Cyclisme - ITW - Le Mag 2023 - Cédric Vasseur : "Il y a la catégorie de ceux qui gagnent sur le Tour de France et il y a les autres"
La formation Cofidis a réalisé une très belle saison 2023, marquée par les deux succès acquis sur le Tour de France, elle qui n'avait plus gagné sur la Grande Boucle depuis 2008... une éternité. Après cette année réussie, l'équipe française espère continuer sur cette lancée et effectuer une grande saison 2024. En plein préparatifs en vue de cette nouvelle mission, le manager général de la Cofidis, Cédric Vasseur, a accordé une interview à Cyclism'Actu. Au cours de ce long entretien, il est revenu sur de nombreux sujets. Le bilan de la saison 2023, le mercato agité avec le départ de Victor Lafay, les objectifs pour 2024 et bien d'autres.
Transcript
00:00 *Musique*
00:09 Allez, si vous devriez attribuer une note à cette saison de votre équipe, laquelle vous donneriez ?
00:14 *Musique*
00:23 C'est toujours un jeu un peu difficile, moi en tout cas ce que je retiens de cette saison
00:28 d'abord c'est le fait d'avoir réussi à renouer avec la victoire sur la course la plus importante du calendrier, le Tour de France
00:35 *Musique*
00:39 Je crois que ça représente beaucoup parce que il y a la catégorie de ceux qui gagnent sur le Tour et il y a les autres
00:44 On n'est pas regardé de la même façon quand on brise sur les roues du Tour de France que quand on n'y arrive pas
00:49 et c'est vrai que cette malédiction qui posait sur l'équipe Cofidis depuis 2008
00:54 c'est à dire des places d'honneur, des deuxième places, des échappées
00:58 on est venu frôler la victoire à plusieurs reprises mais voilà, jamais sur le podium
01:04 quand vous arrêtez votre carrière comme ça a été mon cas en 2007, on ne vous parle que des victoires sur le Tour de France
01:11 *Musique*
01:22 Allez, parfait
01:23 Bonjour Cédric, premièrement comment ça va et quelle est l'actualité du moment chez Cofidis ?
01:30 Bonjour, ça va plutôt bien, on est content d'avoir terminé cette saison 2023 qui a été intense pour nous, pour tout le monde
01:41 j'ai l'impression que plus les années passent, plus les saisons sont intenses, sont longues, sont prenantes
01:49 et donc là les coureurs pour certains sont encore en période de récupération, de repos ou de vacances
01:56 le staff souffle aussi un peu et on prépare déjà la prochaine saison
02:02 avec notre présentation d'équipe qui aura lieu le vendredi 8 décembre prochain
02:08 dans la foulée le premier stage kick-off en Espagne
02:12 et puis le mois de janvier va arriver rapidement et le Tour Down Under l'Australie et voilà ça sera reparti pour un tour
02:19 Oui, très bien, bon premièrement avant de s'attarder sur 2024, un petit retour sur votre saison 2023
02:26 quelques chiffres quand même sur cette saison, vous finissez 14ème du classement UCI
02:31 vous avez gagné 14 victoires, ce qui vous place parmi les équipes qui ont le moins gagné en World Tour
02:35 mais en revanche il y a ces deux victoires sur le Tour et la victoire sur la Vuelta
02:40 si vous devriez attribuer une note à cette saison de votre équipe, laquelle vous donneriez ?
02:46 C'est toujours un jeu un peu difficile, moi en tout cas ce que je retiens de cette saison
02:52 d'abord c'est le fait d'avoir réussi à renouer avec la victoire sur la course la plus importante du calendrier, le Tour de France
03:00 et quand on a vu Victor Laffey s'imposer à San Sebastien, quand on a suivi la chevauchée fantastique de Yon Isaguirre
03:07 je pense que ça a vraiment remis Covid-19 sur le devant de la scène
03:11 c'est une saison où Brian Cocard a pour la première fois aussi levé les bras en UCI World Tour en première division
03:17 et on a conclu cette saison en beauté avec la victoire de Rezou Serrada sur les routes de la Vuelta
03:25 ce n'était pas la première fois qu'il gagnait sur la Vuelta, c'est un habitué, mais il a mis la manière
03:31 donc si on regarde l'intensité des victoires, je pense qu'on n'a jamais connu pareille intensité depuis 2018
03:40 c'est à dire la date à laquelle j'ai pris les commandes de l'équipe
03:44 il y a eu vraiment une forte intensité, beaucoup d'émotions et surtout des victoires très haut niveau
03:49 après si on s'arrête à la quantité de victoire, oui on peut dire qu'il y en a qui ont gagné plus que Cofidis
03:57 on en a gagné 14 avec 9 coureurs différents, j'ai inclus aussi les victoires de l'équipe féminine
04:03 parce que là on parle de l'équipe UCI World Tour, mais Cofidis aujourd'hui ce n'est pas uniquement une équipe d'hommes
04:09 c'est aussi une équipe de filles, c'est une équipe d'handisport
04:13 et donc les deux autres équipes ont contribué à faire rayonner Cofidis à des périodes peut-être
04:17 où les hommes avaient un petit peu plus de mal à émerger
