La formation TotalEnergies a réalisé une saison 2023 mitigée, malgré bon nombre de places d'honneur, l'équipe française a connu une de ses années les moins prolifiques avec seulement 8 victoires au compteur, dont une seule en WorldTour, celle de Geoffrey Soupe sur la 7e étape de La Vuelta. Après cette année difficile, la TotalEnergies espère se relancer et effectuer une grande saison 2024. En plein préparatifs en vue de cette nouvelle année, le directeur du sport de la ProTeam française, Benoît Genauzeau, a accordé une interview à Cyclism'Actu. Au cours de ce long entretien, il est revenu sur de nombreux sujets. Le bilan de la saison 2023, le mercato marqué par le départ de Peter Sagan, les objectifs pour 2024 et bien d'autres.
Category
🥇
SportTranscription
00:00 [Musique]
00:05 Quel bilan on peut tirer de cette saison côté Total Energy ?
00:10 Le bilan est contrasté.
00:13 [Musique]
00:22 La déception sur la première partie de saison,
00:24 la dissatisfaction sur la deuxième partie, l'envie de convertir ces deuxièmes places en grande victoire en vue de la saison prochaine, on va y venir.
00:35 [Musique]
00:42 Quel bilan on tire côté Total Energy de ces deux ans de sagane ?
00:47 Qu'est-ce que vous retenez de ce passage ?
00:50 Est-ce que du point de vue purement sportif, il y a quand même de la déception ?
00:56 Le premier sentiment c'est que le bilan pour nous est positif.
01:01 Ça a été deux années riches aux côtés de Peter.
01:04 Il a permis de faire grandir le groupe sur certains aspects.
01:09 Je parle des coureurs mais aussi de l'ensemble des staffs, des entraîneurs notamment, parce que ce qu'il fait ça n'existe pas.
01:16 [Musique]
01:20 Je suis quand même obligé de vous poser la question parce qu'on a beaucoup entendu parler dans les médias.
01:24 Il y a le nom de Julien Alaphilippe qui est beaucoup associé à celui de votre équipe.
01:28 On sait qu'il est en fin de contrat à l'issue de la saison 2024.
01:32 Est-ce qu'il y a des nouvelles de ce côté-là ? On verra plus tard.
01:38 On verra plus tard. La saison 2024 n'est pas encore lancée.
01:43 [Musique]
01:46 C'est un coureur qu'on aimerait que beaucoup d'équipes et nous aimerions l'avoir au sein de notre équipe.
01:55 Pour l'instant, on n'en est pas là. Il y a une saison 2024 à faire et à réussir.
02:00 On verra la suite un peu plus tard.
02:04 [Musique]
02:11 Bonjour Benoît. Comment ça va ? Quelles sont les dernières nouvelles du côté Total Energy ?
02:20 Ça va très bien. Les coureurs sont en train de se remettre progressivement au travail.
02:27 Après des vacances bien méritées, une saison longue et fatigante comme chacune des saisons.
02:34 Tout le monde a pris un peu de recul, une bonne respiration et commence à revenir à l'entraînement avec le plein d'énergie.
02:41 Très bien. Avant de s'attarder sur 2024 qui arrive à grands pas, un petit retour sur 2023.
02:49 En 2022, vous avez eu 15 victoires, dont 4 en World Tour. C'était une très belle saison pour vous.
02:56 En 2023, au niveau purement comptable, c'était un peu plus compliqué. Même s'il y a eu 44 podiums, ce qui est pas mal.
03:04 Seulement 8 victoires, dont une en World Tour, malgré qu'elle soit très belle avec Geoffrey Soupe sur la vuelta.
03:11 Quel bilan on peut tirer de cette saison côté Total Energy ?
03:16 Le bilan est contrasté. C'est vrai qu'on a eu une première partie de saison qui a été compliquée.
03:23 On n'est pas satisfait de notre campagne des classiques.
03:27 On s'est posé beaucoup de... Ça a été un sujet cet hiver en vue de la saison prochaine.
03:33 Remettre les choses en ordre pour de nouveau performer, être à la hauteur de nos ambitions sur les classiques plandriennes.
03:40 Une première partie de saison, même si c'était un démarrage toujours très positif avec le tour du Gabon et une belle victoire.
03:49 Mais évidemment, on est resté sur notre faim sur cette première partie de saison.
03:54 Et puis ensuite, à partir du mois de juin, on est beaucoup plus satisfait de la deuxième partie de saison.
