentiellement des médicaments français
00:31:03 qui soient acheminés dans la bande de Gaza.
00:31:06 Il y a aussi la question du fuel, la livraison par exemple,
00:31:09 le Hamas réclamait la livraison de 40 à 50 000 litres de fuel par jour.
00:31:13 Donc c'est aussi des quantités assez importantes.
00:31:16 Manifestement, on arriverait sur un chiffre à peu près deux fois inférieur.
00:31:20 Et puis, c'est le sujet.
00:31:23 Non mais c'est majeur parce que voilà.
00:31:25 Il y a un autre volet qui est très important par rapport à la diplomatie française,
00:31:29 vous savez qu'Emmanuel Macron avait proposé
00:31:31 à ce qu'une cinquantaine d'enfants de Gaza puissent être soignés par la France.
00:31:35 Donc finalement, il y aurait manifestement des enfants, mais pas que des enfants.
00:31:39 Il y a le bateau, c'est le porte-hélicoptère amphibie, le Dixmud,
00:31:43 qui maintenant est en Méditerranée et donc je crois qu'il est arrivé au large de Gaza.
00:31:49 Et donc à bord de ce bateau, il y a une unité pédiatrique qui a embarqué
00:31:53 pour permettre de soigner des enfants, mais pas que des enfants.
00:31:55 Il y aurait aussi manifestement la possibilité de soigner des adultes.
00:31:58 Et ensuite, s'agissant du reste des enfants de Gaza qui ne pourront pas aller sur le Dixmud
00:32:04 parce qu'il n'y aura que des blessés légers sur le porte-hélicoptère,
00:32:07 eh bien, il y a toute une procédure administrative qui est en train d'être montée par les services français.
00:32:12 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas...
00:32:13 Pour qu'ils puissent être acheminés en France.
00:32:15 Mais même, c'est purement administratif.
00:32:17 Vous avez par exemple, vous ne pouvez pas dire à un enfant, tu viens avec nous sans l'accord de ses parents.
00:32:21 Donc il faut l'accord des parents.
00:32:23 La question se pose aussi de savoir si...
00:32:26 Est-ce que les enfants peuvent être accompagnés de leur père, de leur mère ?
00:32:29 Une fois qu'on a la liste des noms, il faut que tous ces noms soient, ce qu'on appelle,
00:32:33 criblés dans les bases des services de renseignement français,
00:32:36 pour vérifier qu'il n'y a pas une volonté aussi de la part du Hamas
00:32:39 pour essayer d'utiliser cette générosité française
00:32:43 pour faire rentrer des combattants, des terroristes du Hamas sur le territoire français.
00:32:47 Bref, je vous fais la version courte qui est déjà un peu longue.
00:32:50 Non, mais c'est extrêmement important d'avoir toutes ces informations.
00:32:53 Les négociations de majeure date sont...
00:32:55 Pour synthétiser rapidement, les négociations majeures sont quasiment terminées.
00:32:59 Maintenant, on est à la rédaction finale du communiqué.
00:33:04 Espérons que ça arrive ce soir, parce que ça a été retardé.
00:33:06 Ça fait des jours qu'on nous annonce.
00:33:08 C'est éminent ce soir.
00:33:09 Il y a peut-être un signe qui ne trompe pas.
00:33:11 C'est le cabinet de guerre de Netanyahou ?
00:33:12 Voilà, le seul qui ne s'était pas exprimé sur le fait que le processus de négociation
00:33:16 était en voie d'accélération, c'est Benyamin Netanyahou.
00:33:19 Et il a annoncé il y a quelques heures qu'il avait bon espoir d'aboutir à un accord
00:33:23 dans les prochaines années.
00:33:25 On écoute juste Benyamin Netanyahou qui était aux côtés des troupes dans l'après-midi.
00:33:29 Nous nous concentrons actuellement sur une défense très forte et proactive dans le Nord
00:33:34 afin de parvenir à une victoire écrasante dans le Sud.
00:33:37 Le premier objectif, l'élimination du Hamas.
00:33:39 Il ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas été atteint.
00:33:42 Le deuxième objectif, le retour des otages.
00:33:44 Progrès.
00:33:45 Je ne pense pas qu'il soit utile d'en dire plus, même en ce moment.
00:33:49 Mais j'espère que nous aurons bientôt de bonnes nouvelles.
00:33:51 Voilà pour Benyamin Netanyahou, Rachel Ken, ce serait une petite lumière,
00:33:56 une petite lueur d'espoir.
00:33:58 Une petite flamme.
00:33:59 Ces otages libérés.
00:34:00 Absolument, puisque depuis le 7 octobre, la population israélienne,
00:34:05 et nous aussi, comptons les heures, les minutes, les secondes.
00:34:10 Et puis hier, j'étais avec une rescapée de l'attentat du 7 octobre,
00:34:16 Sarah, qui était dans le kibbutz Nîroz,
00:34:20 et qui racontait en fait cet enfer,
00:34:24 où en fait elle est rescapée grâce à un verrou qu'elle avait installé
00:34:29 dans la porte de la chambre de son enfant.
00:34:32 Et elle racontait qu'ils sont restés pendant 10 heures avec son enfant sur elle,
00:34:38 avec un matelas sur elle, en attendant que les soldats arrivent.
00:34:44 Et elle a perdu 30 personnes dans ce kibbutz.
00:34:47 Et évidemment, elle attend aussi ses amis qui sont en otage aujourd'hui.
00:34:54 Peut-être effectivement, sur ces négociations,
00:34:57 on ne peut pas en dire beaucoup plus, Nathan Devers.
00:34:59 Elles sont en cours, ça devrait aboutir.
00:35:02 Combien d'otages cela concernera, c'est encore à définir.
00:35:05 Mais c'est important.
00:35:06 C'est-à-dire quand même qu'une d'une façon ou d'une autre, le dialogue a repris.
00:35:10 Oui, alors il y a plusieurs remarques.
00:35:12 La première remarque à faire, Louis l'a dit, et Rachel aussi,
00:35:15 mais à quel point pour la population israélienne,
00:35:18 la question des otages est vraiment première.
00:35:20 Je parle de la population civile et pas du gouvernement.
00:35:23 Tous les lieux de Tel Aviv, qui étaient des places consacrées souvent
00:35:29 aux manifestations politiques, voire aux tensions politiques,
00:35:32 voire aux luttes politiques, sont devenues des places de communion
00:35:35 autour des otages avec des photographies, des peluches, des affiches, etc.
00:35:39 Il y a même un endroit où les proches des otages se réunissent tous les soirs
00:35:43 depuis le 7 octobre, les familles, etc.
00:35:45 Et à cet endroit, 24 heures sur 24, il y a des gens,
00:35:48 alors pas forcément des proches, mais des citoyens,
00:35:50 qui restent là, assis sur une chaise pendant des heures,
00:35:52 juste pour manifester leur soutien.
00:35:54 C'était la priorité absolue d'une très grande partie de la population,
00:35:58 sachant que le gouvernement, sa priorité, en tout cas,
00:36:01 a été dans les premiers jours, une priorité militaire.
00:36:03 Ça, c'est la première chose à dire.
00:36:04 La deuxième chose, c'est que quand les otages seront libérés,
00:36:07 il faudra vraiment faire attention à voir s'ils vont pouvoir témoigner.
00:36:10 Ils seront sans doute en briefing des services de renseignement,
00:36:12 mais ensuite, est-ce qu'ils pourront témoigner ? Dans quelle mesure ?
00:36:15 Probablement que oui.
00:36:16 Et ce sera extrêmement important,
00:36:17 parce que pour l'instant, il y a eu quatre otages libérés.
00:36:19 Sur les quatre, les deux Américaines n'ont pas témoigné
00:36:22 parce que les États-Unis leur ont demandé de ne pas le faire.
00:36:24 - Pour ne pas mettre en danger, j'imagine,
00:36:27 tous ceux qui sont encore en état.
00:36:28 - Oui, probablement.
00:36:29 Et l'Israélienne qui a pu témoigner, son mari était encore otage,
00:36:35 donc son témoignage était évidemment un témoignage
00:36:38 qui était calculé, en quelque sorte,
00:36:40 par rapport à la situation de son mari.
00:36:42 Et puis la dernière chose qu'il faudra quand même dire,
00:36:44 c'est que ces négociations ne concerneront pas tous les otages,
00:36:47 a priori, et qu'à partir de là, il y aura quand même une contradiction.
00:36:50 - Il n'y a aucun militaire israélien qui ne fait partie des otages
00:36:55 qui seront libérés.
00:36:56 D'ailleurs, ils seront libérés de manière échelonnée.
00:37:00 Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait une cinquantaine d'otages
00:37:03 qui soient libérés dans les prochaines heures.
00:37:05 Ça va être par groupe de 10, 11 ou 12, grand maximum,
00:37:08 donc principalement des femmes et des enfants.
00:37:10 Et normalement, en théorie, ce qu'on nous a dit,
00:37:14 c'est qu'il y aurait au moins une française parmi ces otages.
00:37:18 - Parmi ces otages libérés.
00:37:19 - Donc on croise les doigts.
00:37:20 - Bien sûr, absolument.
00:37:21 Dernier mot, Nathan, parce qu'après on va repartir sur le terrain.
00:37:24 - Nétanyahou disait qu'il avait deux objectifs,
00:37:26 l'éradication du Hamas et la libération des otages.
00:37:29 Ces deux objectifs, à un moment, vont rentrer en contradiction
00:37:31 si ça passe par la négociation.
00:37:32 - Tout de suite, ils sont tout de suite rentrés en conflit, Nathan.
00:37:35 - Bien sûr, évidemment, mais ce que je veux dire,
00:37:36 c'est qu'il y a une contradiction qui peut s'avérer tragique.
00:37:38 - Bien sûr, bien sûr.
00:37:39 Alors, avant de continuer à évoquer cela sur les otages,
00:37:42 on va repartir sur le terrain parce que notre envoyé spécial
00:37:45 Antoine Estève et Thibault Marcheteau sont rendus
00:37:48 sur les lieux de cette rave-partie
00:37:50 où les premières attaques ont été lancées.
00:37:52 Et c'est très important de voir leur reportage à Rheim.
00:37:55 Regardez.
00:37:56 - Nous sommes sur la route qui longe la bande de Gaza
00:37:58 à une centaine de mètres seulement du site des attaques de Rheim,
00:38:01 le festival de musique.
00:38:02 Et dans cet abri, 17 personnes sont mortes.
00:38:05 Ils avaient tenté de se protéger des tirs de roquettes.
00:38:07 Mais c'est un piège qui s'est refermé sur eux
00:38:09 car les terroristes les ont exécutés à l'intérieur.
00:38:12 Ce lieu est devenu un mausolée.
00:38:15 - Le major Yoav a perdu 2 amis dans les attaques.
00:38:18 Alors, entre 2 missions de combat dans la bande de Gaza,
00:38:20 il vient déposer quelques fleurs sur cet abri.
00:38:25 - Je ne peux pas imaginer la vie ici dans un futur proche
00:38:28 à cause des souvenirs.
00:38:30 Vous vous imaginez, vous promenez ici
00:38:32 et à chaque fois que vous passez par là le matin,
00:38:34 vous voyez toutes ces balles, tout ça en face de vous.
00:38:37 - Un peu plus loin, sur la route des kibbutz,
00:38:39 des bénévoles continuent de recueillir du sang
00:38:41 et des morceaux de chair humaine afin d'identifier
00:38:43 et de reconstituer les corps pour leur sépulture.
00:38:46 - Vous voyez tout ce rouge sur le mur là,
00:38:49 tout ça c'est du sang.
00:38:50 Il y en a plein partout.
00:38:52 Là aussi ça a été projeté, il y a eu une explosion ici.
00:38:54 C'est vraiment triste.
00:38:58 - Ce nettoyage macabre des lieux des attaques
00:39:01 va certainement prendre des mois encore.
00:39:05 - On doit tout nettoyer du sol au plafond.
00:39:08 Les rescapés vont revenir ici avec des bougies
00:39:10 pour en faire un lieu de souvenir pour leurs proches.
00:39:13 Il ne faut pas qu'ils voient tout ça.
00:39:15 - Sur le site du festival de musique,
00:39:17 où plus de 300 personnes sont mortes,
00:39:19 il reste encore des traces des massacres.
00:39:21 Seuls les véhicules militaires qui vont combattre
00:39:23 dans la bande de Gaza en face,
00:39:25 viennent rompre le silence pesant de ce lieu.
00:39:28 - Voilà pour ce reportage d'Antoine Esteve et Thibault Marcheteau.
00:39:30 Très impressionnant.
00:39:32 - Oui, très impressionnant.
00:39:34 Et honte à ceux qui refusent de considérer
00:39:36 que le Hamas est un groupe terroriste et barbare.
