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00:00 Les 8h moins le quart, épilogue aujourd'hui d'un procès au tribunal judiciaire de Bordeaux, une affaire de stupéfiants
00:05 730 kilos de cocaïne, saisie en 2020 à Montuçon. Le trafic de drogue en Gironde, et bien on l'évoque avec notre invité Marie Roach.
00:12 Nous recevons le secrétaire adjoint du syndicat de police alliance en Nouvelle-Aquitaine.
00:16 Bonjour Philippe Dosba. Oui bonjour. Alors avant d'aborder cette question, un mot d'abord des conséquences du conflit au Proche-Orient.
00:22 Est-ce qu'il a eu un impact sur les forces de l'ordre ici chez nous en Gironde ?
00:26 L'impact direct, oui effectivement il y a des consignes données à tous les préfets de France de surveiller, d'accroître les surveillants sur les intérêts israélites.
00:36 D'avantage de présence policière ? Oui, sur le territoire national.
00:40 Alors on en vient à cette question du trafic de drogue, et c'est la raison pour laquelle on vous a invité aujourd'hui.
00:45 730 kilos de cocaïne, saisie en janvier 2020 à Montuçon, évidemment des quantités pareilles ça n'arrive pas tous les jours.
00:51 Est-ce que ça arrive quand même régulièrement des grosses saisies de drogue en Gironde ?
00:55 Alors en Gironde, oui ça arrive, ça arrive à peu près partout. L'année dernière, de mémoire, d'après les chiffres de mai 2023, il y a eu 150 tonnes de produits stupéfiants saisies en France.
01:12 Beaucoup de résine de cannabis, beaucoup d'herbes de cannabis, mais aussi beaucoup de cocaïne et de drogue synthèse.
01:21 Alors puisque vous parlez du cannabis, c'est un sujet qui revient souvent, certains veulent dépénaliser le cannabis.
01:29 Il y a une expérimentation d'ailleurs qui voudrait être menée du côté de Bègle par le maire de la commune pour, dit-il, concentrer les efforts de la police sur les autres drogues, les drogues dures.
01:40 On va écouter un auditeur qui a un avis sur la question.
01:43 Donc Eric, j'ai 50 ans, je pense qu'ils font ce qu'ils peuvent, je suis vraiment derrière la police parce qu'il y a des tas de fléaux, de délinquances.
01:51 Il n'y a pas que le cannabis qui est en cause là-dessus, il y a aussi pas mal de trafic ailleurs.
01:56 Donc je serais pour qu'ils se focalisent sur d'autres causes.
02:00 Je serais assez pour dépénaliser le cannabis, un petit peu comme l'alcool, plutôt à partir de 18 ans.
02:05 Et sur un Facebook également, vos réactions sont nombreuses.
02:07 Ce matin, Patrick, il nous dit "si oui, de toute façon, cela n'arrêtera pas le trafic, autant continuer à l'interdire".
02:13 Et puis Sébastien nous dit "bien sûr".
02:14 Et puis on a aussi des réactions comme celle du compte Facebook "Que du bonheur 13", c'est son nom.
02:20 Il dit "si on dépénalise, ça veut dire que les gens ne seront plus verbalisés sous effet du cannabis quand ils conduisent en voiture.
02:26 Pour moi, c'est comme les gens qui boivent au volant, qui prennent des caches également à forte dose pour être zen.
02:31 Tout ceci ne devrait pas être autorisé car on voit les résultats après".
02:34 Donc c'est un non pour moi, mais ce n'est que mon simple avis.
02:37 Voilà les réactions ce matin sur notre page Facebook.
02:39 - Alors la dépénalisation du cannabis, est-ce que ça faciliterait le travail des policiers dans la lutte contre les autres drogues sur le terrain ?
02:46 Philippe Dosba ?
02:47 - Non, pas vraiment.
02:49 - Non, ça n'aura pas d'impact ?
02:51 - Non, parce que là on parle de à peu près, au territoire national, je crois qu'on a 5 millions de consommateurs réguliers de cannabis.
03:01 C'est le produit le plus répandu.
03:04 Maintenant, c'est un produit qui a des effets qui deviennent de plus en plus importants au fil du temps.
03:12 Le cannabis qu'on connaissait il y a 15 ans n'a plus rien à voir avec le cannabis d'aujourd'hui,
03:18 tant les effets sont développés et il y a une composition incertaine dans la résine de cannabis.
