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À l'occasion de la sortie de son album symphonique "Métamorphose", dans le quel il revisite ses plus grands succès entouré de 50 musiciens, Bernard Lavilliers répond à toutes les questions de l'équipe de RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir du 20 novembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Célier, Marion Calais et Cyprien Sini, RTL bonsoir.
00:09 Allez RTL, bonsoir, la deuxième heure avec toute la bande jusqu'à 20h.
00:13 Bande qui s'enrichit puisque Steven Bellery, notre monsieur musique, nous rejoint.
00:16 Salut Steven.
00:17 Bonsoir à tous.
00:18 Et tous ensemble, nous sommes ravis d'accueillir notre grand invité maintenant.
00:21 Il est chanteur mais aussi et surtout globetrotter.
00:23 Bonsoir Bernard Lavillier.
00:24 Bonsoir.
00:25 Et bienvenue, Métamorphose, votre album symphonique vient de sortir.
00:28 Et quel album parce que vous revisitez certains de vos succès avec 50 musiciens autour de vous.
00:33 C'est magnifique.
00:34 On a un peu l'impression en écoutant ces titres d'être au cinéma devant un grand film extrait.
00:39 La mer revient, toujours au rivage.
00:44 Dans les blémures, il y a des fleurs sauvages.
00:48 N'y pense plus, tu es de passage.
00:52 On the road again.
00:56 On the road again, again.
00:59 Nous étions jeunes.
01:02 Et vous serez d'ailleurs on the road again pour des concerts symphoniques le 28 mars à Paris,
01:06 à côté de Paris à la scène musicale, puis ensuite en tournée.
01:09 Racontez-nous un petit peu les enregistrements avec tous ces premiers prix de conservatoire,
01:13 comme vous dites, on a la pression à leur côté.
01:16 Oui, c'est-à-dire que moi, ce n'est pas mon cas pour le coup.
01:20 Donc, quand on chante avec déjà le chef d'orchestre qui lui est maître d'harmonie et tout,
01:26 il y en a pas mal dans les 50 qui sont tous premiers prix de conservatoire.
01:30 Ils sont souvent pris d'harmonie.
01:32 Moi qui ne lis pas la musique, je travaille avec mes oreilles surtout,
01:37 et puis avec l'expérience que j'ai.
01:39 Mais n'empêche que c'est assez carré, on ne peut pas se permettre de dire on recommence.
01:43 Ce n'est pas la même chose qu'avec un groupe de rock ou un groupe de mon groupe par exemple.
01:47 On peut improviser.
01:49 C'est pas parce qu'on se trompe qu'on peut laisser,
01:51 alors qu'avec un orchestre symphonique, il faut le prévoir.
01:53 On ne peut pas leur dire "Allez-y !"
01:55 Parfois, il y a eu plusieurs prises du coup, à l'enregistrement ?
01:58 Pas tellement que ça, on a répété.
02:00 C'est-à-dire qu'on ne peut pas répéter longtemps.
02:03 Vous savez quand j'ai fait des concerts au Théâtre des Champs-Elysées,
02:06 avec le même orchestre, l'Amoureux, on répète la veille, et puis le lendemain, on y va.
02:12 Parce qu'ils sont tous syndiqués, il ne faut pas les emmerder.
02:14 Bien sûr.
02:17 On va avoir des problèmes.
02:19 Dans mon métier, il n'y a pas de syndicat, vraiment.
02:22 Alors les classiques, eux, je pense qu'ils font bien d'avoir un syndicat.
02:26 Je trouve ça au contraire.
02:28 Vu que mon père était chef de syndicat, je ne vous le dis pas.
02:31 Mais le quart d'heure de pause, il existe vraiment.
02:34 Et ensuite, vous ne pouvez pas dépasser d'une minute l'heure.
02:37 Bernard, en 2014, vous aviez déshabillé vos chansons en acoustique.
02:41 Vous prenez du plaisir à leur changer de costume à vos standards.
02:45 Pour quelle raison ?
