Bérangère Couillard : "Il y aura une campagne de lutte contre l'antisémitisme"

  • l’année dernière
Avec Bérangère Couillard, ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-11-10##

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Transcript
00:00 - Il est 8h34, vous êtes sur Sud Radio, merci d'être avec nous, vous avez l'habitude.
00:05 Tous les matins, 8h30, 9h, notre invité politique est ce matin, nous recevons Bérangère Couillard.
00:11 Bonjour. - Bonjour Jean-Jacques Bordel.
00:13 - Vous êtes ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:16 et chargée de la lutte contre les discriminations.
00:20 Bérangère Couillard, marche civique contre l'antisémitisme dimanche,
00:25 avec aussi des rassemblements devant les préfectures à l'initiative des maires de France.
00:30 Je regardais ce sondage, 69% des français soutiennent cette marche,
00:35 sondage Odoxa pour le Figaro,
00:37 ce sont les électeurs du Rassemblement National qui sont les plus réticents, les plus hostiles à cette marche,
00:42 tous les partis pensent que les français sont légitimes d'y participer,
00:51 c'est-à-dire que tous les partis sont derrière cette marche.
00:55 Le RN c'est un peu plus mesuré, les électeurs du RN, et les électeurs LFI aussi sont un peu plus mesurés.
01:03 Bon, Bérangère Couillard, dimanche, est-ce que vous demandez à ce qu'aucun drapeau israélien ne soit brandi pendant la marche ?
01:12 - Écoutez, alors déjà moi je marcherai dimanche, je marcherai pour la République et contre l'antisémitisme,
01:19 - Exactement, et je répondrai à l'appel de Yael Broun-Pivet et Gérard Larcher.
01:24 Concernant les drapeaux israéliens, écoutez, moi j'ai pas d'avis sur le sujet,
01:30 compte tenu que c'est pas le sujet de la marche, le sujet de la marche c'est pour la République et contre l'antisémitisme.
01:36 - Pas de drapeau, ni palestinien ni israélien ?
01:38 - Bah écoutez, sur le principe je pense que, en fait, quand on défend la paix,
01:42 je pense qu'il ne faut pas inciter à ce qu'il y ait des tensions,
01:47 donc je pense que c'est préférable qu'il n'y en ait pas, voilà.
01:49 Mais j'ai pas après d'avis particulier sur la question.
01:53 - Non, je vous pose la question, Bérangère Couillard,
01:55 parce que est-ce que manifester contre l'antisémitisme, c'est manifester son soutien à la politique de Benjamin Netanyahou ?
02:02 - Mais non, ça n'a rien à voir, et d'ailleurs je vous rappelle en 2015,
02:05 lorsqu'il y a eu une marche, évidemment après les terrimeux drames et les attentats que nous avons vécus,
02:11 lorsque la communauté internationale est venue soutenir la France, elle est venue soutenir la France,
02:15 elle n'est pas venue soutenir François Hollande.
02:17 Et de la même manière, nous soutenons le peuple israélien dans les pogroms qu'ils ont vécus
02:23 et l'atrocité des massacres qu'ils ont vécu,
02:26 mais en aucun cas nous soutenons particulièrement la politique de l'État israélien et de Benjamin Netanyahou.
02:33 Donc la question, elle n'est pas là.
02:35 Le soutien, il doit être entier envers le peuple israélien qui a connu des actes terroristes effroyables.
02:40 Nous venons appeler à la paix, au respect des valeurs de la République,
02:44 et à lutter contre l'antisémitisme.
02:46 Je vous rappelle tout de même qu'il y a plus de 1200 actes antisémites depuis le 7 octobre.
02:51 - Combien là ?
02:52 - 1200, un peu plus de 1200, en un mois,
02:55 et ça représente trois fois plus que ce que nous avons connu l'année dernière.
02:58 Donc on voit bien qu'il y a une flambée des actes antisémites.
03:01 Les responsables politiques engagés avec sincérité doivent venir marcher dimanche.
03:08 C'est pourquoi je ne suis pas particulièrement favorable à marcher au côté du Rassemblement national
03:14 pour l'histoire du parti que nous connaissons.
03:16 - Je vais y revenir, Bérangère Couillard,
03:19 mais le président de la République, Emmanuel Macron,
03:22 d'après mes informations, vous allez me dire si je me trompe ou pas, ne sera pas la dimanche.
