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PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé ! 




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Transcription
00:00 -Tu es dans ton camion avec Nicolas qui sera avec nous dans quelques instants, ton collègue.
00:05 Qu'est-ce qui se passe ? Donc toi tu livres comme tous les jours. Il est quelle heure ?
00:08 -Il est 8h du batting, on part effectuer notre livraison
00:13 et on voit un monsieur a pleuré au milieu de la route qui nous faisait des signes de loin.
00:17 J'ai dit à mon collègue Nicolas de s'arrêter pour voir ce qui s'est passé.
00:21 Je suis parti en courant, il m'a dit qu'il y avait des hommes atteints de trisomies à l'étage
00:26 mais le problème c'est que je n'avais pas accès dans la maison.
00:28 -Tu l'as vu la maison ? -Oui. En fait il a essayé de tirer un canapé.
00:32 -Quand tu étais dans ton camion avec ton collègue Nicolas, tu as vu que la maison était en flamme ?
00:39 -Exactement. -C'est pour ça que tu t'arrêtes ?
00:41 -C'est pour ça qu'on s'est arrêtés, on est partis directement.
00:43 J'ai dit à Nicolas d'appeler les pompiers pendant que moi j'allais aider le monsieur qui était a pleuré.
00:47 Quand je suis arrivé devant, je lui ai demandé un jet d'eau, mais en fait il était complètement gelé
00:51 vu que là-bas il fait quasiment -3, -4 degrés.
00:54 -Il faisait très froid, il n'y avait pas d'eau.
00:56 -C'est ça, il n'y avait que des bouteilles d'eau.
00:58 J'ai pris les bouteilles d'eau qu'il y avait à côté de moi, j'ai essayé d'éteindre, mais en vain.
01:02 -Le feu il était où ? Il était en bas quand tu es arrivé dans la maison ?
01:05 -Il était devant la porte d'entrée. -Devant la porte d'entrée ?
01:07 -Dans la porte d'entrée, je n'avais pas accès. -Le feu avait un terme ?
01:09 -C'est ça, en fait je n'avais pas accès dans la maison.
01:11 Je ne pouvais pas accéder. A part s'il y avait une échelle ou quoi que ce soit,
01:13 je n'aurais pu monter à l'étage.
01:15 Le problème, en vain, je ne pouvais pas monter.
01:17 -Et c'était qui cette personne qui était dehors ?
01:19 -C'était le monsieur qui était locataire de ces trois personnes.
01:21 -C'est le monsieur, pardon ?
01:23 -Qui était locataire de ces trois personnes.
01:25 -Le propriétaire ? -Le propriétaire, oui.
01:27 -D'accord, ok, c'est le propriétaire.
01:29 -Il nous a vu, il était apeuré, il nous a fait des signes de loin.
01:31 On ne l'a pas cherché à comprendre, on est parti directement.
01:33 -D'accord, vous êtes parti directement avec Nicolas.
01:35 -Nicolas qui a appelé les pompiers, en fait.
01:37 Pendant que moi j'essayais d'éteindre le feu,
01:39 mais en vain, je ne pouvais pas l'éteindre.
01:41 -Alors là, on voit des images de l'intérieur.
01:43 Qui a filmé ces images ?
01:45 -C'est moi. -C'est toi qui as filmé ?
01:47 -C'est moi, exactement. -Et pourquoi tu as filmé ?
01:49 -Parce que... -Ca c'était quand ?
01:51 -C'était mercredi, exactement. -Alors c'était mercredi,
01:53 mais je veux dire, c'était une fois que les personnes étaient sauvées.
01:55 -En fait, quand on avait éteint le feu, en fait,
01:57 je suis rentré pour aérer, comme ça la fumée,
01:59 elle se disperse, en fait, elle sort directement.
02:01 Parce qu'en fait, il y avait beaucoup de bouffée de fumée
02:03 à l'intérieur, la fumée toxique avec le canapé et tout ça.
02:05 J'ai demandé au monsieur
02:07 où se trouvaient les escaliers et l'étage.
