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Le Grand dimanche Soir pose ses valises en terres bordelaises ! Rendez-vous à l'Auditorium de l'Opéra de Bordeaux, en direct en public, avec Fatou Diome et les lives de Maxwell Farington & Le SuperHomard.
Retrouvez le grans dimanche soir sur le site de France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/par-jupiter

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Amusant
Transcription
00:00:00 En public et en direct de l'éditorium de l'Opéra de Bordeaux, vous allez vivre le grand dimanche soir !
00:00:08 Parce que c'est notre projet !
00:00:14 C'est l'heure de vivre d'émotion et de musique avec...
00:00:40 Laïla Ferron !
00:00:44 Et l'ombre de Frédéric Romet et ses béquilles !
00:00:49 Et la reine de la satire politique, la queen de la rigolade, celle qui depuis hier soir à Bordeaux est comme un poisson dans l'eau,
00:00:55 car c'est aussi une influenceuse, va chaud, Charline Vanhoenacker !
00:01:02 Le grand dimanche soir !
00:01:06 Bonsoir la France Inter, bonsoir Bordeaux, merci Bordeaux de nous accueillir, car on a fui Paris à cause des punaises de lit !
00:01:22 Et elles sont pas que dans les lits, elles prennent le train, elles vont au Cinoche, elles vivent leur meilleure vie !
00:01:28 Dans deux mois on les voit passer en trottinette électrique pour s'asseoir en terrasse des cafés !
00:01:32 Regardez passer avec mépris les punaises de lit qui viennent de province !
00:01:36 Alors on en trouve plein dans le métro aussi, enfin là c'est moins emmerdant,
00:01:40 tout le monde sait qu'aucun organisme vivant ne peut survivre plus de 24h dans le métro !
00:01:44 Et à un moment tu finis éradiqué par une reprise d'Edith Piaf à l'accordéon !
00:01:49 Alors à Paris on est très nostalgique du temps où on se plaignait des rats.
00:01:53 Maintenant on les trouve mignons les rats, limite on a envie de les caresser !
00:01:57 Surtout depuis que la mère a trouvé la solution, c'est cohabiter avec eux en les appelant des surmulots !
00:02:03 On a qu'à être plus inclusif avec les punaises de lit, les appeler des surcoccinelles !
00:02:09 On va quand même pas se laisser terroriser par des punaises de lit !
00:02:12 On a pratiquement réussi à éradiquer les abeilles et les oiseaux, c'est pas ces minuscules bestioles qui vont nous résister !
00:02:18 Heureusement que le gouvernement a déjà réglé le problème des punaises de lit dans les hôpitaux, en supprimant les lits !
00:02:26 (Applaudissements)
00:02:32 Pour le reste, on compte sur le ministre de la Santé, il faut juste qu'on retrouve son nom et après, promis, il s'en occupe !
00:02:38 Beaucoup de médias sont tellement en boucle sur cette affaire, il y a de quoi croire que la République est en danger !
00:02:43 Demain on va recevoir le soutien du peuple arménien et l'Ukraine va proposer son aide à la France !
00:02:48 La prochaine présidentielle elle va jouer là-dessus, c'est sûr, Marine Le Pen elle nous dira "Elles sont partout !"
00:02:53 Et quand elle va croiser une punaise en Abaya !
00:02:57 Étrangement, aucune piqûre n'a été observée pendant le Ramadan !
00:03:02 Et ça, Pascal Praud il l'a senti, le flair journalistique, c'est le lien entre punaises de lit et immigration, c'est bien la preuve qu'on peut avoir une hygiène irréprochable et des idées puantes !
00:03:13 (Applaudissements)
00:03:19 C'est pas évident de traverser la Méditerranée à bord d'un zodiac déjà quand on est un homme d'un mètre 80, vous imaginez la galère pour une punaise de lit de 6 millimètres !
00:03:28 Alors Praud il réfléchit pas, il part loin, ces punaises de lit qui violent nos femmes et qui viennent jusque dans nos draps égorger nos fils et nos compagnes !
00:03:37 Après à droite c'est plus modéré, on parle de punaises de lit qui passent leur temps à traîner au lit tout en profitant de notre système sanguin !
00:03:44 Et elles sont attirées par deux choses, la chaleur de la peau et les restes de couscous !
00:03:49 Que voulez-vous ? La France ne peut pas accueillir toutes les punaises du monde !
00:03:53 (Applaudissements)
00:04:04 Nous voici donc à Bordeaux en direct sur France Inter depuis l'auditorium de l'Opéra, est-ce que l'un ou l'autre d'entre vous dans cette troupe a un rapport particulier avec Bordeaux ?
00:04:14 Bah moi j'aime bien les gens de droite, j'aime bien Bordeaux, c'est vrai que c'est incroyable !
00:04:17 (Rires)
00:04:22 Ça c'est l'amalgame !
00:04:24 Ça dépend Charline, est-ce que vous considérez qu'on connaît les bars d'une ville, on connaît la ville ?
00:04:29 Ah je pense que c'est l'âme d'une ville !
00:04:31 Ah bah alors douliez-moi on connaît Bordeaux !
00:04:33 Je connais très bien Bordeaux !
00:04:35 (Rires)
00:04:37 Bon quelqu'un a un souvenir lié à la ville non particulier ?
00:04:39 Rien de racontable à la radio en tout cas !
00:04:41 Alors je vous propose d'accueillir des musiciens qui vont jouer en live et vont nous proposer deux titres en première heure et l'autre en deuxième heure.
00:04:51 Ils ont signé sur un label bordelais, ils ont été choisis par Alexia notre attachée de production et Joubaka, de qui s'agit-il Joub ?
00:04:59 Et bah c'est Maxwell Farrington et le Super Omar et là je voudrais profiter qu'on soit tous à Bordeaux pour rendre un petit hommage à Talit Records.
00:05:07 C'est d'exception pourquoi ? C'est un label d'exception Talit parce que ça fait 20 ans qu'ils défendent de la musique indépendante contre vents et marées.
00:05:14 Alors ils ont un répertoire rock, folk, pop mais toujours avec des orchestrations soignées et de l'harmonie désirée.
00:05:21 Et donc il y a chez eux quand même un amour de la mélancolie solaire.
00:05:25 Alors Maxwell Farrington et Omar ils ont bien bourlingué avant de se lancer tous les deux et là ils vont nous interpréter Two Awful Lower.
00:05:35 Ils sont où ? Ils sont là ? Ah vous êtes là les gars ?
00:05:38 C'est mieux qu'ils soient là du coup.
00:05:40 C'est bien.
00:05:42 [Applaudissements]
00:05:50 [Musique]
00:06:15 [Musique]
00:06:35 [Musique]
00:07:00 [Musique]
00:07:19 [Musique]
00:07:42 [Musique]
00:08:07 [Musique]
00:08:18 [Applaudissements]
00:08:21 Merci Maxwell Farrington et le super Omar, Two Awful Lower sur un précédent EP I Hate It All.
00:08:30 Il y a aussi l'album Once qui est disponible.
00:08:33 Une question Joe Baccard peut-être ?
00:08:35 Super Omar, alors il paraît que ce nom vient d'un nom d'une boîte de nuit dans un film de Lautner.
00:08:41 Comment on choisit un nom pareil ?
00:08:43 En fait c'était quand j'étais plus jeune.
00:08:47 Le premier morceau que nous avions appris à l'époque c'était la BO de ce film.
00:08:54 C'est un passage où il y a des musiciens anglais qui jouent dans une boîte qui s'appelle le Super Omar.
00:09:00 Et ce nom m'a suivi depuis.
00:09:02 Donc c'est pas un foodtruck breton, c'est quelque chose de très culturel et très pointu.
