• l’année dernière
Plusieurs salles de classe du lycée Élisa Lemonnier, dans le 12e arrondissement de Paris, ont été infectées par des punaises de lit. Des enseignants du lycée refusent de reprendre le travail, tant que l’établissement n’a pas été désinfecté.

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Transcription
00:00 Là on est carrément sur de la maltraitance.
00:02 Ils savent que le lycée est infesté.
00:04 Ils nous disent aujourd'hui vous bossez, lundi vous bossez,
00:07 lundi soir on verra, on va commencer à désinfecter.
00:10 Donc hier matin on apprend que le lycée est infesté.
00:29 Il y a eu un diagnostic partiel sur des salles très importantes,
00:33 la bibliothèque, la salle de repos des professeurs.
00:36 Et le recteur envoie un émissaire pour nous obliger,
00:39 pour dire le lycée ne fermera pas, vous rentrez en cours,
00:42 les élèves qui ne sont pas là seront notés absents, dossier scolaire,
00:45 les profs qui ne seront pas là, on sera en grève, retrait de salaire.
00:48 On a refusé, c'était une indignation générale.
00:50 On apprend quoi ce matin ?
00:51 Que finalement il y a 14 salles de classe et 8 autres bureaux qui sont infestés.
00:55 La salle des agents de nettoyage, des salles de repas,
00:59 les salles de vestiaire où les élèves mettent leurs affaires.
01:02 Et le scandale continue.
01:04 Là le recteur veut nous imposer l'ouverture du lycée aujourd'hui, lundi,
01:09 et la désinfection aura lieu lundi soir.
01:11 Donc là on est carrément face à de la maltraitance.
01:14 Ils savent que le lycée est infesté,
01:17 c'est eux-mêmes qui ont fait le diagnostic officiel.
01:19 L'envoyé du ministère nous a dit "mais c'est qu'un désagrément les punaises de lit".
01:25 On lui a demandé "mais ce désagrément qui coûte 5000 euros
01:28 et des semaines de galères infernales, si ça nous arrive vous nous remboursez ?"
01:32 "Monsieur le patron, vous nous remboursez ?"
01:35 Il a dit "non bien sûr, si vous avez des punaises de lit,
01:37 vous les aurez attrapées dans le métro."
01:39 À l'instant même où il nous disait "le lycée est infesté", donc on a refusé.
01:42 On est considéré comme des moins que rien.
01:44 Et on a des témoignages, on a des élèves qui rendent honte.
01:46 C'est un lycée de famille populaire, c'est une galère incroyable.
01:50 On n'est évidemment pas en sécurité.
01:52 Il est hors de question que je ramène des punaises de lit chez moi.
01:55 Heureusement qu'on ne les a pas écoutées hier,
01:57 sinon beaucoup d'entre nous seraient peut-être déjà infestés.
01:59 On n'a pas confiance en eux et on réclame des garanties
02:02 que l'ensemble du lycée ne soit pas infesté de punaises de lit.
02:05 Je rappelle que c'est des frais énormes, plusieurs milliers d'euros.
02:08 Il est hors de question que nous, les élèves, leur famille,
02:10 qui sont des gens des quartiers populaires, payent.
02:13 Parce que le recteur, parce que les autorités veulent nous faire courir un risque.
02:17 Ils sont irresponsables.
02:18 On est juste des gens raisonnables.
02:20 On ne veut pas faire cours alors qu'on sait que le lycée est infesté.
02:23 Mais on ne veut pas non plus perdre des jours de salaire.
02:25 C'est une pression énorme.
02:26 Ça veut dire, vous les salariés, vous allez bien fermer votre bouche.
02:30 On vous dit qu'il n'y a pas de punaises de lit.
02:32 En fait, s'il y en a, mais c'est un désagrément, vous rentrez au boulot.
02:36 Ce n'est pas une caserne, on n'est pas des militaires.
02:39 On n'est pas en grève.
02:40 On estime qu'on prend nos responsabilités.
02:42 On a même dit au recteur,
02:43 on est ouvert à toute proposition pour la continuité pédagogique,
02:47 comme on dit dans le jargon.
02:48 Si vous voulez qu'on fasse des cours en visio,
02:49 si vous voulez qu'on aille dans les lycées d'à côté,
02:52 on peut, nous, nos élèves, on les aime, on veut être à leur côté.
02:56 Là-dessus, on n'a plus de réponse.
02:57 La seule réponse, c'est le lycée ouvert, venez, venez.
02:59 [MUSIQUE]

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