• l’année dernière
Jaleh Bradea reçoit Sophie Amarenco, fondatrice de Vaincre l’AVC et co-fondatrice de Femmes et AVC, Pierre Amarenco, fondateur de Vaincre l’AVC ainsi que Réjane Lacoste, co-fondatrice du Collectif Femmes et AVC. Au cours de sa vie, 1 femmes sur 4 est victime d’un AVC alors que 80% de ceux-ci pourraient être évités. L’objectif de l’association est d’alerter, de sensibiliser, d’informer toutes les femmes, quel que soit leur âge, sur leur 1ère cause de décès. Vous pouvez à tout moment évaluer votre risque sur le site Internet de Vaincre l’AVC.

Indira Ampiot, Miss France 2023, lance un message engagé afin de prévenir toutes les femmes françaises et dans le monde sur les dangers et les moyens d’anticiper ces attaques extrêmement courantes chez les femmes.

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Transcription
00:00 ...
00:06 -Bonjour et bienvenue dans "Envie d'agir",
00:09 où je suis ravie d'accueillir aujourd'hui
00:12 Sophie et Pierre Amarenko, ainsi que Réjean Lacosse
00:15 pour "Femmes et AVC". Bonjour à tous les trois.
00:17 -Bonjour. -Bonjour.
00:19 -Vous êtes là parce que demain,
00:21 le 29 octobre, c'est la journée mondiale
00:23 de lutte contre l'AVC.
00:24 Vous allez comprendre l'importance de cette cause
00:27 avec ces chiffres que je vais vous énoncer.
00:30 Tout d'abord, l'AVC est la première cause de mortalité
00:33 chez les femmes en France,
00:34 ce qui représente plus de 18 000 femmes
00:38 qui décèdent chaque année de l'AVC.
00:40 Ca équivaut à 50 femmes par jour.
00:43 Dès l'âge de 25 ans, une femme sur quatre
00:46 est susceptible d'avoir un AVC dans sa vie.
00:49 80 % de ces AVC pourraient être évités
00:52 d'ici 2030.
00:55 C'est des chiffres incroyables qu'on ne connaît pas suffisamment.
00:58 Ma première question est pour vous, Sophie et Réjean.
01:01 Pourquoi est-ce qu'on sait si peu de choses sur l'AVC ?
01:04 -Alors déjà, c'est vrai que l'AVC est un sujet
01:07 qui a toujours fait peur, qui continue de faire peur.
01:11 Il y a en fait très peu de temps
01:13 où on a vraiment des médicaments qui soient efficaces.
01:17 Les avancées, les dernières données thérapeutiques
01:20 sont assez récentes. Ca fait vraiment cinq ans
01:23 qu'on a eu des nouveautés spectaculaires
01:26 en matière d'avancées thérapeutiques pour éviter l'AVC.
01:30 -Ca ne concerne pas que les femmes.
01:32 Une femme sur quatre, quel est le chiffre pour les hommes ?
01:35 -Un homme sur cinq. -Ce qui est beaucoup.
01:37 -20 %. -Mais il paraît que les femmes
01:39 réagissent moins vite aux symptômes qu'elles pourraient détecter.
01:43 Est-ce vrai ?
01:44 -Effectivement, les femmes, c'est-à-dire que nous toutes,
01:48 on a été un peu éduquées dans ce sens à supporter la douleur
01:52 parce qu'on est habituées à avoir la douleur des règles,
01:55 l'accouchement, la ménopause.
01:57 Donc, d'une part, on est éduquées un peu dans ce sens,
02:01 donc on apprend ça.
02:03 Lorsqu'on a des symptômes, on met un peu plus de temps à agir.
02:07 Et concernant l'AVC, c'est vrai que ce que l'on constate,
02:10 c'est que les hommes arrivent beaucoup plus tôt
02:13 que les femmes à l'hôpital.
02:14 Les femmes réagissent très vite lorsque leur mari
02:17 a des symptômes d'AVC, ce qui n'est pas le cas de l'homme.
02:21 Il va dire "Repousse-toi, on va attendre un peu".
02:24 Donc, en fait, il y a une prise en charge
02:26 qui est très différente, et c'est vraiment, nous,
02:29 notre combat pour, effectivement, sensibiliser les femmes
02:32 à agir différemment.
02:33 -Justement, Pierre, vous êtes professeur de neurologie
02:36 à l'Université de Paris, spécialiste de l'AVC,
02:39 donc médecin neurologue.
02:41 Ces symptômes dont Sophie nous parle, c'est quoi ?