02:46 Pour une opportunité, là, pour le coup.
02:48 J'avais accepté le Symphonique de Radio France, une Philharmonique.
02:52 Je ne sais pas vraiment quelle est la différence.
02:54 Mais comme je connaissais Cyril Lofort, qui lui, avait déjà fait des arrangements
02:59 pour l'hommage que j'avais rendu à Léo Ferré il y a une dizaine d'années.
03:02 Et puis on a rajouté, on a enlevé des titres, on a rajouté d'autres,
03:05 un peu plus gonflés, comme Trafic, par exemple, qui est un rock pur et dur.
03:09 Ou alors même une samba-canson, une bossa nova, si vous voulez, qui s'appelle Ogringo.
03:15 Le danger avec ce genre de truc, c'est que ça peut devenir très vite casino,
03:18 vous voyez, du caramel, enfin un truc...
03:21 Il faut être très vigilant. La bossa nova, dans les ascenseurs, y'en a.
03:26 - C'est pas la bonne. - Ah non.
03:28 Ça marche plutôt bien en tout cas, en l'occurrence, la preuve avec Ogringo, avec Flavia Coelho.
03:33 Ogringo, que nos falas brasiliennes
03:36 Fala gringo, fala gringo
03:38 Fala, fala, fala, fala, fala
03:41 Brasileiro
03:43 Brasileiro
03:44 Gringo
03:45 La bossa nova, ça fonctionne, mais avec le symphonique, on peut pas tout jouer.
03:49 Salsa, reggae, c'est plus compliqué ?
03:51 Non, non, ça serait un peu... Je sais pas, j'ai pas essayé.
03:54 Si, une fois à Toulouse, avec l'Orchestre du Capitole, j'ai essayé une salsa.
04:00 C'était pas mal, mais... Bon.
04:03 Déjà, la samba, faut faire gaffe. La salsa, c'est beaucoup plus...
04:07 Surtout que la salsa, c'est new-yorkais. C'est funky, c'est très nerveux.
04:11 Alors peut-être qu'en allant vers la musique contemporaine, on pourrait peut-être y arriver,
04:15 mais là, ça prend pas mal de temps d'écriture et de répétition.
04:18 Une seule, non, je crois pas.
04:20 Comment vous considérez vos chansons et vos tubes, Bernard Lavillier ?
04:25 - C'est comme des bons copains ? - Ouais.
04:27 Enfin, moi, vous savez ce que disait Boris Gagnon ?
04:30 Un tube, c'est long et creux.
04:32 Vous en avez quelques-uns, quand même.
04:35 Oui, mais c'est pas un concept, moi.
04:39 Il se trouve qu'Honoré Degaine, c'est devenu connu, ou Noir et Blanc,
04:42 mais Noir et Blanc pour que ça soit... que ça passe à la radio.
04:44 Désolé, on y est, à la radio.
04:46 Ça a pris du temps, hein. Parce qu'en plus, il y avait un pote, Goldman,
04:50 il m'avait dit "C'est pas possible, le refrain descend".
04:53 Je dis "Il descend qui, exactement ?"
04:56 Non, normalement, dans un titre, un tube, comme vous dites,
05:00 le refrain monte. Dans Noir et Blanc, il descend.
05:03 Et il y a un titre aussi sur cet album absolument superbe,
05:06 un inédit, "La Bandiera Rossa", chant révolutionnaire italien.
05:10 Vous le revisitez, et c'est sublime.
05:12 La Bandiera Rossa
05:15 Même si ça paraît dérisoire pour toi
05:20 Une chanson, c'est pas grand-chose
05:24 Même un aïde fout du courage, tu vois
05:29 La Bandiera Rossa
05:32 C'est une chanson que vous aviez écrite au départ pour Serge Reggiani, qui est...
05:36 C'est pas l'original de "La Bandiera Rossa", c'est le rapport rouge, hein.
05:39 Non, non, vous l'avez revisité, effectivement.
05:41 Même pas, je l'ai appelé, je portais le même titre,
05:43 parce que Reggiani m'avait demandé de lui écrire une chanson,
05:46 il m'a pas donné le thème.
