La lumière en ville. Ses conséquences sur notre vie quotidienne. Son impact sur l'environnement. Mais aussi sur nous-mêmes.
Sans parler de son impact sur l'observation du ciel.
C'est le thème d'une conférence cet aprés midi à l'université Paul Valéry à Montpellier.
Conférence intitulée "La lumière, vue d'en haut et vue d'en bas".
C'est à 14h, à l'auditorium St Charles, c'est gratuit et ouvert au public.
Plusieurs intervenants: un ophtalmologiste membre de l'association Santé Ville Eclairage, un astrophysicien pour évoquer la pollution lumineuse.
Et puis Yannick Sutter, Maître de conférences en sciences et techniques à l'école nationale supérieure d'architecture de Montpellier.
Il a lancé une étude baptisés LUNNE, destinée à évaluer les conséquences des éclairages urbains sur notre santé mais aussi sur la biodiversité.
Sans parler de son impact sur l'observation du ciel.
C'est le thème d'une conférence cet aprés midi à l'université Paul Valéry à Montpellier.
Conférence intitulée "La lumière, vue d'en haut et vue d'en bas".
C'est à 14h, à l'auditorium St Charles, c'est gratuit et ouvert au public.
Plusieurs intervenants: un ophtalmologiste membre de l'association Santé Ville Eclairage, un astrophysicien pour évoquer la pollution lumineuse.
Et puis Yannick Sutter, Maître de conférences en sciences et techniques à l'école nationale supérieure d'architecture de Montpellier.
Il a lancé une étude baptisés LUNNE, destinée à évaluer les conséquences des éclairages urbains sur notre santé mais aussi sur la biodiversité.
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00:00 après-midi à l'université Paul-Valéry à Montpellier, conférence intitulée "La lumière vue d'en haut et vue d'en bas".
00:06 Voilà, j'ai pas fait dans le bon sens.
00:08 - Peu importe.
00:09 - Vous croyez ? - Oui.
00:10 - Je ne sais pas. En tout cas on va en parler avec Yannick Sutter qui est maître de conférence en sciences et techniques pour l'architecture.
00:15 - Cette conférence est organisée à l'université Paul-Valéry, elle est ouverte au public, c'est gratuit je crois.
00:21 Et c'est à 14h à l'auditorium de Saint-Charles de l'université Paul-Valéry à Montpellier.
00:27 Merci, bonjour d'abord Yannick Sutter.
00:29 - Bonjour. - Merci d'être venu nous rejoindre en studio.
00:31 Vous êtes maître de conférence en sciences et techniques pour l'architecture à l'école nationale supérieure d'architecture de Montpellier
00:37 et vous êtes également chercheur à l'école d'architecture de Nantes et vous faites partie des trois intervenants de cette conférence.
00:43 C'est intéressant parce qu'à vos côtés il y aura un ophtalmo, un ophtalmologiste,
00:47 et puis il y aura également un astrophysicien qui lui évidemment exprimera le point de vue de la communauté des astrophysiciens
00:54 par rapport à l'observation du ciel qui est rendu de plus en plus difficile aujourd'hui par la présence de ces lumières en ville.
00:59 - Effectivement. - Il y en a de plus en plus de lumières en ville ?
01:01 - Oui effectivement, c'est un des trois problèmes qui est lié à ce qu'on appelle aujourd'hui la pollution lumineuse dans les villes.
01:09 L'observation du ciel étoilé est devenue difficile à cause du halo lumineux qui est créé par les centres urbains.
01:18 Aujourd'hui les territoires mettent en place ce qu'on appelle des tranes noires qui sont des zones d'obscurité protégées
01:26 à la fois pour la biodiversité et pour l'observation du ciel.
01:29 C'est un des trois enjeux de la pollution lumineuse.
01:33 On peut aussi citer comme autre enjeu de la pollution lumineuse les enjeux liés à l'environnement, aux économies d'énergie.