02:45 Comment est-ce que, concrètement, je pourrais détecter
02:48 que quelque chose m'arrive qui est de l'ordre de l'AVC ?
02:51 -Alors là, on parle de l'AVC.
02:52 Quand il arrive, bien, le premier des symptômes
02:55 le plus évident, c'est la perte de la force musculaire
02:59 d'un membre.
03:00 On tient quelque chose dans la main,
03:02 on télécommande et elle tombe.
03:04 Voilà.
03:05 Donc, c'est la faiblesse musculaire d'un hémicorps.
03:08 -D'accord. -Le bras, la jambe,
03:10 la face aussi, qui peut être un peu de travers
03:13 du fait de cette paralysie.
03:15 Ca, c'est le premier symptôme.
03:17 Le deuxième symptôme, c'est le trouble de la parole.
03:19 La personne sait ce qu'elle veut dire,
03:22 mais elle n'arrive pas à sortir correctement les mots,
03:25 où les mots sont transformés.
03:27 On appelle ça l'aphasie.
03:28 Le troisième symptôme, c'est un trouble de la vue.
03:31 Trouble de la vue d'un oeil
03:33 ou bien perte du champ visuel d'un côté du corps.
03:38 Le quatrième symptôme, c'est un trouble de l'équilibre.
03:42 La caractéristique de tous ces symptômes,
03:45 c'est qu'ils surviennent de façon brutale,
03:47 d'un instant à l'autre.
03:48 Ca ne s'installe pas progressivement
03:50 sur plusieurs heures, mais d'un instant à l'autre.
03:54 -Je crois comprendre ce que Sophie vient de nous dire.
03:57 A partir de ce moment-là,
03:59 être pris en charge est primordial
04:01 parce que chaque minute compte, c'est ça ?
04:03 -Chaque minute compte.
04:05 Les femmes l'ont réalisé beaucoup plus que les hommes.
04:08 C'est pourquoi les hommes arrivent très vite à l'hôpital.
04:11 C'est plus les hommes qui arrivent plus vite
04:14 à l'hôpital que les femmes arrivent plus tard,
04:16 car les hommes réagissent moins vite.
04:19 -C'est ça. Effectivement, on prend un peu sur nous.
04:22 Il faut arrêter, maintenant.
04:23 Donc, Pierre, c'est quoi les facteurs de risque ?
04:27 -Ca, c'est très important.
04:29 Vous l'avez dit en introduction, on peut éviter 80 % des AVC
04:32 si on prend les mesures nécessaires
04:34 tout au long de sa vie. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.
04:38 Les facteurs de risque, c'est premièrement
04:41 l'hypertension artérielle,
04:43 deuxièmement, c'est l'hypercholestérolémie,
04:45 troisièmement, c'est l'hyperglycémie
04:47 avec le diabète qui va avec.
04:49 Et tout au long de sa vie, il faut connaître ces chiffres
04:53 de pression artérielle, de cholestérol, de glycémie.
04:56 C'est très important.
04:57 A tous âges, il faut le connaître.
05:00 Et c'est quelque chose que les gens ne savent pas, en général.
05:04 Ca, c'est les trois symptômes importants.
05:08 D'autres le sont aussi,
05:11 comme l'intoxication tabagique.
05:13 Les femmes françaises sont les championnes d'Europe
05:16 de la cigarette avec les Grecs.
05:18 Mais loin devant.
05:20 -Vous appelez ça intoxication tabagique ?
05:23 -Le tabac. -Vous fumez beaucoup.
05:25 -Oui, fumer du tabac.
05:26 Les femmes françaises sont championnes d'Europe.
05:29 Du genre, 33-34 % d'entre elles fument,
05:33 alors que dans les pays nordiques, c'est plutôt 18-20 %.
05:36 C'est Nordique ou Angleterre.
05:39 C'est vraiment un problème en France.
05:41 Ca explique un certain nombre de choses.
05:44 Cinquième, très important, c'est l'arythmie cardiaque.
05:48 C'est plus une pathologie du sujet âgé,
05:50 au-delà de 65 ans et encore plus au-delà de 75 ans.
05:54 C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir un rythme régulier,
05:57 tac, tac, tac, tac,
06:00 on a un rythme irrégulier, que l'on sent au niveau du poux.
06:03 On peut le prendre de temps en temps.
06:05 Si le poux est irrégulier, il faut faire un électrocardiogramme.
06:09 Si on confirme la fibrillation atriale du coeur,
06:12 un traitement anticoagulant permet d'éviter l'AVC,
06:16 dans 80 % des cas.
06:18 C'est très efficace.
