Soir Info Week-End (Émission du 18/11/2023)

  • l’année dernière
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 vous livrez les toutes dernières informations, les décrypter, les analyser.
00:00:04 Et pour cela, à mes côtés, Elisa Lukavski.
00:00:06 Bonsoir Elisa, comment ça va ce soir ?
00:00:08 Pas trop mal.
00:00:09 Et pour nous accompagner également, Léa Landman.
00:00:11 Bonsoir Léa, vous êtes géopolitologue.
00:00:13 À vos côtés, Joseph Touvenel.
00:00:15 Bonsoir Joseph.
00:00:16 Bonsoir Olivier.
00:00:17 Directeur de la rédaction de Capital Social.
00:00:19 Richard Habitbol, consultant Relations Internationales notamment, mais vous avez d'autres casquettes,
00:00:24 est également avec nous ce soir.
00:00:26 Le plus jeune d'entre nous, mais certainement pas le moins intelligent, c'est Elliot Mamal,
00:00:32 chroniqueur au Figaro Vox.
00:00:34 On va revenir bien évidemment avec vous sur la situation au Proche-Orient, sur les conséquences
00:00:39 en France également.
00:00:41 Mais avant, un point complet sur les dernières informations, c'est avec vous Elisa Lukavski.
00:00:45 Benhamin Netanyahou exclut toute négociation avec le Hamas concernant la question des otages.
00:00:52 Nous ne négocierons pas, a déclaré le Premier ministre israélien lors d'une conférence
00:00:55 de presse qui s'est terminée tout à l'heure, aux alentours de 20h, avec notamment à ses
00:01:00 côtés le ministre de la Défense.
00:01:01 Ce dernier a d'ailleurs précisé que les troupes israéliennes sont prêtes à intervenir
00:01:05 dans le reste de la bande de Gaza et notamment dans le sud.
00:01:08 Les proches des familles des otages israéliens détenus à Gaza sont arrivés à Jérusalem
00:01:13 après plusieurs jours de marche et 63 kilomètres parcourus.
00:01:17 Des familles d'otages mobilisées pour maintenir la pression sur le gouvernement israélien
00:01:21 afin d'obtenir la libération de leurs proches six semaines après l'attaque meurtrière
00:01:25 du Hamas.
00:01:26 "Ramenez-les à la maison maintenant" clamaient, comme depuis plusieurs semaines, quelques
00:01:29 milliers de manifestants appelés à se rassembler devant le bureau du Premier ministre Benyamin
00:01:34 Netanyahou.
00:01:35 Dans ce contexte international tendu, les étudiants juifs en France ont de plus en
00:01:40 plus peur d'aller en cours.
00:01:42 Insultes, menaces ou encore intimidation.
00:01:44 Dans certaines universités, le climat est devenu très pesant.
00:01:47 A la fac de Nanterre, on a pu voir les tags suivants "Israël tue", "Israël, état
00:01:52 criminel", "Mort à Israël", "Mort aux juifs".
00:01:54 De quoi faire régner un climat de peur parmi les étudiants.
00:01:57 Et puis, il y a des pluies records sur 30 jours d'après Météo France.
00:02:02 On le voit avec le Pas-de-Calais qui a passé ses dernières semaines sous les eaux et où
00:02:05 la décrue est toujours très lente.
00:02:07 La France a connu des précipitations records.
00:02:09 Entre le 18 octobre et le 16 novembre, soit 30 jours, la France a enregistré un cumul
00:02:14 moyen de 237,3 millimètres sur les quatre dernières semaines.
00:02:18 A l'échelle de la France, jamais de telle quantité de pluie n'avait été mesurée.
00:02:23 Merci Elisa, vous le disiez.
00:02:25 Prise de parole de Benjamin Netanyahou ce soir.
00:02:27 On va y revenir largement alors que les familles des otages font pression sur le gouvernement
00:02:32 ces dernières heures.
00:02:33 On va en parler dans un instant.
00:02:35 Mais avant, une pensée pour nos concitoyens français, toujours dans les mains des terroristes,
00:02:42 des otages.
00:02:43 Elisa, notamment deux enfants, hérèses, notamment 12 ans.
00:02:46 Oui, ils sont huit au total, à toujours être détenus aux mains du Ramas.
00:02:50 Il y a Elia, 27 ans.
00:02:52 Il y a Etan, 12 ans.
00:02:54 Offer, 53 ans.
00:02:55 Sarah, 16 ans.
00:02:56 Mia, 21 ans.
00:02:58 Orion, 22 ans.
00:02:59 Aurad, 49 ans.
00:03:01 Nous souhaitions dire que nous ne les oublions pas bien évidemment et nous pensons très
00:03:06 fort à eux ainsi qu'à leur famille.
00:03:09 On va marquer une très courte pause justement la situation au Proche-Orient.
00:03:13 On en parle dans un instant.
00:03:14 Restez avec nous sur CNews.
00:03:16 A tout de suite.
00:03:17 De retour sur le plateau de soir, Info Week-end.
00:03:23 Bienvenue.
00:03:24 Si vous nous rejoignez, nous sommes ensemble jusqu'à minuit.
00:03:26 Avec pour vous accompagner ce soir Elisa Lukavski, Léa Landman, Joseph Tournel, Richard Habitbal
00:03:33 et Eliott Mamann.
00:03:34 A la une de l'actualité ce soir.
00:03:36 Beaucoup d'informations concernant la situation au Proche-Orient.
00:03:39 Alors que l'armée israélienne, vous le savez, poursuit son offensive dans la bande de Gaza.
00:03:44 Les familles des otages, elles, se mobilisent pour faire pression sur Benyamin Netanyahou
00:03:49 pour obtenir une libération.
00:03:51 Des familles parties mardi de Tel Aviv pour rejoindre Jérusalem.
00:03:55 Une mobilisation sous forme de marge donc avec pour objectif de rencontrer les autorités.
00:03:59 Notamment le cabinet de guerre.
00:04:02 Ce soir, Benyamin Netanyahou a pris la parole et il l'a réaffirmé hors de question de
00:04:07 négocier avec le Hamas.
00:04:09 Retour sur sa prise de parole avec Harold Eman.
00:04:11 On la décrypte ensuite.
00:04:13 Après 43 jours de combat, l'armée israélienne a complètement cerné Gazaville et surtout
00:04:20 l'hôpital Al-Shifa.
00:04:21 Les soldats israéliens sont entrés dans l'hôpital, ont découvert du matériel
00:04:27 militaire mais n'ont pas trouvé jusqu'à présent un véritable quartier général des
00:04:31 forces du Hamas.
00:04:33 Le gouvernement israélien a annoncé en conférence de presse certains points clés.
00:04:38 Il n'y aura pas de prise de territoire par Israël dans la bande de Gaza et il n'y
00:04:44 aura pas de négociation avec le groupe terroriste Hamas tant que les otages ne seront pas libérés.
00:04:51 Le premier ministre Benyamin Netanyahou a été formel.
00:04:56 L'ouverture des points de passage sera maintenue pour qu'une certaine quantité de denrées
00:05:02 et médicaments et une petite quantité de carburant puissent passer.
00:05:06 La raison à cela, dit Benyamin Netanyahou, fert montre de bonne volonté envers les pays
00:05:15 étrangers amis et surtout des Etats-Unis.
00:05:19 C'est explicite.
00:05:21 Aussi, Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Galante le répètent, l'aviation israélienne
00:05:30 continue de tirer sur le Hezbollah dans le sud libanais.
00:05:34 Enfin, les deux hommes laissent entendre que l'armée israélienne devrait bientôt entrer
00:05:40 dans le sud de Gaza pour pourchasser la direction du Hamas.
00:05:46 Un programme de poursuite de la guerre jusqu'à ce que le gouvernement appelle la victoire.
00:05:54 Alors, je le disais, beaucoup d'éléments ce soir.
00:05:56 Nous reviendrons plus précisément sur la situation militaire à 23h.
00:06:00 Nous allons nous intéresser à la situation des otages à présent.
00:06:03 On va parler de la prise de parole, et à lendemain, notamment diplomatique Joe Biden,
00:06:05 qui s'est également exprimé ce soir.
00:06:07 Mais peut-être revenir sur cette prise de parole de Benyamin Netanyahou ce soir.
00:06:11 Hors de question de négocier avec le Hamas.
00:06:13 Alors, on le comprend, bien évidemment, on ne négocie pas avec une organisation terroriste.
00:06:17 Et en même temps, on voit cette inquiétude des familles des otages.
00:06:22 Comment est-ce que vous lisez la posture de Benyamin Netanyahou d'Israël ces dernières heures ?
00:06:27 Alors, deux choses.
00:06:29 Je parlais avec une famille d'otages juste avant de venir, qui était donc à ce fameux rendez-vous,
00:06:33 et qui a fait cette marche.
00:06:35 Un énorme changement stratégique, puisque Heisenkopp et Gantz ont dit très précisément
00:06:41 que la priorité, la première priorité d'Israël serait de sortir ces otages,
00:06:46 en vie ou pas, mais en tout cas, essayer de les sortir avant le démantèlement du Hamas.
00:06:50 Ça ne veut pas dire que le démantèlement du Hamas n'est pas une priorité.
00:06:55 C'est-à-dire que je pense qu'on estime en Israël qu'on peut faire une pause
00:07:00 pour essayer de négocier autour des otages et continuer après.
00:07:05 Pour le deuxième point, on ne négocie pas avec le Hamas.
00:07:08 Bien sûr qu'on négocie avec le Hamas, peut-être pas Israël directement,
00:07:12 mais les négociations autour des otages continuent,
00:07:15 les négociations autour des corridors humanitaires continuent.
00:07:18 On appelle au cessez-le-feu, ce n'est pas du tout sur la table, par contre,
00:07:21 ce n'est pas dans les cartes pour l'instant.
00:07:22 Un cessez-le-feu permettrait au Hamas de se réarmer, de s'organiser.
00:07:25 Donc, on fait vraiment très attention à la sémantique.
00:07:28 On en parlait tout à l'heure, mais la sémantique est importante.
00:07:31 Énorme différence entre un cessez-le-feu, qui a quand même un statut légal, judiciaire, etc.
00:07:36 et un corridor humanitaire qui permet de faire un échange de quelques,
00:07:45 comme vous disiez, bonnes volontés d'ailleurs.
00:07:47 Netanyahou l'a dit très précisément, on a besoin de temps, on appelle ça un temps...
00:07:53 En fait, on a besoin de la communauté internationale,
00:07:56 principalement des États-Unis, qui font pression autour du carburant.
00:07:59 Et surtout, ce qui est intéressant aussi, que Netanyahou n'a pas dit,
00:08:03 mais qu'il a quand même dit ça au cabinet de guerre,
00:08:07 c'est que le carburant, on parle de deux camions, ce n'est pas énorme.
00:08:11 On sait très bien que le Hamas va en voler une partie, puisqu'il l'a déjà fait avant.
00:08:14 Mais surtout, on a peur en Israël d'épidémies.
00:08:19 Et on a besoin du carburant pour faire marcher les pompes à eau et les pompes d'égout.
00:08:25 Tout est connecté.
00:08:26 Alors, donc faire entrer deux camions de carburant,
00:08:28 qui étaient complètement impensables il y a trois semaines,
00:08:32 en fait, on se rend compte que la situation sur le terrain,
00:08:35 les Israéliens ne peuvent pas se permettre d'avoir maintenant des épidémies,
00:08:37 puisque ça, ça voudrait dire effectivement, de facto, l'arrêt des combats.
00:08:42 En danger pour les Israéliens, d'ailleurs, il précise, c'est dangereux pour les Gazaouis,
00:08:45 mais c'est dangereux aussi pour les soldats israéliens
00:08:48 qui vont se retrouver face à des épidémies, des maladies, etc.
00:08:51 Et puis, les naphréatiques sont connectés en France,
00:08:54 sont connectés entre Israël et Gaza.
00:08:59 Et donc, on va essayer d'avoir une catastrophe humanitaire, épidémique et médicale.
00:09:04 On sent, en vous écoutant, que les choses bougent finalement ces dernières heures.
00:09:09 Joe Biden, Richard Habibol, a pris la parole ce soir.
00:09:12 On va voir quelques-unes de ses déclarations.
00:09:15 Il ne doit pas y avoir de déplacement forcé des Palestiniens de Gaza,
00:09:18 ni de réoccupation, ni de siège ou de bloquistes,
00:09:21 ni de réduction de territoire, a-t-il affirmé ce soir dans le Washington Post.
00:09:28 On a le sentiment aussi, alors que nous nous efforçons de parvenir à l'appel
00:09:31 à bande de Gaza, la Cisjordanie devrait être réunie sous une structure de gouvernance unique.
00:09:37 Et enfin, à terme, sous l'égide d'une autorité palestinienne revitalisée,
00:09:41 alors que nous travaillons tous à la mise en place d'une solution à deux États.
00:09:45 C'est-à-dire qu'en même temps que, finalement, le sort des otages,
00:09:49 la stratégie militaire pour détruire le Hamas,
00:09:52 on voit aussi que l'après est en train de se préparer.
00:09:55 Peut-être d'ailleurs se prépare-t-il depuis maintenant plusieurs jours.
00:09:59 Je pense que l'après était prêt avant l'attaque et que c'est peut-être la raison de l'attaque.
00:10:04 Mais on reviendra là-dessus.
00:10:06 Pourquoi peut-être que vous pouvez nous l'expliquer maintenant ?
00:10:09 Parce que juste avant l'attaque, le rapprochement entre Israël et l'Arabie saoudite
00:10:17 était basé sur un plan pour l'avenir.
00:10:21 Et ce plan a été d'ailleurs exposé, pas totalement, mais en grande partie,
00:10:27 par Darlan, qui était l'ancien représentant de l'ONP à Gaza
00:10:33 et qui est parti, suite à la prise du pouvoir par Gaza,
00:10:37 se réfugier dans les Émirats.
00:10:40 L'objectif des Israéliens, des Saoudiens et beaucoup de pays arabes,
00:10:45 des accords d'Abraham, était de mettre en place une structure intermédiaire,
00:10:51 c'est-à-dire une structure qui est comme, je dirais aujourd'hui, l'autorité palestinienne,
00:10:56 mais avec un vrai pouvoir sur Gaza et sur la Cisjordanie,
00:11:02 qui gérerait dans une période courte de un à deux ans les affaires courantes,
00:11:07 donc avec un gouvernement technique qui ne serait pas politique
00:11:12 et qui permettrait de préparer l'élection d'un parlement,
00:11:17 si ce n'est démocratique, en tout cas qui s'y apparenterait beaucoup,
00:11:20 où tous les partis palestiniens pourraient se présenter.
00:11:23 Et ce parlement désignerait donc un gouvernement qui pourrait gérer
00:11:29 l'espace actuel géré par l'autorité palestinienne,
00:11:32 c'est-à-dire les zones qui ont été acquis par les accords d'Oslo plus Gaza.
00:11:41 Et pendant cette période qui va suivre,
00:11:43 négocier les frontières définitives entre le nouvel État palestinien et Israël.
00:11:50 Mais ce nouvel État palestinien n'aurait pas le pouvoir de les gagner,
00:11:54 en tout cas pour une longue période.
00:11:57 Cet État palestinien serait deux zones autonomes, on peut dire,
00:12:03 gérées par la même autorité palestinienne.
00:12:05 La zone de Gaza qui serait pour le régalien sous la tutelle de l'Égypte
00:12:13 et la zone de Syrie-Jordanie qui, pour le régalien, serait sous la tutelle de la Jordanie.
00:12:20 Parallèlement à ça, les réfugiés qui sont dans les autres pays,
00:12:24 qui sont en Syrie, qui sont au Liban,
00:12:28 recevraient des sommes colossales pour pouvoir s'implanter dans les pays où ils sont,
00:12:33 de la part des pays du Golfe.
00:12:36 Et Gaza et la Syrie-Jordanie bénéficieraient aussi d'investissements très importants
00:12:42 pour pouvoir développer ces deux zones.
00:12:44 Au bout d'un certain temps, si effectivement tout se passe un petit peu comme ça s'était passé
00:12:49 à l'après-guerre avec l'Allemagne, pour reconstruire une armée, etc.