00:39:38 Les images parlent d'elles-mêmes.
00:39:40 Un mot sur les otages.
00:39:42 Je suis un peu inquiet.
00:39:44 Ce n'est pas tellement sur la libération perlée
00:39:46 de 10-15 otages, vous l'avez dit,
00:39:48 50 otages qui sont en urgence absolue,
00:39:50 qui ont des pathologies.
00:39:52 Mais c'est qu'en réalité, en termes de stratégie,
00:39:54 pour le Hamas, les otages,
00:39:56 c'est une "assurance vie" pour eux.
00:39:59 Parce qu'ils s'en servent comme bouclier.
00:40:01 Dès lors où les otages seront libérés graduellement,
00:40:04 je ne sais pas si les 240 le seront,
00:40:06 mais ça veut dire qu'à partir de ce moment-là,
00:40:08 ils n'ont plus leur assurance vie.
00:40:10 - Mais on n'en parle que d'une cinquantaine sur les 240.
00:40:12 - Récit sur ce sujet, parce qu'on va se réjouir.
00:40:15 Et on a raison pour les 50 ou 100 otages
00:40:18 qui vont être libérés.
00:40:20 Mais ce qui m'inquiète beaucoup, c'est pour ceux
00:40:22 qui vont rester. Pourquoi ? Parce qu'eux,
00:40:24 ils auront une pression maximum.
00:40:26 Et je ne suis pas certain qu'ils seront libérés
00:40:28 parce que les leaders du Hamas le savent très bien,
00:40:30 s'ils n'ont plus d'otages,
00:40:32 rien n'arrêtera la main de Tsaï.
00:40:34 Et là, c'est un vrai sujet pour ceux qui restent.
00:40:36 - Alors, il y a peut-être une petite précision, Eric.
00:40:38 Il faudra regarder de près.
00:40:40 Vous savez, il y a une cinquantaine d'otages
00:40:42 aujourd'hui qui sont en urgence absolue,
00:40:44 en besoin de soins.
00:40:46 Quelle sera la part de ces otages
00:40:48 parmi les otages libérés ?
00:40:50 Parce qu'on sait que pour le Hamas,
00:40:52 avoir des otages qui sont en urgence absolue,
00:40:56 c'est très compliqué à déplacer,
00:40:58 c'est physique et très concret.
00:41:00 C'est des gens qui ont besoin de médicaments,
00:41:02 qui sont du coup très affaiblis.
00:41:04 - Oui, je partage. Mais est-ce que je n'aurais pas
00:41:06 qu'on laisse croire ? Peut-être, mais c'est mon sentiment.
00:41:08 - Vous avez raison, Eric.
00:41:10 - Tous les otages vont être libérés graduellement
00:41:12 parce que le jour où le dernier otage est libéré
00:41:14 par le Hamas, prenez l'exemple des militaires,
00:41:16 les soldats israéliens,
00:41:18 qui s'occupera des rallies.
00:41:20 - Je pense qu'il y aura une autre négociation.
00:41:22 - Un tout petit mot, Sabrina,
00:41:24 que vous avez vu dans ce festival de Rêve-Partie,
00:41:27 et la question des otages.
00:41:29 - Je pense qu'on est tous d'accord.
00:41:31 Cette libération parcimonieuse d'otages
00:41:33 que l'on espère avérer,
00:41:35 elle pose un problème en termes de rétention
00:41:37 des autres, puisque comme dit Eric,
00:41:39 il se peut que ce soit aussi une garantie
00:41:42 ou une forme d'assurance pour peser
00:41:44 dans le rapport de force.
00:41:46 Maintenant, le Hamas, comme l'a dit Eric,
00:41:48 c'est une organisation terroriste.
00:41:50 On connaît sa casuistique, sa dogmatique,
00:41:53 et on connaît surtout son eschatologie.
00:41:55 On connaît ses méthodes,
00:41:57 pour le moins absolument lâches.
00:41:59 Je m'étonne énormément que dans ce processus
00:42:01 de négociation, il n'ait pas les chefs du Hamas
00:42:04 qui sont gentiment planqués au Qatar.
00:42:07 Je m'étonne que ce soit le Qatar
00:42:09 qui prenne la parole au nom des dirigeants du Hamas
00:42:13 et qui participe à cette négociation d'otages.
00:42:16 Encore une fois, c'est une guerre
00:42:18 qui est structurellement très complexe,
00:42:20 parce qu'elle implique un nombre
00:42:22 de rapports de force idéologiques, politiques,
00:42:24 structurels, eschatologiques.
00:42:26 Mais cette libération d'otages,
00:42:28 on espère qu'elle se passera bien.
00:42:30 Enfin, je l'espère.
00:42:32 Mais le Hamas est prêt à tout.
00:42:34 On le rappelle, je veux dire,
00:42:36 ils ont une charte, ils ont une politique,
00:42:38 ils ont un objectif eschatologique.
00:42:40 On espère simplement qu'ils ne saboteront pas
00:42:42 structurellement cette libération d'otages.
00:42:44 On écoute juste le président Joe Biden
00:42:46 qui vient de s'exprimer à propos de cette libération
00:42:48 espérée des otages.
00:42:50 Je voudrais dire quelques mots
00:42:52 sur l'effort gigantesque déployé
00:42:54 pour ramener les otages chez eux.
00:42:56 Le Hamas les détient depuis le 7 octobre.
00:42:58 Nous sommes maintenant très proches
00:43:00 de ramener les otages chez eux.
00:43:02 Je ne veux pas entrer dans les détails
00:43:04 tant que ce n'est pas fait.
00:43:06 Lorsque nous en saurons plus, nous le ferons.
00:43:08 Mais les choses se présentent bien.
00:43:10 Bon voilà, entre Benjamin Netanyahou
00:43:12 et Joe Biden,
00:43:14 on a un peu plus de temps
00:43:16 pour parler de la libération d'otages.
00:43:18 Entre Benjamin Netanyahou et Joe Biden
00:43:20 qui disent que les choses avancent,
00:43:22 il y a quand même beaucoup de choses de signaux positifs.
00:43:24 Il faudra faire très attention
00:43:26 à la sémantique.
00:43:28 Je rebondis sur ce que disait Sabrina Medjaber.
00:43:30 Il ne faut surtout pas
00:43:32 qu'ils vont essayer de le faire.
00:43:34 Le Hamas, il ne faut surtout pas qu'ils réussissent
00:43:36 à donner l'impression qu'ils ont un grand cœur
00:43:38 et qu'ils sont charitables.
00:43:40 Tout le monde est tellement suspendu.
00:43:42 Tout le monde est tellement suspendu
00:43:44 à l'attente d'une bonne nouvelle
00:43:46 de la libération d'otages.
00:43:48 Il ne faut pas psychologiquement inverser les choses.
00:43:50 Le Hamas reste une organisation
00:43:52 terrible qui a créé
00:43:54 cette situation et qui a tué...
00:43:56 Absolument.
00:43:58 C'est pour ça que j'insistais sur l'importance des témoignages.
00:44:00 Pour l'instant, le témoignage existant
00:44:02 disait que la femme commençait
00:44:04 en disant qu'elle avait vécu l'enfer et après
00:44:06 elle disait qu'elle avait été globalement bien traité.
00:44:08 Probablement que les otages
00:44:10 qui vont être libérés raconteront
00:44:12 une autre réalité.
00:44:14 Il y a une contradiction énorme
00:44:16 dans la communication du Hamas.
00:44:18 Ce qui est très rare dans l'histoire de la barbarie,
00:44:20 le 7 octobre, ils étaient les premiers
00:44:22 à s'inspirer des méthodes Daesh
00:44:24 et à montrer qu'ils étaient des salauds
00:44:26 absolus, parce que c'est le mot,
00:44:28 et à mettre en scène cela.
00:44:30 Concernant la question des otages,
00:44:32 si on prend l'exemple des quatre otages
00:44:34 qui ont été libérés, au contraire,
00:44:36 ils ont voulu se mettre en scène en train de donner du thé
00:44:38 aux otages, de leur serrer la main,
00:44:40 de leur faire des câlins, de les aider à marcher,
00:44:42 comme s'ils mettaient en scène une sorte de fausse humanité.
00:44:44 Là, il y a une contradiction qui est tellement grande
00:44:46 et le plus sidérant, c'est de voir que certains médias
00:44:48 tombent dans le panneau, ou certaines personnes dans le monde
00:44:50 à l'international.
00:44:52 Je voulais juste vous dire sur cette contradiction,
00:44:54 le fait qu'on ait eu ces images du 7 octobre
00:44:56 et le fait que l'ambassade d'Israël
00:44:58 les montre aux journalistes ce film
00:45:00 de 45 minutes, avec toutes ces horreurs
00:45:02 qui ont été perpétrées,
00:45:04 il faut savoir, et c'est Rahim Korsia
00:45:06 qui me l'a dit hier,
00:45:08 qu'il a été interdit
00:45:10 aux militaires
00:45:12 de voir ces images, pour ne pas
00:45:14 qu'ils soient dans cet esprit de vengeance.
00:45:16 Et effectivement, c'est contradictoire, parce que
00:45:18 nous, on voit ces images qui sont
00:45:20 intolérables, et forcément,
00:45:22 il y a une partie de notre humanité qui disparaît
00:45:24 tellement c'est insoutenable,
00:45:26 et là, justement, ça hâle.
00:45:28 Aucun des militaires n'a le droit
00:45:30 de voir ces images pour ne pas qu'ils soient
00:45:32 dans cette inhumanité. - Peut-être la différence
00:45:34 entre la barbarie et la civilisation.
00:45:36 Peut-être que c'est un des sujets qui sont en cours.
00:45:38 Éric Revelle, on a
00:45:40 cette situation, on espère qu'elle va se débloquer
00:45:42 pendant ce temps-là, néanmoins,
00:45:44 la guerre va continuer. L'objectif
00:45:46 numéro un de Benjamin Netanyahou, il l'a redit,
00:45:48 et c'est éradiquer le Hamas.
00:45:50 Ça, ça ne s'arrêtera pas. - C'est éradiquer le Hamas,
00:45:52 bon, c'est juste, mais derrière,
00:45:54 il faut aussi, on le dit souvent, mais il faut l'avoir en tête,
00:45:56 c'est, qu'est-ce que va-t-il
00:45:58 se passer ensuite ?
00:46:00 Il y a une commission d'enquête indépendante
00:46:02 qui va être mise en place en Israël, qui est une démocratie,
00:46:04 parce que Benjamin Netanyahou
00:46:06 devra quand même rendre des comptes
00:46:08 sur un certain nombre de dysfonctionnements.
00:46:10 C'est une entiène pour moi.
00:46:12 Comment se fait-il que le Mossad,
00:46:14 ni les services secrets américains, n'aient été
00:46:16 au courant d'une attaque
00:46:18 à cet endroit ? Bon, c'est un vrai sujet.
00:46:20 Comment se fait-il que la frontière qui séparait
00:46:22 Gaza d'Israël
00:46:24 soit montrée aussi poreuse ?
00:46:26 Comment se fait-il que 1 400
00:46:28 terroristes du Hamas soient rentrés,
00:46:30 suivis par des centaines de Gazaouis,
00:46:32 également ? Tout cela, il faudra
00:46:34 s'expliquer, parce qu'il y a derrière
00:46:36 la question politique. Est-ce qu'on
00:46:38 enclenche ou pas, une fois pour toutes, le débat
00:46:40 autour d'une nation pour les Palestiniens ?
00:46:42 Benjamin Netanyahou
00:46:44 devra rendre des comptes politiques.
00:46:46 Il a un cabinet de guerre aujourd'hui,
00:46:48 Laurence, mais il a un gouvernement aussi,
00:46:50 avec des extrémistes, qui ont
00:46:52 fait des choses, à mon avis, sur lesquelles ils devraient...
00:46:54 Comme il l'a dit, pour l'instant, c'est le temps de la guerre,
00:46:56 et il y aura ensuite le temps de rendre des comptes.
00:46:58 Mais vous avez raison
00:47:00 d'ouvrir le débat, on aura l'occasion d'y revenir
00:47:02 dans un instant, dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:04 A tout de suite.
00:47:06 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:10 Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews
00:47:12 et sur Europe 1. Comment vont-ils ?
00:47:14 Où sont-ils ? Sont-ils maltraités ?
00:47:16 Ont-ils à manger ? Quand allons-nous
00:47:18 les revoir ? Ces questions, les familles
00:47:20 des 240 otages prisonniers du Hamas
00:47:22 n'ont de cesse de se les poser depuis le 7 octobre.
