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00:00 - Pascal Delima, d'abord, on va peut-être parler de le chocolat qui se retrouve sur les tables de Noël, puis 60% !
00:07 Ça avait déjà grimpé l'année dernière.
00:09 - Non, non, tout à fait. Alors, il y a plusieurs choses à ça. D'abord, le chocolat, c'est un produit particulier.
00:14 Il faut savoir qu'il y a eu une explosion de la consommation du chocolat déjà depuis la Covid, pour des raisons qu'on arrive à comprendre.
00:21 - C'est du chocolat. - Exactement.
00:24 - Un petit carré de chocolat, ça repart. - Un petit carré de chocolat, exactement.
00:27 - Donc, on voit déjà ce phénomène-là qui continue et qui s'amplifie à chaque fois aux fêtes de Noël.
00:31 Donc, il y a un effet, les économistes, il y a un effet demande. On va résumer ça comme ça.
00:35 Et puis, il y a aussi le problème, si vous voulez, du coup, des matières premières, évidemment.
00:40 Alors, effectivement, 60% en un an sur le prix du cacao, 52% sur le prix du sucre, qui est une composante de la production du chocolat.
00:49 Et puis, il ne faut pas l'oublier que c'est une activité aussi, et ça, on le dit assez peu, qui est très, très saisonnière, en fait.
00:56 Et qu'il y a de fortes pénuries de main-d'œuvre aujourd'hui aussi. Et donc, il y a une surenchère.
01:01 - Le marché du cacao ? - Tout à fait. Il y a une surenchère dans l'industrie, ce qu'on appelle l'industrie du cacao.
01:06 Il y a une surenchère aujourd'hui sur les salaires. Il y a des pénuries.
01:09 Et on veut absolument, coûte que coûte, avoir le bon salarié au bon moment parce que là, à Noël, il faut cartonner, il faut produire beaucoup.
01:16 - C'est 50% du chiffre d'affaires des chocolatiers. - 50%, tout à fait.
01:19 - Enorme. - Il y a quand même un truc qui me fascine, moi.
01:22 - Pour vous, j'ai un peu regardé sur Internet les articles de presse. Depuis 2014, je suis remontée jusqu'à 2014, tous les ans, on nous dit que ça va augmenter.
01:30 - Mais c'est vrai. - Les huîtres, le champagne, le chocolat, etc. Le prix des matières premières, déjà en 2014, on disait que ça augmente.
01:36 Après, c'est le réchauffement climatique, le cacao, les huîtres. - Mais c'est vrai.
01:40 - Mon Dieu, le réchauffement des bassins d'eau. Quand est-ce que ça va s'arrêter ? Et à qui ça profite, surtout ?
01:46 - Alors, le problème, c'est que là, il y a une confusion parce qu'il y a en fait un petit, on va dire, ça, c'est un truc, c'est simple à comprendre,
01:54 mais un ralentissement de la hausse. Vous voyez, tous les mots sont importants. Il y a qu'en fait, les gens disent "ça va baisser", mais en fait, c'est pas ça du tout.
02:00 C'est que ça monte, mais plus faiblement. Donc, en gros, si vous payez une tablette 7 euros, de l'année dernière, vous aurez payé 14 euros.
02:08 Cette année, vous allez la payer 16 euros. Mais c'est quand même plus cher. La hausse, elle est plus lente.
02:13 - Le cours du cacao a atteint 3 759 dollars la tonne. Mardi soir, on est jeudi, donc il y a 24 heures, on va dire, c'était son plus haut depuis 1979. Vous vous rendez compte ?
02:25 - Oui, tout à fait. Mais c'est vrai aussi pour le sucre. Il y a des tendances tout à fait similaires. Il y a évidemment les raisons climatiques aussi.
02:32 Il faut savoir que sur les pays d'Afrique de l'Ouest qui sont producteurs de cacao, il y a eu El Nino. Bon, ça a impacté forcément la production, bien évidemment.