00:12:54 Mais ce plan-là était très bien structuré.
00:12:57 Et l'Iran n'en voulait pas parce que c'était la fin du conflit israélo-palestinien
00:13:03 et donc de leur influence.
00:13:05 Et les Gazaouis, à venir de Hamas, n'en voulaient surtout pas
00:13:09 parce que c'était la fin de leur influence.
00:13:11 Et donc, je pense que l'intervention qu'ils ont faite,
00:13:15 c'était pour empêcher ce plan de se mettre en place.
00:13:19 Donc...
00:13:19 Léa Landman, c'est effectivement votre lecture aussi de la situation ?
00:13:23 Absolument. Je voudrais absolument renforcer ce point parce que le timing du Hamas...
00:13:27 Soit ils se sont entraînés pendant deux ans ou trois ans,
00:13:30 mais c'est vraiment le timing éclair.
00:13:32 En fait, ce qui s'est passé ces dernières années au Moyen-Orient,
00:13:35 c'est qu'on a terminé le conflit israélo-palestinien,
00:13:38 terminé le conflit israélo-arabe, qui n'existe plus en fait,
00:13:42 et on se focalisait que sur le conflit israélo-palestinien.
00:13:45 Mais en vérité, les accords d'Abraham, en fait, disaient au Hamas,
00:13:48 ce conflit n'existe plus, vous allez régler ça.
00:13:50 Parce que l'intérêt de la région maintenant, c'est que ce conflit soit réglé.
00:13:54 Donc en fait, le Hamas a perdu la main complètement.
00:13:56 Les Palestiniens étaient en train de perdre la main également.
00:13:59 Et ils se voyaient pratiquement imposer des solutions
00:14:03 qui auraient pu être acceptées par l'autorité palestinienne,
00:14:05 peut-être avec un autre leadership.
00:14:07 Il paraît que Mahmoud Abbas était plutôt favorable à ce plan.
00:14:10 Oui, exactement.
00:14:12 Sauf que Mahmoud Abbas est déjà âgé,
00:14:14 il ne gère plus tellement l'autorité palestinienne,
00:14:15 il ne va certainement pas pouvoir gérer Gaza.
00:14:17 Mais c'est vraiment crucial de comprendre qu'en fait,
00:14:21 il y a eu un changement stratégique incroyable au Moyen-Orient,
00:14:26 où tout d'un coup, les Palestiniens en étaient réduits à faire partie d'une grande région.
00:14:30 Donc ce conflit-là, en fait, n'arrangeait plus personne.
00:14:34 Ce que Donner a confirmé, c'est que tout le monde peut voir dans la presse arabe,
00:14:40 je crois qu'il avait fait une interview dans "Les économistes",
00:14:43 Mohamed Darwan, où il présente ce plan.
00:14:47 Il présente ce plan et personne n'en parle.
00:14:48 Tout le monde dit "il n'y a pas d'après".
00:14:50 Si, il y a un après.
00:14:51 Donc il y a un après dans les tuyaux, si je puis dire.
00:14:54 Faut-il encore que le Hamas soit éradiqué totalement ?
00:14:57 Mais ce n'est pas impossible.
00:15:00 Beaucoup de gens sur ce plateau et sur d'autres plateaux disent
00:15:04 "on peut réradiquer les structures du Hamas, mais pas une idéologie".
00:15:07 Pas une idéologie, c'est ça.
00:15:08 Et qu'est-ce qu'on a fait après-guerre ?
00:15:10 Qu'est-ce qu'on a fait avec Breguet ?
00:15:11 On n'a pas détruit l'idéologie nazie avec une politique de dénazification.
00:15:17 D'ailleurs, il faudrait une politique de désislamisation,
00:15:21 dans le sens des islamistes, y compris en France.
00:15:25 Je veux vous dire, y compris en France.
00:15:26 – On y reviendra tout à l'heure, mais c'est vrai qu'une solution,
00:15:29 Joseph Touvenel, elle implique, on le disait,
00:15:32 finalement que le Hamas soit totalement détruit.
00:15:35 Mais est-ce qu'on peut détruire une idéologie ?
00:15:36 C'est aussi la question qui peut se poser.
00:15:38 – Ça vient d'être dit, le nazi a été quasiment éradiqué,
00:15:41 pas complètement, mais heureusement.
00:15:44 En tout cas dans nos pays, c'est marginal.
00:15:46 Dans d'autres pays, ça le démoine.
00:15:48 Dans des pays arabes, on voit Maïkampf, qui devient un livre vedette.
00:15:53 À l'est de l'Europe, il y a toujours un fond d'antisémitisme
00:15:57 quand même qui est assez fort.
00:15:58 J'étais là il y a quelques jours avec des Bulgares, des Roumains,
00:16:04 que je connais bien, et pas eux, mais ils me racontent ce qui se passe.
00:16:08 Il y a toujours un fond d'antisémitisme quand même.
00:16:10 Donc ce n'est pas gagné.
00:16:12 J'ai peur que ce combat soit éternel.
00:16:16 Et puis on parle du futur, mais il y a le présent.
00:16:18 Le présent, c'est aussi d'éviter que les mouvements islamistes
00:16:22 prennent la main, renversent des gouvernements,
00:16:25 style la journaliste, style l'Egypte, parce qu'il y a la rue.
00:16:29 Il y a la rue qui est très travaillée, qui est travaillée.
00:16:31 Et moi, quand je regarde Al Jazeera,
00:16:34 je vois les informations qui sont données.
00:16:36 Alors, il y a une guerre d'informations.
00:16:38 À la limite, en guerre, c'est légitime.
00:16:40 Mais ce que l'on remet dans la tête de ces populations en permanence,
00:16:44 y compris chez nous, d'ailleurs, y compris chez nous,
00:16:48 c'est très, très dangereux.
00:16:51 Et donc, il faut peut-être éviter, il faut s'écuriser.
00:16:53 Et je crains que le président de la République,
00:16:55 s'il n'a pas le courage d'aller marcher pour les otages,
00:17:01 pour dénoncer ce qui s'est passé,
00:17:03 les crimes qui se sont passés de la part du Hamas,
00:17:07 c'est, pour une mauvaise raison,
00:17:09 ça serait éviter l'agitation des banlieues.
00:17:11 Pour moi, ça, c'est une mauvaise raison.
00:17:12 C'est la peur.
00:17:14 Et donc, ça nous touche.
00:17:16 - C'est un hameux, finalement, que la France ait fracturé.
00:17:18 - Et puis enfin, j'ai terminé.
00:17:21 Les otages, les otages, les otages.
00:17:22 Nos compatriotes, on les a vus, mais Noam Martiano,
00:17:25 elle ne sera jamais libérée parce qu'ils l'ont tué,
00:17:27 ils l'ont assassiné, ils l'ont enlevée vivante.
00:17:29 Son corps a été retrouvé.
00:17:31 Ça, dans la guerre de communication,
00:17:32 pour moi, ce n'est plus de la communication,
00:17:34 c'est les faits et on ne peut pas les oublier.
00:17:36 - Et Eliott Mahamane, je vais vous donner la parole
00:17:39 sur la question des otages, mais avant, je vous le disais,
00:17:41 les familles qui mettent la pression sur le gouvernement israélien,
00:17:45 des familles qui ont marché pendant quatre jours.
00:17:47 Stéphanie Rouquier, Florian Paume,
00:17:49 nos envoyés spéciaux sur place ont pu suivre,
00:17:51 justement, l'arrivée de ces familles à Jérusalem.
00:17:54 Regardez, Eliott Mahamane, je vous donne la parole ensuite.
00:17:57 - Après 63 kilomètres parcourus à pied de Tel Aviv à Jérusalem,
00:18:02 les familles des otages, entourées de leurs proches
00:18:04 et de milliers d'habitants, sont arrivées sous les fenêtres
00:18:07 du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
00:18:11 Ils sont venus ici pour faire passer leur message.
00:18:13 Ils exigent que le gouvernement signe le plus rapidement possible
00:18:17 un accord pour faire libérer les otages,
00:18:19 car le temps commence à être extrêmement long pour ces familles.
00:18:22 43 jours que leurs proches sont aux mains du Hamas dans la bande de Gaza.
00:18:27 Je vous propose justement d'écouter ces témoignages que nous avons recueillis.
00:18:31 - Comment se fait-il qu'on n'ait pas accès,
00:18:33 qu'on ne sait même pas qui est en vie ?
00:18:36 C'est tragique, c'est tragique.
00:18:38 Il paraît qu'il y a un bébé qui est né maintenant.
00:18:40 Normalement, on ne sait rien. Personne ne sait rien.
00:18:44 - Il faut que le monde entier, et Netanyahou,
00:18:46 il faut que le monde entier entende ce message
00:18:48 qu'il faut libérer les otages immédiatement.
00:18:50 Il n'y a plus une minute à perdre.
00:18:52 Les enfants sont en danger, les femmes et les personnes âgées sont en danger.
00:18:55 Ils n'ont aucun droit humanitaire.
00:18:56 On demande à Israël de créer un couloir humanitaire,
00:19:00 mais il n'y a pas de couloir humanitaire pour les enfants.
00:19:03 - J'ai quelques gens que je connais là-bas,
00:19:05 des amis qui sont allés là-bas,
00:19:07 on ne sait pas s'ils sont vivants, on ne sait rien.
00:19:11 On ne sait rien, vraiment, c'est horrible.
00:19:13 On ne peut pas vivre comme ça.
00:19:15 Une marche qui était tout un symbole pour ces familles,
00:19:17 tous unis dans la douleur.
00:19:19 Ils attendent désormais des réponses du gouvernement.
00:19:23 - Eliott Maman, effectivement, Joseph Touvenel le rappelait.
00:19:26 La réalité aujourd'hui, l'effet, c'est qu'il y a ces otages
00:19:29 qui sont dans les mains du Hamas.
00:19:31 Il y a malheureusement, vous le rappeliez,
00:19:33 deux femmes qui ont été découvertes hier et avant-hier
00:19:38 par l'armée israélienne.
00:19:39 Et en même temps, vous avez cette pression
00:19:41 de la communauté internationale sur Israël.
00:19:44 On pourra y revenir d'ailleurs, puisque le temps,
00:19:47 le temps passe et le temps aujourd'hui,
00:19:48 finalement, joue aussi contre Israël et les otages.
00:19:51 - Oui, et qui manifestement est parvenu à faire effet.
00:19:53 Et sur la question des otages,
00:19:54 Sienel a diffusé un témoignage des otages
00:19:56 qui a pu être rapatriés il y a quelques semaines.
00:20:00 Et une chose m'a absolument terrifié dans ce qu'elle a dit.
00:20:02 Elle a raconté que dans les fameux tunnels Gazaoui,
00:20:05 d'abord, les conditions de vie sont quand même
00:20:06 un peu meilleures qu'en surface.
00:20:07 On oublie souvent de le rappeler, mais les terroristes du Hamas
00:20:09 ne vivent pas dans les mêmes conditions
00:20:10 que la population en surface.
00:20:12 Elle a expliqué que le Hamas avait pensé
00:20:14 à fournir du shampoing aux otages.
00:20:16 Et l'anecdote comme ça peut sembler parfaitement anecdotique,
00:20:19 mais en fait, ça montre toute la méthodologie qui a suivi
00:20:22 et qui a été mise en place en amont de l'attaque du 7 octobre.
00:20:25 C'est-à-dire qu'ils avaient même pensé avoir quand même
00:20:28 le minimum de soins sanitaires pour les otages
00:20:31 qui ensuite ont pour but d'être entretenus
00:20:34 comme espèce de monnaie d'échange.
00:20:36 Et comme premier échelon dans le...
00:20:39 Vous savez, on dit souvent que la population palestinienne
00:20:42 est utilisée comme des boucliers humains par le Hamas.
00:20:44 On comprend que finalement, utiliser les otages
00:20:48 comme boucliers humains est encore plus dans l'intérêt du Hamas.
00:20:51 Par ailleurs, il y a autre chose sur ce que Richard Habitbal
00:20:53 disait tout à l'heure par rapport à l'imposition de la paix
00:20:56 qui va devoir se poser à Gaza et dans les territoires de Cisjordanie.
00:21:02 Une université palestinienne a réalisé un sondage
00:21:04 qui a été publié il y a deux jours et qui montrait,
00:21:07 c'est assez paradoxal, que la population de Jedezama,
00:21:11 de Cisjordanie, était à 68% convaincue
00:21:14 que les attaques du 7 octobre étaient positives.
00:21:16 Ils portent un regard positif sur ces attaques-là.
00:21:20 Et pourtant, la population de Gaza, elle, a un regard majoritairement négatif.
00:21:25 Ça vient de changer, me le précisait Richard Habitbal.
00:21:28 Voilà, c'est récent.
00:21:29 Mais depuis que l'emprise du Hamas à Gaza semble avoir été
00:21:32 légèrement décontenancée, on va dire, la population de Gaza,
00:21:36 les Gazaouis disent qu'ils sont quand même une majorité
00:21:39 à condamner ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:21:41 Ça pose deux questions.
00:21:41 D'abord, oui, de la liberté d'expression
00:21:44 quand on a le Hamas pour gouvernant.
00:21:47 Et par ailleurs, on dit souvent que,
00:21:49 enfin, vous savez, on fait toujours la différence
00:21:52 qui est finalement un lieu commun entre tous les Palestiniens
00:21:54 ne sont pas membres du Hamas, certes.
00:21:56 Mais enfin, à Gaza, le Hamas a quand même été élu en 2005.
00:21:59 Ça fait depuis 2005, il n'y a pas eu d'élection
00:22:01 dans aucun des territoires palestiniens.
00:22:04 Et précisément, il semblerait que dans les territoires de Cisjordanie
00:22:09 où l'autorité palestinienne ou le FATA
00:22:11 avaient remporté une majorité en 2005,
00:22:13 aujourd'hui, ces territoires-là pourraient être plutôt acquis au Hamas.
00:22:16 Donc les conditions dans lesquelles on va préparer l'après
00:22:19 me semblent extrêmement compliquées.
00:22:21 En un mot avant le journal, effectivement,
00:22:23 on y reviendra largement à 23h.
00:22:25 Mais allez-y, mon cher Richard.
00:22:26 Juste une phrase, c'est que c'est la deuxième fois
00:22:28 qu'il y a une prise d'otages de cette ampleur en Israël.
00:22:32 La première fois, c'était sous Gonameir.
00:22:35 Il y avait 136 otages qui ont été pris à Malot,
00:22:40 à la frontière du Libanais, dont 100 enfants,
00:22:43 parce que c'était des classes d'enfants qui avaient été pris en otage.
00:22:46 Et Gonameir n'a absolument pas voulu négocier.
00:22:50 Elle a apporté l'attaque.
00:22:52 Il y a eu quand même 35 enfants tués.
00:22:55 Donc quand c'est une prise d'otages de masse,
00:22:59 le problème des Israéliens, c'est de dire si on négocie,
00:23:02 c'est de se pousser à refaire des actions de ce type
00:23:07 pour récupérer tous les Palestiniens qui étaient prisonniers.
00:23:11 Parce que c'était d'ailleurs le cas à l'époque de Malot.
00:23:15 Et donc on encourageait la prise d'otages.
00:23:18 Donc c'est quelque chose d'assez complexe.
00:23:20 Et cette fois-ci, le problème, c'est qu'en plus,
00:23:25 on n'est pas sûr qu'ils les rendront tous vivants.
00:23:29 Alors bien sûr, il y a mené des chancs, donc ils vont vouloir les rendre.
00:23:33 Mais est-ce que sur les 230, il en reste 100, il en reste 110 ?
00:23:38 On n'en sait rien.
00:23:39 Et juste une petite interrogation, Léa Landman, avant JT,
00:23:42 puisqu'effectivement, on ne sait pas,
00:23:44 Eliott Mamman disait que c'était une monnaie d'échange
00:23:46 et qu'ils étaient bien traités parce que ces otages étaient précieux pour le Hamas.
00:23:50 Richard Habitbol met un bémol finalement.