04:21 si il faut donner une note, moi je donnerais une note proche de 8/10
04:25 parce que je ne peux pas donner plus que 8/10 évidemment
04:28 parce qu'on n'a pas gagné 25 victoires ou 40 victoires comme UAE, Jumbo et compagnie
04:35 sauf que c'est vrai que dans le circuit aujourd'hui, il y a deux équipes qui étouffent tout le reste du peloton
04:41 et ces deux équipes vous les connaissez, c'est UAE et c'est Jumbo
04:45 et quand on regarde le classement par équipe, on s'aperçoit qu'il y a deux équipes qui sont totalement hors catégorie
04:51 qui sont un peu l'équivalent du PSG en Ligue 1 en France
04:55 c'est-à-dire qu'elles sont tout là-haut, intouchables, on ne peut rien faire
04:58 quand elles sont au départ d'une course, elles trustent toutes les places
05:02 pour preuve, la Vuelta par exemple, ça fait je pense très longtemps
05:05 qu'une équipe n'avait pas réussi à faire 1, 2, 3 à la Vuelta
05:09 reléguant les autres équipes au rang de cyclotouriste quasiment
05:13 donc dans un contexte comme celui-là, ce n'est pas toujours facile de tirer son épingle du jeu
05:18 et on a fait notre maximum, on a peut-être marqué un peu le pas après le Tour de France
05:23 où on a eu cette adrénaline qui était forte, derrière on a eu un petit peu plus de mal à terminer la saison
05:30 sur des courses faciles d'un niveau moindre où on n'a peut-être pas suffisamment été chercher des accessites
05:38 mais en tout cas la saison reste quand même une belle saison
05:41 il y a beaucoup d'équipes qui auraient, comme Cofidis, aimé gagner 2 étapes sur les routes du Tour de France
05:46 et là je peux vous dire qu'on a fait des envieux, il y en a beaucoup qui aujourd'hui
05:50 aimeraient bien être à la place de Cofidis au moment de tirer les bilans
05:55 donc cette saison pour moi est une saison charnière parce qu'elle concrétise tout le travail qui a été fait
06:00 par toutes les équipes depuis des années, elle remet Cofidis sur le haut de la scène
06:06 avec les victoires au Tour de France et maintenant on a hâte de voir ce qui va se passer en 2024
06:10 et au-delà.
06:12 Vous l'avez déjà évoqué, forcément ces 2 victoires sur le Tour,
06:17 on peut rappeler, ça a en quelque sorte enlevé la malédiction que l'équipe n'avait plus gagné depuis 2008
06:23 sur les routes françaises, qu'est-ce que ça représente pour vous ces 2 victoires ?
06:30 Je crois que ça représente beaucoup parce qu'il y a la catégorie de ceux qui gagnent sur le Tour et il y a les autres
06:37 et quand on est cycliste professionnel, quand on est une structure professionnelle du vélo
06:43 on n'est pas regardé de la même façon quand on brille sur les routes du Tour de France que quand on n'y arrive pas
06:50 et c'est vrai que cette malédiction qui pesait sur l'équipe Cofidis depuis 2008
06:55 c'est-à-dire des places d'honneur, des 2ème places, des échappées
06:59 on est venu frôler la victoire à plusieurs reprises mais jamais sur le podium
07:05 quand vous arrêtez votre carrière, comme ça a été mon cas en 2007, on ne vous parle que des victoires sur le Tour de France
07:12 toutes les autres malheureusement, elles passent un peu aux oubliettes
07:15 votre famille connaît vos résultats sur les autres courses, vos amis, les organisateurs de ces courses qui ont beaucoup de mérite
07:22 parce qu'évidemment, il n'y a pas que le Tour de France dans la saison, il y a plein de gens qui font des choses magnifiques
07:28 mais pour le grand public, pour le monde entier, quand vous prenez un avion, quand vous discutez avec un étranger en Italie, aux États-Unis, n'importe où
07:38 c'est le Tour de France qui revient toujours dans les discussions
07:41 et aujourd'hui, on a vu Victor Laffey faire la nique à Wout van Aert, à Pogacar sur la ligne d'arrivée à San Sébastien
07:50 et ça c'est vraiment... c'est une image formidable parce que Victor a saisi extrêmement sa chance sous la flamme rouge
07:57 il va pouvoir refaire la même chose pendant 20 fois, ça ne marchera pas
08:01 parce que voilà, moi le coup de l'achatre, je l'ai fait une fois en 97, je l'ai retenté dans toute ma carrière, ça n'a plus jamais marché
08:08 parce qu'évidemment, il y a l'effet de surprise et puis une fois que vous arrivez sur le top, les adversaires ne vous laissent plus autant de marge de manœuvre
08:15 mais il fallait l'audace, il fallait le culot pour le faire et chapeau à lui, il fallait la force aussi
08:21 parce que sur ce dernier kilomètre, il a quasiment roulé à 60 km/h et ça, il n'y en a pas beaucoup qui sont capables de le faire
08:27 donc ça l'a fait rentrer dans la catégorie des vainqueurs d'étapes sur les routes du Tour de France, il a déjà gagné sur le Giro