01:42 - On n'en a jamais parlé autant que depuis le déclenchement de la crise énergétique.
01:46 - Effectivement, à l'ère de la transition écologique, c'est complètement inévitable de s'inscrire dans cette démarche-là au niveau de l'éclairage public.
01:56 Quand on sait que pour les collectivités ça représente environ 40% de la consommation d'électricité.
02:04 Il est urgent d'agir là-dessus, notamment en changeant les sources d'éclairage avec des technologies LED.
02:10 - Il n'y a pas que l'éclairage, il y a la publicité aussi.
02:12 On voit beaucoup, si vous regardez sur France 3, on voit des exemples de panneaux publicitaires lumineux et animés.
02:19 Ça aussi c'est très énergivore, mais ça pollue énormément.
02:24 - Très énergivore, effectivement.
02:26 C'est parfois un peu attristant de voir tous ces panneaux publicitaires lumineux en pleine journée d'une part, et encore plus la nuit.
02:35 Les vitrines aussi de magasins.
02:37 - Alors effectivement, il y a des réglementations qui ont été proposées, qui se mettent en place dans différentes collectivités avec plus ou moins de succès.
02:45 Mais il y a des actions qui se font mener.
02:47 - En tout cas à Montpellier, c'est le cas depuis que la nouvelle équipe municipale s'est mise en place il y a trois ans, il y a une véritable volonté politique.
02:54 Sébastien nous le rappelait tout à l'heure dans le journal de 8h, deux tiers des communes dans les Rosques ont décidé de stopper leur éclairage la nuit.
03:01 C'est une bonne chose selon vous ou pas ?
03:03 - Effectivement oui, c'est un bon début je dirais de stopper pendant la nuit.
03:08 Après il y a d'autres actions qui peuvent être menées, comme la localisation de l'éclairage électrique urbain.
03:14 Il y a des communes qui mettent en place la commande par l'utilisateur.
03:17 Bon ça, ça peut marcher dans les plus petites communes, dans les grandes agglos c'est peut-être un petit peu plus difficile.
03:21 Mais il y a beaucoup d'actions qui sont menées, des choses qui sont possibles pour zoner l'éclairage public, contrôler les consommations, etc.
03:30 - Alors Yannick Stutter, vous conduisez une étude baptisée Lune, alors Lune, L-U-2-N-E.
03:35 - Effectivement.
03:36 - Même si la lune nous éclaire aussi beaucoup la nuit.
03:39 En fait vous, vous étudiez l'impact de l'éclairage urbain à la fois sur nous, l'être humain, sur notre vie quotidienne, peut-être notre santé aussi, mais aussi sur la biodiversité, parce qu'il y a un impact.
03:51 - Oui effectivement, dans le cadre de ce projet qui s'appelle Lune, c'est l'acronyme pour la lumière la nuit, nuit à l'environnement,
03:58 qui est porté par l'université Gustave Eiffel à Marne-la-Vallée.
04:03 Donc effectivement les impacts de l'éclairage urbain sur la biodiversité, c'est un des pôles de recherche de ce projet.
04:12 Effectivement, on sait que les insectes, les oiseaux, les animaux ne comprennent pas l'éclairage urbain, c'est-à-dire qu'ils sont déboussolés par toute cette lumière la nuit.
04:21 Pour eux ce n'est pas compréhensible.
04:23 - On parle aujourd'hui d'une sixième extinction de masse qui serait liée au changement climatique,
04:28 donc effectivement réduire l'éclairage nocturne peut aller dans le bon sens.
04:33 - C'est pas lié directement à l'éclairage urbain.
04:35 - Pas uniquement, mais en tout cas réduire l'éclairage urbain peut participer à limiter cette extinction massive.
04:43 - Au-delà de l'argument purement énergétique, comme on l'a...
04:46 - Bien sûr, voilà.