02:41 Il y a le réchauffement lui-même qui restreint l'offre aussi. Et voilà, ça fait un cocktail qui n'est pas terrible.
02:47 - Entre le type qui récolte le cacao et la personne qui va l'acheter dans son supermarché, il y a quand même des gens qui se sucrent au passage. C'est pas possible.
02:55 - J'aime bien le terme "se sucrer". - Oui, sur le prix du cacao, on parlait de pénurie. Est-ce qu'on va manquer de chocolat à Noël ?
03:03 - Non, je pense pas. Franchement, pénurie... - C'est déjà bondé de plaingrier de l'avant alors qu'on n'est qu'en octobre.
03:10 - Mais c'est la vitrine, ça. - Et ça, c'est la vitrine.
03:12 - Pénurie, je dirais... Je dirais, je pense pas. Franchement, pénurie. Il y a aussi, attention, une petite, petite bonne nouvelle, c'est que ça va aller un petit peu mieux sur les volailles
03:19 parce qu'il n'y a pas de grippe à vivre cette année, etc. Donc, on va pouvoir peut-être équilibrer après les choses.
03:24 - D'un, de chocolat. - Tout va bien pour la dinde. - D'un, de chocolat, cette année. - Bon, le chocolat, c'est chaud, mais...
03:29 - Pour la dinde, je serais plus positif. - Il y a quand même un truc général à dire, c'est qu'autrefois, le chocolat, le foie gras, le saumon, c'était des mets de luxe qu'on mangeait à des périodes données.
03:38 Maintenant, le foie gras, le saumon et le chocolat, on en bouffe toute l'année. - Il faut peut-être le rappeler.
03:43 - Mais oui, mais du coup, effectivement, il y a plus de pénurie qu'autrefois. Et sur la grippe à vire, je suis pas d'accord avec vous.
03:48 - Ah ben, c'est pas grave. - Maintenant, c'est pire, c'est endémique. C'est-à-dire que le virus à vire est partout dans toute la région, par exemple, du sud-ouest.
03:57 C'est-à-dire qu'il peut se déclarer à tout moment. - Ils sont en train de vacciner les... - C'est pour ça que je suis contente qu'il y ait un vaccin.
04:01 - Alors justement, ils sont en train de vacciner. Et effectivement, d'après les dernières statistiques, il y a une amélioration sur la grippe à vire très, très sensible au niveau national.
04:10 Ce qui ne signifie pas qu'il y a des spécificités régionales, comme vous l'avez très bien dit. Mais là, il y a une amélioration qui devrait permettre, encore une fois, de ralentir la hausse du prix sur les volailles.
04:20 - Alors, attendez, attendez. Juste ce chiffre, parce que vous y venez, effectivement, sur le foie gras. C'est le comité interprofessionnel des palmipedes à foie gras qui dit que, cette année, la hausse devrait être de 5 %.
04:32 - Oui, mais... - Ça me paraît peu. 91 % des Français se déclarent consommateurs de foie gras. Il fait partie de la tradition sur nos tables de fin d'année. 5 %, ça paraît peu.
04:41 - Ouais. Non, c'est peu. Les Français restent quand même des gros consommateurs de foie gras, effectivement. Il y a aussi des normes réglementaires sur le bien-être animal qui sont très, très fortes aujourd'hui,
04:52 qui sont en train d'être implémentées et qui impactent aussi le prix. Il n'y a pas que le marché, il n'y a pas que la grippe à vire. Et puis, il y a encore, j'insiste, parce qu'il y a des études tout à fait contradictoires,
05:02 mais c'est toujours comme ça en économie, malheureusement ou heureusement, enfin bon, qui montrent quand même une amélioration sur la grippe à vire. Donc j'insiste là-dessus.
05:09 Donc sur le foie gras, moi, je pense qu'on n'aura pas de pénurie. Et surtout, voilà, il y aura quand même une hausse, effectivement. Après, ce sont des biens de luxe.
