Crises des entreprises : les artisans confirment-ils l'amélioration vue par Bruno Le Maire ?

  • l’année dernière
Avec Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB.

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Transcript
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le fait du jour.
00:04 - Bah Shunga, il y a quelques années, c'est ce que disait Bruno Le Maire ce matin même en tout cas.
00:09 La sortie de crise est-elle derrière nous ? La fin de la crise inflationniste ?
00:13 C'est ce qu'espère le ministre de l'économie.
00:15 Et pourtant, et pourtant, est-ce que cette embellie possible,
00:18 nos artisans et nos petites entreprises du bâtiment l'entrevoient-elle ?
00:22 C'est la question qu'on va se poser avec notre invité Jean-Christophe Repond. Bonjour à vous.
00:25 - Bonjour.
00:26 - Soyez le bienvenu sur Sud Radio.
00:28 Vous êtes le président de la CAPEB, c'est la Fédération des Petites, Très Petites Entreprises du Bâtiment.
00:33 Aussi des artisans parfois, des plombiers, des maçons, des couvreurs,
00:37 tous les corps de métier d'ailleurs, il faut bien le dire.
00:40 Aujourd'hui, le ministre de l'économie Bruno Le Maire nous annonce la fin de la crise inflationniste.
00:45 Vous-même avez été frappé de plein fouet par la hausse du prix des matières premières,
00:48 aussi de ce que vous utilisez, de l'énergie.
00:51 Est-ce que vous pouvez confirmer d'abord ces premières impressions ?
00:54 On ne partagera pas totalement l'analyse. C'est vrai qu'on sent une tendance baissière sur l'inflation.
01:00 Je vous rappelle que ça fait plus de deux ans que nous avons une inflation
01:04 et elle avait été jugée par le même ministre de Bercy, M. Bruno Le Maire, sur une crise conjoncturelle.
01:10 Et on voit bien que la conjoncture dure depuis plus de deux ans.
01:13 Et donc nous, nous avons des signaux qui sont un peu différents
01:17 puisque nous avons depuis deux trimestres une baisse d'activité nette et mesurée.
01:22 Et donc nous avons des signaux d'inquiétude fort pour l'année 2024.
01:26 Et c'est ce que nous cessons de dire aux ministres concernés,
01:29 dont Bruno Le Maire, mais également Christophe Béchu et M. Verghese.
01:33 Donc on a des signaux qui donnent une activité à la baisse vraiment très forte.
01:37 Bien évidemment, comme vous le savez, vous en parlez régulièrement, la problématique du neuf.
01:42 La problématique du logement neuf notamment.
01:44 Alors je le rappelle, j'aimerais vous expliquer à tous ceux qui nous écoutent,
01:47 d'abord l'ensemble des métiers, en gros des familles de métiers qu'il y a dans votre fédération.
01:51 Parce que globalement, tous les corps de métiers qui viennent soit repeindre votre maison,
01:55 réparer une fuite ou alors construire la maison neuve, ils sont chez vous.
01:59 Tout à fait. Nous, nous sommes en fait une confédération et c'est important pour mes adhérents.
02:03 Nous sommes 61 000 adhérents, donc nous sommes la première organisation en nombre d'adhérents en France.
02:08 Et nous représentons tous les métiers et notamment les métiers des entreprises de petite taille.
02:13 Donc nous représentons le maçon, l'église, le plombier, de la structure de moins de 10 salariés majoritairement.
02:20 Et nous avons et nous maillons le territoire pour faire le chantier et les travaux.
02:24 Et nous, ce que nous réclamons maintenant au gouvernement, c'est non pas des aides, mais bien une écoute toute particulière.
02:30 Alors le ministre Bonhomme a annoncé des assises de la simplification et on y tourne autour depuis des années et des années.
02:37 Mais nous demandons vraiment du bon sens.
02:39 Les ministres ont prouvé qu'en période de crise, notamment en période de Covid,
02:43 ils étaient capables de simplifier, d'être réactifs et pragmatiques.
02:47 Et ce que nous leur demandons depuis plus d'un an et demi avec 15 propositions qui ne coûtent rien à l'État,
02:52 qui ne coûtent rien aux finances publiques, qui ne coûtent rien aux contribuables,
02:55 mais qui permettent de libérer les énergies et nous faire travailler mieux.