08:34 je lui souhaite à l'avenir de rééditer cet exploit sur la Vuelta et puis il rentrera dans le cercle très fermé des vainqueurs d'étapes sur tous les grands tours
08:43 et il n'y en a pas beaucoup
08:45 et puis il y a eu aussi cette chevauchée de plus de 30 km de Yon Isagiré, bien protégée par Guillaume Martin, ça a montré une solidarité au sein de l'équipe Cofidis
08:54 et puis là, on a vraiment pu s'avouer parce que autant la victoire de Victor était furtive, elle a duré 1 minute 60 secondes, c'était très rapide
09:03 moi j'étais dans le bus avec Raphaël Jeune, notamment de notre équipe Mentier de Look et on y a cru qu'à quasiment 200 mètres
09:11 parce qu'il attaque à la flamme rouge mais derrière il y a les Jumbo qui contrôlent etc. et donc ça a duré 200 mètres, c'est furtif, c'est intense, c'est formidable
09:20 et la victoire de Isagiré elle est différente parce que pendant 30 km on sent qu'il est en train de construire quelque chose de formidable
09:30 on se dit qu'on est dans une bonne spirale, que c'est notre Tour de France, Guillaume Martin est au contrôle derrière
09:36 et là honnêtement je pense que quand il aborde les 10 derniers kilomètres, on sait que sauf accident c'est gagné
09:44 donc là on a vraiment pu s'avouer aussi et puis c'était aussi une manière d'enfoncer le clou en disant
09:50 "voilà la victoire de Victor à Sant-Sébastien c'est pas un coup de bol, c'est pas un hasard, c'est que là on enfonce bien le clou
09:56 Cofidis est bien revenu sur le devant de la scène avec deux coureurs capables de s'imposer au plus haut niveau"
10:02 donc pour moi ces deux victoires elles sont symboliques parce que si on a réussi à le faire en 2023 sur les routes du Tour de France
10:09 il n'y a pas de raison qu'on n'arrive pas à le faire sur un monument en 2024, en 2025
10:15 il n'y a pas de raison qu'on réédite pas ses exploits face aux plus grands sur d'autres épreuves
10:22 parce que gagner une étape sur les routes du Tour de France aujourd'hui c'est vraiment vraiment difficile
10:27 on le voit, regardez le nom des vainqueurs d'étapes, il n'y a pas d'intrus, il n'y a jamais de surprise
10:33 ce sont vraiment des coureurs de très haut niveau et aujourd'hui ça légitimise tout le travail qui a été fait
10:42 et puis surtout ça nous propulse sur le devant de la scène avec plein d'ambition peut-être pour réintégrer le top 10 des équipes
10:50 pour essayer d'aller chercher un maillot bleu blanc rouge pour les hommes parce qu'on l'a fait avec Victoire Berthaut chez les filles au bout de deux ans
10:56 et cette énergie elle se retrouve avec l'équipe féminine qui elle aussi a monté en puissance
11:05 et avec notre équipe paralympique qui est toujours au top avec plus de 20 succès cette saison 2023 encore
11:13 avec l'objectif des Jeux Olympiques pour beaucoup de nos athlètes en 2024
11:18 Pour rester un peu sur ces victoires du Tour, sans parler de l'équipe, est-ce que vous en tant que manager ça enlevé un certain poids qui était sur vos épaules ?
11:31 Un poids oui et non parce que moi ça ne faisait pas 16 ans que j'attendais la victoire d'étapes sur les routes du Tour de France
11:37 j'étais là que depuis 2018 et quand on connaît le cyclisme professionnel de première division aujourd'hui
11:43 on sait très bien qu'avec un coup de baguette magique on ne peut pas y arriver en deux ans, trois ans
11:48 ça m'a pris cinq ans de travail acharné pour y arriver
11:55 on avait gagné sur le Giro avec Victoire, on avait gagné avec Rezo sur la Vuelta
12:02 on a beaucoup réfléchi sur la composition d'équipe
12:06 on savait qu'avec un départ au Pays Basque, la présence de Yon Isagiré allait donner une énergie folle à l'ensemble de l'équipe
12:13 parce que c'est important, on sait que les frères Isagiré marchent toujours chez eux au Pays Basque
12:19 voir le départ du Tour de France au Pays Basque c'était plutôt bien pour nous, j'avais un pressentiment
12:24 ça n'a pas marché pour Yon, il s'est peut-être mis trop de pression, il n'était pas au top
12:30 et donc on se rend compte au final que c'est Victoire qui a été chercher la victoire
12:43 et moi je reste persuadé que le fait d'avoir sélectionné à la dernière minute Victoire sans avoir contractualisé son avenir
12:52 c'est la clé de la réussite, c'était déjà comme ça sur les routes du Giro
12:56 il avait une clause spéciale que si il gagnait une étape sur le Giro son salaire n'était pas le même que s'il ne gagnait pas
13:02 et Victoire est un coureur qui a besoin d'une carotte en permanence
13:05 donc on s'est dit ok, si Victoire gagne et qu'il signe dans une autre équipe au moins il aura gagné avec le maillot Cofidis
13:12 on a pris le risque parce que c'est vrai que sélectionner un coureur qui n'a pas formalisé son contrat c'est toujours un petit peu un crève-cœur