05:47 Reggiani, immigré italien, sans doute pas fasciste,
05:51 Non, a priori, non.
05:53 Et il avait une voix particulière, donc...
05:57 Moi, j'aimais beaucoup sa façon de chanter.
05:59 Même si c'est un peu à l'ancienne,
06:01 il y avait quelque chose dans l'interprétation de Serge Reggiani
06:04 en tant que chanteur, en dehors du fait qu'il était un grand comédien aussi.
06:08 Voilà, il a pas pu la chanter parce qu'il a disparu.
06:11 Je l'ai laissé 20 ans dans un tiroir,
06:14 je savais même pas que j'avais fait ça.
06:16 C'est mon ingénieur à Toulouse, Georges Beau, qui me dit
06:19 "Tu te souviens pas ?"
06:20 Alors je lui dis "Au revoir", il me l'envoie.
06:22 Et alors, quand je me suis dit "Je vais faire un truc avec Cyril, et pourquoi pas ?"
06:26 Cette mélodie un peu italienne,
06:28 évidemment que c'est une chanson d'une certaine époque pour moi.
06:32 C'est-à-dire qu'il est possible que ça revienne, comme je dis, hein.
06:35 La montée de certaines extrémités.
06:38 Justement, quand vous avez appris ce matin au réveil,
06:41 l'élection de l'ultra-libéral Javier Milei en Argentine,
06:44 là où vous aviez créé votre précédent disque, "Sous un soleil énorme",
06:47 ça vous a fait quel effet ?
06:49 C'est-à-dire qu'il faut comprendre que l'Argentine est un pays surréaliste quand même.
06:52 Donc, un ancien dictateur qui s'appelle Perón, par exemple,
06:56 eh bien, il y a des Peronistes de gauche, d'extrême gauche,
06:59 des Peronistes de droite, d'extrême droite, en Argentine.
07:01 Donc là, il paraît que c'est une sorte de clown surréaliste économiste
07:06 qui a vaincu les Peronistes.
07:08 C'est ce que j'ai lu ce matin.
07:10 Mais bon, alors après, il y a des surprises incroyables là-bas.
07:12 - Il est pro-arme aussi ?
07:14 - Oui, alors, voilà, c'est un peu comme en Italie.
07:17 C'est-à-dire que, quand vous savez qu'à Buenos Aires,
07:20 il y a plus de psychanalystes qu'à New York...
07:22 [Rires]
07:26 - C'est un bon baromètre, le baromètre des psychanalystes.
07:28 - Je leur demande des cons, ça se fait.
07:30 Ils me disent "mais nous, ils sont pas chers les nôtres".
07:32 [Rires]
07:34 Mais pourquoi ? J'en sais rien, moi.
07:36 Et ça m'a étonné, quoi.
07:38 Je me dis "mais pourquoi, il y a plus de psychanalystes que..."
07:40 Nulle part ailleurs, hein, par habitant.
07:42 Et c'est pas faux.
07:44 J'ai vérifié quand même, hein, je suis un peu journaliste.
07:46 [Rires]
07:48 C'est inquiétant, je ne sais pas.
07:50 En réalité, est-ce que vraiment les hommes politiques
07:52 ont une influence sur les événements ?
07:54 [Rires]
07:56 C'est plutôt la question que je me pose.
07:58 - Et nous, on va continuer d'évoquer cette métamorphose,
08:00 votre album symphonique, et puis on a commencé
08:02 à voyager avec vous, vous publiez aussi un cadenas
08:04 de voyages fournis, on va partir en balade
08:06 au bout du monde d'or. Dans quelques secondes,
08:08 RTL, bonsoir.
08:10 - RTL, bonsoir.
08:12 - RTL, bonsoir.
08:14 - Julia Selyé, Marion Calais et Cyprien Signe.
