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Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 10 novembre 2023 : L'auteur, chanteur et parolier Vianney. Il sort aujourd'hui son quatrième album "À 2 à 3" composé de duos et de trios avec des artistes incontournables.

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Personnes
Transcription
00:00 - Bonjour Vianney - Bonjour Élodie
00:01 - Vous êtes sans conteste l'un des artistes préférés des français, votre place dans le monde musical s'est faite naturellement
00:06 avec un parcours réalisé jusque là sans faute, sans aucun changement de cap raté.
00:12 Votre code de popularité n'a cessé de s'étoffer depuis la sortie de votre premier succès "Je te déteste" en 2014
00:18 qui a suscité à contrario beaucoup d'amour de la part du public et même de la part de la critique et du métier
00:23 qui a assisté un peu sans voix à l'arrivée de l'ovni que vous êtes.
00:26 Ce chanteur toujours simple, propre sur lui, avec soit des t-shirts blancs, soit des chemises bleues, soit des sweats bleus,
00:33 un jean, un pantalon, des petites baskets blanches, un homme comme tout le monde
00:36 sauf que votre talent d'auteur-compositeur-interprète qui ne cesse de multiplier les collaborations, duos et créations est inégalable.
00:42 Vous aimez vivre des émotions fortes en osmose avec le public, les artistes qui font partie de votre cercle
00:46 et aujourd'hui justement, il y a votre petit dernier qui sort, c'est votre quatrième album.
00:51 Il s'intitule "Deux à trois", je vais le montrer parce que c'est assez incroyable.
00:55 18 titres dont un par gonfle qui existe en deux versions, une version studio et acoustique.
01:01 C'est "Le feu" avec Kanji Jirac, c'est plus qu'un album de duo, c'est un focus sur ce qu'on souhaite faire de notre vie
01:06 et faire des rencontres marquantes dans notre carrière.
01:09 Alors il y a 17 bulles, 17 moments suspendus avec Renaud, Zazie, Ed Sheeran, Mika, MC Solard, Florent Pagny, Mentissa, Ben Mazuet, Jean-Louis Aubert.
01:17 Pas de reprise, que des inédits, que des histoires fabriquées finalement.
01:22 Est-ce que vous vous sentez artisan plus qu'autre chose, Vianney ?
01:24 Oui, bricoleur même, parce que je ne sais jamais où ça va.
01:29 Mais par contre, je le fais avec passion, avec méthodologie aussi.
01:34 C'est mes méthodes pour réaliser tout ça.
01:38 Voilà, mais je me laisse porter, évidemment, par la personne que j'en fasse de moi, son histoire, la mienne, là où j'en suis dans ma vie aussi.
01:45 Donc, ça fait forcément quelque chose de fait maison.
01:49 Il y a une vraie caisse de résonance, comme d'habitude, avec Novi Anu, notre quotidien, notre façon de voir le monde,
01:55 peut-être d'aborder les autres aussi, Vianney.
01:57 Est-ce que ce n'est pas ça le point de départ ? Le fait d'apprendre à mieux vivre ensemble, tous ensemble ?
02:02 Oui, oui. En fait, même cet album, c'est ça, ça m'en rend compte.
02:05 Je ne me suis pas dit que je fais un projet militant ou quoi, pas du tout.
02:09 Mais je constate que moi, en me confrontant à des univers différents du mien, à des gens différents,
02:16 c'est un truc qui me rend heureux parce que ça me fait vraiment progresser.
02:20 Ça me fait emprunter des chemins auxquels je ne suis pas habitué.
02:23 Et donc, ça me bouscule. J'ai le sentiment d'avancer, d'être meilleur chaque jour.
02:28 Et c'est ça qui nous épanouit.
02:30 Le duo avec Renaud, c'est quand même celui qui ressort le plus dans l'émotion,
02:36 même si toutes les émotions sont très fortes dans chacune des chansons.
02:39 Mais là, on sent que c'est un moment particulier qui vous a bouleversé.
02:43 Ce n'est pas un hasard. D'ailleurs, si vous souhaitez figer les larmes sur une vidéo, gardez ça pour vous.
02:49 C'était perturbant, justement, d'entendre Renaud chanter votre texte, vos mots.
02:55 Oui, c'est bouleversant.
02:57 Alors, je dois dire qu'à chaque fois que j'entends une voix, du coup, que j'aime bien,
03:01 qui d'un coup chante dans le micro, dans mes oreilles, puisque j'enregistre,
03:06 ça me fait toujours un truc dingue.
03:08 Mais là, c'était Renaud. C'était encore différent parce que c'est toute l'enfance qui vient.
03:12 Et puis, tout son vécu, Renaud, on l'aime aussi parce qu'on a suivi sa vie.
03:18 Voilà, ses addictions dont il a parlé, ses renaissances.
03:22 Et on entend tout ça dans sa voix.
03:24 Donc, c'est aussi le thème de cette chanson. C'est ça, c'est un peu testamentaire.
03:28 C'est une leçon de vie, disons.
03:31 Et lui, sa vie, elle a été tellement riche et tumultueuse, intéressante,
03:35 que moi, quand il chante même deux mots, je l'entends tout de suite.
03:37 Donc, ça me bouleverse.
