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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 Nous sommes avec Johanna. Bonjour Johanna.
00:03 - Bonjour.
00:04 - Et merci d'être avec nous.
00:06 Vous nous appelez d'Israël.
00:08 - Oui.
00:09 Oui, oui, oui. Je suis sortie de mon bureau là pour vous parler.
00:12 - Vous êtes où en Israël Johanna ?
00:14 - J'habite à Febera, dans le nord d'Israël.
00:18 - Vous êtes ce qu'on appelle une franco-israélienne.
00:21 Depuis combien de temps vous habitez Israël ?
00:23 - Ça fait 10 ans que nous avons fait notre alia.
00:26 - Vous étiez parisienne ?
00:28 - Oui, parisienne.
00:30 J'habitais dans le 19ème arrondissement
00:32 et je suis montée avec mon mari et mes 5 enfants.
00:35 - Vous racontez une histoire qui est assez fréquente aujourd'hui
00:41 de gens qui ont quitté la France,
00:43 parfois parce qu'ils ne se sentaient plus en sécurité,
00:46 notamment dans des territoires comme Sarcelles
00:49 où beaucoup de juifs français étaient présents
00:52 il y a encore 30, 40 ou 50 ans
00:54 et aujourd'hui qui ont dû quitter pour des raisons diverses.
00:57 Aujourd'hui vous avez votre fils qui a été rappelé dans la base militaire,
01:05 il a 19 ans et il a été rappelé ces dernières heures.
01:08 - Exactement.
01:10 Ça s'est passé pendant le Shabbat, le samedi.
01:13 C'était notre Shabbat et en même temps jour de fête,
01:16 une khatora.
01:18 Ils reçoivent tous les jeunes,
01:20 d'ailleurs ont reçu des appels de l'armée israélienne
01:23 en leur disant de revenir dans leur base
01:25 car il y avait eu une attaque qui s'était produite.
01:27 Donc il a tout lâché et tous les jeunes se sont préparés
01:30 pour partir là où ils devaient aller.
01:33 Mon fils, Saba, se situe dans le sud.
01:36 Donc même si nous, effectivement, là où nous habitons,
01:39 n'avons pas vraiment de gros problèmes majeurs pour l'instant,
01:42 j'espère que ça ne va pas se détériorer par la suite,
01:45 mais c'est vrai qu'on a quand même une inquiétude
01:48 par rapport à mon fils qui se situe dans ces zones à risque.
01:51 - Vous dites que vous avez cinq enfants ?
01:54 - Oui.
01:55 - Votre fils qui a rejoint cette base militaire est le plus âgé peut-être ?
01:59 - Oui, c'est l'aîné.
02:01 - Et les autres ont quel âge ?
02:03 - J'ai un fils à près de 17 ans,
02:07 j'ai une fille de 14 ans, 11 ans et 6 ans.
02:11 - Pour qu'on comprenne comment s'organise la vie au quotidien
02:14 en Israël ces dernières heures,
02:16 est-ce qu'aujourd'hui vous travaillez,
02:18 est-ce que votre mari travaille, est-ce que les enfants sont à l'école ?
02:21 - Là, mon mari est resté à la maison pour travailler,
02:25 donc en télé-travail.
02:27 Comme il a de la route pour aller au travail,
02:29 donc ils ont préféré rester à la maison par sécurité.
02:33 Les enfants n'ont pas d'école pour l'instant, depuis dimanche.
02:37 On nous a dit que toutes les écoles du pays étaient fermées.
02:41 Et donc du coup, moi j'ai pu aller visser au bureau
02:46 parce que je suis à deux minutes de la maison,
02:48 mais sinon je serais restée à la maison.
02:50 - Vous voyez évidemment ces images,
02:52 qui sont des images abominables,
02:54 avec les otages qui ont été pris,
02:57 parfois exhibés, parfois molestés,
03:00 parfois torturés.
03:02 Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui
03:06 par rapport à cela ?
03:08 - Alors il faut savoir que c'est un véritable cauchemar.
03:12 Ce que nous vivons aujourd'hui en Israël,
03:14 c'est du jamais vu.
03:16 Cette attaque surprise qui a eu lieu
03:19 n'était pas vraiment surprise pour eux,
03:22 puisque c'était quand même commandité.
03:24 Il faut savoir qu'elle vient 50 ans après la guerre de Kipour,
03:27 puisque la guerre de Kipour est tombée le 7 octobre 1973,
03:31 et aujourd'hui, quand ça s'est passé, c'était le 7 octobre 2023.