03:27 - Écoutez, je ne sais pas si c'est la place d'un président de la République de venir marcher pour cette marche.
03:35 Il peut s'exprimer.
03:36 - Oui, il va s'exprimer probablement demain à l'occasion des cérémonies du 11 novembre.
03:43 Vous confirmez ?
03:44 - Oui, bien sûr.
03:45 Et puis je vous rappelle qu'Elisabeth Borne sera présente.
03:48 C'est important que la chef du gouvernement puisse être présente à cette marche.
03:52 Je ne suis pas sûre que ce soit la place du président de la République.
03:54 - Oui, probablement.
03:55 Il ne sera probablement pas là dimanche, mais bon, c'est peut-être pas le sujet principal.
03:59 Vous disiez "je marcherai dimanche".
04:04 Le Rassemblement national marchera aussi dimanche entre les Invalides et le Sénat.
04:11 Vous vous trouverez dans le cortège loin du Rassemblement national, Béhangère Couillard ?
04:15 - Écoutez, le plus loin possible, ce n'est pas moi qui organise évidemment la marche.
04:19 Mais autant dire, le sujet ce n'est pas moi.
04:22 Moi je marcherai aux côtés des Français qui sont engagés avec sincérité.
04:27 Et donc quand je dis ça, je dis aussi que les responsables politiques du Rassemblement national,
04:32 je ne crois pas qu'ils soient engagés avec sincérité.
04:35 - Vous regrettez qu'ils viennent ?
04:36 - Je ne parle pas des électeurs du Rassemblement national,
04:39 mais en partie évidemment, ne vote pas pour Marine Le Pen.
04:41 - Mais vous regrettez qu'ils soient là, dans cette marche, qu'ils soient présents ?
04:44 - Je regrette qu'ils récupèrent ce sujet depuis maintenant plusieurs jours.
04:49 Il n'y a pas que le sujet de cette marche, c'est aussi les multiples interventions
04:53 de la part des responsables politiques du Rassemblement national,
04:56 et pas que, de l'extrême droite en général,
04:58 pour dire ô combien ils sont en soutien des Français de confession juive.
05:02 - Il y a une chose que je ne comprends pas, vous luttez contre les discriminations.
05:06 Lutter contre les discriminations, n'est-ce pas accepter le Rassemblement national dans cette marche ?
05:13 - Je vous pose franchement la question.
05:14 - La discrimination envers le Rassemblement national ou le fait que...
05:17 - La discrimination, pourquoi ne pas appeler à l'unité nationale, Bérangère Couillard ?
05:22 - J'appelle à l'unité nationale, mais je ne veux pas de récupération.
05:24 Et c'est pour ça que je parle de Français engagés avec sincérité,
05:27 et je pense qu'on est largement assez nombreux pour montrer l'unité du pays.
05:31 La seule chose, c'est que quand vous avez le Rassemblement national,
05:34 il récupère l'antisémitisme à des fins...
05:37 En fait, ce parti est né de la haine de l'autre,
05:40 et donc il récupère l'antisémitisme pour pouvoir mieux s'attaquer à l'islam et aux musulmans de France.
05:45 - N'est-ce pas positif le fait que le Rassemblement national soit présent dans cette marche ?
05:49 Je ne vais pas consacrer toute l'interview au Rassemblement national, que les choses soient claires.
05:53 Mais n'est-ce pas positif ? C'est ce que dit Serge Klarsfeld, par exemple.
05:57 Il dit que c'est positif, c'est positif, parce qu'au moins,
06:00 au moins, tout le monde est derrière cette lutte contre l'antisémitisme.
06:05 Et le Rassemblement national est obligé de s'engager dans la lutte contre l'antisémitisme.
06:10 - Moi, je trouverais intéressant et responsable de la part de Marine Le Pen
06:15 de revenir sur l'histoire de son parti.
06:18 Elle n'a pas coupé, elle n'a pas coupé...
06:21 Bon, elle a coupé avec son père, peut-être en 2015,
06:23 lorsqu'il commençait à vraiment être gênant,
06:25 et qu'elle a voulu continuer la dédiabolisation du parti.
06:28 - Mais c'était stratégique, elle continue à avoir des liens avec le GUD,
06:31 elle continue à avoir des liens avec un certain nombre de responsables politiques européens
06:35 qui sont eux aussi très proches des idées du Troisième Reich.
