Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval, était l’invité de 22H Max à l’occasion de la sortie de son livre “Itinéraire d’un avocat hors norme”.
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00:00 Je connais bien les policiers, les gendarmes, surtout qui travaillent en SRPJ, en PJ,
00:04 les gendarmes section de recherche, les gens en général prudents,
00:07 qui vont travailler sur le long terme.
00:10 Quand je parle du long terme, sur ce genre d'affaires, trois mois,
00:12 c'est vraiment le timing parfait.
00:14 Parce que ça permet de tout décortiquer, d'obtenir toutes les informations en termes de géolocalisation,
00:20 en termes d'exploitation de cartes bancaires, on en apprend beaucoup avec les cartes bancaires,
00:23 en termes de déplacement des uns et des autres,
00:25 de savoir qui est qui.
00:27 Et surtout dans l'environnement, le cercle proche est toujours très important.
00:31 Quelles sont les relations des uns, quelles sont les relations des autres,
00:33 d'étudier les messages, parce qu'on va récupérer les messages,
00:36 y compris les messages qu'on ne veut pas montrer parfois.
00:39 Donc on va découvrir une multitude, ils vont découvrir une multitude de choses,
00:42 et à un moment ils vont définir une cible.
00:45 Et une fois qu'ils auront défini une cible, comme dans l'affaire Daval par exemple,
00:48 ou dans l'affaire Narumi, une fois qu'ils définissent une cible,
00:51 ils se concentrent sur cette cible.
00:52 Mais s'ils n'ont pas exploité les autres cibles,
00:54 ils savent que ça leur sera à reprocher.
00:56 Donc il y a quand même un travail, je dirais, à minima,
00:59 d'à peu près 3 mois d'enquête extrêmement minutieuse,
01:02 ils créent en général des cellules, où ils ne font que ça.
01:05 Et je peux vous dire qu'ils sont non seulement équipés, en termes technologiques,
01:09 mais plus important encore, ils sont équipés en termes cérébrales.
01:12 Ça réfléchit, ça pense, ça travaille, ça carbure, ça fait des hypothèses.
01:17 Heureusement, heureusement.
01:18 Il faut trouver dans ces affaires-là, vous pensez bien que l'impunité serait monstrueuse.
01:22 D'ailleurs les Français attendent, c'est normal.
01:25 – Et si on augmente leurs effectifs, on peut imaginer
01:27 de réduire cette fenêtre de 3 mois ?
01:30 – Pas du tout.
01:31 Moi je n'ai pas vu, votre observation est très judicieuse,
01:36 on pourrait, mais après déjà ce sont des équipes qui coûtent très cher,
01:40 en termes de moyens qui coûtent très cher.
01:42 Je trouve que, notamment pour les cellules de gendarmerie,
01:47 telles qu'elles sont constituées,
01:48 n'ont pas vraiment de problème d'effectifs en matière criminelle.
01:50 Ils sont vraiment bien équipés,
01:51 on parlera peut-être de la sécurité publique qui est très différente,
01:55 où il y a vraiment des carences en termes de budget.
01:57 Par contre, en termes de sections de recherche,
02:00 franchement ils sont super équipés.
02:02 Ils ont des moyens techniques, regardez les moyens qui ont été déployés.
02:04 Je rappelle que pour l'affaire Daval,
02:06 on a eu tout de suite les hélicoptères de la gendarmerie nationale,
02:09 les équipes synophiles immédiatement en 2-3 jours ont été présentes.
02:12 Là dans l'affaire Émile, je veux dire, ils ont fait un travail considérable.
02:15 C'est pour ça que je dis, si le corps de ce petit garçon
02:18 est dans un périmètre de 5 km,
02:20 il ne peut pas échapper aux enquêteurs.
02:22 Il ne peut pas.
02:23 Tous les moyens ont été mis, on ne peut pas en mettre plus de moyens.
02:26 De professionnels très compétents.