04:00 Le mois de juin, on a parlé des podiums.
04:04 C'est vrai qu'on n'a pas l'habitude chez nous de tenir trop de comptabilité de podium, de places de 2, de places de 3, encore moins de places de top 10.
04:11 Mais c'est vrai qu'on a eu beaucoup de deuxième place et de troisième place.
04:15 Et des deuxième place qui parfois valaient un peu des victoires.
04:19 Mais deuxième, ce n'est pas premier.
04:21 Quand je pense à ça, je pense évidemment aux trois deuxième places de très haut niveau de Mathieu Buorgodo sur le Dauphiné libéré, sur le Tour de France et sur le Grand Prix de Ploué.
04:32 Évidemment que ces trois deuxième places, si on en convertit une en victoire, ça ne donne pas le même bilan de fin de saison.
04:39 Mais ça reste des deuxième place.
04:41 Le Tour de France a été plutôt bon cette année, même si on n'a pas gagné sur le Tour.
04:45 Et pour que le Tour de France soit totalement réussi, il faut gagner.
04:48 Mais il y a peu d'équipes qui réussissent à s'imposer sur le Tour.
04:51 Malgré ça, on a réussi.
04:54 Deux places de 2, une place de 3.
04:57 Ça ne vaut pas une victoire, mais ça reste des grandes performances sur la plus grande course du monde.
05:02 Et puis ensuite, une très bonne Vuelta collectivement, avec un bon classement général pour Steph Kras.
05:08 Et une magnifique victoire d'étape de Geoffrey Soub, des bons résultats aussi de Dries Van Ristel.
05:15 La deuxième partie de saison a été plutôt très bonne.
05:19 Je faisais allusion à Steph Kras, qui n'a pas été épargné.
05:23 Ce n'est rien de le dire.
05:26 Il chute une mauvaise chute au Dauphiné.
05:28 Il met les bouchées doubles pour être au départ du Tour.
05:31 Les huit premiers jours du Tour, plutôt très bons.
05:36 Et puis, malheureuse chute à l'arrivée à Limoges.
05:39 Ce qui l'écarte du Tour est peut-être un bon classement général, en restant raisonnable.
05:44 Mais malgré tout, un bon classement général.
05:46 C'était notre ambition.
05:47 Il a montré sur la Vuelta qu'il était capable de jouer avec les meilleurs sur un grand Tour.
05:52 En terminant aux portes du top 10.
05:56 De la déception sur la première partie de saison.
05:59 Des satisfactions sur la deuxième partie.
06:02 L'envie de convertir ces deuxièmes places en grandes victoires en vue de la saison prochaine.
06:09 On va y venir.
06:10 Et puis, de la confiance dans notre groupe.
06:13 Beaucoup d'envie pour la prochaine saison.
06:17 On a déjà un peu évoqué le sujet.
06:20 Le highlight de votre saison, ça reste cette magnifique victoire de Geoffrey Soupe.
06:25 Pour lui, qui était habituellement plus dans un rôle d'équipier, de lanceur, etc.
06:31 Ça a dû être quelque chose d'exceptionnel.
06:33 Et pour l'équipe aussi.
06:35 Oui, bien sûr.
06:36 C'est vrai qu'on pense d'abord à lui, à Geoffrey.
06:39 C'est tellement mérité.
06:42 On parle souvent des travailleurs de l'ombre.
06:44 Il a été toutes ces années très performant dans le rôle de lanceur.
06:50 Et là, on va se dire que toute l'expérience qu'il a emmagasinée dans ce rôle de lanceur,
06:56 il a pu la mettre à profit pour remporter cette magnifique victoire sur la Vuelta.
07:01 Donc, on était d'abord évidemment très heureux pour lui.
07:05 Et puis, c'est vrai que pour une équipe, gagner sur un grand tour, c'est toujours quelque chose de spécial.
07:10 Donc, beaucoup de joie et de fierté sur cette belle victoire à la Vuelta.
07:17 Pour revenir d'un point de vue un peu plus général,
07:22 quand on regarde les coureurs qui ont marqué le plus de points en UCI cette année pour votre équipe,
07:27 les quatre premières places, c'est Mathieu Burgodo, Dries Van Gestel, Valentin Ferron et Sandi Dujardin.