13:19 parce qu'on se dit est-ce qu'il va jouer la carte de l'équipe, est-ce qu'il ne va pas être trop individualiste
13:24 est-ce qu'il va penser au groupe, là on s'est dit en termes de puncher il y en a un chez nous qui a la capacité d'aller gagner
13:32 c'est Victoire Laffey, donc contrat signé ou pas signé on s'est dit on va le mettre
13:36 et puis on sait que Victoire il sera motivé comme pas possible parce qu'il joue aussi son avenir
13:43 et je pense que je maintiens ce que j'ai dit, si Victoire avait signé avant le Tour de France
13:50 il n'aurait probablement pas eu cette rage sur cette ligne d'arrivée à San Sébastien
13:55 donc aujourd'hui notre stratégie a été la bonne et on ne gagne pas par hasard sur les routes du Tour de France
14:02 ça veut dire que la direction sportive a fait du super boulot, la performance a fait du bon travail, les mécaniciens, les assistants
14:08 je pense qu'il y a un groupe qui prend beaucoup de plaisir à vivre ensemble
14:13 il y a eu beaucoup de changements aussi d'effectuer au sein de l'équipe, on a intégré de nouveaux talents
14:20 et tout ça, et bien ça donne un résultat qui est magique parce que gagner deux étapes
14:28 on en rêvait évidemment mais on croyait que ça allait rester au stade de rêve
14:36 et donc je ne vais pas dire que c'est un aboutissement parce qu'on ne s'arrête pas là
14:42 moi personnellement en 2007 quand j'ai gagné ma deuxième étape sur les routes du Tour de France
14:47 je savais qu'il fallait que j'arrête ma carrière à ce moment là
14:50 je ne me suis pas dit le soir de la victoire de Yann Izagirre, c'est bon j'ai rempli ma mission
14:54 stop j'arrête ma mission de manager de l'équipe parce qu'il y a encore plein d'autres belles victoires à aller chercher
15:00 comme je vous le dis je pense qu'un maillot jaune sur les routes du Tour de France
15:06 c'est aussi un objectif pour l'équipe Cofidis et aller chercher un monument
15:11 je crois qu'un monument c'est quelque chose d'important
15:14 une fois qu'on aura été chercher un maillot jaune, on aura été chercher un monument
15:19 là peut-être que je me dirais je vais passer la main à quelqu'un d'autre
15:23 pour rester un peu sur Victor Laffey, vous l'avez évoqué
15:30 il risque, ce n'est pas encore officiel, mais de signer chez AG2R
15:34 on a eu quelques échos à travers certains médias et compagnie
15:38 mais qu'est-ce qui s'est réellement passé sur le cas Victor Laffey
15:42 et pourquoi vous n'avez pas réussi à le retenir ?
15:46 en tout cas Victor ne fera pas partie de l'équipe Cofidis l'année prochaine
15:50 parce que nous on a officialisé notre effectif avec 30 coureurs
15:53 et Victor ne fait pas partie de ces 30 coureurs
15:56 l'UCI nous autorise un maximum de 30 coureurs
15:59 donc malheureusement on ne peut pas travailler avec lui
16:01 nous on a toujours eu des discussions très constructives avec Victor, avec son entourage
16:07 évidemment on a bataillé pour essayer de le garder au sein de notre équipe
16:13 mais pas non plus de façon déraisonnée
16:16 on a vu dans la presse des chiffres d'un million et demi annoncés
16:19 nous on n'a jamais proposé un million et demi
16:21 parce qu'aujourd'hui la valeur de Victor ce n'est pas un million et demi
16:24 même si c'est un bon coureur, même s'il a gagné sur le Tour de France
16:27 il ne faut pas non plus tomber dans une forme de déraison
16:30 on a vu en fin de saison que Victor avait aussi un petit peu de mal
16:34 et un coureur qui a un million et cinq de salaire
16:37 il se doit quand même d'être présent plus régulièrement
16:40 que ne l'est pour l'instant Victor Laffey
16:42 j'espère qu'il arrivera à être plus régulier
16:46 et peut-être qu'à ce moment-là il y a une équipe qui lui proposera ce tarif-là
16:51 nous on lui a proposé un projet
16:53 et je pense que Victor après 6 ou 7 ans je crois dans l'équipe Cofidis
16:59 parce qu'il est arrivé aussi en 2018
17:02 avait aussi envie de changer d'air
17:06 et ça je peux le comprendre parce que j'ai aussi été coureur cycliste pendant 15 ans
17:10 et honnêtement aujourd'hui on ne peut plus imaginer qu'un coureur fasse toute sa carrière dans une équipe
17:15 il a besoin tous les 3 ou 5 ans de retrouver la motivation en règle générale
17:21 parce qu'il y a toujours des exceptions
17:23 David Moncoutier a fait toute sa carrière chez Cofidis
17:26 donc il y aura toujours des coureurs
17:27 regardez Guérain-Thomas par exemple
17:29 il continue chez Ineos, ça fait des années aussi qu'il est chez eux
17:33 donc il y a toujours quand même des exceptions
17:35 mais d'une manière générale
17:37 aujourd'hui on a quand même un turnover qui est plus régulier qu'il y a quelques années
17:43 donc voilà on a essayé de mettre nos arguments sur la table
17:49 et puis après au final c'est Victor, son entourage, son agent qui décide