00:09:09 Il n'y a pas de rapport avec François de Rugy.
00:09:11 [Rires]
00:09:14 On le retient bien ce nom avec Maxwell Farrington.
00:09:17 Vous serez le 30 mai à la Maroquinerie à Paris en 2024 parce que vous préparez un nouvel album.
00:09:22 On va vous écouter aussi en deuxième heure.
00:09:24 Restez avec nous, Maxwell Farrington et le Super Omar.
00:09:28 Merci beaucoup Choua de Djoubacar et Alexia Lacour.
00:09:32 Et puis nous avons pris du recul sur tout ce qui s'est passé cette semaine.
00:09:36 Ce qui permet de ne voir que le bon côté des choses avec Guillaume Meurice.
00:09:40 [Musique]
00:09:41 Ce qui est très important pour nos français c'est qu'on est attaché à la bagnole.
00:09:44 On aime la bagnole. Et moi je l'adore.
00:09:46 Le journal des bonnes nouvelles.
00:09:48 De toute façon j'emmène pas la clocharde. Ma voiture c'est pas l'Ange de Noé.
00:09:52 Et on commence par l'information principale de cette édition.
00:09:55 Oui, Emmanuel Macron était en Corse cette semaine et il n'a insulté personne.
00:09:59 Oui, bizarrement. Même pas un petit "ça va les feignasses ?" encore en train de se dorer le figatelou.
00:10:03 Oui, c'est une bonne nouvelle. Ça veut dire qu'il a changé.
00:10:05 Non, ça veut dire qu'il a eu peur, Charline. Plus exactement.
00:10:08 [Musique]
00:10:09 Et on commence avec les sénatoriales. Après sa défaite, Sonia Baques a démissionné du gouvernement.
00:10:14 Attendez, mais en quoi c'est une bonne nouvelle ?
00:10:16 Et bien comme ça tout le monde a pu apprendre qu'elle était ministre.
00:10:18 Bien joué Sonia. On ne connaissait pas cette dame.
00:10:20 Oui, et ministre de quoi d'ailleurs ?
00:10:22 Et bien elle était ministre de... des trucs... enfin tout ce qui est les rideaux de douche ou tout ça.
00:10:28 En tout cas c'est une bonne nouvelle car elle a réussi à être plus inutile que Christophe Béchu et ça c'est très excellent.
00:10:33 Ça c'est beau. Renouveau démocratique à présent.
00:10:35 Excellente nouvelle car pour faire vivre la démocratie française, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a décidé de lancer...
00:10:42 Un numéro vert.
00:10:43 Non, vous êtes taquin. Oh oui, il est taquin celui-là.
00:10:45 Il a lancé l'application Agora sur laquelle des citoyens pourront poser des questions au gouvernement.
00:10:50 Et après chaque conseil des ministres, Olivier Véran répondra à l'une de ces questions.
00:10:54 Attendez Charline, on peut poser vraiment toutes les questions ?
00:10:56 Absolument.
00:10:57 Ok, mais je vais essayer alors.
00:10:59 Attendez, j'ai pas dit...
00:11:01 Pourquoi Éric Dupont-Moretti, il est toujours en fonction alors qu'il est mis en examen ?
00:11:05 Désolé, nous n'avons pas compris votre question.
00:11:07 Ah, je vais en essayer une autre.
00:11:09 Pourquoi Olivier Dussopt, il est toujours en fonction alors qu'il est mis en examen ?
00:11:11 Qui me parle ? Je passe sous un tunnel.
00:11:14 Pas encore tout à fait au point je crois.
00:11:16 Attendez, j'en ai un dernier. Est-ce que vous préférez Gérald Darmanin ou les punaises de Lille ?
00:11:20 Si vous continuez à jouer au con, votre émission sera déprogrammée de 2h à 3h du matin.
00:11:24 Ouais, ok, donc ça ne fonctionne pas si mal.
00:11:26 C'est vrai, c'est vrai.
00:11:28 Et puis, Elisabeth Born a déclaré qu'elle n'a toujours pas vu Anatomie d'une chute à cause du discours de Justine Trier à Cannes.
00:11:36 Une réaction qui n'est pas sans rappeler celle de Coralie.
00:11:39 C'est qui Coralie ?
00:11:40 C'est ma nièce, elle est en CE2.
00:11:42 Non, je ne vais pas finir, mais elle est coincée de gauche, merde !
00:11:47 Fin de citation.
00:11:49 Il faut repasser à Elisabeth Born.
00:11:51 Elisabeth Born, toujours, qui a déclenché un nouveau 49.3 après seulement 3 jours de reprise des travaux à l'Assemblée.
00:11:58 Ouuuuh !
00:12:00 Bravo Babette ! Bravo, bravo !
00:12:03 Elle se replace en bonne condition pour le prix Kim Jong-un 2023.
00:12:08 Bravo à elle, bravo !
00:12:10 Cette semaine, la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet, a jugé que le RN était à sa place à l'Assemblée nationale.
00:12:17 C'est une très bonne nouvelle pour le barrage.
00:12:19 Rappelez-vous le barrage, on a fait barrage !
00:12:21 Il a été hyper efficace, c'est comme si on mettait Michael Schumacher, gardien de but de l'équipe de France à peu près.
00:12:26 Une actualité insolite à Bordeaux, le pensionnaire d'un Ehpad qui se serait échappé a été aperçu errant dans la ville la semaine dernière.
00:12:34 Non, Charline, c'était le roi d'Angleterre.
00:12:37 Ah ouf ! Vous m'avez fait peur, parce que moi j'ai cru que c'était Alain Juppé qui s'était enjambé.
00:12:41 Non, Alain Juppé il est décédé je pense.
00:12:43 Enfin je ne sais plus, bon c'est pas grave, c'est une bonne nouvelle au final.
00:12:46 Et autre bonne nouvelle, le campus de Renaissance, le parti présidentiel, aura lieu à Bordeaux du 6 au 8 octobre avec une partie du gouvernement.
00:12:52 Oui, ben alors un groupe de personnes hautaines qui va passer trois jours à s'auto-congratuler, en fait c'est pas Renaissance, c'est juste le Cap-Ferret.
00:12:58 Enchaînée.
00:13:00 Et puis une information, Charline, une information, Yann Arcus Bertrand qui est revenu sur les accusations de viol contre Nicolas Hulot et PPDA en déclarant, je cite, qu'il fallait savoir pardonner.
00:13:11 Ah, et ça aussi c'est une bonne nouvelle.
00:13:13 Et ben apparemment il prépare un nouveau livre, La Top Vie du Ciel, voilà.
00:13:16 Et phrase de Guy Georges.
00:13:18 Et puis on retrouve comme à chaque fin de journal des bonnes nouvelles, notre envoyé spécial, Emmerick Lomprey.
00:13:23 Oui, alors on va tenter, on n'a jamais vraiment bien réussi cette séquence, Emmerick, est-ce que vous nous entendez ?
00:13:29 Oui, oui, je vous entends là.
00:13:31 Ah, ça c'est bien. Alors vous étiez à New York la semaine dernière, à présent où est-ce que vous êtes ?
00:13:35 Ben je suis à la maison de la radio, là, au studio 104, mais je ne vous vois pas là.
00:13:40 Emmerick, c'est normal, on n'est pas à Paris, on est à Bordeaux.
00:13:43 Comment ça à Bordeaux ? Normalement c'est moi qui suis à Bordeaux et vous qui êtes à Paris parce que c'est moi l'envoyé spécial.
00:13:51 Attendez, qu'est-ce que vous faites à Paris si c'est vous qui deviez être à Bordeaux ?