02:09 Moi, j'étais au fond, en fait. Je suis parti en courant,
02:11 je suis monté en haut, et comme on voit dans les vidéos,
02:13 j'ai vu les trois personnes,
02:15 chacune dans une chambre.
02:17 Je les ai sorties au fur et à mesure.
02:19 -Mais qu'est-ce qu'elles faisaient, ces trois personnes ?
02:21 Est-ce qu'elles s'étaient rendues compte ? -Elles dormaient.
02:23 -Les trois personnes dormaient ? -Il y avait une personne,
02:25 elle m'attendait, en fait. Je vais vous dire directement la vérité.
02:27 Elle était sur le lit, elle était apeurée.
02:29 La deuxième personne, elle était cachée sous le lit,
02:31 et la troisième personne, elle dormait encore.
02:33 J'ai appelé, en fait, le propriétaire. Je lui ai dit de monter,
02:35 comme ça, quand il se réveille, il n'a pas un sursaut,
02:37 qu'il y ait une crise ou quoi que ce soit, en fait.
02:39 -Et les flammes continuaient, en fait ? -Non, les flammes, on les avait éteintes.
02:41 -Ah, vous avez tout éteint ? -On avait quasiment tout éteint.
02:43 Et après, on est descendus au fur et à mesure,
02:45 et moi, je suis parti direct continuer mes livraisons.
02:47 -D'accord. Et quand tu arrives à l'étage, ça prend combien de temps,
02:49 le temps d'éteindre l'incendie ?
02:51 -Ça prend, allez, une quinzaine de secondes.
02:53 -De secondes pour éteindre l'incendie ? -Oui, oui.
02:55 -Ca a très vite été en secondes. -Il y avait des voisins,
02:57 ils sont venus avec un extenteur, en fait, les voisins,
02:59 ils sont venus, ils ont été directement.
03:01 Et quand ils ont été, moi, j'ai pas cherché à comprendre,
03:03 je suis rentré directement dedans. -D'accord.
03:05 -J'ai pas cherché... -Il y avait beaucoup de fumée ?
03:07 -C'était... Franchement, c'était abusé.
03:09 J'ai dû me mettre mon visage en bas du T-shirt
03:11 et monter comme ça, parce que si je respirais la fumée,
03:13 malheureusement, je serais tombé dans les pommes.
03:15 -Et c'était dans quel état, en bas ?
03:17 -Franchement, c'était... Il y avait beaucoup de fumée.
03:19 Comme on le voit là, c'était la fumée blanche, en fait.
03:21 -C'était une fumée blanche ? -Ouais, c'était de la fumée.
03:23 C'était abusé. Franchement...
03:25 -Et t'as eu peur ?
03:27 Est-ce que t'as eu peur ?
03:29 -Non. -T'as pas eu peur ?
03:31 -Non, moi, j'ai pas eu peur. Moi, j'y vais directement.
03:33 -D'accord. Qu'est-ce qui t'a poussé ?
03:35 Parce que c'est vrai que tout le monde ne réagit pas comme toi.
03:37 -Ah non. -Il y a des gens qui...
03:39 Et on ne juge pas, hein.
03:41 Tout le monde ne peut pas aller affronter des flammes.
03:43 Mais qu'est-ce que tu t'es dit, toi,
03:45 quand tu as vu, effectivement, cette maison en feu ?
03:47 T'as dit qu'il n'y avait personne à l'étage ?
03:49 -Je suis allé directement. Je n'ai pas cherché midi à 14h.
03:51 J'ai vu la personne, elle était apeurée.
03:53 Elle nous faisait des signes de loin.
03:55 Nous, on travaille, on a un gros poids lourd, en fait.
03:57 On s'est arrêté directement, quasiment pas au milieu de la route.
03:59 On a stationné directement. Comme je vous ai dit,
04:01 je suis parti directement en courant.
04:03 Et quand ils m'ont dit qu'il y avait des personnes atteintes de trisomie
04:05 qui étaient à l'étage, je n'ai pas cherché midi à 14h.
04:07 Je suis monté directement. Les voisins sont venus avec un incendie.
04:09 Je suis monté directement.
04:11 -Et le propriétaire était toujours apeuré à l'extérieur ?
04:13 -Il était dehors.
