Après 40 ans cloîtrée dans un couvent, Catherine Draveil a quitté la vie ecclésiastique qu’elle ne pouvait plus endurer. Depuis, la septuagénaire, autrice de l’ouvrage “Métamorphose” (ed. Pierre Favre), apprend à se connaître et à découvrir le monde, loin de toute culpabilité. Pour Yahoo, elle a accepté de se livrer sur son histoire, revenant notamment sur son enfance, son éducation et sur les raisons qui l’ont poussée à prendre ce chemin de vie.
D’après une enquête du Vatican, publiée en 2020, près de 650 000 sœurs dans le monde seraient victimes de burn-out. Comme rapporté, les cas d'humiliations, de stress extrême et même d'abus sexuels seraient nombreux, ce qui aurait poussé des milliers de nonnes à abandonner leur vocation et à se retrouver à la rue, sans aucun accompagnement de l’Église. Face à cette situation, le pape a donc ouvert un centre d'accueil à Rome pour les ex-soeurs concernées.
D’après une enquête du Vatican, publiée en 2020, près de 650 000 sœurs dans le monde seraient victimes de burn-out. Comme rapporté, les cas d'humiliations, de stress extrême et même d'abus sexuels seraient nombreux, ce qui aurait poussé des milliers de nonnes à abandonner leur vocation et à se retrouver à la rue, sans aucun accompagnement de l’Église. Face à cette situation, le pape a donc ouvert un centre d'accueil à Rome pour les ex-soeurs concernées.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 En 1975, j'avais 22 ans et demi, après 4 années d'études de médecine,
00:04 je suis rentrée dans un monastère cloîtré.
00:07 J'en suis sortie 40 ans plus tard.
00:10 J'avais 60 ans.
00:11 Je m'appelle Catherine Draveil, j'ai 71 ans.
00:18 Je suis la quatrième de 10 enfants.
00:20 Pendant toute mon enfance, la religion prendra une place vraiment très importante.
00:26 Nos parents nous aiment, ils nous donnent tout ce qu'ils peuvent,
00:29 mais à l'époque, ils n'ont pas appris la tendresse,
00:31 et c'est quelque chose qui me manque énormément.
00:33 Leur foi fait qu'ils vont me donner, j'appelle ça le mode d'emploi d'une vie chrétienne
00:37 pour arriver un jour au ciel.
00:38 Je ne suis pas heureuse, je me sens sans cesse bridée.
00:40 Dieu est la réponse à tout, quelle que soit la question,
00:44 ce qui est quand même assez enfermant.
00:45 À 5 ans, on me fait faire ma première communion.
00:48 Il faut trouver du péché à dire, des petites bêtises normales,
00:51 mais qui en moi vont se transformer en péché et donc me culpabiliser ?
00:55 C'est de là que vient ce sentiment de culpabilité
00:58 qui m'a enfermée toute ma vie jusqu'à ma sortie,
01:01 et où j'en suis complètement libérée aujourd'hui.
01:04 Je ne sais pas comment c'est venu, mais toute petite,
01:07 j'étais sûre que je serais religieuse.
01:08 J'avais une petite voix en moi qui me disait que je serais religieuse.
01:10 C'est le jour où maman est venue me raconter comment un papa et une maman ont un enfant.
01:15 Et alors là, ça a tout fait exploser.
01:16 Je me suis dit, non, non, mais attends, moi je ne veux pas être religieuse,
01:18 je veux me marier, avoir des enfants.
01:20 À ce moment-là, j'ai tout fait pour essayer d'étouffer cette petite voix en moi,
01:25 mais qui s'est transformée en injonction morale et qui ne m'a pas lâchée.
01:27 Il faut dire aussi qu'à six ans, j'ai subi des attouchements de la part d'un adolescent.
01:32 Je suis allée le raconter à maman, qui m'a crue,
01:36 mais qui m'a dit, méfie-toi des garçons.
01:38 Ce qui fait qu'à 20 ans, quand un garçon a voulu m'embrasser,
01:40 je me suis complètement bloquée, je suis partie en courant.
01:43 Tout ça, ça peut expliquer aussi la décision que j'ai prise à 22 ans
01:47 de tout arrêter pour rentrer dans un lieu de sécurité et au couvent.
01:51 [Générique]