00:23:53 Sont-ils tous bien traités ou traitons-t-on bien uniquement ceux qu'on veut bien lâcher ?
00:23:58 C'est ça exactement.
00:23:59 Léa Landman.
00:24:00 Personne ne le sait de toute façon, mais ma réflexion là-dessus,
00:24:04 c'est plutôt, il y a eu beaucoup de critiques au moment de la libération de Gilad Chalit.
00:24:09 En disant on a libéré 1000, je ne sais plus, c'était 1200, 1300 terroristes.
00:24:15 Vous vous rappelez du chiffre, probablement.
00:24:19 En Israël, il y a une telle fracture,
00:24:22 et une telle fracture le 7 octobre, qui a commencé avant, mais le 7 octobre,
00:24:26 les Israéliens savent que même quand le gouvernement ne fonctionne pas,
00:24:30 même quand on est au bord de la guerre civile,
00:24:32 même quand ils sont malmenés, tout ce que vous voulez,
00:24:36 ils savent que l'armée est là.
00:24:39 Ça n'a pas été le cas.
00:24:41 La pression que mettent les familles,
00:24:42 et je pense heureusement qu'elles ont mis cette pression,
00:24:46 et heureusement que la communauté internationale a compris que les otages allaient être la monnaie d'échange,
00:24:50 parce qu'Israël vit sur la valeur qu'elle donne toujours à une vie.
00:24:57 Et je pense que la symbolique des otages est suffisamment importante
00:25:01 pour faire une pause, une seconde, ça ne va pas...
00:25:05 L'Israélien ne va pas revenir en arrière sur les démantèlements du Hamas.
00:25:08 Donc, otage, vous l'avez dit, otage, otage, otage, je le répète,
00:25:10 personne ne sait dans quelle espèce.
00:25:12 La situation militaire, on y reviendra à 23h43,
00:25:16 jour de guerre, et c'est vrai que nous avons le sentiment que cela fait une éternité
00:25:19 que ce massacre a eu lieu, et même certains, on a le sentiment, l'ont oublié.
00:25:24 Nous, on ne l'a pas oublié, on entendra le témoignage d'un rescapé saisissant à 23h.
00:25:29 Mais on a perdu un petit peu de temps, il est 22h32, pardonnez-moi Elisa,
00:25:34 je suis un peu en retard pour le journal tout de suite.
00:25:37 Nous en parlions Elisa, Benyamin Netanyahou exclut donc toute négociation
00:25:45 avec le Hamas concernant la question des otages.
00:25:47 Nous ne négocierons pas, a déclaré le Premier ministre tout à l'heure,
00:25:50 lors d'une conférence de presse qui s'est terminée aux alentours de 20h,
00:25:53 avec notamment à ses côtés le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant.
00:25:58 Ce dernier a d'ailleurs précisé que les troupes israéliennes sont prêtes à intervenir
00:26:01 dans le reste de la bande de Gaza, et notamment au sud.
00:26:04 On va écouter le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou,
00:26:07 qui parle du champ d'action justement de l'armée israélienne.
00:26:11 L'armée israélienne aura une liberté d'action absolue dans la bande de Gaza
00:26:17 contre toute menace.
00:26:18 C'est la seule façon de garantir le désarmement de Gaza.
00:26:22 Citoyens d'Israël, nous persévérons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire.
00:26:26 Nous vaincrons le Hamas, nous ramènerons nos captifs,
00:26:29 nous rétablirons la sécurité, tant au sud qu'au nord.
00:26:34 Les proches des familles des otages israéliens détenus à Gaza sont arrivés à Jérusalem.
00:26:39 Après plusieurs jours de marche et 63 kilomètres parcourus au total,
00:26:43 des familles d'otages mobilisées pour maintenir la pression sur le gouvernement israélien,
00:26:47 toujours afin d'obtenir évidemment la libération de leurs proches.
00:26:50 Six semaines après l'attaque meurtrière du Hamas,
00:26:53 "ramenez-les à la maison maintenant" clamaient-ils.
00:26:56 Comme depuis plusieurs semaines, ils ont été appelés à se rassembler devant le bureau
00:27:00 du Premier ministre Benyamin Netanyahou.
00:27:02 On écoute certaines familles qui ont justement fait cette marche.
00:27:06 C'est très très important.
00:27:09 Nous sommes là pour dire au gouvernement qu'ils doivent nous parler,
00:27:12 ils doivent parler aux familles.
00:27:14 C'est impensable qu'il y ait 240 otages et que le gouvernement,
00:27:20 notre gouvernement, ne parle pas aux familles,
00:27:23 ne leur dise pas ce qu'il se passe.
00:27:27 J'ai toujours de l'espoir, mais chaque jour qu'ils passent là-bas
00:27:30 est un danger pour eux, pour leur vie et pour leur âme.
00:27:34 Nous avons vraiment vraiment besoin qu'ils rentrent maintenant.
00:27:40 Je suis heureuse que tout Israël soit avec nous.
00:27:44 Tous les citoyens d'Israël sont derrière nous, avec nous.
00:27:48 C'est une première et c'est ce qui comptera à la fin.
00:27:53 Et sur le terrain à présent, des centaines de personnes
00:27:55 évacuées de l'hôpital Al-Shifa de Gaza.
00:27:58 Elisa.
00:27:59 Oui, pour rappel, il s'agit du plus grand hôpital de la bande de Gaza,
00:28:02 où sont assez, selon l'ONU, au moins 2300 malades, médecins ou encore déplacés,
00:28:07 pris au piège par la guerre entre le Hamas et Israël.
00:28:10 Toutes ces personnes déplacées, personnel médical et patients,
00:28:12 ont pris la direction de la route Salah al-Din, qui mène vers le sud.
00:28:16 120 patients incapables de se déplacer, dont des bébés prématurés
00:28:19 étaient encore présents dans l'établissement en fin de matinée.
00:28:22 Et puis en France aujourd'hui, nouvelle manifestation pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza,
00:28:26 comme toutes les semaines.
00:28:28 Il y en avait dans 83 villes de France.
00:28:29 La principale, elle était à Paris, à l'initiative du collectif national
00:28:33 pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.
00:28:36 Elle a débuté à 15h cette marche, avec dans ses rangs des milliers de participants
00:28:40 qui se sont élancés sous la pluie, vous le voyez, de la place de la République.
00:28:44 Et là, parmi les banderoles dans le cortège, on pouvait notamment lire
00:28:46 "Halt au massacre à Gaza et en Cisjordanie, cessez-le-feu immédiat".
00:28:51 Et autre rassemblement, c'était ce matin,
00:28:54 rassemblement de manifestants de rescapés de la Shoah.
00:28:57 Il a eu lieu devant le mémorial de la Shoah.
00:29:00 Des membres de l'Hachomer Adzaïr, un mouvement de jeunesse
00:29:03 ancré depuis des années dans le paysage associatif juif,
00:29:06 ainsi que des rescapés de la Shoah qui se sont postés
00:29:09 devant le mémorial à Paris, dans le 4e arrondissement.
00:29:12 Leur message était clair, nous ne laisserons pas l'histoire se répéter ni bégayer.
00:29:17 On va écouter d'ailleurs Serge Klarsfeld, président de l'association
00:29:20 Fils et Filles de Déportés Juifs de France.
00:29:23 On voit une coalition d'États qui refusent à Israël le droit de se défendre.
00:29:31 De même que, comment dire, au moment de la Shoah,
00:29:35 pas un seul juif n'était armé pour se défendre.
00:29:38 Aujourd'hui, les Juifs sont armés pour se défendre,
00:29:41 mais cela choque tout le monde qu'Israël puisse se défendre.
00:29:45 Et donc, nous espérons que, bon, nous souhaitons que
00:29:52 cet état d'esprit change, mais on en doute.
00:29:56 Et donc, la seule façon pour les Juifs de résister,
00:30:01 c'est d'être unis et d'être forts et d'être vigilants.
00:30:04 Cette parole de Serge Klarsfeld, nous y reviendrons avec vous tout à l'heure.
00:30:08 Gérald Darmanin, lui, en déplacement dans les communes sinistrées du Pas-de-Calais,
00:30:11 aujourd'hui, notamment dans la commune d'Audruyc.
00:30:14 Le ministre de l'Intérieur qui a promis qu'une enveloppe spécifique
00:30:17 serait allouée aux communes du Pas-de-Calais,
00:30:19 ainsi que du nord, touchées par les inondations.
00:30:22 Ce nouveau fonds devrait être dégagé dès la semaine prochaine par le gouvernement.
00:30:26 Un soutien financier, mais Gérald Darmanin a aussi insisté sur la dimension morale
00:30:31 qu'il fallait prendre en compte pour tous les sinistrés.
00:30:34 On écoute le ministre de l'Intérieur.
00:30:36 Il y a toujours de l'appréhension.
00:30:37 Je constate que les services de l'État, les communes et les assurances
00:30:41 arrivent toujours à bien travailler ensemble.
00:30:42 Il faut juste faire connaître ces dispositifs.
00:30:45 Puis il y a aussi un soutien psychologique à avoir,
00:30:46 parce que quand vous avez de l'eau qui est arrivée très vite chez vous
00:30:49 et qui vient emporter vos affaires familiales et vos enfants qui ont peur dès qu'il pleut,
00:30:53 il y a aussi à travailler, évidemment, pour que la vie reprenne normalement.
00:30:57 Donc il y a une somme d'appréhension.
00:31:00 Il y a aussi la démonstration que l'État va vite.
00:31:02 Je rappelle que c'est la quatrième visite ministérielle à un président de la République
00:31:05 et le premier ministre une semaine dans le Pas-de-Calais.
00:31:07 Donc la prise en conscience que, et ça a été salué par tous les acteurs,
00:31:10 je crois que l'État est au rendez-vous.
00:31:13 Merci beaucoup, Elisa.
00:31:14 23h, nouveau journal avec vous.
00:31:17 Je vous propose que nous nous intéressions à présent aux conséquences
00:31:20 du conflit israélo-palestinien ici en France, dans les facultés plus précisément,
00:31:25 puisque depuis le 7 octobre, les messages pro-palestinien, pro-Hamas même,
00:31:30 eh bien fleurissent dans certaines universités.
00:31:32 On va peut-être pouvoir voir ces images que nos équipes ont filmées cet après-midi.
00:31:37 Vous les voyez à l'université de Nanterre.
00:31:40 Donc très clairement, des appels aux manifestations pro-palestiniennes.
00:31:47 D'autres images, des photographies prises notamment à l'université de Lyon.
00:31:53 On va peut-être pouvoir les voir également.
00:31:55 Soutien à la lutte armée palestinienne.
00:31:57 C'est ce qu'on pouvait voir à Lyon cette fois.
00:31:59 Alors, les étudiants aujourd'hui, eh bien, ont peur.
00:32:02 Ont peur de se rendre dans les facultés pour étudier.
00:32:05 L'un d'entre eux a accepté de témoigner, mais de manière anonyme,
00:32:09 puisqu'il avait peur, on peut le comprendre.
00:32:12 Nous l'appellerons Thomas.
00:32:13 Et écoutez son témoignage.
00:32:14 On en parle ensuite.
00:32:16 Il y a beaucoup de taques pro-palestiniens avant, déjà.
00:32:20 Et là, spécifiquement, depuis le 7 octobre, là, ça se multiplie.
00:32:23 Mais là, en plus de ces taques, moi, j'ai vu des croix gammées sur les tables.
00:32:27 C'est paradoxal quand même pour une fac d'extrême gauche.
00:32:32 J'ai vu des taques avec "mort au juif" dessus.
00:32:36 Voilà le genre de choses que je vois.
00:32:41 Voilà, c'est pesant, c'est dur de devoir baisser la tête et de rien dire.
00:32:46 Depuis le 7 octobre, il y a beaucoup d'étudiants qui viennent faire des allocutions
00:32:55 dans les amphithéâtres pour dire à quel point Israël est un état terroriste,
00:32:58 Israël fait un génocide, Israël fait des massacres,
00:33:03 et que le Hamas a raison.
00:33:07 Alors Eliott Mamann, ces intimidations, ces tags pro-Hamas dans les facultés françaises,
00:33:12 et bien finalement, ça ne date pas d'hier, puisque dès le 9 octobre,
00:33:15 on va voir ce que disait Sylvie Retailleau, la ministre de l'Enseignement supérieur.
00:33:19 Nous avons parfois assisté ces dernières heures à des actions
00:33:21 et des propos d'une particulière indécence.
00:33:23 L'apologie du terrorisme, l'incitation à la haine ou à la violence
00:33:25 doivent être sanctionnées.
00:33:26 C'était le 9 octobre.
00:33:28 Sylvie Retailleau qui avait d'ailleurs écrit au président d'université,
00:33:33 visiblement, aujourd'hui, rien n'a changé.
00:33:36 Cette jeunesse d'extrême gauche, elle agit en toute impunité dans les facultés françaises.
00:33:41 Comment vous l'expliquez ?
00:33:42 Puisque si ça avait été un groupuscule d'ultra droite,
00:33:45 on imagine qu'en quelques heures, le problème aurait été réglé.
00:33:48 Et là, ce n'est pas le cas.
00:33:49 La dissolution était immédiate.
00:33:51 Le tweet de Sylvie Retailleau est assez émusant finalement
00:33:53 parce que, comme vous le disiez, ces militants-là agissent en toute impunité.
00:33:58 La grande enquête de sa prédécesseur, Frédéric Vidal, sur l'islamo-gauchisme
00:34:02 n'a donné lieu à absolument aucune conséquence concrète.
00:34:05 Et ce qui est extrêmement dérangeant, en fait,
00:34:07 c'est que c'est le caractère idéologique beaucoup plus large
00:34:10 qui entoure ces événements dans les universités.
00:34:16 Parce que, d'une certaine manière, ces militants-là
00:34:18 n'acceptent pas qu'ils ont un parti pris idéologique.
00:34:21 C'est le propre, aujourd'hui, du débat.
00:34:24 C'est de considérer que la contradiction est une offense.
00:34:27 D'ailleurs, Eugénie Bastie vient de sortir un livre intitulé
00:34:29 "La dictature du ressenti".
00:34:32 Et précisément, permettre à une véritable conversation
00:34:39 d'avoir lieu sur ce sujet-là est aujourd'hui impensable dans le milieu académique.
00:34:43 Et ce qui est d'autant plus problématique,
00:34:45 c'est que je ne suis pas certain que ces étudiants soient toujours
00:34:49 recadrés par leurs enseignants, qui pour certains ont tout de même
00:34:52 également une approche ultra matérialiste des relations internationales,
00:34:55 qui considèrent qu'à partir du moment où, de toute façon,
00:34:57 Israël, ayant une supériorité de la force à la fois économique et physique,
00:35:03 les Palestiniens ne peuvent pas être condamnés pour quoi que ce soit.
00:35:07 Et je pense qu'il y a un véritable sujet.
00:35:09 Finalement, d'une certaine manière, le conflit israélo-palestinien
00:35:11 matérialise ce problème-là, mais il est beaucoup plus prégnant
00:35:14 et il préexiste dans le milieu académique aujourd'hui en France.
00:35:17 Ça change de la nouvelle qu'effectivement les présidents d'universités,
00:35:21 l'être ou pas de Sylvie Retailleau, sont maîtres chez eux.
00:35:24 Et on peut imaginer aussi qu'ils laissent faire cette...
00:35:28 Malheureusement, il y a certaines universités où il y a une vraie tradition totalitaire.
00:35:32 Nanterre, ceux qui sont de ma génération, se rappellent que
00:35:36 quand on voulait distribuer des tracts pour dénoncer le communisme à l'est de l'Europe,
00:35:40 c'est-à-dire la privation de liberté, c'était impossible
00:35:44 parce que les ministres d'extrême-gauche débarquaient tout de suite.
00:35:47 Donc cette tradition perdure et ils changent de sujet,
00:35:50 ils changent pas de méthode, ils changent pas leurs fondamentaux.
00:35:55 Dans ces expressions, à aucun moment je ne les vois
00:35:59 demander la libération des otages innocents.
00:36:02 À aucun moment.