04:15 -Le propriétaire lui dit restez à l'extérieur.
04:17 -Il essayait de le calmer, doucement, doucement,
04:19 parce qu'il avait peur. Il disait, ils vont mourir, ils vont mourir.
04:21 Je lui disais, ne vous inquiétez pas, je vais monter.
04:23 Je vais faire le nécessaire.
04:25 Au final, quand je suis monté, je l'ai accroché avec mon bras.
04:27 Je lui ai mis un T-shirt sur la tête pour qu'il descende,
04:29 pour ne pas qu'il respire la fumée.
04:31 Malheureusement, la troisième personne, elle était en train de dormir.
04:33 Elle ne m'entendait pas. Je criais, je criais, je criais,
04:35 je criais, je criais, je criais.
04:37 Après, j'avais peur que quand je le réveillais,
04:39 si j'allais le toucher ou quoi que ce soit,
04:41 qu'il ait un petit sursaut, qu'il fasse une crise ou quoi que ce soit.
04:43 C'est pour ça que j'ai appelé la personne qui était propriétaire
04:45 de ces trois personnes.
04:47 Elle est montée avec moi directement.
04:49 -Et comment tu as fait pour faire sortir ces trois personnes ?
04:51 -Je les ai descendues au fur et à mesure.
04:53 -Et ces personnes t'ont fait confiance ?
04:55 Elles avaient peur ? Elles étaient dans quel état ?
04:57 -Elles me regardaient. Elles étaient...
04:59 Elles me regardaient d'un air choqué, en fait.
05:01 C'est qui lui ? Je ne cherche pas à comprendre.
05:03 -Et tu as fait tout ce que tu pouvais pour les faire sortir de la maison ?
05:05 -Pas du tout. Franchement, pas du tout.
05:07 Comme je vous ai dit, je les ai accostées avec mon bras.
05:09 J'aurais mis le T-shirt sur la tête
05:11 pour pas qu'ils respirent la fumée.
05:13 Moi, je respirais la fumée, je m'en foutais.
05:15 Je les ai descendues au fur et à mesure.
05:17 -T'es formidable, ce que t'as fait, Youssef.
05:19 On est avec Nicolas aussi, qui était avec toi le mercredi dernier.
05:21 Donc c'était le mercredi dernier.
05:23 Bonsoir, Nicolas. Comment ça va ? Merci.
05:25 -Bonsoir. Ça va bien.
05:27 -Merci d'être avec nous en direct.
05:29 Youssef qui est sur le plateau ce soir.
05:31 Je sais pas, Nicolas, raconte-nous, toi,
05:33 comment tu as vécu les choses.
05:35 Comme Youssef, tu vois cette personne
05:37 qui vous fait des grands signes.
05:39 Vous, vous arrêtez. Toi, qu'est-ce que tu as fait
05:41 pendant que Youssef est entré dans la maison ?
05:43 -Après, moi, en fait,
05:45 le truc, c'est que je suis resté en bas.
05:47 J'ai dû rester avec les pompiers
05:49 pour... par rapport à la localisation,
05:51 parce qu'ils savaient pas par rapport à la dame.
05:53 -C'est toi, Nicolas, qui appelles les pompiers ?
05:55 -C'est ça.
05:57 -Oui, j'ai appelé les pompiers, oui.
05:59 -Euh...
06:01 Non, alors...
06:03 Je peux pas vous dire, parce qu'après, on est partis.
06:05 On a pas attendu les pompiers. On est partis directement.
06:07 Après, quand on a vu que tout le monde était sorti
06:09 de la maison, que tout le monde était
06:11 sains et sorts, on...
06:13 on est partis. Voilà.
06:15 -Voilà. -Simplement.
06:17 -Qu'est-ce que tu as fait ? Donc, toi, tu as appelé les pompiers,
06:19 tu as géré l'arrivée des pompiers,
06:21 et le propriétaire qui était affolé, semble-t-il.
06:23 -Vous voyez, le propriétaire était en bas,
06:25 il était affolé, il faisait les 100 pas,
06:27 j'ai essayé de le calmer, et puis en même temps,
06:29 je regardais à la porte que...