06:39 Enfin, à un moment donné, on n'oublie pas.
06:41 Et donc, moi, je trouve très important qu'elle puisse s'exprimer sur ce sujet,
06:45 elle ne l'a jamais fait.
06:47 Et elle avait dit à vos confrères qu'elle ne le ferait pas,
06:49 qu'elle est toujours en fait en soutien de son père, même dans l'adversité.
06:53 - Elle devra le faire pour être élue présidente de la République ?
06:56 - Je pense qu'elle devra le faire pour être élue présidente de la République,
07:00 mais elle s'est toujours interdite de le faire,
07:02 et on lui rappellera qu'elle s'est toujours interdite de le faire.
07:05 - Cette marche, cette marche est-elle salie par les querelles politiciennes ?
07:09 Franchement, parce que depuis que cette marche a été annoncée,
07:14 à l'initiative des deux présidents, et de l'Assemblée Nationale et du Sénat,
07:19 on a l'impression qu'on ne parle que de querelles politiciennes.
07:22 Alors que l'on devrait parler de quoi ? De la lutte contre l'antisémitisme.
07:26 - Bien sûr, et c'est mon quotidien, là vous m'interrogez Jean-Jacques Bourdin sur cette question, je vous réponds.
07:30 - Si vous êtes là, c'est parce qu'il y a cette actualité, bien sûr.
07:33 - C'est bien de parler de cette actualité avec les actes antisémites qui, je vous le disais, se multiplient,
07:38 et des Français de confession juive qui ont peur,
07:42 et sur lequel l'État, évidemment, est au rendez-vous pour pouvoir les protéger,
07:47 et pouvoir faire en sorte qu'ils puissent vivre plus sereinement.
07:50 - Un mot sur, quelques mots sur la France insoumise.
07:53 Ambiguïté ? Ambiguïté permanente à la France insoumise ?
07:57 - Écoutez, il n'y a plus d'ambiguïté, je veux dire...
07:59 - C'est-à-dire, il n'y a plus d'ambiguïté ?
08:01 - Jean-Luc Mélenchon a été un fervent défenseur des valeurs de la République pendant des années.
08:06 Et quand il était au sein de la gauche, la gauche laïque,
08:09 aujourd'hui, il ne fait que cliver, du coup...
08:13 - Il ne défend plus la République ?
08:14 - Il ne défend plus la République !
08:15 - Il n'est plus républicain ?
08:17 - Les qualificatifs ne s'appliquent pas toujours,
08:20 parce qu'on ne défend plus les valeurs de la République.
08:22 - Il ne défend plus les valeurs de la République ?
08:24 - Je dis juste que pour chérir son électorat de français de confession musulmane,
08:29 je pense qu'il trahit une partie des valeurs qu'il a défendues pendant longtemps.
08:34 - Est-ce qu'à vos yeux, il est devenu même un allié du Hamas ?
08:37 - Il est surtout devenu un allié des extrêmes, et quel qu'il soit,
08:42 et pour le coup, il ne fait les choses que par...
08:46 Enfin, il veut conflictualiser.
08:49 Il veut conflictualiser en permanence,
08:51 et jusqu'à même renier ses propres engagements qu'il a eus pendant des années.
08:55 Et donc, savoir s'il fait le jeu du Hamas,
08:59 je crois qu'il fait surtout le jeu du conflit en France,
09:01 et je pense qu'il est temps qu'il se calme,
09:05 et que les choses reprennent un peu de sérénité.
09:08 C'est pour ça que je pense qu'il est important de se réunir pour cette marche,
09:11 de parler de l'antisémitisme,
09:13 de la question du vivre ensemble,
09:17 je crois que c'est important de le rappeler.
09:19 - De la défense des valeurs républicaines ?
09:20 - Voilà, bien sûr.
09:21 Bien sûr que c'est important de marcher pour la République.
09:23 - Que tout le monde marche pour la République ?
09:25 - Que beaucoup marchent pour la République, évidemment,
09:28 mais sans récupération et avec sincérité.
09:30 - Bien, Bérengère Couillard, campagne nationale de lutte contre l'antisémitisme ?
09:34 - Oui. - Quand ?
09:35 - Écoutez, bientôt, on est en train de travailler sur un certain nombre de choses,
09:38 vous savez... - Il y aura bientôt une campagne nationale de lutte contre l'antisémitisme ?