00:47:24 Une attente infernale, faite de
00:47:26 haut et de bas, d'espoir fou d'une libération,
00:47:28 puisque des négociations sont
00:47:30 sur le point d'aboutir, suivies de faces
00:47:32 de désespoir, si ces négociations capotent
00:47:34 au dernier moment. D'autres familles ont éprouvé
00:47:36 avant elles ce calvaire épouvantable.
00:47:38 Je pense aux otages français du Liban, dans les
00:47:40 années 80, Joël Kaufmann, femme de Jean-Paul
00:47:42 Kaufmann, détenu pendant plus de 3 ans
00:47:44 par le Hezbollah, s'était battu sans relâche
00:47:46 pour que l'on ne l'oublie pas de lui
00:47:48 ni ses compagnons d'infortune. "Tenez bon,
00:47:50 courage, il faut continuer à y croire",
00:47:52 disait-elle aux autres familles d'otages
00:47:54 lorsque son époux fut fini
00:47:56 libéré après plus de 1000 jours de captivité.
00:47:58 C'est ce que font ceux dont les enfants
00:48:00 ou les parents sont aujourd'hui aux mains du
00:48:02 Hamas à Gaza, manifestant devant
00:48:04 le siège de Tsaïl pour que
00:48:06 les bombardements israéliens
00:48:08 n'écrasent pas les otages avec leurs ravisseurs,
00:48:10 interpellant Benjamin Netanyahou,
00:48:12 l'ONU, l'UNICEF, le monde entier
00:48:14 pour qu'on ne les oublie pas. Si certains d'entre eux
00:48:16 pouvaient être libérés ce soir,
00:48:18 ce serait une petite lueur de bonheur
00:48:20 dans cet océan de malheur qui frappe toute la région.
00:48:22 On va en débattre ce soir dans "Bonne Chaleur".
00:48:24 (Générique)
00:48:37 Il est 18h, bienvenue sur Europe 1 et sur CNews.
00:48:39 D'abord, le rappel des titres de l'actualité.
00:48:41 L'auteur présumé des coups de couteau
00:48:43 qui ont entraîné la mort de Thomas,
00:48:45 16 ans, fait partie des 7 personnes
00:48:47 interpellées dans les environs de Toulouse.
00:48:49 Ce jeune homme a été tué dans la nuit
00:48:51 de samedi à dimanche lors d'une fête communale
00:48:53 à Crépole, dans la Drôme.
00:48:55 Une cinquantaine de gendarmes du GIGN
00:48:57 ont été mobilisés pour procéder à ces interpellations.
00:48:59 Une marche blanche se tiendra
00:49:01 demain à Romont-sur-Isère.
00:49:03 Une stèle en hommage à Simone Veil
00:49:05 a été dégradée à Lesneven
00:49:07 dans le Finistère.
00:49:09 Le préfet dénonce avec la plus grande fermeté
00:49:11 cette dégradation.
00:49:13 Une stèle brisée en deux morceaux,
00:49:15 vrisiblement pendant le week-end.
00:49:17 Saskanne a annoncé à la préfecture dans un communiqué.
00:49:19 Les Restos du Coeur lance
00:49:21 leur 39e campagne de distribution alimentaire
00:49:23 dans un contexte difficile pour l'association.
00:49:25 Face aux difficultés financières,
00:49:27 ils sont obligés de refuser des demandes.
00:49:29 Environ 5 à 10% des personnes
00:49:31 accueillies l'hiver dernier
00:49:33 vont se voir refuser cette année
00:49:35 l'aide alimentaire, déplore le président
00:49:37 Patrice Douré.
00:49:39 Enfin, 46e jour de détention pour les 240
00:49:41 otages détenus par l'organisation
00:49:43 terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:45 Parmi eux, des bébés, des jeunes femmes,
00:49:47 des personnes âgées ou des personnes malades
00:49:49 qui nécessitent des soins lourds.
00:49:51 8 de ces otages sont français.
00:49:53 Ils se nomment Elia, Ofer, Sarah,
00:49:55 Eitan, Mia, Orion,
00:49:57 Oaz et Erez.
00:49:59 Nous pensons à tous ces otages ce soir
00:50:01 et nous espérons leur libération prochaine.
00:50:03 Il est 18h02,
00:50:05 si vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:50:07 Louis de Ragnel, chef du service politique
00:50:09 d'Europe 1 est avec nous. Bonsoir. - Bonsoir Laurence.
00:50:11 - Rachel Khan est séiste. Et là, bonsoir.
00:50:13 Nathan Devers qui est écrivain.
00:50:15 Le général Vincent Desportes nous a rejoint.
00:50:17 Le général de l'École de guerre,
00:50:19 Sabrina Medjeber est séiste.
00:50:21 Et nous avons aussi Eric Revelle,
00:50:23 journaliste, ancien directeur général de LCI.
00:50:25 On va tout de suite faire le point sur ce que l'on sait
00:50:27 de ce que drame qui s'est déroulé
00:50:29 à Crépole dans la Drôme ce week-end.
00:50:31 17 jeunes ont été blessés.
00:50:33 Un est décédé des suites des coups de couteau
00:50:35 qu'il a reçus. Avec les derniers
00:50:37 développements de l'enquête, Gérald Darmanin
00:50:39 a annoncé que 7 individus avaient été
00:50:41 interpellés. Le point avec Sarah Varney.
00:50:43 - Le ministre de l'Intérieur,
00:50:45 Gérald Darmanin, l'a annoncé.
00:50:47 7 personnes ont été interpellées cet après-midi
00:50:49 dans les environs de Toulouse,
00:50:51 dont l'auteur présumait des coups mortels.
00:50:53 Une avancée dans l'enquête.
00:50:55 Après l'audition de 70 témoins par la gendarmerie,
00:50:57 les images de vidéos,
00:50:59 surveillance et les connexions téléphoniques récoltées
00:51:01 sont aussi en cours d'analyse.
00:51:03 Des premiers éléments qui démontrent
00:51:05 que les suspects ne sont pas tous du même quartier,
00:51:07 comme le souligne le procureur de Valence.
00:51:09 - Il est faux d'affirmer que le groupe hostile
00:51:11 serait composé d'individus tous originaires
00:51:13 de la même ville et du même quartier.
00:51:15 - Ces lycéennes présentes au bal racontent
00:51:17 ce qu'elles ont vu.
00:51:19 - Ils venaient danser avec les filles,
00:51:21 ils forçaient et tout.
00:51:23 À la fin, ils étaient tous à la sortie,
00:51:25 ils regardaient tout le monde qui sortait.
00:51:27 Il y avait quelque chose de bizarre.
00:51:29 - C'est des garçons de la monnaie,
00:51:31 il y en a beaucoup qui disent que c'est eux.
00:51:33 Il y a des têtes que j'ai reconnues.
00:51:35 - Enteuillés par ce drame,
00:51:37 lycéens et professeurs ont marqué
00:51:39 une minute de silence ce lundi après-midi.
00:51:41 Mercredi, une marche blanche devant le lycée
00:51:43 sera organisée pour rendre un dernier hommage
00:51:45 au jeune Thomas.
00:51:47 - Nous avons envoyé spécial Michael Dos Santos
00:51:49 et Justine Cerchara qui se trouvent à Crépol.
00:51:51 Bonsoir à tous les deux.
00:51:53 Depuis ce week-end, on a pu entendre
00:51:55 l'émotion des habitants de cette toute petite commune.
00:51:57 Mais il y a aujourd'hui un autre sentiment
00:51:59 qui commence à se faire entendre,
00:52:01 celui de la colère.
00:52:03 - La mort de Thomas a marqué un tournant
00:52:09 pour les habitants de Crépol
00:52:11 mais aussi des villages voisins.
00:52:13 Beaucoup d'entre nous le disent.
00:52:15 Nous étions en sécurité et nous allons faire en sorte
00:52:17 que cela continue.
00:52:19 Il refuse que cette violence s'installe ici
00:52:21 quitte à s'armer pour se faire justice
00:52:23 soi-même en cas de nouvelle attaque.
00:52:25 Beaucoup d'ailleurs de chasseurs
00:52:27 le sont déjà ici dans le secteur.
00:52:29 Un changement d'état d'esprit
00:52:31 qui inquiète en revanche d'autres habitants.
00:52:33 Une restauratrice que nous avons pu rencontrer
00:52:35 ce matin dans le village de Autry
00:52:37 où se trouve le restaurant des parents de Thomas
00:52:39 craint d'éventuelles violences
00:52:41 à l'approche de Noël,
00:52:43 de ses marchés mais aussi des éventuelles soirées
00:52:45 du nouvel an.
00:52:47 Impossible aujourd'hui pour elle
00:52:49 de laisser sa fille seule
00:52:51 participer à quelconque événement festif.
00:52:53 C'est ce qu'elle nous a confié la peur au ventre.
00:52:55 - Merci beaucoup Michael.
00:52:57 De Santos avec Justine Cerquer.
00:52:59 À Louis de Ragnel,
00:53:01 sept personnes ont été interpellées à Toulouse.
00:53:03 C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur.
00:53:05 On sait dans quelles circonstances
00:53:07 pourquoi elles se trouvaient dans cette ville ?
00:53:09 - Pour l'instant,
00:53:11 les gendarmes sont en train d'élucider,
00:53:13 d'essayer de comprendre tout ce qui s'est passé.
00:53:15 Il y a eu un dispositif très important
00:53:17 de la part de la gendarmerie qui a été mobilisée.
00:53:19 50 enquêteurs plus 50 gendarmes,
00:53:21 40 du GIGN central
00:53:23 et 10 de l'antenne GIGN de Toulouse
00:53:25 qui ont été déployés.
00:53:27 Le GIGN central a été mobilisé
00:53:29 principalement dans la Drôme.
00:53:31 C'est l'antenne de la GIGN centrale
00:53:33 de Toulouse qui a fini par interpeller
00:53:35 les sept personnes qui ont été interpellées.
00:53:37 Il y a aussi cinq des sept interpellées
00:53:39 sont majeures,
00:53:41 c'est-à-dire qu'il y a deux mineurs.
00:53:43 Il y a des réflexions et des questions
00:53:45 qui se poseront sur les suites pénales
00:53:47 concernant ces deux personnes-là.
00:53:49 Et puis, très important aussi,
00:53:51 parmi les sept figures,
00:53:53 l'auteur présumé,
00:53:55 c'est toujours gênant de dire présumé
00:53:57 parce que la personne qui a été interpellée
00:53:59 a été interpellée par un autre.
00:54:01 L'auteur présumé, c'est toujours gênant de dire présumé
00:54:03 parce que la personne est réellement morte pour le coup,
00:54:05 de Thomas, 16 ans,
00:54:07 qui est mort d'un coup de couteau dans le thorax.
00:54:09 Ce qu'on avait vu aussi, Éric Revel,
00:54:11 et entendu avec notre envoyé spécial,
00:54:13 c'est que la colère monte dans ce petit village
00:54:15 qui se pensait à l'abri
00:54:17 de ces agressions sauvages.
00:54:19 Les Français ne supportent plus
00:54:21 cette violence débridée
00:54:23 qui peut survenir à tout instant,
00:54:25 désormais, et n'importe où, surtout n'importe où.
00:54:27 Vous avez même des témoignages de gens
00:54:29 qui expliquaient qu'ils avaient déménagé
00:54:31 dans ce petit village-là,
00:54:33 ils habitaient dans des agglomérations
00:54:35 un peu plus importantes, à 20-30 km,
00:54:37 précisément pour échapper
00:54:39 à ce que devenait leur quotidien,
00:54:41 c'est-à-dire des agressions, des incivilités.
00:54:43 Donc ils sont venus dans un petit village,
00:54:45 précisément, là où il y a cette salle des fêtes,
00:54:47 là où a été tenu ce bal populaire
00:54:49 tragique pour Thomas,
00:54:51 et en fait, ils se rendent compte
00:54:53 qu'ils sont rattrapés par l'ensauvagement
00:54:55 qui frappe l'intégralité du pays.
00:54:57 Moi, je suis quand même prudent, j'attends de voir
00:54:59 et le profil des gens, et les motifs,
00:55:01 parce que si vous voulez,
00:55:03 autant de barbarie,
00:55:05 il y a des témoignages qui sont absolument bouleversants.
00:55:07 Je citais le Dauphiné libéré,
00:55:09 qui est le journal, le quotidien PQR,
00:55:11 enfin, de presse régionale
00:55:13 de cette région-là,
00:55:15 si vous lisez le papier aujourd'hui, vous verrez qu'il y a des témoignages
00:55:17 qui sont absolument hallucinants, où on explique
00:55:19 que le Dauphiné libéré n'est pas un journal d'extrême droite,
00:55:21 que certains sont venus pour planter des Blancs,
00:55:23 il y a toute cette agressivité-là,
00:55:25 il y a eu, par le passé,
00:55:27 dans des balles populaires,
00:55:29 Laurence, des coups de poing,
00:55:31 mais là, si vous voulez,
00:55:33 on vient avec des couteaux de 25 cm de long
00:55:35 pour tuer, en réalité.