07:33 Est-ce qu'on peut quand même estimer que c'est une petite surprise en disant que les leaders,
07:38 les grands noms de votre équipe sont plutôt Peter Sagan, Pierre Latour, Anthony Turgis ou Alexis Villermoz ?
07:44 Est-ce que pour vous, c'est ces derniers qui ont un peu déçu ?
07:48 Ou c'est les Burgodos, Van Gestel et compagnie qui ont surperformé ?
07:53 Je pense que la vérité, elle est entre les deux.
07:57 Elle est forcément entre les deux.
08:00 On connaît, nous, évidemment, le potentiel.
08:04 Ce qu'on ne connaît pas, c'est les limites de Mathieu.
08:07 Et on n'en fixera surtout pas de limites.
08:10 Donc, Mathieu a fait une saison, ça a été une des révélations avec Victor Laffey,
08:15 une des plus grandes équipes françaises du Tour de France.
08:18 Une place de 2, une place de 3, ça ne vaut pas une victoire, évidemment.
08:21 Et puis une place de 9, je crois.
08:24 Une constance à très haut niveau sur le Tour, ce n'est quand même pas rien.
08:27 Ce n'est pas passé inaperçu.
08:29 Voilà, Sandi Dujardin a aussi été très performant.
08:33 Il était dans le final pour la victoire au Championnat d'Europe avec Christophe Laporte.
08:37 Malheureusement, il a eu un petit ennui mécanique dans le final.
08:39 Mais il était aussi avec les meilleurs dans le final du Championnat d'Europe.
08:44 Donc là, on peut parler de révélations à très haut niveau quand même pour ces coureurs-là.
08:48 Dries, c'est un petit peu différent.
08:50 Il avait déjà performé sur un grand Rebel Game.
08:53 Il avait déjà été acteur à très haut niveau.
08:56 Après, on citait Anthony, Pierre.
09:00 Anthony est le premier dessus de sa campagne de classique.
09:02 Donc voilà, on essaye avec lui de trouver les solutions
09:05 et de comprendre ce qui aurait pu mieux fonctionner.
09:08 Il a réalisé un très bon 1 100 remos.
09:11 Mais derrière, ça a été un petit peu plus… un petit manque de réussite.
09:14 Ça arrive aussi, mais on ne peut pas mettre…
09:17 Il faut aussi regarder les choses de manière objective
09:21 et pour trouver les solutions au vu de la saison prochaine.
09:24 Pierre, c'est encore un autre sujet.
09:27 Il termine… S'il avait gagné en haut du Puy de Dôme,
09:31 je pense que sa saison aurait été totalement réussie.
09:34 Et ça aurait été une grosse, grosse performance.
09:37 Il vient buter sur une deuxième place.
09:40 C'est une grosse, grosse performance.
09:41 Mais forcément, le bilan à la fin de la saison n'est pas le même.
09:44 Donc, on essaye aussi…
09:46 On essaye de se poser les bonnes questions avec Pierre la saison prochaine
09:49 pour l'aider à convertir son potentiel de très haut niveau.
09:53 Parce qu'il a un potentiel de très, très haut niveau.
09:56 Et maintenant, charge à nous, avec lui, de convertir cela en victoire.
10:00 Et quand je dis en victoire, peu importe la course.
10:03 Il faut qu'il retrouve le chemin du succès.
10:07 Et ça, c'est vraiment notre ambition en vue de la saison prochaine.
10:10 Concernant Peter Sagan, qui est sans la moindre contestation possible,
10:17 un des plus grands coureurs des 10-15 dernières années.
10:20 Il a fini sa carrière sur route au sein de votre équipe.
10:24 Quel bilan on tire, côté Total Energy, de ces deux ans de Sagan ?
10:30 Qu'est-ce que vous retenez de ce passage ?
10:33 Et est-ce que, du point de vue purement sportif, il y a quand même de la déception ?
10:37 Le premier sentiment, c'est que le bilan, pour nous, est positif.
10:43 Ça a été deux années riches, aux côtés de Peter.
10:47 C'est beaucoup de…
10:50 Le retour d'expérience a été immense.
10:53 Certains diront que c'est des éléments de langage.
10:55 Mais vraiment, c'était intéressant de confronter sa pratique,
11:00 son approche aussi du cycliste.
11:03 On parle beaucoup de la précocité,
11:06 des moyens qui sont mis en œuvre,
11:09 de certaines saturations pour d'autres.
11:12 Ce qu'il fait, ça n'existe pas.
11:18 Ce n'est écrit dans aucun livre.
