• l’année dernière
Georges-Louis Bouchez commente l'actualité de ces dernières semaines avec le journaliste Didier Swysen dans le studio Sudinfo.
Transcription
00:00 En parlant d'autre majorité, une petite réaction peut-être concernant les propos que Conor
00:10 Rousseau a pu tenir à l'égard de la communauté rome.
00:13 Conor Rousseau, je le rappelle, n'appartient pas au Glamsbelang, il appartient à un parti
00:18 socialiste flamand.
00:19 Une réaction, ça vous surprend, ça vous ébahit ?
00:24 Alors, je vais être franc avec vous, je ne sais même plus le mot utilisé.
00:29 Déjà, ça m'indigne sur les propos, parce que je vais être clair avec vous, le propos
00:36 il est appuyé.
00:37 Moi j'ai pris connaissance, en fait hier, des propos qui ont été tenus.
00:41 Il est appuyé, il est long, donc on a vraiment à la fois une caricature.
00:48 Il présente vraiment les romes comme des sous-hommes.
00:52 À un moment il fait une allusion en disant qu'ils sont là avec leurs friteuses, près
00:56 des poubelles, et après il dit qu'il faut régler leur compte à coup de matraque.
01:00 Le niveau de violence est super élevé, super élevé, c'est le premier élément.
01:06 Le deuxième élément, je suis écoeuré et révolté par le silence de Jean-Marc Nolet
01:14 et de Paul Magnette.
01:15 Vous savez, c'est les mêmes qui m'ont dit qu'il ne fallait pas aller débattre contre
01:20 Van Grieken, et je ne l'ai pas fait en Belgique francophone, je l'ai fait en Flandre, où
01:25 le blingue était invité comme n'importe quelle autre partie.
01:28 À l'époque on m'a dit "scandale !" Mais de qui se moque-t-on ? Je rappelle, et c'est
01:34 terrible que je doive le dire, et je trouve ça hallucinant, mais aujourd'hui il y a
01:40 une différence majeure entre Tom Van Grieken et Conor Rousseau, c'est que Conor Rousseau
01:45 a dû passer une transaction avec le parquet pour des propos racistes.
01:49 Il va devoir suivre une thérapie pendant un an pour se rendre compte de la gravité
01:52 de ses propos, et il doit aller à la carcérine de Dossain.
01:55 Vous savez que pour des propos plus ou moins identiques, il y a un échefin de la commune
02:02 de Neupré, un échefin socialiste de la commune de Neupré, qui passe au tribunal correctionnel
02:07 ce lundi.
02:08 Ce lundi.
02:09 Et donc, moi, il y a quelque chose que je ne comprends plus, donc je demande à Paul
02:13 et Jean-Marc, puisque la gauche est érigée comme la police de la pensée, c'est eux
02:20 qui dirigent le débat aujourd'hui, ils vous disent ce qui est bien, ce qui est mal.
02:23 Eh bien, je demande à Paul et Jean-Marc si je peux encore débattre avec Conor Rousseau.
02:28 Parce que si je ne peux pas débattre avec quelqu'un qui n'a jamais été condamné
02:32 pour des propos ou des actes de racisme, mais que je peux débattre avec quelqu'un
02:37 qui lui, manifestement, est rentré dans une procédure, quoi qu'il arrive, alors ça
02:43 lui évite le quasi-judicial, c'est une procédure qui est tout à fait légitime,
02:46 que moi je ne remets pas en cause, mais je dis juste, voilà, il y a eu quelque chose.
02:51 Eh bien, à un moment donné, là, je dois avouer que je ne comprends pas bien, il y
02:57 a des faits qui sont avérés.
02:58 C'est ça que je veux dire, c'est que d'un côté, on a quelqu'un dont on reproche
03:02 l'appartenance au parti, etc., mais sur lequel, à titre individuel, on n'a pas de
03:06 faits.
03:07 Et de l'autre côté, on a quand même quelqu'un qui a des faits.
03:09 Et donc, moi, je vous le dis clairement, j'ai une vraie question.
03:12 J'ai un débat qui est prévu prochainement avec Conor Rousseau.
03:15 Vous y allez, vous y allez pas ?
03:16 J'ai un débat qui est prévu le 14 décembre.
03:18 Je ne vais pas vous cacher que moi, j'ai soumis la question.
03:21 J'ai soumis la question.
03:22 Parce que, à titre personnel, si vous prenez la charte pour la démocratie, normalement,
03:30 je ne peux pas y aller.
03:31 Normalement, je ne peux pas y aller.
03:33 Mais bon, comme je sais que Paul Magnette l'héberge dans son bâtiment, puisque vous
03:37 savez, ils partagent leur bureau au boulevard de l'Empereur, je ne sais pas ce qu'il
03:40 va faire.
03:41 Et je vous dis juste autre chose sur le plan politique.
03:44 Imaginez une seule seconde que moi, j'ai tenu ses propos.
03:48 Ce qui ne risque pas d'arriver, parce que ce n'est pas le genre de pensée que j'ai.
03:52 Parce que quand on dit j'ai bu, bon, moi, je ne bois pas.