00:55:37 Donc tous ces gens qui ont fui ces inséfilités,
00:55:39 ces agressions,
00:55:41 dans des villes un peu plus importantes,
00:55:43 ils se retrouvent rattrapés par une réalité
00:55:45 qui est devenue française.
00:55:47 - Sabrina Medjeba, on voit que les gendarmes
00:55:49 et Gérald Darmanin ont mis le paquet
00:55:51 pour que l'enquête avance vite.
00:55:53 A priori, l'auteur des coups mortels a été interpellé,
00:55:55 mais il n'empêche que ça montre
00:55:57 ce qu'est notre société aujourd'hui.
00:55:59 - Gérald Darmanin, il agit à postériori,
00:56:01 forcément, après des actes criminels,
00:56:03 en tant que ministre de l'Intérieur,
00:56:05 évidemment, il use ses prérogatives
00:56:07 et il déploie les dispositifs nécessaires.
00:56:09 Mais le sentiment qu'ont les Français
00:56:11 aujourd'hui, c'est plus qu'un sentiment,
00:56:13 c'est la volonté d'agir à priori,
00:56:15 c'est-à-dire que lorsque l'État n'est pas fort,
00:56:17 c'est la loi du plus fort qui s'impose,
00:56:19 tout simplement,
00:56:21 et que les Français ont l'impression,
00:56:23 même le ressenti,
00:56:25 d'être dépossédés de leur identité
00:56:27 depuis 40 ans, d'être acculés
00:56:29 et d'accusés
00:56:31 d'être racistes
00:56:33 ou islamophobes, dès lors qu'ils se prononcent
00:56:35 sur ce qui les touche identitairement.
00:56:37 Les Français, en non plus qu'assez,
00:56:39 sont inquiets et abandonnés par le régalien
00:56:41 parce que leur quartier ne sont plus
00:56:43 en sécurité, parce que leurs filles ne peuvent plus
00:56:45 prendre les transports le soir en étant habillées
00:56:47 avec une petite jupe ou en buvant
00:56:49 des verres ou en allant
00:56:51 dans un bal, malheureusement, dans un village.
00:56:53 Les Français en ont
00:56:55 absolument marre de l'insécurité
00:56:57 ambiante qui devient non plus
00:56:59 une insécurité mais une barbarie.
00:57:01 Moi, quand j'entends cette sémantique
00:57:03 "l'ensauvagement de la France", non, c'est pas
00:57:05 l'ensauvagement de la France, c'est la barbarie de la France.
00:57:07 Aujourd'hui, pour un mauvais regard,
00:57:09 on est dans un bal, on demande
00:57:11 à des usagers de la RATP
00:57:13 de mettre un masque pendant le Covid,
00:57:15 on se fait tuer.
00:57:17 On a un professeur qui enseigne la laïcité, se fait tuer.
00:57:19 Enfin, je veux dire, il y a une telle...
00:57:21 On peut les aigriner par dizaines.
00:57:23 Il y a une légion, aujourd'hui, d'actes
00:57:25 criminels en France qui suscitent
00:57:27 évidemment l'effroi, l'incompréhension, mais surtout
00:57:29 la lassitude, la lassitude
00:57:31 des politiques qui n'oeuvrent pas
00:57:33 pour protéger les Français. La sécurité,
00:57:35 c'est une prérogative régalienne.
00:57:37 C'est une priorité
00:57:39 pour le gouvernement. Gérald Darmanin,
00:57:41 il agit a posteriori, mais
00:57:43 on s'en enorgueille presque.
00:57:45 Évidemment qu'il doit agir, mais encore une fois,
00:57:47 il doit le faire a priori.
00:57:49 Quand je vois le rapport de la Cour des comptes
00:57:51 qui indique, par exemple, que la dernière
00:57:53 22 000 policiers ont démissionné,
00:57:55 Laurence, où va-t-il trouver les effectifs
00:57:57 de police nécessaires pour assurer
00:57:59 la sécurité des Français ? Comment vont-ils faire ?
00:58:01 La crise des vocations, c'est important.
00:58:03 Général Deporte, vous avez évidemment un regard
00:58:05 de militaire sur la situation de notre pays
00:58:07 où l'insécurité monte,
00:58:09 les homicides augmentent,
00:58:11 où vraiment, on risque sa peau
00:58:13 désormais n'importe où.
00:58:15 C'est une situation qui est
00:58:17 évidemment terrible, avec les conséquences
00:58:19 qui ont été annoncées. Les gens vont s'armer pour se défendre.
00:58:21 C'est-à-dire que le pacte social est rompu.
00:58:23 Le pacte social, j'abandonne un peu
00:58:25 de liberté, mais tu me protèges.
00:58:27 Et là, comme la protection n'est plus assurée,
00:58:29 on en revient au monde de Hobbes, chacun
00:58:31 pour soi. C'est le contraire
00:58:33 de la civilisation. Il est clair que la France
00:58:35 doit se reprendre rapidement.
00:58:37 Et faire preuve d'autorité.
00:58:39 Rachel Kahn, un dernier mot
00:58:41 sur cette situation.
00:58:43 C'est jeune interpellé, deux mineurs
00:58:45 parmi ceux qui ont été interpellés, disait l'autre Rachel.
00:58:47 Effectivement, je partage le climat
00:58:49 de violence. On peut saluer
00:58:51 les mots et
00:58:53 les actions de Gérald Darmanin
00:58:55 qui tient bon, je trouve. Mais
00:58:57 effectivement, je partage aussi, il faut que
00:58:59 cette force, cette puissance
00:59:01 et d'être très...
00:59:03 d'incarner au fond
00:59:05 ce qu'est la République, cette unité républicaine,
00:59:07 elle n'est pas assez présente.
00:59:09 Et notamment auprès de certains
00:59:11 de nos dirigeants, qui ont une
00:59:13 obsession racialiste
00:59:15 de la République, et je trouve que ça divise
00:59:17 cette France.
00:59:19 En somme, ce que disait Gérald Darmanin
00:59:21 tout à l'heure, il y avait un extrait,
00:59:23 il disait que dans cette
00:59:25 République, les personnes
00:59:27 se sont condamnées par rapport à leurs actes.
00:59:29 L'extrême gauche aujourd'hui,
00:59:31 au fond, c'est que vous êtes coupable
00:59:33 par rapport à ce que vous êtes, et vous êtes
00:59:35 victime, quoi que
00:59:37 vous fassiez. C'est un peu le
00:59:39 résumé de leur République,
00:59:41 qui est une République divisée,
00:59:43 qu'ils fragilisent en disqualifiant
00:59:45 que ce soient les policiers,
00:59:47 ils disqualifient aussi
00:59:49 les élus, et notamment les maires, qui sont
00:59:51 aussi violentés dans
00:59:53 ce climat général. - Et qui sont réunis en congrès
00:59:55 aujourd'hui. Nathan Devers, peut-être un dernier mot.
00:59:57 - Face à un fait comme celui-ci,
00:59:59 c'est-à-dire un fait absolument tragique,
01:00:01 absolument horrible, je pense qu'il faut se garder
01:00:03 d'un glissement, qui est un glissement naturel,
01:00:05 entre deux formes d'indignation.
01:00:07 Une indignation que je qualifierais de métaphysique,
01:00:09 c'est-à-dire que c'est pas possible, c'est atroce,
01:00:11 c'est horrible, et que nous ressentons.
01:00:13 Et cette indignation métaphysique, si on la prolonge
01:00:15 parfois, elle prend l'expression de, non pas
01:00:17 comment c'est possible, mais comment ça a pu se
01:00:19 produire. Et ça peut tout de suite tomber
01:00:21 dans une sorte d'indignation qui va prendre un
01:00:23 registre politique, sans qu'on ait d'éléments,
01:00:25 de se dire qu'il y a eu nécessairement
01:00:27 que l'État est responsable, que tout cela
01:00:29 dit quelque chose de l'état global de notre
01:00:31 société, qu'il y a eu un dysfonctionnement
01:00:33 institutionnel qui explique qu'on en soit
01:00:35 venu là. Si c'est le cas,
01:00:37 j'ai pas d'ornières, si c'est le cas, il faut le montrer,
01:00:39 il faut le prouver, il y aura une enquête,
01:00:41 des journalistes font des
01:00:43 investigations sur le profil des personnes
01:00:45 et qu'ils découvrent qu'il y a eu un dysfonctionnement ici ou là
01:00:47 qui a permis d'en arriver ici. Je serais
01:00:49 le premier à le reconnaître. Mais quand on est quelques jours
01:00:51 après les faits que les gens sont encore dans
01:00:53 l'assidération, qu'on a très peu d'informations,
01:00:55 il me semble très très hâtif d'en
01:00:57 tirer des conclusions globales sur
01:00:59 la société, même si c'est une tentation
01:01:01 naturelle.
01:01:03 - Alors dernier mot, Tawina, parce qu'après il faut qu'on avance.
01:01:05 - Je voudrais juste dire
01:01:07 qu'en réalité, le politique
01:01:09 ne pourra jamais apporter de solution
01:01:11 tant qu'il ne fait pas le diagnostic
01:01:13 anthropologique de la société.
01:01:15 Il ne comprend pas que
01:01:17 aujourd'hui c'est la société de l'honneur
01:01:19 et je vais vous le dire
01:01:21 tel que je le pense,
01:01:23 dans les quartiers, il y a un normatif
01:01:25 sociologique, il y en a même deux.
01:01:27 - Il y a celui de la honte qui se dit l'ahchouma,
01:01:29 qui est fondé et qui s'articule
01:01:31 autour de l'honneur, et il y a
01:01:33 le normatif de la hagra, ça veut dire
01:01:35 faire la misère, ça veut dire terminer
01:01:37 celui qui ne nous plaît pas.
01:01:39 Tant qu'on n'a pas articulé,
01:01:41 malheureusement, cette société de l'honneur
01:01:43 avec la civilisation de la culpabilité qui fonde
01:01:45 aussi nos lois, on n'y arrivera
01:01:47 jamais. Le jour où on entendra un politique
01:01:49 prononcer un discours à l'Assemblée
01:01:51 nationale, comme après par exemple
01:01:53 les émeutes, pour dire
01:01:55 "vous devriez avoir honte d'élever
01:01:57 vos enfants comme ça, vous devriez avoir
01:01:59 honte que vos enfants abîment la démocratie,
01:02:01 vous devriez avoir honte que
01:02:03 vos enfants cassent et brûlent les écoles,
01:02:05 vous devriez avoir honte que vos enfants
01:02:07 agressent les élus, vous devriez
01:02:09 avoir honte qu'ils brûlent des écoles,
01:02:11 qu'ils brûlent des bus et qu'ils brûlent
01:02:13 des magasins", eh bien peut-être,
01:02:15 peut-être qu'à ce moment-là, ce sentiment
01:02:17 de honte que nous portons, nous
01:02:19 Français, parce que nous culpabilisons,
01:02:21 eh bien il sera éventuellement entendu
01:02:23 par les gens qui commettent tous ces actes délictuels.
01:02:25 - Allez, une petite pause, on se retrouve dans un instant
01:02:27 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:02:29 On reviendra sur les négociations très
01:02:31 intenses autour de la libération des otages
01:02:33 aux mains du Hamas. A tout de suite sur Europe 1 et sur CNews.
01:02:35 18h19, on se retrouve en direct
01:02:41 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:02:43 Je l'évoquais au début de cette émission,
01:02:45 il y a d'intenses négociations autour de la libération
01:02:47 de certains otages aux mains du Hamas.
01:02:49 Le Premier ministre Benjamin Netanyahou
01:02:51 se dit confiant, il dit "nous faisons des
01:02:53 progrès", il est optimiste sur le fait
01:02:55 qu'il pourrait y avoir de bonnes nouvelles bientôt.
01:02:57 On va faire le point sur les toutes dernières informations
01:02:59 avec Max Lavandier, et on en débat ensuite en plateau.
01:03:01 La libération des otages ne serait plus qu'une question d'heure ou de jour.
01:03:03 Ce mardi, le Qatar, médiateur entre le Hamas et Israël,
01:03:05 affirme qu'un accord pour la libération des otages
01:03:07 est tout proche.
01:03:09 Une information confirmée par Benjamin Netanyahou.
01:03:11 Deuxième objectif, le retour des otages.
01:03:13 Nous faisons des progrès.
01:03:15 Je ne pense pas qu'il soit utile d'en dire trop,
01:03:17 pas même en ce moment,
01:03:19 mais j'espère qu'il va y avoir de bonnes nouvelles bientôt.