06:19 -Il faut prendre son poux pour sentir si ça bat régulièrement
06:22 ou si c'est n'importe quoi.
06:24 -De temps en temps, on prend son poux.
06:26 On aura tous des montres connectées qui détecteront ça.
06:29 Pour l'instant, on prend son poux au niveau de l'artère radiale.
06:34 Et puis, quelque chose de très important,
06:37 je pense qu'on va insister là-dessus,
06:39 c'est l'activité physique.
06:42 -Ah oui.
06:43 -La sédentérité est un problème majeur.
06:45 -De nos sociétés, vous avez raison.
06:48 -Et faire une activité physique intense ou modérée,
06:53 intense, c'est 2h30 par semaine, modérée, c'est 5h par semaine,
06:58 les nouvelles recommandations de l'OMS,
07:00 eh bien, ça permet de réduire de 25 % le risque d'AVC.
07:05 C'est énorme.
07:06 Voilà, quelqu'un qui...
07:08 -Je voudrais, justement,
07:10 vous me faites une transition avec Réjean
07:12 pour ce qui est de l'effort physique.
07:15 Réjean, vous venez d'il y a quelques semaines,
07:17 vous avez traversé le lac Léman à la nage.
07:21 -C'est ça. -Soit 14 km.
07:23 -C'est ça. -Et justement, c'était
07:25 pour marquer les esprits autour de FAMEAVC.
07:29 -C'est-à-dire que, ayant la chance d'aimer l'eau,
07:31 d'aimer de nager,
07:33 d'aimer de nager, en deux mots,
07:35 pas de déménager,
07:36 et ayant été embarqué
07:39 dans ce magnifique projet avec Sophie
07:42 pour FAMEAVC, je me suis dit quitte à nager,
07:45 autant nager pour que ça marque les esprits
07:48 en dehors de mon groupe familial et amical.
07:51 Et donc, j'ai fait ça le 22 août dernier,
07:53 effectivement, en ayant une combinaison,
07:56 parce que quand on nage plus de 6h dans l'eau,
07:59 il vaut mieux être en combinaison, le côté FAMEAVC.
08:02 Et pour dire aussi, parce que moi, j'ai 58 ans,
08:05 je suis pas une...
08:07 Je respecte à peu près ce que Pierre recommande,
08:10 mais je suis une bonne vivante,
08:13 très installée dans la vie.
08:15 Le sport est un formidable outil pour lutter contre l'AVC,
08:19 c'est bon pour le moral aussi,
08:21 et si je peux le faire, tout le monde peut le faire.
08:24 Je suis pas une ancienne grande sportive,
08:26 j'aime bouger, voilà.
08:28 Donc c'est possible, si on aime l'eau, on peut nager,
08:30 si on aime pas l'eau, on peut faire du vélo, de la course.
08:34 -Qu'est-ce qui vous a personnellement emmené dans cette cause ?
08:37 -Alors moi, j'ai, dans mon parcours familial,
08:41 un époux qui a eu un AVC, maintenant,
08:44 ça fait plus de 6 ans, et j'avais la chance,
08:47 via un ami en commun, de connaître Pierre et Sophie.
08:50 Le jour de l'AVC, je les ai appelés,
08:52 ils ont décroché le téléphone,
08:54 mais répondu plus que présent dans les jours et les semaines
08:58 qui ont suivi, et c'était une façon de leur dire merci
09:02 d'avoir été présents, et puis je me suis dit,
09:05 au fond, c'est vrai, ça peut toucher tout le monde.
09:07 Toutes les maladies peuvent toucher tout le monde,
09:10 mais là, je l'ai vu, dans le cas de mon mari,
09:13 il allait très bien la veille, c'était l'anniversaire
09:16 de notre fille, le lendemain, il avait fait un AVC,
09:19 donc on a des photos qui attestent qu'il allait très bien la veille.
09:22 Donc ça peut toucher tout le monde, et puis après,
09:25 ce sont des humains, moi, j'aime les humains,
09:28 donc c'est deux humains assez formidables,
09:31 ça me permet de faire quelque chose avec eux.
09:33 -Je vous propose de regarder aussi le message engagé
09:36 d'une autre personne qui vous accompagne,
09:38 en l'occurrence, notre Miss France.
09:41 Indira Ampio, on écoute ce qu'elle a à nous dire.
09:44 -Alors, j'ai choisi de montrer cette image.
09:46 On va dire que ça parle d'un sujet qui est assez sensible
09:50 et qui n'est pas encore assez connu,
09:52 parce qu'il faut savoir que plus de 18 000 femmes
09:56 sont touchées par l'AVC, c'est énorme.