03:56 Donc, je donnerais déjà un conseil à mes collègues.
03:58 Ne buvez pas.
03:59 Ça vous évitera certaines choses.
04:00 Mais c'est bon pour la ligne en plus.
04:03 Mais...
04:04 Ils vont mettre les brasseurs à dos.
04:05 Ils sont puissants, les brasseurs à dos.
04:06 Oui, mais vous savez, les politiques, président de parti, il n'y en a pas tant que ça.
04:10 Ce n'est pas nous qui allons...
04:11 Mais par contre, on peut boire une bière sans alcool.
04:13 C'est de plus en plus ce qui est en fond.
04:14 Mais par contre, objectivement, imaginez une seule seconde que je dis ça.
04:22 Je pense qu'après une heure, je démissionne du MR.
04:27 On n'accepterait jamais ça.
04:29 Et donc, c'est quoi ce deux poids, deux mesures ?
04:32 Qu'est-ce qu'on va aller expliquer aujourd'hui pour justifier que dans nos débats, il y
04:37 a une série de gens qu'on n'invite pas ?
04:38 Des gens qui, eux, n'ont jamais été poursuivis, n'ont jamais eu de PV de police pour faire
04:43 de racisme.
04:44 Et donc, moi, je me pose aussi une autre question.
04:46 Quelle est la légitimité aujourd'hui du conseil d'administration de la RTBF pour
04:50 dire que l'on n'invite pas Van Grieken, mais qu'on peut inviter Conor Rousseau ?
04:57 Il se base sur quoi pour faire ça ?
04:58 Moi, je suis un démocrate, je suis juriste.
05:01 Dans une démocratie, il n'y a qu'un juge qui peut le déterminer.
05:04 Manifestement, ici, si on s'en tient aux organes habilités, il y a plus à dire chez
05:10 Conor Rousseau que chez Tom Van Grieken.
05:12 Et ça veut dire quoi ?
05:13 Ça veut dire que Vaureuil d'un Conor Rousseau, présidé par Conor Rousseau, pose un problème
05:19 de légitimité pour des futures négociations, par exemple ?
05:21 Je vais être clair avec vous, si Vaureuil avait un peu de dignité et pas uniquement
05:23 un opportunisme électoral, parce que je suis sûr qu'en plus, vous savez, je vais vous
05:27 dire un truc qu'on ne peut pas dire, mais je suis sûr en plus que certains se disent,
05:31 moi j'ai vu Louis Tobak sur RTL il y a quelques semaines, quand les faits étaient sortis,
05:38 qui a dit "Bah, tout le monde dit bien ce genre de choses".
05:40 Moi je suis sûr qu'il y en a qui font le calcul cynique qu'une partie de la population
05:43 pourrait éventuellement donner de l'adhésion à ses propos, même si je pense que le niveau
05:48 de violence est tel que ça ne sera pas le cas.
05:50 Mais donc si aujourd'hui, Vaureuil n'était pas dans l'opportunisme politique, mais était
05:55 dans la dignité, je pense que ça serait très compliqué pour Conor Rousseau de se
06:01 maintenir à sa fonction, mais qu'il n'y ait même pas de débat chez lui.
06:04 Je trouve ça extraordinaire, c'est incroyable.
06:06 Moi, on m'a emmerdé, je n'ai pas d'autres mots, on m'a emmerdé pendant deux mois parce
06:11 que j'ai participé à une émission de télé-réalité.
06:12 Qu'est-ce qu'on a à faire en fait ? Ok, je suis resté cinq jours dans un désert
06:16 au Maroc, super.
06:17 Il y en a d'autres, ils ont été dans les vignobles, ils ont été goûter du vin, moi
06:22 j'ai été faire ça.
06:23 Ok, la performance n'était pas extraordinaire, je ne suis pas hyper ravi de ma performance
06:26 et je m'améliorerai pour la prochaine fois, mais fondamentalement on s'en fout.
06:29 On s'en fout.
06:30 Si demain je fais une course de cartes avec moi et que vous perdez, vous n'êtes pas
06:35 un bon journaliste, on s'en fout fondamentalement.
06:37 Voilà, c'était un jeu.
06:39 Et donc pour un jeu, pendant deux mois, on m'a poursuivi, on a été jusqu'à en tirer
06:43 des conclusions sur ma capacité à maintenir à la présidence.
06:46 Et si pour des propos comme ça, tranquille, il n'y a pas de problème.
06:49 Franchement, le monde médiatico-politique belge devient de plus en plus une caricature
06:58 d'indignité.
06:59 Franchement, je n'ai pas d'autres mots.
07:01 Et je vous avais déjà dit que je ne ferais pas de la politique toute ma vie.
07:04 Chaque jour qui passe, j'en suis de plus en plus convaincu.
07:06 Et chaque jour qui passe, j'aime de plus en plus mon chien.
07:09 Et c'est lié.
07:11 Merci Georges Louis Boucher, bonne journée à vous.
07:13 Merci à vous, bonne journée.
07:15 A la moitié, c'est bon.
07:17 [Musique]

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