01:03:21 Si les négociations avancent,
01:03:23 on ne peut pas dire que la libération des otages
01:03:25 est une question d'heure ou de jour.
01:03:27 Ce qui est certain, c'est que les négociations
01:03:29 ne sont pas encore terminées.
01:03:31 Si les négociations avancent,
01:03:33 les modalités pour libérer les quelques 240 personnes
01:03:35 emmenées de force à Gaza restent encore floues.
01:03:37 A commencer par le nombre,
01:03:39 l'accord porterait sur un échange de 50 à 100 otages
01:03:41 contre 300 femmes et enfants détenues par Israël.
01:03:43 Un transfert qui se ferait par étape,
01:03:45 10 otages contre 30 palestiniens par jour.
01:03:47 Le Hamas aurait également fait part
01:03:49 d'une cinquantaine de détenus
01:03:51 en urgence absolue souffrant de pathologies graves
01:03:53 qui ne pourront pas être soignées
01:03:55 par manque de médicaments.
01:03:57 Les conditions de leur libération
01:03:59 n'ont pas été abordées.
01:04:01 Une trêve de 5 jours serait aussi envisagée
01:04:03 avec un cessez-le-feu complet
01:04:05 et un arrêt des vols des avions israéliens
01:04:07 dans la bande de Gaza,
01:04:09 sauf au nord du territoire.
01:04:11 L'accord comprendrait également l'entrée
01:04:13 de 100 à 300 camions d'aide alimentaire
01:04:15 et médicale dans la bande de Gaza,
01:04:17 y compris dans le nord,
01:04:19 où quelques 800 000 personnes s'y trouvent encore.
01:04:21 - Merci beaucoup,
01:04:23 Maxime Lavandier, Louis de Ragnel.
01:04:25 Est-ce qu'on sait à peu près
01:04:27 combien d'otages pourraient être libérés,
01:04:29 à quel moment, dans quelle proportion,
01:04:31 tous en même temps ou en décalé, perlé ?
01:04:33 - Pour l'instant, on parle de la libération
01:04:35 possible d'une cinquantaine d'otages
01:04:37 qui ont été identifiés, des listes de noms
01:04:39 qui ont été établis, principalement des femmes
01:04:41 et des enfants. Aucun soldat israélien
01:04:43 ne figure dans cette liste.
01:04:45 Plusieurs sources nous expliquent
01:04:47 qu'il y a manifestement un ou une Française
01:04:49 qui figure dans cette liste.
01:04:51 Ce qui est très important aussi,
01:04:53 c'est qu'il ne faut pas s'attendre ce soir
01:04:55 ou dans les prochaines heures
01:04:57 à voir d'un coup 50, 51, 52, 53
01:04:59 otages libérés.
01:05:01 Ça va se faire de manière échelonnée
01:05:03 par groupe de 12 otages libérés.
01:05:05 Et ça va être sous une forme
01:05:07 un peu de donnant-donnant,
01:05:09 puisque le Hamas va libérer 12 otages
01:05:11 de son côté, là où Israël
01:05:13 accepte de libérer,
01:05:15 à chaque fois qu'il y a une sorte de transaction,
01:05:17 une trentaine de détenus palestiniens
01:05:19 qui sont actuellement
01:05:21 dans les prisons israéliennes.
01:05:23 - Et ça, Israël serait d'accord
01:05:25 pour libérer quelques prisonniers palestiniens ?
01:05:27 - Car nous, selon nos informations,
01:05:29 ça faisait partie des termes de l'accord
01:05:31 qu'ils étaient prêts à accepter.
01:05:33 Ensuite, il y a eu
01:05:35 beaucoup de tractations.
01:05:37 Là, on en est un peu à l'heure
01:05:39 de la réécriture des dernières phrases
01:05:41 dans le communiqué final,
01:05:43 puisqu'il faut que ça convienne
01:05:45 à toutes les parties.
01:05:47 Et puis, il n'y a pas uniquement Israël,
01:05:49 il y a aussi le Hamas,
01:05:51 la France, qui joue un rôle sur le volet de l'aide humanitaire,
01:05:53 l'Égypte,
01:05:55 il y a aussi d'autres pays arabes de la zone
01:05:57 qui jouent un rôle dans ces négociations.
01:05:59 Et ce qu'il faut aussi savoir,
01:06:01 c'est que les échanges ont principalement porté
01:06:03 sur le nombre d'otages.
01:06:05 Le Hamas voulait ne libérer
01:06:07 qu'une cinquantaine d'otages.
01:06:09 Donc, manifestement, ils ont obtenu gain de cause là-dessus.
01:06:11 Israël était plus maximaliste,
01:06:13 il voulait une centaine d'otages.
01:06:15 Et en plus, il voulait avoir aussi la cinquantaine d'otages
01:06:17 en état d'urgence absolue.
01:06:19 - Parce que malade ?
01:06:21 - En raison de pathologie qu'ils avaient bien avant
01:06:23 leur enlèvement par le Hamas.
01:06:25 On parle de gens qui sont diabétiques,
01:06:27 qui ont besoin de faire des dialyses,
01:06:29 de gens qui ont des traitements pour des cancers.
01:06:31 Et le Hamas a fait savoir en fin de semaine dernière
01:06:33 qu'ils n'étaient plus ou pas en mesure de les soigner.
01:06:35 Et donc, c'est aussi une des raisons
01:06:37 qui a expliqué cette partie.
01:06:39 Et dernière chose, je donne un exemple
01:06:41 pour vous expliquer la complexité
01:06:43 que ça peut représenter,
01:06:45 ce type de négociations et d'accords.
01:06:47 Typiquement, le Hamas a demandé
01:06:49 à ce qu'il y ait plus de...
01:06:51 donc pendant les quatre jours
01:06:53 pour lesquels ces cinquante otages pourraient être libérés,
01:06:55 pendant ces quatre jours,
01:06:57 il n'y ait plus de survol par des drones
01:06:59 d'observation israéliens.
01:07:01 - Du territoire de Gaza.
01:07:03 - Israël n'était pas du tout favorable à ça.
01:07:05 On comprend, pour des raisons militaires.
01:07:07 Israël, son unique objectif,
01:07:09 c'est certes de négocier, d'obtenir la libération d'otages,
01:07:11 mais en aucun cas de permettre au Hamas
01:07:13 de se reconfigurer,
01:07:15 se repositionner, reprendre des forces
01:07:17 et surtout échapper à la vigilance d'Ottawa.
01:07:19 - Le général Vincent Desportes, on va voir dans un instant
01:07:21 la situation militaire dans la bande de Gaza,
01:07:23 mais d'abord un mot sur ces négociations.
01:07:25 Il est courant dans ce type de conflits
01:07:27 qu'il y ait des négociations pour libérer,
01:07:29 parce qu'il y a tellement d'otages,
01:07:31 on parle de 240 otages,
01:07:33 c'est habituel ou pas ?
01:07:35 - C'est habituel, je ne sais pas,
01:07:37 mais dans tous les conflits, il y en a.
01:07:39 Par exemple, la guerre de Corée a achoppé pendant deux ans,
01:07:41 à 53, parce que les Américains et les Coréens du Nord
01:07:43 n'ont pas réussi à se mettre d'accord
01:07:45 sur la libération des otages.
01:07:47 Donc ça, ça paraît tout à fait possible.
01:07:49 Je pense que,
01:07:51 évidemment, c'est le Hamas
01:07:53 qui a la main aujourd'hui,
01:07:55 parce qu'Israël a absolument besoin
01:07:57 de cette libération
01:07:59 pour justifier ce qu'elle a fait
01:08:01 jusqu'à présent.
01:08:03 Donc il y a fort à parier qu'ils obtiendront à peu près
01:08:05 ce qu'ils veulent, il y a fort à parier aussi
01:08:07 qu'ils feront traîner, pour l'instant,
01:08:09 10, 12, 10 otages par jour,
01:08:11 je pense qu'ils en seront peut-être à 5 ou à 6,
01:08:13 et jamais, évidemment, M. Netanyahou
01:08:15 pourra recommencer cette guerre
01:08:17 tant qu'ils n'auront pas libéré
01:08:19 l'ensemble des otages qui sont promis.
01:08:21 On voit bien que, pour l'instant,
01:08:23 c'est le Hamas qui dirige cette opération.
01:08:25 - Donc ça veut dire pour vous que, là,
01:08:27 on parle non pas d'un cessez-le-feu, mais d'une trêve humanitaire
01:08:29 qui serait acceptée par Israël
01:08:31 tant que les otages ne seraient pas libérés ?
01:08:33 - Exactement. Enfin, c'est pas un cessez-le-feu.
01:08:35 - Non, c'est pas un cessez-le-feu.
01:08:37 C'est la guerre. C'est le 11 novembre.
01:08:39 Il y a un cessez-le-feu. La guerre s'arrête.
01:08:41 Donc c'est une trêve. Est-ce qu'elle est humanitaire ?
01:08:43 Je ne sais pas. Mais c'est une trêve qui permet
01:08:45 de ramener des otages
01:08:47 et qui permet de faire un peu d'humanitaire.
01:08:49 - Absolument. Alors, on va repartir
01:08:51 sur place à Tel Aviv, rejoindre
01:08:53 Thibault Marcheteau et Fabrice Elsner.
01:08:55 Bonsoir à tous les deux. On va faire un point avec vous
01:08:57 de la situation militaire sur le terrain,
01:08:59 avec les bombardements
01:09:01 qui n'ont pas cessé. C'est bien cela, Thibault ?
01:09:05 - Effectivement, Laurence,
01:09:07 on vous entendait parler en plateau d'une éventuelle trêve
01:09:09 qui pourra arriver dans quelques heures seulement.
01:09:11 On peut vous assurer, avec Fabrice Elsner,
01:09:13 qu'on a pu constater aujourd'hui que les combats
01:09:15 ont encore fait rage dans la bande de Gaza
01:09:17 et particulièrement au nord
01:09:19 de celle-ci, avec des soldats
01:09:21 qui sont au sol, qui ont découvert d'ailleurs
01:09:23 hier, sous une mosquée,
01:09:25 une fabrique de roquettes. Il y a également
01:09:27 l'artillerie de l'armée de terre israélienne
01:09:29 qui tire sur de nombreuses cibles
01:09:31 à l'intérieur de la bande de Gaza,
01:09:33 mais également aussi l'aviation.
01:09:35 Cela fait maintenant plusieurs semaines que l'armée
01:09:37 israélienne est rentrée dans la bande de Gaza.
01:09:39 On pourrait penser le Hamas un petit peu affaibli
01:09:41 par la présence de l'armée israélienne. Il n'en est rien.
01:09:43 Hier encore, plus d'une centaine
01:09:45 de roquettes sont tombées en même temps sur la ville
01:09:47 de Tel Aviv. Encore aujourd'hui,
01:09:49 plusieurs villes israéliennes ont été visées
01:09:51 par des roquettes du Hamas. Il y a également
01:09:53 un deuxième front que doit gérer Israël,
01:09:55 c'est le front nord, avec de nombreuses
01:09:57 attaques du Hezbollah, notamment par des drones
01:09:59 suicides. L'armée israélienne
01:10:01 a vite répliqué avec des tirs
01:10:03 sur les positions du Hezbollah au sud du Liban.
01:10:05 - Merci Thibault Marcheteau, avec Fabrice Elsner
01:10:07 depuis Israël. C'est intéressant,
01:10:09 Général Vincent Leporte,
01:10:11 il y a encore beaucoup de roquettes qui sont tirées
01:10:13 depuis Gaza, c'est-à-dire que la capacité
01:10:15 d'action du Hamas n'est pas encore
01:10:17 affaiblie. - Sûrement pas,
01:10:19 pour plusieurs raisons. D'abord, ça a
01:10:21 l'annoncer entre 25 000 et 30 000
01:10:23 combattants du Hamas. Il y a sûrement
01:10:25 quelques dizaines ou centaines de combattants
01:10:27 qui sont morts, mais il en reste quelques
01:10:29 milliers, voire quelques dizaines de milliers.
01:10:31 Et d'autre part, l'action
01:10:33 d'Israël s'est portée sur le nord
01:10:35 de la zone. Maintenant, les coups partent
01:10:37 très sûrement du sud de la zone.
01:10:39 C'est pour ça d'ailleurs qu'Israël a dit, et c'est assez
01:10:41 normal, qu'après avoir rasé le nord,
01:10:43 ils allaient continuer à aller
01:10:45 vers le sud, donc l'avenir ne laisse
01:10:47 présager rien de bon. - Louis Drignel,
01:10:49 vous voulez rajouter quelque chose ? - Il y a un deuxième
01:10:51 front qui a été évoqué tout à l'heure,
01:10:53 et qui est dans toute la tête,
01:10:55 dans les têtes de l'état-major israélien,
01:10:57 c'est ce qui se passe au Liban,
01:10:59 au nord d'Israël, avec l'OS Bola,
01:11:01 qui est quand même une armée autrement plus
01:11:03 nombreuse, ça ne veut pas dire
01:11:05 qu'elle est moins ou plus dangereuse, mais elle est plus
01:11:07 nombreuse, mieux équipée que le Hamas.