02:59 Et surtout réussir les ambitions de la France, de la transition énergétique, donc de la rénovation, de la rénovation de la performance.
03:05 De vous permettre en tout cas de passer cette période de crise. Pourquoi ?
03:09 Parce que vous êtes dépendant du bâtiment et donc du logement.
03:12 Il y a une crise dans le logement qui est extrêmement forte, on ne cesse de le dire,
03:16 notamment tous les samedis dans "Parlons IMO" sur Sud Radio.
03:19 Concrètement, les Français font moins de travaux dans leur maison
03:22 et ils achètent beaucoup moins de logements neufs qu'ils ne font même plus construire.
03:27 Bien évidemment. Alors on a des lois qui viennent impacter cette densification du milieu rural.
03:33 On a vu la zéro artification nette des sols et cette loi qui ne permettra plus de continuer à étendre les mobiliers.
03:41 Nous, on a des problématiques surtout de prêts et des banques qui réduisent leur position par rapport à nos clients.
03:50 Et on a aussi surtout subi deux ans d'augmentation des coûts qui font que le pouvoir d'achat,
03:56 qui est un sujet récurrent, je vous rappelle juste pour que tout le monde m'entende bien,
04:02 par rapport au bâtiment, nous avons connu plus de 26% d'augmentation des coûts des matériaux sur les deux dernières années.
04:08 C'était plus d'un quart, c'est considérable.
04:10 Plus d'un quart, plus d'un quart. Ce qui veut dire qu'on est bien au-delà de l'inflation,
04:13 qu'on est bien au-delà de la difficulté de pouvoir avoir des devis qui soient fiables, cohérents,
04:17 et que les artisans puissent quand même vivre correctement de leur métier.
04:20 Donc nous, on demande aux ministres concernés de prendre des décisions sur comment on permet à la TPE,
04:26 puisque je rappelle aussi que 97% du milieu du bâtiment est constitué de petites entreprises du bâtiment.
04:34 Et encore TPE, le T c'est très petites entreprises du bâtiment, c'est moins de 10 quoi.
04:39 En gros, c'est une entreprise techniquement parlant, mais c'est votre plombier, c'est votre maçon.
04:43 Ils sont deux, parfois ils sont trois, et pas davantage, tout simplement.
04:47 C'est votre collègue que vous connaissez en réalité, qui a des difficultés à travailler au quotidien dans la partie administrative.
04:53 Vous savez, quand on est trois à travailler, la partie administrative prend beaucoup trop de temps actuellement,
04:58 et on attend vraiment des chocs de simplification pour que l'artisan seul,
05:02 l'artisan à trois salariés, puis jusqu'à dix, puis au-delà de dix, puisse accéder à ces marchés-là.
05:07 Et là actuellement, on sent bien que ça se tend fortement là-dessus,
05:10 et que tous les marchés ne vont pas vers la TPE, et au contraire,
05:14 permettent aux grandes entreprises de moyenne et grande taille de s'emparer de ces marchés,
05:18 notamment le marché de ma prime Rénov', les 5 à 6, 7 milliards qui sont mis sur la table,
05:24 donc nos impôts, on voit bien qu'ils ne vont pas majoritairement vers la TPE,
05:28 et que la TPE se désintéresse de ce marché-là.
05:30 Alors comment ça s'explique justement que l'argent de ma prime Rénov',
05:35 qui en gros c'est la prime qui permet aux ménages de faire de la rénovation énergétique dans leur logement,
05:40 comment on explique que ça aille dans les grandes entreprises et pas dans les petites ?
05:43 Est-ce que ça veut dire que vous êtes plus cher ?
05:45 Non, ça veut dire que le dossier administratif en tant que tel,
05:49 il ne faut pas sortir de l'ENA pour le faire, mais il demande un certain investissement,
05:56 un certain investissement en temps, et nous l'artisan, il est plutôt à la réponse du client,
05:59 quand on lui demande de faire un chantier, il n'est pas à la projection de se faire un dossier
06:03 pour savoir s'il va faire un poêle à bois dans un an et demi,
06:06 ou une pompe à chaleur dans un an d'ondes.
