Vincent Sierro était vendredi l'invité de « L'Équipe de choc ». Le capitaine de Toulouse est revenu sur l'exploit de son équipe face à Liverpool (3-2) en Ligue Europa.
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00:00 un des acteurs de cette rencontre et pas n'importe lequel,
00:01 le capitaine des Violets, Vincent Sirot, qui est avec nous.
00:04 Salut, capitaine, sois le bienvenu dans l'équipe de choc.
00:06 - Bonsoir, bonsoir à tous. Merci beaucoup.
00:10 - Alors le jour d'après, ça donne quoi, Vincent ?
00:12 Ce que tu réalises ?
00:13 Parce que c'est un match dont on va te parler toute ta vie, forcément.
00:16 - Oui, on réalise gentiment.
00:19 On a reçu tous beaucoup de messages.
00:21 Et en se baladant dans les rues ce matin,
00:24 les gens t'interpellent un petit peu.
00:27 Et donc voilà, on a reçu beaucoup de messages
00:29 et on se rend compte aussi qu'on a fait quelque chose de grand hier soir.
00:32 - Au début du match, 1-0, 2-0, 2-1,
00:35 à quel moment ça bascule ?
00:37 À quel moment vous vous dites "bon ben là, on va gagner, là on va le faire" ?
00:40 Dès le début peut-être ?
00:42 - Oui, je pense que c'est parti à l'aller.
00:47 On a perdu 5-1 le match à l'aller,
00:48 mais on avait le sentiment qu'on n'était pas si loin.
00:51 Alors au niveau du score, on était très loin évidemment,
00:53 mais dans la manière dont on avait joué,
00:56 on avait eu de bons sentiments,
00:57 mais on a pêché sur des détails et nous ont puni là.
01:01 Et le coach à la fin du match, il nous a dit
01:03 "vous allez me prendre pour un fou peut-être,
01:04 mais pour moi, on a la possibilité de gagner au match retour,
01:08 donc il faudra corriger ces erreurs".
01:10 Et voilà, on avait vraiment à cœur de faire quelque chose d'historique hier soir.
01:14 Et avec l'aide du public, on s'est vraiment battu.
01:17 On a exploité les quelques faiblesses que Liverpool possède.
01:21 Et grâce à ça, on a réussi à gagner hier.
01:23 - Tournature.
01:24 Justement, c'est la préparation du match qui m'intéresse.
01:29 Le score du match à l'aller laisse à penser,
01:31 pour ceux qui n'auraient pas vu le match,
01:32 qu'il y avait un fossé énorme entre les deux équipes.
01:36 Mais pour avoir vu la rencontre,
01:38 il y avait eu pas mal de situations pour Toulouse.
01:42 Est-ce que, paradoxalement, le match à l'aller vous a laissé à penser
01:46 que c'était possible de créer l'exploit au match retour ?
01:49 C'est plus facile de réécrire l'histoire une fois qu'on sait
01:50 que vous avez gagné au retour.
01:51 J'entends bien.
01:52 Mais au-delà de la conviction du coach,
01:55 vous, en tant que joueur, vous pensiez que l'exploit,
01:59 ou en tout cas l'énorme performance, était possible ?
02:03 - Oui, le lendemain, j'avais revu les 90 minutes après le 5-1.
02:07 Et j'avais encore plus ce sentiment en revoyant le match
02:10 que Liverpool nous avait clairement puni sur certains détails
02:14 et que si on voulait faire quelque chose au match retour,
02:16 il fallait être vraiment en transigence là-dessus.
02:19 Mais on allait avoir nos possibilités au match retour
02:22 et surtout avec l'aide de nos publics, que ça allait être possible.
02:25 Et donc voilà, en discutant avec beaucoup de joueurs,
02:27 on avait tous ce sentiment.
02:29 Et ce qui s'est passé hier, c'est qu'on a commencé le match,
02:33 on était convaincus qu'on pouvait faire quelque chose.
02:35 Et plus le match avançait, plus on se rendait compte
02:37 que l'exploit était possible.
02:38 - Tiens Boubi !
02:40 - Salut, je voulais avoir ton avis justement,
02:43 parce que ça m'est arrivé de faire des matchs
02:46 contre des grosses équipes, un peu des matchs de gala.
02:48 Généralement, moi je n'avais pas forcément...