17:52 et ils ont finalement décidé d'opter pour une autre proposition
17:57 et bien voilà je pense que le choix n'a pas été simple
18:00 parce que peut-être que dans sa tête avant le Tour de France
18:03 il avait tourné la page Cofidis
18:05 et puis il a vécu un Tour de France fantastique
18:09 on a vraiment, je veux dire, on était à fond derrière Victor
18:14 on l'a soutenu dans tous les moments
18:17 contrats signés ou pas contrats signés ça n'a vraiment rien changé
18:20 parce que c'est un garçon attachant, c'est un garçon qu'on apprécie beaucoup
18:24 et puis après dans un contrat il faut accepter que la personne aille chercher d'autres sources de motivation
18:31 donc voilà après comme je le dis il faut à un moment donné savoir se fixer une limite financière
18:38 et si sur cette limite financière les arguments ne sont pas suffisants pour garder le coureur
18:43 et bien sans scrupule, sans problème il faut le laisser partir
18:48 moi j'utilise la méthode Patrick Lefebvre, je connais bien Patrick
18:51 parce que j'ai été avec lui et à un moment donné Patrick il n'a pas de mal
18:55 quand il a un Viviani au sommet de son art il le vend à Cofidis
18:59 et puis on voit ce que Cofidis a donné, c'était pas terrible terrible
19:03 donc voilà, moi ce qui m'intéresse ce sont les résultats que les coureurs vont nous amener
19:09 ceux qui nous ont amenés c'est formidable, on fête ça avec du champagne
19:14 on est ravi, mais à un moment donné ce qui est aussi important c'est de se dire
19:20 qu'est ce que va nous amener le coureur, quelles sont encore ses capacités de progression
19:26 où est ce qu'il peut aller et aujourd'hui on estime que jusqu'au montant qu'on a proposé
19:33 et bien c'était raisonnable, au delà c'est vraiment faire prendre un risque pour la structure
19:38 et on préfère que ce risque soit pris par une autre structure
19:42 Pour rester sur ce mescato, il y a eu énormément de mouvements chez vous
19:50 avec 12 départs et 12 arrivées, si je ne me trompe pas vous êtes la deuxième équipe
19:55 où il y a eu le plus de changements, qu'est ce qui explique tous ces mouvements ?
20:01 Il y a plusieurs choses, d'abord comme je vous le disais, le cyclisme moderne
20:06 il faut s'habituer à du changement, c'est à dire qu'aujourd'hui les intérêts des coureurs
20:11 sont défendus par des agents et les agents ont envie de faire bouger les lignes
20:15 ils sont payés au pourcentage et il faut bouger parce que si vous signez un contrat de 5 ans
20:21 c'est étalé sur 5 ans, donc ça c'est la première des raisons
20:26 La deuxième c'est qu'un coureur quand il est dans une équipe depuis un certain temps
20:30 il a aussi envie de changer, vous l'avez vu nous on a quand même
20:33 Pierre-Luc Périchon, Roserada, Wesley Crédeur, Yelou Alès qui ont pris leur retraite
20:39 ça veut dire que ces 4 coureurs là n'ont pas re-signé dans une autre équipe
20:43 et continuer avec 4 coureurs qui n'attirent pas les intérêts d'une autre équipe
20:48 ça aurait été une erreur pour Cofidis parce qu'il est clair que demain
20:51 si vous mettez Pogacar sur le marché il va trouver une équipe tout de suite
20:54 donc un coureur qui n'attire pas les convoitises c'est peut-être un coureur
20:59 qui ne va pas vous donner non plus une satisfaction parce qu'on est tous à la recherche
21:03 du meilleur rapport qualité-prix et aujourd'hui un coureur qui se retrouve
21:11 sur le bord de la route sans attirer les intérêts d'une autre équipe
21:17 c'est peut-être un coureur qui a fait son temps et qui doit tourner la page
21:23 c'est toujours difficile à dire parce que moi j'ai aussi été coureur
21:26 et on a parfois des fois des coureurs, des agents qui poussent, qui poussent, qui poussent
21:31 parce qu'ils se disent "allez c'est un an de plus, c'est un an de plus"
21:34 mais un an de plus pour faire un an de plus, si les résultats ne sont pas à la hauteur
21:38 pour moi ça ne m'intéresse pas, à un moment donné c'est un métier quand même extrêmement difficile
21:43 de plus en plus difficile, extrêmement exigeant, on le voit
21:47 où il ne faut pas se dire "je fais une année pour avoir un an de salaire en plus"
21:51 ça c'est vraiment la pire des choses parce que c'est se dire "allez je vais encore gratter un an de salaire"
21:56 parce que ça va être difficile dans la vie normale d'avoir le salaire d'un coureur cycliste
22:00 tout ça c'est un truc que je jette à la poubelle, je n'ai pas envie d'entendre
22:03 si à un moment donné un coureur, si on a envie de continuer avec un coureur
22:07 c'est parce qu'on estime vraiment qu'il a les capacités de s'exprimer sur le vélo
22:11 de prendre du plaisir à faire du vélo, de prendre du plaisir à aller chercher un résultat