04:47 - Et pour nous les êtres humains, ces éclairages nocturnes, ça ne va pas s'arranger là, parce qu'il y a Noël qui approche,
04:53 donc on voit déjà les éclairages de Noël s'installer un peu partout dans les communes en ce moment-là.
04:58 - Effectivement, on a parlé de tous les enjeux énergétiques, biodiversité, le ciel étoilé,
05:04 mais il ne faut pas oublier aussi les impacts sur nous, les usagers de l'espace urbain.
05:10 - Alors quels sont-ils justement ces impacts ?
05:12 - Ils sont liés à la santé, qui peuvent être liés notamment au sur-éclairage nocturne.
05:17 Notre biologie fonctionne grâce à la lumière, donc quand on est trop exposé à la lumière artificielle la nuit,
05:23 ce qu'on appelle les cycles circadiens, notamment il y a des effets sur le sommeil,
05:27 une dégradation des cycles du sommeil qui peut se produire.
05:30 Donc là il y a des actions qui peuvent être menées pour réduire l'éclairage nocturne dans ce sens-là.
05:37 Après, dans le cadre du projet Lune dont on parlait, il y a des actions de recherche qui sont menées,
05:44 notamment sur la qualité de l'éclairage, et d'essayer de comprendre comment est-ce qu'on peut
05:49 traduire un langage de commande de la part des collectivités qui ont des souhaits d'avoir un éclairage urbain
05:56 qui va être attractif, sécurisant.
05:59 - Là aussi, selon l'éclairage qu'on utilise, ça se sera peut-être plutôt à Christophe Orso,
06:03 qui est l'ophtalmologiste qui interviendra cet après-midi lors de cette conférence,
06:07 et qui je crois est membre de l'association Santé, Vie, l'Éclairage,
06:10 ce serait peut-être plus à lui de le dire, mais selon la qualité de l'éclairage,
06:14 on ne réagirait pas de la même manière, notre corps ne réagirait pas de la même manière ?
06:17 - Alors ça c'est vraiment un objet de recherche qui est en cours,
06:21 et qui est depuis le début des années 2000, quand on a découvert que la lumière n'a pas uniquement
06:26 des effets visuels sur notre organisme, mais aussi sur la santé.
06:29 Donc là, l'éclairage public participe aussi au dérèglement de notre biologie,
06:37 un peu moins probablement que l'éclairage intérieur,
06:40 mais quand même, de limiter l'éclairage urbain, ce serait de faire une pierre plusieurs coups.
06:46 - Pendant longtemps, l'argument était avant tout sécuritaire,
06:50 c'est-à-dire qu'on maintient l'éclairage parce que ça empêche certains de faire des bêtises,
06:56 pour rester poli, en fait on se rend compte que là où on éteint,
07:00 il n'y a pas plus de délinquance qu'avant.
07:02 - Visiblement oui, c'est ce que vous disiez juste avant,
07:06 les études sembleraient montrer que le lien entre la délinquance et la diminution de l'éclairage
07:11 n'est pas forcément si évident que ça, il n'y aurait pas forcément d'impact si fort,
07:18 alors après évidemment il faut poursuivre les recherches, les analyses, mais c'est encourageant en tout cas.
07:23 - Alors un dernier mot concernant ce problème de pollution lumineuse,
07:26 c'est là où il sera intéressant d'entendre Henri Reboule qui est astrophysicien
07:30 et qui interviendra à vos côtés cet après-midi,
07:33 par rapport au fait qu'on a de plus en plus de mal à apprécier, à observer les étoiles,
07:38 d'ailleurs son intervention est intitulée "Pollution lumineuse quand les lumières deviennent obscurantistes".
07:44 Ça me fait penser à "la terre est bleue comme une orange", c'est une belle métaphore.
07:48 Les lumières deviennent obscurantistes, en fait les lumières nous empêchent de voir.