09:42 - Il y aura une campagne de lutte contre l'antisémitisme,
09:45 j'aurai l'occasion d'en parler dans quelques semaines,
09:47 on est en train de travailler sur le sujet pour faire en sorte de sensibiliser le grand public,
09:53 et puis après il faudra qu'on travaille aussi sur un certain public, notamment les jeunes,
09:57 et donc on est en train de regarder ce que vous allez faire.
10:00 - Qui prendra quelle forme cette campagne ?
10:02 - C'est un petit peu tôt pour vous en parler Jean-Jacques Bordin, mais...
10:04 - Oui, mais vous savez, puisque vous travaillez dessus.
10:06 - Oui, bien sûr, mais...
10:07 - J'ai quelques informations à vous donner. - J'ai quelques informations.
10:09 - Je ne vais pas vous demander le détail, mais sous quelle forme cette campagne ?
10:12 - C'est une campagne de sensibilisation qui va être présente sur un certain nombre de contenus,
10:19 il y aura sur les réseaux sociaux, et l'idée c'est un petit peu...
10:22 - Dans les médias ? - Des sensibiliser, de choquer, voilà.
10:24 Et puis aussi d'interpeller, voilà.
10:26 - C'est-à-dire interpeller ? - Interpeller sur la question de l'antisémitisme,
10:29 avec des propos un petit peu... pas choc, mais en tout cas de pas être...
10:35 - Dans des clips, par exemple à la télé ou à la radio ?
10:39 - Exactement.
10:40 - Des clips, donc campagne contre l'antisémitisme, et à l'école.
10:44 Et à l'école, comment allez-vous faire à l'école ?
10:46 - Alors vous savez déjà qu'il y a eu un engagement qui a été pris,
10:49 c'est de prévoir un séjour mémoriel pour l'ensemble des élèves,
10:54 c'est-à-dire au cours de leur scolarité.
10:56 L'idée c'est de favoriser au collège, et donc d'avoir un séjour mémoriel ou historique,
11:00 donc ça c'est déjà extrêmement important.
11:02 Et puis après il faut combattre aussi l'antisémitisme contemporain,
11:06 et ne pas rester que sur le mémoriel.
11:08 Et pour ça, on travaille, et particulièrement dans les universités,
11:12 avec la nomination de référents dans l'ensemble des universités.
11:16 Vous savez référents, ils ont un rôle essentiel.
11:18 Ils ont un rôle essentiel parce qu'ils ont un rôle de sensibilisation des étudiants,
11:21 et également d'accompagnement des victimes,
11:23 c'est-à-dire qui repèrent des actes antisémites, ou racistes, ou également LGBTphobes,
11:29 parce que c'est plus large, c'est toutes les discriminations,
11:32 et accompagnent les victimes pour justement qu'ils puissent obtenir réparation.
11:36 - Des référents, donc dans chaque université il y aura un référent ?
11:39 - Alors il y a déjà un certain nombre de référents.
11:41 - Ça existe déjà ? - Ça existe déjà.
11:43 - Ça va être généralisé ? - Ça va être généralisé,
11:44 et on va renforcer leur mission,
11:46 et on travaille avec Sylvie Retailleau sur le sujet.
11:49 - Oui, je vous dis ça parce que vous avez vu comme moi, mieux que moi,
11:52 les sondages, et ce sondage il faut pressant,
11:55 91% des jeunes juifs, victimes d'un acte antisémite,
12:00 c'est des jeunes étudiants juifs.
12:02 - Un acte antisémite, et plus de 40% d'entre eux, victimes de violences physiques et verbales.
12:06 - Pourquoi ? L'islamo-gauchisme progresse dans les universités ?
12:10 - Écoutez, je pense surtout qu'il y a, sur les 90% dont on parle,
12:15 c'est surtout aussi des habitudes,
12:18 on voit une forme de... c'est décomplexifié,
12:22 c'est assez facile d'avoir une phrase malheureuse envers les juifs,
12:27 par habitude avec des blagues potaches,
12:29 c'est un certain nombre de choses qui sont dénoncées.
12:31 Sur le reste, et notamment les violences physiques et verbales,
12:35 nous avons un certain nombre de débordements,
12:38 notamment et d'actes antisémites qui sont en effet issus
12:42 de jeunes de confession musulmane, c'est une réalité.
