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La secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache était l’invité de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Bienvenue à tous, la grande interview avec vous, Sabrina Agresti Roubache.
00:04 Bonjour.
00:04 Bonjour Romain Desarmes.
00:05 Sur CNews et sur Europe 1, vous êtes secrétaire d'État à la Citoyenneté et à la Ville.
00:11 Énormément de sujets à voir avec vous, évidemment.
00:14 On va commencer par la grande marche contre l'antisémitisme de dimanche dernier.
00:17 Pourquoi commencer par ça ?
00:19 Parce que hier soir, Patrick Bohel a dit sur France 5
00:24 qu'une semaine après, il n'avait toujours pas compris
00:27 pourquoi le président de la République n'avait pas participé à cette marche.
00:30 Est-ce que vous avez compris ?
00:31 Je l'ai entendu, j'ai regardé hier, Patrick Bohel.
00:35 Non, j'entends le rôle du président de la République.
00:37 Regardez-moi, j'étais là.
00:38 Voilà, mon rôle, c'était de tenir la bande de rôle.
00:40 Je l'ai tenue.
00:41 Je pense que le rôle du président de la République,
00:43 et il l'a rappelé et il l'a bien fait,
00:45 c'était de travailler ardemment à la libération des otages.
00:48 Je pense qu'on ne peut pas constamment tout mélanger.
00:51 Et il serait venu...
00:52 Pourquoi ça l'empêche d'aller marcher contre l'antisémitisme et pour la République ?
00:55 Parce que toutes les marches sont légitimes.
00:58 Toutes les marches sont légitimes.
00:59 Et que si on doit considérer que le président de la République,
01:02 à chaque fois que nous organisons,
01:04 et ça a été organisé par la présidente de l'Assemblée nationale
01:06 et par le président Larcher, président du Sénat...
01:08 Ce qui a accordé une force à cette marche, à cette inusité.
01:10 La première ministre, le gouvernement qui s'est mobilisé massivement.
01:14 Moi, je vous le disais, je tenais la bande de rôle de l'autre côté
01:16 et Raim Korsia de l'autre côté.
01:19 La réalité, c'est qu'on ne peut pas toujours tout demander et tout faire.
01:23 Et enfin, tout instruire avec le président de la République.
01:26 Le président de la République est le garant de l'unité de la nation.
01:29 Et le rôle du président de la République, et moi je le réaffirme,
01:32 je l'avais déjà dit avant, on m'avait déjà questionné...
01:34 Mais il aurait mis en danger l'unité de la nation...
01:36 Non, il ne l'aurait pas mis en danger.
01:37 Je pense que...
01:38 Non, parce que de toute façon, en participant,
01:41 on lui aurait reproché exactement le contraire.
01:42 C'est-à-dire que quoi qu'il fasse dans cette situation,
01:44 on lui aurait reproché tout et son contraire.
01:46 Qui aurait pu lui reprocher quoi que ce soit ?
01:47 Tous les médias, les autres.
01:51 Moi, ce que je pense, et je le dis en tant que membre du gouvernement,
01:54 mais aussi en tant que citoyenne,
01:56 ce que les Français aussi attendent du président de la République,
01:59 nous avons, et je le rappelle, c'est très important,
02:01 encore des otages détenus par le groupe terroriste du Hamas.
02:05 Et je pense que c'est là que le président de la République,
02:07 tous les jours, sans relâche, travaille à leur libération.
02:11 Et que la marche contre l'antisémitisme a été...
02:13 Pour moi, c'était important d'y être, donc on s'est mobilisés,
02:16 je vous le redis.
02:17 La première ministre était là.
02:18 Beaucoup de membres du...
02:19 Même une très grande majorité de membres du gouvernement étaient là.
02:23 Beaucoup de monde...
02:24 Il me semble que les chiffres étaient à peu près 100 000 personnes.
02:27 J'aurais évidemment, comme beaucoup, aimé qu'on soit
02:31 à les 500 000, 1 million, 10 millions.
02:33 Mais la réalité, c'est que cette marche est une grande réussite,
02:35 que ce soit sur le plan de la sécurité
02:37 ou sur le plan de la mobilisation.
02:38 Donc mon rôle, c'était de tenir la bande-rôles.
02:41 Je l'ai tenu, j'étais là,
02:43 aux côtés de tous ceux qui ont manifesté contre l'antisémitisme.
