Envoyé spécial de la RTI, le Journaliste Lacinan Ouattara revient sur le pèlerinage en Israël 

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00:00 Voilà John Keefees, toujours égal à lui-même.
00:03 On en arrive à l'entretien avec notre invité de la page culture.
00:06 Bonsoir Lassena.
00:07 Bonsoir Marie-Laure.
00:08 Alors, vous avez couvert le pèlerinage des Ivoiriens en Israël pour la RTI.
00:14 Et alors que vous étiez sur le point de rentrer, la situation a dramatiquement changé.
00:20 Comment avez-vous vécu, dites-nous, avec les pèlerins Ivoiriens, ce bouleversement soudain?
00:25 Alors, il faut indiquer qu'en tant que journaliste, éventuellement, c'est d'abord la crise, je veux dire,
00:32 entre Palestiniens et Israéliens. On se dit qu'elle est loin de nous.
00:36 Mais à la réalité, c'est qu'elle a été proche de nous.
00:39 Et à partir de ce moment-là, on se rend compte à la réalité de ce que les gens vivent tous les jours.
00:44 Et nous, en tant qu'Ivoiriens sur le territoire, on a eu d'abord peur, bien sûr,
00:48 parce que c'est une situation de guerre, comme il a été dit.
00:51 Et au vu de ce que les médias locaux relayaient comme informations,
00:55 et c'était vraiment difficile parce que nous étions loin de chez nous,
00:58 dans une situation quelquefois de guerre, qui était si loin quelquefois de nous,
01:02 mais qui est si proche de nous.
01:04 Et c'est véritablement que c'est beaucoup d'émoi, beaucoup d'émotion.
01:09 Et surtout que les pèlerins Ivoiriens étaient allés dans une logique de marcher les pas du Christ
01:15 et de se retrouver dans une situation, on va dire, de guerre.
01:19 - De guerre imprévue. - Imprévue en plus.
01:21 Donc ça a été vraiment une situation très difficile.
01:23 Très difficile. Alors, où vous étiez ? Vous étiez dans quelle région ?
01:26 Et comment vous avez réussi à quitter ce lieu et à regagner votre pays, la Côte d'Ivoire ?
01:31 Alors, nous étions, on va dire, dans une petite ville.
01:34 On venait d'arriver la veille dans une petite ville qui s'appelle Taïbé.
01:37 Alors, il faut savoir que Taïbé, c'est en Cisjordanie. C'est bien un territoire palestinien.
01:41 Et parce qu'il faut dire que dans les pèlerinages, vous avez beaucoup de lieux qui sont des lieux saints
01:46 ou des lieux sacrés, des lieux religieux qui se trouvent donc en territoire palestinien.
01:50 Donc nous étions en territoire palestinien en Cisjordanie, dans une ville qui s'appelle Taïbé.
01:55 C'est une belle petite ville paisible, là où on produit du vin, on produit de la bière.
02:00 Il faut dire que la ville de Taïbé, à la réalité, c'est une ville qui est 100% chrétienne.
02:05 À la réalité, elle est 100% chrétienne. C'est-à-dire que...
02:08 - Estituée en territoire palestinien. - En territoire palestinien, avec une église catholique,
02:13 avec une église orthodoxe, avec des églises et un certain nombre de sites religieux qui sont purement chrétiens.
02:21 Donc là-bas, par exemple, on produit de la bière.
02:23 Et vous allez bien constater que là-bas également, ils ont une fête même de la bière.
02:27 On produit du vin, on produit des olives, mais également on produit de l'huile d'olive vierge.
02:32 Donc c'est tout une... On va dire que c'est du tourisme réellement à découvrir.
02:36 Et donc vous étiez en Cisjordanie. Comment est-ce que vous avez réussi à quitter ce lieu pour allier la Côte d'Ivoire à votre pays ?
02:42 - Alors... - C'était en plein conflit. - Alors en plein conflit, tout à fait.
02:46 Et c'est que... Il faut indiquer qu'au départ, éventuellement, parce que vous savez que la crise israélo-palestinienne,
02:53 elle a toujours catalysé quelquefois un certain nombre de sentiments, plus ou moins.
02:57 Et on s'est retrouvé là, on s'est dit que c'est des choses d'habituel. Donc ça va vite passer.
03:02 Et au fil des heures, et ce que les médias locaux relayaient, on s'est rendu compte tout de suite que c'était grave.
03:08 Donc ce qu'on a fait de Taïbé, nous, notre vol avait été annulé déjà.
03:13 Parce que quand nous sommes arrivés, il était 6 heures. Les premiers tirs, on va dire, de roquettes, c'était à 6 heures, 6 heures et demie.
03:20 - Et donc déjà... - En fait, c'était le samedi 7 octobre. - Le samedi 7 octobre. - Voilà que la crise a...
03:24 - Tout à fait. Et déjà, les roquettes avaient été tirées aux environs de 10 heures quand on vérifie.
03:28 Moi, en tout cas, personnellement, en tant que journaliste, j'ai cherché à avoir des informations.