03:40 - Je voudrais qu'on parle aussi de "Rester debout", enfin "Debout", de la chanson "Debout".
03:43 Le phénomène de "Rester debout", du coup, cette chanson, c'est aussi ça.
03:46 C'est un vrai message que vous passez avec Éric De Villers, "Sans sien, sans abri".
03:50 Vous avez rencontré d'ailleurs à travers l'association "Hiver Solidaire",
03:54 association dans laquelle vous êtes totalement engagé.
03:56 Ça, c'est aussi l'une de vos particularités, Vianney,
03:58 c'est de ne pas oublier d'où vous venez et de conserver ce qui vous touche et l'essentiel.
04:02 - Oui, mais je n'ai pas le choix en plus parce que c'est ma vie.
04:06 C'est-à-dire mes proches, tout ça, je n'ai personne dans mon métier.
04:11 Donc, mon vrai quotidien, il est quand même fait des amis que j'avais avant
04:17 et des engagements que j'avais avant.
04:19 Donc, forcément, cette asso où déjà étudiant, j'allais.
04:23 Maintenant, j'ai moins le temps, forcément, mais je leur suis toujours fidèle.
04:26 Et j'y ai fait des rencontres comme celle d'Éric qui termine sur cet album.
04:30 C'était juste pas prévu.
04:32 J'aurais jamais imaginé ça.
04:34 Mais il se trouve qu'à l'époque, il était sans abri
04:37 et il m'avait donné un texte fabuleux sur son histoire.
04:41 Donc, on l'a mis en musique et il se retrouve à côté de gens qui l'aiment bien en plus.
04:45 Donc, c'est chouette.
04:46 - Avec "Mentissa" et le succès et après le succès de "Ebam",
04:50 alors cette chanson extraordinaire, évidemment, autoportrait, totalement.
04:54 Là, vous remettez le couvert et c'est vraiment une chanson où vous mettez totalement à nu.
04:58 En tout cas, vous mettez à nu les sentiments.
05:00 "Je me guérisse", c'est son titre, mais en exergue notre difficulté à exprimer ce que l'on ressent.
05:04 C'est dur d'exprimer ce qu'on ressent.
05:06 Yannet, vous qui avez toujours les mots justes
05:08 et qui vous nous faites quand même partager beaucoup de choses.
05:11 - Moi, j'ai pas le sentiment d'avoir les mots justes.
05:13 En chanson, je m'en sors mieux, mais non, dans la vie de tous les jours, non, c'est plus compliqué.
05:19 Donc, cette chanson, elle parle quand même du jour où on comprend que quand même,
05:26 en faisant preuve non pas d'impudeur, mais de détachement,
05:31 il y a quand même beaucoup de choses qui s'améliorent.
05:34 Et dans le détachement, il y a le fait de s'ouvrir sur nos sentiments, nos émotions.
05:39 Alors, c'est sûr qu'on est plus vulnérable d'un coup parce qu'on s'expose,
05:43 mais n'empêche que c'est libérateur en même temps.
05:45 Donc, cette chanson, c'est "Tu me guéris" et c'est parfois des rencontres
05:50 qui nous permettent de nous assumer mieux dans plein de domaines.
05:54 Donc, voilà, c'est important, mais ça peut prendre du temps, ça.
05:58 Je pense que c'est ça la maturité, en fait, mais ça prend du temps.
06:03 - Je voulais savoir si votre regard sur le monde avait changé depuis vos débuts.
06:07 - Bien sûr, oui, bien sûr.
06:09 En fait, je n'avais aucune conscience, ne serait-ce que de mon milieu, de la musique, tout ça.
06:16 Non, je n'avais pas conscience, j'étais trop innocent.
06:19 C'est évidemment plus dur que ce que je croyais, humainement parlant.
06:25 Mais on est quand même, comme dit Aurel Sand dans une chanson,
06:29 "Est-ce qu'il y a des connards dans la musique?"
06:30 Oui, mais toujours moins que dans le ciné.
06:32 Donc, il faut toujours se dire que... - Pourquoi vous vivez dans le ciné?
06:35 - Moi, j'aime beaucoup mon milieu quand même de travail.
06:38 Vraiment, que ce soit les artistes ou les attachés de presse,
06:42 des producteurs, j'ai rencontré des gens incroyables.
06:44 - Dans son frère beau, on va le citer. - Ouais, mon producteur, vraiment.
06:47 Quelqu'un de conviction artistique. - Très important dans le métier.
06:53 - Ouais, et il y en a d'autres, plein d'autres producteurs fabuleux.
06:58 Ils sont peut-être moins starks dans les années 70,
07:00 mais il y a vraiment des gens que j'aime dans mon métier.
07:04 Après, forcément, il y a des désillusions, parce que quand j'ai débarqué, j'étais étudiant.
07:08 Donc, je ne savais rien de la vie.
07:11 J'ai dû grandir.
07:14 - Mais pas vieillir.
07:15 - A2, A3, il vient de sortir. Il sort aujourd'hui.
07:18 Il vous appartient plus, ça y est, c'est fini.
07:21 Il nous appartient à nous. - Ça, ça fait plaisir.
07:22 - Donc, n'hésitez pas. Merci beaucoup.

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