01:11:09 Comment est-ce que vous analysez
01:11:11 la situation au nord d'Israël
01:11:13 avec l'OS Bola ? - Vous parlez
01:11:15 du Liban, vous avez raison, et puis il y a aussi
01:11:17 la Cisjordanie, parce qu'en fait, l'ensemble
01:11:19 évidemment peut prendre feu,
01:11:21 et pour l'instant,
01:11:23 il y a des échanges de tirs de part et d'autre
01:11:25 sur la frontière libano-israélienne,
01:11:27 mais ça ne va pas plus loin,
01:11:29 parce qu'on a compris que
01:11:31 pour l'instant, l'OS Bola
01:11:33 ne voulait pas véritablement rentrer en guerre,
01:11:35 et Israël n'a pas
01:11:37 intérêt à avoir ce deuxième front
01:11:39 supplémentaire par rapport au front du Hamas.
01:11:41 Donc il y a un danger, c'est une poudrière
01:11:43 qui peut sauter,
01:11:45 mais je pense que ni les uns, ni les autres
01:11:47 n'ont véritablement envie d'avoir
01:11:49 ce nouveau combat à conduire.
01:11:51 - La question des drones qu'évoquait Louis de Ragnel,
01:11:53 le général des Portes, c'est-à-dire
01:11:55 qu'Israël ne veut pas cesser
01:11:57 le survol de ses drones de la bande de Gaza,
01:11:59 parce que ce serait être aveugle, évidemment,
01:12:01 dans ce conflit. - Bien sûr, bien sûr.
01:12:03 Et le problème du Hamas au Nord,
01:12:05 c'est d'arriver à se repositionner
01:12:07 pour conduire le combat.
01:12:09 C'est bien exactement pour cette raison-là
01:12:11 qu'Israël ne voulait pas qu'il y ait d'autres rêves.
01:12:13 Alors tant qu'il y a des drones, ils sont obligés de passer
01:12:15 par les tunnels, quand il n'y a pas de drones,
01:12:17 on peut reconstruire plus rapidement
01:12:19 et se déplacer. Et c'est pour ça aussi
01:12:21 que le Hamas va évidemment
01:12:23 faire traîner cette libération d'otages.
01:12:25 - Mais l'armée israélienne est présente
01:12:27 dans la bande de Gaza, pour l'instant,
01:12:29 dans le Nord de la bande de Gaza. - Elle est présente au Nord.
01:12:31 - Et stationnée, absolument. - Absolument.
01:12:33 - Même s'il y avait une trêve qui était mise en place,
01:12:35 elle ne quitterait pas pour autant la bande de Gaza.
01:12:37 - Elle y resterait. Alors comment seraient libérés
01:12:39 les otages ? Probablement pas dans le Nord,
01:12:41 mais plutôt au Sud, bien sûr. - Voilà, avec
01:12:43 le point de passage de Rafa, peut-être, avec l'Égypte.
01:12:45 - Ça serait bien. - Rachel Khan, peut-être
01:12:47 un mot sur cette lueur d'espoir concernant
01:12:49 les libérations d'otages.
01:12:51 On les espère, on ose les espérer,
01:12:53 et voilà, on attend.
01:12:55 - Oui, on attend, et merci
01:12:57 pour l'édito que vous avez fait tout à l'heure,
01:12:59 qui relatait parfaitement
01:13:01 le sentiment
01:13:03 que l'on a de cette attente depuis le
01:13:05 7 octobre. C'est vrai,
01:13:07 chaque jour, chaque heure, chaque minute.
01:13:09 Et puis aussi,
01:13:11 la forme que prend cette guerre, c'est-à-dire cette
01:13:13 guerre psychologique, pour ces familles,
01:13:15 pour
01:13:17 tout un peuple, et puis
01:13:19 pour le monde entier, au fond, puisque, en fait,
01:13:21 ce qui s'est perpétré le 7 octobre, c'est un
01:13:23 crime contre l'humanité, c'est un génocide,
01:13:25 et donc qui concerne l'humanité tout entière.
01:13:27 Donc, effectivement, c'est une lueur
01:13:29 d'espoir, ce soir,
01:13:31 peut-être, cette libération. - Attendons-là.
01:13:33 Vous avez une attente de verbe, vous voulez nous rajouter
01:13:35 un petit mot sur ces libérations
01:13:37 d'otages qu'on espère ? - Oui, c'est
01:13:39 une lueur d'espoir. Évidemment,
01:13:41 on l'a dit, vous l'avez montré,
01:13:43 qui se passe sur fond de tragédie,
01:13:45 qui se passe dans un contexte tragique,
01:13:47 et avec une situation où le sort de la
01:13:49 totalité des otages risque
01:13:51 encore d'avoir un dénouement
01:13:53 particulièrement tragique, puisque,
01:13:55 comme on l'a dit, le paradoxe de ces négociations,
01:13:57 c'est que Israël voulant éradiquer
01:13:59 le Hamas, et le Hamas voulant éradiquer
01:14:01 Israël, eh bien, plus les négociations vont
01:14:03 avancer, et plus ça va mener à
01:14:05 une sorte d'aporie. On pourrait juste dire
01:14:07 une chose, c'est que du point de vue des sociétés civiles israéliennes,
01:14:09 internationales,
01:14:11 israéliennes, évidemment, il y a eu une mobilisation massive pour
01:14:13 les otages, internationales, on peut regretter
01:14:15 que ça n'ait pas suscité
01:14:17 davantage de soutien. Mon oncle me racontait
01:14:19 que quand il était petit, les otages
01:14:21 français à l'étranger, il y avait aux JT
01:14:23 leurs photos tous les soirs. - Mais bien sûr,
01:14:25 vous parlez de Jean-Paul Kaufman,
01:14:27 il y avait Jean-Louis Normandin.
01:14:29 - Alors, vous l'avez rappelé, en effet, dans votre éditorial,
01:14:31 vous avez montré ces images,
01:14:33 mais c'est vrai que toutes les chaînes ne l'ont pas fait,
01:14:35 c'est vrai qu'on a vu un certain nombre de personnes
01:14:37 arracher des affiches, c'est vrai qu'on a vu même la Croix-Rouge
01:14:39 peut-être fidèle à son histoire,
01:14:41 être dans une forme de balbutiement
01:14:43 aussi par rapport à cette question, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:14:45 Donc c'est aussi quelque chose
01:14:47 qui doit nous interroger, parce que
01:14:49 quelles que soient les positions que les uns et les autres peuvent avoir sur le conflit
01:14:51 israélo-palestinien, peut-être absolument
01:14:53 pro-palestinien, on peut même être anti-Israël,
01:14:55 on peut même être contre l'existence de l'État d'Israël,
01:14:57 quand vous avez des gens qui sont
01:14:59 des civils, des enfants, des personnes
01:15:01 malades, qui ont des cancers, etc., qui sont
01:15:03 reclus comme des chiens dans des tunnels,
01:15:05 qu'il n'y ait pas eu une mobilisation
01:15:07 plus forte, est quand même quelque chose
01:15:09 qui doit nous interroger. - Mais vous savez aussi pourquoi.
01:15:11 - Fénéral des portes. - Parce que la façon dont
01:15:13 Israël conduit sa guerre, qui n'était pas absolument
01:15:15 obligatoire, efface,
01:15:17 ou fait oublier ces otages-là.
01:15:19 Et c'est pour ça qu'il y a eu... La guerre, c'est toujours
01:15:21 une guerre de communication, une guerre des récits,
01:15:23 et cette guerre-là, elle a été mal conduite.
01:15:25 Il était pratiquement évident
01:15:27 que, conduisant la guerre comme ils la conduisent,
01:15:29 et le...
01:15:31 et les messages
01:15:33 enflammant les foules
01:15:35 arabes, et même les autres foules à Paris,
01:15:37 à Berkeley, etc.,
01:15:39 eh bien, on oublierait
01:15:41 les 240 otages, et on parlerait
01:15:43 des probablement 10 000 morts
01:15:45 gazaouis. - Mais nous n'oublions pas les autres
01:15:47 otages. - Mon étonnement et mon
01:15:49 indignation, entre guillemets, étaient faussement naïfs.
01:15:51 C'est-à-dire que je suis bien conscient que, dans cette
01:15:53 archipélisation des esprits et des opinions,
01:15:55 la plupart des gens, en tout cas l'ont montré,
01:15:57 ne sont pas capables de penser jusqu'à
01:15:59 deux. Et en effet, moi, je pourrais
01:16:01 dire la même chose, que
01:16:03 je regrette qu'il n'y ait pas eu davantage,
01:16:05 même de la part des gens qui soutiennent Israël,
01:16:07 une réflexion critique sur la politique israélienne
01:16:09 depuis des années, sur... Vous avez parlé de la Cisjordanie,
01:16:11 sur ce qui se passe en Cisjordanie, et sur la
01:16:13 manière aussi dont le gouvernement a agi depuis
01:16:15 le 7 octobre, que ce soit sur le plan militaire,
01:16:17 que ce soit sur le plan politique ou de la communication.
01:16:19 Et les deux auraient été possibles, et c'est dommage
01:16:21 pour notre débat public qu'il n'y ait pas eu ça
01:16:23 en France et dans le monde. - On fait une petite pause de temps. Du rappel
01:16:25 des titres de l'actualité, 18h33,
01:16:27 sur CNews et sur Europe 1, avec
01:16:29 Simon Guillain.
01:16:33 - Cédric Jubilard sera jugé par une cour d'assises
01:16:35 pour le meurtre de son épouse Delphine,
01:16:37 une infirmière de 33 ans,
01:16:39 disparue dans le Tarn en décembre 2020.
01:16:41 "Il est impossible à ce jour d'indiquer
01:16:43 à quelle date cette affaire sera fixée",
01:16:45 annonce le procureur général de la Cour d'appel
01:16:47 de Toulouse. Mise en examen
01:16:49 pour le meurtre de son épouse, Cédric Jubilard
01:16:51 a vu sa détention provisoire prolongée
01:16:53 de six mois supplémentaires le 2 juin dernier.
01:16:55 Une scelle en hommage à
01:16:57 Simone Veil a été dégradée à l'ESNE 20
01:16:59 dans le Finistère. Le préfet
01:17:01 dénonce avec la plus grande fermeté
01:17:03 cette dégradation. "Cette scelle a été
01:17:05 décelée et brisée en deux morceaux vraisemblablement
01:17:07 durant ce week-end", précise la préfecture
01:17:09 dans un communiqué. "Les gendarmes
01:17:11 mènent tout en oeuvre pour retrouver les auteurs
01:17:13 des faits". Et puis,
01:17:15 un millier de pompiers, toujours mobilisés dans le Pas-de-Calais,
01:17:17 le département, reste placé en vigilance
01:17:19 orange au cru, après de nouvelles
01:17:21 précipitations qui ont provoqué la remontée
01:17:23 des cours d'eau. "Des crus d'un niveau
01:17:25 bien inférieur aux semaines précédentes", précise
01:17:27 Vigie Cru, qui appelle à la vigilance en raison
01:17:29 d'une reprise d'averses.
01:17:31 Merci beaucoup, Simon Guilin. On fait une petite
01:17:33 pause. On se retrouve dans un instant dans
01:17:35 Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:17:37 On sera rejoint par Eve Hohmann, qui est cousine
01:17:39 de victimes et d'otages du Hamas.
01:17:41 On évoquera avec elle les négociations en cours
01:17:43 pour la libération de certains d'entre eux. A tout de suite,
01:17:45 dans Punchline.
01:17:47 18h38, on se retrouve en direct
01:17:51 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:17:53 On a été rejoint par Eve Hohmann.
01:17:55 Bonsoir. Vous êtes cousine
01:17:57 de victimes et d'otages du Hamas.
01:17:59 Combien de personnes de votre famille
01:18:01 ont été tuées lors des attaques du 7 octobre ?
01:18:03 Combien sont aujourd'hui otages, Eve ?
01:18:05 Deux ont été tuées et quatre sont otages.
01:18:07 C'est une même famille. Le papa et la
01:18:09 grande-fille ont été tués le 7 octobre.
01:18:11 Et la maman et trois
01:18:13 des enfants sont otages. Ce sont des gens
01:18:15 de votre famille proche ? Oui, ce sont mes cousins.
01:18:17 Et donc, évidemment,
01:18:19 on a toutes ces nouvelles qui annoncent des négociations,
01:18:21 peut-être une finalisation de ces
01:18:23 négociations dans les prochaines heures.
