20h France 2 du 31 Mai 2005 - Dominique de Villepin nommé 1er ministre

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00:00 [Générique]
00:04 Bonsoir à tous, merci de votre attention. Voici les titres de l'actualité de ce mardi.
00:08 Jacques Chirac choisit un fidèle. Dominique de Villepin est nommé Premier ministre en remplacement de Jean-Pierre Raffarin.
00:14 Il s'est installé en fin d'après-midi à l'Hôtel Matignon après une brève cérémonie de passation des pouvoirs.
00:19 Dans quelques instants, l'intervention du Président de la République, il devrait tracer la feuille de route du nouveau chef du gouvernement.
00:26 Un gouvernement qui devrait marquer le retour de Nicolas Sarkozy à une place de choix numéro 2 et ministre de l'Intérieur,
00:33 tout en conservant la présidence de l'UMP. C'est une surprise. Le reste de l'équipe sera connu demain ou après-demain.
00:40 Les chiffres du chômage pour la première fois depuis le début de l'année, il a très légèrement reculé en avril, -0,1 %,
00:47 mais le nombre de jeunes sans emploi a encore augmenté. La dérive autoritaire de Vladimir Poutine en Russie,
00:53 le milliardaire Khodorkovsky, rival potentiel du chef du Kremlin, a été condamné à 9 ans de prison ferme.
01:00 La journée mondiale sans tabac. On verra qu'en France, la consommation de cigarettes ne diminue plus après une baisse de plusieurs années.
01:07 Enfin, Roland-Garros et le printemps de Marie Peirce. À 30 ans, la Française a battu la numéro 1 mondiale, l'Inset à Bonneporte,
01:13 et se vise dans le dernier carré chez les hommes. La première demi-finale opposera les deux favoris, Nadal et Federer.
01:20 Et tout de suite, donc, direction l'Élysée, 48 heures après le référendum. Jacques Chirac a donc nommé un nouveau Premier ministre.
01:26 Il va maintenant s'adresser aux Français.
01:28 Mes chers compatriotes de métropole, d'outre-mer et de l'étranger,
01:46 le 29 mai, le référendum sur la Constitution européenne a ouvert, pour l'Europe et pour la France, une période de difficultés et d'incertitudes.
01:59 Et dans cette période, nous devons nous rassembler autour de l'intérêt national.
02:06 Ce vote ne marque pas le rejet de l'idéal européen. C'est une demande d'écoute. C'est une demande d'action.
02:15 C'est une demande de résultats. Des attentes fortes, diverses et parfois contradictoires se sont exprimées.
02:25 Elles se rejoignent dans un sentiment d'insatisfaction et d'insécurité face au monde d'aujourd'hui.
02:33 Après les grandes réformes qui ont été faites pour lever les handicaps accumulés dans le passé et pour préparer l'avenir,
02:41 vous en appelez à une action déterminée et immédiate pour répondre plus vite aux difficultés du présent, qu'il s'agisse du chômage ou du pouvoir d'achat.
02:55 Pour mettre en œuvre cette action, j'ai décidé de donner une nouvelle impulsion à la politique de la France.
03:03 Aujourd'hui, Jean-Pierre Raffarin m'a remis la démission de son gouvernement en trois ans, dans des conditions difficiles.
03:13 Il a accompli pour la France une œuvre de redressement que je veux saluer. Il a rétabli l'autorité de l'État et fait reculer l'insécurité.
03:24 Il a créé les conditions du redémarrage de notre économie. Il a conduit la réforme des retraites et celle de l'assurance-maladie,
03:33 réformes qui étaient indispensables pour préserver nos régimes sociaux et donc pour préserver le principe fondamental de l'égalité de tous les Français devant la sécurité sociale.
03:47 Et malgré les difficultés des réformes, il a toujours su agir dans un esprit d'ouverture et de dialogue.
03:55 Je tiens à rendre chaleureusement hommage à sa personne et à son action.
04:03 Face à la situation actuelle, comme à d'autres moments difficiles de notre histoire, il nous faut réagir, nous rassembler,
04:11 surmonter nos difficultés et dépasser nos blocages pour faire progresser notre pays.
04:19 Le vote du 29 mai a ouvert, c'est vrai, une période difficile. Dans le respect du message des Françaises et des Français, la France doit agir.
04:32 Car l'Europe démultiplie nos forces. On ne peut pas vouloir préserver notre modèle économique et social.
04:40 On ne peut pas vouloir porter nos valeurs dans le monde sans tenir toute notre place dans l'Europe.
04:49 Dans les semaines et les mois qui viennent, j'agirai dans le respect de nos engagements, avec pour impératif la défense de nos intérêts nationaux.
05:00 Avec nos partenaires, je saisirai toutes les chances possibles de renouer avec une grande ambition européenne.
05:11 Mais la priorité de l'action gouvernementale, au service des Françaises et des Français, c'est évidemment l'emploi.
05:19 Il exige une mobilisation nationale. Cette mobilisation, je suis décidé à l'inscrire résolument dans le respect de notre modèle français.
05:32 Ce modèle n'est pas un modèle de type anglo-saxon. Mais ce n'est pas non plus un modèle synonyme d'immobilisme.
05:41 C'est un modèle fondé sur le dynamisme et l'initiative individuelle, sur la solidarité et sur le dialogue social.
05:51 L'urgence, ce n'est pas d'ajouter des textes au texte. C'est l'engagement résolu de tous les acteurs.
05:59 Quand il s'agit de la croissance, du chômage, de la précarité, aucune solution ne doit être écartée par préjugé. Aucune ne doit être découragée.
06:12 Le seul critère est celui de l'efficacité. Le gouvernement s'engagera résolument dans cette voie.
06:20 J'appelle au même engagement les entreprises et les syndicats. Car ce qui est en jeu, c'est de démontrer qu'en agissant ensemble,
06:30 avec à l'esprit le seul intérêt national, nous sommes capables de gagner la bataille de l'emploi tout en restant nous-mêmes.
06:40 Telle est, mes chers compatriotes, la mission essentielle que j'ai décidé de confier à Dominique de Villepin. Parce qu'il a l'autorité, la compétence et l'expérience nécessaires.
