Joann Sfar, auteur des bandes dessinées “Le Chat du Rabbin”, était l’invité de 22H Max pour évoquer la recrudescence des actes antisémites en France et la marche les dénonçant organisée dimanche à Paris et dans le reste du pays.
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00:00 les otages du ramasse de nationalité française,
00:03 j'ai le sentiment, qu'on parlerait davantage d'eux si ils n'étaient pas juifs,
00:07 c'est horrible ce que je suis en train de dire, mais quand il y a eu des otages par le passé,
00:10 et qu'on ouvrait le journal de 20h sur leur visage,
00:13 là, il y a le sentiment toujours de ce procès de double allégeance,
00:17 de circé des Français, mais pas tout à fait, et vous avez raison, ça a commencé...
00:20 - C'est-à-dire qu'on les accrochait sur les façades des mairies, et là on les déchire.
00:23 - Vous avez raison, ça a commencé avec aux Aratora.
00:24 Moi, j'ai pas vu la France depuis le 7 octobre se dire
00:27 "Bordel, on nous a enlevé 40 Français".
00:29 Il y a 40 Français qui ont été pris en otage.
00:31 - Vous les avez dessinés, notamment les plus jeunes, les enfants.
00:34 C'est un dessin qui a aussi beaucoup circulé,
00:36 c'est précisément pour qu'ils soient tout le temps là,
00:39 pour qu'ils soient tout le temps à la une, présents, notamment sur les réseaux sociaux ?
00:43 - Je voudrais qu'on soit capable de faire la part des choses,
00:45 entre une critique légitime de la politique de Netanyahou,
00:48 et une empathie tout autant légitime pour les victimes israéliennes,
00:52 mais également pour les victimes palestiniennes de cette tragédie.
00:55 Je voudrais qu'on soit capable de pleurer pour les victimes des deux camps,
00:58 et là encore, les gens qui arrachent les affiches d'otages,
01:02 instrumentalisent.
01:04 C'est pas un acte de propagande de mettre des photos d'otages,
01:08 c'est juste vouloir la libération de gens qui sont injustement prisonniers.
01:13 - Si cette marche avait été conduite sous ce que vous venez de déclarer,
01:16 peut-être que les choses auraient été différentes
01:18 avec le président de la République israélien.
01:19 Vous avez donné la juste définition.
01:21 Pour autant, le paradoxe tragique de cette histoire,
01:24 c'est que peut-être parmi les 40 victimes,
01:27 il y avait des français juifs qui sont repartis en Israël
01:29 à l'appel de Netanyahou, qui leur a dit
01:31 "Ne restez pas en France, vous n'êtes pas en sécurité."
01:33 Ils sont tenus en Israël, personne n'est dit qu'ils étaient protégés,
01:36 et c'est là-bas qu'ils se sont fait massacrer.
01:37 - Et je précise que derrière vous, comme régulièrement,
01:39 on met le visage des otages, on le fait régulièrement sur BFM2.
01:42 - Ça c'est une deuxième tragédie.