11:20 C'est un artiste, un champion.
11:23 Il y a plein de qualificatifs qu'on pourrait employer.
11:26 Et nous, le bilan, il est forcément positif d'avoir passé ces deux années avec lui.
11:30 Une fois qu'on a dit ça, évidemment qu'on avait imaginé
11:35 le voir un peu plus haut dans la hiérarchie,
11:38 le voir conclure par un peu plus de victoire,
11:41 nous aider à nous, équipe, être un peu plus haut dans la hiérarchie mondiale
11:45 avec les deux années passées avec nous.
11:49 Donc, bien sûr, le bilan sportif, il est un peu plus contrasté.
11:53 Ça, c'est sûr.
11:54 Mais à la sortie, nous, on essaie toujours de convertir,
11:59 de retenir toutes les choses positives qu'on tire du temps passé
12:05 avec tous les coureurs, avec les staffs.
12:08 Et c'est vrai que Peter a beaucoup apporté à notre projet.
12:10 Maintenant, on est dans un autre projet qui se dessine en vue des prochaines saisons.
12:15 On a parlé des jeunes coureurs français de notre équipe
12:18 qui viennent d'ailleurs de notre centre de formation
12:21 et qui ont fait les belles heures de l'équipe cette année
12:23 et qui vont, à notre point de vue, faire les belles heures de l'équipe
12:26 durant les années à venir.
12:28 Et en capitalisant sur le temps qu'ils ont passé,
12:31 parce que les retours d'expérience coureurs vis-à-vis de Peter
12:33 sont très bons aussi en interne.
12:35 Voilà, il a permis, il a aidé, il a permis de faire grandir le groupe
12:39 sur certains aspects.
12:40 Je parle des coureurs, mais aussi de l'ensemble des staffs,
12:43 des entraîneurs notamment, parce que ce qu'il fait, ça n'existe pas.
12:49 Enfin, c'est écrit nulle part, en tout cas.
12:50 Et ça montre bien qu'il ne faut se fixer aucune limite.
12:53 Et puis garder cette simplicité, cette insouciance nécessaire,
12:59 parce que ce que les coureurs font, c'est très dur.
13:03 Les saisons sont denses, impitoyables.
13:06 Les niveaux se resserrent.
13:08 Il y a beaucoup d'homogénéité à très, très haut niveau.
13:10 Il faut faire des différences.
13:11 Et pour faire des différences, il faut à la fois accumuler
13:15 peut-être certains gains marginaux, dirons certains,
13:18 mais aussi garder cette insouciance et cette fraîcheur.
13:22 Il faut trouver, je pense, un juste milieu entre les deux,
13:25 entre l'ultra spécialisation et les axes de performance,
13:28 mais aussi le côté un peu vélo plaisir qu'on ne doit pas oublier.
13:35 Et vous l'avez évoqué, on a un peu, pour revenir sur ce Mercato,
13:40 un sentiment qu'il y a une nouvelle page qui se tourne du côté de la Total Energy,
13:45 avec le départ de Peter Sagan, Maciej Bonnard, Edvard Boissonhagen,
13:49 Daniel Loss, Victor Delaparté et Jérémy Cabot.
13:52 Et de l'autre côté, vous avez quatre jeunes coureurs qui arrivent,
13:55 avec Lucas Boniface et Baptiste Vidic, qui arrivent justement
13:58 de votre centre de formation, le Vendée U,
14:00 et Thomas Gachignard et Jordan El Ghega, qui eux,
14:03 arrivent d'équipe continentale, de troisième division.
14:07 Est-ce que vous pouvez nous expliquer le raisonnement
14:10 qu'il y a derrière ce Mercato ?
14:13 Ce n'est pas un repli, même si on a une équipe,
14:18 à l'exception de Dries et Steph, de coureurs belges,
14:21 sinon on va avoir un effectif très franco-français.
14:25 La stratégie, on l'a dit tout à l'heure, les coureurs qui ont fait
14:31 les beaux jours de l'équipe cette année, c'est des jeunes coureurs français
14:34 issus de notre centre de formation.
14:37 On a aujourd'hui, à l'heure des différents projets qui se montent
14:43 autour de nous, de la précocité, des équipes développement,
14:46 des équipes junior, de l'ultra spécialisation,
14:50 on a envie, nous, on souhaite revendiquer ce qu'est notre identité profonde,
14:54 à savoir la formation, les jeunes coureurs français.