12:46 Mais aussi pas que, l'antisémitisme est présent dans notre pays.
12:49 - Vous faites un lien entre le wauquisme, l'islamo-gauchisme et l'antisémitisme ?
12:56 - Pas vraiment, non.
12:58 - Non, pas vraiment ? - Non.
13:00 - Mélenchère Couillard, projet de loi immigration.
13:02 Je tenais à en parler parce que vous êtes issue de la gauche.
13:06 La suppression de l'AME, c'est une bonne idée ?
13:10 - Non, je suis défavorable. Après, il y a un travail qui est en cours,
13:13 pour justement voir comment les choses peuvent être améliorées.
13:17 Je suis défavorable à sa suppression, parce que je pense que nous devons
13:20 absolument conserver l'aide médicale d'État,
13:23 non pas par principe de gauche, c'est simplement en fait une question médicale.
13:28 C'est-à-dire que les médecins disent qu'il faut conserver l'aide médicale d'État.
13:32 Pourquoi ? Parce que ça protège évidemment les concitoyens français
13:35 d'un certain nombre de maladies qui peuvent être diffusées,
13:38 et donc il faut soigner les personnes présentes sur notre territoire.
13:43 Alors, qu'il faille regarder à améliorer l'aide médicale d'État,
13:48 à mieux contrôler l'aide médicale d'État, même si je crois que c'est déjà
13:52 très bien contrôlé par l'assurance maladie, pourquoi pas ?
13:56 Donc, regardons ce que vont faire les personnes qui sont en charge de ce rapport,
14:01 et puis nous regarderons comment les choses peuvent évoluer.
14:04 Mais par contre, je ne suis pas d'accord pour la suppression.
14:07 - L'aide médicale d'État ne sera pas supprimée.
14:09 - Alors, c'est ce qu'a dit Gérald Darmanin, et c'est ce qu'a dit très clairement aussi
14:12 Elisabeth Borne en question au gouvernement.
14:14 - Elle ne sera pas supprimée.
14:15 - Elle ne sera pas supprimée, mais par contre il y a un travail en cours
14:18 pour voir comment on peut améliorer.
14:20 - Et si elle l'est ?
14:22 - Bah écoutez, elle ne le sera pas je crois.
14:24 - Bon, elle ne le sera pas, très bien.
14:26 - L'engagement politique appris Elisabeth Borne.
14:28 - L'article 3 sur les métiers en tension, qui lui a été supprimé par le Sénat,
14:32 d'ailleurs le Sénat a réécrit le texte, il a réécrit la loi,
14:36 il y aura un débat à l'Assemblée nationale à partir du 11 décembre,
14:40 vous allez donc pouvoir réécrire vous-même la loi,
14:44 enfin pas vous, mais les députés de la majorité.
14:47 Les métiers en tension, donc, article 3 supprimé,
14:50 remplacé par un article permettant à un travailleur
14:53 de demander lui-même sa régularisation auprès de la préfecture, ça vous va ?
14:58 - Écoutez, moi je pense qu'il fallait garder le texte comme il était.
15:03 Le texte comme il était, il prévoyait de régulariser
15:05 toutes les personnes qui travaillent dans les métiers en tension.
15:08 - Ça je ne sais pas, là c'est le travail parlementaire,
15:10 et je suis respectueuse du travail parlementaire, vous savez,
15:12 Jacques Bourdin, j'étais députée moi-même, donc là-dessus je suis...
15:15 - Non mais je sais. - Voilà, on a aujourd'hui,
15:17 et en plus on va avoir un travail important aussi à l'Assemblée nationale,
15:20 je vous rappelle que nous sommes dans une majorité relative,
15:23 et donc nous devons aussi travailler avec l'ensemble des collègues,
15:27 - Oui, notamment avec Ehler. - Les députés, donc...
15:29 - Pour faire passer la loi. - Ehler et pas que, parce que vous savez...
15:32 - Et pas que, oui, et des socialistes.
15:34 - Et d'ailleurs les socialistes veulent conserver l'article 3.
15:38 - Ils veulent conserver l'AME, et ils veulent conserver l'article 3.
15:41 - Exactement, donc nous allons pouvoir travailler avec un certain nombre de députés
15:46 pour faire évoluer le texte, qui, et c'était clairement dit par le sénateur Retailleau,
15:52 que c'est un texte de droite qui est sorti du Sénat,
15:56 et je pense qu'il y a un rééquilibrage,
15:58 et que le texte du gouvernement était beaucoup plus équilibré
16:00 pour pouvoir passer, notamment, et pouvoir trouver consensus à l'Assemblée nationale.