00:36:05 On a vu Sylvia Nagasinski à Bordeaux qui se faisait interdire de parole
00:36:10 et il serait peut-être temps que nos autorités politiques
00:36:14 qui sont à la tête de l'éducation nationale réagissent.
00:36:17 L'autonomie des directions des universités, c'est bien,
00:36:21 mais il me semble que dans la Constitution, on a un certain nombre de droits.
00:36:24 Le droit à la liberté d'expression, mais dans la liberté d'expression,
00:36:28 on n'a pas le droit de soutenir des mouvements terroristes, à mon sens.
00:36:31 Et donc à un moment donné, le bâton doit tomber.
00:36:34 Parce que ce qui se passe est inacceptable.
00:36:36 Que des citoyens français ou des étrangers,
00:36:40 en raison de leur religion ou de leurs origines,
00:36:43 soient obligés de se cacher pour aller dans les facultés françaises,
00:36:46 c'est tolérable aujourd'hui et mal tolérable.
00:36:48 C'est absolument incroyable.
00:36:50 Et à l'endemain, qu'on ait peur d'aller étudier aujourd'hui en France.
00:36:54 Alors déjà, ce phénomène, il existe aux Etats-Unis depuis très longtemps.
00:36:56 Donc en fait, on a importé un peu le même modèle.
00:37:00 D'accord, c'est pas nouveau.
00:37:01 Et puis surtout, c'est vraiment pas nouveau.
00:37:03 Il y a quelques années, il y a eu ce dossier sur la fac de médecine de Saint-Denis
00:37:06 où une étudiante juive a été harcelée parce qu'elle était juive.
00:37:12 Et la présidente de la fac, très gentille par ailleurs,
00:37:15 lui dit "je ne peux rien faire, je vous conseille d'aller continuer vos études à Paris".
00:37:21 Et à ce moment-là, il n'y a pas eu de limite de mise.
00:37:24 Donc en fait, si à chaque fois on nettoie, on met sous le tapis ce genre d'histoire,
00:37:28 évidemment que dans un environnement comme ça, tout sort.
00:37:33 Après, moi je suis un peu plus modérée sur l'autonomie des universités.
00:37:36 Je pense que l'autonomie des universités, c'est critique et primordial.
00:37:40 Et je pense qu'il faut juste faire confiance aux présidents d'universités
00:37:45 pour agir comme il faut, mais remettre ça en disant "bon, ça va passer dans trois semaines,
00:37:49 dans six mois quand la guerre sera terminée",
00:37:52 on aura juste déplacé le problème, on l'aura sûrement pas réglé.
00:37:55 Mais oui, mais là, ça fait depuis le 9 octobre.
00:37:57 Moi, c'est ça qui m'attrapait.
00:37:57 Mais même avant, en fait.
00:37:59 Mais même avant, vous me liez.
00:38:00 Je pense malheureusement que c'est un diagnostic erroné.
00:38:04 Ce n'est pas un problème palestinien, etc.
00:38:07 C'est un problème d'antisémitisme structurel, et notamment dans l'extrême gauche,
00:38:13 on oublie quand même l'idéologie de l'extrême gauche proudhonienne,
00:38:19 qui était quand même très antisémite.
00:38:21 Ce qu'on appelle le nouvel antisémitisme aujourd'hui, c'est l'islamisme.
00:38:24 Mais ce qu'on a appelé le nouvel antisémitisme, c'était l'antisémitisme proudhonien,
00:38:29 c'est-à-dire non pas le juif qui a tué Jésus,
00:38:34 mais le juif qui est le chef de file de la finance internationale,
00:38:40 qui manipule le capital, etc.
00:38:43 Et donc, l'extrême gauche a toujours eu cette fibre antisémite dans ce sens-là.
00:38:51 Aujourd'hui, ce qui se passe, c'est que sous prétexte,
00:38:54 alors chaque fois, c'est un prétexte différent,
00:38:56 mais sous prétexte de conflits proche-orient, cet antisémitisme ressort.
00:39:02 Et je pense qu'aujourd'hui, il faut profiter de cette situation.
00:39:05 Et j'appelle le gouvernement à le faire,
00:39:07 à mettre en place un comité interministériel
00:39:11 pour régler définitivement la situation de précarité,
00:39:17 et je dis bien précarité, de la communauté juive de France.
00:39:21 Il n'est pas possible et tolérable que depuis plus de 20 ans,
00:39:27 les juifs vont à leur synagogue sous la protection de la police.
00:39:30 Il n'est pas possible que tous les lieux communautaires,
00:39:34 comme on dit, soient sous la protection de la police.
00:39:36 Ça, ça n'arrivait que dans les pays arabes,
00:39:40 lorsque les gouvernements protégeaient leurs dix mille juifs.
00:39:44 Ce n'est pas possible de continuer comme ça,
00:39:46 parce qu'on ne peut pas vivre éternellement comme ça.
00:39:48 Moi, j'ai vécu une période de ma vie
00:39:50 où j'étais sous la protection policière.
00:39:54 Je peux vous dire que ce n'est pas facile.
00:39:56 Est-ce qu'une fois pour toutes,
00:39:58 on va mettre la vérité sur le tapis
00:40:01 et dire qu'il y a un antisémitisme structurel
00:40:05 qui vient en grande partie des populations immigrées ?
00:40:11 Là, le 7 octobre, les gens de l'MP12A sautaient de joie.
00:40:17 Il suffit de revoir les films.
00:40:18 Ils criaient, ils disaient "yes" dans les rues.
00:40:21 Donc, cette population qu'on importe en France,
00:40:25 qui sont immigrées, avant de les faire entrer,
00:40:29 on devait faire un test sur l'antisémitisme.
00:40:32 On n'a pas besoin d'importer en France
00:40:35 du personnel antisémite qui a été biberonné
00:40:39 à l'antisémitisme dans les pays d'origine,
00:40:41 comme l'avait dit d'ailleurs Ben Soussan.
00:40:44 Et ensuite, on a subi les conséquences.
00:40:47 Ce n'est pas possible.
00:40:48 Donc, si le gouvernement veut vraiment lutter
00:40:51 contre l'antisémitisme, ce n'est certainement pas
00:40:53 avec des mots, ce n'est certainement pas
00:40:55 avec de belles phrases, avec cette phrase
00:40:57 qui revient en leitmotiv, "attaquer des Juifs,
00:41:01 c'est attaquer la République".
00:41:02 D'ailleurs, moi, je n'ai jamais compris
00:41:04 pourquoi on parle toujours de République
00:41:05 et non pas de la nation ou de la démocratie.
00:41:07 La République, c'est un régime.
00:41:09 On peut être une monarchie et défendre des valeurs
00:41:12 aussi valeureuses que celles que l'on dévise.
00:41:15 Donc, il est important que ce problème
00:41:18 soit pris à bras le corps et soit réglé une fois pour toutes.
00:41:22 Alors, l'appel est lancé ce soir par Richard Habitbol
00:41:24 et Eliott Mamann pour revenir sur la situation
00:41:26 dans les universités.
00:41:29 Richard rappelait effectivement l'aspect historique.
00:41:32 Il y a aussi l'idéologie woke avec le renversement
00:41:35 des valeurs qui vient se mêler également à tout cela.
00:41:38 Absolument. Et le problème, c'est que naturellement,
00:41:40 les universités se donnent toujours à voir
00:41:42 comme l'incarnation même de l'objectivité.
00:41:44 Donc, n'admettrons jamais que c'est parce qu'il y a
00:41:45 un désaccord idéologique que certains propos
00:41:48 ou certaines conférences ne peuvent plus avoir lieu.
00:41:50 Et Joseph Tovenel rappelait tout à l'heure l'annulation
00:41:52 de la conférence de Sijana Gazinsky.
00:41:55 L'université en question n'avait pas dit que c'était en raison
00:41:57 d'un désaccord qu'il fallait que la conférence soit annulée,
00:42:00 mais parce qu'elle n'était pas en mesure d'assurer sa sécurité.
00:42:03 Et ça, c'est vraiment le symbole, c'est la quintessence de la lâcheté.
00:42:06 Et c'est de plus en plus fréquent.
00:42:07 C'était arrivé pour ne citer qu'eux aussi à Charles Consigny,
00:42:09 à Geoffroy Lejeune.
00:42:10 Leur conférence avait été annulée pour ce même motif,
00:42:13 alors que naturellement, le problème était ailleurs.
00:42:15 Et mon voisin rappelait à l'instant qu'il était important
00:42:19 d'avoir une forme de réveil, peut-être même à un niveau supérieur,
00:42:23 pour réussir à combattre ce genre d'idéologie-là.
00:42:25 Il est vrai qu'il me semble absolument impensable
00:42:29 de laisser des étudiants imposer un tel consensus mou.
00:42:33 Vous savez, Philippe Muray disait deux choses.
00:42:35 Il disait d'abord que la jeunesse était un naufrage.
00:42:37 Il disait également qu'il y avait des situations en Occident
00:42:41 de plus en plus prégnantes de consensus mou.
00:42:43 C'est-à-dire un consensus que l'on ne peut pas ébranler
00:42:45 sans que l'on nous donne l'impression de remettre en cause
00:42:47 le genre humain tout entier.
00:42:48 C'est un peu ce qui est en train de se passer à l'université.
00:42:51 - Oui, si je peux rajouter quelque chose.
00:42:54 Ce qui vient d'arriver à Tapiro, c'est exactement ça.
00:42:57 - On va en parler tout à l'heure, effectivement.
00:42:59 Le publicitaire, le publicitaire Franck Tapiro.
00:43:01 - Ce qui est beaucoup plus grave, c'est qu'il y a quelques années de ça,
00:43:05 on a fait condamner une université parce que le professeur,
00:43:11 c'était un examen de médecine, une université de médecine.
00:43:17 Et la question de l'examen était,
00:43:21 vous avez des Israéliens qui tuent des Palestiniens
00:43:26 dans une situation de sanitaire très...
00:43:32 Comment vous y prenez ? Enfin, quelque chose comme ça.
00:43:34 - C'est une question posée aux étudiants ?
00:43:36 - Par l'équipe professionnelle.
00:43:42 - En écriture inclusive.
00:43:43 - On les a condamnés, rassurez-vous, on les a fait condamner.
00:43:46 - En écriture inclusive, rajoutez-le madame.
00:43:48 - Ça prouve aussi qu'il y a un problème dans le corps enseignant.
00:43:52 Il n'y a pas que des étudiants.
00:43:54 Il y a aussi un problème dans le corps enseignant.
00:43:56 - Léa Landman.
00:43:57 - Alors je voudrais, je sais qu'on parle de la France,
00:43:59 mais je crois vraiment qu'on est face à un sujet beaucoup plus important
00:44:03 que juste les semaines qui viennent de passer
00:44:07 ou juste les universités françaises.
00:44:11 Il y a quelques années, il y a eu aussi un sondage
00:44:14 sur les jeunes républicains et démocrates.
00:44:18 D'accord, alors évidemment, plus on est jeune, plus on est démocrate.
00:44:21 Mais l'intégration du, on va dire wauquisme,
00:44:24 mais c'est aussi, on dit wauquisme pour dire...
00:44:28 Parce que tout le monde sait de quoi on parle.
00:44:29 L'intégration du wauquisme chez les jeunes démocrates,
00:44:32 en fait, impacte beaucoup plus que juste la politique américaine.
00:44:36 De la même façon, je pense qu'on est en train de voir ça en France, en fait.
00:44:39 Donc de dire c'est qu'une partie de la société ou c'est que non,
00:44:43 je crois que c'est beaucoup plus large
00:44:44 et je crois qu'on est face à une vague qui va en s'empirant.
00:44:48 C'est à dire que d'un côté, ce sont des jeunes, vous disiez ça, Elliot,
00:44:53 d'un côté, on pense qu'on est très libéral, très ouvert
00:44:56 puisque on est woke et on est jeune.
00:44:58 Et d'un autre côté, on n'est pas capable d'entendre une parole
00:45:01 qui ne va pas exactement dans la direction qu'on veut,
00:45:04 en laquelle on croit.
00:45:06 Et c'est d'ailleurs ce qui arrive au publicitaire Franck Tapiero.
00:45:09 Je vous entendrai sur cette question dans un instant
00:45:13 puisqu'il a été annulé une conférence qu'il devait donner.
00:45:16 Alors, est-ce que c'est le début de la soumission ?
00:45:18 Effectivement, on va en parler dans cette émission.
00:45:21 On reviendra évidemment sur la situation au Proche-Orient.
00:45:24 Restez avec nous sur CNews.
00:45:26 A tout de suite.
00:45:28 Ce qui est très bizarre, c'est que...
00:45:30 De retour sur le plateau de Soir Info Weekend,
00:45:34 il est presque 23h, 22h58,
00:45:38 précisément pour vous accompagner jusqu'à minuit
00:45:40 autour de ce plateau, Elisa Lukavski, Léa Landman,
00:45:43 Joseph Touvenel, Elliot Mamann et Richard Habitbol.
00:45:48 Dans un instant, nous allons revenir sur la situation au Proche-Orient,
00:45:51 plus précisément à la frontière avec le Liban,
00:45:55 où le conflit semble se durcir.
00:45:57 Là aussi, alors, est-ce qu'on peut parler d'une régionalisation
00:46:00 de ce conflit entre Israël et le Hamas ?
00:46:03 L'avis de nos invités dans un instant, mais tout de suite,
00:46:06 il est presque 23h, le journal avec vous, Elisa Lukavski.
00:46:10 Et nous démarrons donc avec cette prise de parole
00:46:17 de Benjamin Netanyahou ce soir, Elisa.
00:46:20 Oui, le Premier ministre israélien qui exclut toute négociation
00:46:23 avec le Hamas concernant la question des otages.
00:46:26 Nous ne négocierons pas, a-t-il déclaré tout à l'heure
00:46:29 lors d'une conférence de presse qui s'est achevée aux alentours de 20h,
00:46:32 avec notamment le ministre de la Défense à ses côtés, Yoav Galant,
00:46:35 ce dernier qui a d'ailleurs précisé que les troupes israéliennes
00:46:38 étaient prêtes à intervenir dans le reste de la bande de Gaza
00:46:40 et notamment au sud.
00:46:42 On va écouter le Premier ministre Benjamin Netanyahou
00:46:45 qui s'est exprimé, écoutez-le, il parle de l'aide humanitaire
00:46:48 et notamment des soutiens d'Israël, c'est intéressant.
00:46:56 La question de l'aide humanitaire.
00:46:58 Tout d'abord, Israël respecte les règles de la guerre.
00:47:01 C'est ainsi que fonctionne notre armée, la plus morale du monde.
00:47:04 L'aide humanitaire est également vitale pour assurer
00:47:10 un soutien international continu.
00:47:12 Sans aide humanitaire, même nos amis les plus proches
00:47:17 auraient du mal à nous soutenir à long terme
00:47:19 et il nous serait difficile de mener cette guerre à son terme.
00:47:23 L'offensive se poursuit sur le terrain avec des combats
00:47:26 dans la zone de Jabalia, ville à l'extrémité nord
00:47:29 de la bande de Gaza. C'est bien cela, Elisa ?
00:47:31 Oui, des combats meurtriers puisque selon le Hamas,
00:47:34 deux frappes de l'armée israélienne auraient fait plus de 80 morts
00:47:37 touchant un camp de réfugiés.
00:47:39 Selon l'armée israélienne, la zone abrite le commandement
00:47:42 et le contrôle de la brigade du nord de Gaza,
00:47:45 du mouvement islamiste, ainsi que l'un des bastions terroristes
00:47:48 les plus significatifs au sein duquel évoluent
00:47:51 quatre bataillons du Hamas.
00:47:52 Et pendant ce temps-là, les manifestations pro-palestiniennes
00:47:55 se sont poursuivies aujourd'hui un peu partout dans le monde.
00:47:58 Oui, comme depuis plusieurs semaines.
00:48:00 Déjà, des milliers de personnes ont à nouveau manifesté au Royaume-Uni
00:48:03 pour soutenir les Palestiniens et demander un cessez-le-feu à Gaza.
