Le policier auteur du tir qui a tué le jeune Nahel le 27 juin dernier a été remis en liberté sous contrôle judiciaire ce mercredi, après plus de quatre mois de détention provisoire. La mère du jeune homme appelle à manifester dimanche à Nanterre.
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00:00 - Sur la cagnotte, la mère avec qui on a pu discuter nous dit qu'elle l'a bien touchée
00:04 et qu'elle compte l'utiliser pour faire des dons à des associations qui aident différentes personnes.
00:08 - Alors justement, Maxime Branchetteur, vous l'avez rencontré là, ces dernières heures.
00:13 - Oui, aujourd'hui.
00:14 - Qu'est-ce qu'elle vous dit ? Elle organise cette marche dimanche, pourquoi c'est important pour elle ?
00:21 - C'est à la fois important pour elle de sentir le soutien, qu'elle est encore soutenue,
00:29 que la démarche continue. C'est important pour elle de trouver un mode pour répondre à son incompréhension,
00:37 au fait qu'elle ne comprend pas que le policier soit dehors et que la détention provisoire ait mis fin.
00:42 Tout ça est important pour elle. Et en même temps, ce qui est assez paradoxal, c'est que lorsqu'elle vous parle,
00:47 elle dit aussi énormément souffrir d'être comme ça exposée et reconnue.
00:51 C'est vrai que c'est assez intéressant de se promener avec elle parce qu'on se rend compte que tout le monde la reconnaît dans la rue.
00:55 Les gens s'arrêtent pour lui dire "on vous soutient", etc. Elle va un petit peu partout, vu qu'elle est forcément autour de Nanterre
01:01 où tout le monde la connaît. Et ça, elle en souffre beaucoup parce que même si elle accueille évidemment la générosité des gens très bien,
01:07 ça la ramène toujours à ça. Et elle dit que voilà, à Nanterre, elle a beaucoup de mal à sortir de sa souffrance et du souvenir de son fils.
01:13 - Est-ce qu'il n'y a pas quand même une confusion, peut-être même chez la mère de Noël ?
01:17 Il est remis en liberté, mais dans l'attente de son procès, il reste mis en examen pour meurtre.
01:24 Et il pourrait, s'il est condamné, s'il est reconnu coupable à l'issue de son procès, être emprisonné.
01:29 Il est placé sous contrôle judiciaire, il doit verser un cautionnement, il a l'interdiction d'entrer en contact avec les témoins et les partis civils,
01:36 de paraître à Nanterre et de détenir une arbre. Il y a une confusion un petit peu sur ce thème-là ?
01:42 - Quand on lui explique, effectivement, elle revient tout le temps au fait que le policier, lui, passera Noël avec sa famille,
01:48 alors que son fils ne passera pas Noël avec elle. Il y a un sentiment d'injustice.
01:54 On a la sensation et une compréhension de l'appareil judiciaire et du fait que ça ira plus loin,
02:00 mais en fait, cette détention provisoire est une violence en elle-même, le fait qu'il sorte au bout de quatre mois.
02:05 Pour elle, il a eu quatre mois de prison, il est sorti, même s'il n'est pas encore jugé.
02:08 C'est une violence d'ailleurs qu'elle énonce souvent, c'est qu'elle nous dit "il sera jugé, mais dans combien de temps, combien d'années faudra-t-il pour le condamner ?"