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00:00 - Vous êtes là ce matin parce que les retraités sont appelés à manifester aujourd'hui par votre syndicat Force Ouvrière, par la CGT également, par une intersyndicale assez large.
00:10 Manifesté pour réclamer une revalorisation des retraites et des pensions, vous réclamez 10% de revalorisation face à l'inflation. Pourquoi ces 10% ?
00:20 - Tout d'abord, effectivement, c'est une large intersyndicale, ce que nous appelons le groupe des neufs, puisqu'il y a neuf organisations syndicales et associatives qui se sont regroupées.
00:30 Et 10%, c'est pour le rattrapage. - Pas seulement sur une année alors ?
00:38 - Déjà pour une année. Vous savez, le gouvernement a annoncé 5,2% au 1er janvier. Le compte n'y est pas. Le compte n'y est pas parce qu'encore une fois, il n'applique pas la loi.
00:51 L'augmentation devrait être beaucoup plus importante en tenant compte notamment de l'inflation des mois de septembre, d'octobre, dont on va bientôt connaître le taux. Donc les 5,2% le compte n'y est pas.
01:05 - Les retraités font face évidemment, comme tous les autres, à la hausse des prix des énergies, à la hausse des prix des produits. J'ai vu qu'une pension brute moyenne chez les hommes en France, c'était 1950 euros par mois à peu près.
01:17 Chez les femmes, 1178. On voit tout de suite le décalage. Quels sont les retraités qui pâtissent le plus, finalement, de la situation et qui prennent l'inflation le plus de plein fouet, finalement ?
01:28 - Vous venez de le dire. Notamment les femmes, parce que ce sont elles qui ont eu les carrières les plus interrompues. Mais également, maintenant, beaucoup d'hommes qui ont subi le chômage, qui ont subi la maladie et qui se retrouvent très souvent avec moins de 1000 euros de retraite par mois.
01:48 Et ce sont eux qui en subissent le plus. Maintenant, tous les retraités sont impactés. Vous avez parlé de l'inflation. C'est vrai, ça touche tout le monde. 80% d'augmentation pour le gaz, 28% pour l'électricité, etc. On pourrait rajouter.
02:05 Il faut bien voir que les retraités subissent en plus, notamment, le renchérissement des dépenses de santé, parce qu'ils sont particulièrement impactés par les questions de santé.
02:18 - Ils ont logiquement plus de dépenses de santé, effectivement, que quelqu'un qui est...
02:20 - La sécurité sociale se désengageant de plus en plus. Les mutuelles prennent le relais. Mais bien évidemment, il faut payer les mutuelles. Et on annonce déjà près de 10% d'augmentation des mutuelles pour 2024.
02:35 - Mais vous savez ce qu'on peut dire aussi en face. Les retraités, ils ont finalement fini leur carrière, souvent fini de payer leur maison. Donc ils ont des dépenses qui sont quand même moins grandes.
02:42 - Oui, bien sûr. Mais ils ont travaillé toute leur vie. Ils ont travaillé toute leur vie, ils ont cotisé toute leur vie. La solidarité intergénérationnelle, ce n'est pas un vrai mot. Parce que sinon, vous qui travaillez aujourd'hui, que deviendriez-vous à la retraite ?
03:00 - Les revalorisations de 10% c'est pour toutes les retraites. Parce qu'il y a des régimes différents. Tout le monde n'est pas au régime général, déjà, pour commencer. Et puis il y a des choses, effectivement, des statuts très différents. Et des retraites qui restent élevées parce que les gens ont cotisé pour leur fonds propres, finalement.
03:16 - Oui, oui, bien sûr. Chacun peut se constituer une épargne par ailleurs. Vous avez raison, les 10%...
03:22 - Mais la solidarité nationale peut jouer de 10% pour tout le monde, à votre avis ?
03:25 - Ce n'est pas forcément la solidarité nationale. Les retraites appartiennent aux salariés. Ils ont cotisé toute leur vie. Et aujourd'hui, on le voit bien d'ailleurs pour les retraites complémentaires, l'Etat, le gouvernement, voudrait ponctionner sur les retraites. Et qu'elles ne servent pas aux retraités.
03:46 Il voulait retirer 3 milliards aux retraites complémentaires, le gouvernement.
