Dans Les visiteurs du soir, ce dimanche 19 novembre, Géraldine Woessner, rédactrice en chef au Point, a évoqué les effets du glyphosate sur la santé : «Les agences sont unanimes, elles ne voient pas de domaine de préoccupation».
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00:00 Le glyphosate est utilisé massivement dans le monde depuis 50 ans maintenant.
00:04 C'est la molécule la plus étudiée.
00:07 Et donc, que dit l'Inserm, qui a fait cette revue de la littérature ?
00:10 Il faut comprendre comment travaille l'Inserm.
00:12 L'Inserm, c'est 12 experts qui se réunissent pour étudier ces documents pendant 12 à 18 mois.
00:18 Et qui en font donc une lecture particulière de ces 12 experts qui se cooptent.
00:23 Ils ont montré, alors c'est pas vrai, pas génotoxique, pas perturbateur endocrinien, pas d'effet sur la microbiote.
00:31 Ils ont montré, ils ont retenu la possibilité d'un lien entre le glyphosate et un type de cancer rare,
00:39 qui est l'inflamme non-hotchkinéen à grande cellule B, c'est 5000 cas par an, avec un niveau de preuve moyen.
00:48 5000 cas dans le monde ?
00:50 En France, non non.
00:52 5000.
00:54 Avec un niveau de preuve moyen et une possibilité de stress oxydatif des cellules avec un niveau de preuve faible.
01:04 Voilà ce que dit l'Inserm, qui est la lecture particulière de l'Inserm.
01:08 Quand on pose la question à l'EFSA, puisqu'ils ont pris les mêmes études en compte,
01:12 l'EFSA répond "oui, mais ils sont plus souples dans ce qu'ils acceptent d'étudier comme études.
01:20 Par exemple, ils prennent en compte des études sur des très faibles effectifs,
01:25 qui portent par exemple sur un produit en entier, sans tenir compte des éventuels coformulants.
01:32 Du coup, c'est pas très précis, on sait pas si c'est le glyphosate, si ce serait un autre coformulant.
01:36 Donc, ces règles méthodologiques les écartent.
01:40 Comme d'ailleurs les 22 agences et autorités sanitaires dans le monde qui ont autorisé le glyphosate.
01:48 Donc, à la fin de son argumentaire, Mme Rivasi incrimine les lobbies.
01:53 C'est forcément les lobbies quand ça ne va pas dans notre sens.
01:56 Moi, je pense pas très rationnel de présupposer que les milliers d'experts et de scientifiques,
02:05 qui sont tous des scientifiques académiques, les gens qui ont révisé la molécule pour l'EFSA,
02:12 ils travaillent à l'ANSES, ce sont des universitaires, ils sont pas payés par les lobbies.
02:17 Je ne pense pas que des milliers d'experts dans le monde soient payés par des lobbies.
02:21 Par contre, il faut entendre la différence de méthodologie entre le Centre international de recherche contre le cancer,
02:28 le CIRC, qui en 2015 a déclaré la molécule cancérogène probable.
02:32 Le CIRC étudie le danger intrinsèque d'un produit.
02:36 C'est-à-dire, si vous buvez 2 litres de glyphosate, est-ce que c'est dangereux ?
02:40 Alors là, ils disent qu'il y a une probabilité, il n'y a même pas de certitude, que ce soit cancérogène.
02:46 Ils disent par exemple qu'il est certain que si vous buvez de l'eau de jaleb, vous allez mourir.
02:52 Il dit aussi que la viande rouge est cancérogène probable et les effets, les gaz...
02:57 Pour le coup, maintenant, c'est certain.
02:59 Les gaz issus d'un moteur diesel.
03:01 Oui, tout à fait. Mais c'est le danger. On étudie le danger.
03:04 Les autorités sanitaires, dont c'est le travail, elles évaluent le risque qu'il y a par rapport à ce danger,
03:11 compte tenu des méthodes d'utilisation, des doses qu'on applique et des réglementations qu'on donne.
03:19 Et là, je suis désolée de devoir le rappeler, les agences à travers le monde sont unanimes.
03:26 Elles ne voient pas de domaine de préoccupation.
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