00:13:55 Ben ça je ne sais pas. Bon, par contre, je pense à un truc là, comme vous êtes à Bordeaux, on n'a qu'à dire que je suis l'envoyé spécial, mais à Paris.
00:14:04 Ah, mais attendez, je crois que pour une fois il a raison, chat. Non mais c'est fou, il a compris le principe.
00:14:09 Il a compris ? Attendez, ça veut dire qu'il est malade ?
00:14:11 Oh là là, attendez, on va vérifier. Emmerick, qu'est-ce que vous observez sur place ?
00:14:15 Ben rien, parce que vous n'êtes pas là.
00:14:18 Vous nous avez fait peur.
00:14:20 Tout est normal.
00:14:21 Bon, cette séquence n'est toujours pas au point, mais on la retentera la semaine prochaine quand même.
00:14:25 Merci Guillaume. Et on retrouvera Emmerick non près dès la semaine prochaine, bien sûr, il est revenu de son périple outre-Atlantique, on le retrouvera toutes les semaines jusqu'à la fin de la saison.
00:14:34 Et puis le prochain point avec l'information, ce sera le journal de la rédaction à 19h, bien sûr.
00:14:39 Ce sera moins bien, ce sera moins sérieux quoi.
00:14:41 Juliette Arnault, vous relisez les classiques de la littérature avec vos yeux, et ceux de l'actualité.
00:14:47 Alors pour éclairer les effets de l'inflation sur la population, vous avez songé à un recueil de poèmes, un tube de la poésie, je vois le sourire déjà de Laélia, vous allez en parler tout à l'heure, vous adorez.
00:14:59 Ce tube de la poésie, c'est "Paroles" de Jacques Prévert, Gautou 1946.
00:15:05 En 2023, pour un quart des étudiants français, le loyer payé, il reste 50 euros pour le reste.
00:15:12 Le reste comprenant cette activité assez inévitable, se nourrir.
00:15:16 Eh bien ça, 40 euros, ça fait pas lourd.
00:15:18 Avoir faim, avoir les crocs, avoir la dalle.
00:15:21 La littérature s'est-elle saisie de cette sensation universelle ?
00:15:25 Certes, on sait tous que si Jean Valjean dans "Les Misérables" bousille la devanture d'un boulanger, ce n'est pas par haine du gluten.
00:15:33 Il vole du pain, Jean Valjean, parce qu'il a faim.
00:15:37 Parce que les 7 enfants de sa sœur ont faim.
00:15:40 Mais ça nous semble un peu loin.
00:15:41 Alors on va sauter un peu dans le temps, on va aller en 1946.
00:15:44 Les 30 glorieuses vont certes commencer, mais en 1946, il y a toujours des tickets de rationnement.
00:15:51 Et surtout, personne n'a oublié la dalle monumentale des 5 années de guerre.
00:15:55 C'était même le sujet numéro 1 des conversations des gens.
00:15:59 C'est ce que me disaient mes tantes quand j'étais petite.
00:16:01 Ce qu'on n'avait pas mangé, ce qu'on rêvait de manger, ce qu'on mangerait après la guerre.
00:16:05 Et puis voilà, la guerre est terminée et puis rien n'est réglé.
00:16:07 La preuve dans un des poèmes au titre ironique de Prévert, "La Grasse matinée".
00:16:12 Il est 6h du mat', tu parles d'une grasse mat', et le protagoniste est loin du gras, il n'a rien mangé depuis 3 jours.
00:16:17 Alors comment capturer une sensation si vaste, si puissante et si politique en seulement 2 pages ?
00:16:23 Eh bien Prévert a un atout majeur, il est scénariste.
00:16:27 Alors il commence avec un gros plan.
00:16:29 "Il est terrible le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain."
00:16:34 Tout à coup on y est, bistrot, ville, comptoir, œuf dur.
00:16:37 On voit et on entend. Prévert poursuit.
00:16:39 "Il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim."
00:16:44 Et là Prévert dézoome.
00:16:47 L'homme qui a faim est seul debout dans la rue devant la vitrine d'un grand magasin, plein de nourriture.
00:16:52 Nourriture qui n'est pas à portée de bouche.
00:16:54 Et Prévert parle de la mémoire de l'homme, alors on est dans la tête aussi de cet homme qui a faim.
00:16:59 On grince des dents avec lui.
00:17:00 Et lui aussi, l'homme va dézoomer.
00:17:02 Et c'est prodigieux comme on va le suivre.
00:17:04 Je cite Prévert.
00:17:05 "Il compte sur ses doigts. 1, 2, 3. 1, 2, 3.
00:17:09 Ça fait 3 jours qu'il n'a pas mangé.
00:17:11 Et il a beau se répéter depuis 3 jours, ça ne peut pas durer.
00:17:13 Ça dure. 3 jours, 3 nuits, sans manger.
00:17:16 Et derrière ses vitres, ses pâtés, ses bouteilles, ses conserves, poissons morts protégés par les boîtes,
00:17:21 boîtes protégées par les vitres, vitres protégées par les flics, flics protégés par la crainte.
00:17:27 C'est peut-être le plus poignant zoom arrière de toute la littérature française.
00:17:31 Merci, bisous, merci."
00:17:33 [Applaudissements]
00:17:39 Et à présent, voici l'adaptation contemporaine du poème de Prévert dans notre petit théâtre radiophonique.
00:17:48 Il ne vous aura pas échappé que la ministre des PME, Olivia Grégoire,
00:17:52 entend lutter contre les effets de l'inflation avec des cours de cuisine à l'école.
00:17:56 Alors imaginez Juliette en tablier de cuisine, parce qu'elle est prof et en même temps elle est prof de cuisine.
00:18:02 Elle est entourée de deux apprentis, de Marmiton, d'Ouly et de Guillaume Beris.
00:18:08 Alors imaginez-les, vous qui êtes chez vous, devant une table avec une nappe à carreaux,
00:18:12 comme ça, puis des accessoires de cuisine.
00:18:14 Le tout à la manière de Prévert.
00:18:17 [Musique]
00:18:21 "Il est terrible, le petit bruit de la pizza qui grille comme un gratin.
00:18:26 Il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'étudiant en L1."
00:18:31 "Il est terrible, oui, mais j'ai la solution. Ce cours de cuisine à l'école vous redonnera de l'espoir.
00:18:37 Ce n'est pas de moi, c'est de la ministre Olivia Grégoire."
00:18:41 "Des cours de cuisine pour lutter contre la famine et pour augmenter notre rémunération.
00:18:47 Vous nous apprendrez à jouer. Allons, remue-l'illumine."
00:18:50 Alors, ce qu'on dit chez Renaissance, et cela j'en suis convaincue,
00:18:54 faut faire les choses, faut faire soi-même l'expérience.
00:18:57 "Il faut se sortir les doigts du cul."
00:19:00 Oui. Pour faire une pizza, voici la recette.
00:19:04 "Préparez votre pâte dans une chatte."
00:19:11 Ouh, pardon, excusez-moi, j'ai cru que j'étais Catherine Deneuve.
00:19:16 Quelqu'un peut-être pour me mettre une main au cul ?
00:19:20 Il faut donc de la farine et de l'eau, c'est net,
00:19:25 mais vous pouvez ajouter de la levure et de l'huile les jours de fête.
00:19:29 Oui, c'est bien ça. Moi, je trouve tout sur Marmiton.
00:19:32 Ah, ne m'interrompez pas, c'est le projet d'Emmanuel Macron.
00:19:35 Une fois la pâte reposée, vous pouvez ajouter les ingrédients.
00:19:39 Omar Bleu et Truffet, c'est celle que préfère notre président.
00:19:43 Au prix de tous les éléments, c'est moins cher d'aller chez Dominos.