00:48:07 À Londres, plus qu'un grand cortège comme les cinq samedis précédents,
00:48:10 de nombreux rassemblements ont eu lieu un peu partout à travers la ville.
00:48:14 Même chose à Berlin, où ils étaient également plusieurs milliers
00:48:17 à demander l'arrêt des combats à Gaza et puis mobilisation aussi en Iran,
00:48:21 où des milliers de personnes ont manifesté à travers le pays
00:48:23 contre les bombardements menés par Israël dans la bande de Gaza.
00:48:28 Dans l'actualité également ce soir, l'affaire des tags antisémites à Strasbourg,
00:48:31 eh bien le coupable a été condamné.
00:48:34 18 mois de prison ferme pour l'homme de 62 ans qui avait écrit
00:48:38 plusieurs tags antisémites à Strasbourg, notamment sur des rames de tramway.
00:48:42 L'homme qui a été jugé hier en correctionnel pour incitation à la haine raciale
00:48:46 et apologie du terrorisme.
00:48:48 Il a également été condamné à 1500 euros d'amende et 5 ans de suivi socio-judici.
00:48:53 18 mois de prison ferme.
00:48:55 Donc la justice affiche sa fermeté en tout cas à Strasbourg.
00:48:57 On va en parler avec vous dans un instant.
00:49:00 Mais avant, l'actualité également marquée par cette affaire avec le sénateur Joël Guerriot,
00:49:04 suspendu coup sur coup par son parti et aussi par son groupe.
00:49:08 Oui, Joël Guerriot qui a été mis en examen car soupçonné d'avoir drogué
00:49:12 la députée Sandrine Jossot à son insu cette semaine,
00:49:15 alors qu'elle prenait un verre chez lui. Réunis dans la matinée,
00:49:19 les membres du bureau politique d'Horizon, le parti d'Edouard Philippe,
00:49:22 se sont rapidement mis d'accord à l'unanimité pour suspendre immédiatement le sénateur.
00:49:28 En début d'après-midi, le groupe des indépendants au Sénat,
00:49:31 où siège l'élu de Loire-Atlantique, a à son tour annoncé sa suspension.
00:49:35 Beaucoup de Français choqués d'ailleurs par cette affaire.
00:49:37 Je vous interrogerai dans un instant pour avoir votre ressenti,
00:49:40 notamment sur la question du comportement des politiques également dans leur vie privée.
00:49:48 Mais avant cette affaire sordide dans le doux.
00:49:51 Oui, trois frères sont suspectés de pédophilie âgés de 70, 75 et 77 ans
00:49:56 et sont mis en cause pour des faits de viol et d'agression sexuelle
00:50:00 sur des enfants qui peuvent remonter ces faits jusque dans les années 80.
00:50:04 L'un de ces trois hommes a été condamné à de la prison ferme en 2021
00:50:07 pour des faits non prescrits. Ces trois hommes ont des épouses
00:50:11 qui étaient assistantes maternelles et qui gardaient donc un des enfants à leur domicile.
00:50:15 Les explications de Justine Cerquera.
00:50:18 Combien de personnes ont pu être agressées sexuellement
00:50:23 par ces trois frères, aujourd'hui septuagénaires ?
00:50:26 Pour le savoir, le parquet de Besançon lance un appel à témoins.
00:50:30 Objectif, retrouver d'éventuelles victimes qui, enfants,
00:50:33 auraient été gardées par les épouses de ces trois hommes.
00:50:36 Le point commun de cette affaire porte sur une fratrie de trois frères
00:50:39 poursuivis pour des abus sexuels commis de manière sérielle depuis les années 1970
00:50:44 et dont les épouses étaient assistantes maternelles et familles d'accueil
00:50:47 dans des communes autour de Besançon.
00:50:49 L'affaire éclate en mars 2021.
00:50:52 Le frère Cadet est condamné à cinq ans de prison pour des abus sexuels commis sur six femmes.
00:50:57 Plus jeunes, elles avaient été gardées par son épouse entre 2004 et 2020.
00:51:02 Le frère aîné, lui âgé de 78 ans, a fait l'objet de huit plaintes pour violences sexuelles.
00:51:07 Il a tenté de mettre fin à ces jours avant de tout avouer.
00:51:10 Il n'aura finalement pas été condamné, les faits étant prescrits.
00:51:13 Cette semaine, c'est le Benjamin de la fratrie, âgé de 70 ans,
00:51:17 qui a été mis en examen pour agression sexuelle.
00:51:20 Il est soupçonné de s'en être pris à une enfant placée chez lui en famille d'accueil.
00:51:25 Effectivement, affaire épouvantable et complètement sordide.
00:51:27 Merci Elisa, on refait un point sur l'actualité à 23h30.
00:51:30 Vous parliez de cette affaire du sénateur de Loire-Atlantique,
00:51:34 soupçonné d'avoir drogué une députée, suspendue aujourd'hui,
00:51:37 vous nous le rappeliez à l'instant, par son parti Horizon.
00:51:39 Il a été mis en examen, placé sous contrôle judiciaire hier.
00:51:44 Alors, il est présumé innocent.
00:51:46 Effectivement, une enquête est en cours.
00:51:48 Joseph Touvenel, cette affaire en rappelle une autre,
00:51:50 celle mettant en cause un proche d'Emmanuel Macron.
00:51:53 C'était le directeur de l'Institut Montaigne, on se souvient.
00:51:55 C'était Laurent Bergogne, condamné à 12 mois de prison avec sursis le 8 décembre 2022,
00:52:00 pour avoir drogué une collaboratrice.
00:52:02 Une affaire similaire à celle du sénateur.
00:52:04 En tout cas, ça fait beaucoup réagir les Français.
00:52:07 C'est choquant, ils ne comprennent pas.
00:52:10 Ce type d'affaires, ça interroge tout de même sur l'exemplarité
00:52:14 des hommes politiques aujourd'hui et même dans leur vie privée.
00:52:18 C'est à la fois l'exemplarité, mais en fait,
00:52:21 on ne réussit pas en politique sans avoir le goût du pouvoir.
00:52:25 Le goût du pouvoir, c'est souvent le goût de la domination.
00:52:29 Et donc l'un peut entraîner l'autre, alors l'un n'entraîne pas forcément l'autre.
00:52:32 Heureusement, on peut avoir un goût du pouvoir, qu'on s'est modéré, qu'on s'est...
00:52:37 Mais on voit très bien les dérives et c'est aussi les dérives d'une société.
00:52:41 Quand je vois les évolutions sociétales
00:52:45 entre les années 60, 70, 80, 90, etc., il ne faut pas s'étonner.
00:52:51 Il ne faut pas s'étonner qu'un certain nombre de gens qui nous disent
00:52:54 "on a le droit de tout faire parce qu'on le veut",
00:52:57 eh bien ils le font parce qu'ils le veulent.
00:52:59 Enfin, comment se fait-il que, regardez la GPA, qu'est-ce qu'on nous dit ?
00:53:05 On nous dit "je veux, j'ai le pouvoir de l'argent, je prends".
00:53:09 Eh bien là, il veut, il a le pouvoir de la politique, il prend.
00:53:14 Peut-être qu'il faut revenir à des choses un peu plus saines
00:53:16 dans notre vie politique et dans notre vie de tous les jours,
00:53:19 en disant que oui, il doit y avoir de la morale.
00:53:21 Alors les paires, la morale, j'en veux pas, parce que là aussi, ça devient dangereux,
00:53:24 mais on n'est plus à cette époque-là quand même.
00:53:26 Il faut peut-être revenir à des choses plus saines, plus claires,
00:53:30 notamment dans les lieux de pouvoir.
00:53:32 - Léa Landman, c'est vrai qu'un sénateur de 66 ans,
00:53:37 présumé, innocent, on le rappelle, il ne faut pas aller trop vite,
00:53:40 mais ça choque, ça ne va pas.
00:53:42 Il y a un paradoxe qui ne colle pas, ou en tout cas dans la perception des Français.
00:53:47 - On ne va pas aller trop vite, mais encore une fois,
00:53:49 c'est peut-être les méthodes qui changent maintenant.
00:53:52 Mais revenir à où ?
00:53:54 Avant les viols, on n'en parlait juste pas.
00:54:00 Ce n'était pas aussi public, mais ce n'est pas que ça n'existait pas.
00:54:03 Ces histoires #MeToo, par exemple, ce n'est peut-être pas dans le milieu politique,
00:54:06 même si je pense qu'à un moment, ça va arriver dans le milieu politique.
00:54:09 On en parle aujourd'hui parce que les voix se libèrent,
00:54:12 mais on ne peut pas dire que ce serait mieux de retourner,
00:54:14 je ne sais pas moi, dans les années 60 où c'était limite acceptable.
00:54:17 - Je n'ai pas dit ça. Ce que je dis, c'est qu'on n'est plus dans une société
00:54:20 où on ose nous dire "il y a le bien et il y a le mal".
00:54:24 Alors la zone peut être un peu floue, mais encore faut-il avoir suffisamment de valeur
00:54:29 pour dire qu'il y a des choses qui sont bien et des choses qui sont mal.
00:54:31 La domination sur une autre personne, ça fait partie du mal.
00:54:36 Mais on n'ose plus le dire parce qu'on n'a plus de valeur,
00:54:38 parce que tout se mélange dans une espèce de magma,
00:54:41 où d'ailleurs, on va nous expliquer qu'il y a des choses,
00:54:44 oui, ce n'est pas aussi mal que ça parce que ça se passe loin.
00:54:48 Non, ça se passe, il y a le bien, il y a le mal.
00:54:50 Enfin, en ce qui se concerne les femmes, franchement,
00:54:53 je n'aimerais pas revenir dans les années 60.
00:54:55 En ce qui concerne le bien et le mal, c'est ça que j'essaye de dire.
00:54:57 - Moi, j'ai l'éducation que j'ai reçue.
00:54:59 L'éducation que j'ai reçue, c'est dans les années 60, très exactement,
00:55:03 où l'on me disait "on ne frappe jamais une femme, même avec une fleur,
00:55:07 parce que ça serait mal".
00:55:09 - Mais c'est pour revenir à la partie pénale,
00:55:12 parce que bien entendu, dans l'éducation, on a tous été éduqués d'une certaine manière,
00:55:16 mais on parle de la partie pénale.
00:55:18 - Je ne suis pas du tout d'accord avec l'histoire de MeToo,
00:55:21 parce que la parole se libère.
00:55:23 Vous savez qu'avant, on avait un article de loi
00:55:27 qui interdisait de faire publicité d'une plainte.
00:55:31 Et donc, à ce moment-là, ce que vous dites aurait été juste.
00:55:34 Mais aujourd'hui, il suffit de porter plainte sans aucune preuve
00:55:39 pour pouvoir mettre fin à une carrière,
00:55:43 mettre fin à des individus qui n'étaient peut-être pas coupables.
00:55:48 Et il y a une question de droit qui est quand même extrêmement importante,
00:55:52 c'est que le témoin n'est pas une preuve en droit pénal.
00:55:58 Heureusement d'ailleurs, parce qu'on pourrait apporter 150 personnes
00:56:01 qui vont témoigner qu'un juif a fait ceci ou cela pour le condamner.
00:56:06 Donc, il faut quand même, avant de condamner quelqu'un, qu'il y ait des preuves.
00:56:11 - Mais moi, je veux bien avoir des preuves.
00:56:14 - Et je reviens à ce que vous disiez.
00:56:17 Ce qui est intéressant, maintenant, aujourd'hui,
00:56:19 c'est que les femmes sont écoutées, entendues.
00:56:22 Dans le cas de cette femme, elle a tout de suite été entendue et écoutée.
00:56:26 Ça ne l'a peut-être pas toujours été.
00:56:27 - Mais non, enfin !
00:56:29 - Ça ne l'a peut-être pas toujours été.
00:56:31 - Malheureusement, je suis bien passé pour le savoir.
00:56:33 - Allez, c'est un autre débat peut-être,
00:56:35 mais à l'endemain, pour conclure sur ce débat.
00:56:38 - Non, j'ai dit ce que j'avais à dire.
00:56:40 Dans l'histoire, au moins, ça a été fait rapidement.
00:56:43 Le parti politique a tout de suite pris la décision de l'éloigner.
00:56:48 Ça, par exemple, c'est une vraie évolution.
00:56:51 - Oui, parce que...
00:56:52 - Pour moi, c'est ça, la vraie évolution de l'histoire.
00:56:54 - C'est vrai, peut-être qu'il y a quelques...
00:56:55 - Les politiques, ce n'est pas uniquement ça.
00:56:57 Malheureusement, l'actualité est pleine de personnalités politiques
00:57:03 mises en examen pour différentes raisons, etc.
00:57:06 Et ça, c'est vraiment un problème,
00:57:08 parce que quand on a des personnalités politiques,
00:57:11 on a besoin d'avoir confiance en eux.
00:57:13 Et s'il y a la méfiance qui rentre dans le jeu,
00:57:16 c'est extrêmement important.
00:57:17 - Mais d'où, effectivement, Richard,
00:57:19 le fait d'avoir une attitude irréprochable aussi
00:57:21 quand on est politique, et ça fait partie.
00:57:23 - N'oubliez pas quand même le grand slogan de 1968,
00:57:25 "Jouissez sans entrave".
00:57:28 Eh ben voilà.
00:57:29 - Eliott Mamann, peut-être, partagez-nous votre avis
00:57:33 sur ce sénateur de 66 ans.
00:57:35 Comment est-ce que vous percevez, vous lisez cette actualité ?
00:57:38 - Alors, selon les premiers développements
00:57:40 qu'on a sur cette affaire-là,
00:57:41 il y a quand même une chose qui la différencie un peu
00:57:43 du mouvement #MeToo de manière générale,
00:57:45 c'est que dans ses explications,
00:57:47 il lui dit qu'elle était d'autant plus surprise
00:57:49 qu'elle pensait être en présence d'un ami.
00:57:51 Donc, il n'y a pas vraiment la question du rapport de pouvoir, etc.
00:57:54 qui rentre en matière.
00:57:55 Donc, je pense qu'on peut retirer, finalement,
00:57:58 cette affaire du débat plus général sur cette histoire-là.
00:58:00 - Parenthèse sur #MeToo, pardon quand même.
00:58:02 Ce qui était incroyable dans #MeToo,
00:58:03 ce n'était pas seulement le rapport de pouvoir, justement.
00:58:07 On parlait de #MeToo, pas dans le cadre seulement de politique
00:58:09 ou de travail, etc.
00:58:10 mais dans le cadre de date, d'amis, d'amitié, etc.
00:58:15 Donc, en fait, ça rentre dans le cadre, finalement.
00:58:17 - Mais ça ne peut pas être de la délation, c'est ça le problème.
00:58:19 Parce que ce qu'on a dans #MeToo,
00:58:21 c'est de la délation, purement et simplement.
00:58:23 - Ou peut-être de la libération de la parole
00:58:25 qui permet l'ouverture d'une enquête, mon cher Richard.
00:58:28 - La libération de la parole n'a rien à voir.
00:58:29 Vous ne pouvez pas avoir la libération de la parole,
00:58:31 aller dénoncer quelqu'un, aller le dénoncer à la police,
00:58:34 le mettre sur la place publique.
00:58:37 Vous avez combien de personnes qui ont été dénoncées à tort ?
00:58:40 - Pas tant que ça.
00:58:41 Pas tant que ça par rapport aux 90% de violeurs qui n'ont pas été...
00:58:45 - Si il y en avait quatre.
00:58:47 Est-ce que c'est ça, la justice, en fait ?
00:58:48 - Non, ce n'est pas la justice.
00:58:49 Mais entre... Il n'y en a qu'un seul, où il y a 5%,
00:58:52 où on parle de 5% en général de fausses...
00:58:54 - Vous parlez de pourcentage, vous parlez de vie humaine.
00:58:56 Luc Besson a été détruit alors qu'il a été fini par un non-lieu.
00:59:01 - Oui, mais il y a eu de nombreuses femmes aussi détruites
00:59:04 qui n'ont jamais été entendues.
00:59:06 C'est une réalité.