02:46 L'absence du président de la République...
02:48 Je pense avoir largement répondu.
02:51 Et c'est ma conviction profonde, le rôle du président de la République
02:54 est d'être à sa tâche.
02:55 Quand nous avons des Français, des concitoyens,
02:58 nos concitoyens qui sont otages, son rôle est là.
03:00 L'humoriste controversé Yassine Belattar a été consulté par l'Elysée
03:03 pour savoir si Emmanuel Macron devait aller ou non à la marche
03:06 contre l'antisémitisme, à cette marche.
03:08 Il aurait été conseillé qu'Emmanuel Macron s'y rende.
03:10 Est-ce que vous avez été choqué d'apprendre que l'Elysée demandait l'avis
03:13 d'un humoriste, certes, accessoirement condamné
03:15 pour menace de mort ?
03:16 Écoutez, moi je ne sais pas les liens ni de Yassine Belattar
03:21 avec les conseillers, parce que là on parle de conseillers.
03:23 Si on pense, très sincèrement, nous sommes la sixième puissance mondiale.
03:27 Si on pense que l'un des hommes les plus puissants du monde
03:31 se fait conseiller par Yassine Belattar pour savoir s'il doit venir ou pas...
03:34 Visiblement, son avis compte auprès de certains qui conseillent le président.
03:37 Oui, alors auprès de certains qui conseillent le président,
03:39 mais pas le président directement.
03:40 Donc les conseillers prennent leur part, le président de la République,
03:42 on le laisse en dehors de tout ça.
03:43 Il vous a consulté ? Vous qui êtes sa secrète adhérente à la Ville ?
03:46 Alors écoutez, et à la citoyenneté, et à la citoyenneté et à la Ville.
03:49 Moi, de toute façon, c'est une autorité publique.
03:53 Je connais depuis longtemps le président de la République.
03:55 Je donne mon avis quand il me le demande.
03:57 Et là, il ne me l'a pas demandé, donc je ne l'ai pas donné.
03:59 Emmanuel Macron a eu peur d'envoyer quel message
04:03 en marchant pour la République et contre l'antisémitisme ?
04:05 A voulu donner quel message en ne venant pas ?
04:07 Il a eu peur d'envoyer quel message ?
04:08 Non, il n'a pas peur.
04:09 Le président de la République n'a pas peur.
04:11 Le président de la République est le garant de la nation.
04:14 De quoi a-t-il peur ?
04:15 Il a peur pour le sort de nos otages, je le répète.
04:18 Il a peur de ce qui est en train de se passer au Proche et au Moyen-Orient.
04:22 Il n'a pas peur d'envoyer tel ou tel message.
04:23 La réalité, c'est qu'il s'oppose.
04:25 Et il a raison.
04:26 Et il a raison, parce que vous savez,
04:28 l'antisémitisme n'est que le prélude,
04:30 le prémice des autres haines qui arrivent derrière.
04:33 Et le président de la République, c'est le président de tous les Français.
04:35 Donc, je pense que préserver, essayer, autant que faire se peut,
04:39 il le fait avec beaucoup de force.
04:41 L'unité de la nation, vous savez, il n'y a pas de Français préféré.
04:43 - Et le président de tous les Français, ça veut dire qu'il aurait...
04:46 Ça aurait pu être mal interprété par une communauté, par exemple ?
04:49 C'est ce que vous suspectez ?
04:51 - Non, pas du tout, pas du tout.
04:52 Ce que je dis, c'est que l'universalisme avec lequel il a tenu,
04:56 il tient des propos universalistes et il a raison.
04:59 Et ce sont aussi mes propos.
05:00 Je l'avais écrit il y a longtemps, j'ai beaucoup travaillé sur ces sujets-là.
05:03 Je pense que de commencer à faire des distinctions
05:06 et des catégories entre Français, c'est le début de notre malheur.
05:09 Donc, moi, ce que je dis, et je le réaffirme,
05:11 l'antisémitisme n'est que le prélude des autres haines.
05:14 Et ne pas se le retourner, vous savez, l'antisémitisme, le racisme,
05:18 l'islamophobie, la xénophobie, la haine des personnes LGBT,
05:23 tout ça n'est qu'une concordance de haine.
05:25 - Là, en l'occurrence, c'était contre l'antisémitisme.
