TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
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00:00 On va passer aux invités du soir et de plus en plus souvent on vous raconte des histoires et on se dit qu'on devient fou.
00:05 Cette histoire est l'une d'entre elles.
00:07 A Nantes en mai dernier, un policier a été traîné sur une vingtaine de mètres par un jeune homme de 17 ans au volant d'une voiture volée et sans permis de conduire.
00:13 Le policier qui a subi d'importantes blessures a aujourd'hui de très grandes séquelles.
00:16 Le jeune homme par contre a été condamné à 35 heures de travaux d'intérêt général.
00:21 Dans un instant, Reda Belhage qui connaît le policier en question sera avec nous.
00:24 Il va tout nous raconter sur cette histoire.
00:26 Vous allez voir, elle est incroyable l'histoire parce qu'elle est folle et 35 heures.
00:31 Regardez, c'est parti.
00:33 C'est une rue pavillonnaire aux allures tranquilles située en plein cœur des quartiers nord de Nantes.
00:38 Alors qu'il s'apprête à contrôler le véhicule, le policier de 38 ans est percuté violemment par la Renault Mégane.
00:44 Le conducteur a redémarré, bousculant le fonctionnaire.
00:48 Il a été entraîné sur plus de 20 mètres, ce qui lui a occasionné un traumatisme crânien et des blessures importantes.
00:57 Merci Reda Belhage d'être avec nous.
01:00 Merci Jean Messia d'être là parce qu'on va parler d'un autre dossier dans un instant avec l'affaire Nael.
01:04 Reda Belhage, racontez-nous et racontez à nos téléspectateurs ce qui s'est passé pour ce policier parce que c'est complètement fou.
01:10 Les collègues ont repéré le véhicule.
01:13 On voulait tout simplement procéder au contrôle parce que le jeune en question roulait très bizarrement.
01:19 Et au moment où l'individu a vu les collègues en face de lui, il est sorti de son stationnement, il a accroché notre collègue victime, il l'a traîné sur plusieurs mètres.
01:30 Donc le policier a été sérieusement blessé.
01:33 Oui, sérieusement blessé, il a eu un traumatisme crânien important.
01:37 Il a eu un blackout complet.
01:38 Il se rappelle juste d'avoir demandé à l'individu de couper le moteur.
01:44 Et ensuite il se souvient d'avoir été traîné sur quelques mètres.
01:49 Il a senti des fourmillements au niveau du ventre par rapport à la vitesse.
01:55 Ensuite il se rappelle juste d'être réveillé dans le camion des sapeurs-pompiers.
01:59 Comment on a pu avoir l'aversion de ce qui s'est réellement passé ?
02:04 Est-ce que la justice a eu l'aversion ?
02:08 Oui, comme toute enquête, les faits se sont passés au mois de mai.
02:14 Le jugement a eu lieu hier.
02:17 Et le résultat, le collègue l'a très mal vécu.
02:22 Après, si vous avez deux minutes, je peux vous…
02:24 Parce que je l'ai eu au téléphone, en fait.
02:26 Et il n'osait pas venir s'adresser au public et au chroniqueur.
02:31 On pense fort à lui et à sa famille, à sa femme également.
02:34 Je vais vous lire un petit truc qu'il m'a envoyé.
02:37 "Depuis mon accident du 2 mai, j'ai des séquelles physiques et surtout psychologiques.
02:41 Je suis resté inconscient presque une minute au sol.
02:43 Mes collègues m'ont cru mort, avec le sang qui culait abondamment de ma tête.
02:47 Un récent IRM a mis en évidence que mon cerveau avait subi un traumatisme très important.
02:52 Des cellules de mon cerveau en surface sont dites mortes.
02:56 Le plus dur étant le blackout que j'ai eu.
02:58 Donc je ne me souviens de rien, mis à part quelques brides.
03:02 Demander au conducteur de couper le contact,
03:04 puis me voir accroché au montant de la portière avec des fourmillements au ventre
03:09 dus à la vitesse de la voiture.
