En visite en Bretagne, Emmanuel Macron a assuré ce vendredi vouloir que "la vie normale" soit rétablie "au plus vite" après le passage de la tempête Ciarán, en activant l'état de catastrophe naturelle "partout où on pourra le faire". 325.000 foyers restaient privés d'électricité sur tout le territoire vendredi soir, à la veille du passage d'une dépression appelée Domingos.
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00:02 Dans son sous-sol, les pieds dans l'eau,
00:05 Alain vient de passer une nuit blanche.
00:08 Au petit matin, à l'aide de sa pompe,
00:11 il tente de vider les quelques centimètres d'eau restant.
00:15 Jeudi soir, lors de la tempête,
00:18 les pompiers viennent l'aider une première fois.
00:21 ...
00:23 Repartent, mais les fortes pluies recommencent.
00:27 -D'un seul coup, une deuxième vague de boue
00:30 est arrivée à une vitesse énorme.
00:33 Donc là, voilà. C'est comme ça.
00:36 On voit ça tous les jours, aux informations,
00:39 mais on dit que ça n'arrivera jamais chez nous.
00:41 -Résultat, 50 cm d'eau dans son garage
00:45 et dans la pièce d'à côté,
00:47 et des souvenirs détruits.
00:49 -Sur le coup, on a quand même un petit pincement au coeur
00:54 de voir que les poteaux, les objets sentimentaux
00:59 partent en quelques minutes.
01:02 -Désormais, Alain espère un potentiel d'édommagement.
01:07 -J'ai beaucoup de dégâts en matériel électronique.
01:10 Voilà. On va bien voir maintenant.
01:13 On va prendre contact avec nos assurances,
01:16 voir quand on a besoin d'eux, s'ils sont présents.
01:19 -Justement, dans la centrale d'appel
01:23 de cette compagnie d'assurance-habitation,
01:25 depuis hier, difficile d'avoir une minute de répit.
01:29 -Il y a un arbre, du coup,
01:31 qui est tombé dans ma propriété.
01:34 -D'accord. -Et j'ai également
01:36 quelques tuiles, j'ai l'impression, de mon toit,
01:39 qui se sont envolées. -Il y a des personnes
01:42 qui ont été blessées ?
01:43 -Ces salariés sont venus en renfort.
01:46 Il y a deux fois plus de demandes aujourd'hui qu'en temps normal.
01:50 On ouvre les dossiers, on les prend au fur et à mesure,
01:53 et on leur explique un peu les différentes étapes
01:56 pour obtenir une indemnisation et gérer leur sinistre.
01:59 -Dans les communes touchées,
02:04 pour que la vie reprenne le plus rapidement possible,
02:08 les agents municipaux sont tous mobilisés.
02:11 Après les premières interventions prioritaires
02:15 pour dégager les routes,
02:17 il faut désormais déblayer et élaguer les zones à risque.
02:20 -On va être obligés d'intervenir avec la nacelle.
02:23 Hop, voyez la branche qui est cassée là-haut ?
02:26 Ca menace. Et surtout, ils annoncent un bon coup de vent
02:29 pour ce week-end, donc il va falloir qu'on sécurise tout ça.
02:32 Donc il y a encore du travail, quoi.
02:34 Il y a encore du travail.
02:36 -A Saint-Lô, dans la Manche,
02:38 la tempête Kiaran a fait autant de dégâts qu'en 1999.
02:43 Le toit du gymnase est arraché.
02:47 Et des dizaines d'arbres sont déracinés.
02:50 -On va dégager le chemin,
02:52 donc un chemin rural très fréquenté.
02:54 En fait, on est vraiment à l'intérieur de la ville,
02:57 donc il faut vraiment sécuriser, sécuriser tous ces chemins
03:01 pour que la population puisse circuler tranquillement.
03:04 -L'urgence, c'est aussi les établissements scolaires
03:07 endommagés qui doivent rouvrir lundi pour la rentrée.
03:15 Ces pompiers normands s'affairent à calfeutrer le toit de ce lycée.
03:19 -Les agents qui sont là-haut,
03:21 ils sont en train de procéder au bâchage du bâtiment.
03:24 Il y a des tuiles qui sont tombées avec le vent.
03:27 Et là, ils sont montés avec des éléments pour bâcher,
03:31 un marteau, pointe, plus toile polyane.
03:33 Et en même temps, les éléments qu'ils peuvent remettre en place,
03:37 ils le fixent provisoirement
03:39 jusqu'à ce qu'un vrai couvreur passe pour faire le travail.
03:42 Musique intrigante
03:44 -Ce vendredi, plusieurs centaines de milliers de foyers
03:49 sont toujours privés d'électricité.
03:51 ...
03:53 A Guilher, dans le Finistère,
03:56 seule la flamme de quelques chandelles
03:58 éclaire Martine Pochard.
04:00 La retraitée est plongée dans le noir,
04:03 dans sa maison depuis plus de 30 heures.
04:06 -Comme on a les fermetures, les volets électriques,
04:10 évidemment, on les a fermés pour la tempête.
04:15 Et puis, on peut pas les remonter.
04:17 Donc, toute la journée, c'est l'obscurité.
04:21 La porte de garage bloquée, voilà.
04:24 On est un peu prisonniers de sa maison.
04:27 ...
04:29 -Privée de chauffage, Martine prend son mal en patience.
04:32 -Tous les éléments de confort, pouf !
04:36 -Vous êtes un peu froide.
04:38 -Oui, c'est pour ça que je me couvre bien,
04:41 j'ai un gros pull, on met les châles, voilà.
04:44 -A quelques kilomètres de là,
04:47 la ferme de Gilbert Millen tourne au ralenti.
04:51 Ici non plus, pas d'électricité,
04:55 mais l'agriculteur est sauvé par son groupe électrogène.
04:59 ...
05:01 -Donc, voilà le groupe.
05:03 Dès que ça a flashé sur le transformateur du quartier,
05:07 le groupe s'est mis en route.
05:09 ...
05:12 -Sur cette exploitation,
05:14 Gilbert et ses collègues élèvent une centaine de bêtes.
05:17 Alors, chaque jour, il faut conserver
05:20 au frais de la viande et des litres de lait.
05:23 -On est obligés de traire nos vaches deux fois par jour,
05:27 donc il n'y a pas le choix que de mettre la machine à traire
05:31 en route et d'avoir du monde pour la faire fonctionner.
05:35 Et il faut de l'électricité en permanence.
05:38 On ne peut pas faire autrement, de toute façon.
05:42 C'est impossible. Sinon, on ferme la boutique.
05:45 ...
05:50 -Ce samedi, une deuxième tempête baptisée Domingos
05:54 doit souffler sur l'ouest de la France.
05:57 Bien que moins intense que Kiaran,
06:00 ce nouvel épisode pourrait endommager les arbres
06:03 et les toitures déjà fragilisés.
06:05 [Musique]