00:59:07 - Vous ne pouvez pas donner le nom d'une personne
00:59:10 tant qu'elle n'a pas été condamnée.
00:59:12 Vous ne pouvez pas mettre dans la place publique.
00:59:14 Et c'est une très bonne chose.
00:59:15 Et en France, on avait ça avant.
00:59:17 On ne pouvait pas parler d'une plainte avec constitution de parti civil.
00:59:21 En public, on était condamné pour ça.
00:59:23 - En Israël aussi, d'ailleurs, les accusés peuvent avoir leur nom concilié.
00:59:27 - Sur la place publique, la délation, c'était comme ça pendant la guerre.
00:59:31 - Vous ne pouvez pas comparer quand même MeToo à la délation
00:59:33 pendant la Seconde Guerre mondiale, Richard ?
00:59:36 - C'est la libération de la parole, Richard Abitbol.
00:59:40 On pourrait effectivement poursuivre ce débat.
00:59:45 - C'est très souvent quand même des victimes qui n'osaient pas parler.
00:59:49 Et c'est des victimes qui se ressentaient comme coupables.
00:59:52 Et là, heureusement, la bonne évolution,
00:59:54 c'est que la victime comprend qu'elle n'est pas coupable.
00:59:57 - Et ça, c'est une évolution positive.
01:00:01 - Pour revenir à cette histoire, pour moi, le plus important,
01:00:03 c'est la prise de position très rapide,
01:00:05 sans "mais oui, mais peut-être, on ne sait pas encore".
01:00:07 Une seconde, on éloigne.
01:00:09 Même si ce n'est pas vrai après, il reviendra dans le parti.
01:00:11 Mais il n'y a pas de flou autour de ça.
01:00:14 C'est le flou qui rend...
01:00:16 - Exactement.
01:00:16 - Il est déjà mis en examen, sachons de la chose.
01:00:19 Mis en examen.
01:00:20 - Et présumé innocent, il y aura une enquête.
01:00:21 On va suivre tout cela, bien évidemment.
01:00:24 - Très longtemps, on ne parlait pas de la présomption d'innocence,
01:00:26 mais de la présomption de culpabilité.
01:00:28 Ce qui correspondait plus à la réalité, finalement.
01:00:31 - En tout cas, on suivra cette enquête
01:00:35 et on aura l'occasion d'en reparler.
01:00:36 Mais une affaire qui a choqué, et on peut le comprendre,
01:00:38 bien évidemment, beaucoup de Français et de téléspectateurs
01:00:40 qui nous regardent.
01:00:41 C'est pour ça que c'était intéressant aussi d'avoir votre avis,
01:00:43 d'avoir ce débat.
01:00:44 On voit que ce n'est pas forcément évident non plus.
01:00:47 En tout cas, l'actualité, je vous le disais,
01:00:50 marquée par la situation au Proche-Orient, bien sûr,
01:00:52 plus précisément sur l'avancée de l'offensive militaire.
01:00:57 Alors que Tsal poursuit son opération dans la zone de l'hôpital Al-Shifa.
01:01:01 L'armée israélienne qui a répondu aujourd'hui
01:01:03 à une requête du directeur de l'hôpital.
01:01:04 120 patients, des bébés prématurés ont été évacués.
01:01:08 Dans le même temps, le conflit se durcit.
01:01:11 Et s'étend, si Jordanie, se durcit à la frontière libanaise.
01:01:15 Plus de précisions sur place avec nos envoyés spéciaux.
01:01:18 Vous allez le voir, Thibault Marchoteau, Antoine Estes,
01:01:21 qui ont réalisé un reportage, justement,
01:01:23 la frontière libanaise.
01:01:24 Regardez.
01:01:25 - Depuis cette montagne, nous avons pu observer la situation.
01:01:28 Vous voyez en face de nous, il y a le Liban.
01:01:30 La ligne de démarcation se trouve ici, la fameuse Blue Line.
01:01:33 Juste de l'autre côté, les positions du Hezbollah
01:01:35 sont disséminées partout sur le territoire
01:01:37 et tirent chaque jour des obus, des mortiers en direction d'Israël.
01:01:41 Nous sommes allés dans le village qui se trouve juste en dessous
01:01:43 pour recueillir les témoignages des habitants.
01:01:46 Enas a les yeux rivés sur la colline, en face de chez elle.
01:01:49 En contrebas, chaque jour, des missiles explosent,
01:01:52 tirés depuis le Liban.
01:01:53 - Il y a une pression, il y a une angoisse.
01:01:59 Ces brutes sont en face de nous et nous regardent tout le temps.
01:02:03 Ils veulent nous attaquer, nous tuer et détruire Israël.
01:02:11 - Dans cette ville frontalière de 6000 habitants,
01:02:15 aucun système ne permet d'alerter la population.
01:02:18 Aucune alarme sonore.
01:02:19 En cas d'attaque du Hezbollah, il faut être prêt à se défendre.
01:02:22 - Ici, on est tous très équipés.
01:02:25 On est tous prêts si quelque chose se passe en face.
01:02:28 Je ne vais pas vous dire combien d'habitants sont armés
01:02:30 pour des raisons de sécurité,
01:02:32 mais je peux vous dire qu'on est prêts 24 heures sur 24.
01:02:35 Pour s'informer sur les positions militaires du Hezbollah
01:02:39 et les dangers qu'elles représentent,
01:02:40 les habitants peuvent compter sur ce centre de recherche.
01:02:43 Ils publient des informations en temps réel sur Internet.
01:02:45 - Le nombre de missiles dans les mains du Hezbollah,
01:02:50 c'est 10 fois plus que le Hamas.
01:02:52 Ils ont même des missiles à guidage laser.
01:02:54 Et la tactique, c'est exactement la même.
01:02:56 Ils cachent les missiles dans les maisons, dans les écoles
01:02:59 et utilisent des boucliers humains.
01:03:00 - Depuis une semaine, les échanges de tir entre le Hezbollah
01:03:06 et l'armée israélienne sont permanents.
01:03:08 Ici, la population est convaincue que le conflit actuel
01:03:10 va s'intensifier sur la frontière nord.
01:03:12 - Léa Landman, assiste-t-on à ce que l'on appelle
01:03:15 une régionalisation du conflit ?
01:03:18 - Je pense qu'on assiste à une perte de contrôle
01:03:23 de la part du Hezbollah.
01:03:25 Parce que tout indique, en fait, qu'on regarde
01:03:28 les 10 derniers jours, que l'idée, quand même,
01:03:30 c'était de calmer un peu le jeu.
01:03:33 Le problème dans ce genre de situation,
01:03:36 c'est que le Hezbollah peut ne pas vouloir rentrer
01:03:39 en vraie guerre avec Israël, mais de ne pas bien calculer
01:03:43 la réaction israélienne.
01:03:44 C'est-à-dire que dans ce genre de situation,
01:03:46 il suffit que, par exemple, en début de semaine,
01:03:48 quand il y a eu, c'était 5 ou 6 employés
01:03:52 de la compagnie d'électricité israélienne
01:03:55 qui ont été frappés à la frontière,
01:03:57 là, on pensait que ça allait dégénérer.
01:03:58 D'accord ? Il suffit d'une miscalculation.
01:04:01 On ne dit pas comme ça.
01:04:02 Un mauvais calcul, en fait.
01:04:04 Pardon pour l'anglo.
01:04:07 Mais un mauvais calcul, en fait, d'un missile
01:04:09 qui tombe, en fait, quelque part, sur des civils,
01:04:12 sur un village, sur une structure militaire
01:04:15 un peu trop sensible, sur un centre à Haïfa
01:04:20 où on a des matériaux chimiques.
01:04:25 Et à ce moment-là, oui, ça dégénère.
01:04:27 Mais tout indique quand même, jusqu'à maintenant,
01:04:30 que les responsables, si on peut dire,
01:04:32 et l'Iran et le Hezbollah, n'avaient pas spécialement envie
01:04:35 d'entraîner le Liban dans une guerre, maintenant, avec Israël.
01:04:38 Justement, est-ce que vous pouvez juste nous rappeler
01:04:41 le lien entre le Hezbollah et le Hamas pour nous éclairer ?
01:04:45 Est-ce qu'Israël, finalement, combat ses deux ennemis
01:04:47 de manière assez différente ?
01:04:49 De manière complètement différente.
01:04:51 D'abord, parce que je pense qu'internationalement,
01:04:53 Israël n'aura pas la légitimité, maintenant, de démonter le Hezbollah.
01:04:56 Deuxièmement, le Hezbollah, c'est quand même...
01:04:59 C'est vraiment une armée.
01:05:00 C'est-à-dire, on ne parle pas du tout du même ordre de grandeur.
01:05:03 Le Hezbollah est implanté à l'intérieur du Liban.
01:05:07 En Syrie, ça demande d'autres forces de frappe.
01:05:12 À aucun moment, les Israéliens ont dit qu'un des...
01:05:17 Ils ont dit qu'ils réagiraient durement et fermement
01:05:20 et iront jusqu'à Beyrouth s'il faut.
01:05:23 Mais à aucun moment, on parle de démanteler le Hezbollah, maintenant.
01:05:26 Et c'est une autre paire de manches, de toute façon.
01:05:28 Le Hezbollah n'est même pas reconnu
01:05:29 comme organisation terroriste par tout le monde.
01:05:31 Enfin, c'est complètement un sujet différent.
01:05:33 Et surtout, pour l'instant, l'Iran,
01:05:36 qui, quand même, commandite un peu cette histoire,
01:05:38 a bien fait comprendre que le Hamas se retrouve tout seul dans cette histoire.
01:05:43 Oui, donc, finalement, les pays...
01:05:45 Oui, un peu de frappe de solidarité.
01:05:47 On appelle ça des frappes de solidarité pour dire
01:05:49 "OK, on vous abandonne pas complètement, mais..."
01:05:50 Je pense quand même qu'il y a une autre préoccupation pour le Hezbollah.
01:05:56 C'est que les Libanais ne veulent absolument pas qu'il rentre en guerre.
01:05:59 Il suffit de lire "L'Orient le jour" tous les jours.
01:06:02 Vous verrez les attaques fabuleuses contre le Hezbollah.
01:06:05 Les Libanais sont dans une situation déjà critique
01:06:09 économiquement, socialement, dans tous les domaines.
01:06:13 Ils n'ont absolument pas envie que la guerre se remette sur leur sol.
01:06:19 C'est pour ça qu'Israël menace très fort le Hezbollah
01:06:23 pour que, justement, les autorités libanaises et les Libanais eux-mêmes
01:06:28 fassent une pression énorme sur le Hezbollah,
01:06:31 parce que le Hezbollah veut rester maître au Liban.
01:06:34 Et donc, avant de rentrer en guerre, il va réfléchir énormément,
01:06:38 d'autant plus que l'Iran a dit à plusieurs reprises
01:06:42 qu'il n'était pas du tout informé de ce que voulait faire Hamas
01:06:47 et que c'est leur guerre et pas la guerre de l'Iran.
01:06:50 Je vous propose que nous nous intéressions à la riposte d'Israël.
01:06:53 On va écouter cette parole, une parole assez rare,
01:06:56 celle du chasseur de nazis Serge Klarsfeld.
01:06:58 Il s'exprimait ce matin au mémorial de la Shoah
01:07:02 pour un temps de recueillement.
01:07:04 Écoutez-le.
01:07:05 On voit une coalition d'États qui refuse à Israël le droit de se défendre.
01:07:12 De même que, comment dire, au moment de la Shoah,
01:07:17 pas un seul juif n'était armé pour se défendre.
01:07:20 Aujourd'hui, les Juifs sont armés pour se défendre,
01:07:23 mais cela choque tout le monde qu'Israël puisse se défendre.
01:07:28 Et donc, nous espérons que, bon,
01:07:32 nous souhaitons que cet état d'esprit change,
01:07:37 mais on en doute.
01:07:39 Et donc, la seule façon pour les Juifs de résister,
01:07:43 c'est d'être unis et d'être forts et d'être vigilants.
01:07:46 Finalement, Joseph Tounel, pourquoi cet isolement
01:07:49 aujourd'hui d'Israël face au terrorisme ?
01:07:53 Puisque c'est ce que les Israéliens ont subi,
01:07:55 une attaque terroriste d'une terrible ampleur.
01:07:58 Et aujourd'hui, effectivement,
01:07:59 on sent Israël assez aisselé par rapport à la communauté internationale.
01:08:02 Et finalement, de ça, on a le sentiment que cette armée
01:08:05 a une image négative relayée à travers le monde.
01:08:09 Comment est-ce que vous décryptez tout cela, Joseph ?
01:08:10 C'est une question qui est quasiment éternelle.
01:08:13 Pourquoi le peuple juif est-il poursuivi par la haine
01:08:17 depuis de génération en génération ?
01:08:20 Alors, la réponse, enfin, la réponse en partie,
01:08:24 ce que dit Serge Schlafeld, il a raison.
01:08:26 Quand on regarde l'histoire des gens qui ont été sur notre territoire,
01:08:30 en France, en Europe, qui ont été déportés, qui ont été massacrés.
01:08:34 Il y a eu la Shoah.
01:08:36 Ils retrouvent une terre et leur terre, c'est leur sécurité.
01:08:40 Quand on voit que, tout à l'heure, on l'évoquait,
01:08:42 que des étudiants français, juifs ne peuvent pas aller en fac
01:08:46 si on sait qu'ils sont juifs.
01:08:48 Ils ont besoin d'un lieu en se disant
01:08:50 si on est porche-assais, on aura un lieu en sécurité.
01:08:53 C'est ça, l'état d'Israël.
01:08:56 Et je le comprends, je le supporte normalement.
01:08:59 Je les supporte parce que c'est leur sécurité.
01:09:02 C'est la sécurité d'un peuple.
01:09:03 L'histoire nous a appris que ce peuple avait besoin d'une sécurité
01:09:06 très matérielle.
01:09:07 Quand je vois qu'en Allemagne, on veut débaptiser une école Anne Frank,
01:09:12 vous voyez un peu la machine, comment elle est.
01:09:18 Quand une école juive qui n'est pas très loin de chez moi,
01:09:21 je vois en quelques années des grilles et une porte normale
01:09:25 se changer en mur en béton, avec des barbolets, avec des caméras,
01:09:29 avec les inscriptions qui disparaissent.
01:09:31 On n'a plus le droit de savoir ce que c'est parce qu'il faut le cacher.
01:09:34 Je comprends qu'Israël, et c'est normal,
01:09:36 veuille défendre son territoire pour le peuple juif.
01:09:40 Après, il faut sortir de la guerre.
01:09:42 Sans doute qu'il faut un territoire aussi pour les Palestiniens.
01:09:45 Mais d'abord, les Israéliens ont le droit à avoir leur terre
01:09:49 et les Juifs ont le droit d'avoir une terre qui est d'abord
01:09:51 une terre un peu éternelle pour eux
01:09:52 et une terre qui sera un recours s'ils sont pour Chazé.
01:09:57 Ça, il y a passé longtemps, la Shoah.
01:10:00 Effectivement, et c'est vrai que nous, ça coule
01:10:03 dans les histoires des uns et des autres.
01:10:05 On a tous une histoire familiale.
01:10:07 Et aujourd'hui, finalement, ça nous semble
01:10:09 pratiquement impossible d'oublier ce qu'ont vécu nos parents, nos grands-parents.
01:10:13 Et pourtant, beaucoup l'oublient et beaucoup l'ignorent.
01:10:16 Et c'est ça qui est...
01:10:18 C'est ça, il y a une espèce d'effacement.
01:10:20 Effacement aussi, d'ailleurs, c'était il y a 43 jours,
01:10:23 ce massacre du 7 octobre.
01:10:25 Et on a l'impression, petit à petit, les jours passent
01:10:27 et ce massacre a été oublié.
01:10:29 On va écouter le témoignage d'un rescapé.
01:10:32 Il s'appelle Jean Berman et il s'est entretenu longuement
01:10:35 avec notre confrère Lionel Rousseau.
01:10:37 C'était la semaine dernière.
01:10:39 Écoutez un extrait de ce témoignage saisissant.