00:19:47 En plus, j'y bosse à mi-temps et j'ai une achetée, une gratosse.
00:19:51 Des ingrédients pas chers, croyez-moi, vous en trouverez.
00:19:54 Au secours populaire ou dans les poubelles du supermarché.
00:19:56 Bon, j'en ai marre de faire des verres.
00:19:58 Avec ce type de mauvaise foi, j'ai l'impression d'être sur Inter.
00:20:01 Face au type des micro-trottoirs.
00:20:03 C'est bien gentil, mais maintenant, il faut penser à la cuisson.
00:20:06 Et vu le prix du gaz, il faut faire un crédit à la consommation.
00:20:09 Mais là aussi, enfin, la solution est toute trouvée.
00:20:12 Grâce au réchauffement climatique, nul besoin de dépenser.
00:20:15 Une bonne heure dehors, en pleine canicule, et hop !
00:20:18 La pizza est cuite sans dépenser le moindre pécule.
00:20:21 Il est terrible le bruit des idées à la con.
00:20:24 Et dire que ma quincesse fait un max de pognon.
00:20:27 Et si on refuse de jouer à ce jeu, vous allez faire quoi ?
00:20:30 Et bien, comme à chaque fois, un 49-3 !
00:20:35 Merci.
00:20:41 Merci, Juliette Arnault.
00:20:45 Et c'est Marmiton de la rigolade.
00:20:48 Ça vous a plu cette adaptation, Hippolyte ?
00:20:50 Bon, bien, j'ai trouvé qu'ils avaient vraiment la foi.
00:20:53 Oui, c'est vrai.
00:20:54 Et dans une dizaine de minutes, on approfondira l'analyse
00:20:57 de "La Grâce matinée" de Jacques Prévert, avec vous, Laélia Veyron.
00:21:01 C'est ça, à la fin, tout le monde va le savoir par cœur.
00:21:03 Oui, bien sûr, vous dégagerez l'aspect stylistique.
00:21:05 Restez avec nous, bien sûr.
00:21:07 18h32 sur France Inter, en direct de l'auditorium de l'Opéra de Bordeaux.
00:21:12 La musique, c'est parfois politique, mais ça l'est toujours
00:21:15 quand c'est Djoubaka qui en parle de dimanche soir.
00:21:18 Il n'y a que des tubes engagés dans sa chronique.
00:21:21 Déjà, est-ce que vous reconnaissez ce morceau ?
00:21:25 Ils en partagent le monde.
00:21:28 Eh oui.
00:21:29 Michel Sardou.
00:21:30 Bien sûr.
00:21:31 Il est fort, Guillaume.
00:21:33 Allez, c'est Djoubaka.
00:21:35 Non, non, mais c'est très bien.
00:21:36 On laisse Guillaume.
00:21:37 Donc aujourd'hui, on va causer de ce partage du monde.
00:21:40 Alors, Tick and Jeff a colli.
00:21:41 C'est le gars qui a choisi de ne pas se taire, qu'on le menace de mort,
00:21:44 qu'il se retrouve en exil forcé.
00:21:46 Et ces circonstances n'ont jamais eu pour effet de lui tordre la bouche.
00:21:50 Donc, son tapis volant, c'est le reggae, sa carte de visite,
00:21:53 c'est de contester ce qui lui paraît injuste,
00:21:55 de devenir la voix de celles et ceux qui se sentent exploités.
00:21:59 Et depuis le milieu du siècle dernier, nous sommes passés, nous, sur Terre et à l'ONU,
00:22:03 d'une cinquantaine de pays à 193.
00:22:06 Donc, les frontières ont parfois été redessinées comme ça d'un coup de crayon sur un bureau.
00:22:10 Et dans ce titre, plus rien ne m'étonne, ils chantent qu'ils ont, pour son cas,
00:22:14 partagé l'Afrique sans nous consulter, sans nous demander, sans nous aviser.
00:22:18 Et c'est ainsi que des peuples ont été séparés,
00:22:20 pour des raisons politiques et bien sûr économiques.
00:22:22 Et hasard de la sombre actualité qui se répète,
00:22:25 dans cette chanson qui date de 2004,
00:22:27 Fakoli fait référence à l'Arménie,
00:22:29 un de ces autres pays balottés du côté du malheur permanent.
00:22:32 Il cite aussi le Kurdistan, qui n'est pas à la traîne,
00:22:34 du côté des intéressements mondiaux.
00:22:36 Et il exprime cette idée que créer des frontières,
00:22:39 c'est aussi diviser pour mieux régner et pour mieux contrôler.
00:22:42 Donc, c'est une des façons de laisser le champ libre aux multinationales
00:22:45 qui attendent leur part du gâteau.
00:22:47 Et là, je cite,
00:22:48 "Si tu me laisses l'uranium, moi je te laisse l'aluminium.
00:22:50 Si tu me laisses tes gisements, moi je t'aide à chasser les talibans.
00:22:54 Si tu me laisses extraire ton or, moi je t'aide à mettre le général dehors."
00:22:59 Donc, ça vous rappelle tous quelque chose, c'est bien.
00:23:01 Cette redistribution en fait d'une culture, d'une histoire,
00:23:04 est encore trop souvent le départ des mots de ce siècle.
00:23:07 Là, maintenant, souvenez-vous de la vacherie du Maroc face à la France
00:23:11 quant au Sahara occidental, dans notre activité Taïwan,
00:23:14 par rapport à son voisin chinois, la fin de Hong Kong.
00:23:17 La liste est longue.
00:23:19 Et l'on se demande, un jour, quand la chanson "Tiqanjaf Akoli"
00:23:23 elle sera passée de mode.
00:23:25 Allez, en voix François.
