• l’année dernière
L’ensemble de la production d’électricité issue des centrales nucléaires sera vendu à 70 euros le mégawattheure en moyenne à partir de 2026. Selon le gouvernement, ce nouveau mécanisme doit permettre de garantir la compétitivité française en matière d’énergie, tout en permettant à EDF de dégager les marges nécessaires à son développement.

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Transcription
00:00 Bonjour à tous, je suis très heureux de vous accueillir ce
00:03 matin avec la ministre chargée de l'énergie,
00:07 le ministre en charge de l'industrie et le président
00:11 et le directeur général de l'EDF, Luc Raymond.
00:15 Deux remarques préalables avant de rentrer dans le vif du sujet.
00:22 Première remarque, le prix de l'électricité a
00:27 toujours été un atout de compétitivité majeure pour la
00:32 nation française.
00:33 On doit le rester.
00:35 C'est l'objectif des travaux que nous avons engagés avec EDF.
00:41 C'est un atout pour les ménages qui doivent conserver l'assurance
00:46 de payer leur électricité le moins cher possible dans la durée.
00:50 C'est un atout pour les entreprises,
00:54 en particulier les entreprises industrielles.
00:57 Qui ont besoin d'un prix de l'électricité compétitif pour
01:00 accélérer leur développement et accélérer la réindustrialisation
01:04 chère au cœur de Roland-Lescure et chère à notre cœur à tous,
01:08 j'ai eu l'occasion de le dire, la réindustrialisation doit faire
01:11 passer la France parmi les grandes nations de production au 21ème siècle.
01:15 Le choc inflationniste des deux dernières années a montré à quel
01:21 point cet atout national était absolument vital.
01:26 Vital pour notre cohésion sociale,
01:28 vital pour la survie de nos entreprises,
01:31 vital pour attirer des investissements étrangers en France.
01:36 Et bien souvent, beaucoup de décisions d'investissement
01:40 étrangers se font sur la base de notre prix d'électricité nucléaire.
01:46 Mais ce choc inflationniste a aussi montré que nous étions encore
01:52 beaucoup trop exposés à la volatilité des prix du marché et
01:56 que cette volatilité était insupportable pour les ménages
02:00 et un risque pour les entreprises.
02:02 Nous voulons donc, c'était le premier objectif de
02:06 cette discussion avec EDF, rester une des nations les plus
02:10 compétitives en Europe pour les prix de l'électricité,
02:14 nous le resterons.
02:15 Deuxième remarque générale, l'électrification est un des
02:21 enjeux économiques majeurs du 21e siècle.
02:23 L'économie mondiale s'électrifie, de la voiture électrique à la
02:29 domotique en passant par l'électrification des usines et
02:32 les centres de données.
02:33 Le besoin en électricité va exploser dans les décennies qui viennent.
02:39 Et il y aura d'un côté les États qui seront indépendants en matière
02:44 de production électrique et ceux qui ne le seront pas.
02:47 Les États qui seront indépendants en matière de production
02:51 électrique à un coût attractif seront les grands vainqueurs de
02:55 l'économie mondiale du 21e siècle.
02:57 La France a vocation à faire partie des grands vainqueurs de
03:01 l'économie mondiale du 21e siècle.
03:04 Nous devons donc lancer, dans les années qui viennent,
03:08 des investissements massifs sur les réseaux,
03:12 sur les structures de production, sur les énergies renouvelables
03:16 comme sur le nucléaire et sur la recherche en matière d'énergie.
03:21 Cela représente des dizaines de milliards d'euros d'investissements
03:26 que nous devons intégrer dans les prix de l'énergie.
03:30 Avec le président de la République, nous avons anticipé depuis
03:36 plusieurs mois ces évolutions radicales en prenant
03:40 quatre séries de décisions.
03:41 Nous avons d'abord engagé une politique de sobriété énergétique.
03:46 Je tiens à rappeler que cette sobriété énergétique est
03:48 absolument indispensable.
03:49 Nous devons réduire la consommation là où c'est possible,
03:53 faire attention, que ce soit pour le chauffage,
03:57 nos déplacements ou la consommation des entreprises.
04:00 La sobriété est une des clés d'une politique énergétique réussie.
04:06 En deuxième lieu, nous avons négocié et obtenu,
04:10 grâce à Agnès Pannier-Runacher, à son engagement et à sa
04:13 détermination, une réforme structurelle du marché
04:17 européen de l'électricité.
04:19 Cette réforme est un succès français.