03:35 Donc ce n'était pas quand même pour rien qu'ils ont attaqué,
03:37 ça il faut le savoir.
03:38 Et effectivement, c'était une attaque surprise,
03:41 puisque Sahal, l'armée israélienne, n'était pas du tout prête à ça.
03:45 Maintenant, comment je le vis, ce que je ressens ?
03:50 Il faut savoir qu'on a affaire quand même à des terroristes
03:54 que je ne peux même pas qualifier,
03:56 parce que pour moi ce ne sont même pas des animaux,
03:59 c'est sûr que ce ne sont pas des humains,
04:01 ce sont des monstres, d'une barbarie extrême.
04:05 J'ai vu pas mal de vidéos, de scènes
04:10 qui défilent sur les réseaux de l'armée directement,
04:15 puisque moi je ne fais pas cas à ce qu'ils mettent sur les réseaux eux-mêmes,
04:18 puisque des fois j'ai tracé ou des choses comme ça.
04:20 Mais voilà, moi je me base sur le titre de l'armée,
04:24 et effectivement on voit bien que c'est une cruauté horrible, horrible, horrible.
04:29 - Johanna habite Israël,
04:32 si vous nous rejoignez un instant,
04:34 vous êtes écoutée européen,
04:36 et elle témoigne de la réalité de ce qu'elle vit,
04:39 avec notamment ses cinq enfants,
04:41 et le plus âgé qui a rejoué à une base militaire.
04:44 J'apprends à l'instant, Johanna,
04:46 que des sirènes d'alerte anti-roquettes
04:49 ont été entendues à Jérusalem,
04:51 suivies de détonations.
04:53 - Oui, c'est une information.
04:55 - Voilà, c'est une information de l'AFP,
04:57 et qui vient de tomber à 11h04.
05:00 Quel est le sentiment aujourd'hui,
05:04 si tant est qu'il y a un sentiment général,
05:07 de tous ceux que vous croisez,
05:09 des Israéliens que vous croisez,
05:11 sur ce qu'il faut faire ?
05:14 Quel type de réponse attendez-vous du gouvernement ?
05:18 Sachant évidemment qu'il y a des otages israéliens,
05:23 sachant également qu'il y a des civils palestiniens,
05:26 des Gazaouis, qui sont parfois l'otage eux-mêmes du Hamas.
05:30 On a vu cet été d'ailleurs, pour la première fois,
05:33 des manifestations de Gazaouis,
05:35 qui avaient le sentiment d'être instrumentalisés par le Hamas,
05:39 qui, je le rappelle, est une organisation terroriste,
05:43 et qui est d'abord un groupe djihadiste,
05:46 qui mène un combat au nom d'une religion,
05:48 ce qui n'est pas toujours dit, pour tout vous dire, en France,
05:50 où on présente parfois le Hamas
05:52 comme une volonté de reconquérir des territoires.
05:55 Ce n'est pas ça, le Hamas.
05:57 C'est autre chose, c'est un combat religieux
06:00 qui est mis en place, Johanna.
06:03 - Oui. Mon sentiment premier, d'abord, c'est beaucoup de tristesse.
06:07 Beaucoup de tristesse pour ces familles qui ont été décimées,
06:10 ces personnes innocentes qui n'ont rien demandé.
06:13 Donc je pense beaucoup à toutes ces personnes.
06:15 - Mais sur la réponse que doit faire le gouvernement, selon vous ?
06:18 Vous nous le direz peut-être après la pause.
06:20 - Tout simplement, c'est ne pas taper fort.
06:24 Taper fort, même au prix,
06:26 parce que ça va être quand même une guerre, je pense,
06:28 qui va être longue, mais il faut taper.
06:30 Il faut les décimer, exterminer cette vermine,
06:33 parce que pour moi c'est de la vermine,
06:35 et comme je vous ai dit, ce ne sont même pas des humains.
06:37 Donc ce sont des terroristes barbares
06:39 qui ne veulent que nous exterminer d'abord en premier.
06:43 Donc je ne vois pas du tout...
06:46 Et puis comme je vous disais, comme vous avez très bien dit,
06:49 ça serait bien même pour leur population à eux.
06:53 Comme vous avez dit, la population guézouille souffre également.
06:57 - Mais bien sûr.
06:58 - Ils les utilisent.
07:00 Donc je pense que même pour leur population,
07:02 ça serait bien qu'on leur ferait que rendre service de les décimer.
07:05 - Bon, évidemment, ces propos,
07:08 puisque je vous pose la question,
07:10 ils vous engagent, bien évidemment,
07:12 et c'est votre témoignage que nous écoutons à l'instant.

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