16:05 - Bérengère Couillard, les violences faites aux femmes, journée nationale le 25 novembre.
16:09 Combien de féminicides depuis le début de l'année ?
16:12 - Nous sommes à 88 féminicides depuis le début de l'année,
16:15 donc les chiffres ne sont pas... - Trop, évidemment, beaucoup trop.
16:18 - Beaucoup trop, les chiffres ne sont pas bons.
16:19 - Alors je vous pose une question toute simple, parce que j'ai lu tout un tas d'articles
16:24 sur ces violences faites aux femmes, où est la stratégie globale ?
16:28 - La stratégie globale, Jean-Jacques Bourdin, elle est depuis maintenant 4 ans.
16:32 Nous nous engageons depuis 4 ans de façon déterminée dans la lutte contre les violences conjugales.
16:35 - Quel est le budget consacré, par exemple, dans le budget 2024 de l'État,
16:40 quel est le budget consacré aux violences faites aux femmes ?
16:42 - Alors, c'est beaucoup plus large que ça, moi j'ai un budget qui augmente cette année de 10 millions d'euros,
16:47 je suis à 76 millions d'euros, et c'est pour un certain nombre de politiques.
16:51 Vous savez, quand on lutte contre les violences conjugales,
16:53 il ne s'agit pas de mettre de l'argent uniquement sur les violences conjugales,
16:55 c'est aussi sur une culture de l'égalité.
16:58 Parce que quand vous avez une société patriarcale, vous avez des violences faites aux femmes,
17:02 et vous avez des violences conjugales.
17:04 Donc c'est important de lutter plus largement.
17:06 Il y a évidemment aussi du budget sur beaucoup d'autres ministères,
17:11 vous avez le ministère de l'Intérieur, le ministère de la Justice, le ministère du Logement,
17:14 donc le ministère de la Santé, donc vous avez beaucoup de budgets,
17:18 c'est d'ailleurs ce que je vais tâcher de savoir plus justement,
17:22 c'est que je mets en place un budget sensible au genre à partir de 2025,
17:26 nous travaillons avec Bercy pour justement bien regarder ce que nous mettons en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes,
17:31 et ça ce sera effectif à partir de 2025.
17:34 - Pourquoi est-ce que le terme féminicide n'est pas reconnu dans le Code pénal français ?
17:39 - Parce qu'on n'a pas fait la distinction jusqu'alors dans le Code pénal.
17:44 - Est-ce qu'on devrait ?
17:46 - Pas forcément, il est très largement utilisé.
17:48 - Et une loi contre les violences faites aux femmes ?
17:51 - Oui, il y en a eu cinq et j'en ai porté une.
17:55 Pendant que j'étais députée, c'était la loi issue du Cournel des violences conjugales
17:59 qui a permis un certain nombre de choses.
18:01 Vous savez, on a beaucoup légiféré sur ce sujet pour faire en sorte de mieux protéger les femmes
18:06 et de mieux sanctionner les auteurs.
18:08 Mais on a mis aussi beaucoup de dispositifs en place.
18:10 Il ne suffit pas de voter des lois, on le sait malheureusement.
18:12 C'est aussi un certain nombre de dispositifs.
18:14 Lorsque vous augmentez, vous doublez même les places d'hébergement depuis 2017,
18:19 nous en avions 5000 lorsque nous sommes arrivés,
18:21 nous aurons plus de 11 000 à partir de l'année prochaine.
18:24 Lorsque vous mettez en place des bracelets anti-rapprochement,
18:27 des téléphones grave danger, lorsque vous créez des centres de prise en charge pour auteurs
18:31 pour lutter contre la récidive, tout ça ce n'est pas issu de loi.
18:34 C'est bien des politiques publiques que nous engageons, avec du budget également de l'État,
18:38 pour permettre justement de faire baisser les violences conjugales
18:41 en agissant sur la protection des femmes et en faisant en sorte aussi
18:45 qu'elles puissent partir plus facilement du domicile.
18:47 Vous voyez, quand vous dites "quand est-ce que nous allons mettre en place vraiment une politique ?"
18:51 nous la mettons en place et nous continuons.