14:57 C'est ce qui a fait la réussite de l'équipe historiquement,
14:59 c'est ce qui l'a fait encore cette année, même si on aurait aimé
15:02 la convertir un peu plus régulièrement en victoire,
15:04 mais en tout cas, en termes de performance, c'est ce qui s'est passé cette année.
15:07 Et on a envie d'enfoncer le clou sur les prochaines saisons
15:12 au travers de nos jeunes coureurs estampillés "Made in Vendée"
15:16 ou "Made in Total Energy".
15:19 On va avoir, l'année prochaine, sur les 23 coureurs de l'effectif,
15:24 on va avoir 11 coureurs qui sont passés par le Vendée-U.
15:28 Donc, ce n'est pas rien et notre projet, on y croit, on y croit fort
15:34 et on a envie de le mettre encore plus en avant et on est convaincu,
15:39 à l'image de nos performances la saison dernière,
15:41 il y a des performances qui se sont vues, il y en a d'autres qui se sont un peu moins vues.
15:45 Mais je prends l'exemple de la deuxième place de Mathieu Bergodo
15:48 sur l'étape du Dauphiné libéré au mois de juin,
15:52 où on était les mieux représentés dans le groupe d'échappés ce jour-là
15:57 avec trois coureurs, Mathieu Bergodo, Alexy Biermos, en qualité de grand frère,
16:02 et puis Mathéo Verchet, qui découvrait sa première course sur le Tour,
16:07 champion de France amateur avec le Vendée l'année dernière.
16:09 Et c'est lui qui faisait le tempo dans le groupe d'échappés
16:12 pour faire plier les équipes qui souhaitaient revenir sur l'échappé devant.
16:16 Et tout ça, ça nous donne beaucoup de force et on est convaincu
16:21 que la réussite de l'équipe passe par là, par la formation,
16:25 par le groupe, par le collectif.
16:29 Et voilà, c'est l'origine du projet.
16:34 On a envie d'y revenir encore plus fort la saison prochaine.
16:37 – D'un point de vue extérieur, on se dit qu'avec le départ de Peter Sagan,
16:43 il y a quand même une partie de votre budget qui s'est libérée.
16:47 Mais sur papier, ça n'a pas vraiment été concrétisé par un remplacement.
16:52 C'est quoi ? C'est tout simplement un budget qui est à la baisse pour 2024
16:57 ou c'est un retour au projet de base, comme vous nous avez dit,
17:02 une occasion à saisir pour l'année prochaine ?
17:05 Qu'est-ce qui se cache entre guillemets derrière ça ?
17:08 – Il ne se cache absolument rien du tout.
17:10 Les budgets, ça ne se passe pas comme ça, ce n'est pas que des vases communicants.
17:14 Donc voilà, il y a des choix forts, on en a parlé, qui ont été faits
17:19 à la fois sur l'effectif de notre équipe, à la fois sur le projet global de formation
17:26 qui intègre le Vendée-U et également le crêpe de la Roche-sur-Yon
17:31 qui fait partie intégrante de notre projet de formation.
17:33 Donc des moyens consacrés aussi au projet dans sa globalité
17:37 et à la formation des jeunes coureurs parce qu'on y croit
17:40 et je suis convaincu qu'on est dans le vrai.
17:42 Donc voilà, c'est aussi simple que ça, il ne se cache absolument rien
17:45 ni pour 2024, ni pour 2025.
17:48 Non, simplement, réaffirmer ce qu'est notre identité et le projet historique,
17:56 le remettre en avant et lui donner des moyens.
17:59 – Je suis quand même obligé de vous poser la question
18:01 parce qu'on a beaucoup entendu parler dans les médias.
18:04 Il y a le nom de Julien Alaphilippe qui est beaucoup associé à celui de votre équipe.
18:08 On sait qu'il est en fin de contrat à l'issue de la saison 2024.
18:12 Est-ce qu'il y a des nouvelles de ce côté-là ou on sautait ?
18:17 On verra plus tard.
18:19 – On verra plus tard.
18:21 La saison 2024 n'est pas encore lancée,
18:24 donc on est encore moins à la fin de la saison 2024 et encore moins en 2025.
18:28 Mais voilà, comme ça a été souligné à plusieurs reprises,
18:32 beaucoup d'équipes souhaiteraient avoir Julien dans leur effectif,
18:38 à la fois pour ses performances et pour ce qu'il est, ce qu'il incarne.