06:53 Et parce que dans la compétition mondiale pour l'activité et pour l'emploi, il sait que la France, si elle s'en donne les moyens,
07:01 a la capacité d'être forte à condition d'être fidèle à ses traditions républicaines et fidèle à son pacte social.
07:12 Je lui ai demandé de constituer une équipe unie et déterminée qui fasse toute leur place aux compétences et aux talents.
07:21 Une équipe s'appuyant sur l'engagement personnel des responsables de la majorité. Dans un esprit de rassemblement, j'ai demandé à Nicolas Sarkozy
07:33 de rejoindre le gouvernement comme ministre d'État, ce qu'il a accepté. Mes chers compatriotes, face à ces défis, face à l'ambition qui doit être la nôtre,
07:46 nous ne réussirons que si nous sommes rassemblés et animés par un esprit de dialogue. Rassemblés sans esprit partisan, avec le seul souci de l'intérêt général
07:58 et de la justice. Rassemblés pour ne pas ajouter le risque de la division aux difficultés qu'il nous faut prendre à bras le corps.
08:10 Dans la période qui s'ouvre, vous pouvez compter sur mon engagement et sur ma détermination pour faire vivre et progresser le modèle français. Vive la République et vive la France.
08:24 Voilà pour cette intervention du chef de l'État. Deux jours après la gifle du référendum, le président de la République veut donc reprendre la main.
08:32 Vous l'avez entendu, pour remplacer Jean-Pierre Raffarin, il a choisi un fidèle parmi les fidèles, Dominique de Villepin. Le récit de ces dernières heures, Jean-Baptiste Frédéry.
08:42 (Applaudissements)
08:44 Ils ont l'air ravis. Pour l'un, tout commence. Pour l'autre, c'est déjà l'après-matignon. Ce matin, il y était venu comme au bureau. Les appartements privés étaient déjà vides.
08:55 - Vous allez à l'Élysée ? - Même destination qu'hier.
08:58 Et Jean-Pierre Raffarin connaissait son trajet du jour. Direction donc l'Élysée. Jean-Pierre Raffarin sait ce qu'il va dire à Jacques Chirac.
09:05 Le 18 mai, il lui a indiqué qu'il ne voulait pas poursuivre à Matignon après le référendum. Là, c'est officiel. Le Premier ministre a remis sa démission. Jacques Chirac s'attarde avec lui sur le perron de l'Élysée.
09:18 Lui repart. Un autre arrive, un chassé-croisé de Premier ministre. Enfin, pas encore. Enfin, presque.
09:32 Pour Jean-Pierre Raffarin, l'Élysée a des égards. Fait exceptionnel, l'ancien Premier ministre annonce lui-même sa démission devant ses collaborateurs.
09:41 Il évoque son bilan et, à demi-mot, son impopularité, en citant De Gaulle.
09:50 - J'ai toujours eu conscience que ce qui est salutaire pour la nation ne va pas sans blâme dans l'opinion. Tous les gouvernements européens font face à cette vérité du général De Gaulle.
10:08 Une affaire de minutes. La nouvelle est tombée venue de l'Élysée. Dominique de Villepin est bien le nouveau Premier ministre.
10:14 Et son premier geste, lui qui n'a jamais été élu ni même candidat, c'est d'aller déjeuner avec les parlementaires de l'UMP à l'Assemblée.
10:24 Auprès des députés, c'est sûr, Matignon rend populaire. Et le président de l'Assemblée doit même jouer les gardes du corps.
10:35 - Faites reculer, s'il vous plaît. Faites reculer.
10:39 16 h, le grand moment. Dominique de Villepin entre enfin à Matignon. Il vient rejoindre son prédécesseur.
10:46 Une heure de revue de dossier et peut-être quelques conseils. Dans la cour et aux fenêtres, les membres du personnel patientent.
10:54 Les collaborateurs de Jean-Pierre Afarin sont au spectacle. Enfin, ils sortent.
11:04 On applaudit surtout celui qui s'en va. Et Dominique de Villepin prononce ses premiers mots de Premier ministre.
11:10 - Je veux rendre hommage à l'action courageuse et déterminée de Jean-Pierre Afarin.
11:23 Dernière bise. Et c'est bientôt le départ pour l'un. Jean-Pierre Afarin rentre chez lui. 1 122 jours à Matignon. Et mot de la fin.
11:33 - Bonne vacances à vous. - Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ?
11:38 Dominique de Villepin a 51 ans. On l'a dit, c'est un chiracien du premier cercle, connu pour son style flamboyant.
11:44 Mais il ne s'est jamais présenté face aux électeurs, on l'a entendu. Et il devra convaincre, y compris dans son propre camp, portrait signé Véronique Saint-Olive.
11:52 1995. Dominique de Villepin a 42 ans quand le président de la République le nomme secrétaire général de l'Élysée et en fait son plus proche collaborateur.
12:02 L'ancien directeur de cabinet d'Alain Juppé est féru de poésie, admirateur de Napoléon, passionné. Certains dénoncent aussi son arrogance et ses grands airs.
12:11 D'autant que c'est lui qui, en 1997, encourage la dissolution.
12:17 - J'ai décidé de dissoudre l'Assemblée nationale.
12:22 Opération ratée. C'est un rat de marée à gauche. La droite est vent debout contre l'influent conseiller. Mais Jacques Chirac lui maintient sa confiance.
12:30 Sa fougue en fait l'un des artisans essentiels de la réélection de Jacques Chirac en 2002. Il est alors nommé au quai d'Orsay.
12:39 Le nouveau ministre des Affaires étrangères se bat sur tous les fronts. Les narques diplomates révèlent le guerrier, gestion des conflits de la planète.
12:48 - Et le deuxième attentat, on en sait un peu plus ? C'est vrai que là, on a eu une accélération très forte.
12:53 Janvier 2003. En pleine crise de la Côte d'Ivoire, Dominique de Villepin affronte en direct les manifestants d'Abidjan.
13:00 Mais l'image rarissime, c'est le 24 février 2003. Dans l'hémicycle de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères français est applaudi à tout roncle.
