Dimitri Pavlenko, journaliste Europ 1, au sujet de la guerre entre Israël et le Hamas : «La majorité du monde ne se passionne pas pour le conflit israélo-palestinien parce que le conflit présent n'oppose pas deux états».
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00:00 Dominique de Villepin, aujourd'hui, sont les mots des États arabes.
00:03 Que ce soit l'Égypte, que ce soit les Émirats Arabes Unis,
00:06 tous ces gens-là étaient réunis hier ensemble
00:10 et ils ont prononcé au mot près les mots de Dominique de Villepin.
00:14 Mais au-delà de ça, il faut quand même prendre le temps d'écouter son message
00:17 parce que résumé ainsi, c'est vrai que ça peut donner l'impression
00:20 d'une inversion de la charge, comme si c'était Israël,
00:23 finalement, responsable de son malheur,
00:25 et de ces 1400 civils massacrés par le Hamas le 7 octobre.
00:29 En fait, je pense que Dominique de Villepin, ça serait plutôt dans la lignée d'un Jean-Louis Bourlange
00:32 qui avait ces mots, je trouve très juste, quelques jours seulement après l'attaque du 7 octobre.
00:37 Il dit "le massacre commis par le Hamas est sans excuses mais n'est pas sans cause".
00:41 C'est ce qu'avait dit Jean-Louis Bourlange.
00:42 Et donc, c'est l'école, je crois, un peu XXe siècle
00:46 et qui croit encore aux vertus de la diplomatie, plus fortes que les armes,
00:49 l'école du multilatéralisme, qui croit que la "communauté internationale"
00:53 ça veut parfois encore dire quelque chose.
00:55 Voilà, c'est le vrai camp de la paix, je dirais,
00:58 mais il n'y a pas le faux camp de la paix, celui qui se soucouvert d'appels au cessez-le-feu,
01:02 en réalité mène un agenda anti-sioniste et anti-israélien.
01:05 C'est celui, par exemple, de la France insoumise,
01:07 qui pose des cessez-le-feu partout dans Paris avec des colombes.
01:09 Là, Dominique de Villepin, lui, reste à équidistance des deux.
01:14 Et c'est une position courageuse, c'est une position qui peut en être la plus difficile à tenir en ce moment
01:18 parce que le monde, et j'aime bien l'expression,
01:20 c'est Dominique Moisy qui parle du divorce émotionnel du monde
01:23 entre un Occident rétréci et un Sud qui a tendance plutôt à s'élargir.
01:28 Cette idée de divorce émotionnel, chacun ses morts, chacun dans son camp, finalement.
01:33 Avec aussi le camp majoritaire des indifférents, il faut le dire.
01:36 La majorité du monde ne se passionne pas du tout pour le conflit israélo-palestinien.
01:41 Parce qu'aussi, le conflit présent n'oppose pas deux États.
01:44 Ça, c'est important à dire.
01:45 Vous avez un faible qui a tendu un piège dans lequel le fort s'est en quelque sorte rué.
01:51 Le faible étant évidemment le Hamas et le fort étant Israël.
01:55 Et ce que dit Dominique de Villepin, c'est que, étant donné sa force,
01:59 Israël a des responsabilités plus grandes finalement que le Hamas dans ce conflit.
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