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Court métrageTranscription
00:00 Il y a dix ans, Hayao Miyazaki annonçait sa retraite.
00:03 La bonne nouvelle, c'est que c'est un menteur
00:04 et qu'il revient avec un film merveilleux qui s'appelle "Le garçon et le héron".
00:07 "Le garçon et le héron", c'est l'histoire d'un petit garçon
00:19 qui s'appelle Maito, qui a 11 ans et qui, comme un certain Hayao Miyazaki,
00:23 il y a longtemps, longtemps dans son enfance, doit quitter une ville
00:26 qui est sous les bombes.
00:27 Voilà, c'est la guerre.
00:28 Sa mère vient de mourir à l'hôpital et son père l'emmène vivre à la campagne
00:31 où l'attend une nouvelle épouse.
00:33 Un peu traumatisé, évidemment,
00:34 Maito découvre ce nouveau lieu de vie,
00:37 découvre sa tante qui va devenir sa nouvelle maman,
00:39 un manoir extraordinaire et un jardin au fond duquel il y a une tour,
00:44 une tour de contes de fées qui abrite d'autres mondes.
00:47 Des mondes entiers se chevauchent dans cette tour de contes de fées.
00:50 Et évidemment, ce petit garçon va tout explorer
00:53 et il va surtout croiser le chemin d'un héron cendré guetteur,
00:57 un oiseau absolument magnifique, mais qui n'a plus d'atours dans son sac.
01:00 Marie l'a dit, dans Le garçon et le héron, on a plein de mondes parallèles.
01:22 Et c'est ça qui est formidable dans ce film, c'est que ça nous console,
01:25 ça nous soulage tous les multiverses de Marvel et consorts.
01:28 Voilà, là, on a des mondes parallèles avec un graphisme superbe
01:32 et une fantasmogorie absolument extraordinaire,
01:35 avec plein, plein de créatures super bizarres.
01:37 Alors, ça démarre, c'est juste des petites perruches
01:39 et puis qui vont s'avérer pas des très gentilles perruches.
01:41 Voilà, et la plupart des personnages ont un petit peu ces doubles faces,
01:44 toujours des apparences soit enjeuleuses et qui se révèlent
01:48 compliquées, voire malsaines, ou l'inverse.
01:51 Le film est à l'image de ces mondes multiples,
01:53 c'est à dire qu'il y a constamment des ruptures de ton dans le film.
01:55 Alors, ça démarre de manière assez dure avec l'incendie de Tokyo,
02:00 bombardé par l'armée américaine dans les années 40.
02:03 D'emblée, le film est placé sous le signe de la mort,
02:05 de la désolation, de la destruction.
02:08 Et dès qu'on part à la campagne, on part dans un autre registre.
02:10 Et le film va constamment jouer un petit peu dans ces deux registres là.
02:12 Donc, il y a beaucoup de fantaisie, beaucoup de gravité aussi,
02:15 qui renvoie vraiment au plus grand film de Miyazaki.
02:19 Alors, pour les fans, on est plus proche de
02:22 les mondes foisonnants, proliférants du château dans le ciel,
02:26 que des films plus récents et plus classiques,
02:28 qui étaient Le Vent se Lève avec une narration plus linéaire.
02:31 On peut préférer ces films peut-être plus classiques.
02:33 Après, pour les fans de Miyazaki et de son univers,
02:36 c'est un enchantement du début à la fin.
02:38 C'est une sorte de film somme
02:51 dans lequel Miyazaki met à la fois tous ses thèmes,
02:54 mais aussi toute sa fureur créatrice,
02:58 toute sa liberté, qui est vraiment sans borne.
03:00 Alors, c'est vrai que le scénario,
03:01 dans les vingt dernières minutes, peut être un peu déconcertant.
03:04 J'ai noté qu'à un moment dans le film, un personnage disait
03:06 "Ceux qui cherchent à comprendre périront".
03:08 Ben voilà, c'est vraiment la clé du film.
03:10 Ne cherchez pas à comprendre.
03:12 Laissez-vous aller dans cette beauté.
03:14 Chaque arrière-plan est une merveille.
03:16 Les maisons, le moindre détail, les animaux, les créatures.
03:20 La délicatesse des traits de ce petit garçon
03:22 qui est confronté à toutes sortes de créatures fascinantes.
03:26 Rien que les petites vieilles qui gloussent au bout d'un couloir.
03:30 Vous savez chez qui vous êtes et vous savez que vous avez envie d'y rester.
03:33 C'est un festin de beauté pure, de cinéma.
03:36 Alors voilà, certes, le scénario est un peu foufou,
03:39 mais franchement, pour le retour du maître Miyazaki, 82 ans,
03:44 on dit "Merci, maître".
03:45 Le garçon et le héron, c'est très bien.
03:48 Le garçon et le héron, qu'est-ce que c'est bien.
03:51 Mon monde, c'est encore la moitié de la route.
03:54 Maman !
03:56 Mahito, tu me suivras dans mon travail ?
04:02 [Musique]