04:25 Il doit beaucoup, je le redis, à Agnès Pannier-Runacher et à la
04:30 négociation qu'elle a engagée avec le ministre allemand Robert Abeck.
04:35 Cette réforme permet de protéger tous les consommateurs de la flamme
04:39 et des prix.
04:40 Elle est juste, elle est efficace.
04:44 En troisième lieu, nous avons engagé,
04:46 à la demande du président de la République,
04:48 la réalisation de six nouveaux EPR et accéléré le déploiement
04:53 des énergies renouvelables.
04:54 En fin, quatrième décision qui n'a échappé à personne,
04:59 nous sommes montés à 100 % du capital d'EDF.
05:02 Nous avons donc nationalisé EDF.
05:05 Ces quatre décisions représentent les décisions les plus radicales
05:11 sur le marché de l'énergie depuis le plan Messe-mer de 1974,
05:16 c'est-à-dire depuis un demi-siècle.
05:19 Ces décisions nous préparent donc au XXIe siècle.
05:23 Ces décisions permettent à la France de rester dans le peloton
05:27 de tête des grandes nations dotées de l'indépendance énergétique.
05:32 Sur la base de ces décisions, nous avons engagé des
05:36 négociations avec EDF depuis plusieurs mois pour définir la
05:40 régulation optimale du parcote nucléaire français,
05:44 pour succéder à la régulation que vous connaissez,
05:47 qui s'appelle l'AREN, qui prend fin début 2026.
05:51 C'était le dernier chénon manquant de cette transformation du
05:56 marché français de l'énergie et du marché européen
05:58 dont je vous ai parlé.
05:59 Ces négociations étaient indispensables.
06:02 Deux ans avant l'échéance, il est indispensable de regarder
06:06 quelle sera la nouvelle régulation.
06:08 Il était impensable de laisser le marché français sans régulation,
06:13 car cela nous aurait exposé à une volatilité beaucoup trop forte.
06:16 Nous avons donc anticipé, préparé, négocié la régulation future
06:22 qui interviendra à partir de 2026.
06:25 Ces négociations, soyons honnêtes, elles ont été longues,
06:30 parfois difficiles, mais elles ont abouti.
06:34 Dans le fond, une bonne négociation,
06:37 c'est une négociation qui aboutit et où tout le monde est satisfait
06:41 du résultat final.
06:42 Je crois que c'est le cas.
06:44 Je pense surtout qu'au-delà de la direction d'EDF,
06:49 au-delà du gouvernement, c'est les Français qui pourront
06:53 être satisfaits de cet accord.
06:54 Nous avons donc conclu ce matin un accord entre l'État et EDF.
07:00 Il pose les bases de la nouvelle régulation française de
07:03 l'électricité nucléaire et fait entrer EDF dans le XXIe siècle.
07:08 Cet accord garantit un niveau de prix autour de 70 euros le
07:14 mégawatt-heure pour l'électricité nucléaire.
07:17 Ce niveau de prix correspond au coût de production totaux
07:21 de l'électricité nucléaire en France.
07:23 Qu'est-ce que cela implique concrètement pour les ménages
07:28 et pour les entreprises ?
07:31 Le plus grand avantage pour les ménages,
07:32 c'est un prix stable.
07:35 Je rappelle qu'au cours des deux dernières années,
07:39 les prix de l'électricité ont augmenté de 80, 90, 100, 110 %.
07:47 Les consommateurs ne l'ont pas vu sur leurs factures.
07:50 Parce que nous avons mis en place, avec le président de la République,
07:54 le Premier ministre de l'époque, puis la Première ministre
07:58 Elisabeth Borne, un bouclier sur les tarifs de l'électricité.
08:02 S'ils n'ont pas mis en place ce bouclier,
08:06 je tiens vraiment à le préciser, tous les consommateurs auraient
08:09 vu leurs factures augmenter de 80, 90, 100 %,
08:13 un doublement de leurs factures.
08:15 Ils ne l'ont pas vu parce que nous avons mis en place ce bouclier
08:19 sur l'électricité.
08:20 Ce bouclier n'a qu'un seul défaut,
08:23 c'est un défaut majeur pour le ministre des Finances,
08:27 il aura coûté près de 40 milliards d'euros.
08:29 C'est une bonne décision, c'est une décision juste,
08:34 mais à 40 milliards d'euros, ce n'est pas une décision
08:37 que l'on peut prolonger indéfiniment.
08:39 Parce qu'au bout du compte, c'est le contribuable qui paye.
08:43 Merci.
08:45 [Musique]
08:46 [Musique]

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