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Dans son édito du 16/11/2023, Gauthier Le Bret revient sur la visite de l'humoriste Yassine Belattar à l'Élysée en marge de la marche contre l'antisémitisme.

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Transcription
00:00 Oui, parce que Yassine Benatar en a déclenché lui-même des polémiques.
00:02 Un exemple, il avait dit à Zineb El Razoui, ancienne de Charlie Hebdo,
00:05 je cite "Inch'Allah en 2020, t'es plus là".
00:09 Et puis, vous l'avez rappelé, en septembre dernier,
00:10 il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour menace de mort.
00:14 Mais ce n'est pas très grave pour l'Élysée,
00:15 puisqu'effectivement, il a été reçu par deux conseillers du président de la République
00:19 quelques jours avant la marche de dimanche dernier contre l'antisémitisme,
00:22 dont le conseiller mémoire Bruno Roger Petit.
00:25 Et ils lui ont demandé ce qu'il pensait de la participation ou non d'Emmanuel Macron
00:29 à cette marche et il a fortement déconseillé, selon nos confrères de L'Express,
00:33 Yassine Benatar, au président d'y aller, selon l'humoriste,
00:36 sa participation aurait pu mettre le feu au quartier.
00:39 Et voilà ce que dit l'un des participants à cette réunion avec Yassine Benatar
00:43 à nos confrères de L'Express.
00:44 Il est un thermomètre, une personne-ressource.
00:47 Il fait partie de ces sociologues opportunistes
00:50 qui peuvent alerter sur l'état d'esprit de certaines parties de la société.
00:53 Alors, ce n'est pas la première fois que Yassine Benatar
00:55 échange directement ou indirectement avec le président de la République.
00:59 Je rappelle qu'en 2018, Emmanuel Macron l'avait nommé au conseil présidentiel des villes
01:04 pour réfléchir sur les politiques publiques à mettre en place
01:07 dans les quartiers populaires, dans les banlieues.
01:08 Alors, cette visite provoque un tollé à droite.
01:11 Oui, à commencer par l'eurodéputé François-Xavier Bellamy.
01:14 C'est donc à Yassine Benatar, ni Charlie, ni Nice et Géry du CCIF,
01:18 condamnés pour menace de mort, que l'Elysée a demandé
01:21 si le président devait marcher contre l'antisémitisme
01:23 pour être averti que ce serait une erreur irréparable.
01:26 La honte absolue, dit François-Xavier Bellamy.
01:29 Marine Le Pen a également réagi.
01:31 Elle dit que c'est donc auprès de Yassine Benatar,
01:33 récemment condamné pour menace de mort et connu pour ses incoïtances
01:35 avec les islamistes, que le chef de l'État prend conseil
01:38 sur sa participation à la marche contre l'antisémitisme.
01:40 Elle interroge la présidente du groupe RN à l'Assemblée.
01:42 La République est-elle à ce point fracturée pour que son président en soit réduit
01:47 à prendre conseil auprès d'individus aussi dangereux pour la concorde nationale ?
01:49 Et puis, Éric Zemmour, le président de Reconquête,
01:51 a réagi chez Pascal Praud hier soir sur CNews.
01:54 Écoutez-le.
01:55 On voit la baisse du niveau dans les gens qu'on reçoit à l'Élysée.
02:00 Là, c'est vraiment spectaculaire.
02:03 Passons.
02:04 J'ai débattu d'ailleurs...
02:07 J'avais animé ce débat.
02:08 Exactement.
02:09 Quand je dis animé, vous avez surtout écouté.
02:11 Avec Yassine Benatar.
02:12 Et j'avais dit que c'était un faux comique
02:15 et un vrai militant islamiste en vérité.
02:19 Voilà, donc c'est cette personne que l'Élysée consulte
02:21 pour savoir si Emmanuel Macron doit aller à l'Élysée.
02:22 C'est pas la seule, on imagine, mais effectivement,
02:24 elle fait partie des personnes consultées.
02:26 Emmanuel Macron qui est revenu hier sur son absence à la marche.
02:29 Oui, il a redit que ce n'était pas son rôle d'y être.
02:31 Il était en visite en Suisse en expliquant que ça n'avait rien à voir
02:34 avec la participation de François Hollande en 2015
02:37 à la marche après les attentats contre Charlie et Lipert Kachère.
02:40 Alors c'est vrai, mais par contre, c'était exactement la même chose
02:42 que François Mitterrand après la profanation du cimetière
02:45 juif de Carpentras en 1990.
02:47 François Mitterrand avait fait le choix de marcher contre l'antisémitisme.
02:50 Donc François Mitterrand l'a fait,
02:52 Emmanuel Macron ne l'a pas fait.
02:54 Et c'est les raisons avancées qui sont étonnantes,
02:56 voire dérangeantes par le chef de l'État.
02:59 Il avait dit lors des commémorations du 11 novembre
03:02 qu'il n'y allait pas parce qu'il fallait bâtir l'unité pour ne pas diviser.
03:06 C'était une marche contre l'antisémitisme,
03:08 pas une marche favorable ou défavorable à la politique de Netanyahou.
03:12 Comment peut-on diviser sur le sujet de l'antisémitisme ?
03:15 Bâtir l'unité, mais avec qui ?
03:17 Avec ceux qui s'opposent à la lutte contre l'antisémitisme ?
03:20 Donc avec les antisémites ?
03:21 En réalité, comme Jean-Luc Mélenchon,
03:23 Emmanuel Macron a joué la confusion autour de cette marche.
03:26 Le leader insoumis a dit que c'était une marche
03:28 pour soutenir les massacres à Gaza.
03:30 Il n'est pas à une outrance près.
03:32 Et Emmanuel Macron est tombé dans le même piège
03:34 en l'assimilant à une marche de soutien à Israël.
03:37 Et puis, si le président a peur de venir à une marche
03:40 contre l'antisémitisme par crainte des répercussions dans les quartiers,
03:44 par crainte de nouvelles émeutes,
03:46 il démontre par là l'impuissance totale dans laquelle il est plongé.
03:50 [Musique]
03:54 [SILENCE]

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