03:10 Puis, plus rien.
03:11 Grâce au témoignage des riverains et au feeling des collègues d'Orvaux,
03:16 que l'individu de 17 ans était identifié.
03:19 Je reste choqué par cet accident, qui aurait pu me coûter la vie.
03:22 Cela me reste en tête et affecte ma vie personnelle.
03:25 D'ailleurs, mes collègues, ma famille, le sont tout autant.
03:28 Je m'estime heureux de pouvoir en témoigner aujourd'hui sur votre plateau.
03:32 Et j'ai été énormément touché par le sort du collègue de l'affaire Nail,
03:36 puisque la situation était similaire à la mienne.
03:38 Sachez aujourd'hui que je ne me sens pas protégé, ni pris en compte par la justice,
03:44 compte tenu de la sentence prononcée au tribunal pour mineurs.
03:47 Pendant toute l'audience, j'ai eu l'impression d'avoir été victime d'un fait beaucoup moins grave.
03:52 L'acte du jeûne a été minimisé, ainsi que mes séquelles et mon traumatisme.
03:56 Cela m'inquiète pour la continuité de ma carrière et de celle de mes collègues policiers.
04:00 Et notre investissement dans le métier nous tous confrontait à une violence
04:04 en constante augmentation, ainsi qu'au message envoyé aux délinquants avec ce type de réponse pénale.
04:11 – Bravo à lui, bravo à lui, c'est très fort.
04:15 C'est vrai qu'il paraît, vraiment, je pense qu'il nous regarde et je pense fort à lui.
04:19 En tout cas, je suis avec lui à fond, avec lui et sa famille à fond, à fond, à fond.
04:24 Et je peux vous dire que j'imagine ce qu'il a dû ressentir
04:27 quand on a dit que ce jeune allait avoir 35 heures de travaux d'intérieur général.
04:32 Il paraît qu'il a quitté la salle avant même, là, à la fin.
04:34 – Oui, il n'a pas supporté la façon dont il a vécu le traitement judiciaire de l'affaire.
04:41 Et je pense que tous les policiers sont touchés par cette affaire
04:46 parce que malheureusement on est souvent confrontés à ce type de choses.
04:49 Mais quand vous essayez de faire votre travail de flic,
04:53 votre but c'est de protéger tous les citoyens.
04:56 Et là, vous avez l'impression de ne pas être protégé tout simplement par la justice.
04:59 – Vous, vous n'êtes pas protégé en fait, vous.
05:01 Et il paraît que le juge ne voulait pas couper la dynamique de réinsertion du jeune homme, Gilles.
05:05 – Absolument, c'est-à-dire que c'est surréaliste.
05:07 Alors, il y avait les réquisitions un an avec sursis.
05:10 Et puis le juge dit "je ne veux pas entraver la démarche de réinsertion du prévenu"
05:13 qui était déscolarisé au moment des faits, qui a repris l'école
05:16 et puis qui a changé de comportement avec ses parents, ses proches, donc 35 heures.
05:20 Non mais la décision est aberrante, c'est fou quoi.
05:24 Le policier, il a des séquelles irréversibles, il a failli mourir,
05:27 le jeune ne s'est pas arrêté, c'est totalement délirant.
05:30 Alors le parquet a fait appel, on verra, mais c'est inadmissible, inadmissible.
05:34 – Et donc un processus de réinsertion c'est de voler une voiture à 17 ans
05:37 et de traîner un flic sur 20 mètres.
05:39 Là il était en processus de réinsertion de garde.
05:41 – Après. – Parce qu'il a repris l'école.
05:43 – Aujourd'hui, non, parce qu'il a repris l'école.
05:45 – Donc voilà, c'est ça.
05:46 – Il prend 35 heures, le message envoyé c'est "on peut traîner un flic pendant..."