08:16 - Allez, RTL, bonsoir, c'est votre émission
08:18 jusqu'à 20h avec la fine équipe
08:20 pour vous servir et avec notre grande invitée,
08:22 Bernard Lavillier, "Métamorphose",
08:24 le superbe album symphonique est disponible à tourner.
08:26 Ce sera au printemps.
08:28 Et puis, Bernard Lavillier, vous publiez aussi un carnet de voyages
08:30 qui regorge d'anecdotes savoureuses.
08:32 Écrire sur place aux éditions
08:34 Équateur, alors dans ce livre, vous nous racontez
08:36 vos expéditions de
08:38 New York à Beyrouth, en passant par
08:40 Rio, Buenos Aires, Haïti, Kingston,
08:42 en Jamaïque aussi, là où vous avez enregistré
08:44 "Stand Together".
08:46 [Musique]
08:48 [Musique]
08:50 [Musique]
08:52 - C'est bien ça.
08:54 - Je sais pas de qui c'est, mais c'est pas mal.
08:56 - C'était Bob Marley, notre directeur artistique.
08:58 - Quand je l'écoute, j'écoute rarement
09:00 mes disques, franchement, mais
09:02 Bob Marley m'avait
09:04 conseillé ce groupe et ce studio-là,
09:06 pas le plus cher,
09:08 et il n'y a rien à faire.
09:10 C'est quand même eux
09:12 qui ont créé le reggae, les Jamaïcains.
09:14 Et c'est pas la peine d'essayer d'en faire
09:16 en dehors. Enfin, moi, je préfère retourner,
09:18 quoi qu'il en soit.
09:20 - Et donc, c'est de le faire ici.
09:22 - Il y a quand même un truc, c'est comme
09:24 les Latinos new-yorkais,
09:26 ils jouent pas pareil que les Cubains, je vous le dis tout de suite.
09:28 - Et alors, Bob Marley, là,
09:30 on me dit "ouais, Bob Marley m'a conseillé",
09:32 mais comment on le rencontre, Bob Marley ?
09:34 Vous l'avez rencontré comment, avant ?
09:36 - Je l'ai rencontré, j'ai pris mon temps,
09:38 parce qu'il était pas là. De toute façon, au départ,
09:40 rencontrer Bob Marley,
09:42 qui est pas tellement un grand
09:44 bavard,
09:46 et les Blancs, c'était
09:48 pas vraiment son truc, surtout à l'époque, là-bas.
09:50 Il nous appelait "Blood Cloud",
09:52 "Ton Pax", en gros.
09:54 Et finalement, on m'a montré dans une salle
09:58 de boxe, genre pareil, je tombe sur un
10:00 genre d'holly field, comme ça.
10:02 Et il voit ma technique,
10:04 et je lui dis "attends, bouge pas, tu fais 1m98,
10:06 t'es 120 kilos,
10:08 on va y aller doucement."
10:10 Et puis après, on devient un pote,
10:12 parce que de toute façon, c'est pas pareil,
10:14 les sportifs, il y a pas une histoire
10:16 de couleur, là.
10:18 Normalement. Et alors, c'était le garde
10:20 du corps de Bob, lui. Et voilà, c'est tout.
10:22 Parce que j'aurais pas osé
10:24 aller emmerder Bob Marley,
10:26 en lui disant "Oh, je suis français,
10:28 j'écris des chansons", je lui dis "Hum...
10:30 je le sens pas, ce truc-là."
10:32 - Mais vous avez appris
10:34 le reggae là-bas,
10:36 les trucs et astuces du reggae,
10:38 guitare à la main, c'est une musique
10:40 difficile, c'est ce que vous dites.
10:42 - C'est difficile à faire. Et d'autre part,
10:44 c'est une musique très ronde, comme ça.
10:46 Et il y a tout un tas
10:48 de choses, de détails.
10:50 Il suffit pas de faire
10:52 le skonk, le tchak, le tchak, non, non.
10:54 Il y a tout un tas de choses qui
10:56 sont des astuces de studio, des astuces
10:58 de musiciens, d'ingénieurs du son,
11:00 de prises de son, parce qu'ils mettent
11:02 par exemple tout un tas de compresseurs
11:04 sur la batterie à l'enregistrement, dans le casque.
