Le Rolex Paris Masters revient ce lundi. Décryptage des prize money promis aux participants, et de la place des français dans le tournoi.
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00:00 Début ce week-end du Master 1000 de Paris-Bercy.
00:06 Les meilleurs joueurs mondiaux de tennis sont donc dans la capitale
00:09 et parmi eux, zéro français.
00:11 Messieurs, combien dans les 10 ?
00:14 Zéro.
00:15 Combien dans les 20 premiers ?
00:18 Zéro.
00:19 Le premier tricolore est 24e, il s'agit d'Adrien Manarino.
00:23 Le consternant dispute à l'inquiétant, messieurs.
00:28 Effectivement, je rentrerai sur le sujet,
00:31 peut-être sur la voie sport-business pour se donner le moral.
00:34 C'est vrai qu'on a un Open qui, d'un point de vue financier, marche pas mal.
00:38 On a un price money qui est à peu près à 6 millions de dollars,
00:41 ce qui est plutôt pas mal.
00:43 Comparé à Shanghai qui est à 8, on est un peu en dessous,
00:45 mais ça progresse d'année en année.
00:47 On voit que le nombre de sponsors augmente,
00:49 on est passé de 12 à 15 sponsors, même le naming a changé.
00:54 On était sur le BNP Pariva Open,
00:56 aujourd'hui c'est Rolex qui a pris la main.
00:58 Quelque part, sans sanctuariser ce Master 1000,
01:02 on se rend compte qu'il s'installe,
01:04 il devient de plus en plus profitable pour les joueurs.
01:08 Et quelque part, la destination de Paris,
01:10 mis à part Roland-Garros, c'est aussi Bercy.
01:12 Moi je suis très inquiet, en fait,
01:14 parce que la France est en train de devenir, et Paris,
01:16 le plus grand pays organisateur d'événements sportifs qu'on perd.
01:20 En fait, on se rappelle, l'Euro 2016, en finale,
01:22 on perd contre une équipe du Portugal.
01:24 On va perdre contre eux, mais on le perd.
01:26 On le voit avec la Coupe du Monde de Rugby, on perd.
01:28 On l'a vu avec les immenses et énormes finales
01:32 qu'on a organisées au Stade de France,
01:34 de Coupe d'Europe de football, le Champions League,
01:36 sans un club français.
01:38 Demain, les Jeux Olympiques, on le sait,
01:40 ne vont pas être terribles en termes d'athlétisme.
01:42 Moi je commence à me dire, et ne parlons même pas de Roland-Garros,
01:44 donc encore une fois, si la France est uniquement
01:46 un pays organisateur d'événements sportifs,
01:48 dans lequel il n'y a aucune chance
01:50 de trouver une équipe au bout,
01:52 ni d'avoir des médailles d'or, ça commence à devenir inquiétant,
01:54 surtout à l'aune d'une organisation
01:56 des Jeux Olympiques, qui va être quand même énorme.
01:58 Donc, moi je me dis, c'est le temps de se réveiller,
02:00 pas que le tennis.
02:02 Le tennis, et on l'a vu, et l'athlétisme,
02:04 ce sont deux sports qui s'endorment complètement,
02:06 qui ont raté complètement leur développement
02:08 depuis maintenant 20 ou 30 ans.
02:10 Plutôt 20 ans dans l'athlétisme,
02:12 et 30 ans dans le tennis, où on cherche encore
02:14 le Björn Borg français.
02:16 Donc il est temps de se réveiller.
02:18 OK, la France n'est pas un pays sportif,
02:20 ni un pays organisateur d'événements sportifs,
02:22 ça ne va pas du tout.
02:24 Ceci dit, on n'est pas à un paradoxe près,
02:26 c'est vrai que le tennis français, sous l'égide de la Fédération française du tennis,
02:28 se porte très bien financièrement,
02:30 les caisses sont pleines,
02:32 je pense que si les caisses sont pleines,
02:34 ce sera peut-être inversement proportionnel
02:36 au nombre de joueurs qui risquent d'être dans le top 10 mondial.
02:38 Je pense qu'il faut l'assumer,
02:40 et aujourd'hui, peut-être que Paris, la France en général,
02:42 pourrait être une étape de l'ATP Tour,
02:44 sans pour cela qu'on puisse faire
02:46 de nos champions des vrais champions de tennis.