01:10:42 C'était l'enfer, le kiboutz, qui était pour nous un paradis.
01:10:46 Et qui est vraiment une perle paradisiaque au milieu de ce désert
01:10:51 est devenu un enfer.
01:10:53 Ma belle-mère, la mère de ma femme
01:10:56 et son mari,
01:10:59 son compagnon qui était comme un grand-père pour mes enfants,
01:11:03 sont été trucidés à coups de balles.
01:11:09 Ma grand-mère, elle a reçu neuf balles
01:11:10 et des coups de couteau dans le visage et partout dans le corps.
01:11:15 Et donc, ça a pris deux semaines,
01:11:20 je ne sais plus de deux semaines pour juste identifier son corps.
01:11:25 Ils ont décapité des familles, des bébés, décapité des bébés.
01:11:30 Ils ont brûlé des familles entières.
01:11:35 Nos amis.
01:11:38 C'est une grande famille, le kiboutz, on n'est pas beaucoup,
01:11:41 c'est 450 habitants, tout confondu.
01:11:43 Aujourd'hui, on est 190.
01:11:47 On remercie M.
01:11:49 Berman parce qu'au début, il n'a pas accepté.
01:11:51 Il ne voulait pas témoigner en direct.
01:11:53 Il a attendu, il a réfléchi.
01:11:55 On comprend choqué.
01:11:56 Il a accepté finalement, au bout de quelques jours,
01:11:58 de livrer finalement ce qu'il a vécu.
01:12:01 Le Hamas a promis de reproduire ces atrocités.
01:12:07 Pourquoi cette mémoire du 7 octobre, elle semble aujourd'hui s'effacer ?
01:12:11 - Moi, je vais vous poser une question que je pose avec tout le monde.
01:12:14 Si ce massacre avait eu lieu n'importe où ailleurs dans le monde,
01:12:19 vous aurez vu quoi ? Des manifestations partout.
01:12:24 Vous aurez vu des manifestations telles que pour Charlie.
01:12:29 Vous aurez eu voix partout.
01:12:31 Quelle est la manifestation qui a eu lieu pour ce massacre ?
01:12:35 Je ne parle pas pour l'antisémitisme, pour ce massacre.
01:12:37 Il y a eu une petite manifestation organisée par le CRIF.
01:12:41 Vous avez vu une seule autre manifestation ailleurs
01:12:45 contre ce massacre ?
01:12:48 - Non. - Il n'y en a pas eu.
01:12:49 Et ça, ça donne l'image quand même que la vie d'un juif ne compte pas beaucoup.
01:12:53 - Eliot Mamann. - Et ça, c'est très, très important
01:12:55 pour non seulement Israël, mais pour tous les juifs du monde entier.
01:12:59 - Eliot Mamann.
01:13:01 - Oui, d'abord, on se rassure souvent en France
01:13:04 en comparant notre vie politique à la vie politique américaine.
01:13:07 Ce mardi ou ce mercredi, sur le mall de Washington,
01:13:10 il y avait précisément une manifestation, un rassemblement pro-israélien
01:13:14 auquel se sont rendus l'intégralité des représentants des forces politiques.
01:13:18 Oui, c'était ce mardi ou ce mercredi.
01:13:21 Notamment le président du groupe démocrate au Sénat américain.
01:13:25 C'est quand même le signe que malgré les déboires,
01:13:29 évidemment, que l'on voit sur les campus américains,
01:13:31 il y a encore des nations occidentales où le soutien à Israël
01:13:35 peut faire une forme de consensus sur la scène politique traditionnelle.
01:13:38 Une chose par rapport aux références à la Seconde Guerre mondiale.
01:13:41 La Seconde Guerre mondiale n'est pas totalement oubliée.
01:13:43 Elle est aussi manipulée dans un autre sens pour expliquer qu'en réalité,
01:13:46 aujourd'hui, c'est Israël qui fait subir aux Palestiniens
01:13:49 ce que les nazis ont fait aux juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale.
01:13:52 Et enfin, par rapport à la question de l'image internationale de Tsaïl,
01:13:56 et là, c'est plus une interrogation que je formule,
01:13:59 mais je ne sais pas si la communication ces dernières semaines
01:14:03 ou ces derniers jours a toujours été très habile.
01:14:05 D'abord, Richard Habitbolle le rappelait tout à l'heure,
01:14:07 Tsaïl s'est montré très offensif dans ses propos à l'égard du Hezbollah,
01:14:11 alors qu'en effet, si le Hezbollah se mettait à attaquer Israël,
01:14:15 le Dôme de fer ne tiendrait probablement pas le coup,
01:14:17 en tout cas pas de manière aussi efficace que par rapport à ce que le Hamas
01:14:20 et le djihad islamique sont en mesure d'envoyer.
01:14:22 Et une autre chose, Tsaïl a toujours finalement cultivé une forme de culture, du secret.
01:14:28 Les images ont toujours pris beaucoup de temps à être dévoilées, etc.
01:14:31 Et pourtant, lorsqu'ils ont accédé au sous-sol de l'hôpital Al-Shifa de Gaza
01:14:36 l'autre jour, ils y sont allés avec une journaliste de la BBC
01:14:39 et une journaliste de CNN, avant même d'avoir eux-mêmes accédé au sous-sol.
01:14:43 Je trouve que c'est, d'un point de vue stratégique, on ne peut pas faire pire,
01:14:46 parce qu'évidemment, d'abord, on s'est dit "ah bah tiens, il n'y a pas beaucoup d'armes,
01:14:50 on nous a promis le grand centre opérationnel,
01:14:51 ben en fait, c'est un peu plus souterrain que ce à quoi on s'attendait, etc.
01:14:55 Je pense qu'il faudra quand même interroger ces dimensions-là.
01:14:58 Vous parliez effectivement de ces vidéos qui commencent à circuler.
01:15:03 Le lendemain, il y a un documentaire de CNN qui a été diffusé jeudi soir,
01:15:07 précisément, reportage d'investigation de six minutes avec des témoignages déchirants,
01:15:13 notamment anglais sur les viols perpétrés le 7 octobre,
01:15:17 des témoignages particulièrement éprouvants d'ailleurs.
01:15:23 Et finalement, assez peu d'organisations féministes internationales ont réagi.
01:15:29 Elles sont davantage restées silencieuses, d'ailleurs, après ces atrocités.
01:15:33 C'est ce que soulignent, c'est ce qui est souligné également aux États-Unis
01:15:38 ces dernières heures, ce silence des organisations féministes
01:15:40 par rapport à ces vidéos-là, absolument atroces.
01:15:43 Grande déception, évidemment.
01:15:45 Déception, encore, c'est un gentil mot, mais...
01:15:47 Là, il y a un article dans le Daily Mail, je crois,
01:15:53 sur un centre pour les agressions sexuelles dans une université canadienne,
01:15:57 dont la directrice et encore une chercheuse écrivent que finalement,
01:16:02 bon, elles condamnent évidemment les attaques israéliennes.
01:16:05 Et puis, elles disputent le fait qu'il y ait eu des viols par les Palestiniens.
01:16:14 C'est juste pas possible.
01:16:16 En fait, on est tellement dans une posture de soit on est victime,
01:16:19 pardon, soit on est l'agresseur, qu'on n'arrive pas encore.
01:16:24 Et je pense que ça fait partie de votre question.
01:16:26 C'est une des raisons pour laquelle on n'arrive pas à comprendre
01:16:29 qu'on n'est plus dans un cas de figure de avant le 7 octobre encore,
01:16:32 où c'était un peu gris.
01:16:34 On peut décider que c'est les Israéliens qui ont commencé
01:16:36 et la cause palestinienne.
01:16:37 On n'y est plus du tout.
01:16:38 En fait, je vois, par exemple, qu'il y a une lettre de chercheurs anglais,
01:16:44 des professeurs d'éthique, qui parlent en fait de mesures,
01:16:48 alors qu'on pourrait très bien parler de responsabilité,
01:16:52 c'est-à-dire que la manière de tourner les choses,
01:16:55 de parler de la sémantique autour de ça, si on parle de mesures,
01:16:59 évidemment, si on parle de chiffres, on n'y est pas du tout.
01:17:03 Mais si on parle de responsabilité, tout d'un coup, on peut essayer
01:17:05 de comprendre qui est responsable de cette histoire quand même.
01:17:08 Et encore une chose, on parle beaucoup, beaucoup de génocide.
01:17:12 On parle du génocide israélien, etc.
01:17:15 Alors que si on, pardon pour le mot, mais si on déconstruit cette histoire,
01:17:19 pardon, vraiment, je sais, ce n'est pas le mot à employer,
01:17:23 mais en fait, si, parce que quand on parle de grands mots comme ça,
01:17:26 génocide, il faut avoir l'intention d'un génocide.
01:17:29 Eva Illouz, qui est une sociologue très connue,
01:17:33 écrit aujourd'hui, écrit dans la revue "K" en réponse à un autre sociologue,
01:17:39 Didier Fassin, qui compare deux cas de figure hyper spécifiques,
01:17:44 entre autres le Hamas.
01:17:46 Donc, elle écrit en fait, pourquoi ces comparaisons,
01:17:48 en fait, sont des comparaisons un peu limite populistes ?
01:17:51 Parce que parce qu'on ne met pas les choses sur le même cas de figure.
01:17:54 C'est un cas en 1904, un cas très précis.
01:17:57 Enfin, vraiment, ça n'a rien à voir, sauf que pouvoir dire le mot génocide,
01:18:00 en fait, c'est waouh, quoi.
01:18:02 Et pas toute guerre est génocidal, c'est-à-dire, pardon pour mon français
01:18:07 aujourd'hui, mais enfin, bref, toute guerre qui ne fait pas tellement de civils
01:18:12 est considérée un génocide.
01:18:14 C'est aussi un droit de défense.
01:18:15 Ça ne, encore une fois, une guerre des images, une guerre des mots.
01:18:19 Également, 23 heures, déjà, ça passe vite avec vous.
01:18:24 C'est passionnant de vous écouter. 23h30, 31 d'ailleurs.
01:18:28 L'heure de retrouver Elisa Lukavski.
01:18:31 On fait un point complet sur les dernières actualités.
01:18:33 Et bien, Yamin Netanyahou, qui exclut donc toute négociation avec le Hamas
01:18:42 concernant la question des otages, Elisa.
01:18:44 Il l'a déclaré tout à l'heure.
01:18:45 Nous ne négocierons pas.
01:18:47 Voilà ce qu'a déclaré le Premier ministre israélien.
01:18:49 C'était lors d'une conférence de presse à Tel Aviv, où il avait à ses côtés,
01:18:52 notamment le ministre de la Défense, Yoav Galant,
01:18:55 qui a précisé d'ailleurs que les troupes israéliennes étaient prêtes à intervenir
01:18:59 dans le reste de la bande de Gaza, et notamment au sud.
01:19:01 Écoutons maintenant le Premier ministre israélien qui s'exprimait tout à l'heure.
01:19:05 Depuis Tel Aviv, il est revenu sur le champ d'action de l'armée israélienne.
01:19:09 L'armée israélienne aura une liberté d'action absolue
01:19:15 dans la bande de Gaza contre toute menace.
01:19:17 C'est la seule façon de garantir le désarmement de Gaza.
01:19:21 Citoyens d'Israël, nous persévérons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire.
01:19:25 Nous vaincrons le Hamas, nous ramènerons nos captifs,
01:19:28 nous rétablirons la sécurité, tant au sud qu'au nord.
01:19:31 Et les proches des familles des otages israéliens détenus à Gaza
01:19:36 arrivaient à Jérusalem, Elisa, aujourd'hui.
01:19:38 Oui, après plusieurs jours de marche et 63 kilomètres parcourus,
01:19:41 des familles d'otages qui sont mobilisées pour maintenir la pression
01:19:45 sur le gouvernement israélien afin d'obtenir la libération
01:19:48 de leurs proches, six semaines après l'attaque meurtrière du Hamas.
01:19:52 Les détails avec notre envoyée spéciale, justement, à Jérusalem.
01:19:55 Stéphanie Rouquier.
01:19:56 Après 63 kilomètres parcourus à pied de Tel Aviv à Jérusalem,
01:20:01 les familles des otages entourées de leurs proches et de milliers
01:20:04 d'habitants sont arrivées sous les fenêtres du bureau
01:20:07 du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
01:20:10 Ils sont venus ici pour faire passer leur message.
01:20:13 Ils exigent que le gouvernement signe le plus rapidement possible
01:20:16 un accord pour faire libérer les otages, car le temps commence
01:20:20 à être extrêmement long pour ces familles.
01:20:22 43 jours que leurs proches sont aux mains du Hamas,
01:20:25 dans la bande de Gaza.
01:20:27 Je vous propose justement d'écouter ces témoignages
01:20:29 que nous avons recueillis.
01:20:30 Comment se fait-il qu'on n'ait pas accès, qu'on ne sait même pas
01:20:33 qui est en vie ?
01:20:35 C'est tragique, c'est tragique.
01:20:38 Il paraît qu'il y a un bébé qui est né maintenant.
01:20:40 Normalement, on ne sait rien.
01:20:42 Personne ne sait rien.
01:20:43 Il faut que le monde entier, Netanyahou,
01:20:45 il faut que le monde entier entende ce message
01:20:48 qu'il faut libérer les otages immédiatement.
01:20:50 Il n'y a plus une minute à perdre.
01:20:52 Les enfants sont en danger, les femmes et les personnes âgées
01:20:54 sont en danger.
01:20:55 Ils n'ont aucun droit humanitaire.
01:20:56 On demande à Israël de créer un couloir humanitaire,
01:20:59 mais il n'y a pas de couloir humanitaire pour les enfants.
01:21:02 J'ai quelques gens que je connais là-bas,
01:21:05 des amis qui sont allés là-bas.
01:21:07 On ne sait pas s'ils sont vivants.
01:21:09 On ne sait rien.
01:21:10 On ne sait rien, vraiment.
01:21:12 C'est horrible, on ne peut pas vivre comme ça.
01:21:14 Une marche qui était tout un symbole pour ces familles,
01:21:17 tous unis dans la douleur.
01:21:19 Ils attendent désormais des réponses du gouvernement.
01:21:22 Retour en France avec la météo cette fois.
01:21:25 Et des pluies records sur 30 jours,
01:21:27 c'est ce que nous dit Météo France.
01:21:29 On le voit encore avec le Pas-de-Calais
01:21:31 qui a passé ses dernières semaines sous les eaux
01:21:34 et où la décrue est toujours très lente entre le 18 octobre
01:21:38 et le 16 novembre, soit 30 jours.
01:21:39 La France a enregistré un cumul moyen de 237 millimètres
01:21:44 sur les quatre dernières semaines à l'échelle de la France.
01:21:46 Jamais de telle quantité de pluie n'avait été mesurée,
01:21:50 indique Météo France.
01:21:51 Justement, Gérald Darmanin à la rencontre des sinistrés
01:21:53 et des élus du Pas-de-Calais aujourd'hui.
01:21:55 Oui, il était à Audruyc, le ministre de l'Intérieur,
01:21:57 qui a promis qu'une enveloppe spécifique serait allouée
01:22:00 aux communes du Pas-de-Calais ainsi que du Nord,
01:22:01 touchées par les inondations.
01:22:03 Ce nouveau fonds devrait être débloqué la semaine prochaine
01:22:06 par le gouvernement.
01:22:07 Les explications de notre envoyé spécial, Maxime Le Gueye.
01:22:11 C'était une visite attendue.
01:22:13 Quelques jours seulement après son premier déplacement
01:22:15 dans le Pas-de-Calais, Gérald Darmanin était de retour
01:22:18 dans le département.
01:22:19 Il y a rencontré ici, dans cet espace, Pierre Desmites à Audruyc,
01:22:23 les élus de la commune, avant un moment d'échange
01:22:26 avec les sinistrés, victimes des inondations.
01:22:29 Accompagné d'Agnès Pannier-Runacher,
01:22:31 ministre de la Transition énergétique,
01:22:33 Gérald Darmanin a ensuite pris la parole.
01:22:35 Je vous propose de l'écouter.