00:23:27 [Musique]
00:23:38 Ils ont partagé le monde
00:23:41 Lui y'en est métal
00:23:44 Lui y'en est métal
00:23:48 Lui y'en est métal
00:23:50 Ils ont partagé le monde
00:23:54 Lui y'en est métal
00:23:57 Lui y'en est métal
00:24:00 Lui y'en est métal
00:24:03 Si tu me laisses la Tchétchénie
00:24:06 Moi je te laisse l'Arménie
00:24:09 Si tu me laisses l'Afghanistan
00:24:12 Moi je te laisse le Pakistan
00:24:15 Si tu ne quittes pas Haïti
00:24:18 Moi je t'embarque pour Bangui
00:24:21 Si tu m'aides à bombarder l'Irak
00:24:24 Moi je t'arrange le Kurdistan
00:24:27 Ils ont partagé le monde
00:24:31 Lui y'en est métal
00:24:34 Lui y'en est métal
00:24:37 Lui y'en est métal
00:24:40 Ils ont partagé le monde
00:24:43 Lui y'en est métal
00:24:46 Lui y'en est métal
00:24:49 Lui y'en est métal
00:24:52 Si tu me laisses l'Uranium
00:24:55 Moi je te laisse l'Aluminium
00:24:58 Si tu me laisses ta Jésuma
00:25:01 Moi je t'aide à chasser les talibans
00:25:04 Si tu me donnes beaucoup d'éblis
00:25:07 Moi je fais la guerre à tes côtés
00:25:10 Si tu me laisses excèder ton or
00:25:13 Moi je t'aide à mettre le général dehors
00:25:17 Ils ont partagé le monde
00:25:20 Lui y'en est métal
00:25:23 Lui y'en est métal
00:25:26 Lui y'en est métal
00:25:29 Ils ont partagé le monde
00:25:32 Lui y'en est métal
00:25:35 Lui y'en est métal
00:25:38 Lui y'en est métal
00:25:42 Ils ont partagé l'Afrique
00:25:45 Sans nous consulter
00:25:48 Ils s'étolent
00:25:51 Que nous soyons désunis
00:25:54 Une partie de l'empuiement d'Inde
00:25:57 S'est trouvée chez les rois
00:26:00 Et les rois ont été
00:26:03 Détruits
00:26:06 Ils ont partagé l'Afrique
00:26:09 S'est trouvée chez les wallofs
00:26:12 Une partie de l'empuiement d'Inde
00:26:15 S'est trouvée dans le Ghana
00:26:18 Une partie de l'empuiement de Sousseau
00:26:21 S'est trouvée dans l'empuiement d'Inde
00:26:24 Une partie de l'empuiement d'Inde
00:26:27 S'est trouvée chez les Mossis
00:26:30 Ils ont partagé l'Afrique
00:26:33 Sans nous consulter
00:26:36 Sans nous demander
00:26:39 Aïe aïe aïe, sans nous aviser
00:26:42 Ils ont partagé l'Afrique
00:26:45 Lui y'en est métal
00:26:48 Lui y'en est métal
00:26:51 Lui y'en est métal
00:26:54 Lui y'en est métal
00:26:57 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:00 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:03 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:06 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:09 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:12 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:15 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:18 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:21 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:24 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:27 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:30 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:33 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:36 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:39 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:42 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:45 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:48 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:51 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:54 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:27:57 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:00 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:03 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:06 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:09 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:12 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:15 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:18 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:21 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:24 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:27 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:30 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:33 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:36 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:39 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:42 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:45 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:48 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:51 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:54 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:28:57 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:00 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:03 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:06 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:09 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:12 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:15 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:18 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:21 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:24 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:27 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:30 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:33 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:36 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:39 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:42 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:45 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:48 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:51 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:54 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:29:57 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:00 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:03 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:06 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:09 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:12 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:15 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:18 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:21 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:24 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:27 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:30 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:33 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:36 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:39 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:42 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:45 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:48 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:51 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:54 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:30:57 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:00 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:03 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:06 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:09 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:12 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:15 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:18 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:21 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:24 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:27 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:30 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:33 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:36 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:39 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:42 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:45 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:48 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:51 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:54 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:31:57 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:00 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:03 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:06 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:09 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:12 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:15 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:18 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:21 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:24 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:27 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:30 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:33 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:36 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:39 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:42 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:45 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:48 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:51 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:54 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:32:57 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:33:00 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:33:03 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:33:06 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:33:09 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:33:12 Aïe aïe aïe, c'est votre idole
00:33:15 Et c'est quelquefois le cas avec Prévert
00:33:18 un poète français qu'on associe souvent à une poésie assez gentillette
00:33:21 mais qui peut être en réalité une poésie violente
00:33:24 comme l'a montré la chercheuse Carole Orué
00:33:27 une poésie rouge. Prévert a d'ailleurs fait partie du groupe Octobre
00:33:30 monté à l'initiative des communistes pour écrire des textes très engagés sur l'actualité
00:33:34 Et aujourd'hui Juliette nous a parlé d'un poème de Prévert
00:33:37 La grâce matinée qui met en scène un homme qui a faim
00:33:40 Or ce poème est parsemé de jeux de mots
00:33:43 sur une antiphrase ironique, la grâce matinée
00:33:46 L'expression signifie le fait de se lever tard
00:33:49 mais originellement ça renvoie bien au gras de la nourriture
00:33:52 on est passé de l'idée d'abondance de nourriture à l'abondance de temps
00:33:56 Mais dans le poème de Prévert on a l'inverse d'une grâce matinée
00:33:59 l'homme se lève tôt et ne mange pas
00:34:02 La tête de l'homme qui a faim quand il se regarde à 6h du matin
00:34:05 dans la glace du grand magasin
00:34:08 Ironie antiphrastique mais ça n'a rien de drôle
00:34:11 Autre jeu de mots
00:34:14 Autre jeu de mots dans le poème
00:34:17 quand l'homme devient quasi fou en regardant cette nourriture qui lui échappe
00:34:20 Le café crème devient dans sa tête un café crime
00:34:23 Jeu sur la proximité phonétique des mots
00:34:26 Par hommage mais ça n'a rien de drôle
00:34:29 Pourquoi alors ces jeux de mots ?
00:34:32 La déconstruction du langage peut représenter la folie de l'homme
00:34:35 Mais au delà il y a une vraie violence
00:34:38 de l'ironie dirigée contre cet homme qui a faim
00:34:41 Mais ce n'est pas le poète qui est la source de cette ironie
00:34:44 C'est le monde. Le poète lui va dire l'absurdité de ce monde
00:34:47 Un monde où un homme qui a faim est isolé
00:34:50 alors que la nourriture est protégée
00:34:53 Poisson mort protégé par les boîtes
00:34:56 boîte protégée par les vitres
00:34:59 On va voir toute cette violence avec les expressions contenant le mot tête
00:35:02 La tête de l'homme qui a faim
00:35:05 Il imagine une autre tête, une tête de veau par exemple
00:35:08 Et il grince des dents doucement car le monde se paye sa tête
00:35:11 Et il ne peut rien contre le monde
00:35:14 Arrêtons-nous ici, il y a ce qu'on appelle une antenne à classe sur le mot tête
00:35:17 C'est-à-dire une...
00:35:20 Là vous nous faites un peu injure Elia parce qu'on l'avait tous quand même
00:35:23 C'est la figure de style préférée de Guillaume
00:35:26 Qu'est-ce que c'est Guillaume alors ?
00:35:29 Ça dépend des régions
00:35:32 Avec des sens différents
00:35:35 La tête c'est une partie du corps bien sûr mais c'est aussi la représentation, le symbole de l'identité, la dignité
00:35:38 Écoutez ce vers
00:35:41 Le monde se paye sa tête et il ne peut rien contre ce monde
00:35:44 Le monde se paye de sa tête, le monde se moque de lui
00:35:47 Jusqu'à peut-être se payer sa tête
00:35:50 C'est la mort par la faim ou par la guillotine
00:35:53 Puisque le vagabond ira jusqu'à tuer pour manger
00:35:56 Il est terrible le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain
00:35:59 Quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim
00:36:02 Ils sont terribles les jeux de mots politiques de Jacques Prévert
00:36:05 Merci beaucoup Laïla
00:36:08 Merci beaucoup Jacques Prévert
00:36:11 Et la coïncidence rouge
00:36:14 Il y a un vide à côté de moi, c'est normal
00:36:17 Charline vient de se déplacer jusqu'au perchoir
00:36:20 Eh bien oui car c'est l'heure du moment démocratique
00:36:23 Les mille personnes, plus de mille je pense
00:36:26 qui sont au auditorium de l'opéra de Bordeaux
00:36:29 vont pouvoir exprimer leur vote sur une question de société
00:36:32 C'est la convention citoyenne que j'ai l'honneur de présider
00:36:35 Et cette convention a pour thème l'alcoolisme
00:36:47 Car Radio France a révélé que deux campagnes de prévention
00:36:50 ont été annulées sous la pression des lobbies
00:36:53 à la veille de la coupe du monde de rugby
00:36:56 L'agence nationale de santé publique a finalement lancé lundi dernier
00:36:59 une campagne ciblant les jeunes
00:37:02 Une campagne jugée par certains édulcorés, un peu timides
00:37:05 Certains y voient aussi la main des lobbies
00:37:08 Alors d'abord est-ce que dans cette salle vous avez des questions sur cette campagne ?
00:37:11 Oui, on est jeunes jusqu'à quel âge ?
00:37:14 Je ne sais pas exactement pourquoi
00:37:17 Eh bien pour savoir si je suis concernée par cette campagne
00:37:20 je dois me faire un peu de travail
00:37:23 Vous buvez au travail ? Mais vous faites quoi comme boulot ?