09:59 On me dit aussi, tout au long de ma vie,
10:01 je connais mes chiffres,
10:02 parce qu'il est important de connaître son corps
10:05 et de savoir ce qui va et ce qui va pas.
10:07 Moi, c'est vrai que ça m'a énormément choquée
10:10 de savoir qu'autant de femmes, aussi jeunes,
10:12 parce que 25 ans, c'est très jeune,
10:14 et de voir que plus de 18 000 femmes sont touchées,
10:17 je trouve que c'est énorme,
10:19 mais qu'on n'a pas ces informations qui nous sont relayées.
10:22 Je pense que c'est important d'en parler,
10:25 de surtout agir, se faire dépister,
10:27 de faire une meilleure alimentation,
10:29 équilibrer et surtout de faire une bonne activité physique.
10:32 Souvent, les femmes,
10:34 je pense qu'elles prennent tellement de temps pour les autres.
10:38 Souvent, on pense à la maman,
10:40 qui prend le rendez-vous pour toute la famille,
10:43 mais qui forcément ne pense pas vraiment à elle,
10:45 même à grand-mère.
10:47 Elle, dès qu'on avait un problème,
10:48 c'était la première pour nous aider,
10:51 alors qu'elle-même, elle négligeait "ses soucis" à elle.
10:54 Le fait de négliger tout ça,
10:56 nous, on n'a pas vu qu'elle-même avait autant de soucis.
11:00 Donc, c'est important de prendre du temps pour soi,
11:04 de tout simplement favoriser ces moments-là
11:07 où on s'écoute, tout simplement.
11:10 On a une chance sur quatre, pour les femmes,
11:12 que ça nous arrive,
11:13 et on se limite justement à ces idéologies, je pense,
11:17 où on se dit que ça arrivera dans quelques années,
11:20 elle est à 1 050 ans, à 1 060 ans.
11:21 En fait, non.
11:23 C'est justement pour ça que la prévention et la sensibilisation
11:26 sont importantes.
11:27 Je ne pense pas que ça va m'arriver dans quelques années.
11:30 Ça peut m'arriver cette année, dans quelques années,
11:33 mais surtout, c'est important de prévenir, tout simplement.
11:37 -Remarkable. -Super représentante.
11:38 Je voyais Pierre dire "oui, bravo, Indira",
11:41 il était d'accord avec tout.
11:42 Sophie, quand on entend Indira,
11:44 effectivement, c'est quoi votre envie d'agir
11:47 dans les cinq prochaines années ?
11:48 -Moi, déjà, ce que je trouve vraiment hyper intéressant
11:51 dans son message, c'est qu'on a tous et toutes un a priori,
11:54 c'est à l'AVC, c'est la maladie des vieux,
11:56 je ne suis pas concernée, et c'est l'exemple parfait
11:59 où on doit sensibiliser les jeunes,
12:01 parce que de plus en plus, ça arrive de plus en plus jeune.
12:04 Et puis, pour les cinq années à venir,
12:06 c'est continuer notre engagement,
12:08 parce que, comme vous le disiez au début,
12:11 la sensibilisation n'est pas encore extrêmement faite,
12:14 voire pas du tout,
12:16 donc on a vraiment l'envie de continuer,
12:18 parce qu'il y a un travail formidable à faire
12:21 en termes de prévention, de sensibilisation,
12:23 pour faire reculer, effectivement,
12:25 tous ces nombres de décès par AVC,
12:27 chez la femme, mais pas que, chez tout le monde.
12:30 -Et effectivement, comme vous le disiez, Pierre,
12:33 80 % des AVC peuvent être évités.
12:35 Je veux passer à notre point agenda,
12:38 où, évidemment, je vous recommande ce livre,
12:41 "Vaincre l'AVC", écrit par Pierre Amarenko.
12:45 Donc, ça, ce sont des conseils,
12:48 donc n'hésitez pas, il explique tout.
12:50 Je voudrais aussi vous dire
12:52 que du 3 au 5 novembre 2023,
12:54 "Médecins du monde" organise un festival d'art urbain gratuit,
12:58 engagé et ouvert à tous,
13:00 au Grand Contrôle à Paris.
13:02 Donc n'hésitez pas si vous êtes de passage.
13:05 Et là, c'est de l'art au service des mots MAUX
13:08 de nos sociétés, donc forcément, on aime.
13:12 Je vous rappelle aussi nos podcasts "Envie d'agir"
13:14 sur Apple, Deezer, Spotify,
13:16 et bien sûr, MyKanal.
13:18 Et on se retrouve très vite sur C8
13:21 pour plus d'envie d'agir. Merci.

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