Darmanin : "La laïcité c’est la permission d’exprimer ses opinions, même religieuses"

Public Sénat

l’année dernière

Ce jeudi, lors de l’examen du projet de loi immigration, le gouvernement et la majorité sénatoriale ont introduit un nouveau motif de refus des titres de séjour : le non-respect des "valeur de la République". Mais que mettre précisément derrière cette formule ? Rapidement, les débats se sont déportés sur la définition même de la laïcité.

Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1

Notre site internet : http://www.publicsenat.fr

Abonnez-vous à notre newsletter : https://urlz.fr/iinC

Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
Twitter : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Transcript

Display full video transcript

00:00 Je pense qu'y compris pour les débats que va lire le Conseil constitutionnel, peut-être peut-on définir très rapidement ce qu'est la laïcité et comment on l'entend.

00:08 Parce que sinon, vous vous sipère, Mme la sénatrice, il me serait utile de citer ces trois choses reconnues désormais depuis très longtemps dans notre droit.

00:15 D'abord, c'est un principe de neutralité de la part de l'État et de ses serviteurs, d'abord de ses fonctionnaires et des gens qui travaillent en tant qu'agents publics.

00:25 Ils n'ont pas à montrer évidemment leur croyance religieuse, pas en faire la promotion. Et ça vaut aussi pour leur raisonnement politique ou syndical.

00:34 Mais en tout cas, pour la laïcité, une question évidemment religieuse, c'est le fait que l'État ne préfère aucun culte.

00:40 Ça ne veut pas dire d'ailleurs qu'il ne peut pas... Non, ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas ici ou là les aider.

00:46 Il peut le faire dans le cadre de la sécurité. On subventionne par exemple des caméras vidéoprotection pour les cultes.

00:51 Et puis aujourd'hui, désormais, l'accession au handicap. Ça veut dire qu'on ne subventionne pas... Et d'ailleurs, je constate que le Conseil constitutionnel

00:57 ne l'a jamais d'ailleurs constitutionnalisé, ce qui d'ailleurs pose une question sur ce qu'entend exactement la loi de la République

01:04 comme principe fondamental de la République. Et troisièmement, il y a une liberté de culte et notamment d'expression religieuse,

01:09 notamment dans le domaine public. On entend souvent qu'il faut cacher ses appartenances religieuses sur le domaine public.

01:15 C'est évidemment le contraire de la laïcité. La laïcité, c'est la permission justement d'exprimer, puisque l'article 10,

01:20 l'Écriture nationale des droits de l'homme, prévoit qu'on peut présenter ses opinions, même religieuses, le même étant...

01:26 Montrant sans doute qu'elles sont par nature dangereuses, sans doute, ses opinions pour les révolutionnaires de 1789.

01:31 Donc c'est la neutralité des agences, la liberté de culte et donc évidemment de ne pas croire en même temps, de pouvoir exprimer ses convictions religieuses,

01:39 y compris sur le domaine public. Et c'est évidemment la question de son subventionnement. La laïcité, bien sûr qu'il faut la respecter.

01:47 Ce qui ne serait pas respectable, en effet, c'est une pression sur les uns ou sur les autres, ou un agent qui voudrait montrer...

01:53 Un agent du service public, bien évidemment, qui voudrait montrer son opinion religieuse. Mais la laïcité, c'est aussi des règles

02:00 qui ont conduit à la neutralité, notamment des lieux où les enfants vont à l'école, tout simplement. Et donc le fait de pouvoir de façon répétée

02:07 à l'école publique vouloir être dans l'opposition à notre principe de la laïcité, qu'à la fois l'expression publique religieuse dans le domaine public,

02:16 mais aussi l'acceptation de la neutralité des agents de l'État et de certains lieux qu'on qualifie de sanctuaires républicains,

02:23 qu'est l'école publique, il me semble que ça doit être sanctionné. Voilà. On ne peut pas s'en prendre à quelqu'un qui, dans la rue,

02:29 porte un vêtement religieux s'il respecte les règles de la République. On ne peut pas en tant qu'agent public revendiquer ou contractuel

02:36 revendiquer une opinion religieuse. Et on ne peut pas violenter les règles fondamentales de la République et la laïcité,

02:42 et donc la neutralité pour les agents comme pour les enfants de neutralité religieuse.

02:50 Alors après, moi, je suis très heureux, Mme la ministre, d'entendre que le PS revient à la règle de 1905.

02:54 Il ne m'a pas paru ces dernières années que c'était tout à fait le cas. Que n'avez-vous voté ? Que n'avez-vous voté ? Que n'avez-vous voté ?

03:00 À ce titre de disposition qu'on vous a présenté. Mais chacun le sait. Chacun le sait. Chacun le voit.

03:05 Il y a encore heureusement des laïcs au PS. Il y en a encore, j'imagine, je l'espère.

03:13 Mais en tout cas, majoritairement, les alliances avec M. Mélenchon ne permettent pas de penser que vous êtes

03:18 désormais les défenseurs absolus de la laïcité. Donc voilà. Assumez les alliances politiques que vous avez avec des gens

03:26 qui, manifestement, donnent des coups à cela. Voilà. Mais c'est pas grave. On peut le dire...