05:27 - Il n'y a pas... Voilà, absolument, absolument.
05:29 Parce qu'en ce moment, nos concitoyens de confession juive...
05:32 - À l'exclusion d'aucun autre combat, mais là, en l'occurrence...
05:34 - Absolument. Vous savez, on ne règle jamais une injustice
05:37 avec une autre injustice.
05:39 Et tous les combats sont légitimes.
05:41 Contre l'islamophobie, contre l'antisémitisme, contre le racisme.
05:44 Donc, la réalité, c'est que nous sommes la République,
05:46 nous sommes une République.
05:48 Et ce qui tient la République, c'est que tous les Français
05:51 soient traités exactement à même échelle, au même niveau.
05:54 Et on appelle ça l'universalisme.
05:55 Et c'est notre grandeur, c'est la grandeur de notre pays.
05:58 - Le RN a marché contre l'antisémitisme.
06:00 Il a gagné des galons de respectabilité ?
06:02 - Non, moi, vous savez que tous ceux...
06:05 Alors, c'est ma position, que tous ceux qui ont envie de marcher
06:08 contre l'antisémitisme et pour la République, le fassent.
06:11 Je ne suis pas là pour distribuer les bons, les mauvais points.
06:13 Vous savez, on me connaît pour mes...
06:16 - Et c'est une bonne chose pour vous qu'il ait été là ?
06:19 - Disons que j'aurais... C'est très bien qu'il soit là.
06:22 C'est très bien que tous les gens...
06:23 Vous savez, moi, je fais une distinction entre les électeurs du RN
06:26 et aussi... Et le RN, je l'avais écrit.
06:29 Les électeurs du RN ne sont pas nos ennemis.
06:30 Que tous ceux qui veulent lutter, marcher contre l'antisémitisme,
06:34 contre le racisme, je le répète, contre la xénophobie,
06:37 se sont mobilisés. Et tant mieux ! Et tant mieux !
06:41 Mais la réalité, c'est que moi, je ne suis pas là pour dire
06:44 "tel parti doit faire ci, tel parti doit faire ça",
06:46 sans les normaliser, parce que je n'oublie pas,
06:49 mon combat, ce qui m'a fait m'engager en politique,
06:51 c'est la lutte contre le RN,
06:53 que j'ai battue aux premières élections auxquelles je m'engage.
06:57 Je les bats, donc je fais la distinction,
06:58 mais ce n'est pas le rôle ni d'un ministre,
07:02 ni encore moins le mien, à mon modeste niveau,
07:05 de dire "est-ce qu'ils ont bien fait, est-ce qu'ils n'ont pas bien fait".
07:07 Beaucoup de gens se sont mobilisés pour faire ce fameux
07:11 "cordon sanitaire avec le RN",
07:13 dont personne n'oublie quand même la genèse,
07:16 personne n'oublie la transformation.
07:18 Et quand j'entends Marine Le Pen dire
07:21 "je ne suis pas antisémite, j'irai marcher"
07:22 - Marine Le Pen est antisémite pour vous ?
07:23 - Non, non, non, parce qu'elle a dit qu'elle n'était pas...
07:25 - Jordan Bardella est antisémite ?
07:26 - Jordan Bardella n'a pas tenu des propos dignes en disant que
07:29 Jean-Marie Le Pen, qui est, vous savez,
07:31 moi je fais une distinction entre
07:33 la filiation politique et la filiation filiale, si je puis dire.
07:36 - Mais est-ce que lui l'est ou c'est une formule maladroite ?
07:40 - Quand vous êtes condamné pour antisémitisme,
07:42 c'est que vous êtes antisémite,
07:43 c'est que vous avez tenu des propos et que vous êtes antisémite.
07:45 - Mais Jordan Bardella...
07:46 - C'est pas à moi de le dire, Jordan Bardella,
07:50 je ne suis pas là pour commenter ce qu'il est, ce qu'il n'est pas,
07:52 ce n'est pas mon job, ce n'est pas mon travail.
07:54 Et je pense que les Français ne m'attendent pas là.
07:55 - Sur la difficulté à nommer les choses,
07:58 je voulais revenir sur un tweet que vous avez publié le 13 novembre.
08:02 On va le relire ensemble, ça apparaît à l'écran sur CNews
08:05 et on va le relire pour les auditeurs d'Europe 1.