11:06 Alors que normalement, en Europe, on met les compresseurs après.
11:08 Ce qui fait que le son est
11:10 complètement différent. Et puis par exemple,
11:12 si vous voulez des basses très très graves,
11:14 et bien le bassiste, il joue
11:16 tous les basses à fond, et un guitariste avec un mouchoir,
11:18 qui joue toutes les attaques,
11:20 exactement en même temps. Si vous avez jamais vu ça,
11:22 vous pouvez faire du reggae français.
11:24 - C'est pas pareil !
11:26 "Écrire sur place", c'est donc
11:28 le nom du livre, et c'est vrai que vous avez écrit, chanté,
11:30 enregistré sur place. Alors à Kingston,
11:32 Stendegato, Noir Tango en Argentine,
11:34 au Gringo au Brésil. Sans voyage,
11:36 vous manquez d'inspiration, Bernard Lavillier ?
11:38 - Oui, je pense. Je vais vous expliquer pourquoi.
11:40 D'abord, c'est des musiques qui sont pas européennes.
11:42 Alors là, franchement, personne ne faisait
11:44 de reggae à part à Londres.
11:46 Moi je suis allé en Jamaïque, à Gainsbourg aussi,
11:48 on est les deux premiers, mais je suis allé
11:50 sur place écrire sur place parce que
11:52 ici, il fallait voir comment ils faisaient,
11:54 surtout. Il n'y a pas que les gestes,
11:56 c'est comme la salsa.
11:58 Comment ils écrivent
12:00 les cuivres, comment le bassiste
12:02 joue ça. Voilà, moi je suis un passionné,
12:04 donc j'y vais, je me pointe, j'écris,
12:06 je fais des rencontres. J'arrive pas comme ça
12:08 pour rester trois jours et repartir.
12:10 C'est pas de la musique de décoration,
12:12 ça. C'est de la vie, et en plus je parle d'eux,
12:14 je parle pas de moi. - Si vous étiez allé
12:16 à Concarneau, vous auriez fait de la bourreau.
12:18 - Je vais pas travailler.
12:20 - Moquez-vous de la musique belge ? - Pas du tout.
12:22 - Est-ce que je me moque de la musique belge ?
12:24 - Vous la connaissez pas, Gilles ?
12:26 - Parce qu'il y a de la musique belge ? - Il paraît.
12:28 - Si, il y en a, vous savez, il y a des grands musiciens en Belgique.
12:30 - Vous voyez comment ils sont avec moi ?
12:32 - Mais c'est une destination qui est pour moi, moi chaleureuse.
12:34 - Quand vous quittez Saint-Etienne, Bernard,
12:36 c'est pour l'aventure ? C'est pour aller
12:38 justement chercher ces musiques tropicales ?
12:40 - Ah non, non, non, c'est pour partir.
12:42 Les gens, ils croient qu'on fuit, nous.
12:44 Pas du tout. On va ailleurs.
12:46 Moi, quand je pars, j'ai
12:48 un métier dans les pattes que je peux faire dans le monde entier.
12:50 C'est tourneur sur métaux, hein. Au départ,
12:52 je suis ça, moi. - Vous avez fait mille métiers,
12:54 d'ailleurs. - Oui, mais des métiers annexes.
12:56 Enfin, d'autres, mais bon, on en parle pas.
12:58 - Chauffeur routier à 19 ans au Brésil.
13:00 - Pas tout de suite, non, non. J'ai pas été chauffeur
13:02 routier tout de suite. J'ai fait
13:04 mon métier, au début. Et puis après,
13:06 comme je suis un bricoleur de camions,
13:08 il s'est trouvé que je réparais des camions.
13:10 J'ai conduit, donc, un camion qui réparait d'autres camions.