06:31 que le brasier ne revienne pas, quoi,
06:33 parce que la porte était vraiment brisée
06:35 tout autour, le cadre,
06:37 et je voulais pas qu'il y ait un départ de feu
06:39 avec les gens dedans, quoi. -Oui, c'est ça.
06:41 -Donc, du coup, je surveillais en bas,
06:43 et j'ai appelé les pompiers, j'ai essayé de les guider,
06:45 et j'ai essayé tant bien que mal,
06:47 et voilà, ils sont arrivés, je pense,
06:49 une quinzaine de minutes après qu'on soit partis.
06:51 -Hm. Et... Alors, les pompiers sont arrivés
06:53 après votre départ. -C'est ça.
06:55 -Et alors, Nicolas, raconte-nous,
06:57 parce que Youssef nous disait que ce sont des voisins
06:59 qui sont arrivés avec des extincteurs.
07:01 -Oui, en fait, là où on avait garé le camion,
07:03 il y avait un entrepôt juste en face de cette maison,
07:05 et nous, on n'avait rien pour éteindre,
07:07 et quand ils ont vu que...
07:09 que le feu commençait à bien prendre,
07:11 parce que la porte d'entrée, c'était vraiment...
07:13 les flammes montaient presque jusqu'à la toiture,
07:15 ils sont arrivés avec deux gros extincteurs,
07:17 et ils ont éteint,
07:19 et ils ont fait un petit feu,
07:21 et ils ont fait un petit feu,
07:23 et ils ont éteint,
07:25 ils ont éteint le feu,
07:27 et puis ni une ni deux, moi,
07:29 j'ai calmé le propriétaire,
07:31 et ni une ni deux,
07:33 mon collègue Youssef
07:35 est rentré dans la maison pour aller
07:37 descendre les personnes qui étaient à l'étage.
07:39 -C'est incroyable, Youssef, parce que tu rentres
07:41 dans cette maison, mais là, tu vois, Nicolas
07:43 vient de bien nous décrire la scène, c'est-à-dire que les flammes
07:45 montaient très très haut. -Ah oui, bien sûr.
07:47 -C'était pas un petit incendie de canapé, quoi.
07:49 -Ah non, en fait, ça se propageait sur la porte d'entrée.
07:51 Ça montait à l'étage, c'est ce que nous dit Nicolas.
07:53 -C'est ça, exactement. -D'accord.
07:55 -Apparemment, c'était un feu de cheminée.
07:57 Il faisait un feu de cheminée,
07:59 il y a une brèche qui a sauté sur le canapé,
08:01 et lui, il a voulu le sortir, le propriétaire.
08:03 -Il a voulu sortir quoi, le canapé ? -Le canapé, oui.
08:05 -Oui, il a voulu le sortir, il a voulu le jeter dans le jardin.
08:07 -Il a activé les... -Et en tirant,
08:09 il s'est coincé dans la porte,
08:11 et la porte a pris feu,
08:13 et lui, il s'est brûlé aussi.
08:15 Et voilà.
08:17 Après, comme on vous dit,
08:19 les gens sont arrivés avec l'extincteur,
08:21 et puis ni 1 ni 2, Youssef est monté.
08:23 -Mais alors, Youssef, quand il arrive et que tu rentres,
08:25 le canapé, il est dans la porte d'entrée ?
08:27 -Le canapé, il était à la porte d'entrée, il était en train de cramer.
08:29 Avec les flammes, tout ça qui se propageait.
08:31 -Ah, donc t'as été obligé d'enjamber le canapé
08:33 pour pouvoir accéder à l'intérieur de la maison.
08:35 -Comme j'ai vu quand il était éteint, je suis rentré directement à l'intérieur.
08:37 Avec la bouffée d'extincteur, la fumée d'extincteur,
08:39 tout ça sur moi, j'ai pas cherché mes 14 heures.
08:41 -Ce qui est incroyable dans votre histoire,
08:43 c'est que, très bien,
08:45 Nicolas attend les pompiers,
08:47 les pompiers arrivent,
08:49 et une fois que les pompiers sont là, vous partez.
08:51 -Ah non, on a pas attendu les pompiers.