08:07 "13 novembre 2015, il y a 8 ans,
08:09 la France et ce qu'elle représente étaient frappées en plein cœur.
08:13 Une effroyable nuit d'horreur gravée dans nos mémoires.
08:16 Face à la haine et à l'obscurantisme, nous ne cèderons rien.
08:20 Nous resterons debout et unis.
08:22 Fluctuate nec mergitur."
08:24 Il ne manque pas un mot ?
08:26 - Il ne manque pas un mot ?
08:27 C'est que toute ma vie, oui, il doit manquer un mot.
08:31 - Pourquoi ne pas nommer l'islamisme ?
08:32 - L'obscurantisme et l'islamisme ?
08:34 Alors j'ai été la première,
08:35 parce que je trouvais que c'était une formule plus simple.
08:38 Mais l'islamisme, je suis là quand même, l'une des premières.
08:41 Je l'ai écrit, je l'ai écrit,
08:43 j'ai produit des documentaires pour dénoncer et pour faire la différence.
08:46 Attention, on fait la différence entre les musulmans et les islamistes
08:50 et les obscurantistes.
08:52 D'accord ? Obscurantistes et islamistes, c'est pareil.
08:54 Enfin, je ne vois pas où est-ce qu'on veut m'emmener,
08:56 mais j'ai été toujours celle qui a dénoncé...
08:58 - Il n'y a aucune ambiguïté ?
09:00 - Il n'y a pas d'ambiguïté et mes combats, pour ceux qui me connaissent.
09:03 - C'est toujours mieux de le dire.
09:04 - Vous savez quoi ? Ça va mieux en le disant.
09:07 Mais je trouvais que l'obscurantisme, ça faisait un peu lourd,
09:11 donc j'ai choisi d'utiliser cette formule.
09:14 - 1500 actes antisémites en France, plus de 1500 actes.
09:17 - 1518.
09:18 - 1518, dernier chiffre,
09:20 fourni d'ailleurs par le ministre de l'Intérieur sur CNews et Europe.
09:24 Est-ce que vous êtes étonnée par ce nombre ?
09:27 - Je suis effrayée par ce nombre.
09:28 Je ne suis pas étonnée.
09:29 - Est-ce que vous soupçonniez que l'antisémitisme était là, tapis en France,
09:33 c'est-à-dire prêt à se réveiller, en tout cas prêt à se révéler ?
09:36 - Prêt à se révéler ?
09:37 Alors écoutez, on n'apprend rien.
09:39 Regardez ce qui se passe en Allemagne.
09:40 Je pense que ça ne touche pas que la France.
09:43 Malheureusement, ça touche l'Europe.
09:44 Et regardez, ça touche le monde entier.
09:46 Regardez ce qui se passe aux États-Unis.
09:47 Enfin, il suffit juste de lire correctement les journaux.
09:51 Donc c'est pour ça que pour moi, dimanche, c'était très important d'être là.
09:55 Le soutien, vous savez, à la communauté juive qui vient de…
09:58 Regardez ce que l'Israël vit, les attentats terroristes du Hamas du 7 octobre.
10:04 Enfin, le monde est en train d'exploser au Proche et au Moyen-Orient.
10:09 Et la réalité, c'est que c'est pour ça que pour moi, c'est important de dire,
10:13 faire nation, attention, on est ensemble.
10:15 Les Français, quelle que soit la confession, quelle que soit l'origine,
10:18 la croyance ou la non-croyance, on est Français avant tout et on est républicains.
10:23 Et la République doit protéger et protège.
10:26 Et c'est ce qui fait qu'on fait nation.
10:27 Moi, vous savez, je crois beaucoup aux valeurs de notre République.
10:29 D'où il vient l'antisémitisme ?
10:31 Je ne saurais pas dire exactement d'où il vient,
10:34 parce qu'après, vous sauriez-vous m'expliquer ce qui s'est passé
10:37 pendant la Seconde Guerre mondiale, précisément ?
10:39 On le sait, c'est la haine.
10:40 C'est ça, je l'ai toujours dit.
10:42 Je reprends les propos du président de la République que je fais mien.
10:45 Mais je l'ai toujours pensé, je l'ai toujours dit, je l'ai écrit, encore une fois.
10:50 L'antisémitisme n'est que le prélude des autres haines.
