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Le chanteur Jacques vient de publier ses mémoires. Il y raconte son enfance, sa carrière et ses amours. 

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Transcription
00:00 Et moi, et moi, et moi, les mémoires de Jacques Dutronc, enfin !
00:04 A 80 ans, c'est vrai qu'il était temps, quand même, finalement.
00:08 Même si c'est pas un grand bavard, on le sait, c'est plutôt un taiseux, comme on dit par chez lui, la Corse, l'ermite Corse.
00:13 Alors évidemment, l'amateur de bons mots, l'intitulé "Et moi, et moi, et moi", ça c'est un titre tout trouvé.
00:19 Et pour tout vous dire, avec ce livre, on est au bistrot avec lui, quoi.
00:22 On boit des coups, on écoute ses anecdotes, qui sont plus fan d'art des unes que les autres.
00:26 Le ton est d'ailleurs donné dès les premières lignes. Je résiste pas, j'ai envie de vous lire, quand même, parce que c'est incroyable.
00:32 Même quand le ton est grave, quand la situation est grave, il est drôle.
00:35 "La guerre et la nuit ne vont pas ensemble. Je déconseille de naître la nuit, en pleine guerre, par exemple.
00:39 Ça m'est arrivé, c'est une mauvaise idée. C'était en 1943, le 28 avril.
00:43 Courir dans Paris en bravant un couvre-feu sans laisser passer ça aussi, je le déconseille.
00:47 Mais mon père n'avait pas le choix. Madeleine, sa femme, était sur le point de m'infliger la vie."
00:52 Voilà, tout est dit. Il commence par la naissance, parce que c'est par là qu'on commence à peu près tous, c'est ce qu'il dit.
00:58 Il fait remarquer assez justement. Ensuite, va venir le lycée, Condorcet, là où il va rencontrer tous ses copains, dont certains vont l'accompagner sur scène.
01:07 Plus tard, il est dans la même classe d'ailleurs que Jean-Pierre Huster, c'est le fils de Francis.
01:11 Et tout le monde les confond.
01:13 Le frère, vous voulez dire ?
01:14 Le fils, le frère, bien sûr. Le frère, évidemment.
01:16 Je vois que vous suivez, c'est parfait.
01:18 Et effectivement, il a une combine, il dit "Quand on m'appelait au tableau, comme tout le monde nous confondait, c'est lui qui allait, ça me sauvait la mise, provisoirement,
01:27 j'ai très vite compris que je n'embrasserai jamais une carrière intellectuelle, je préférais déjà embrasser mes petites camarades lycéennes ou coiffeuses de mon quartier."
01:35 Voilà, bon, j'adore. Il raconte aussi et surtout qu'il était absent.
01:38 On va dire qu'au lycée, son dossier de mots d'excuses était le plus fourni de tous ses camarades, grâce à qui ?
01:44 Grâce à sa mère, qui était de Mèches, une scénariste géniale.
01:47 Dit-il qu'il excusait à coup de chute dans l'escalier ou d'enterrement de ses grands-mères, souvent les mêmes, à plusieurs reprises.
01:53 En gros, il préférait les copains aux études. Il dit avoir raté ses études, mais j'ai réussi mes copains.
01:59 C'est génial, comme formule. J'adore.
02:00 Et parmi les copains, on croise évidemment du beau monde dans ce livre.
02:03 Bien sûr, on croise Johnny, évidemment, dont il dit qu'il était, selon lui, programmé pour la gloire.
02:09 Ça se voyait dans le square de la Trinité, dans le 9e, dès cette fameuse rencontre absolument culte.
02:15 Il fait de lui un portrait très tendre. Il est d'ailleurs très tendre, de manière générale, avec tous les copains.
02:20 Avec Gainsbourg aussi. Le récit de leur virée, c'est juste formidable.
02:24 On a fréquenté les petits matins, les commissariats ensemble. On allait y picoler, on se faisait enfermer dans les cellules.
02:29 On demandait une suite.
02:31 Et puis cette tendresse dans cet hommage qu'il lui rend. De lui, tout me manque.
02:34 Son amitié, son odeur, ses rots, son haleine, lorsqu'il baillait.
02:38 Si un type pétait dans une soirée, c'était vulgaire. Quand c'était lui, ça faisait dandy.
02:42 Il y a la manière de faire. Comme pour tout, Serge avait la manière et il avait l'art.
02:47 Voilà, ça c'est très joli.
02:48 Et comment oublier François Zardy ?
02:50 On ne peut pas, évidemment. Il en parle quand même très peu. Il est très pudique.
02:53 Pourquoi ? Parce qu'il l'aime, dit-il très joliment.
02:56 Simplement, il rend compte quand même, la soirée où il l'emballait, à moins que ce soit l'inverse d'ailleurs,
03:01 c'était déjà en Corse, à Monticello. Ils étaient légèrement éméchés.
03:05 Nous nous tournions autour depuis plusieurs mois. Nous étions aussi timides l'un que l'autre,
03:08 ceux qui souvent intimides. Le succès n'y avait pas changé grand-chose.
03:13 Il raconte que quelques mois après, il va la voir à Londres, là où François Zardy est une star.
03:17 Il se fait refouler de son hôtel comme un malpropre.
03:20 Un vrai film de Chaplin, dit-il. C'est à peu près tout ce que j'ai connu du swinging London.
03:25 C'est bourré de souvenirs comme ceux-là. C'est jubilatoire.
03:28 Il en ajoutait à chaque fois qu'il se relisait. Donc à un moment, il s'est arrêté quand même.
03:31 Et il prépare un nouveau tome uniquement sur son fils Thomas.
03:35 C'est génial.

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