22:16 et essayer justement d'aller vers les sommets
22:20 et donc on a eu toute une catégorie de coureurs qui nous ont aussi un peu déçu
22:25 comme Consoni, on lui a fait une totale confiance pour se préparer pour le Giro
22:29 si vous regardez ces résultats 2023, ils ne sont pas à la hauteur non plus de nos attentes
22:37 Cimolais ça n'a pas été simple non plus, très haut niveau
22:44 parce que évidemment quand on fait appel à un spécialiste du lead out
22:48 c'est pour lancer Brian Cocard sur la Via Roma à San Remo
22:52 c'est pas pour lui lancer les sprints sur une étape du circuit de la Sarthe
22:56 vous comprenez que pour faire ça on peut faire appel à des profils un peu plus jeunes
23:01 donc voilà tout ça mêlé fait que plus aussi des coureurs qui ont été
23:06 et là c'est un honneur pour nous, qui ont été courtisés par d'autres formations
23:12 je pense à Max Walshide par exemple qui part chez Jaiko Alula
23:15 ça veut dire que c'est un coureur qui a marqué les esprits, qui a besoin
23:18 et là encore dans un cas comme celui là on évalue toujours le retour sur investissement
23:27 si on estime qu'à un moment donné jusqu'à un certain tarif ça vaut le coup
23:33 au delà on préfère aussi laisser une autre équipe prendre le risque
23:38 et puis voir ce que ça va donner, on peut se tromper
23:43 on s'est pas beaucoup trompé depuis des années mais on peut aussi se tromper
23:48 on a des fois des bonnes surprises, on a des moins bonnes surprises
23:51 maintenant le mercato est toujours aussi
23:56 et parce que je vois de temps en temps des internautes, des gens se manifester
24:00 en disant "ah ils ont pris ci, ils ont pris ça, c'est pas terrible, lui il fallait me prendre lui" etc
24:05 bien sûr que si j'avais un budget non limité j'essaierais d'aller chercher Vanderpool
24:10 j'essaierais d'aller chercher Wout Van Aert, j'essaierais d'aller chercher Pogacar
24:15 j'essaierais d'aller chercher Vingegaard sauf qu'à un moment donné vous avez une feuille de route
24:20 avec un budget qui est limité, on est une équipe française
24:24 donc une équipe qui est soumise aux charges patronales, c'est un peu de la concurrence déloyale
24:28 avec toutes les équipes qui emploient les coureurs en travailleurs indépendants
24:32 parce que c'est pas la même ligne budgétaire
24:36 donc moi j'ai une enveloppe, j'ai essayé de faire avec cette enveloppe
24:40 et je pense qu'avec l'enveloppe dont je dispose aujourd'hui, on a fait les meilleurs recrues possibles
24:46 et honnêtement je suis vraiment fier du Mercato
24:49 parce que ce sont des coureurs qui peut-être sur le papier ne parlent pas à certains internautes
24:54 mais là encore je leur donne rendez-vous fin 2024
24:57 parce que si on écoute, on scie beaucoup d'internautes
25:00 après le Tour de Suisse tout le monde disait "ah Isaguirre qu'est-ce qu'il va aller faire au Tour de France, il est nul"
25:04 "il va faire le Tour de Suisse, bla bla bla"
25:06 "il a gagné une étape au Tour de France"
25:08 et là on les entend plus les internautes, dans un cas comme ça ils parlent plus
25:12 donc derrière son clavier c'est toujours facile de critiquer
25:16 mais en réalité ce qui compte c'est le travail qui est effectué par les uns et par les autres
25:21 et puis surtout nous donner la confiance aux coureurs
25:23 parce que le coureur a besoin de confiance
25:26 il sait très bien que quand il termine 80ème d'une course, c'est pas terrible, on n'est pas content
25:31 ça sert à rien non plus de l'accabler
25:33 ce qu'il faut faire c'est essayer de trouver justement la clé
25:37 pour lui permettre de retrouver le devant de la scène
25:40 peut-être des stages, peut-être changer son alimentation, changer sa stratégie en course
25:45 et ça c'est le travail de toute mon équipe et j'en suis plutôt fier
25:49 donc on a été chercher des coureurs qui ont déjà fait des très bons résultats
25:55 qui travaillaient beaucoup pour leur leader au sein de leurs équipes
25:59 et quand vous travaillez pour un leader que ce soit chez Little Trek, chez Israel ou dans d'autres équipes
26:05 dans le final des courses vous avez peut-être moins de facilité à aller faire un résultat
26:10 et du coup les gens se disent "ah ouais mais bon ces résultats sont pas terribles"
26:14 sauf que quand vous n'avez jamais fait de vélo vous ne pouvez pas comprendre
26:17 que quand vous vous mettez la gueule en travers pendant 150km pour un leader
26:21 vous ne pouvez pas faire partie du top 10 à l'arrivée, c'est pas possible
26:24 ou alors c'est vous le leader
26:28 Je pense qu'on a fait un peu le tour sur ce Mercato, maintenant en place à 2024
26:34 où est-ce que vous en êtes de la programmation pour les coureurs et compagnie ?
26:39 Quels seront vos objectifs principaux pour cette prochaine saison ?
