Marine Le Pen devient mamie, un atout politique ?

Le Point

A 55 ans, Marine Le Pen va devenir grand-mère, pour la première fois, au mois de mars.  Si l'information peut paraître people, ce n’est pas si anecdotique tant ça vient parachever la stratégie de normalisation qu’elle a entamée depuis des mois pour apparaître, comme le dit un proche, comme « la maman des Français », voire « la Mutti » hexagonale, petit surnom qui était donné à Angela Merkel outre-Rhin. Alors, devenir Mamie, un atout politique pour Marine Le Pen ? La réponse avec la chronique de notre grand reporter politique Nathalie Schuck.  #MarineLePen #Politique #Grand-mère #Chroniquepolitique #NathalieSchuck #Rassemblementnational #Jean-LucMélanchon  Suivez nous sur : - Youtube : https://www.youtube.com/c/lepoint/ - Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/ - Twitter : https://twitter.com/LePoint - Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr - Tik Tok : https://www.tiktok.com/@lepointfr - LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/ - www.lepoint.fr

Transcript

00:00 C'est une information qui peut sembler relever des gazette People.

00:03 Et pourtant, au mois de mars, à l'âge de 55 ans,

00:06 Marine Le Pen va devenir grand-mère pour la première fois.

00:10 Or, ce n'est pas si anecdotique tant ça vient parachever

00:13 la stratégie de normalisation qu'elle a entamée depuis de longs mois

00:16 pour apparaître, comme le dit un proche,

00:18 comme la « maman des Français », la MOTI hexagonale,

00:22 petit surnom qui était donné à Angela Merkel, outre-Rhin.

00:25 Marine Le Pen, c'est la fille de Chirac et Merkel.

00:28 Elle a un côté apaisant, rassurant,

00:30 c'est ce que proclame l'un de ses fidèles,

00:32 en se demandant, l'air de rien, si à l'avenir,

00:34 il faudra l'appeler « mamie » ou alors plutôt « tata »,

00:37 comme le font actuellement beaucoup de militants ORN.

00:39 Qui a encore peur de Marine Le Pen ?

00:42 Depuis les attaques du Hamas le 7 octobre,

00:44 une partie de la gauche et de la droite lui servent,

00:46 sans même le réaliser, de marche-pieds d'idiots utiles,

00:50 en contribuant comme jamais à la banaliser.

00:52 L'ancienne patronne du RN est d'abord magistralement servie

00:55 par les outrances de Jean-Luc Mélenchon,

00:57 qui, en hystérisant le débat,

00:59 est devenu son meilleur allié dans sa marche vers le pouvoir.

01:02 Face à lui, elle apparaît calme et posée.

01:05 Avec ses dérives au Roland antisémite,

01:07 la France insoumise a même permis au RN

01:10 de se faire passer pour le premier défenseur de l'État d'Israël.

01:14 Et ce, malgré les dérapages passés de l'époque de Le Pen-Père

01:17 sur les chambres à gaz,

01:19 détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.

01:21 On a même vu des élus du RN participer le 9 octobre à Paris,

01:26 à la manifestation de CRIF.

01:27 À droite, ce sont les Républicains qui,

01:29 en faisant de la surenchère politicarde

01:31 sur le projet de loi sur l'immigration,

01:33 font passer le RN pour un parti accommodant,

01:36 puisqu'il envisage, lui, de s'abstenir sur ce texte,

01:39 voire d'en voter certains articles.

01:41 Bref, tout se passe comme si l'extrême droite

01:43 était devenue le premier parti d'opposition responsable.

01:47 Et ça se traduit dans les sondages

01:48 où Marine Le Pen caracole à plus de 30% d'intentions de vote

01:52 au premier tour de la présidentielle.

01:54 Au sein du RN, on jubile,

01:55 mais discrètement.

01:57 À la faveur de cette crise,

01:58 la banalisation se fait toute seule,

02:00 en mode accéléré,

02:01 sans que le parti n'ait rien à faire,

02:04 uniquement parce que ses adversaires ne sont pas au niveau.

02:06 Même le dérapage du porte-parole du parti Laurent Giacobelli,

02:10 traitant de "racaille" un élu Renaissance d'origine algérienne,

02:13 n'a pas suscité de remont.

02:14 - Je ne suis pas racaille.

02:16 - Je ne suis pas des racailles.

02:18 Dans la période récente,

02:20 Marine Le Pen n'a commis qu'une seule erreur stratégique

02:23 quand elle a expliqué qu'elle nommerait Jordan Bardella à Matignon.

02:26 Ça donne l'impression qu'on se distribue les postes à l'avance

02:28 et qu'on n'a pas de banc de touche,

02:30 regrette une figure du parti.

02:32 Le jour où elle appellera des élus de droite à la rejoindre

02:35 pour constituer une coalition de gouvernement,

02:37 ce sera une toute autre affaire.

02:39 Sous-titrage Société Radio-Canada

02:41 [Musique]

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