03:31 Notre vol a été annulé parce que c'était un vol qui venait de Bruxelles pour Tel Aviv.
03:37 Il avait été annulé déjà. Ça veut dire qu'on ne pourrait plus partir.
03:40 Mais après, avec le nombre de morts, la gravité de la situation, la situation des gars qui étaient là,
03:45 il a fallu réellement être prudent sur tout, contacter dans un premier temps nos représentations diplomatiques sur place, donc à Tel Aviv.
03:53 Ensuite, les autorités à Bidjan pour qu'on prenne plus conscience de la situation.
03:57 Et nous sommes restés pratiquement un jour dans cette petite ville, dans un hôtel d'ailleurs.
04:01 Donc là où on est resté, on a commencé... - Difficile de sortir. - Difficile de sortir parce que vous êtes en territoire palestinien.
04:07 Vous n'avez pas la possibilité forcément d'avoir toutes les informations et à votre sécurité.
04:12 Même quand vous êtes journaliste, moi, je me rappelle qu'on a voulu réellement avoir l'information, etc. - Capter des images.
04:17 - Capter des images, mais ça a été difficile parce que vous êtes avec d'autres citoyens ivoiriens.
04:21 Est-ce qu'il faut les mettre en danger sous le prétexte que vous, vous êtes journaliste et vous avez envie de relayer des informations ?
04:26 On ne l'a pas vraiment fait et nous sommes réellement donc restés en contact avec les autorités.
04:31 - Heureusement, les autorités ivoiriennes ont réussi donc... - Ont réussi donc à nous contacter,
04:35 ont échangé avec les organisateurs, surtout qu'on voudrait saluer ici.
04:39 On a réussi réellement donc à organiser tout cela. Nous avons quitté le lendemain quasiment pour aller...
04:44 Alors, on a hésité. Est-ce qu'il fallait aller vers Tel Aviv, donc là où se trouvait l'aéroport,
04:49 pour pouvoir avoir un vol et revenir donc à Bidjan ? Ou alors il fallait aller ailleurs qui était plus sécurisé ?
04:54 Et nos guides qui étaient avec nous, avec les organisateurs et tout ce qu'on avait comme représentation diplomatique,
04:59 nous ont dit "il est mieux que vous allez à Nazareth qui était un peu dans le nord".
05:03 Il a fallu faire donc deux heures au lieu de faire une heure pour arriver à Tel Aviv, à l'aéroport.
05:08 Et c'est à partir de là éventuellement, quand nous sommes arrivés à Nazareth, il fallait réellement donc rejoindre l'aéroport qui est à Tel Aviv.
05:15 Et nous avons quitté quasiment le même jour, dans la nuit, et venu à l'aéroport avoir un vol qui était à 6 heures.
05:21 Alors, il y a eu quelques complications parce que, éventuellement, nous sommes rentrés en Israël, il fallait repartir,
05:27 mais le vol qui était le plus proche et qui pouvait nous ramener, c'était un vol qui allait vers Istanbul.
05:32 Malheureusement, nous n'avions pas de visa de transit et ça a été difficile. Il fallait attendre, il fallait jouer des coudes avec l'ensemble des autorités.
05:40 On dira que les autorités ivoiriennes ont été engagées et aujourd'hui, Dieu merci, vous êtes là comme les autres pèlerins sont revenus au pays.
05:49 On ne va pas vous demander comment vous vous sentez, vous êtes bien sûr heureux comme nous, également, et tout.
05:54 Vous avez été en Israël, vous avez vécu les pas de crise, vous avez suivi tout, vous avez vu les sites.
06:03 On va revivre ensemble quelques images avec Patricio Mouetia, qui a commenté, bien sûr, ce reportage.
06:10 Bâti au IVe siècle, l'église de la Nativité est un lieu saint. Tous les jours, des milliers de chrétiens s'y rendent pour confier leurs intentions aux Christ.
06:20 Pour ce pèlerinage en Israël, les chrétiens ivoiriens ont eu le privilège de visiter ce lieu sacré.
06:26 C'est beaucoup d'émotion, c'est beaucoup de vie. Malgré toutes ces années passées, tu as comme l'impression que c'est aujourd'hui Jésus encore né.
06:37 D'abord, c'est un miracle et c'est une joie pour moi. Je bénis d'abord le gouvernement qui a permis que nous soyons là et c'est un sentiment de joie énorme.
06:48 C'est une grâce, un honneur, un privilège de découvrir l'endroit où le Christ, le Seigneur, nous a sauvés, est né, dans cette grotte où Marie, dans la belgérie, a donné naissance à Jésus.
07:01 Quel privilège de découvrir ce lieu. Je suis merveilleux. Seigneur, merci.
07:06 C'est merveilleux, tout simplement. Je voudrais d'ailleurs dire merci au gouvernement, à sa tête le président de la République, et à toute la Côte d'Ivoire.
07:16 Et je voudrais aujourd'hui demander la paix en Côte d'Ivoire.