01:18:25 Est-ce que vous espérez, voilà,
01:18:27 voir dans ceux
01:18:29 qui sortiront, ces otages
01:18:31 qui sortiront, certains de vos proches ?
01:18:33 J'ai l'impression que la gestion de mes émotions
01:18:35 est assez erratique, pour être tout à fait honnête.
01:18:37 Jusqu'à
01:18:39 il y a quelques heures,
01:18:41 je n'y croyais pas du tout. Je me
01:18:43 protégeais, je faisais en sorte de garder une
01:18:45 distance avec toutes ces informations.
01:18:47 Là,
01:18:49 il y a très peu de temps,
01:18:51 j'ai une petite
01:18:53 lueur d'espoir et je m'accroche
01:18:55 à ça tout en essayant de garder
01:18:57 encore une distance.
01:18:59 J'évoquais tout à l'heure ce
01:19:01 qu'a vécu Joël Kaufmann, la femme de Jean-Paul
01:19:03 Kaufmann à l'époque, qui a été prisonnier
01:19:05 pendant plus de 1000 jours par le Hezbollah,
01:19:07 avec des hauts et des bas. On passe par des phases d'espoir
01:19:09 et de désespoir absolus. C'est ce que vous
01:19:11 avez vécu depuis le 7 octobre ?
01:19:13 Oui, complètement. Complètement.
01:19:15 On ne savait pas
01:19:17 si les quatre membres
01:19:19 qui n'avaient pas été retrouvés
01:19:21 étaient otages ou pas.
01:19:23 Je me suis prise
01:19:25 à espérer qu'ils
01:19:27 ne soient pas
01:19:29 otages. Vous imaginez ce que j'espérais,
01:19:31 j'ose même pas le dire, parce que j'imaginais
01:19:33 le pire. Il y a
01:19:35 trois enfants, de 9, 11 ans
01:19:37 et 17 ans. Une jeune fille de 17 ans.
01:19:39 J'imaginais vraiment le pire. Et puis,
01:19:41 tout d'un coup, on apprend qu'ils sont otages. Se réjouir
01:19:43 d'être qu'ils soient otages, c'est quelque chose
01:19:45 que je ne pensais pas un jour
01:19:47 vivre dans ma vie.
01:19:49 Donc, voilà, de la joie,
01:19:51 parce que la vie prime surtout
01:19:53 de l'espoir. Et puis après,
01:19:55 l'attente interminable,
01:19:57 interminable, et puis
01:19:59 les aléas, les rebondissements
01:20:01 qui nous
01:20:03 demandent d'avoir une certaine distance.
01:20:05 Bien sûr. Chaque jour, une nouvelle image que l'on voit,
01:20:07 d'otages emmenés
01:20:09 par les gens du Hamas
01:20:11 dans un hôpital. Et là, l'espoir ressurgit à chaque
01:20:13 point, j'imagine. Tiens, ici, c'était quelqu'un que je connais
01:20:15 de ma famille. Et puis des otages morts,
01:20:17 aussi. Il y en a trois
01:20:19 qui ont été retrouvés
01:20:21 ou dont les vidéos ont été diffusées. Donc, à chaque fois,
01:20:23 est-ce que c'est les miens ? Évidemment,
01:20:25 juste titre, ce n'est pas le nom
01:20:27 qui est donné en premier, c'est un otage
01:20:29 a été retrouvé. Donc là, il y a un sentiment
01:20:31 d'angoisse et
01:20:33 des arrois
01:20:35 immédiats. Et puis,
01:20:37 ce soulagement que ça ne soit pas eux, ce qui est horrible,
01:20:39 c'est un sentiment qu'on ne veut pas non plus
01:20:41 vivre. C'est comme se
01:20:43 réjouir de la mort
01:20:45 de quelqu'un d'autre. C'est atroce comme
01:20:47 sentiment.
01:20:49 Et puis, oui, à certains moments,
01:20:51 un peu d'espoir. Un peu d'espoir,
01:20:53 évidemment. Une trêve humanitaire serait
01:20:55 dans les données de cette négociation,
01:20:57 une trêve qui permettrait de faire sortir
01:20:59 un certain nombre d'otages, notamment ceux qui sont malades,
01:21:01 comme nous le disait Louis de Racknel.
01:21:03 C'est important, c'est ce que demandent aussi les familles
01:21:05 des otages, qu'il y ait une trêve qui soit
01:21:07 mise en place, ce que refusait jusqu'à présent
01:21:09 Benjamin Netanyahou.
01:21:11 Tout ce qui permettra de faire avancer
01:21:13 les choses, et puis tout ce qui permettra
01:21:15 aussi de faire en sorte
01:21:17 que la guerre soit la moins horrible
01:21:19 possible. On ne souhaite pas
01:21:21 la mort
01:21:23 de civils, la mort d'innocents,
01:21:25 la mort d'enfants.
01:21:27 Tout ce qui peut permettre
01:21:29 que cette guerre horrible
01:21:31 soit la moins horrible possible
01:21:33 est souhaitable.
01:21:35 J'aimerais qu'on regarde avec vous
01:21:37 un reportage parce que
01:21:39 le témoignage d'une femme
01:21:41 qui a perdu son mari
01:21:43 et ses deux filles
01:21:45 et qui, elle aussi,
01:21:47 a des otages dans ses proches
01:21:49 a été recueilli par nos
01:21:51 reporters. Écoutez ce
01:21:53 qu'elle dit, elle était dans le kiboutz
01:21:55 de Nahl Ouse. Écoutez
01:21:57 ce qu'elle dit dans ce résumé fait par
01:21:59 Marie-Victoire Dudenet et Adrien Spiteri.
01:22:01 Six semaines après l'attaque,
01:22:03 la vie est encore hantée
01:22:05 par les images des massacres.
01:22:07 Ce jour-là, retranchée dans sa maison,
01:22:09 elle tente de rassurer
01:22:11 l'une de ses filles dans ses bras.
01:22:13 Les terroristes du Hamas
01:22:17 viennent de prendre pour cible
01:22:19 le kiboutz de Nahl Ouse. Après trois
01:22:21 heures de cri et de violence, son mari
01:22:23 est enlevé. Devant les enfants,
01:22:25 ils ont quelques instants pour se dire
01:22:27 adieu. Je lui ai dit
01:22:29 que je l'aimais, que je gardais nos filles,
01:22:31 que je l'attendais.
01:22:33 Je lui ai dit aussi ne joue pas au héros
01:22:35 parce que je veux que tu reviennes ici.
01:22:37 Aujourd'hui, ces deux
01:22:41 filles se demandent où est passé leur père.
01:22:43 Il faut que le monde entier comprenne
01:22:47 qu'Homri a été enlevé de notre maison
01:22:49 en caleçon, sans chaussures
01:22:51 et que nous avons besoin qu'il revienne.
01:22:53 Il y a plusieurs semaines, la vie a appris
01:22:55 que son mari se trouvait à Gaza.
01:22:57 Depuis, elle est sans nouvelles.
01:22:59 Nous ne voulons pas attendre 5 ou 6 ans
01:23:03 avant qu'ils ne reviennent.
01:23:05 Ces personnes sont des citoyens,
01:23:09 ce ne sont pas des soldats
01:23:11 et il faut qu'ils reviennent.
01:23:13 La vie vit désormais avec ses parents
01:23:17 et ses deux filles dans le kiboutz
01:23:19 ce Kramim, une petite communauté
01:23:21 à la frontière de la Cisjordanie.
01:23:25 - Evermane, vous devez vous poser
01:23:27 les mêmes questions que cette jeune femme.
01:23:29 Comment vont-ils ? Est-ce qu'ils sont bien traités ?
01:23:31 Est-ce qu'ils ont à manger ? Est-ce qu'ils sont frappés ?
01:23:33 C'est ces questions-là
01:23:35 que vous vous posez sans cesse ?
01:23:37 - Oui, chacun de nos obsessions,
01:23:39 moi, c'est ce qu'ils voient la lumière du jour.
01:23:41 C'est la mienne.
01:23:43 Est-ce qu'ils ont vu la lumière du jour
01:23:45 depuis toutes ces semaines ?
01:23:47 Je pense à ma cousine,
01:23:51 qui a 17 ans encore une fois.
01:23:53 Je pense à toutes les horreurs
01:23:55 qu'elle doit subir.
01:23:57 Et puis je pense à sa mère,
01:23:59 à ma cousine aussi,
01:24:01 qui a certainement vu mourir
01:24:03 son mari
01:24:05 et sa fille aînée
01:24:07 avant d'être prise en otage.
01:24:09 Ça dépasse l'entendant.
01:24:15 - Votre témoignage est très important.
01:24:17 Rachel Kahn, on est tous saisis par l'émotion ce soir,
01:24:19 mais il y a cet espoir
01:24:21 que certains d'entre eux,
01:24:23 par le biais de ces négociations
01:24:25 sous l'égide du Qatar,
01:24:27 puissent aboutir.
01:24:29 - Tout à fait. D'abord,
01:24:31 merci d'être en plateau.
01:24:33 C'est vrai qu'on a besoin,
01:24:35 malgré la difficulté de ce témoignage,
01:24:37 afin de se rendre compte,
01:24:39 même si on ne peut pas se rendre compte,
01:24:41 de poser vos mots dans notre esprit.
01:24:43 C'est important.
01:24:45 Effectivement, cette petite lueur d'espoir,
01:24:47 cette attente,
01:24:49 mais une nouvelle fois,
01:24:51 à souvenir cette guerre psychologique
01:24:53 dans laquelle nous met le Hamas
01:24:55 depuis le 7 octobre.
01:24:57 On le voit aussi en France,
01:24:59 à quel point l'ensemble de la société
01:25:01 a été fragilisée
01:25:03 par cette attaque-là.
01:25:05 Mais j'ai l'impression
01:25:07 que plus les heures avancent,
01:25:09 plus il y a une forme de prise de conscience
01:25:11 grâce à ces négociations.
01:25:13 - C'est vrai que c'est un peu
01:25:15 un peu comme un peu un peu
01:25:17 quand même de prise de conscience
01:25:19 grâce à ces témoignages,
01:25:21 grâce à aussi, justement,
01:25:23 le fait de montrer ces otages
01:25:25 aujourd'hui régulièrement sur cette chaîne.
01:25:27 Et j'espère que,
01:25:29 de jour en jour, malgré la difficulté
01:25:31 de la guerre, les gens pourront prendre conscience
01:25:33 qu'on tient
01:25:37 à nos humanités.
01:25:39 - Tellement important. Nathan Devers.
01:25:41 - Oui, merci aussi.
01:25:43 C'est vrai que votre parole est très forte.
01:25:45 Je n'ose même pas imaginer
01:25:47 l'état dans lequel vous avez traversé ces six semaines.
01:25:49 Et en effet, ça rejoint
01:25:51 ce que vous racontez,
01:25:53 ce qu'on a déjà un peu dit,
01:25:55 à savoir que le 7 octobre a été la réunion
01:25:57 de plein de traumatismes historiques
01:25:59 dans l'imaginaire d'Israël et dans l'imaginaire juif.
01:26:01 Ça veut dire l'imaginaire des pogroms,
01:26:03 la réalité qui se trouve derrière cet imaginaire,
01:26:05 la réalité de la Shoah par Bâle,
01:26:07 même si ce sont des situations
01:26:09 historiques différentes.
01:26:11 Tout cela a resurgi, et la réalité typiquement israélienne
01:26:13 de la question des otages
01:26:15 qui est présente dans la culture
01:26:17 ratoufime,
01:26:19 la dernière saison de la série "Faouda", etc.
01:26:21 Je voulais vous poser une question.
01:26:23 Comment vous avez perçu
01:26:25 la manière dont la société
01:26:27 française percevait
01:26:29 le sort des otages ?
01:26:31 - Ev Oman.
01:26:33 - Oui.
01:26:35 - Ev Oman, pardon.
01:26:37 - Mal. Enfin, difficilement,
01:26:39 on va dire. Après,
01:26:41 vous savez, j'ai tellement de sentiments
01:26:43 de tristesse, de désarroi
01:26:45 et de peur que
01:26:47 j'essaye de contenir la colère,
01:26:49 de la mettre à distance
01:26:51 parce que sinon, c'est trop d'émotion.
01:26:53 Mais oui,
01:26:55 il y a certains mots,
01:26:57 certains écrits,
01:26:59 notamment sur les réseaux sociaux
01:27:01 et puis d'hommes politiques
01:27:03 également, de députés de la République
01:27:05 qui m'ont profondément
01:27:07 heurtée.
01:27:09 - C'est un peu pareil, évidemment,
01:27:11 avec tout ce qu'on a pu voir,
01:27:13 les affiches des otages qui sont arrachées.