01:22:37 L'ensemble des systèmes de pompage du ministère de l'Intérieur
01:22:39 et de la Sécurité civile est ici dans le Pas-de-Calais.
01:22:42 Vous avez vu des marins pompiers de Marseille,
01:22:44 des formations militaires de la Sécurité civile.
01:22:46 Ils resteront, tant qu'il y aura de l'eau dans les habitations,
01:22:49 tant qu'il y aura de l'eau dans les entreprises,
01:22:50 tant qu'il y aura de l'eau chez les agriculteurs.
01:22:52 Le ministre de l'Intérieur qui a également annoncé
01:22:54 qu'une nouvelle aide exceptionnelle serait débloquée pour la région,
01:22:57 une fois les estimations complètes des dégâts réalisées.
01:23:00 Merci beaucoup Elisa.
01:23:02 Nous l'évoquions tout à l'heure, le publicitaire Franck Tapirot
01:23:06 devait être le parrain d'une grande conférence débat
01:23:10 aujourd'hui à l'Université catholique de Lyon,
01:23:12 sauf qu'il aurait été écarté à la dernière minute
01:23:15 en raison de ses prises de position,
01:23:17 alors des prises de position très médiatiques en faveur d'Israël,
01:23:20 mais aussi en raison de ses différentes sorties
01:23:21 sur les liens entre Karim Benzema et les frères musulmans.
01:23:25 Alors c'est l'association Les Entretiens de l'Excellence
01:23:28 qui organisait l'événement, un événement pour offrir
01:23:31 aux élèves de lycées de la région en échange des ateliers pratiques,
01:23:34 ce qui se fait régulièrement sur l'avenir professionnel
01:23:38 pour les aider dans leur choix de carrière.
01:23:40 Franck Tapirot avait été contacté en juin dernier
01:23:42 justement pour être le grand témoin finalement de cette rencontre
01:23:46 et pour éclairer ces jeunes lycéens,
01:23:49 mais visiblement le contexte a changé la donne.
01:23:51 On écoute Franck Tapirot, il s'exprimait sur le plateau
01:23:54 de l'heure des pros ce matin.
01:23:57 Il y a à peu près 10 jours, 15 jours,
01:24:00 je reçois un SMS un peu sibilin qui me dit
01:24:02 "nous devons absolument vous parler pour des raisons de sécurité".
01:24:05 Alors je me suis dit, c'est peut-être pour arriver là-bas,
01:24:07 arriver à Lyon, en fait pas du tout.
01:24:09 Ils ont estimé, et leurs arguments sont absolument terribles,
01:24:13 que vu mon positionnement par rapport au conflit
01:24:16 entre Israël et le Hamas, vu ce que je dis dans les médias,
01:24:21 ici ou ailleurs, et vu aussi que Karim Benzema, de Lyon,
01:24:27 aurait lancé une fatwa contre moi,
01:24:29 ma présence n'était plus souhaitable.
01:24:32 On se demande si Houellebecq n'avait pas raison.
01:24:35 Si finalement aujourd'hui, on se soumet,
01:24:38 on soumet de l'éducation face à la haine,
01:24:41 une haine présumée, parce que les gens qui ont dit ça, c'est quoi ?
01:24:44 Ce sont des gens qui, tous les jours, instrumentalisent une haine
01:24:47 présumée entre juifs et arabes, il faut dire le mot.
01:24:50 Moi je me bats depuis des années contre cela,
01:24:52 je me bats pour l'union sacrée, je le dis ici je ne sais pas combien de fois.
01:24:56 Je vous fais réagir sur Franck Tapirot, mais avant, Léa Landman peut-être
01:25:00 a une nouvelle information concernant la discussion
01:25:02 que nous avions avant sur la question des viols le 7 octobre.
01:25:04 Juste maintenant, vraiment, l'annonce que l'université d'Alberta
01:25:08 a licencié la présidente du centre contre les agressions sexuelles
01:25:14 parce qu'elle avait signé cette lettre niant les viols
01:25:18 contre des femmes israéliennes par le Hamas.
01:25:20 Donc quand même, c'est une réaction forte et appropriée.
01:25:24 Oui, effectivement, les choses bougent.
01:25:26 On en revient à Franck Tapirot.
01:25:28 Voilà, Franck Tapirot, qui a été écarté d'une conférence
01:25:31 pour des jeunes lycéens.
01:25:33 Franck Tapirot, qui d'ailleurs fait référence à son roman de Michel Houellebecq,
01:25:38 le roman "Soumission", ce roman qui raconte une France
01:25:41 qui se transforme peu à peu en monarchie islamique.
01:25:44 Est-ce que finalement, cet exemple-là, c'est le début de la soumission ?
01:25:47 C'est ce que nous dit Franck Tapirot.
01:25:49 Comment est-ce que vous le percevez ?
01:25:50 Ce n'est pas d'aujourd'hui.
01:25:51 On l'a vu dans plusieurs cas.
01:25:54 Avec toutes ces histoires, j'ai pensé à la devise de Paris Match.
01:25:58 Le poids des mots, le choc des photos.
01:26:01 Or, aujourd'hui, les mots n'ont pas le même sens pour tout le monde.
01:26:05 On parlait tout à l'heure de génocide, etc.
01:26:07 Donc, c'est la déconnexion du mot de son acception originelle.
01:26:13 C'est-à-dire, chacun donne le sens qu'il veut au mot.
01:26:16 Et on est dans un pays aujourd'hui où, justement,
01:26:19 on est babel avec la même langue.
01:26:21 C'est-à-dire, on utilise les mêmes mots,
01:26:23 mais l'acception du mot qui est derrière n'est pas la même pour tout le monde.
01:26:26 Et ils utilisent notamment la résonance du contenant du mot.
01:26:31 Ils utilisent la force du mot en le détachant du sens du mot.
01:26:36 Et ça, c'est des... Et la photo, c'est la même chose.
01:26:39 C'est-à-dire, vous avez une photo, vous pouvez faire dire ce que vous voulez,
01:26:43 sans compter les manipulations avec Photoshop ou l'intelligence artificielle.
01:26:48 Et donc, pour revenir à Franck Dapio, on fait dire à des gens ce qu'ils n'ont jamais dit.
01:26:56 C'est-à-dire, on accuse Tapiro d'avoir des attitudes soi-disant islamophobes.
01:27:03 Il n'a jamais eu un mot islamophobe.
01:27:05 - Jamais.
01:27:07 Ça, c'est une certitude.
01:27:09 Mais néanmoins, peut-être s'intéresser à ce que révèle Joseph Tovenel,
01:27:13 le fait de l'écarter, d'écarter Franck Tapiro.
01:27:17 Parce qu'on a peur, on sent qu'il y a une certaine peur
01:27:19 et que le débat est impossible de toute façon.
01:27:20 - Il y a une grande lâcheté.
01:27:22 Que dit cette association quand elle est interrogée pour savoir ?
01:27:25 Pourquoi vous avez pris cette décision ?
01:27:28 Ils disent qu'on choisit le parrain que l'on souhaite.
01:27:30 Très bien.
01:27:31 Il me semble qu'ils l'avaient choisi d'ailleurs.
01:27:33 En fonction du contexte, pourquoi pas.
01:27:35 Et cela peut évoluer.
01:27:37 Alors ça, c'est très intéressant pour tous ceux qui donnent des conférences,
01:27:39 comme ça m'arrive de temps en temps.
01:27:41 On a des agendas assez chargés.
01:27:43 On dit, je ne peux pas parce que je suis déjà pris.
01:27:46 Ou là, il y a un créneau, on s'organise à l'avance.
01:27:49 Mais je n'irai jamais répondre positivement à une invitation de cette association
01:27:54 si au dernier moment, ils disent, écoutez les gars,
01:27:56 le contexte a changé, ça peut évoluer.
01:27:58 Donc demain matin, vous ne viendrez pas.
01:28:01 C'est quand même, c'est une lâcheté considérable.
01:28:04 La réalité, ils ont pris peur parce qu'ils ont des pressions.
01:28:07 Ils ont des pressions parce que Franck Tapiro a pris tout à fait librement
01:28:12 la défense d'Israël, c'est son droit le plus strict.
01:28:16 - C'est ça.
01:28:16 - Il faut qu'ils assument quand ils invitent quelqu'un.
01:28:18 Ben voilà, il prend des positions.
01:28:20 Oui, il prend des positions.
01:28:21 - Surtout qu'on ne lui demandait pas précisément.
01:28:23 - Il se trouve que Franck Tapiro, c'est quelqu'un qui avait quand même
01:28:27 fait aussi les campagnes de SOS racisme.
01:28:29 - C'est vrai.
01:28:30 - Ce qui est grave, en fait, c'est qu'ils donnent un sens très particulier
01:28:34 à leur conférence, parce que finalement, ils éliminent tous ceux qui considèrent
01:28:38 qu'ils ne doivent pas prendre la parole.
01:28:39 Et donc, cette conférence n'est plus une conférence, c'est un monologue.
01:28:44 Et donc, on l'a vu dans beaucoup de cas, à Sciences Po,
01:28:47 ou ailleurs, où on interdit les gens qui ont une opinion différente.
01:28:51 Or, justement, le rôle d'une conférence, c'est d'opposer des opinions
01:28:55 pour se faire sa propre synthèse et sa propre opinion.
01:28:58 Or, en éliminant à l'avance ceux qui ont une certaine opinion,
01:29:02 on affiche et on impose une opinion.
01:29:06 - Et en tout cas, il y a pas mal les membres de cette association,
01:29:09 les entretiens de l'excellence.
01:29:10 On ne peut pas imaginer que ce soient les frères musulmans derrière.
01:29:15 De toute façon, ça montre aussi qu'il y a une certaine partie.
01:29:18 Mais ça revient à la question de l'idéologie woke, finalement,
01:29:20 qui gangrène un petit peu toute la société française aussi aujourd'hui.
01:29:25 - Oui, absolument.
01:29:26 Les associations qui interviennent auprès de l'éducation nationale
01:29:28 ne sont certainement pas neutres.
01:29:29 Juste avant l'été, le magazine Causer avait publié une recension
01:29:32 de toutes les remontées de parents d'élèves,
01:29:35 de discours que leurs enfants ont pu entendre en classe.
01:29:37 Alors, de la théorie du genre à des questions écologiques
01:29:40 qui sont uniquement axées sur la décroissance,
01:29:43 jusqu'à des questions par rapport à l'intégration, etc.
01:29:45 où on explique que finalement, l'assimilation est une oppression
01:29:48 et que seul le multiculturalisme saura combattre l'extrême droite, etc.
01:29:54 Sur toutes ces questions-là, il y a évidemment un biais idéologique.
01:29:57 Et donc, le problème est que l'idéologie ne va toujours que dans un sens.
01:30:01 Alors, je ne sais pas si c'est par lâcheté
01:30:02 ou parce qu'en fait, il y a une espèce de super structure idéologique
01:30:06 qui est tellement forte qu'on ne peut plus la combattre, etc.
01:30:09 Mais en tout cas, ce n'est pas un phénomène isolé.
01:30:11 Et je trouve ça désespérant.
01:30:13 - Que de chemins parcourus depuis 68, il est interdit d'interdire.
01:30:18 - Oui, c'est ça. Joseph Tounel, vous qui citiez tout à l'heure.
01:30:21 - Rappelez-vous que le interdit d'interdire
01:30:22 interdisait la parole aux opposants à interdire, interdire.
01:30:25 Donc, ils sont tout à fait corrents avec eux-mêmes.
01:30:27 C'est une suite logique.
01:30:29 Ils ont toujours interdit à ceux qui ne pensaient pas comme eux.
01:30:32 Ce n'est pas nouveau.
01:30:34 Au sein de l'éducation nationale, ce n'est pas nouveau.
01:30:36 Par contre, je trouve que l'espace de liberté se rétrécit encore plus.
01:30:40 - Mais c'était par sectarisme à l'époque,
01:30:41 alors qu'aujourd'hui, on explique que le débat est une offense.
01:30:44 Il y a quand même une différence dans la structuration de la conversation.
01:30:48 - L'argumentation peut changer.
01:30:49 Ils se modernisent dans l'argumentation.
01:30:51 Mais c'est toujours le même principe.
01:30:52 Si j'interdis à celui qui n'est pas d'accord avec moi d'avoir la parole,
01:30:56 c'est le même principe.
01:30:57 Après, je peux changer mes arguments pour coller une époque.
01:31:00 - Au nom de la liberté d'expression.
01:31:01 C'est ça qui est extraordinaire.
01:31:04 - Ce dernier son peut-être de Philippe de Villiers pour conclure.
01:31:07 On arrive au terme de cette émission pour conclure cet échange.
01:31:10 Philippe de Villiers qui réagissait à ces tags,
01:31:13 ces tags qui ont été découverts.
01:31:15 C'était jeudi matin à Lyon.
01:31:19 Plus précisément sur la façade du Centre d'histoire de la résistance
01:31:23 et de la déportation, vous pouvez lire les phrases suivantes.
01:31:25 Jean Moulin, condamnez-vous le Hamas.
01:31:26 Génocide à Gaza, comme toujours la France complique ou encore la France collabore.
01:31:30 Regardez la réaction de Philippe de Villiers.
01:31:33 Il en revenait à cette idéologie woke qui congrène notre société.
01:31:36 - Écoutez, c'est effrayant parce que c'est le wokisme, en fait.
01:31:42 Le wokisme, il nous explique qu'on est tous des salauds, des esclavagistes,
01:31:51 des colonialistes et que nos pères l'étaient davantage.
01:31:56 Selon les wokistes, nos pères étaient des mutins en 14,
01:32:01 des collabos en 40 et des terroristes en Algérie.
01:32:08 La France s'honore d'avoir eu des résistants dans ses rangs
01:32:13 qui venaient de la droite, qui venaient de la gauche, qui venaient de partout.
01:32:16 Il y avait des FTFI, des FTP.
01:32:18 - On arrive au terme de cette émission.
01:32:20 Philippe de Villiers, finalement, qui conclut assez bien les échanges que nous avons pu avoir.
01:32:24 Alors, je sais que ce n'est pas très woke, mais on va souhaiter bonne chance à Danielaire.
01:32:28 - Diane Laire. - Diane Laire, bien évidemment.
01:32:31 Pourquoi ? Parce qu'on se pose la question, va-t-elle ramener la couronne à la maison ?
01:32:34 C'est Miss France qui concourt ce soir à Miss Univers.
01:32:38 Richard Habitbol, regardez Diane Laire.
01:32:41 Elle est aux côtés de 85 autres candidates finales de la 72e édition du concours.
01:32:47 Il a lieu cette nuit à San Salvador.
01:32:49 On aura la réponse à 5 heures du matin, me semble-t-il, Elisa.
01:32:53 - Et dont Miss Népal, qui est la seule Miss à être une Miss plus size, un peu ronde.
01:32:59 Donc voilà, toutes les morphologies sont représentées cette année grâce à Miss Népal,
01:33:03 qui casse un peu les codes de ces concours de beauté.
01:33:06 - Ah, ben effectivement, Miss Népal, très bien.
01:33:08 Mais nous, on va supporter Miss France, si vous le voulez bien.
01:33:12 - Comme c'est ma compatriote, c'est forcément la plus belle au monde.
01:33:15 Je crois même qu'il y a une candidate trompe-genre.
01:33:19 - À Miss Univers ? - Je ne sais pas.
01:33:20 - Alors, on va parmester une pièce dans l'idéologie woke,
01:33:23 mais on va se contenter à cette heure-là de soutenir Miss France ce soir pour chez Richard.
01:33:28 En tout cas, un grand merci à tous les cinq.
01:33:31 - Merci de nous avoir éclairés, d'avoir débattu, d'avoir décrypté l'actualité.
01:33:35 Une actualité qui continue, bien évidemment, sur CNews avec Adrien Spiteri.
01:33:38 C'est l'édition de la nuit à minuit.
01:33:41 Merci à toutes les équipes techniques, à Sabrina Slimani de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:33:46 Excellente nuit sur notre antenne. On se retrouve très bientôt. Bonne nuit à tous.
01:33:51 [Musique]

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