00:37:26 Alors je n'ai pas trop le droit de le dire
00:37:29 mais avant je bossais en quotidienne à 17h
00:37:32 maintenant je ne bosse que le dimanche de 18h à 20h
00:37:35 Non mais parce qu'en fait vous n'avez pas répondu à mes questions
00:37:38 Vous serez toujours jeune Juliette
00:37:41 Cette campagne égrène les conseils envers les jeunes
00:37:44 lorsqu'ils boivent de l'alcool comme boire beaucoup d'eau
00:37:47 Moi j'en ai, ne jamais se faire tatouer quand on est saoul
00:37:50 Ce n'est pas le plus grave qui puisse arriver
00:37:53 Ce n'est pas grave, ce n'est pas grave, c'est vous qui le dites
00:37:56 Personne n'a envie d'avoir la tête d'Eric Ciotti sur le cul
00:37:59 Mais vous avez fait ça vous ?
00:38:02 Oui mais comme une ratée, je dis que c'est Bruce Willis
00:38:05 Ensuite d'autres conseils ?
00:38:08 Je pense que ne pas tromper son mec avec son meilleur ami dans des toilettes
00:38:11 surtout dans une boîte de nuit qui s'appelle le Blue Sunshine
00:38:14 Si je peux juste aider, c'est une boîte de nuit qui est après la troisième sortie de l'autoroute A24
00:38:17 Oui, c'est très précis, ça s'en levait qu'une ?
00:38:20 Non pas du tout, ça m'est juste venu comme ça
00:38:23 À présent nous allons entendre un citoyen qui a souhaité
00:38:26 obtenir un temps de parole, je vous le donne
00:38:29 Allez-y monsieur
00:38:32 Top top top, pénis pénis, top top top
00:38:35 Madame la Présidente
00:38:38 Permettez-moi d'apporter ma modeste contribution
00:38:41 Je me présente, Edouard, Edouard Pic en tout plate
00:38:44 délégué général du lobby de l'eau
00:38:47 Voilà, toutes les eaux, les minérales, les deux sources
00:38:50 de mer, de rivière et même de la fonte déglacée
00:38:53 H2O, c'est moi, c'est nous
00:38:56 Alors ce slogan là, buvez un verre d'eau
00:38:59 entre chaque verre de vin, c'est nous
00:39:02 Voilà, c'est nous
00:39:05 Alors au lieu d'empêcher les gens de boire, pour passer de campagne, explique aux jeunes comment boire
00:39:08 Comme si au lieu de dire "ne tuez pas" on expliquait
00:39:11 "comment" bien viser pour pas gaspiller de cartouches par exemple
00:39:14 Alors évidemment tout le monde s'énerve
00:39:17 Levé de bouclier, de ceux qui disent qu'il aurait mieux fallu quand même montrer des images
00:39:20 Je sais pas moi, d'une belle sirose de foie
00:39:23 façon visage tabassé à la batte en acier
00:39:26 C'est vrai, en gros faire peur, dégoûter
00:39:29 Oui, oui, c'est vrai, c'est possible, mais ça marche pas
00:39:32 Jamais, mais jamais, parce que le vrai problème
00:39:35 C'est que les gens ont besoin de se torcher
00:39:38 Ils ont besoin de se klaxonner la gueule
00:39:41 Ils ont besoin d'avoir des godasses à bascule, de se cuire les narines
00:39:44 De rentrer à deux même s'il est seul
00:39:47 Bref, de se faire du bien en s'hydratant
00:39:50 Ou distillé, ou fermenté à l'éthanol
00:39:53 Voilà, c'est comme ça
00:39:56 Que ça se passe depuis la préhistoire
00:39:59 Excusez-moi, je suis pas prêt de s'arranger
00:40:02 Vu que leur situation est à peu près celle du hamster jeté dans la fosse aux ours
00:40:05 Vider l'alcool de la trousse de sauvetage
00:40:08 Semble la meilleure option
00:40:11 D'ailleurs, il y a une croix rouge dessus pour pas qu'on la loupe
00:40:14 Parce que le lobby de l'alcool, il joue sur du velours
00:40:17 Les ministères savent que le vin, l'alcool, c'est la paix
00:40:20 Et en plus, c'est le pognon
00:40:23 Surtout pendant la coupe du monde de rugby et les JO qui vont venir
00:40:26 Sans troisième mi-temps, le sport, c'est moins marrant, voilà leur slogan
00:40:29 Tout le monde était bien prêt à se foutre sur la gueule
00:40:32 Et là, mon lobby la joue fine avec ce "buvez un verre d'eau entre chaque verre de vin"
00:40:35 Bah oui, parce que déjà
00:40:38 Un verre d'eau, c'est 100% d'eau, on est d'accord
00:40:41 Mais un verre de vin, c'est composé à 90% d'eau
00:40:44 Donc ça fait beaucoup d'eau, beaucoup moins de vin que ça
00:40:47 Et ensuite, si on commence à comprendre que sans eau, il n'y aura plus de vin
00:40:50 On va commencer à s'inquiéter
00:40:53 Bah oui, on va commencer à s'occuper sérieusement du dérèglement climatique
00:40:56 Parce que si on ne peut pas s'occuper du dérèglement climatique
00:40:59 On va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:02 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:05 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:08 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:11 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:14 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:17 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:20 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:23 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:26 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:29 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:32 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:35 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:38 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:41 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:44 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:47 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:50 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:53 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:41:56 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
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00:42:02 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:05 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:08 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:11 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:14 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:17 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
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00:42:26 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:29 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
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00:42:38 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
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00:42:44 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:47 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:50 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:53 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:42:56 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
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00:43:02 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
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00:43:44 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
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00:45:20 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:23 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
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00:45:35 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:38 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:41 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:44 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:47 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:50 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:53 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:56 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:45:59 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:46:02 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:46:05 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:46:08 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:46:11 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:46:14 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:46:17 Et on va commencer à s'occuper du dérèglement climatique
00:46:20 (Applaudissements)
00:46:23 Merci beaucoup Julie, nous aussi on vous kiffe, notre experte
00:46:29 Bon bah écoutez je crois qu'on a fait le tour
00:46:32 Je vais pouvoir énoncer la proposition de mesure qu'on va voter ensemble
00:46:35 Après le journal de 19h, nous voterons pour ou contre
00:46:38 Mettre de l'eau dans son vin
00:46:41 (Rires)
00:46:44 Suspension de séance, je vous laisse délibérer
00:46:47 Et nous reprendrons à l'issue du journal d'information de 19h
00:46:52 (Applaudissements)
00:46:56 Et avant le journal, la convention citoyenne a achevé ses travaux
00:46:59 Sur le thème de la prévention des dangers liés à l'alcool
00:47:02 Alors bon, puisque personne n'a fait le lien entre alcoolisme et immigration
00:47:05 Je pense que nous allons pouvoir passer au vote
00:47:08 Je rappelle la question qui a été posée avant 19h
00:47:11 Pour ou contre mettre de l'eau dans son vin
00:47:15 Alors par applaudissement, qui est pour ?
00:47:19 (Applaudissements)
00:47:22 Y'en a, y'en a
00:47:24 Par applaudissement, qui est contre ?