07:20 Situés sur la colline du Mont Sion, les pèlerins ont aussi visité le sénacle, désigné comme la chambre haute dans les évangiles.
07:28 Avant de découvrir le lieu de naissance du Christ, les Ivoiriens ont découvert un autre lieu symbolique, le champ des bergers.
07:35 Des prières ont été dites en ce lieu pour la paix en Côte d'Ivoire.
07:40 La visite s'est poursuivie avec la découverte de la tombe du roi David. Les pèlerins se sont dirigés vers le mur des Lamentations.
07:47 Une occasion de célébrer le soukot, ou fête des cabanes, occasion pour commémorer l'exode des Israélites hors d'Egypte et les 40 ans d'errance dans le désert,
07:56 avant d'accéder à la terre promise selon le récit biblique.
08:01 Voilà, vous avez visité plusieurs lieux emblématiques. Quels sont les lieux qui vous ont maqués en tant que reporter, mais aussi en tant que pèlerin?
08:08 Alors, c'est le mur des Lamentations, parce que comme le reportage vient de l'indiquer, c'était une fête juive qui s'appelle Soukot,
08:15 qui là, réellement, voit le retour de plusieurs juifs qui reviennent à la réalité et qui rendent un peu un hommage au Seigneur.
08:26 Et vous allez voir que c'est une fête juive, mais des chrétiens s'y retrouvent et ça devient réellement un lieu non seulement de curiosité,
08:34 mais également, on va dire, de partage, d'échange, parce que vous avez des gens qui viennent de partout dans le monde entier.
08:42 Ils sont au mur des Lamentations. C'est là-bas que vous avez la possibilité, on va dire, de mettre vos voeux, etc.
08:49 Donc, on insère dans le mur et vous avez tout ce qui se passe.
08:52 Vous avez mis des voeux pour votre pays et pour le Proche-Orient aussi.
08:54 Tout à fait, pour notre pays, le Proche-Orient également.
08:56 D'accord. Alors, selon votre observation, comment ces lieux emblématiques associés à la vie de Jésus peuvent influencer la vie des pèlerins,
09:03 selon l'avis du chrétien qui revient d'Israël?
09:07 Alors, il faut indiquer que c'est...
09:10 Mais il ne s'agit pas seulement de tourisme.
09:12 Tout à fait. C'est du tourisme, mais également, c'est surtout, pour ce qu'on a pu voir nous en tant que journalistes,
09:20 c'est que vous avez des gens qui, quelquefois, entendaient juste par des écrits, on va dire, parler d'un certain nombre de lieux saints,
09:30 mais être là, on a vu la dévotion, la ferveur, quelquefois, d'un certain nombre d'ivoiriens et de pèlerins.
09:35 Donc, quand vous revenez, vous êtes forcément transformés.
09:37 En tant qu'individu, même nous, en tant que journaliste, quelquefois, qui avons les réculs,
09:41 vous êtes transformés d'un point de vue humain, d'un point de vue spirituel, et même d'un point de vue de la vision de l'humanité dans toute sa splendeur.
09:50 Parce que c'est vraiment l'entendre à partir de là, c'est-à-dire qu'on ne voit plus celui qui...
09:56 Vous entrez dans une nouvelle dimension.
09:57 Tout à fait. Celui qui est musulman ou chrétien.
09:59 Il est difficile d'arrêter le journaliste que vous êtes. Malheureusement, le temps nous persécute.
10:02 Et j'ai envie de vous poser cette question, parce que vous revenez d'un lieu, vous avez vécu une situation.
10:08 Alors, en tant que journaliste, est-ce que cette expérience vous inspire, par exemple, à écrire un livre, à réaliser un film, pourquoi pas, un documentaire ?
10:17 Oui, tout à fait. Il faut savoir que notre séjour a été, ça va peut-être être écourté à cause de cette crise,
10:24 mais c'est une expérience humaine, toute cette solidarité qui s'est développée entre les pèlerins journalistes, etc.
10:31 Il n'y avait plus réellement, comme on a dit, de cloisons entre nous. Et c'est réellement quelque chose, donc, je pense, à partager.
10:37 Et j'ai un projet, réellement, donc, de livre sur cette question qui est religieuse, mais également, donc, de proche ou rien,
10:45 et qui pourrait peut-être intéresser pratiquement tout le monde, parce qu'en plus de l'histoire qu'on a pu vivre,
10:50 c'est-à-dire qu'une crise qui est lointaine, mais qui peut être proche parce que, à la réalité, donc, elle nous touche en tant qu'humains.
11:00 Merci beaucoup, Lassena Ouattara. Merci. Et nous sommes très heureux de vous retrouver.
11:04 Toute la rédaction des RTI 1 dirigée par Abiba Dambélé Saoui et tous les reporters que vous connaissez, nous sommes très heureux de vous retrouver.
11:12 Merci pour ce témoignage. Merci d'être avec nous. Merci de nous avoir partagé surtout cette expérience.
11:18 Merci.

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