02:50 Enfin, je sais que dans un effectif,
02:51 il n'y a pas besoin forcément de faire une causerie monumentale
02:54 pour motiver tout le monde.
02:55 Comment est-ce que les joueurs l'ont préparé ce match ?
02:58 Est-ce qu'il y avait vraiment besoin d'une causerie le jour du match ?
03:04 - C'est clair que dans un match comme ça, tout le monde est ultra motivé.
03:08 Rien que sortir à l'échauffement, avant d'entrer dans le stade,
03:11 on sent que c'est un match différent, l'atmosphère est spéciale.
03:14 Et voilà, le coach, ce qu'il a répété,
03:16 c'est qu'on pouvait créer l'histoire hier soir pour le club,
03:21 pour tous les supporters, pour tous ceux qui sont toujours là pour nous,
03:24 et puis aussi pour nous, pour nos familles.
03:26 Et ça, je pense que créer l'histoire pour un club,
03:28 c'est ce que tout le monde veut faire.
03:30 Donc, ça suffit à être vraiment gonflé à bloc
03:33 et à vouloir tout donner pour créer cet exploit.
03:36 - Erwan Abotret.
03:37 - Ouais, salut. Tu parlais des supporters hier.
03:40 Il y a eu une ambiance incroyable au stadium.
03:41 Il y a ce tifo qui, honnêtement, est un tifo exceptionnel.
03:44 - Sur un malentendu.
03:45 - Cette semaine, on a vu Nio avec Matrix à San Siro,
03:48 mais là, on a vu Michel Blanc sur un malentendu.
03:51 Et comment, quand vous rentrez dans le stade,
03:53 vous voyez ça, vous vous dites,
03:55 parce que ça peut faire, on n'a rien à perdre,
03:56 mais en même temps, ça peut peut-être être dire,
03:58 bon, on est vraiment les tout petits poussés.
03:59 Moi, j'ai trouvé ça en tout cas exceptionnel.
04:00 Et c'est la première fois que Michel Blanc me met les frissons.
04:02 Est-ce que ça vous a fait pareil ?
04:05 - Moi, honnêtement, je ne l'ai pas reconnu directement.
04:08 Et c'est plus ce matin, mon frère qui me dit,
04:10 ah, t'as reconnu que c'est celui des bronzés.
04:12 Et là, j'ai fait le lien.
04:14 Mais quand je suis rentré, je vois la phrase,
04:18 mais je n'ai pas directement fait le lien.
04:19 Mais après, le tifo était de nouveau magnifique,
04:21 comme il était ce week-end.
04:23 Et voilà, l'appui du public, il a été exceptionnel.
04:25 Déjà, l'échauffement, il nous pousse.
04:27 Dans chaque moment difficile, ils étaient là aussi.
04:30 Donc, c'est vraiment tous ensemble,
04:33 on peut le dire, qu'on a réussi à faire cet exploit.
04:35 - Est-ce que vous avez eu le droit de le fêter un petit peu ?
04:38 Je sais qu'il y a Lille dimanche, mais bon, c'est historique,
04:40 c'est la légende.
04:41 Vous avez eu le droit d'aller fêter la victoire ou pas, après ?
04:43 Il y a des bars à Toulouse en plus, quand même.
04:46 - Oui, on dirait qu'on a plutôt fêté dans le vestiaire.
04:49 On a plutôt fêté un petit peu dans le vestiaire,
04:50 avec de la musique, en chantant ensemble le cri de la victoire,
04:54 comme on le fait quand on gagne.
04:56 Et donc voilà, on sait que c'est quelque chose de magnifique qu'on a réalisé,
04:59 mais c'est la loi du foot, c'est le prochain match qui compte,
05:02 c'est le prochain match qui est le plus important.
05:03 Et on sait que dimanche à Lille, c'est un match
05:05 qui est vraiment très important pour nous dans le championnat.
05:08 - Déjà dans le prochain match, ce n'est pas possible.
05:10 Profite bon sang de ces historiques que vous avez faits.
05:12 Pierre-Etienne,
05:12 il y a une image à la fin du match de Darwin Nunez
05:15 qui refuse de serrer la main d'un joueur toulousain.
05:17 Moi, je me demandais,
05:18 vous avez pu échanger quand même avec les joueurs dans le vestiaire ?
05:21 Vous avez pu aller les voir ?