18:41 C'est clair que quand on a parlé de notre identité,
18:43 de cette part un petit peu du vélo-jeu et de cette part d'insouciant,
18:47 je pense que c'est ce qu'il caractérise aussi.
18:48 Donc forcément que c'est un coureur qu'on aimerait que beaucoup d'équipes
18:53 et nous également, bien sûr, aimerions l'avoir au sein de notre effectif.
18:58 Donc on verra.
18:59 Pour l'instant, on n'en est pas là.
19:00 Il y a une saison 2024 à faire et à réussir.
19:03 Et puis on verra la suite un petit peu plus tard.
19:08 Et juste pour revenir sur un dossier qui a fait beaucoup parler,
19:12 c'est au niveau équipementier.
19:14 On sait que Specialized va partir à l'issue de cette saison.
19:19 Est-ce que vous avez des nouvelles de ce côté-là ?
19:21 Vous êtes toujours en recherche ou c'est fixé ?
19:24 Ça va être annoncé ? Où est-ce que vous en êtes ?
19:27 On aura des vélos en 2024.
19:31 Il va y avoir une communication qui va être faite dans les prochains jours,
19:35 mais on est très content.
19:38 On est évidemment très content et on remercie grandement les deux années passées
19:43 avec Specialized et leur expertise du haut niveau.
19:46 Ça nous a également fait évoluer dans notre modèle.
19:52 Ça a été deux années très riches à côté de cette grande marque.
19:57 Et puis forcément, on doit préparer la suite.
19:59 On vous présentera dans les jours qui viennent la prochaine marque.
20:04 Justement, on y est, cette saison 2024 qui arrive vraiment à grands pas.
20:11 Où est-ce que vous en êtes de la préparation ?
20:15 Quels seront vos principaux objectifs pour cette saison ?
20:18 On en est de la préparation.
20:22 Les staff, tout le monde s'est déjà remis au travail, bien sûr.
20:26 On est dans la préparation, dans les calendriers, les programmes,
20:29 la programmation des stages.
20:31 Tout est à peu près ficelé jusqu'au début janvier.
20:35 Ensuite, on va passer du temps avec les coureurs pour construire les programmes.
20:40 On a débriefé de la saison passée.
20:43 On va prendre un peu de temps avec eux pour comprendre ce qui les anime.
20:47 Je pense que la clé de la réussite n'est pas seulement de leur donner un programme
20:52 mais de comprendre ce qu'ils ont réellement envie de faire.
20:54 Bien entendu, on fait en sorte que, collectivement, ça puisse répondre
20:58 à nos objectifs et à nos attentes.
21:00 On essaie de contractualiser un peu les attentes mutuelles entre l'équipe
21:03 et les coureurs.
21:05 C'est une des clés de la réussite.
21:07 On est en phase de préparation.
21:09 D'un point de vue sportif, les coureurs ont repris le chemin de l'entraînement
21:12 au travers de différentes activités.
21:14 Le vélo va prendre de plus en plus de place au fur et à mesure des semaines
21:18 qui vont se passer.
21:20 On a un premier rassemblement équipe du 8 au…
21:25 du 8, que je ne dise pas de bêtises, sur la première quinzaine du mois
21:29 de décembre, pendant 10 jours, en Espagne, comme ces dernières années,
21:35 pour poser les bases de notre saison 2024.
21:38 Et puis, voilà, un programme de course qui est en train de se construire également.
21:43 Et puis, les objectifs pour revenir aux objectifs.
21:46 Il reste, on a parlé tout à l'heure, des petites frustrations de l'année,
21:50 notamment les classiques fendriennes.
21:51 Donc, on a envie de revenir sur les classiques fendriennes avec de l'envie,
21:55 bien sûr, mais pour aller chercher de la performance et des résultats.
21:58 Ça, ça va être un moment important, avec un premier passage de très haut niveau
22:03 avec Paris-Nice début mars.
22:05 C'est toujours un premier point de passage important.
22:08 Les classiques fendriennes, Ardennes, les championnats de France,
22:12 les tours de France, classiques, mais aussi l'envie de,
22:16 on a parlé tout à l'heure, on ne tient pas forcément, nous,
22:18 beaucoup de statistiques sur les nombres de victoires ou de podiums,
22:21 mais on a envie de retrouver le chemin de la victoire un peu plus régulièrement.
22:26 Donc, voilà, se donner les moyens de scorer, de gagner des courses en 2024.