00:47:27 (Applaudissements)
00:47:30 Vous êtes tellement prévisibles
00:47:33 Et bien cette proposition est rejetée
00:47:36 (Musique)
00:47:39 Et le grand dimanche soir continue jusqu'à 20h
00:47:42 Avec Juliette Arnaud, Guillaume Meurice, Mao, Laelia Veyron, Doulie, Djoubaka, Yppoli Girardot et Frédéric Fromet
00:47:53 Et voici notre invitée qui nous rejoint pour cette deuxième heure du grand dimanche soir
00:48:00 Qui est venue spécialement de Paris, même qu'elle est allée ce matin à Bruxelles, figurez-vous
00:48:04 Je vous demande d'accueillir chez vous, bien sûr, puisque vous écoutez la radio ou dans cette salle
00:48:08 L'écrivaine Fatou Diome
00:48:11 (Applaudissements)
00:48:13 Et le grand dimanche soir, Charline Vanhoenacker
00:48:18 Bonsoir, bonsoir Fatou Diome
00:48:21 Bonsoir
00:48:22 Merci d'être là et d'être venue jusqu'à Bordeaux
00:48:25 Je vais déjà rougir avec tous ces applaudissements
00:48:28 Alors, vous publiez un livre qui s'intitule "Le Verbe Libre ou le Silence" paru chez Albin Michel
00:48:37 Vous commencez par évoquer un épisode de votre vie d'écrivaine
00:48:41 Une nouvelle éditrice vous prend en main, prend en main votre texte
00:48:46 D'une manière très directive et elle n'a pas du tout la même vision que la vôtre d'un texte
00:48:52 De ce qu'on peut en faire quand on est éditeur/éditrice, de la liberté d'écrire
00:48:56 Et vous développez donc un texte qui est aussi très poétique d'ailleurs, parce que vous êtes poétesse aussi
00:49:01 Développez un texte énervé et poétique, je dirais, sur le monde de l'édition
00:49:06 Et puis ce qui est poli-télère, je dirais, l'édition "Un monde sans pitié" parfois
00:49:10 Pas tous les éditeurs, on commence par certains éditeurs
00:49:14 En l'occurrence c'était une cavalière qui voulait m'imposer un saut d'obstacle
00:49:19 Chez une rameuse
00:49:21 À coup de cravache
00:49:22 Oui, exactement, je préfère la pagaie
00:49:25 Il y a beaucoup de métaphores, là Elia se régale
00:49:29 Alors, c'est un livre qui se termine par les mots suivants
00:49:32 Et c'est assez rare pour être souligné, c'est un livre qui se termine par "Ça suffit"
00:49:36 Et non, je ne spoil rien, c'est un livre en colère
00:49:40 Heureusement ici vous êtes dans un safe space de gens en colère, de toute façon
00:49:44 La colère dans votre vie d'écrivaine, est-ce qu'elle est venue tôt ?
00:49:49 Déjà elle a motivé la danse de ma plume
00:49:53 On continue avec les métaphores, là Elia prend des notes
00:49:57 Oui, on commence à écrire pour dire tout ce dont on déplore, tout ce dont on rêve
00:50:04 Et puis dire toutes les énormités qu'on n'ose pas dire aux adultes
00:50:08 C'est une colère à la Cyrano de Bergerac, parce que le style est à la hauteur de la rébellion
00:50:16 S'il doit y avoir silence, puisque le titre c'est "Le Verbe Libre" ou "Le Silence"
00:50:24 Est-ce que c'est une nécessité ?
00:50:29 Parce que vous ne pouvez pas juste dire "Allez manger vos morts" par exemple
00:50:34 au moment de l'édition, et donc vous choisissez un livre conséquent avec une colère à la Cyrano de Bergerac
00:50:42 Si ça doit être un silence, ça peut être un silence la bouche pleine
00:50:47 Une tarte aux pommes avec des boules de glace vanille pour me consoler de ne pas pouvoir écrire
00:50:52 Parce que ce serait malgré moi évidemment, mais j'espère ne pas choisir ce silence
00:50:57 Par contre c'est une réflexion très saine, si je ne peux pas écrire librement, me respecter, cela voudrait dire me taire
00:51:07 Vous étiez prête à vous taire ?
00:51:12 Oui, après "La Cavalière", pendant "La Cavalière"
00:51:15 Oui, parce que si "La Cavalière" doit m'imposer ses zeilleurs, sa bride et sa cravache
00:51:21 si je ne peux pas l'envoyer dans l'errance, j'envoie ma plume dans l'errance et je m'ôte
00:51:27 parce que sinon le lecteur aurait des textes absolument faux, ce que je n'aimerais pas publier de toute façon
00:51:33 Alors là je prends le risque peut-être de ne plus être publiée, donc si vous avez des restes de pâtes à la maison, gardez-les
00:51:41 Ça se passe bien chez Albain Michel, ils vous ont publié ce texte, donc ça va
00:51:45 Ils l'ont publié, donc peut-être qu'ils sont mazots ou qu'ils sont super pour la liberté d'expression, en tout cas merci
00:51:53 C'est une nécessité vitale pour vous et comme beaucoup d'écrivains, d'écrire, donc ce serait terrible le silence
00:51:58 Alors est-ce que ce récit c'est un peu le passage obligé, exprimer cette colère avec beaucoup de poésie, toujours quand même
00:52:05 Est-ce que c'est le passage obligé pour pouvoir vous remettre à l'écriture d'un autre texte ?
00:52:09 Oui, parce que je dis, il y a des livres patients qui vous laissent réfléchir tranquillement et mûrir votre texte sans compter des lunes
00:52:17 Il y a des textes intempestifs qui s'imposent, voilà comme la verse, on doit écrire ce texte-là pour pouvoir guérir de quelque chose, continuer
00:52:26 Mais de toute façon je pense qu'on écrit toujours pour se réparer de quelque chose ou pour réclamer quelque chose
00:52:32 Donc "Viens de nouveau sous le soleil", c'est juste une sale gosse qui se roule par terre avec une plume
00:52:39 Je vous imagine bien, et donc là ça va mieux, est-ce que vous êtes déjà en train d'écrire ?
00:52:44 Ah là ça va mieux, surtout que... Non, non, regardez, j'arrive à Bordeaux, je mange des cannelles et ça vous console de tout
00:52:51 C'est vrai que les cannelles de Bordeaux c'est quelque chose
00:52:54 Voilà, et puis le livre il est fait, donc pour moi c'est la liberté maintenant d'écrire autre chose
00:53:00 Et donc dans mon cœur, il n'y a pas de rancune, dès qu'on écrit il n'y a pas de rancune en fait
00:53:05 Vous transformez, vous sublimez, c'est même pas une colère, c'est une révolte
00:53:09 Et je dis la révolte c'est la colère muée en action, donc ma colère est devenue un texte, donc tout va bien
00:53:15 Très bien, la révolte donc, et ce texte "Le Verbe ou le silence" paru chez Albin Michel
00:53:22 Colère je l'ai dit, exprimé avec beaucoup de poésie, qui raconte beaucoup de choses du monde de l'édition
00:53:27 On va y revenir bien sûr dans quelques instants, à ce monde parfois sans pitié, n'est-ce pas Fatou Diom ?