03:27 L'herbe de cannabis a un taux très important de produits stupéfiants dedans,
03:35 donc ça a un impact sur la circulation routière, sur les comportements des gens,
03:41 et on constate régulièrement des décès malgré tout.
03:46 - Donc au-delà du trafic, ça a un impact sur tout un tas d'autres domaines qui font que de toute façon,
03:50 si on continue à consommer du cannabis, ça continue à poser des problèmes pour la police, c'est ce que vous voulez dire ?
03:53 - Oui, absolument.
03:54 - Notre invité ce matin, vous l'entendez, le secrétaire adjoint du syndicat de Police Alliance en Nouvelle-Aquitaine,
03:59 Philippe Dosbas, sur France Bleu Gironde et sur France 3.
04:01 - Si on revient sur le cas plus spécifique de la région, ou même de la Gironde,
04:05 est-ce que c'est un axe particulièrement surveillé ?
04:07 Notamment, on le sait, on parle des gofastes qui viennent d'Espagne pour livrer de la drogue un peu partout en Europe.
04:13 Est-ce que ça fait de notre département un secteur particulièrement surveillé ?
04:16 - Oui, de toute façon, toute la région Nouvelle-Aquitaine, on sait que c'est un lieu de passage,
04:22 avec effectivement les voies terrestres qui arrivent d'Espagne,
04:26 où on a des produits stupéfiants qui sont débarqués là-bas.
04:31 Mais je vous rappelle aussi qu'il y a quelques...
04:34 On constate régulièrement des arrivées par voies maritimes,
04:37 on a eu des ballons de cocaïne qui ont été perdus par des voiliers,
04:41 ou des voiliers qui se sont échoués dans des Landes.
04:44 On a des moyens aériens qui arrivent chargés de produits stupéfiants.
04:51 Donc oui, la région est impactée,
04:54 et c'est pour ça qu'il y a une recrudescence, un travail considérable qui est effectué pour justement lutter contre ces importations.
05:03 - C'est un phénomène en recrudescence plutôt, dans la région ?
05:07 - Pas plus que... Oui, alors c'est tant temps, de toute façon,
05:13 la vie de la société fait que maintenant il y a des gens qui s'orientent sur ce type de trafic, on va dire,
05:20 parce que ça peut paraître facile, ça peut paraître rentable.
05:23 - Pour gagner de l'argent.
05:24 - Voilà. Donc chacun tente à sa chance, et effectivement,
05:28 alors c'est pas des grosses mafias, mais on rencontre aussi des gens qui tentent leur coup,
05:33 et qui font de l'importation à petits niveaux.
05:36 - On a parlé du cannabis, on a parlé de la cocaïne, on parle beaucoup du crack en ce moment.
05:40 Est-ce que c'est un phénomène qui est arrivé jusqu'à chez nous ? Est-ce que c'est une problématique ?
05:44 - Alors pas réellement. Sur Paris, ça l'est beaucoup plus qu'ici.
05:49 Maintenant, après, toutes les drogues se développent un peu partout,
05:55 et les drogues de synthèse essentiellement aussi.
05:58 La cocaïne qui est sortie de son cadre festif, et surtout la résine et l'herbe de cannabis.
06:06 - Alors, Philippe Dosba, vous êtes un représentant du syndicat de Police Alliance dans la région,
06:10 est-ce que vous estimez, vous et votre syndicat, que la police a les moyens aujourd'hui
06:14 de lutter contre tous ces trafics de drogue chez nous ?
06:17 - Pas forcément. Pas forcément.
06:21 Parce que les enquêtes pour lutter contre le trafic de stupéfiants sont des enquêtes énergivores,
06:27 chronophages, qui demandent beaucoup de moyens.
06:30 C'est des investigations précises qui demandent de l'analyse, de l'étude des comportements,
06:38 et effectivement, ça demande du temps, ça demande du personnel.
06:42 Et bon, nous, il faut toujours en faire plus avec moyens, on va dire.
06:48 Donc si on veut lutter efficacement contre le trafic de stupéfiants,
06:53 il faut forcément des personnels dans la police, dans la gendarmerie,
06:57 pour arriver à ces fins d'éradiquer un trafic en éran.
07:03 - C'est le nerf de la guerre, tous ces moyens qui manquent aujourd'hui dans la police nationale ?
07:07 - Oui.
07:08 - Merci beaucoup Philippe Dosba, je rappelle que vous êtes secrétaire adjoint du syndicat de police Allianz en Nouvelle-Aquitaine.
07:14 Merci d'avoir été avec nous aujourd'hui.