05:22 C'était quoi l'état d'esprit des joueurs de Liverpool ?
05:24 Ils étaient vraiment furieux ?
05:25 Ou est-ce que vous avez pu échanger des maillots,
05:27 discuter un peu avec eux ou pas ?
05:28 - Sam ?
05:31 - Oui, là, pas forcément,
05:32 parce qu'on a passé pas mal de temps à célébrer avec les supporters à la fin du match.
05:36 Après, sur l'ensemble des deux matchs,
05:39 c'est des joueurs de très haut niveau, de classe mondiale,
05:41 mais avec franchement un état d'esprit qui est magnifique.
05:45 Ils étaient très humbles, les joueurs.
05:47 Après ça, ça s'est passé,
05:48 parce qu'il y a eu quelques animosités à la fin du match entre eux.
05:52 Et donc voilà, moi, je le prends plutôt positivement
05:53 qu'ils aient réagi négativement à la fin du match.
05:56 Ça montre qu'ils voulaient vraiment obtenir un résultat hier
05:59 et qu'ils ne nous ont pas pris à la légère non plus.
06:00 Donc, je préfère ça qu'ils quittent le stade en ayant le sourire, en ayant perdu.
06:05 - Brak ?
06:05 - Salut Vincent.
06:07 Il y a ce truc avec le coach qui vous dit et vous fait comprendre
06:10 qu'il y a peut-être quelque chose à faire,
06:11 même si ça a été très difficile à l'aller.
06:14 Et il y a la réalité du terrain.
06:15 Moi, ce que j'aimerais savoir,
06:16 et je suis désolé de te parler de Liverpool,
06:18 mais c'est vraiment de savoir à quel moment
06:20 est-ce que vous avez senti qu'il y avait vraiment ce quelque chose à faire ?
06:22 Parce que le public pousse, c'est énorme, l'ambiance est parfaite,
06:26 il y a toutes les conditions qui sont réunies.
06:27 Mais on a parlé peut-être d'un Liverpool un petit peu suffisant,
06:30 peut-être d'un Liverpool qui n'était pas forcément dans une situation d'urgence.
06:33 À quel moment est-ce que vous avez senti que cette équipe
06:35 vous donnait l'opportunité de créer cet exploit ou ce résultat ?
06:40 C'est clair que le fait que pour nous d'avoir perdu 5-1,
06:45 mais d'avoir le sentiment d'être pas si loin,
06:47 mais au contraire peut-être que Liverpool en gagnant 5-1,
06:49 ils se disent "Ah, on a gagné 5-1, donc le match retour,
06:51 ça va être une formalité".
06:52 Ça, c'est possible.
06:54 Mais il ne faut pas oublier qu'au début de match,
06:56 ils touchent la transversale et que les cinq premières minutes
07:00 sont difficiles pour nous.
07:01 Et à partir de là, on arrive à avoir une ou deux situations
07:04 où le schéma de jeu du coach, c'est exactement ce qui se passe.
07:08 Ils font un grand contre-pressing et on arrive à sortir de là,
07:10 d'avoir une occasion en contre, deux occasions en contre.
07:12 Et on voit qu'il y a des espaces,
07:15 on voit que si on joue bien là-dedans,
07:17 si on joue bien ses coups, on aura nos occasions.
07:19 Et je pense que plus la première mi-temps a avancé,
07:21 plus on s'est rendu compte que l'exploit est vraiment possible.
07:24 Ça a crié un peu dans le vestiaire, non ?
07:26 La voix qui tressaille de temps en temps.
07:30 Ça a beaucoup crié sur le terrain aussi, c'est ça.
07:33 Sur le terrain, avec les supporters, pendant le match, après le match.
07:37 Vertrois la tour.
07:37 La voix, elle est un peu partie.
07:39 Vincent, au classement, vous êtes 14e pour le moment.
07:46 On a un exemple d'une autre équipe française
07:48 qui a connu des difficultés en début de saison, c'est Lens,
07:51 et qui s'est un peu relancée en championnat
07:53 à travers les résultats en Coupe d'Europe.
07:55 Évidemment, vous n'avez pas vocation à terminer,
07:57 et je vous le souhaite, aussi haut que Lens en championnat.
07:59 Mais est-ce que vous espérez que cette rencontre-là
08:01 vous serve de déclic et vous permette d'engranger une dynamique positive ?