06:08 Concrètement, tiens, essayez de me faire une visite guidée, pour tous ceux qui nous écoutent,
06:11 imaginons que vous ayez un client qui veut faire des travaux avec votre entreprise,
06:15 et qui veut utiliser ma prime Rénov'.
06:17 Qu'est-ce que vous allez devoir faire comme dossier,
06:19 qu'est-ce que vous allez devoir renseigner comme document,
06:21 et combien ça va vous prendre comme temps ?
06:23 Il faudra que dans l'activité que vous me demandez d'être compétent,
06:27 il faut que j'ai une compétence par activité,
06:30 c'est-à-dire que si c'est la pompe à chaleur, je devrais avoir une compétence dans la pompe à chaleur,
06:34 et que je prouve à l'organisme qualificateur que je suis compétent.
06:37 Monter un dossier, pièce administrative, conformité, stage de mise en conformité,
06:43 et derrière, la partie audite et financement.
06:46 Donc tout cela demande à se projeter,
06:48 et l'artisan n'est pas dans cette vision-là, il est plutôt à la réaction,
06:51 c'est-à-dire que moi si demain, vous demandez à l'artisan de venir faire une opération de conformité
06:56 sur un élément de performance énergétique,
06:58 nous ce qu'on demande aux ministres,
07:00 c'est de venir faire un certificat de conformité de performance énergétique à la fin du chantier,
07:05 pour bien vérifier que l'installation est conforme.
07:07 Donc commencer les travaux d'abord, et ensuite le valider, c'est ça que vous demandez par exemple ?
07:10 Tout à fait, comme on le fait régulièrement sur l'électricité,
07:13 et la mise en conformité de l'extraction électrique, le consuel.
07:17 Donc on a des capacités de pouvoir répondre à la commande,
07:20 en évitant la fraude, et en évitant aussi les entreprises un peu, j'allais dire,
07:24 exotiques, qui pourraient ne pas être de répondre à la commande.
07:27 On va en parler, parce qu'il faut qu'on en parle d'ailleurs, ça c'est très important.
07:30 Parce qu'il y a beaucoup de fraude, tout le monde a reçu d'abord des appels,
07:33 des propositions de devis absolument exubérants,
07:36 vous proposant de refaire l'isolation de votre maison, on ciblait souvent les personnes âgées d'ailleurs.
07:40 Comment on peut faire la différence entre une entreprise sérieuse et une entreprise qui veut vous rouler ?
07:47 Il faut déjà demander à l'entreprise qu'elle soit en conformité par rapport à ses assurances,
07:54 à ses responsabilités, donc ça déjà donne un pignon sur rue.
07:57 Après, il faut être très vigilant sur le fait que cette entreprise,
08:00 dite souvent un peu générale, ne sous-traite pas les travaux.
08:03 Actuellement, le RGE, le Reconnu Garant de l'Environnement,
08:07 peut être fait par une entreprise qualifiée, donc avec ce petit label,
08:11 mais elle peut sous-traiter à n'importe qui devant vous l'installation.
08:14 Donc il faut être vigilant à ce qu'il n'y ait pas de rangs de sous-traitance,
08:17 pour que la qualité du travail soit bien faite.
08:19 En gros, à ce que celui à qui vous avez commandé les travaux,
08:21 soit vraiment celui qui les fasse et non pas quelqu'un à qui il délèguera.
08:24 D'autant plus qu'une tempête approche, et on se souvient des dernières tempêtes,
08:28 et des derniers désastres, souvent vous aviez des gens mal intentionnés
08:32 qui faisaient le tour des maisons qui avaient perdu leur toiture,
08:34 à leur proposer de faire des travaux pour pas cher, souvent c'était une arnaque.
08:38 Autre mesure que vous demandez parmi les 15 et qui est urgente pour vous ?
08:41 La capacité qu'on a de pouvoir se regrouper entre entreprises,
08:46 pour pouvoir répondre notamment à l'offre globale, la performance énergétique,
08:50 le maintien domicile, la future MaPrimaDat,
08:53 pour pouvoir rester à domicile, le lissement de la population.