18:53 Moi lorsque je suis arrivé en responsabilité sur ce portefeuille
18:56 et sur particulièrement l'égalité entre les femmes et les hommes en juillet,
19:00 il n'était pas question de faire un bilan des quatre ans du Grenoble des violences conjugales,
19:04 parce que ça fait déjà quatre ans.
19:05 C'était de dire comment on continue à faire évoluer les dispositifs
19:08 avec les remontées du terrain.
19:10 Je vous donne un exemple.
19:11 Notamment le fait que les femmes mettent en moyenne,
19:14 font sept allers-retours avant le départ définitif du domicile.
19:18 Parce qu'il y a une emprise de la part du conjoint,
19:21 mais aussi parce qu'il y a des difficultés pour le départ.
19:24 Des difficultés dans les démarches administratives, financières,
19:26 la garde des enfants, les démarches juridiques.
19:28 Et donc nous allons mettre en place, nous mettons en place,
19:32 le Pacte Nouveau Départ.
19:33 C'est en fait un agent de la CAF qui va coordonner le départ des femmes victimes de violences,
19:39 ce qui va permettre donc de réduire le nombre d'allers-retours.
19:42 Pourquoi c'est important ?
19:43 Parce que ces allers-retours, malheureusement,
19:46 font qu'il y a une montée en tension au sein du domicile
19:49 et que c'est souvent le moment de la séparation qui crée le passage à l'acte,
19:54 et c'est-à-dire justement les féminicides.
19:56 Et donc nous souhaitons, par ce dispositif,
20:00 permettre des départs plus rapides et donc réduire le risque de féminicide.
20:05 L'égalité femmes-hommes, l'égalité salariale femmes-hommes,
20:09 les écarts existent encore.
20:11 On est de quoi ? Un peu plus de 15% je crois, en moyenne ?
20:14 Ça dépend des secteurs, évidemment, ça dépend privé, public, etc.
20:20 Mais j'ai vu 15,4%.
20:23 Les femmes sont payées 15,4% de moins que les hommes.
20:27 Oui, pour diverses raisons.
20:28 Donc en moyenne 15,4%.
20:29 Pour le même travail ?
20:30 Non.
20:31 Pour le même emploi, on est à 4,2%.
20:36 Déjà c'est une baisse qu'on ne la comprend pas,
20:38 parce que pourquoi les femmes sont payées 4% de moins ?
20:40 Oui, pourquoi ?
20:41 Parce que les femmes, en général, on leur propose moins
20:45 quand elles arrivent à un poste,
20:47 et que du coup il faut davantage te battre pour avoir des augmentations de salaire.
20:51 Mais vous parliez du 15%, qui est, je crois, important,
20:56 parce que c'est une moyenne sur l'ensemble des femmes,
21:02 mais c'est-à-dire aux mêmes qualifications.
21:06 Vous avez -24% de salaire en moyenne entre les femmes et les hommes.
21:09 Pourquoi ?
21:10 Parce que les femmes représentent 30% des temps partiels.
21:13 Et nous, ce que nous souhaitons faire, c'est lutter contre les temps partiels subis.
21:17 Nous avons déjà annoncé la création du service public de la petite enfance.
21:21 Pourquoi ?
21:22 Parce que nous devons faciliter la garde d'enfants
21:24 pour permettre aux femmes de reprendre un emploi plus facilement,
21:28 mais aussi leur permettre de pouvoir avoir une évolution de carrière.
21:31 Lorsque vous avez une évolution de carrière,
21:33 vous avez besoin d'avoir parfois des horaires plus extensibles,
21:36 avec des horaires moins définis,
21:38 et donc vous avez besoin d'avoir davantage de garde d'enfants
21:43 pour pouvoir faire en sorte de pouvoir faciliter l'emploi des femmes.
21:46 Il y a aussi, évidemment, le sujet de la rémunération.
21:49 Vous savez, on a mis en place l'index Egalité,
21:52 qui permet de regarder l'écart salarial dans les entreprises entre les femmes et les hommes,
21:58 et regarder aussi leur progression de carrière,
22:00 la différence entre les femmes et les hommes.
22:02 Les entreprises sont notées, elles doivent déclarer leurs résultats,
22:06 et en fonction des résultats, si elles ont moins de 75 sur 100,
22:09 elles doivent, à ce moment-là, mettre des actions correctrices.