13:12 Parce que, les pistes,
13:14 à l'époque, au Brésil,
13:16 c'est très loin. - Il y a du boulot pour les
13:18 réparateurs. - Mais, alors, pour le coup, là,
13:20 comme je l'avais appris la guitare,
13:22 je jouais déjà de la guitare, mais
13:24 les camionneurs m'ont appris à descendre, là,
13:26 ils jouaient tous, pratiquement tous,
13:28 ils chantent tous, là-bas. Et il y avait toujours un mec
13:30 qui jouait de la guitare, qui me montrait les accords en question.
13:32 Donc, je suis revenu,
13:34 après, mais j'avais
13:36 quand même, mais j'étais totalement amoureux
13:38 d'Orphée au Négro. Je sais pas si vous avez vu ce film.
13:40 Un film, bon,
13:42 extrêmement magnifique, sur les
13:44 jambes d'Orphée, mais qui se passe pendant le carnaval,
13:46 avec des musiques sublimes, de Tom Jobim
13:48 et tout ça. Je pense pas que j'ai cru
13:50 que le Brésil, c'était vraiment comme ça.
13:52 Faut pas exagérer. Mais quand je suis arrivé,
13:54 je me suis rendu compte que c'était pas comme ça.
13:56 C'est comme ça, mais c'est pas
13:58 tout à fait comme ça, on va dire. - Et
14:00 le voyage, c'est aussi des rencontres.
14:02 Il paraît qu'un jour, un vieil homme vous a
14:04 joué On the road again, sur une flûte
14:06 de bambous, à Saigon.
14:08 - A Saigon ? - C'est ce qui est écrit dans le carnet de voyages.
14:10 - Nous, on l'y voit, il y a...
14:12 - J'étais à Saigon pendant très longtemps, mais...
14:14 Alors, voilà, il y a un patron
14:16 d'un restaurant assez étonnant,
14:18 dans les souterrains, d'un grand supermarché
14:20 à la porte de Pantin,
14:22 peut-être. Donc, c'était un peu
14:24 glauque d'aller là-dedans, mais c'était énorme.
14:26 Il y avait 800 couverts.
14:28 Il y avait une scène avec des
14:30 tas de chanteurs de Corée du Sud,
14:32 quelques Thaïlandaises,
14:34 et alors le patron, un
14:36 Chinois. Je sais pas, j'ai joué là-dedans
14:38 avec les musiciens,
14:40 parce que j'ai été manger, puis on me dit
14:42 "Tu nous joues un truc ?"
14:44 - C'est pas compliqué de vous avoir, en fait.
14:46 - Il m'a dit... J'étais dans le casque
14:48 de Pékin, donc il a sorti
14:50 une flûte en bambou, il a collé
14:52 une fine lame de bambou comme ça, et il avait
14:54 appris, il m'a joué ça, je l'ai accompagné à la guitare.
14:56 Et ça, c'était pas Saigon, non.
14:58 - C'était Porte de Pantin.
15:00 C'est moins exotique.
15:02 - Mais l'anecdote est formidable. - Et le restaurant, c'était le Saigon.
15:04 - Ah c'est ça !
15:06 - Non, c'était l'impérial.
15:08 - Ah, vous connaissez pas vos classiques.
15:10 Bernard Lavillier, vous restez avec nous, vous êtes le grand
15:12 invité de RTL, bonsoir. Métamorphose,
15:14 l'album Symphonique est dispo
15:16 chez les disquaires. Écrire sur place, le carnet de voyages
15:18 est en librairie. Dans un instant, on va parler musique
15:20 encore avec votre playlist, Steven, on va écouter
15:22 qui et quoi ce soir. - Isabelle Adjani,
15:24 de retour 40 ans après Pullmarine, Confidence
15:26 à suivre. Et puis cuisine avec la guinguette
15:28 d'Angèle. Salut Angèle !
15:30 - Bonjour tout le monde ! - Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
15:32 - Ce soir, on mange un délicieux pain nordique
15:34 ou pain aux graines, vous allez voir, c'est très facile
15:36 à faire à la maison. - Allez, à tout de suite sur RTL.
15:38 RTL. Bon courage.
15:40 Merci à tous !

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