03:50 - Pour renforcer le budget de la Sécurité sociale ?
03:52 - Oui, mais une fois que c'est dans le budget... Vous vous souvenez de la retraite de la vignette des vieux ?
03:58 - Si, je m'en souviens.
04:00 - Voilà. On nous avait dit que c'était pour les vieux. Les vieux n'ont jamais vu un demi-centime de cette taxe.
04:06 - Au tout début, alors, peut-être.
04:08 - À partir du moment où c'est ponctionné dans le budget de l'Etat, vous ne savez plus où ça va. Heureusement, les partenaires sociaux, lors d'une récente réunion de l'Agir Carco, ont émis le vœu qu'il n'y ait pas ce ponctionnement.
04:22 - Parce que s'il y a de l'argent à côté, ce n'est pas logique qu'il serve à quelque chose quand même ? Il y a des excédents d'un côté.
04:27 - Il faut qu'il serve aux retraités. Et par exemple, les retraites complémentaires vont être augmentées de 4,9% au 1er novembre. Ce sont les partenaires sociaux qui ont acté ça. Il faut que ça serve aux retraités. Et que ça n'aille pas, on ne sait où.
04:41 - Vous parlez de revalorisation, on ne parle quasiment plus de réforme des retraites. C'est encore un sujet qui va être abordé dans les manifestations et les rassemblements d'aujourd'hui ?
04:48 - Bien sûr, ça reste une problématique de l'ensemble du mouvement syndical, pas seulement des retraités. Aujourd'hui, nous voulons mettre l'accent sur la question de l'augmentation des pensions et des retraites.
05:00 Il y a bien d'autres sujets, bien évidemment, qui touchent les retraités, notamment la dépendance, l'aide à domicile, etc. Mais aujourd'hui, la problématique, c'est l'augmentation immédiate, en 2023, de 10% des pensions.
05:14 - Vous y croyez ?
05:15 - Si on ne fait rien, on ne les aura pas.
05:18 - Il faudrait de nombreux retraités dans la rue ? Les manifestations de retraités ne sont pas non plus hyper fréquentées dans les histoires passées ?
05:27 - Oui. Vous savez, il y a quelque temps, quand on avait 200 personnes en manifestation à Grenoble, l'intersyndicale était très contente. Aujourd'hui, c'est toujours plusieurs centaines.
05:36 Il y a quelques années, il y a eu une manifestation à Grenoble de plus de 2000 retraités. Donc les choses ont changé. Et alors, bon, comme vous, ce matin, je me suis levé, j'ai vu la pluie, donc nous verrons bien. Ce sont des choses à tenir...
05:50 - Mais vous sentez qu'il y a un peu plus de colère ou d'inquiétude chez ces retraités ?
05:53 - Oui, bien sûr. Parce que si vous voulez, l'ensemble de la population est touchée. Comme vous l'avez dit, la paupérisation est quelque chose de réel aujourd'hui. Et les retraités, encore plus.
06:07 Et vous parliez de "les retraités ont fait leur vie". Bien sûr, les retraités ont fait leur vie. Mais qui, aujourd'hui, aide les enfants, les petits-enfants ?
06:14 - Souvent, ils veulent aider, effectivement, les enfants, les petits-enfants à s'installer.
06:17 - Les retraités font partie de la vie sociale. Vous enlevez les retraités des conseils municipaux, vous avez les trois quarts des conseils municipaux de France qui n'existent plus.
06:26 Vous enlevez les retraités des associations, vous avez la quasi-totalité des associations qui n'existent plus. Donc, voilà, les retraités doivent être considérés, aujourd'hui, comme une force dans le pays.
06:38 - Merci d'être venu avancer vos arguments, ce matin, M. Costarella. Je rappelle que vous êtes responsable du syndicat Force Ouvrière Retraités en Isère.
06:45 Manifestation, 14h à Grenoble, rassemblement Place Félix Poulas.
06:48 - 14h à Grenoble et à 15h, nous partons en manifestation... - Direction la préfecture.
06:52 - Direction la préfecture, où une délégation sera reçue.
06:55 - Et il y a un rassemblement, ce matin, qui est appelé, également, à la Tour du Pays, devant la Sud-Préfecture, à 10h. Voilà, on a été complet.
07:01 - Merci, merci beaucoup.
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