05:49 – Ce que je suis en train de me demander, Réda, on ne va pas se mentir,
05:53 il savait très bien qu'il fallait qu'il se tienne à carreau
05:55 et que peut-être qu'il joue un jeu aussi.
05:57 – L'avocat a dû lui donner des conseils.
05:59 – Exactement, l'avocat a dû lui donner des conseils.
06:01 Tu ne bouges pas une oreille et tout se passera bien.
06:03 Peut-être qu'on va dire que tu es dans un mode de réinsertion
06:06 très efficace, c'est un processus qui est très efficace.
06:08 C'est du bullshit, excusez-moi de vous dire ça.
06:10 – Oui, on a eu le cas aussi, si je peux me permettre, Cyril,
06:13 lors de la manifestation des, j'aime pas dire le mot,
06:16 mais contre les violences policières.
06:18 On avait eu des images qui étaient très choquantes
06:20 où on a défoncé un véhicule de police avec des collègues à bord.
06:23 Un collègue a sorti son arme, à mon sens, il a sauvé la vie des collègues
06:27 qui étaient dans le véhicule.
06:28 La plupart des individus mis en cause qui étaient des black blocs,
06:31 qui étaient mineurs, sauf un qui était majeur, il a été déféré.
06:34 J'ai été au jugement, la juge a dit "ah d'accord, vous faites,
06:38 je vais pas donner la marque de, enfin la restauration rapide,
06:42 vous êtes en stage, donc je vous laisse le temps de voir
06:44 comment on se revoit le 2 novembre, vous m'envoyez votre attestation
06:47 de stage et de formation".
06:49 Le jugement a eu lieu, enfin devait avoir lieu le 2 novembre,
06:52 et là on l'a décalé parce que l'avocat était absent au mois de septembre.
06:55 Donc ça veut dire qu'on aurait pu, excusez-moi de dire le mot,
06:58 mais on aurait pu tuer des policiers pendant une manifestation,
07:00 des policiers qui essayaient de faire leur travail.
07:02 Et la réponse elle est là, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
07:06 le gars est dehors, contre le judiciaire.
07:08 – Juste un mot Jean-Messia, c'est vrai que personne n'a tweeté, elle a raison.
07:11 – Personne n'a tweeté pour le policier.
07:12 – On va revenir sur l'affaire Nael dans un instant,
07:13 parce que le policier à l'origine du tir mortel a été remis en liberté,
07:15 on va vous expliquer tout ça.
07:16 Juste Jean-Messia, sur ce qu'on vient de dire, sur cette affaire,
07:18 vous dites quoi ?
07:19 – Je pense que la justice, son laxisme, est responsable
07:25 de l'état d'ensauvagement de la société.
07:28 Là on est en train de commenter une affaire à l'instant T.
07:31 Mais une fois que ce jeune, qui a manqué de tuer un policier,
07:35 n'écope que de 35 heures de travaux d'intérêt général, c'est-à-dire de rien.
07:41 – Bah oui, de rien.
07:42 – L'étape d'après c'est quoi ? Est-ce que la justice,
07:45 on va en parler tout à l'heure, n'est pas en train de fabriquer,
07:48 n'a pas déjà fabriqué des hordes de futurs Nael justement ?
07:52 Parce que la justice à aucun moment ne met un cran d'arrêt
07:56 à ceux qui ne respectent rien et qui n'obéissent à rien.
07:59 – Alors on va revenir…
08:01 – Donc si vous voulez, le maillon faible de notre pays,
08:04 ce qui explique le cafardahum finalement dans lequel nous vivons
08:08 et que les flics se prennent en plein visage dans les rues,
08:11 c'est qu'à aucun moment la justice n'est capable de sanctionner
08:16 suffisamment durement pour casser les dynamiques délinquantes
08:20 et criminelles des jeunes.
08:22 Si chaque jeune était seulement condamné au bout du premier acte
08:25 à seulement même trois semaines de prison,
08:27 peut-être que les choses seraient un peu mieux par la suite.
08:30 – Alors on va revenir…
08:31 [Musique]