08:53 -Vous vous êtes monté, une fois que les pompiers sont arrivés,
08:55 vous, vous avez repris votre livret.
08:57 -Exactement, on a pas attendu les gendarmes ou les pompiers.
08:59 -Vous avez pas attendu, vous êtes reparti.
09:01 -C'est ça, en tant que les personnes qui étaient en bonne santé,
09:03 on a pas cherché mes 14 heures, on est parti directement.
09:05 -L'histoire est à peine croyante.
09:07 T'as des nouvelles des 3 personnes trisomiques que tu as sauvées ?
09:09 -Malheureusement, non.
09:11 -On a essayé de les joindre pour les avoir,
09:13 pour savoir s'ils vont bien,
09:15 mais impossible de savoir.
09:17 -Ils étaient transportés aux urgences.
09:19 -Donc vous savez pas qui ils sont ?
09:21 -C'est ça.
09:23 -Vous ne savez pas qui est le propriétaire ?
09:25 -Pas du tout.
09:27 -C'est incroyable, cette histoire.
09:29 -Je sais juste où ils habitent, je me rappelle de l'emplacement,
09:31 mais leur nom, leur prénom, tout ça, j'en ai aucune idée.
09:33 -C'est incroyable. Vous avez essayé de chercher ?
09:35 Peut-être que ce soir, ils vont vous voir à la télé.
09:37 -Peut-être.
09:39 -Ils ont peut-être un message à vous faire passer.
09:41 Pour tout vous dire, les équipes de PAF,
09:43 j'ai insisté pour qu'on appelle la mairie,
09:45 votre mairie, mais là, il n'y a personne le lundi.
09:47 Le maire n'est pas là, les adjoints,
09:49 les six adjoints. Je sais pas ce qui se passe à Valencennes,
09:51 c'est super, mais le lundi,
09:53 il peut se passer n'importe quoi.
09:55 -Il n'y a personne.
09:57 -C'est le lendemain du week-end.
09:59 -Je vous promets, ils ont accusé les équipes de PAF,
10:01 Cécile et Sacha, de harcèlement.
10:03 On va voir une réaction de la mairie,
10:05 parce que c'est quand même héroïque.
10:07 -Totalement héroïque.
10:09 -Est-ce que vous comprenez ce que fait Nicolas ?
10:11 -Je sais pas.
10:13 -Je suis désolée.
10:15 -C'est normal.
10:17 -Je suis très émue parce que vraiment,
10:19 j'adore les gens,
10:21 j'adore l'emphase, je suis très empathique,
10:23 mais je pense que je n'aurais pas réussi
10:25 à faire se taire la petite voix
10:27 à l'intérieur de moi qui me dit "courage fuyant, madame,
10:29 va chercher de l'aide ailleurs, tu ne pourras pas le faire".
10:31 -Isabelle.
10:33 -Est-ce que vous avez demandé aux gendarmes ou aux pompiers
10:35 de vous joindre après eux ?
10:37 -Pas du tout.
10:39 -C'est incroyable cette histoire.
10:41 -En fait, ils ont mis un article sur la province,
10:43 ils ont mis un commentaire,
10:45 et c'est le commentaire que j'ai mis
10:47 qui m'a fait passer sur BFMTV,
10:49 parce qu'une journaliste
10:51 est venue me parler,
10:53 elle est venue me faire une interview directement,
10:55 et c'est parti de là.
10:57 -Et depuis, parce que c'était mercredi dernier,
10:59 donc on est lundi,
11:01 vous n'avez eu aucun contact ni avec les gendarmes,
11:03 ni les pompiers, ni les victimes ?
11:05 -Rien du tout.
11:07 -Et la mairie, éventuellement, qui pourrait peut-être,
11:09 faire un truc ?
11:11 -Je ne sais pas,
11:13 ils sont occupés de lundi, ils ne sont pas disponibles à personne.
11:15 -Exactement.
11:17 -Les victimes, elles sont en situation de handicap,
11:19 mais justement, est-ce que ça a été facile,
11:21 comme on sait qu'ils ne sont pas toujours accessibles
11:23 à un raisonnement rationnel, la peur venant et tout,
11:25 ça a été facile de les convaincre de sortir ?