26:44 On a eu un stage administratif dans la foulée de Guangxi
26:49 parce que c'est vrai qu'avec la fin de saison tardive entre le Japon, Guangxi et les autres courses
26:55 c'est toujours difficile, donc on a accueilli l'ensemble des équipes hommes et femmes
27:00 sur un stage administratif d'une semaine, on a écouté chaque coureur, chaque coureuse
27:06 et à partir de là on est en train de travailler sur la feuille de route 2024
27:11 on aura la semaine prochaine deux jours de travail avec la performance, avec la direction sportive
27:17 on a déjà une petite idée du calendrier des uns et des autres
27:21 maintenant il faut essayer de le mettre sur papier, regarder la cohérence des compositions d'équipes aussi
27:28 parce qu'on doit faire plaisir à 30 coureurs, mais on doit aussi surtout faire avancer Cofidis
27:35 et donc quand on va sur une course, on ne va pas pour faire plaisir aux 7 coureurs sur cette course
27:42 on va parce qu'on a une stratégie, parce qu'on veut essayer de gagner cette course
27:46 parce qu'on veut essayer de rivaliser avec les autres formations
27:50 parce que cette course s'inscrit dans une logique de préparation pour d'autres courses etc.
27:56 Donc là on a deux jours de travail intense la semaine prochaine, les 21 et 22
28:03 à la suite de ces deux jours de travaux, on va avoir une photographie, pas définitive
28:11 mais une première photographie du programme des 30 coureurs de l'équipe
28:16 et on entend finaliser le programme de chacun sur le stage de Denia qui aura lieu du 9 au 17 décembre
28:22 à partir de là, les directeurs sportifs référents de chaque coureur vont communiquer à ces coureurs
28:28 le programme de 2024 jusqu'au Tour de France, c'est à dire que les 6 premiers mois
28:35 et puis derrière il faudra essayer de faire le maximum pour atteindre les objectifs.
28:41 Très bien, est-ce que vous pouvez nous donner 2-3 petites pistes sur les objectifs d'un Guillaume Martin ou d'un Brian Cocard ?
28:50 Alors Guillaume est resté au Japon après la Japan Cup, donc on ne l'a pas vu, on doit encore en discuter avec lui
28:56 l'objectif l'année prochaine c'est peut-être d'enchaîner deux grands tours, probablement Tour Vuelta
29:01 parce que c'est l'enchaînement qui est le plus logique et puis essayer de lui redonner de l'oxygène sur des courses d'un niveau un peu moindre
29:09 parce que ce n'est pas évident quand vous devez lutter face à Pogacar et Vingegaard sur des courses, c'est toujours difficile de tirer son épingle du jeu
29:17 on a vu que David Goddue avait réussi à le faire sur Parenis mais il s'est mis tellement dans le rouge qu'il a eu du mal à se refaire derrière
29:24 et on sait qu'un Guillaume Martin c'est un coureur qui est capable de gagner le Tour de l'Inde, des courses de cette catégorie
29:32 donc on va essayer de lui concocter un programme qui lui permette aussi d'avoir des satisfactions personnelles
29:39 Et sur Brian Cocard aussi quelques petites pistes ?
29:44 Alors Brian évidemment ça devrait être notre sprinter pour le Tour de France, Brian a des envies de Giro mais c'est vrai qu'enchaîner Giro et Tour de France
29:53 c'est un risque, on veut voir Brian Cocard au départ du Giro sur 2024 ou 2025
30:04 mais avec le Tour de France qui a été présenté il y a deux semaines maintenant
30:10 je pense honnêtement que Brian a tout intérêt à ne disputer que le Tour de France en 2024 et peut-être avoir des yeux sur le Giro en 2025
30:20 donc Brian nous a donné une totale satisfaction, ça sera notre sprinter numéro 1, il a l'expérience
30:26 et ce qu'on a réussi à faire avec Victor Laffey et avec Yann Izagirre sur le Tour de France 2023
30:34 j'espère qu'on arrivera à le faire avec Brian Cocard sur le Tour de France 2024
30:39 Ok, et aussi un petit mot sur ça parce que ça reste quand même toujours dans les esprits
30:44 c'est le classement UCI, donc on a recommencé un cycle en 2023 qui s'étend sur 3 années
30:51 comme j'ai dit auparavant vous êtes 14ème sur cette première année, est-ce que ça reste dans le coin de la tête ?
30:58 est-ce que c'est toujours un peu une crainte ou où est-ce que vous en êtes avec ça ?
