Actus : Mission Dynamo 2023, à la découverte des épaves - 13 octobre 23

  • l’année dernière
Ce week-end, montez à bord du « André Malraux ». Ce navire du DRASSM, département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines a longé les côtes dunkerquoises pendant deux semaines et a ausculté les épaves de l’opération Dynamo. Retour sur cette mission extraordinaire.

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00:34 Le DRASM, une de ses principales missions,
00:36 c'est d'inventorier les épaves qui se trouvent dans les eaux françaises.
00:40 Ici, on est là pour documenter les épaves
00:42 en relation avec l'opération Dynamo de 1940.
00:46 On a déjà fait ce même travail sur les épaves du débarquement de Normandie
00:49 et ça nous a montré à quel point c'était intéressant
00:52 d'avoir une vision d'ensemble sur un événement historique
00:54 à travers les vestiges sous-marins.
00:56 C'est une opération qui est sans plongée,
00:58 parce que dans un premier temps, on va documenter les épaves
01:00 avec un appareil qui se trouve sous la coque du bateau,
01:03 qui est le sondeur multifaisseau.
01:05 Grâce à ça, on va avoir une vision d'ensemble de chaque site,
01:09 qui est très utile, notamment puisque quand on plonge ici,
01:12 on voit rarement une épave de 100 mètres de long en entier, ou même jamais.
01:16 Ici, on va avoir, grâce à cet appareil,
01:19 les dimensions du site, son état de conservation,
01:22 la hauteur des vestiges conservés.
01:24 Nous, on va comparer toutes ces données-là avec les données d'archives
01:27 pour vérifier si l'identification qui est proposée par les plongeurs
01:30 ou par le CHOM peut correspondre.
01:32 Le CHOM, c'est le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine.
01:36 C'est le service qui fait les cartes marines.
01:37 Donc, eux, ils répertorient tous les dangers pour la navigation.
01:40 Et dans ces dangers pour la navigation, il y a des épaves,
01:43 dont certaines de l'opération Dynamo.
01:45 Donc là, toutes ces images, elles correspondent au même site
01:52 qui est le KIS, qui se trouve dans le chenal du port de Dunkerque.
01:56 Et donc, ici, ce sont les données que le port a acquises en 2016.
02:01 Ici, c'est une image en 2019.
02:03 Et là, c'est l'image qu'on a faite du même site cette année.
02:06 On voit très bien l'évolution du site,
02:07 puisqu'en 2016, ici, on avait une rupture dans la coque.
02:12 Mais les deux parties, donc la partie avant
02:16 et la partie principale du navire, étaient très peu décalées.
02:18 Sur cette image-là, on voit que le décalage est un peu plus marqué.
02:22 Et entre 2019 et 2023, donc en quatre années,
02:26 cette partie de la coque a dû complètement basculer.
02:28 Parce que là, donc, on a un vrai décalage entre la proue
02:32 et puis le reste du navire.
02:34 L'opération Dynamo, c'est entre 1 000 et 1 500 navires
02:56 qui ont fait des allers-retours à travers la Manche
02:58 pour venir récupérer le corps expéditionnaire britannique,
03:02 mais aussi une partie des forces alliées du Nord.
03:04 Il y en a 300 qui ont été perdus lors de l'opération Dynamo,
03:07 305 exactement.
03:08 On a, sur les 305 navires perdus de l'opération Dynamo,
03:12 37 qui ont été localisés,
03:14 d'après toutes les recherches que j'ai pu faire,
03:17 dont la position est connue à l'heure actuelle.
03:20 Et c'est 31 de ces 37 navires
03:23 qu'on est allés vérifier pendant la mission.
03:26 Et en plus, on a rajouté d'autres anomalies
03:28 qu'on a détectées sur la bâtimenterie du port
03:31 et qui pourraient correspondre à des navires,
03:33 et donc peut-être à des navires de l'opération Dynamo.
03:36 Nous nous dirigeons pour la prospection de la prochaine épave
03:50 dont le nom est Grieve.
03:52 Cette épave est située sur cet écran par ce point vert,
03:56 qui est localisé juste à côté de la bouée latérale verte,
03:59 à 70 mètres environ.
04:01 Sur cette position, nous allons avoir une contrainte de hauteur d'eau,
04:06 ainsi qu'une contrainte de courant,
04:08 puisque l'étale de basse mer
04:10 est le moment où le courant est le plus fort.
04:12 Donc, nous allons faire des passages d'ouest en est
04:16 afin de nous affranchir de cette contrainte de courant
04:20 et de pouvoir avoir les meilleures données possibles
04:23 pour avoir un cap constant lors du passage sur l'étable.
04:25 Le sondeur multifaisseau est un appareil qui est fixé sous la coque.
04:40 Il va envoyer une onde acoustique
04:41 qui va nous dire à quelle profondeur on est sous le bateau.
04:46 L'avantage, c'est que ça va nous permettre de voir sur les côtés du bateau
04:51 jusqu'à une distance de plusieurs dizaines de mètres.
04:54 Nous, ce qu'on voit, c'est ce qu'on appelle une bathymétrie,
04:57 c'est-à-dire la profondeur du fond.
04:59 Et s'il y a une épave qui est posée au fond,
05:01 on va avoir une anomalie dans notre bathymétrie,
05:03 on va voir notre fond qui remonte.
05:06 Et si on fait beaucoup de passages, qu'on densifie la mesure,
05:10 on va pouvoir faire reconstituer le modèle 3D de l'épave.
05:15 Ce qui va aussi jouer sur la précision,
05:17 c'est la taille des objets qu'on va pouvoir détecter.
05:20 Et là, on est à la dizaine de centimètres.
05:24 On arrive à détecter, par exemple, des chaînes d'encre.
05:27 Quand les données ont été collectées,
05:39 elles doivent être, en quelque sorte, nettoyées et retravaillées
05:41 afin d'en faire une image finie.
05:43 Nous utilisons pour ça des couleurs et de la modélisation.
05:46 Et ainsi, ces images peuvent être utilisées
05:48 pour montrer les épaves au public.
05:51 Elles sont compréhensibles,
05:52 on se rend compte de l'état de ces bateaux qui reposent au fond.
05:55 On peut aussi s'en servir pour prendre des mesures
05:57 et s'appuyer sur ces informations pour les recherches archéologiques.
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06:27 Sous-titrage Société Radio-Canada

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