08:56 On a la nécessité de pouvoir répondre à ces marchés qui sont plus globaux,
09:00 et on a la possibilité d'avoir, il nous faut une loi,
09:03 on demande au ministre Béchu de poursuivre cette loi,
09:07 pour permettre aux entreprises de petite taille de se regrouper
09:10 momentanément sur un chantier, et répondre justement à une offre globale,
09:13 ou à un maintien domicile. Et ça c'est essentiel pour qu'on ait accès au marché.
09:17 Deux autres points à aborder qui sont importants.
09:20 Vous êtes souvent d'ailleurs impacté, ces entreprises en tout cas vous adhérant,
09:23 par les zones à faibles émissions qui seront instaurées progressivement
09:27 dans toutes les grandes villes. J'avais mené une interview avec un couvreur
09:31 du côté de Bordeaux à qui on avait demandé d'envisager le vélo cargo.
09:34 Est-ce que vous vous inquiétez de ne plus pouvoir travailler dans les centres-villes à terme ?
09:38 Il est évident qu'on ne peut être que favorable à ce qu'il y ait moins de pollution
09:42 en centre-ville, et qu'on ait des véhicules dits propres en centre-ville.
09:46 Mais la difficulté que l'on connaît actuellement, et on l'avait dit au gouvernement,
09:50 c'est que le calendrier contraint qui était prévu ne permettait pas à chaque artisan
09:54 de pouvoir avoir et le véhicule disponible et livrable en temps et en heure,
09:58 et aussi, s'il peut me permettre, au juste coût.
10:01 Puisque nous voyons bien que pour nous, c'est assez conséquent tout à fait,
10:05 et que les aides étaient limitées aux entreprises qui étaient justement dans la zone de la ZFE,
10:09 de la zone à faibles émissions. Donc quand on est en périphérie de cette zone-là,
10:13 on n'a pas le droit aux aides, et on a des difficultés à avoir le véhicule qui nous permet de faire
10:17 l'aller, mais également le retour pour pouvoir travailler.
10:21 Nous sommes très favorables à ce qu'on ne pollue pas la planète.
10:25 On respire tous le même air, mais en tout cas vous n'avez pas les moyens pour l'instant
10:29 d'avoir la garantie de pouvoir continuer à travailler dans les centres-villes, on est d'accord ?
10:33 Tout à fait.
10:34 Est-ce qu'il y a un risque de voir un certain nombre de fermetures ?
10:36 C'est ma dernière question d'entreprises, en tout cas des entreprises qui sont
10:40 celles qui adhèrent à votre confédération, dans les semaines qui viennent ou pas ?
10:44 On est en très grande vigilance. On est revenu aux chiffres assez forts de 2019,
10:49 donc avant Covid, et on est à peu près au même rythme de dépôt de bilan.
10:53 Donc on est très vigilant et on a une activité qu'on espérait encore positive dans l'année 2023,
10:58 et on finira sûrement l'année avec -0,5 ou même -1 d'activité.
11:03 Donc on est dans une période où on ne peut pas qualifier encore, si on est sincère,
11:08 de récession, mais deux trimestres de recul fort nous mettent en vigilance sur l'avenir.
11:15 On voulait aussi créer de l'emploi, on s'aperçoit qu'on a créé en 2023,
11:19 on créera sûrement 1 000 emplois maximum, et alors quand on voit que le gouvernement
11:24 veut espérer aller vers le plein emploi, on a des mesures qui nous permettraient justement
11:28 d'activer l'activité des artisans pour que le gouvernement réussisse ses objectifs,
11:33 notamment de transition énergétique.
11:35 - Vous prenez le coup, en tout cas merci beaucoup, vous tous qui nous écoutez d'ailleurs.
11:38 Vous êtes maçon, vous êtes couvreur, vous êtes charpentier, plombier, 0 826 300 300,
11:43 est-ce que vous arrivez à travailler ? Est-ce que vous avez besoin qu'on vous simplifie la vie ?
11:47 On vous donnera la parole à la fin de cette émission d'Embercoff dans tous ses états.
11:50 Merci Jean-Christophe Repond, président de la CAPEB, la Confédération des petites entreprises du bâtiment.
11:57 Allez, restez avec nous, on va se retrouver dans quelques instants.

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