13:09 En s'opposant aux Américains et à la guerre en Irak, Dominique de Villepin se propulse au premier rang de la diplomatie mondiale.
13:17 - C'est un vieux pays. La France d'un vieux continent comme le mien. L'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie.
13:32 Panache gaullien pour les uns, arrogance maladroite pour les autres. Ce jour-là, en tout cas, Dominique de Villepin porte haut le drapeau et les principes de la France.
13:41 Un an plus tard, changement de terrain. Dominique de Villepin succède à Nicolas Sarkozy comme ministre de l'Intérieur. Autre méthode, autre ton.
13:49 - Une baisse de la délinquance de voix publique de 36 %, c'est pas banal. Donc bravo.
13:55 Pour remercier son image de non-élu, Dominique de Villepin fait ses classes de premier flic de France. L'occasion d'exalter encore et toujours l'honneur et la grandeur du pays.
14:06 Campagne pour le oui au référendum avec un exercice nouveau pour lui, celui de la proximité.
14:11 - Un grand Français et un grand Européen.
14:15 Meetings, médias, partout, il s'emploie à galvaniser.
14:18 - Quel que soit le résultat du référendum, que les Français votent oui ou qu'ils votent non, il faudra une politique plus volontaire, encore plus volontaire, encore plus audacieuse, encore plus solidaire.
14:33 Ça, ça me paraît une vérité d'évidence.
14:36 Durant toutes ces dernières semaines, Dominique de Villepin a voulu se poser en rassembleur. Mais en le nommant à Matignon, Jacques Chirac a pesé aussi les risques.
14:44 Le nouveau Premier ministre devra calmer ses emballements, se faire accepter par des élus jusque-là négligés, supporter une cohabitation difficile avec Nicolas Sarkozy
14:54 et surtout proposer aux Français désabusés ou en colère une véritable alternative.
15:00 - Gilles Leclerc nous a rejoint. Bonsoir, Gilles. Apparemment, Jacques Chirac a hésité. Il a beaucoup réfléchi. Alors, finalement, pourquoi ce choix de Dominique de Villepin ?
15:08 - Il y a évidemment un choix politique. Mais il y a d'abord le choix d'un homme, le choix de la fidélité, de la loyauté.
15:13 On s'en souvient, Jacques Chirac a toujours travaillé avec des très proches. Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, demain,
15:19 ils ne pouvaient s'agir à la tête de l'exécutif d'une nouvelle cohabitation difficile alors que déjà, Jacques Chirac était en difficulté.
15:26 L'autre raison, évidemment, elle est politique. C'est l'image d'un gaulliste avec une certaine vision de la France et de la France dans le monde. On vient de le voir.
15:33 Une image également d'un nouveau style conquérant, flamboyant avec du panache. C'est probablement aussi là-dessus que Jacques Chirac compte pour provoquer peut-être un électrochoc dans l'opinion publique.
15:43 - Alors, autre information de la journée. Elle est désormais officielle puisque Jacques Chirac vient de la confirmer. Mais c'est une surprise. Nicolas Sarkozy fait son retour au gouvernement.
15:51 Lui aussi était candidat à Matignon. Il a accepté de n'être que numéro 2 derrière son rival. En revanche, il a obtenu en même temps un grand ministère de l'Intérieur et le droit de conserver la présidence de l'UMP,
16:03 ce qui était jugé incompatible il y a quelques semaines encore. Michael Darmon, David Fossard.
16:07 - Ça l'a marqué. Dès qu'il croise un uniforme, il ne peut s'empêcher d'évoquer son passage au ministère de l'Intérieur.
16:14 - J'ai dirigé les gendarmes, les policiers, les douaniers.
16:21 Une nostalgie qui remonte à ce jour-là, il y a un an et demi, lorsqu'il laissait les clés du ministère à Dominique de Villepin.
16:30 - J'ai vécu ici avec vous 2 années qui compteront beaucoup dans ma vie. Le travail qu'on a fait ensemble, je voudrais vous le dédier.
16:41 A Bercy, les uniformes et les couvre-chefs changent, pas la méthode. Alstom, EDF, le pouvoir d'achat, le marathon économique et industriel continue.
16:51 - J'ai donc l'intention de me battre sur tous les fronts en même temps.
16:56 De Belfort à Washington, Nicolas Sarkozy poursuit un objectif, devenir l'incontournable présidential de la droite.
17:03 Alors que le ministre de l'économie est sur la route de la présidence à l'UMP, Jacques Chirac interdit le cumul des 2 fonctions et l'oblige à quitter le gouvernement.
17:12 - Je n'ai pas de regrets ni de nostalgie. J'ai été très heureux pendant 3 ans. Une nouvelle aventure commence, de nouvelles responsabilités. Je vais essayer de mettre la même énergie.
17:26 L'énergie, le maître mot de Nicolas Sarkozy. Quelques jours plus tard, le voit la porter au sommet de l'UMP, le parti majoritaire.
17:34 - J'irai dans les usines, j'irai dans les campagnes, j'irai dans les universités.
17:41 L'UMP devient son outil de conquête. Mais au lendemain du référendum, Nicolas Sarkozy, consulté pour Matignon, se voit proposer de retourner à l'intérieur en conservant la présidence du parti.
17:53 - C'est le branle-bas de combat dans la Sarkozy et l'intéressé garde silence. A la mi-journée, Nicolas Sarkozy retrouvait son époux Cécilia à 200 m de la place Beauvau pour déjeuner. Un indice, en tout cas un symbole.
18:07 Et si la nomination de Dominique Devillepin était relativement attendue, la formation de ce tandem avec Nicolas Sarkozy a pris tout le monde par surprise.
18:15 Est-elle susceptible de mobiliser à l'intérieur de la majorité ? Réaction recueillie par Émilie Lanson et Patrice Brugère.
18:21 Jean-Louis Debré salue ses visiteurs de l'Assemblée avant de saluer par le commentaire cette fois son ami Dominique Devillepin.
18:29 - C'est le meilleur choix qu'on pouvait faire parce que c'est un choix qui nous rassemble. Et c'est un choix qui rassemble l'ensemble des députés de la majorité.