11:27 -Ah non, ils m'ont suivie directement.
11:29 Ils ont vu la fumée qui se propageait à l'intérieur,
11:31 ils n'ont pas cherché à comprendre.
11:33 -Mais il n'y avait pas de début d'asphyxie,
11:35 ni pour vous, ni pour eux, avec la fumée ?
11:37 -Non, quand je suis rentré à l'intérieur,
11:39 j'ai senti la fumée qui rentrait dans ma gorge,
11:41 j'ai eu le réflexe de mettre mon visage
11:43 en bas de mon t-shirt,
11:45 et je suis monté directement à l'étage,
11:47 je suis parti aérer pour avoir un peu d'air,
11:49 et je suis monté directement à l'étage.
11:51 -Le propriétaire a eu très peur, lui ?
11:53 -Il a eu très peur, oui.
11:55 -Il était paralysé, il était dans quel état, le propriétaire ?
11:57 -Il me disait qu'ils allaient mourir,
11:59 et c'est de là que je dis, ne vous inquiétez pas,
12:01 ils ne vont rien avoir, en espérant qu'ils n'ont rien,
12:03 en espérant que ça ne s'est pas propagé.
12:05 -Tu rentres dans une maison, tu ne sais pas à quoi ça ressemble,
12:07 il y a des laires, tout par terre.
12:09 -C'est extrêmement dangereux.
12:11 -C'est là où j'ai eu du mal à trouver l'étage
12:13 pour monter en haut, vu qu'il y avait beaucoup de fumée,
12:15 et je suis monté directement,
12:17 j'ai ouvert les portes, elles étaient fermées.
12:19 -Quand tu rentres dans la pièce, il y a tellement de fumée
12:21 que tu ne vois pas les marches.
12:23 -J'ai attrapé un monsieur, quasiment à 4 pattes,
12:25 sous le lit, je l'ai mis direct sur la tête,
12:27 et c'est la 3e personne qui m'a fait peur,
12:29 qui était en train de dormir,
12:31 qui ne sentait pas la fumée, rien du tout.
12:33 -Tu as eu la secouée ?
12:35 -Non, j'ai appelé le propriétaire qui est monté.
12:37 -Ah, le propriétaire est monté.
12:39 -Oui, parce que j'avais peur de le secouer,
12:41 qu'il fasse un sursaut, une crise.
12:43 Il est venu, il l'a réveillé, il est descendu direct.
12:45 -Vous n'avez pas eu peur qu'il soit évanoui ?
12:47 -Non, en plus, je criais de toutes mes forces.
12:49 -Il n'entendait pas ? -Il n'entendait pas.
12:51 Je suis à côté de lui, j'ai tout fait.
12:53 Malheureusement... -Heureusement,
12:55 que tu aies bien terminé. -Exactement, bien sûr.
12:57 Il ne m'entendait pas, c'est ça, le problème.
12:59 -Ma question, vous êtes coursier tous les deux, c'est ça ?
13:01 -Livreur. -Vous êtes livreur.
13:03 Livreur tous les deux. Est-ce que ça,
13:05 ça vous a éveillé peut-être à une nouvelle carrière,
13:07 envie de faire autre chose ?
13:09 -Non, ben...
13:11 -De sauver des vies tous les jours ?
13:13 -Non. -Non.
13:15 -Je suis bien dans mon travail, comme je suis.
13:17 -Non, mais en tout cas... -C'est normal.
13:19 -En tout cas, voilà, on voulait vous féliciter.
13:21 Bravo, bravo, bravo, Youssef.
13:23 (Applaudissements)
13:25 Merci beaucoup d'être venu sur le plateau
13:27 de Pâques ce soir, nous raconter cette histoire.
13:29 Les héros du quotidien, ça existe,
13:31 vous en êtes la preuve.
13:33 Bravo pour ce que vous avez fait,
13:35 vous avez sauvé 3 personnes, 4 avec le propriétaire.
13:37 En tout cas, merci beaucoup.
13:39 Et merci d'être venu sur le plateau
13:41 de Pâques.
13:43 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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