02:48 - Oui, mais on va se retrouver encore
02:50 dans les parodies des inconnus de Stade 2,
02:52 avec "Formidable 18ème place du ski en français",
02:54 "Extraordinaire 12ème place du..."
02:56 Non, on ne peut plus,
02:58 ce n'est pas possible,
03:00 à un moment, vous savez, l'important c'est de participer,
03:02 contrairement à ce que tout le monde pense,
03:04 Coubertin ne l'a jamais prononcé cette phrase,
03:06 pas comme cela en tout cas.
03:08 - En tout cas, j'aurais une proposition,
03:10 comme on est en règle générale toujours champions du monde junior,
03:12 ce serait bien qu'on organise peut-être les championnats du monde junior féminin et masculin,
03:14 au moins on verrait des champions français.
03:16 - Mickael,
03:18 vous disiez que le naming avait changé de nom,
03:20 et que BNP avait cédé sa place à Rolex.
03:22 Est-ce que BNP a cédé sa place à Rolex,
03:24 ou est-ce que BNP a fui ?
03:26 - Alors,
03:28 BNP s'est principalement concentré
03:30 sur les quatre étapes
03:32 des grands chelèmes,
03:34 c'est clair que BNP, Tarantangaro,
03:36 ce n'est pas près d'en bouger.
03:38 Rolex est présente
03:40 dans le tennis mondial
03:42 depuis 1978,
03:44 ils ont été sponsor de Wimbledon
03:46 depuis 1978, et puis,
03:48 gentiment mais sûrement, ils prennent le pas
03:50 un petit peu comme Hublot avec le football,
03:52 aujourd'hui l'horlogerie du tennis mondial,
03:54 c'est Rolex.
03:56 Et effectivement, on est ravis
03:58 de les recevoir
04:00 à l'Open de Paris-Bercy.
04:02 Je pense que ce n'est pas
04:04 forcément BNP qui s'en va,
04:06 mais en laissant la place, Rolex s'affirme
04:08 encore une fois comme étant un top sponsor
04:10 du tennis mondial.
04:12 - Qu'est-ce qui stimule aujourd'hui une marque française
04:14 à sponsoriser le tennis français
04:16 qui est dans une situation
04:18 assez désolante ?
04:20 - L'espoir, l'espérance, bien entendu,
04:22 parce que comme nos tennismen
04:24 et le tenniswoman un petit peu plus,
04:26 mais les tennismen n'ont absolument
04:28 aucune aura internationale, c'est à chaque fois
04:30 le formidable perdant, je pense que
04:32 ce sont les vrais supporters en fait, plus que les sponsors.
04:34 Parce qu'un supporter, ça soutient
04:36 quand on gagne et quand on perd.
04:38 Donc bravo à ces marques qui décident de
04:40 supporter le tennis français, qui en a bien besoin.
04:42 Mais attention, pour l'instant
04:44 on a de la chance d'avoir des bons supporters,
04:46 il faut maintenant qu'on ait une bonne Fedé et surtout une bonne DTM.
04:48 - Avec un indice particulier, c'est que
04:50 parmi les trois nouveaux sponsors pour
04:52 Paris-Bercy, il y a Tétinger. Encore une fois,
04:54 on est dans le luxe, on est dans les vins, dans les spiritueux.
04:56 On reste un petit peu à coller à ce que
04:58 l'industrie française aujourd'hui représente
05:00 dans le monde, c'est-à-dire qu'on est présent dans les vins, dans les
05:02 spiritueux et dans le luxe.
05:04 - Jérémy Attal va nous présenter
05:06 le price money
05:08 des joueurs
05:10 qui vont disputer Bercy.
05:12 Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:14 - Alors, moi j'ai noté que le
05:16 vainqueur gagnait précisément
05:18 892 590 euros.
05:21 Par rapport à
05:23 ce que gagne le vainqueur à Roland-Garros,
05:25 c'est-à-dire 2 300 000 euros,
05:27 c'est proportionnel,
05:29 on est dans un Master-Mille et pas dans un tournée du Grand-Chelem.
05:31 C'est conséquent, donc ça attire
05:33 et c'est la raison pour laquelle on a, parmi
05:35 les 10 meilleurs jeux mondiaux, la plupart qui sont
05:37 à Paris-Bercy.