07:52 - Effectivement oui, on a plus de 80% de la population mondiale qui vit sous un ciel étoilé
07:57 et qui ne peut pas observer la voie lactée, donc à moins de se déplacer,
08:03 il y a une plaisanterie qui circule dans les milieux autorisés,
08:06 quel est l'outil le plus utile à un astronome amateur qui veut observer le ciel étoilé ?
08:11 - Les yeux ? - Une voiture.
08:13 - Pourquoi donc ? - Pour se déplacer et aller voir le ciel étoilé dans des zones d'obscurité.
08:19 - Qui sont de plus en plus rares, même à la campagne, parce que les villes rayonnent de plus en plus.
08:25 Il faut vraiment aller au milieu du désert marocain ou je ne sais pas,
08:29 pour avoir la chance d'apercevoir peut-être une galaxie un peu lointaine à l'oeil nu.
08:33 C'est ce que j'ai fait personnellement, c'est la première fois de même,
08:36 mais il faut aller loin de la ville, c'est quand même dommage.
08:39 - Effectivement oui, c'est pour ça qu'il y a ces fameuses trames noires,
08:42 ces zones d'obscurité protégées qui sont de plus en plus mises en place par les territoires
08:47 pour permettre à la fois à la biodiversité de s'y épanouir
08:50 et puis à nous les humains de pouvoir observer la voie lactée.
08:54 - Pour conclure, je voudrais qu'on dise un mot du workshop que vous avez initié avec des étudiants
09:00 de l'école d'architecture également.
09:02 - L'école d'architecture de Montpellier, oui effectivement,
09:04 j'aimerais parler de cette exposition qu'ils ont installée, enfin qu'ils ont produite.
09:10 Les étudiants de l'école d'architecture de Montpellier ont travaillé à un workshop
09:14 sur le matériau d'hier, lumière de demain, en collaboration avec Portal Éclairage à Lattes
09:21 et ils ont fabriqué pendant une semaine des lampes à partir de matériaux recyclés, réutilisés.
09:26 Donc si vous voulez voir comment ils ont pu transformer un pied de lavabo,
09:31 des lattes de parquet, des portes-serviettes, des gourdes en lampes,
09:36 il y a une expo de leur excellente travail.
09:38 - Ce sera où et quand ?
09:39 - Donc c'est en ce moment chez Portal Éclairage, donc dans leur showroom à Lattes.
09:43 - D'accord.
09:44 - Donc c'est à Redbus, tourne-y, bus numéro 11, la gare, très facile d'accès.
09:48 Donc voilà, c'est une exposition qui est visible dans le showroom et franchement c'est sympa.
09:53 - Ça vaut le coup d'œil.
09:54 - Oui, je trouve qu'ils ont vraiment bien travaillé, c'est très créatif
09:57 et en tout cas ça montre comment on peut utiliser des matériaux réutilisés pour faire de nouveaux objets.
10:03 - Merci Yannick Schutter de nous avoir illuminés un peu plus.
10:06 - Avec plaisir, merci.
10:07 - C'était la question de la pollution lumineuse, bonne journée à vous.
10:09 - Bonne journée, merci.
10:10 - Vous pouvez réécouter cette interview en allant sur francebleu.fr.
10:13 Il est 8h20, allez petit coup d'œil sur la circulation en voiture.
10:17 Bon voilà, il y a des embouteillages évidemment mais rien d'exceptionnel.
10:20 Si vous prenez le train, le train de 8h28 pour Narbonne, le TR au départ de Montpellier-Saint-Roch,
10:24 il est annoncé avec un quart d'heure de retard.
10:26 Les trains ont quasiment tous 5-10 minutes de retard ce matin si vous prenez le train pour vous déplacer.
10:32 Vous avez des infos à partager, vous pouvez le faire au 04 67 58 6000.
10:37 un instant la petite histoire du jour de Léopoldine Dufour. On va parler de l'abbé Pierre.