01:27:15 Moi, je trouve ça inconsolable qu'on puisse faire ça.
01:27:17 Ça, j'imagine que c'est, pareil pour vous,
01:27:19 un crève-cœur aussi.
01:27:21 - C'est un crève-cœur, surtout quand je tombe sur...
01:27:23 Enfin, à chaque fois, c'est un crève-cœur.
01:27:25 Et puis quand je vois... Il y a une image
01:27:27 comme ça à New York où je voyais
01:27:29 une horde de... Je pense que c'était
01:27:31 une manifestation qui se jetait
01:27:33 sur la fiche
01:27:35 de ma cousine de 17 ans
01:27:37 qui l'arrachait comme ça et je voyais
01:27:39 une jeune femme qui essayait de la défendre
01:27:41 et qui disait "Don't touch her, don't touch her, ne la touchez pas".
01:27:43 Et j'avais envie de hurler
01:27:45 mais "ne la touchez pas",
01:27:47 vous savez ce qu'elle vit en ce moment,
01:27:49 "ne la touchez pas".
01:27:51 Ce "don't touch her", il m'a
01:27:53 tellement bouleversée.
01:27:55 - Et on pense évidemment à elle.
01:27:57 Louis de Raguenel, des négociations en cours
01:27:59 qui pourraient être annoncées,
01:28:01 finalisées, là, dans les toutes prochaines heures.
01:28:03 On est bien d'accord.
01:28:05 - C'est une très bonne soirée.
01:28:07 Une annonce qui devrait être faite, en tout cas en théorie,
01:28:09 par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
01:28:11 C'est une négociation
01:28:13 qui est très très complexe avec énormément
01:28:15 d'éléments, le nombre d'otages,
01:28:17 les contreparties, tout ça.
01:28:19 Une complexité absolue
01:28:21 avec ce dilemme aussi pour
01:28:23 les israéliens, de savoir
01:28:25 comment est-ce qu'on fait pour continuer
01:28:27 l'offensive pour éradiquer le Hamas
01:28:29 tout en préservant la vie des otages,
01:28:31 en gardant cette capacité de négociation.
01:28:33 Tout ça est très compliqué.
01:28:35 J'avais juste une question à vous poser.
01:28:37 Est-ce que depuis le 7 octobre,
01:28:39 si on met de côté toute dimension politique,
01:28:41 est-ce que vous vous sentez soutenue
01:28:43 par Israël, par la France,
01:28:45 par vos pays, par...
01:28:47 Est-ce qu'on
01:28:49 s'occupe de vous,
01:28:51 vous vous sentez accompagnée,
01:28:53 et puis est-ce qu'on vous donne des nouvelles ?
01:28:55 - Alors les nouvelles, non, absolument aucune.
01:28:57 Vraiment zéro.
01:28:59 En termes de soutien à titre personnel,
01:29:01 j'ai un cas particulier, c'est que pendant
01:29:03 un mois, je n'ai rien dit, je ne me suis pas manifestée.
01:29:05 Ma famille n'est pas française,
01:29:07 elle est israélienne, donc je ne fais pas partie des...
01:29:09 Je savais que je n'avais aucun
01:29:11 moyen de pression,
01:29:13 on va dire, donc j'étais dans
01:29:15 le silence. Depuis
01:29:17 que j'ai commencé à
01:29:19 prendre la parole,
01:29:21 oui, je sens un soutien.
01:29:23 Je pense que l'action
01:29:25 est la plus forte que tout.
01:29:27 J'ai eu l'occasion de rencontrer des hommes politiques
01:29:29 français, j'ai eu l'occasion de
01:29:31 rencontrer des associations,
01:29:33 des ambassadeurs, etc.
01:29:35 Et voilà, on sent qu'on est
01:29:37 quelques-uns à essayer au moins de porter
01:29:39 leur parole, de ne pas les oublier,
01:29:41 de les faire exister, et de
01:29:43 s'assurer que nos mots
01:29:45 font une forme de pression
01:29:47 générale
01:29:49 sur
01:29:51 de potentielles négociations.
01:29:53 - Général Vincent Desportes,
01:29:55 vous êtes avec nous pour ce témoignage
01:29:57 très important, très fort.
01:29:59 On sait que c'est un moyen de pression, évidemment,
01:30:01 qu'a le Hamas sur le gouvernement
01:30:03 israélien et sur le monde entier, parce qu'il y a des
01:30:05 otages de toute nationalité.
01:30:07 Est-ce qu'il va en jouer ?
01:30:09 Est-ce qu'il va y avoir un marché de dupes ?
01:30:11 Ou est-ce qu'on peut espérer qu'il y aura vraiment des otages
01:30:13 relâchés ce soir ou demain ?
01:30:15 - Je crois qu'il y aura des otages relâchés,
01:30:17 parce que c'est dans l'intérêt du Hamas
01:30:19 de le faire, et
01:30:21 de faire durer le plus longtemps
01:30:23 possible, de manière à ce que la trêve
01:30:25 perdure,
01:30:27 qu'il puisse se réorganiser.
01:30:29 On voit bien que c'est un chantage absolument horrible,
01:30:31 on voit bien que le Hamas a la main,
01:30:33 et que M. Netanyahou,
01:30:35 possiblement, aurait préféré
01:30:37 ne pas avoir à s'arrêter.
01:30:39 Mais tenons compte du fait
01:30:41 que finalement il n'est parvenu à aucun
01:30:43 objectif concret, il n'a pas trouvé
01:30:45 l'état-major du Hamas
01:30:47 sous l'hôpital Al-Shifa.
01:30:49 Il est obligé de lâcher un peu de l'Est
01:30:51 vis-à-vis de la population israélienne,
01:30:53 donc il est obligé, et c'est bien
01:30:55 pour les otages,
01:30:57 ça va se faire comme ça, mais c'est bien le Hamas
01:30:59 qui tient Israël par le bout du nez,
01:31:01 depuis le début, on le savait.
01:31:03 C'était un levier politique
01:31:05 considérable qu'avait le Hamas,
01:31:07 et il en sera évidemment jusqu'au bout.
01:31:09 - Vous êtes d'accord avec ça, Ève ?
01:31:11 C'est un levier politique, évidemment.
01:31:13 - Oui, c'est un levier politique.
01:31:15 J'ai plus de difficultés à parler de politique,
01:31:19 encore plus de politique israélienne.
01:31:21 - Oui, bien sûr.
01:31:23 Je ne vous demande pas de rentrer dans ce débat-là,
01:31:25 mais il est clair que cette libération
01:31:27 des otages est un enjeu central
01:31:29 et crucial pour la population israélienne
01:31:31 qui campe devant le siège de Tsaïl,
01:31:33 qui interpelle en permanence
01:31:35 le Premier ministre en disant
01:31:37 "Attention, vos bombardements peuvent aussi
01:31:39 tuer nos otages".
01:31:41 - Évidemment.
01:31:43 En plus, vous le savez,
01:31:45 les otages viennent de personnes,
01:31:47 de familles très à gauche.
01:31:49 En partie, des kiboutes,
01:31:51 des festivals pour la paix,
01:31:53 des jeunes.
01:31:55 Ils n'étaient pas complètement acquis
01:31:57 à la cause de Netanyahou,
01:31:59 c'est le moins qu'on puisse dire.
01:32:01 C'est une pression politique importante.
01:32:03 - J'aimerais qu'on parte à Tel Aviv,
01:32:05 rejoindre Thibault Marcheteau
01:32:07 et Fabrice Elsener,
01:32:09 nos envoyés spéciaux.
01:32:11 Vous êtes à l'endroit où il y a
01:32:13 un rassemblement de familles d'otages,
01:32:15 comme je le disais,
01:32:17 des familles israéliennes.
01:32:19 Et en parallèle, on a le Premier ministre
01:32:21 qui enchaîne les réunions pour, on l'espère,
01:32:23 aboutir à une annonce de libération.
01:32:25 - Absolument.
01:32:27 Laurence, vous le voyez,
01:32:29 Jurs, juste derrière moi.
01:32:31 Je vais vous décrire tout ce qui se passe autour de nous.
01:32:33 On a donc ces personnes qui se sont rassemblées
01:32:35 devant le quartier général
01:32:37 de l'armée israélienne
01:32:39 et qui brandissent ces visages.
01:32:41 Ces visages d'otages,
01:32:43 ces 240 otages qui sont encore retenus
01:32:45 aujourd'hui dans la bande de Gaza.
01:32:47 Ce rassemblement a eu lieu spontanément.
01:32:50 Hier, je vous rappelle qu'il y a les personnes
01:32:52 qui se sont rendues devant le siège de l'UNICEF
01:32:54 pour manifester, notamment sur le cas
01:32:56 des 40 enfants qui sont encore retenus
01:32:58 dans la bande de Gaza.
01:33:00 Il y a également le Premier ministre israélien
01:33:02 qui a reçu certaines familles d'otages
01:33:04 hier, pour leur dire que les otages
01:33:06 étaient encore une priorité
01:33:08 de la libération des otages.
01:33:10 Et c'est en ce moment que le Premier ministre israélien
01:33:13 reçoit son cabinet de guerre,
01:33:15 son cabinet de sécurité,
01:33:17 mais également son gouvernement.
01:33:19 On attend une annonce prochainement sur les suites
01:33:21 de ces négociations concernant un éventuel
01:33:23 cessez-feu et donc la libération d'otages.
01:33:25 Merci beaucoup Thibaut Marcheteau, Fabrice Elsner.
01:33:27 À un moment, il y a
01:33:29 cette pression physique que font
01:33:31 les familles d'otages devant
01:33:33 l'armée israélienne.
01:33:35 Est-ce que vous regrettez le silence de grandes
01:33:37 organisations humanitaires, je pense l'UNICEF,
01:33:39 la Croix-Rouge,
01:33:41 sur le sort des enfants otages, notamment ?
01:33:43 C'est une question...
01:33:49 Je sais, je vous dis...
01:33:51 Qui vous gêne ?
01:33:53 Oui, ça me gêne, parce que c'est des associations
01:33:55 à qui j'ai donné énormément,
01:33:57 qui sont pour moi
01:33:59 des références
01:34:01 mondiales,
01:34:03 et sans aucun parti pris,
01:34:05 et que j'arrive pas
01:34:07 à y croire, en fait. Je les défends
01:34:09 même, je dis "mais peut-être qu'on ne sait pas,
01:34:11 peut-être qu'il y a des négociations dont on n'est pas au courant".
01:34:13 C'est
01:34:15 inimaginable d'imaginer
01:34:17 que peut-être...
01:34:19 Voilà, que ce silence,
01:34:21 oui, je le comprends pas et
01:34:23 j'arrive pas à l'accepter, donc je veux même pas
01:34:25 le commenter.
01:34:27 C'est ce que vous disiez tout à l'heure, cette incapacité
01:34:29 à dénoncer
01:34:31 deux choses à la fois.
01:34:33 Pas pour des
01:34:35 organismes qui doivent être neutres au milieu
01:34:37 et dénoncer le mal quand le mal
01:34:39 est le mal, et ils sont effectivement incapables.
01:34:41 - J'ai une dernière question, Ève.
01:34:43 Qu'est-ce que vous pourriez dire
01:34:45 à ceux qui sont
01:34:47 actuellement détenus ?
01:34:49 Tenez bon et gardez le courage.
01:34:51 On peut espérer
01:34:53 que vous soyez libérés ?
01:34:55 - Évidemment, je leur dis
01:34:57 de tenir bon, je leur dis que toute
01:34:59 la famille est derrière eux,
01:35:01 qu'on les attend
01:35:03 avec tellement d'amour. Vous savez, aujourd'hui, c'était...
01:35:05 Non, vous savez pas, mais c'était
01:35:07 une cérémonie funéraire pour
01:35:09 mon cousin et sa fille.
01:35:11 Il y a une tradition
01:35:13 au bout de 30 jours.
01:35:15 Je pense que ma famille
01:35:17 a espéré jusqu'au dernier moment qu'ils puissent
01:35:19 être là, déjà pas être là pour leur enterrement,
01:35:21 pas être là pour
01:35:23 cette cérémonie.
01:35:25 Qu'ils
01:35:27 reviennent et qu'ils reviennent pour qu'on puisse
01:35:29 célébrer la vie. - Merci beaucoup
01:35:31 de ce très beau témoignage. Ce soir,
01:35:33 on va parler de la campagne sur C News et sur Europe 1.
01:35:35 Merci à vous d'être venus chez nous.
01:35:37 Dans un instant, c'est Hélène Zélany qui vous attend sur Europe 1,
01:35:39 Christine Kelly pour passer à l'info sur C News.
01:35:41 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.
01:35:43 [musique]

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