18:40 Déjeuner à l'hôtel de la CES. Dominique Devillepin, qui n'a jamais été élue au suffrage universel, chouchoute les députés. Eux, sont sous le charme.
18:49 - Il semblerait qu'à l'ONU, les secrétaires disaient "Dominique Devillepin, oh, comme il est beau". Eh bien je pense que les Français vont dire "comme il est bon".
18:59 A l'UMP, on trouve même des députés qui ont voté non au référendum et qui disent "bravo".
19:04 - Je pense que Dominique Devillepin, sincèrement, comme gaulliste et amoureux de la France, est tout à fait capable de réconcilier les oui et les non.
19:11 Et pour cela, les députés de droite attendent un changement de politique. Un changement que pourrait favoriser Nicolas Sarkozy, qui devrait entrer dans le gouvernement.
19:20 - Monsieur Sarkozy, que je sache, n'est pas les deux pieds dans le même sabot. Et monsieur Devillepin non plus.
19:25 - Il nous reste à savoir maintenant ce que le Premier ministre va nous proposer. S'il nous propose un simple jeu de chaises musicales, s'il nous propose simplement l'adaptation d'une politique,
19:37 alors à ce moment-là, il ne sera pas compris et il ne sera pas compris non plus par les parlementaires.
19:40 Après les députés, la tournée séduction continue. Dominique Devillepin a prévu de rencontrer les sénateurs demain matin au palais du Luxembourg.
19:47 - Alors Gilles, ce tandem est un "bon coup politique" mais les deux hommes sont rivaux, on l'a dit. Alors est-ce qu'ils pourront travailler ensemble ?
19:55 - C'est vrai que c'est deux styles qui n'ont rien à voir. Mais c'est Jacques Chirac qui a vraiment mis tout son poids dans la balance pour convaincre les deux hommes de s'entendre absolument.
20:02 Pourquoi ? L'objectif était de sauver le quinquennat. Il reste 22 mois seulement avant 2007. Donc Jacques Chirac, on vient de l'entendre, appelle à l'union, appelle au rassemblement.
20:12 Et donc ces deux hommes devront à tout prix travailler ensemble, mettre de côté les petites phrases, les rancœurs, les rivalités pour un seul but, c'est-à-dire pour travailler pour la France et d'abord la priorité des priorités, c'est-à-dire l'emploi.
20:23 - Oui, mais il y a le choc des ambitions. Mais il y a aussi de réelles divergences de vues sur le modèle social français par exemple.
20:28 - Oui, là il y a deux visions. Là, bien entendu, encore dans la campagne récente, disons que pour Dominique de Villepin, il y a une vision, je dirais, un petit peu plus gaulliste avec la culture, l'histoire de la France.
20:37 Et puis on parle beaucoup avec Dominique de Villepin du pacte républicain. Avec Nicolas Sarkozy, c'est un peu une autre vision. Visiblement séduit par le modèle anglo-saxon, Nicolas Sarkozy a voulu construire entièrement son image plutôt sur la modernité de modèles qui, apparemment, en tout cas sur le papier, ne sont pas tout à fait conciliables.
20:56 Il y a par exemple une vraie divergence de vues, une vraie divergence par exemple sur l'intégration, sur les problèmes d'intégration. Là, les deux hommes n'ont pas la même vision du monde.
21:05 Alors sur le papier, en théorie, cela peut se gérer probablement au quotidien. Quand il y aura crise, cela pourra tanguer éventuellement entre les deux hommes. Et là, il y aura un arbitre. Cet arbitre sera évidemment le président de la République.
21:17 Alors ce changement de gouvernement a été programmé, mais il a, tout le monde l'a compris, pour vocation de répondre au malaise exprimé avant-hier lors du référendum. Jacques Chirac l'a rappelé. Alors qu'en pense-t-on justement du côté des partisans du NON, mais aussi de l'opposition ou encore des syndicats ? Réponse avec Alex Bouillaguet.
21:32 Laurent Fabius, très entouré, mais peu loquace. Pas question de commenter lui-même la nomination de Dominique de Villepin à Matignon. Il laisse ça à ses lieutenants.
21:46 "C'est pas simplement parce qu'on aura Sarkozy et Villepin qui vont se marquer pour savoir lequel des deux pourra prendre l'ascendant sur l'autre que l'on réussira à répondre à la demande qui existe dans le pays d'une autre politique économique."
22:00 Une fois n'est pas coutume ce matin, tous les socialistes sont d'accord. Même le camp du Oui dit Non à la nomination de Dominique de Villepin.
22:09 "Ceux qui espéraient qu'à l'issue de ce référendum, il y aurait une politique plus sociale et plus à gauche, ils en sont, je pense, pour leurs frais."
22:20 Quant à ceux qui, à gauche comme à droite, fêtaient dimanche soir en fanfare la victoire du NON, aujourd'hui, eux aussi déchantent.
22:27 "Face à ce cri, face à ce malaise, on a une réponse, bricolage institutionnel, une pointe de crayon. Entre eux, ils font un gouvernement du Oui."
22:40 "Vraiment, ce gouvernement n'écoute rien, n'entend rien."
22:44 Les syndicats, eux, jugeront l'homme sur les actes et se projettent déjà dans l'avenir.
22:49 "La CFDT propose au gouvernement de construire un pacte social pour l'emploi et pour l'avenir des salariés dans notre pays avec les syndicats, avec les organisations patronales."
23:01 Tous attendent avec une même impatience le discours de politique générale de Dominique de Villepin. Ce sera le 7 juin prochain.
23:08 Après l'opposition et les leaders du NON, la réaction des électeurs eux-mêmes. Le changement proposé est-il à la hauteur du choc de dimanche dernier ?
23:16 Nous sommes allés dans les quartiers nord de Marseille où le NON a fait des scores très élevés. Reportage Isabelle Stes, Christophe Larroca.
23:22 "Aujourd'hui, le chef de l'Etat a accepté ma démission."