10:54 Je vais vous entendre sur d'autres sujets, évidemment.
10:57 Sabrina Agresti Roubach, secrétaire d'État à la Citoyenneté et à la Ville,
11:02 sur CNews et sur Europe 1.
11:04 La mère de Nahel, le garçon de 17 ans,
11:10 qui a été tué à la fin du mois de juin et son décès a provoqué des émeutes.
11:16 Il était au volant d'une voiture, il ne voulait pas s'arrêter.
11:19 Et un policier a tiré.
11:21 La mère de Nahel crie à l'injustice après la libération,
11:24 sous contrôle judiciaire du policier qui a tiré sur son fils.
11:26 Qu'est-ce que vous lui dites ce matin à la mère de Nahel ?
11:28 Non, ce n'est pas de l'injustice ?
11:30 Non, écoutez, elle, c'est une maman qui a perdu son enfant.
11:33 Donc on ne commente pas la perte d'un enfant,
11:37 quels que soient les faits.
11:38 Elle doit ressentir une peine immense.
11:40 Je suis maman, donc là, ce n'est plus la ministre qui vous parle.
11:43 Elle a perdu son fils.
11:44 Donc elle, elle est, comment dire, encore une fois,
11:48 elle peut dire toute la tristesse,
11:51 tout le... c'est effroyable de perdre un enfant.
11:54 En revanche, je ne commente jamais une décision de justice.
11:57 Moi, je crois profondément, déjà, un, à la présomption d'innocence,
12:02 deux, au travail de notre justice,
12:04 trois, ce n'est pas le rôle ni d'un membre du gouvernement,
12:07 ni d'un parlementaire de commenter une décision de justice.
12:09 Je ne l'ai pas commenté quand il a été incarcéré.
12:11 Je ne commenterai pas quand il a été libéré.
12:14 Est-ce qu'elle ne fait que défendre son fils
12:17 ou est-ce que vous suspectez qu'elle vise un autre objectif plus politique,
12:21 aider, et j'allais dire, voir manipuler par des militants ?
12:24 Non, ça, écoutez, moi, je ne sais pas, je ne la connais pas.
12:27 Ce que je sais, c'est que je vois une mère qui a perdu son enfant.
12:30 Et vous savez, dans des conditions, vous les connaissez.
12:33 Il doit ressentir une peine immense, on n'a aucun doute à l'imaginer.
12:36 Donc, moi, honnêtement, je ne sais pas commenter la peine d'une maman qui a perdu son enfant.
12:41 Et je ne veux pas le commenter.
12:42 Les rencontres de Saint-Denis, c'est aujourd'hui.
12:44 Éric Ciotti, Manuel Bompard, Olivier Faure n'y vont pas.
12:47 Pourtant, ils avaient été invités par le président de la République
12:50 à discuter, tout le monde autour de la table.
12:52 Ça va être un flop ?
12:54 Pas du tout.
12:54 Écoutez, d'autres sont là.
12:56 D'autres sont là, enfin, pas du tout.
12:57 Moi, je pense que c'est une erreur stratégique fondamentale.
13:01 Une faute, une vraie faute politique, selon moi.
13:05 On parlait des partis de gouvernement, que ce soit Olivier Faure ou que ce soit Éric Ciotti.
13:09 Ce sont les mêmes qui viennent vous expliquer qu'il manque de dialogue,
13:13 qu'on ne les écoute pas assez, qu'ils veulent discuter du référendum.
13:17 Refusent de venir discuter à la table du président de la République
13:20 aux côtés d'autres partis tout aussi républicains que eux.
13:23 C'est une faute, une vraie faute.
13:25 Jean-Danes Bardella y va.
13:26 Ça l'installe comme seul opposant de droite ?
13:29 Non, vous poserez la question à Éric Ciotti.
13:32 C'est Éric Ciotti qui devrait vous répondre.
13:34 Je voulais vous parler également du projet de loi sur l'immigration.
13:36 Il a été très durci par les sénateurs, les Républicains.
13:39 Il arrive le 11 décembre à l'Assemblée nationale.
13:42 Vous souhaitez revenir à la version initiale,
13:44 avec la régularisation des illégaux et de la métirotation ?
13:47 Je vais vous dire quelque chose.