22:33 C'est aussi simple que ça.
22:35 Sur scorer, justement, on est aussi un des sujets de ces dernières années.
22:42 En 2024, on rentre dans la deuxième année de cycle de trois ans,
22:46 qui a été instaurée pour les relégations et promotions.
22:50 Pour l'instant, vous êtes 22e à ce classement.
22:53 On rappelle que c'est les 18 premières équipes à l'issue de ces trois ans
22:56 qui seront en World Tour pour les trois prochaines années.
22:59 Est-ce que ça peut être un objectif pour vous de passer en World Tour en 2026
23:02 ou pas du tout ? Vous êtes bien en pro-team ?
23:06 Bien en pro-team, non, la question ne se pose pas comme ça.
23:11 Nous, on part du principe que les résultats, les victoires, les rankings, les points UCI,
23:18 c'est toujours la conséquence de nos performances.
23:24 Je pense que c'est… En tout cas, nous, on prend toujours les choses dans cet ordre-là.
23:29 C'est qu'on s'attache à aller performer sur les épreuves, gagner des courses,
23:36 parce que c'est quand même la finalité.
23:38 Et ensuite, les différents rankings, les possibilités d'accession ou pas,
23:44 ça ne sera que la conséquence du travail bien fait et des performances qu'on aura réalisées.
23:52 Il y a beaucoup de densité à très haut niveau parmi les 22, 23 premières équipes mondiales.
23:58 C'est à peu près ça le paysage.
24:01 Donc, il faut trouver un juste milieu entre les points UCI, entre la manière de faire les choses,
24:10 l'émotion, parce que l'émotion qu'on peut donner au public ne rapporte pas de points UCI.
24:16 Donc, il y a certaines échappées qui ont du sens pour nous,
24:20 parce que pour gagner à très haut niveau, il faut aussi prendre des risques parfois.
24:25 Et prendre des risques, ce n'est pas toujours le meilleur moyen de marquer des points.
24:29 Donc, on essaie de garder la conviction qu'on a dans la façon dont on doit aborder notre sport de haut niveau.
24:41 Et bien entendu, on ne peut pas être déconnecté de la course au point.
24:46 Mais en tout cas, ce que l'on souhaite, c'est optimiser les performances collectives du team,
24:52 gagner le plus de courses possible, et puis ensuite, on fera les comptes en fin de saison
24:56 pour savoir où ça nous situe dans la hiérarchie mondiale.
24:59 Vous avez un peu parlé, mais les prochains rendez-vous concrets pour l'équipe,
25:06 c'est ce stage en Espagne début décembre.
25:09 Il y aura aussi une présentation d'équipe, si je ne me trompe pas, qui arrive bientôt ?
25:14 C'est en cours de préparation.
25:16 Mais enfin, on va dire les deux temps forts avant d'aborder les premières courses de la saison,
25:20 ça va être les deux camps d'entraînement.
25:23 Il y aura un petit peu de nouveauté, c'est un peu tôt aussi sur janvier et février pour certains coureurs.
25:28 Mais en tout cas, il y aura deux camps d'entraînement, un en décembre, un en janvier,
25:33 pour aborder au mieux les premières courses de la saison.
25:37 On a parlé des premiers temps forts, de Paris Nice, des classiques et tout ça.
25:40 Mais la saison a démarré les premiers deux sars.
25:43 On ne souhaite pas attendre le mois de mars pour nous imposer.
25:49 On a beaucoup d'envie et on va tout mettre en œuvre pour être prêts dès les premières courses de la saison.
25:55 Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour cette année ?
26:00 De la santé pour nos coureurs.
26:03 Parce que c'est vrai qu'en 2023, au-delà d'avoir beaucoup parlé de victoire, de performance,
26:08 on a eu aussi des blessures, des chutes.
26:11 C'est toujours le point noir de notre saison quand des coureurs sont blessés.
26:21 Pour construire des performances, il faut déjà avoir tous les coureurs en bonne santé.
26:28 Qu'on ait le moins de blessés possible tout au long de la saison.
26:32 Et trouver le chemin de la victoire le plus régulièrement possible.
26:36 Merci Benoît d'avoir accordé cette interview à Cycliste Mactu.
26:41 Bon courage pour cette saison, la chance et la santé.
26:47 Merci beaucoup.
26:49 Merci, à bientôt sur les routes. Au revoir.
26:52 [SILENCE]