05:18 - Oui. - Donc foie gras et chocolat, ce sont des biens de luxe. C'est quoi, un bien de luxe ? En économie, c'est un bien dont la consommation augmente lorsque le prix augmente.
05:25 Il faut-il le rappeler. Donc ce n'est pas un bien standard, structurel, de première nécessité.
05:31 - Pour compléter votre information, effectivement, pas de pénurie sur le foie gras. Il va y avoir une hausse de la production de +20 % par rapport à l'année dernière,
05:37 qui était l'année historiquement basse par rapport à la consommation. - Absolument. - Ça ne veut pas dire que le prix sera moins cher parce qu'il y a plus de production.
05:44 - Non, non. - Évidemment, il y aura la partie bénéfice qui ira aux producteurs et aux autres. - C'est la marge.
05:48 - Donc le foie gras, on devrait s'en sortir. Le chocolat, c'est tendu. Et le saumon fumé ? Ah, alors le saumon fumé et la truite fumée seront un peu plus chères pour les fêtes de fin d'année.
05:56 Mais j'ai l'impression qu'il n'y a pas un produit, Pascal Delimain. - Tout sera plus cher. - Il n'y a pas un produit qui ne sera pas plus cher cette année.
06:02 Alors lui, le saumon, une augmentation de prix 2 fois moins forte qu'en décembre 2022. Donc c'est déjà pas mal parce que là où ça avait été d'environ 10 %,
06:12 mais là aussi, le prix va grimper. Pourquoi ? Toujours pour les mêmes raisons ? - Alors le saumon, c'est tout à fait. Alors c'est pour les mêmes raisons.
06:18 C'est des coûts de production, des coûts de transport, des coûts de... - 5 à 10 centimes de plus. - Tout à fait. - Pour les fêtes.
06:24 - Voilà. Il ne faut pas oublier aussi le prix de l'essence qui joue sur les transports aussi. Il ne faut pas oublier tous ces coûts de matière première.
06:31 C'est toute la demande conjoncturelle qui fait aussi pousser les prix à la hausse. Et puis il y a aussi un dernier facteur dont on ne parle pas.
06:37 C'est que les Français ont vécu 2 années et puis ils en ont complètement marre. Ils ont un peu aussi envie de se lâcher maintenant, une bonne fois pour toutes.
06:43 La Covid est derrière nous. On nous parle beaucoup de malheur à droite et à gauche. Donc ils ont aussi envie d'en profiter une bonne fois pour toutes.
06:49 C'est quelque part le premier Noël où on a un peu aussi envie de se lâcher. C'est des études tout à fait qualitatives qui le relatent.
06:56 83 % des Français consomment du chocolat au moins une fois par semaine et 2 fois plus à Noël. Et le saumon, ils ont bien envie aussi de se récupérer d'une année
07:04 parfois un peu morose. Il y a des problèmes sur le marché du travail. Il y a beaucoup de nouvelles assez négatives.
07:10 – Non, non, il n'y a pas de problème. – Non, mais il me regarde. Je ne suis pas le marché du travail.
07:15 – C'est vous le marché du travail. On va en parler dans un instant. C'est vrai qu'on a besoin de se coucouner.
07:20 On a besoin de se cou-cou-ner. – Même les centaunes de Provence augmentent.
07:24 – Pardon ? – Même les centaunes de Provence augmentent.
07:26 – Ah ben non, ça ne s'en va pas. – Même les boules.
07:29 – Le sapin à les boules. – Mais c'est vrai que ça ressort effectivement dans les études.
07:34 Les Français en ont un peu marre de toute cette morosité. Ils ne doivent pas être les seuls d'ailleurs.
07:38 Et besoin de se coucouner, c'est un peu comme les vacances. On a vu que les Français ne lésinaient pas sur les départs en vacances.
07:44 Ils ne lésineront pas sur l'étape de fin d'année ?
07:47 – Oui, oui, tout à fait. Les fêtes de fin d'année, c'est la grande période.
07:51 – Idem pour les cadeaux. – C'est comme les cadeaux.