23:29 A leur grande satisfaction, Jean-Pierre Raffarin démissionne. C'est avant tout contre son gouvernement que les Marseillais ont voté non à plus de 61 votes.
23:37 "Par les indiqués, je ne veux pas mettre de vote, je laisse en vie, hein. Je pense un peu à la pauvreté qu'est ici les petits travailleurs."
23:44 "Je suis serveur, je suis salarié, comme on dit. On n'avance pas. Au lieu d'avancer, on recule."
23:50 "Monsieur de Villepin va vous aider à avancer ?" "Je pense pas. C'est la même assiette. Je pense pas."
23:57 "Monsieur Sarkozy ?" "A la rigueur, oui."
24:00 Dans le match, Villepin-Sarkozy, ce n'est pas vraiment un jour de gloire pour le nouveau Premier ministre dans ce café populaire.
24:06 "C'est une promotion pour de Villepin, c'est pas une nouvelle impulsion pour la France."
24:11 15% de chômage, un record pour une grande ville. Les quartiers nord ont voté non à 78%.
24:17 "Il n'y a plus de travail, les salaires sont bas. Disons que c'est parfait pour eux, pour les financiers, mais pas pour ceux qui ont de bas."
24:25 "Moi, j'aimerais qu'on remette le franc parce que depuis ce temps, je galère. J'arrive en milieu de mois, je suis déjà découvert. Et voilà, je suis totalement paumé."
24:35 Deux arrondissements sur 16 ont voté oui, mais les attentes restent les mêmes.
24:39 "Je ne suis pas concerné, je gagne bien ma vie, je n'ai pas de problème, je suis informaticien, je suis ingénieur, mais je pense que le gros problème, c'est vraiment le chômage et c'est vraiment le niveau social."
24:49 Une page est tournée, le plus dur reste à faire.
24:52 "Alors on connaît le Premier ministre, le numéro 2, la composition du gouvernement, on l'a dit, sera annoncée demain ou après-demain, une certitude, l'UDF n'y participera pas."
25:02 "François Bayrou estime que le duo Villepin-Sarkozy, je cite, n'est pas à la hauteur de la rupture attendue, on l'écoute."
25:08 "Cette annonce se fait évidemment dans une ambiance d'opéra bouffe qui ressemble à tout, sauf au niveau requis pour traiter à la hauteur qu'elle exigerait, avec une imagination nouvelle, la situation de la France déchirée."
25:24 Gilles De Robien, unique ministre UDF de Jean-Pierre Raffara, devrait rester ministre, on parle d'ailleurs du ministère de la Justice pour lui.
25:31 Autre hypothèse souvent évoquée ce soir, Thierry Breton resterait à l'économie et aux finances, Jean-Louis Borloo resterait aux affaires sociales, Michel Alliomarie et Philippe Douste-Blazy devraient également rester au gouvernement.
25:42 Tout cela bien sûr, ce ne sont que des hypothèses. Pour beaucoup d'autres en tout cas, c'est l'incertitude.
25:46 Certains commencent déjà à faire les cartons. Pauline Revenat, Jean-Yves Blanc.
25:50 "Ici, les cartons sont déjà faits. Au ministère des affaires européennes, on trie, on jette et on signe les derniers papiers. Après un an passé au quai d'Orsay, Claudie Aignuret sait qu'elle doit partir."
26:05 "Je prends ma part de responsabilité sur le fait que le dessin n'a pas été suffisamment possible de le percevoir dans un contexte très difficile."
26:18 Comme à chaque remaniement, les ministres passent, les fonctionnaires restent.
26:22 "C'est terrible, là. C'est dur à chaque fois. Les gens s'en vont. On ne sait pas ce qu'on va récupérer. Ce n'est pas évident du tout."
26:33 Autre tonalité au ministère de la fonction publique. Ici, aucune certitude. On guette nerveusement la sonnerie du téléphone et on s'occupe comme on peut.
26:43 "Il y a quand même le pincement qui est là et on voit les armoires se vider, on classe tout, on archive. Mais c'est un moment difficile. C'est très difficile."
26:52 Partira, partira pas, chômage ou nouvelle nomination ? Derrière chaque ministre, des équipes inquiètent. S'il n'y avait pas remaniement, on pourrait croire à un grand ménage de printemps.
27:03 Le chantier prioritaire du nouveau gouvernement, Jacques Chirac l'a indiqué, sera celui du chômage. Le dernier chiffre marque une légère inflexion.
27:11 Pour la première fois depuis le début de l'année, le nombre de sans-emploi a reculé de 0,1 % en avril, 1 400 chômeurs en moins.
27:18 Le chômage qui touche 10,2 % de la population active et celui des moins de 25 ans, en revanche, a continué à augmenter, + 0,6 %.
27:25 Les jeunes restent la population la plus touchée.
27:30 "On a des poivrons."
27:33 Il aide même parfois à faire les bouquets. Fabrice Louvau n'avait pourtant pas rêvé de travailler dans la boutique de sa voisine.
27:39 Mais après avoir cherché un emploi d'ingénieur sans succès pendant un an et demi, il a dû se résoudre à accepter ce poste de comptable payé au SMIC.
27:47 "Donc pour l'instant, c'est principalement financier parce que à la fin du mois, j'ai besoin d'avoir de l'argent pour payer toutes mes factures et aussi pour ne pas déprimer, pour ne pas rester chez moi inactif."
28:04 Rester actif pour trouver enfin un travail en rapport avec son diplôme d'ingénieur en informatique.
28:09 A 25 ans, sans salaire, pas d'indépendance possible jusque là. Fabrice a dû retourner vivre chez ses parents.
28:16 "Salut, ça va ? Tu vas bien et toi ?"
28:19 Car plus le temps passe et plus la période d'inactivité plombe le CV, c'est le cercle vicieux.
28:25 "Je faisais à peu près, on va dire, 5 à 6 candidatures dans les meilleurs temps par mois. Et donc la plupart étaient négatives. Il y a des moments où j'en faisais pas parce que j'étais déprimé."
28:38 Comme Fabrice, il y a encore quelques semaines, 23% des moins de 25 ans sont sans emploi en France.