08:05 Vous considérez que ce sont des compétitions qui sont différentes
08:08 et c'est difficile d'être dans le même état de concentration,
08:10 d'investissement contre Liverpool que contre une équipe lambda de Ligue 1.
08:14 Est-ce que vous comptez vous servir de ce match ou pas ?
08:17 Oui, bien sûr.
08:18 C'est clair que pour nous, la Ligue 1, c'est la priorité.
08:21 Et on aimerait vraiment entrer dans une dynamique positive.
08:25 Je pense que les derniers matchs, ils n'ont pas forcément tourné en notre faveur.
08:28 Peut-être, des fois, on était à Montpellier, on a fait un non-match,
08:31 mais les matchs avant ça, on était toujours dans le coup
08:34 et on s'est souvent fait revenir dans les dernières minutes,
08:36 comme contre le Havre.
08:37 On espère vraiment que ce match contre Liverpool va nous donner peut-être ce déclic aussi,
08:41 ce déclic de boost, ce déclic peut-être aussi de confiance
08:45 et d'enchaîner les victoires en championnat.
08:49 Comme on le voit, la Ligue 1 est extrêmement serrée.
08:51 Avec une ou deux victoires, tu peux te retrouver tout en haut,
08:53 mais avec une ou deux défaites, tu regardes vers le bas.
08:56 Donc voilà, à nous de regarder nos performances vraiment
08:59 et d'aller chercher ces points pour regarder vers le haut.
09:03 Dernière question, Pierre Boubi.
09:04 Vincent, je voulais savoir, justement, le fait d'avoir joué contre Liverpool,
09:08 on a senti quand même que le TFC a haussé considérablement son niveau de jeu.
09:13 Est-ce que ça vous a fait comprendre que vous étiez capable d'atteindre ce niveau-là
09:17 justement pour la suite, en enchaînant sur la question de Bertrand,
09:20 mais que vous êtes capable de rivaliser avec beaucoup d'équipes, justement, en Ligue 1,
09:23 si vous performez de cette même manière ?
09:26 C'est un peu un match référence.
09:29 Oui, je pense que c'est clairement un match référence.
09:32 Après, chaque match est différent dans son contexte.
09:35 Là, c'était un match où peut-être on a plus joué les contre-attaques,
09:38 on a plus exploité.
09:39 Il y a des matchs où on aura plus forcément le ballon,
09:41 mais c'est clair que le niveau d'implication qu'on a mis, la détermination,
09:44 ça, il faut l'avoir à tous les matchs,
09:47 même si c'est évident que tu ne reprends pas Liverpool et que c'est un contexte spécial,
09:51 mais de vraiment réussir à mettre cette détermination à tous les matchs,
09:54 et si on arrive à le faire,
09:56 je pense qu'on récoltera beaucoup de points ces prochaines semaines.
10:00 Du coup, je ne te pose pas la question.
10:02 On avait une question après, on va en parler après avoir accroché.
10:04 Est-ce que c'est une victoire de légende ?
10:05 Ça, c'est aux supporters de le dire.
10:11 Je crois qu'on va aller sur le oui.
10:12 Avant de se quitter, on te remercie de nous avoir accordé un petit peu de temps
10:14 parce que c'était chouette.
10:16 Il y a une petite tradition dans l'émission,
10:17 on aime bien voir à l'envers du décor.
10:19 On aime bien, vu que tu as le portal à la main,
10:21 qu'ils nous disent si tu es chez le kiné, dans ton lit,
10:24 sans nous montrer des choses.
10:26 Voilà, on va voir.
10:27 On est où ?
10:28 Non, je suis à côté avec mon frère qui est en train de regarder l'émission en même temps.
10:32 Ah !
10:33 Je suis dans mon salon.
10:34 Montre-nous la télé.
10:35 Que ça fasse une belle image de télé.
10:38 Là, il y a mon frère.
10:39 Et là, il y a...
10:39 C'est nous !
10:40 C'est pas nous !
10:41 Il est rigolo sur son téléphone.
10:43 Ah bon, ça va.
10:44 Merci, Capitaine Néyue.
10:46 Faites la fête, profitez et continuez de nous régaler.
10:49 Vous avez marqué l'histoire.
10:50 Merci infiniment, Vincent.
10:51 Salut.
10:51 C'est gentil.
10:51 Bonne soirée, merci.