07:54 Les cadeaux, là aussi, il y a un sujet. 134 euros de budget de cadeaux pour chaque famille en moyenne.
08:01 4 cadeaux par enfant. Là aussi, il y a des restrictions.
08:04 Bon, il y a des solutions. Il y a la déconsommation, il y a changer de magasin.
08:09 Il y a peut-être diminuer un petit peu en gamme, mais quid de la qualité ?
08:12 Ça, c'est des sujets aussi. Alors sur le chocolat et sur l'alimentaire, il faut faire attention.
08:16 Sur les jouets, c'est peut-être un peu encore qu'il y a une problématique aussi green sur les jouets.
08:21 Donc voilà, il y a quelques solutions un petit peu pour s'adapter à la situation.
08:25 – Et on a des chiffres très précis. En 2022, le coût moyen des repas de Noël pour les fêtes de fin d'année
08:29 avait augmenté de 15%, passant de 93 euros en 2021 à 107 euros l'année d'après.
08:35 En 2023, on devrait poursuivre cette tendance haussière.
08:39 – Mais peut-être moins forte que ça n'a été l'année dernière.
08:42 – Ah c'est ça, voilà. Ça va ressembler à l'année dernière.
08:45 Un peu moins pour les volailles en termes de variation de hausse.
08:48 Beaucoup plus pour le chocolat. C'est le chocolat qui différencie de l'année dernière, finalement, pour résumer.
08:53 C'est sensiblement identique à l'année dernière, mais avec des hausses un peu moins élevées, on va dire.
08:59 – Il n'y a pas un truc qui baisse ? – Non, il n'y a pas un truc qui baisse.
09:02 – Le ministre de l'économie nous a annoncé il y a 6 mois que les prix allaient arrêter de grimper.
09:09 Pour l'automne, on y est à l'automne. Est-ce que le ministre de l'économie a tenu sa promesse ?
09:14 – J'ai envie de dire oui, parce qu'il y a un ralentissement de la hausse.
09:18 Donc j'insiste là-dessus. Aujourd'hui, on est sur un rythme annuel entre 5,5 et 6 % de hausse de l'inflation.
09:25 Tout secteur confondu sur un an. Je précise que les biens alimentaires sont au-dessus,
09:30 très nettement au-dessus de cette inflation nationale. Et l'énergie, on a eu des progrès.
09:35 Là, ça repart maintenant sur l'essence aussi. Donc voilà, oui, mais si on regarde un peu plus dans les détails,
09:41 attention au prix de l'essence, attention au prix de l'alimentaire, parce que c'est vraiment l'alimentaire.
09:46 Et ça, c'est un sujet, parce qu'on sait que pour les ménages les plus modestes,
09:50 la cote part de consommation de produits alimentaires est beaucoup plus élevée, évidemment,
09:53 que pour les catégories sociales, ou qui gagnent plus, ce qui est logique, tout à fait logique.
09:57 Donc il y a un vrai sujet d'équité économique là-dessus. C'est sûr que sur les biens alimentaires,
10:02 on n'a pas voulu le chèque alimentaire, on n'a pas voulu des solutions comme d'autres l'ont fait.
10:07 On a beaucoup de solutions sur le pétrole et assez peu finalement sur l'alimentaire.
10:11 - Donc l'alimentaire qui coûte toujours plus cher, mais bon, votre repas de fin d'année va coûter cher, certes.
10:16 Peut-être un peu plus, les prix vont augmenter un peu plus. Mais honnêtement, quand même,
10:20 le côté positif des choses, c'est qu'on n'aura pas la hausse qu'on a subie pour le repas de Noël de l'an dernier.
10:25 - Ah, exactement. - Le repas de fin d'année.
10:26 - Ce ne sera pas tout à fait. Et puis il y a beaucoup de Français aussi qui disent, voilà, après, à Noël, on dépense.
10:31 - Voilà, on ne compte pas. On ne compte pas et on se fait plaisir.
10:34 [Musique]