Le policier auteur du tir qui a tué le jeune Nahel le 27 juin dernier va être remis en liberté sous contrôle judiciaire ce mercredi, après plus de quatre mois de détention provisoire, avec l'interdiction de détenir une arme, de s'entretenir avec les parties civiles et de se rendre à Nanterre.
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00:00 Eric Ciotti, quelle est votre réaction ?
00:03 Je me réjouis de cette remise en liberté.
00:05 Il est resté plus de quatre mois et demi en détention.
00:07 C'est beaucoup.
00:09 Je dirais même que c'est trop.
00:11 Je mesure les preuves pour sa famille, pour ses collègues policiers.
00:17 Il y a une décision judiciaire qui doit intervenir.
00:20 Elle interviendra.
00:22 Mais quatre mois et demi de détention préventive,
00:25 alors que les circonstances de ce drame,
00:31 des circonstances de ce qui s'est déroulé
00:33 ne sont pas formellement établies.
00:35 Il appartiendra à un tribunal de dire si ce policier
00:39 était en conformité avec les règles qui déterminent la légitime défense.
00:46 Et il y a des éléments factuels qui peuvent plaider dans ce sens,
00:51 notamment le fait que le véhicule était reparti,
00:54 qu'il pouvait se sentir en danger,
00:56 que la loi autorise les policiers à faire usage de leurs armes
00:59 après sommation lorsqu'il y a un danger.
01:02 Donc il y a un débat.
01:04 Je ne préjuge en rien, et c'est à la justice de le dire,
01:07 mais c'était beaucoup au temps de détention préventive.
01:10 Donc je me réjouis de sa remise en liberté.
01:11 Donc si je résume, là, vous ne considérez pas que la justice est trop laxiste ?
01:15 Nous verrons.
01:17 Puisque c'est souvent ce que vous dites,
01:19 en considérant qu'il y a trop de remise en liberté,
01:21 qu'il n'y a pas assez de mise en détention provisoire.
01:24 Elle est extrêmement sévère.
01:26 Certains pourront dire que ça vendra en bon sens.
01:29 Elle est extrêmement sévère pour les détenteurs de l'autorité publique.
01:33 Elle est plus exigeante.
01:34 Alors c'est peut-être légitime,
01:36 parce que quand on est détenteur de l'autorité publique,
01:39 bien entendu, il y a des contrôles.
01:41 Je rappelle que les policiers sont ceux qui sont les plus sanctionnés.
01:44 Et par l'autorité administrative, mais aussi par l'autorité judiciaire,
01:50 rien ne leur est passé, c'est normal.
01:52 Mais ils ne doivent pas être les victimes aussi
01:54 de la montée de la violence dans notre société.
01:57 Ils sont en première ligne et on doit les soutenir aussi
02:01 dans la mission pour la sécurité de tous qu'ils accomplissent
02:05 et dont je salue le courage.
02:07 - Maxime ?
02:08 - Après, victime ou pas, monsieur Ciotti,
02:11 dans cette affaire, il y a un jeune homme qui est mort.
02:13 Effectivement, vous avez raison,
02:14 seul un jugement pourra déterminer si le policier est coupable ou pas.
02:18 Mais dans beaucoup d'affaires de mort comme ça,
02:20 ce n'est pas étonnant de voir des personnes en détention provisoire.
02:23 Pourquoi ce policier, quatre mois de détention provisoire
02:25 pour n'importe quel homicide, ça paraîtrait extrêmement court.
02:28 Pourquoi pour ce policier, vous trouvez que c'est beaucoup trop long ?
02:30 - Parce que c'est une détention préventive sans doute inédite.
02:35 Dans des circonstances, vous êtes un expert de ces situations.
02:39 Je crois que c'est la première fois qu'il y a une détention aussi longue.
02:44 Est-ce lié à l'émotion et aux émeutes qui ont suivi ?
02:48 Il faut bien le dire.
02:49 - Il fallait calmer à l'époque le pays ?
02:51 - Il fallait calmer les cités par la mise en détention.
02:54 J'espère que ce ne fut pas le cas et qu'on a apprécié cette détention
02:59 qui est une privation de liberté lourde pour quelqu'un qui défend dans sa mission,
03:06 comme le font tous les policiers et les gendarmes, les principes républicains.
03:11 C'est très lourd.
03:12 Maintenant, la justice fera définitivement son œuvre,
03:16 je pense au terme d'un procès qui aura lieu sans doute dans quelques mois.