13:48 Vos collègues du Point avaient utilisé une formule dans un très bon article
13:53 qui disait la loi immigration,
13:56 donc il parlait du texte du ministre de l'Intérieur de Gérald Darmanin,
13:59 la loi qui met d'accord tous les Français sauf les partis politiques.
14:03 Donc moi, ce que j'espère et ce que je voudrais sur ce texte,
14:06 et c'est normal d'être à la hauteur de ce que les Français attendent de nous,
14:10 c'est-à-dire un texte ferme là où il doit être ferme,
14:12 donc notamment, on va parler rapidement juste les trois axes si vous le permettez,
14:17 pouvoir expulser les délinquants étrangers de notre pays.
14:20 Ça représente 4000 personnes par an avec cette loi,
14:22 même que ce soit l'ancien texte ou le nouveau texte, le permettra.
14:26 L'autre chose, c'est la simplification sur les recours.
14:29 Vous savez très bien que nous avons beaucoup trop de recours auprès de la CNDA,
14:32 donc 12, nous voulons les réduire à 4,
14:35 parce que moins vous laissez de temps sur les recours
14:37 et moins vous laissez les étrangers irréguliers sur le territoire,
14:40 plus vous aurez des facilités à les expulser.
14:43 Et l'autre chose, et je le dis par exemple,
14:45 cet article, personne n'en a parlé,
14:47 l'article simple de ce texte de loi permet maintenant,
14:50 puisque Bercy l'avait autorisé,
14:53 quelqu'un qui n'est qui est irrégulier
14:56 pouvait venir s'inscrire sur une plateforme de livraison,
14:58 les mêmes qui vous livrent les repas.
15:01 À partir de ce texte, plus personne ne pourra être inscrit sur une plateforme de livraison
15:05 sans avoir des papiers réguliers.
15:06 - Sauf que Sacha Houllier, le président de la Commission des lois,
15:10 a l'assemblée dit "on va revenir à la version initiale".
15:12 - Sacha Houllier...
15:13 - Donc je ne vois pas comment on va éviter le 49-3.
15:15 - Non, Sacha Houllier, c'est le débat des députés.
15:20 C'était au Sénat, ce sont des parlementaires.
15:22 Moi, le texte, qu'il revienne ou pas, restera ce texte-là,
15:26 parce que, encore une fois, sur la régularisation,
15:29 rappelez-vous ce qu'avaient dit les LR,
15:31 qu'ils ne voulaient pas entendre parler de ce fameux article 3.
15:34 Il a été réécrit dans le Cadbis,
15:35 en permettant de régulariser les gens qui travaillent
15:38 sur nos territoires de manière irrégulière,
15:40 et c'est toute la dignité de la France,
15:41 quand même, de permettre à des gens qui sont sur le territoire,
15:43 qui ne posent pas de problème, qui travaillent,
15:45 qui font des métiers en tension, comme on dit.
15:48 Et la réalité, c'est que ça a été réécrit.
15:50 Donc moi, ce que je vois, c'est que le débat parlementaire
15:53 va pouvoir amender, enrichir.
15:55 J'ai été députée pendant un an,
15:56 et je sais bien comment tout ça peut se passer.
15:58 Mais je pense quand même qu'in fine, on aura un texte
16:02 qui fera non seulement consensus,
16:04 et je l'espère de tout mon coeur,
16:06 parce que c'est encore une fois répondre aux attentes des Français.
16:09 On ne fait pas des textes de loi pour se faire plaisir.
16:11 On fait des textes de loi pour répondre à une urgence du moment.
16:13 C'est l'urgence du moment.
16:15 C'est là, c'est l'urgence du moment,
16:16 puisque tout le monde vous parle de ça.
16:18 Et regardez ce qui s'est passé.
16:19 Les attentats d'Arras, je reviens encore sur ce sujet,
16:22 de pouvoir expulser des étrangers qui ont commis des délits,
16:26 même s'ils sont arrivés avant l'âge de 13 ans.
16:28 C'est important.
16:28 Donc le Parlement va faire son travail et fera son oeuvre.
16:31 C'était la grande interview de Sabrina Agresti-Roubach,
16:35 secrétaire d'État de la Citoyenneté et de la Ville.
16:38 Merci beaucoup d'être venue ce matin sur CNews et sur Europe 1.
16:42 Merci à vous.
16:42 Merci à vous.
16:43 [Musique]
16:46 [SILENCE]

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