22:13 Si ce n'est pas le cas, elles sont sanctionnées.
22:15 C'est le cas pour celles qui ne déclarent pas.
22:17 Il y a eu plusieurs dizaines de sanctions,
22:20 notamment pour celles qui n'ont pas déclaré,
22:22 parce qu'il y en a certaines qui se sont permises de ne pas déclarer,
22:24 donc là, pour le coup, on est intraitables.
22:26 Et là, on est en train de regarder, justement,
22:28 parce qu'on est au bout des trois ans de la mise en œuvre de ce premier index,
22:31 pour, justement, sanctionner celles qui n'ont pas mis en place d'action correctrice
22:34 alors qu'elles ont été accompagnées,
22:36 notamment par les services du ministère du Travail.
22:38 À côté de ça, évidemment,
22:40 c'est l'engagement qu'a pris Elisabeth Borne lors de la conférence sociale.
22:43 Elle s'est engagée à remettre à plat l'index égalité
22:48 pour corriger les biais.
22:49 Moi, en échangeant avec les organisations syndicales,
22:52 avec la CGT, avec la CFDT,
22:55 j'ai pu, en effet, remarquer un certain nombre de biais,
22:59 notamment dans les modes de calcul,
23:01 et dans le fait que cet index égalité n'est pas forcément extrêmement transparent,
23:06 et ce qui ne permet pas de s'en servir comme une base de négociation dans les entreprises.
23:11 Et donc, c'est quelque chose que nous allons faire évoluer
23:13 parce que nous souhaitons que ce soit extrêmement efficace
23:15 et surtout que ce soit accessible dans un très grand nombre d'entreprises françaises,
23:19 parce que vous savez que les entreprises françaises sont en grand nombre des PME,
23:22 et que dans beaucoup de PME, jusqu'alors, on ne pouvait pas mettre en place l'index égalité.
23:26 - J'ai une dernière question.
23:27 Est-ce que vous allez généraliser le congé menstruel ?
23:30 - Alors, c'est un sujet...
23:32 Déjà, le terme "congé" me gêne, c'est plutôt un arrêt.
23:35 - Oui, un arrêt.
23:36 Employeurs privés et publics se sont sensibilisés à la question.
23:39 Est-ce que vous souhaitez une généralisation ?
23:41 - Je suis partagée sur cette question,
23:44 et c'est pour ça que c'est quelque chose qui doit encore évoluer.
23:46 L'arrêt pour des menstruations qui sont incapacitantes,
23:52 parce que c'est bien les règles douloureuses sur lesquelles il faut agir,
23:55 m'interroge parce que je ne souhaite pas...
23:57 - Arrêt d'une journée ou d'une journée, aujourd'hui.
23:59 - Voilà. Je ne souhaite pas que...
24:00 - Dans le privé ou au public.
24:01 - Pour les femmes, c'est déjà assez difficile dans le monde de l'entreprise.
24:03 Je ne veux pas que ce soit stigmatisant pour les femmes.
24:05 Mais je crois que nous devons accompagner les femmes
24:08 lorsqu'elles ont des règles incapacitantes,
24:10 et le fait de ne pas avoir à demander un arrêt maladie tous les mois.
24:14 Je crois que c'est important.
24:15 Et donc, de les accompagner, peut-être sur un arrêt maladie
24:18 qui durerait sur une année,
24:20 qui permettrait comme ça de pouvoir s'arrêter à bon escient
24:23 quand les douleurs sont incapacitantes et sont insupportables.
24:27 Vous savez, c'est déjà le cas aujourd'hui.
24:29 Elles vont chez leur médecin, et malheureusement, elles vont tous les mois
24:31 parce qu'elles sont en difficulté.
24:33 Donc c'est quelque chose sur lequel j'aurai l'occasion d'échanger.
24:36 J'ai déjà commencé à discuter avec un certain nombre,
24:38 notamment de parlementaires issus de groupes politiques,
24:42 particulièrement issus de la gauche.
24:43 Et donc, j'aurai l'occasion de réaborder cette question.
24:46 - Merci beaucoup, Bérangère Couillard.
24:47 - Merci à vous.
24:48 - Merci d'être venue nous voir ce matin.
24:49 Il est 8h59, vous êtes sur Sud Radio.
24:51 Évidemment, vous réagissez comme d'habitude, 0826 300 300.

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