05:39 Je trouve que c'est pas mal doté, c'est énorme
05:41 en proportion de ce que peut
05:43 gagner un sportif ou un athlète
05:45 dans d'autres sports, mais c'est la loi du tennis
05:47 et c'est vrai que le tennis fonctionne parfois un peu en
05:49 vase clos. - C'est Master, c'est-à-dire que
05:51 ce serait un tournoi classique,
05:53 on pourrait se dire, en une semaine,
05:55 est-ce que ça ne pourrait pas être un peu plus haut ?
05:57 Mais en fait, finalement, comme ils regroupent les meilleurs joueurs mondiaux,
05:59 quelque part c'est un petit club fermé.
06:01 Et les Parisiens aiment depuis le démarrage
06:03 cette compétition.
06:05 Je crois qu'en télé, les audiences sont plutôt pas mal
06:07 parce qu'on a vraiment les meilleurs qui se
06:09 confrontent. Mais encore une fois,
06:11 on aimerait que parmi les meilleurs, il y ait un français.
06:13 À quand ?
06:15 - Un mot, mon fils est de retour et
06:17 il est même de retour parmi les 100 meilleurs mondiaux.
06:19 - Bon.
06:21 - Non mais sérieusement, est-ce qu'on peut se contenter de ça ?
06:23 Moi je dis, c'est...
06:25 Désolé, mais c'est l'esprit Stade 2.
06:27 L'esprit Stade 2 des inconnus.
06:29 On ne peut pas se dire qu'un pays
06:31 comme la France, qui organise le plus grand tournoi
06:33 au monde, qui est Roland-Garros,
06:35 peut se contenter d'une centième place.
06:37 Surtout avec Gaël Monfils que j'adore, en plus
06:39 qui est un super joueur et qui se bat pour pas lâcher.
06:41 Mais après, on a
06:43 un joueur, Adrien Marino,
06:45 qui est à peine connu, enfin personne
06:47 ne le connaît, 24ème, c'est bien, mais
06:49 on attend d'avoir quelqu'un à un moment
06:51 qui emmène, comme en France, de toute façon on est obligé d'avoir
06:53 un sauveur. Il est où le sauveur au tennis ?
06:55 - En fait, ouais, je ne l'ai pas vu. Malheureusement
06:57 pour une certaine catégorie
06:59 de joueurs, en France on n'est pas invité
07:01 depuis 1983 à la victoire de Yannick Noah.
07:03 Est-ce que...
07:05 - 40 ans !
07:07 - Il faut complètement changer la formation française.
07:09 Est-ce que, et on en avait parlé précédemment,
07:11 la fédération est peut-être
07:13 trop opulente, trop
07:15 confortable pour trouver
07:17 un champion qui pourrait éventuellement changer ce
07:19 confort ? La question est posée. En tout cas,
07:21 c'est pas aujourd'hui, malheureusement, avec Monfils qui est en fin
07:23 de carrière, qu'on arrivera à avoir un joueur en demi-finale
07:25 du Grand Slem. - Il faudrait peut-être avoir Jean Thône
07:27 en consultant. Je suis persuadé qu'il donnerait
07:29 très très très bonnes idées à la fédération
07:31 française de tennis pour peut-être faire émerger
07:33 quelqu'un et surtout savoir protéger, parce que
07:35 parfois on les protège
07:37 pas nos joueurs. On les monte en épingle
07:39 dès qu'ils ont 12 ans et d'un
07:41 autre côté en Espagne, on a Nadal
07:43 et en France on a personne. - Si ce n'est que Jean Thône est très
07:45 talentueux mais pas magicien et c'est vrai
07:47 que même s'il a travaillé... Il y a le petit
07:49 Arthur Fils, alors il n'a rien à voir avec Monfils,
07:51 c'est une autre lignée.
07:53 Il est pas mal, il a 19 ans, mais
07:55 il a déjà la pression. Il a déjà la
07:57 pression de la future star française
07:59 et je crois qu'on devrait lui foutre la paix et
08:01 devoir petit à petit
08:03 grimper dans les
08:05 classements et peut-être avoir un titre prochainement.
08:07 Pourquoi pas celui-là ?
08:09 - À suivre sur le Fulton Tennis.