28:44 Les moins diplômés sont les plus touchés mais les Bac+4 ne sont pas épargnés. En 2003, seul un jeune diplômé sur deux avait un emploi un an plus tard.
28:54 "Je les ai pas en face de vous donc c'est vous qui..."
29:08 A coup de chaise en plastique, une soixantaine de manifestants tentent de se frayer un chemin jusqu'à la salle d'audience.
29:15 Ils voulaient s'inviter au procès de deux de leurs proches, militants d'extrême gauche. Ils seront expulsés manu militari.
29:23 "Ils refusent l'accès à des jeunes qui veulent venir assister au procès pour pas qu'il y ait de témoins."
29:27 Toute la matinée, les incidents vont se poursuivre devant la 24e chambre. A l'intérieur, l'audience continue, tant bien que mal.
29:34 Jugés pour dégradation et violence volontaire, en avril, au lycée Fennelon, deux jeunes en cours de sévères pénalités financières.
29:41 Pour leur avocat, le procès est avant tout politique.
29:45 "Il faut savoir qu'en France, aujourd'hui, plusieurs centaines, plusieurs centaines de lycéens sont poursuivis pour des chefs d'inoccupation qui sont graves,
29:52 qui sont complètement infondés et disproportionnés par rapport à ce qui a pu se passer."
29:57 Une fois le calme revenu, l'audience a pu s'achever, le jugement est mis en délibéré, il sera prononcé le 14 juin.
30:04 Retour au calme à Perpignan, quelques incidents seulement la nuit dernière en périphérie de la ville.
30:09 "Il faut dire que le centre de Perpignan est quadrillé par les forces de l'ordre, plus de 1000 policiers au total, et une partie de la population reste barricadée."
30:17 Sur place, Léauland Berton, Françoise Mazou.
30:19 Du jamais vu, d'ordinaire en plein après-midi, le quartier Saint-Jacques à Perpignan est noir de monde.
30:25 Mais aujourd'hui, les rues sont vides, la plupart des 5000 gitans qui vivent là sont partis.
30:30 Après les émeutes de dimanche, la psychose est telle que ceux qui restent ne veulent plus parler à visage découvert.
30:35 "On a amené tous les enfants et toutes les femmes, et les hommes sont revenus, parce qu'on a peur, on n'a pas peur pour nous mais pour les familles."
30:44 Certains des gitans de Saint-Jacques, nous les avons retrouvés à la périphérie de la ville, dans des cités dont les entrées sont protégées par des camions stationnés en chicane, hébergés depuis dimanche par la famille.
30:54 "On en a mal monsieur, que la paix vienne, parce qu'on ne mérite rien nous."
31:00 Autre communauté, même peur, dans le quartier Saint-Mathieu, beaucoup d'enfants ne sont pas allés à l'école.
31:05 C'est ici que dimanche, un homme d'origine marocaine a été assassiné, et les maghrébins se sentent en danger.
31:11 "J'ai pas dormi de la nuit, j'ai trois gosses là, ils dorment, j'habite au premier étage, j'ai aucune confiance maintenant."
31:18 Ce soir, entre les deux communautés règne un équilibre précaire, au milieu, 1000 policiers et gendarmes font office de casques bleus, pour quelques jours encore.
31:26 La justice, avec la requête d'un chef d'entreprise, devant les tribunaux, accusé d'avoir assassiné sa femme, il a fait trois ans de prison avant de bénéficier d'un non-lieu.
31:34 Il a dû brader ses biens pour assurer sa défense et s'occuper de ses quatre enfants.
31:38 Il demande aujourd'hui 3 millions et demi d'euros.
31:40 Yann Fronti, Delphine Parry-Gmiller.
31:43 Ils l'ont toujours soutenu, n'ont jamais douté de son innocence.
31:47 Aujourd'hui, c'est entouré de ses enfants qu'André Cassé est venu demander réparation à la justice.
31:52 "Après 13 ans, je demande simplement une seule chose, retrouver ce que j'ai perdu intégralement."
31:58 "Mon père a travaillé toute sa vie, on l'a peu vu, il est tout le temps en train de travailler, il a construit seul, il est parti de rien et en quelques années, la justice lui a fait tout perdre."
32:08 Avant d'être accusé de meurtre, André Cassé était un riche entrepreneur immobilier, propriétaire entre autres de cette demeure.
32:15 En 1992, sa vie bascule. Sa femme, Sylviane, est retrouvée assassinée dans la maison familiale.
32:21 Très vite, l'enquête le désigne comme le principal suspect. Ruiné, André Cassé va passer 3 ans en prison avant d'être innocenté.
32:28 S'il revient au tribunal aujourd'hui, c'est pour réclamer des dommages et intérêts.
32:32 Mais ce matin, la justice ne lui a proposé que 70 000 euros de réparation, difficile à accepter.
32:38 "Je suis extrêmement déçu aujourd'hui, je pense qu'il aurait fallu un peu plus de décence, qu'on dise en effet c'était un truc épouvantable."
32:46 "Quand on se trompe et quand on met quelqu'un en prison, au moins on lui redonne ce qu'il a."
32:49 "Et tout ce que je demande aujourd'hui, c'est à retrouver exactement ce que j'avais, ni plus ni moins."
32:54 Que représente financièrement une telle erreur judiciaire ? La cour d'appel de Rouen rendra sa décision le 27 juillet prochain.
33:01 A l'étranger, la condamnation à 9 ans de prison de l'ex numéro 1 du pétrole russe, le milliardaire Khodorkovsky,
33:07 officiellement pour fraude fiscale, mais les défenseurs des droits de l'homme en Russie, dénoncent un règlement de compte politique
33:13 qui confirme la dérive autoritaire de Vladimir Poutine. Le maître du Kremlin aurait voulu ainsi éliminer un de ses rivaux potentiels.
33:20 A Moscou, Anne Ponsiné, Xavier Luzet.
33:23 "C'est l'histoire de l'homme le plus riche de Russie, qui se retrouve en jean, dans la cage du boxe des accusés."
33:29 "Autant de sa splendeur, on le voyait plutôt en costume au Kremlin, quand Vladimir Poutine rencontrait les oligarques."
