ECO & YOU - Avancer les négociations commerciales : un piège pour l'exécutif ? - Vidéo Dailymotion

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Le projet de loi qui doit avancer les négociations commerciales au 15 janvier est examiné aujourd'hui au Sénat. L'objectif : obtenir rapidement des baisses de prix. Des baisses, vraiment ?  Et vous vous posez la question Pierre... Est-ce que ce n'est pas un piège dans lequel le gouvernement s'est enferré... Regardez L'éco & You du 26 octobre 2023 avec Pierre Herbulot.

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00:02 - Allez, la chronique éco avec vous Pierre Herbulot. Le projet de loi qui

00:07 doit avancer les négociations commerciales est examiné aujourd'hui au Sénat.

00:11 Et vous vous posez la question Pierre, est-ce que ça n'est pas un piège

00:15 dans lequel le gouvernement s'est enféré ? - Oui, je me demande même si ça ne va pas carrément lui

00:19 exploser à la figure. Les négociations commerciales, c'est ce moment où les industriels et les patrons de supermarchés se mettent autour d'une table

00:26 pour définir les prix de tous les produits alimentaires.

00:29 Normalement la date de fin de ces négociations c'est le 1er mars, là on se dirige plutôt vers le 15 janvier.

00:34 - Alors pourquoi le gouvernement veut avancer cette date ? - Parce que Bruno Le Maire et les équipes de Bercy sont persuadés que ces

00:40 négociations vont déboucher sur des réductions de tarifs.

00:43 Après deux ans d'inflation record, je le rappelle, +20% sur les produits alimentaires.

00:46 Et c'est vrai que depuis le milieu de cette année, le cours de certaines matières premières commence à baisser.

00:52 L'énergie, on est loin des factures multipliées par 10 comme après le début de la guerre en Ukraine. Le prix des conteneurs qui viennent d'Asie

00:59 aussi a retrouvé un niveau normal.

01:01 3000 euros environ contre 12 000 il y a quelques mois.

01:03 Pareil pour un certain nombre de matières premières, blé, maïs, soja. - Bon ça veut dire que si les négociations se terminent un mois et demi

01:10 avant, les prix normalement baisseront eux aussi un mois et demi plus tôt ? - C'est la logique.

01:15 Le truc c'est que je ne vous ai décrit que le côté pile de la pièce.

01:19 Côté face, ça se gâte. - Alors c'est à dire ? - Pour rester sur les matières premières, vous avez le sucre, Arthur Perrin, on a parlé avec

01:25 les bonbons, les oranges à jus et le porc dont le prix a doublé en un an.

01:29 Tout ce qui est charcuterie, plats préparés, céréales du petit déjeuner, soda, jus de fruits,

01:33 vous oubliez les baisses. Le chocolat, +60% par rapport à 2022. Pour retrouver des cours similaires, il faut remonter à

01:41 1979.

01:43 - Et il y a des produits qui vont coûter plus cher mais c'est assez

01:46 localisé quand même. - Oui, sauf que vous ajoutez deux choses communes à tous les industriels.

01:49 Le prix des carburants, 1,88€ le diesel en ce moment, c'est loin d'être anodin.

01:54 Ça pèse lourd dans la logistique et les coûts de transport,

01:56 avec en plus le spectre d'une flambée des prix vu la situation au Proche-Orient, mais surtout les salaires qui ont augmenté.

02:02 Dans les usines, de nombreux salariés sont payés au SMIC, il a pris quasiment 10% en deux ans.

02:07 Cette masse salariale dans le prix de votre paquet de gâteaux par exemple, elle pèse souvent beaucoup plus lourd que les matières premières.

02:12 Résultat, quoi faut-il s'attendre du coup Pierre ? - Surtout pas à des baisses massives de prix au début de l'année prochaine.

02:18 Tous les patrons avec qui je discute me le disent, ils arriveront en négociation avec des demandes de hausses de tarifs, parfois jusqu'à 10%.

02:25 C'est un peu moins que les années précédentes et le jeu des négociations va aplanir tout ça.

02:29 Mais le scénario le plus optimiste, c'est des tarifs qui s'équilibrent entre les hausses et les baisses.

02:34 Le plus pessimiste, c'est quelques points d'inflation en plus, avec un mois d'avance grâce au gouvernement.

02:40 Bref, rien ne justifie une accélération du calendrier, comme pour la vente à perte du carburant.

02:45 Nos dirigeants pourront dire qu'ils ont essayé, mais probablement pas qu'ils ont réussi.

02:49 - Et alors Pierre, votre note ce matin, 10 sur 20, juste la moyenne à M. Retraite.

02:53 - Pierre-Louis Braa, le président du Conseil d'orientation des retraites, qui part en retraite, annonce de Matignon.

02:59 Je lui mets 10 sur 20 parce que ses rapports qui ont guidé le gouvernement dans sa réforme proposent différents scénarios,

03:04 soit très alarmistes, soit très optimistes. - Il n'y a pas d'entre-deux comme pour d'autres.

03:08 - D'où la moyenne 10 sur 20, pile-poil ça.

03:11 - Votre plus ce matin, l'UFC Que Choisir, qui va proposer un achat groupé d'électricité.

03:16 - Pour obtenir un tarif 12% moins cher que celui du marché, d'après l'association de consommateurs.

03:21 Un tarif bloqué 2 ans pour éviter aussi d'éventuelles hausses de prix au début de l'année prochaine.

03:25 - Merci beaucoup.

03:26 !

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