31:02 Je pensais qu'on était 15ème en fait, si on est 14ème c'est mieux mais moi je pensais qu'on était 14ème
31:08 J'ai vu que vous étiez 14ème, c'est pour ça
31:11 Voilà, je pensais qu'on était 15ème, en fait c'est pas une obsession, évidemment la nouvelle donne du cyclisme
31:18 elle impose à toutes les équipes d'avoir un oeil régulier sur le classement, on est obligé de regarder où on se situe
31:24 un peu comme quand on est à l'école parce que c'est ce qui nous anime et surtout parce qu'il y a désormais
31:31 un système de relégation et de promotion, c'est-à-dire que si vous ne faites pas partie des 18 meilleures équipes
31:37 au terme des 3 ans, vous perdez votre licence
31:40 Donc, nous notre objectif c'est de rester en UCI World Tour mais comme je le dis à toutes mes équipes
31:47 je pense que tant que les résultats sont présents, on ne doit pas s'occuper du classement
31:51 ce n'est pas notre priorité, nous ce qu'on cherche c'est d'avoir les meilleurs résultats
31:55 et on le voit sur la plupart des courses où on a brillé, ça s'est traduit par un bon classement
32:02 je crois qu'on a dû être à la 10ème place, on oscille souvent entre 10 et 15 sans jamais être en difficulté
32:09 par rapport au maintien et ça, ça doit être notre objectif
32:13 maintenant il est clair que si on est 11ème, moi j'aime pas trop, je préfère être 10ème qu'11ème
32:19 on se dit "allez on vise un top 10 par exemple" mais c'est pas la priorité
32:22 en fait on court pas en essayant d'aller chercher des points parce que ça c'est la pire des stratégies qu'on pourrait utiliser
32:29 il y a des équipes qui le font mais en réalité l'objectif c'est d'abord d'aller chercher un résultat
32:35 et quand on va chercher un résultat, les points sont toujours associés
32:39 c'est un peu comme quand vous faites la chasse, quand vous êtes coureur cycliste, si vous courez pour gagner de l'argent
32:45 ça marche pas, il faut d'abord courir pour gagner des courses et quand vous gagnez des courses, vous gagnez forcément de l'argent derrière
32:51 donc là c'est un peu la même chose, notre objectif en 2024 ça va être d'aller chercher peut-être une vingtaine de victoires
33:00 bon c'est toujours difficile d'afficher un chiffre mais je pense qu'avec l'effectif qu'on a, essayer de se mettre la barre des 20 comme objectif
33:10 si c'est 16 victoires, si c'est 18, ça sera bien aussi mais essayer d'aller chercher 20 victoires
33:15 surtout faire perdurer le succès sur les routes du Tour de France, je rêve d'un maillot bleu blanc rouge
33:21 parce que j'ai jamais réussi à l'avoir en tant que coureur cycliste et j'aimerais bien l'avoir en tant que manager
33:26 alors Victoire Berthaud, elle nous a régalé à Casselles parce qu'elle a réussi à aller le chercher
33:31 et là ça a été un grand moment d'émotion pour toute l'équipe Cofidis, pour toute l'entreprise Cofidis
33:37 on aimerait bien l'avoir aussi chez les hommes, donc si on pouvait avoir un maillot bleu blanc rouge hommes et femmes, ça serait formidable
33:43 et puis je garde en tête cet objectif de briller sur un monument
33:47 parce que les monuments sont un peu comme le Tour de France, sont des courses hors catégorie
33:52 alors c'est vrai que c'est dur avec Pogacar, avec Van Aert, avec Van Der Poel, c'est difficile d'aller les chercher
33:59 mais sur certaines courses on peut trouver l'ouverture avec une motivation décuplée, avec une bonne préparation
34:07 avec un noyau fort autour d'Axel Zinglet qui est quand même une valeur montante du cyclisme
34:13 et bien je pense qu'il y a des opportunités à saisir sur les deux prochaines saisons
34:18 Alors pour être clair sur le point du classement, alors effectivement sur Pro Cycling Stade vous êtes 14e
34:24 mais sur le site de l'UCI vous êtes 15e, donc bon ça change pas grand chose
34:29 Non parce que 14 ou 15 peu m'importe, on serait 13e c'est pareil
34:34 Aujourd'hui le cyclisme n'est pas que le monde du football, c'est à dire que quand au football vous êtes 4e ou 8e
34:41 c'est pas la même chose parce que vous avez pas le même montant de droits de télévision
34:45 Nous qu'on soit 11e ou 15e équipe on a pas de droits de télévision, donc ça change rien
34:50 et on maintient notre statut en UCI World Tour, ce qui compte c'est faire partie des 18 meilleures équipes
34:55 après je peux comprendre le challenge d'Abu Dhabi, de UAE et de Jumbo pour essayer d'être la meilleure équipe
35:03 parce que être 1er ou 2e c'est pas pareil évidemment
35:06 mais vous comprenez bien qu'être 11e ou être 15e équipe ça change pas du tout mon quotidien
35:11 ça m'empêche pas de dormir
35:13 Très bien, et bien qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la suite ?
35:18 Je pense que ce qu'on peut nous souhaiter c'est de réussir notre pari de relancer certains coureurs
35:25 parce que sur les coureurs qu'on a recrutés on va relancer Alexis Goujard, on va relancer Ben Hermans
35:31 on va relancer Kenny Lissonde, c'est-à-dire ce sont des coureurs à qui on va redonner de l'autonomie
35:36 on va leur permettre d'essayer d'aller rechercher des bons résultats
35:41 on a Stanislav Agnolkoski qui est un super sprinter aussi
35:45 qui peut vraiment être une des grandes révélations de l'année 2024
35:49 je pense que ça va être notre challenge, c'est essayer rapidement, et quand je dis rapidement c'est dès le début de saison
35:56 de redonner confiance à ces coureurs pour qu'ils puissent atteindre leur meilleur niveau
36:01 et puis derrière les autres suivront forcément
36:05 parce que quand vous faites partie d'une équipe qui gagne, vous n'avez pas d'autre alternative que de gagner
36:10 d'avoir un super niveau, sinon vous regardez les courses à la télévision chez vous dans votre sofa
36:14 Très bien, merci beaucoup Cédric pour cette interview sur Cycliste Macu
36:21 et bon courage et bonne saison
36:23 Merci beaucoup, au plaisir, au revoir.