33:36 Mireille Khodorkovsky côtoyait ses grands barons d'industrie, qui détiennent quasi la moitié de l'économie russe.
33:43 Des fortunes vite faites. Lui, c'était dans le pétrole.
33:47 Avec Yukos, un groupe acheté pour une bouchée de pain lors des privatisations sauvages des années 90.
33:53 Il en fait le premier groupe pétrolier russe.
33:56 Évasion fiscale, mauvais coup aux actionnaires, en affaire Khodorkovsky n'a pas toujours été un saint, mais ses collègues non plus.
34:03 Seulement lui, en plus, parle stratégie et se pique de politique. Ça déplait.
34:08 Et au lieu de choisir l'exil, comme d'autres oligarques, il reste en Russie.
34:12 En 2003, il est arrêté, accusé de fraude fiscale.
34:16 Une partie de son entreprise est saisie et à l'issue d'une étrange vente aux enchères, retombe dans l'escarcelle du Kremlin.
34:23 Les investisseurs étrangers gourmands des réserves de pétrole russes s'inquiètent.
34:27 Poutine serait-il en train de renationaliser ?
34:29 George Bush en parle, mais la justice russe poursuit.
34:33 L'opposition libérale a bien essayé de mobiliser en faveur de Khodorkovsky.
34:37 Chaque jour, ils sont venus manifester devant le tribunal.
34:40 Parce que l'affaire Khodorkovsky, c'est de toute évidence un procès politique.
34:47 Mais même peu nombreux, ces trublions sont encore de trop pour les autorités qui ont déployé un dispositif de sécurité démesuré.
34:55 Le premier ministre de l'Union Européenne, M. Khodorkovsky, a fait lire par son avocat une lettre,
35:00 sorte d'engagement en politique, dans laquelle il dénonce ceux qui, au Kremlin, ont voulu sa perte.
35:06 Ils veulent m'emprisonner le plus longtemps possible, pour casser ma volonté de vivre, d'être libre et de lutter.
35:13 A vrai dire, personne n'est vraiment surpris par la lourdeur de la peine, même pas sa mère.
35:19 Je ne suis pas étonnée, je sais dans quel pays je vis.
35:22 Les amis numéro un sont repartis, ils feront appel, mais sans grand espoir.
35:26 En poursuivant ainsi Mikhail Khodorkovsky, le Kremlin s'expose aux critiques de l'étranger.
35:31 Mais face à son opinion publique, il ne risque pas grand chose, car les déboires de l'ex-homme le plus riche du pays laissent la plupart des Russes indifférents.
35:38 George Bush a indiqué ce soir que l'affaire était suivie de très près aux Etats-Unis, notamment lorsque Mikhail Khodorkovsky va faire appel.
35:46 En bref, derniers instants de campagne aux Pays-Bas, où l'on vote demain pour ou contre la Constitution européenne.
35:52 Les partisans du Oui se démènent pour convaincre les électeurs de ne pas suivre l'exemple français.
35:57 Le Non fait toujours la course en tête dans les sondages.
36:00 En Irak, un message audio attribué à Aboumoussa Balzarkaoui a été mis en ligne sur le site internet du groupe islamiste.
36:08 Le leader d'Al-Qaïda affirme qu'il n'a été que légèrement blessé et il promet la poursuite de la guérilla.
36:14 Il réaffirme aussi sa fidélité à Ben Laden.
36:16 Par ailleurs, le procès de Saddam Hussein pourrait se dérouler d'ici deux mois.
36:20 Déclaration du président irakien Jalal Talabani à nos confrères américains de CNN.
36:24 Et puis en Irak encore, ce rappel quotidien.
36:27 Notre consoeur Florence Obna et son guide Hussein Anoun sont retenus en otage depuis 146 jours maintenant.
36:33 Santé, la journée internationale sans tabac, elle a lieu chaque année à l'initiative de l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé.
36:39 Et les autorités françaises veulent en profiter cette année pour relancer la lutte contre la cigarette.
36:44 Après quatre ans de baisse, la consommation s'est en effet stabilisée depuis le début de l'année.
36:48 Josée Blanc-Lapierre.
36:50 17,4 milliards, c'est le nombre de cigarettes vendues en France cette année en quatre mois.
36:56 Un chiffre qui ne baisse plus par rapport à l'année dernière où les ventes avaient chuté de 20%.
37:01 Autre signe que l'arrêt de la cigarette s'essouffle, les ventes de patch et de chewing-gum à la nicotine.
37:07 1 million en 2004, 500 000 en 2005 sur quatre mois également.
37:12 Et pour continuer à fumer, malgré l'augmentation du prix, certains, dont les plus jeunes, préfèrent maintenant se les rouler.
37:19 Malheureusement, ces fumeurs-là, jeunes, ne viennent pas à des consultations pour s'arrêter de fumer.
37:27 Pourtant, un vrai petit miracle avait été réalisé l'année dernière avec moins de 30% d'accroc chez les adolescentes et les moins de 14 ans.
37:35 Alors pour ne pas s'endormir sur ces bons résultats, voici bientôt sur vos écrans une campagne qui rend la cigarette ridicule.
37:42 Sera-t-elle efficace ?
37:44 "Ça a l'air absurde comme ça."
37:45 Trop tôt pour le dire.
37:46 "Et pourtant, fumer nuit gravement au confort et à la santé de notre entourage."
37:50 À la veille de l'été, la présentation aujourd'hui aux pompiers des Alpes-Maritimes d'un nouveau produit retardant contre le feu.
37:58 C'est une invention d'un laboratoire allemand.
38:00 Olivier Théron, sur place.
38:02 "On ne sent aucune chaleur. Protection efficace."
38:07 À quelques degrés du planété, les pompiers font leur marché.
38:10 Ce nouveau produit associé à l'eau présente des qualités stupéfiantes.
38:14 Ce polymère se transforme en gel, visqueux, il s'accroche à toutes les surfaces et surtout, il emprisonne l'oxygène constituant une barrière antifeu.
38:22 "Cette épaisseur-là va avoir un effet refroidissant très important.
38:27 Ça va diminuer la température ambiante parce qu'en cas de feu, la chaleur est très importante.
38:32 Ça va diminuer la température ambiante, ça va empêcher l'oxygène d'entrer à travers ce film-là.
38:40 Et donc, vous avez un mur antifeu."
38:42 Démonstration dans les conditions d'incendie.
38:45 Des branches de pin particulièrement inflammables sont traitées au gel.
38:48 Le bûcher à côté pourtant virulent ne parviendra pas à l'enflammer.
38:52 Les pompiers y voient tout de suite une utilité.
38:55 "C'est un produit qui pourrait très bien être utilisé en cas de ligne d'arrêt et en cas de protection a priori avant l'arrivée d'un feu."
39:02 Après avoir été adopté par les Autrichiens, les Portugais et les Espagnols, le gel allemand espère conquérir les Français.
39:09 Pas seulement les pompiers, mais aussi les particuliers en zone à risque.
39:13 "Première journée de travail d'intérêt général pour Fabien Barthez, le gardien de Marseille et de l'équipe de France qui a été sanctionné, vous le savez, pour avoir craché sur un arbitre,
39:22 qui a donné des cours à de jeunes joueurs près de Toulouse, un "stage" qui a attiré beaucoup de curieux évidemment. Isabelle Delion, David Bresse."
39:30 A ses jeunes gardiens, il apprend à bien se placer.
39:35 Fabien Barthez dispense généreusement ses conseils, faisant contre mauvaise fortune bon cœur.
39:40 Comme travail d'intérêt général, il y a pire et le plaisir du football l'emporte sur tout le reste.
39:45 "Ouais, ouais, je m'amuse bien avec les gamins ici, c'est une bravo."
39:49 "Aujourd'hui vous êtes venu un petit peu contraint et forcé quand même."
39:52 "Comment ? Non, putain, pour poser ce genre de questions quand même, pourquoi tu me trompes."
39:57 Le joueur de l'OM veut oublier qu'il est ici pour se racheter une conduite à la suite d'un crachat contre un arbitre.
40:03 Un mauvais geste qui ne ternit pas son aura auprès des jeunes de ce centre de formation, heureux d'être les premiers bénéficiaires de la sanction.
40:10 "Je réalisais pas encore la chance que j'étais avevu aujourd'hui, mais bon, il est simple, il est impressionnant."
40:16 "Moi ça restera mon idole toujours parce qu'il a fait gagner l'équipe de France."
40:21 C'est cette image de lui que les jeunes veulent conserver et c'est avec fierté qu'ils ont posé à ses côtés.
40:27 Tennis, la nouvelle jeunesse de Marie-Pierre.
40:30 A 30 ans, la française a battu la numéro 1 mondiale l'Insee Davenport et se hisse dans le dernier carré à Roland-Garros.
40:36 Qualification également de Justine Hénin, Nathanaëlle de Rins, Mathias Barrois.
40:40 En ce moment, elle dévore tout sur son passage.
40:43 Marie-Pierre s'a de l'appétit, cet après-midi, elle n'a fait qu'une bouchée de la numéro 1 mondiale, l'Insee Davenport.
40:50 Sur le central, tout le monde s'attendait à un bras de fer serré entre les deux joueuses.
40:55 Mais les 15 000 spectateurs assistent, pour leur plus grand bonheur, à un cavalet seul de la française.
41:02 "Tout ce qu'on sait de Marie, c'est qu'elle est toujours dangereuse sur un cours."
41:07 "La seule incertitude, c'est de savoir si elle va être géniale ou pas. Aujourd'hui, elle était top, elle a très bien joué."
41:14 6 jeux à 3 dans la première manche, la numéro 1 mondiale est balayée comme une vulgaire junior.
41:21 Menée 5-0 dans le deuxième set, l'Insee Davenport ne doit son salut qu'à l'intrusion d'un striker sur le cours.
41:29 Pierce se déconcentre.
41:32 Mais ces jours-ci, il en faut plus pour la déstabiliser.
41:35 6 jeux à 2, voilà la française en demi-finale.
41:38 "Je vais essayer de rester solide, calme, et prendre du plaisir sur le cours comme je fais à chaque match, et de faire mon mieux."
41:46 Jeudi, Marie Pierce affrontera la russe Elena Lykovtseva, ici en haut de l'écran,
41:51 tombeuse cet après-midi de la jeune vulgaire de 15 ans, Cécile Karatantseva.
41:55 On se prend déjà à rêver d'une finale entre Pierce et Justine Hénin.
41:59 Tout à l'heure, la belge a facilement dominé Maria Sharapova, la russe.
42:03 Numéro 2 mondial.
42:05 Chez les hommes, la première demi-finale opposera les deux favoris, Nadal et Federer.
42:16 Ce sera vendredi.
42:17 La bourse Jean d'Arcy, comme chaque année, France Télévisions, organise un concours ouvert aux étudiants en journalisme avec un contrat à la clé.
42:24 Lauréat dans la catégorie rédacteur Franck Genesot du CFJ, bravo à lui.
42:28 Théo Soumane et Génie Brifard rejoindront également les rédactions de France 2 et France 3 pour quelques mois.
42:33 Et puis dans la catégorie journaliste, reporter d'image, c'est Antonin Broutard du CFJ également,
42:37 qui remporte le prix et rejoindra France 2 lui aussi, bravo.
42:41 Anthony, autant Antonin Broutard.
42:44 Fin de ce journal, merci de l'avoir suivi.
42:46 Tout de suite, la météo, Patrice Drevet.
42:48 20h55, Le Papillon, un film pour la première fois en clair avec Michel Serrault.
42:53 Minuit 10, dernier journal Jean-Claude Renaud, dès 6h30, télématin dans les 4 vérités.
42:57 Françoise Laborde recevra Alain Madelin.
42:59 On se quitte sur ces images de la nouvelle Miss Univers.
43:02 On en parlait hier, eh bien il s'agit de Nathalie Glebova, cette brune aux yeux verts de 23 ans, d'origine russe.
43:09 Elle représente le Canada.
43:11 A demain.
43:12 ...

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