00:53:33 Et on va aller se balader dans les rues de Bordeaux à présent, les rues autour du marché, les mochelées, pour annoncer Guillaume Meurisse
00:53:42 C'est ça, c'est exactement ça, ah là là Bordeaux, bonjour, je suis heureux
00:53:48 Je suis si heureux, si heureux d'être ici à Bordeaux pour rendre hommage à votre ville, ville éternelle, terre de légendes
00:53:56 Bertrand Cantat, Maurice Papon, Pierre Palmade, les Avengers comme on les appelle ici
00:54:03 Terre de culture Bordeaux bien évidemment, avec le vin fabuleux, je pense notamment au Château Sulfite
00:54:09 Il y a également le Saint Sulfite qui est cette année, un petit goût de sulfite pas dégueulasse
00:54:13 Et Bordeaux évidemment, terre de prestige et de victoire avec les Girondins
00:54:18 Non mais je ne suis pas bon, je me rends compte que je ne suis pas très bon en hommage finalement
00:54:23 Je crois que je vais aller demander directement aux Bordelais et pour le faire je suis allé ce matin au marché des Capuchins
00:54:28 Les Capuches, comme on dit, bien sûr, peuple des chocolatines
00:54:32 Allez, parlons des Bordelais avec des Bordelais
00:54:35 On pourra dire une chose, c'est que ce n'est pas les premiers à inviter du monde, c'est assez fermé, assez éclaté
00:54:42 En fait, à moins d'être introduit par quelqu'un, on va dire en général, l'accueil ce n'est pas la principale qualité
00:54:48 Voilà, bon ça c'est voilà, Bordeaux, il faut être introduit par quelqu'un
00:54:52 Alors introduire, pas physiquement parlant, je précise au cas où Luc Besson nous écoute
00:54:56 Entre 64 interviews où il dit à quel point il a souffert, #prayforLuc, mec de plus de 50 ans, life's matter
00:55:04 Donc Bordeaux, ville exigeante, on va dire ville d'histoire
00:55:08 Ouais, on va dire que l'histoire parle par elle-même généralement, on va dire
00:55:12 C'est-à-dire ?
00:55:13 L'histoire bordelaise, le port, l'esclavagisme, ça n'a pas été des plus jolis
00:55:17 Ouais, alors, bon, il faut remettre dans le contexte aussi, parce qu'à l'époque, il n'y avait pas les woke pour nous dire l'esclavage, gna gna gna, je ne sais pas quoi, qui nous font chier
00:55:24 Et du coup, Bordeaux, c'est vrai que tu as pu te développer grâce au commerce triangulaire, ce que vous appelez ici le bon vieux temps
00:55:30 Mais c'est vrai, voilà, vous n'avez pas à rougir, vous êtes un peu ce que la Suisse est alors confisquée aux Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale
00:55:36 Bon, par contre, c'est sûr que si un jour vous devez rendre l'argent, fatidium, la ville vous appartient en fait, tout simplement
00:55:41 Allez, continuons
00:55:43 On récupère tout
00:55:44 Parfait, continuons sur l'histoire
00:55:45 C'était quand même le passage pendant la Deuxième Guerre aussi, l'esclavagiste écolabo, quoi, voilà
00:55:50 Voilà, je résume, évidemment, parce que j'ai 4 minutes de chronique, donc j'ai un esprit de synthèse, je suis un petit peu comme Laurent Dutch, je fais des choix
00:55:57 Allez, continuons sur le caractère des Bordelais
00:56:00 Casse-couilles
00:56:01 Les Bordelais sont casse-couilles ?
00:56:03 Bien sûr, regardez, il y en a plein là
00:56:05 C'est vrai qu'il y en a plein autour de nous
00:56:06 Bien sûr, on est débordé
00:56:08 Mais vous êtes Bordelais, vous ?
00:56:09 Je suis Bordelais d'adoption, mais je ne suis pas Bordelais de cru, donc voilà, je suis toujours un peu étonné de les voir nous casser les couilles autant
00:56:19 Voilà, ville d'étonnement aussi, Bordeaux, ville qui nous brise les cannelets
00:56:23 Alors là, je suis tombé sur des gens qui étaient aussi forts que moi en hommage, soyons honnêtes
00:56:27 Faisons quand même un focus sur les qualités, les qualités des Bordelais
00:56:30 Les qualités, les gens sont relativement sympas
00:56:33 Relativement ?
00:56:34 Oui, oui, parce que c'est des microcosmes quand même, le centre de Bordeaux, la haute bourgeoisie du Pinard et du reste
00:56:41 C'est du communautarisme alors ?
00:56:42 Non, non
00:56:43 Non, alors non, non, non, non, parce que le communautarisme c'est les Arabes, et là ça n'a rien à voir
00:56:48 Des riches qui restent entre eux, c'est pas du communautarisme, c'est la matinale de France Inter, ça n'a rien à voir du tout
00:56:54 Ah non, oh là là, attention Bordeaux
00:56:56 Non, non Bordeaux, tu te radicalises Bordeaux, j'ai l'impression
00:56:59 Bon, allez, on a vu les qualités de Bordeaux, passons aux défauts quand même
00:57:02 Depuis quelques temps, depuis le nouveau maire quand même
00:57:05 Ah ouais, ouais, c'est quoi les qualités et les défauts du nouveau maire ?
00:57:09 Déjà il supprime le beau sapin de Noël qu'on avait avant
00:57:12 Ça vous a déçu ?
00:57:13 Déçu, énormément, les qualités, je ne connais pas tout ça
00:57:16 On ne sait pas, on ne sait pas les qualités du maire, il est dans la salle Pierrot en plus, on lui demandera un petit peu après ses qualités
00:57:22 En tout cas, Pierrot, tu pourras faire tout ce que tu veux, le coup du sapin, on ne te le pardonnera jamais mon pote
00:57:26 Tu peux trouver le vaccin contre le cancer ou le remède contre Darmanin, le sapin c'est resté là d'accord ?
00:57:31 Allez, concluons sur la culture bordelaise, le langage
00:57:34 Oh, ça daille, c'est embêtant
00:57:40 Ça daille que les Parisiens fassent monter le prix des loyers par exemple
00:57:43 Ça m'emmerde
00:57:44 Voilà, le Parisien, ça emmerde tout le monde et c'est ça qui fédère un pays véritablement
00:57:48 La détestation du Parisien dont la cote de popularité est entre la punaise de Lille et le gardien de l'Argentine
00:57:53 Voilà, merci quand même pour l'accueil Bordeaux, en vrai, c'était gavé bien
00:57:57 Merci Béatrice
00:58:00 Merci Maurice
00:58:02 Merci Guillaume
00:58:05 Et merci aussi à Monsieur le maire de Bordeaux qui est effectivement dans la salle
00:58:12 Merci à Pierre Hurmique qui a eu l'inconscience de nous inviter dans sa ville
00:58:17 et on leur remercie, on a reçu un accueil très très chaleureux de tous les Bordelais
00:58:21 Vous avez des souvenirs à Bordeaux, Fatou Diom ?
00:58:23 J'ai des souvenirs de gourmandise et d'admiration de l'architecture
00:58:27 Les pierres blanches partout, donc je marche, je rêve, c'est tout
00:58:31 et le jour où j'aurai mon château ici, j'arrête d'écrire
00:58:35 Pour l'instant vous publiez le Verbe libre ou le Silence paru chez Albain Michel
00:58:40 C'est rigolo ce que vous venez de dire parce que dans ce livre, je crois que c'est la première fois que je lis une écrivaine
00:58:47 et ça ne m'étonne pas que ce soit une écrivaine plutôt qu'un écrivain
00:58:50 Vous parlez d'argent ?
00:58:52 Oui
00:58:53 Et les écrivains, ça ne parle pas d'argent
00:58:55 Ah, vous savez
00:58:56 Et c'est très agréable, mais pourquoi vous l'avez fait délibérément ?
00:58:59 Parce que ça aussi, c'est un petit peu mettre les pieds dans le plat
00:59:01 Parce qu'avant de lire ou d'écrire, Balzac faisait tout ça, le ventre plein, nous aussi
00:59:07 Et puis il y a les factures qui incommodent le monde entier et qui ne nous contournent pas non plus
00:59:14 Et puis à internet maintenant, on pirate nos livres
00:59:17 Donc alors je lance un appel, si vraiment vous aimez la littérature, si vous aimez et respectez les écrivains
00:59:23 Il faut juste se rappeler qu'ils doivent manger, donc il faut acheter les livres
00:59:28 [Applaudissements]
00:59:31 Il y a d'excellents librairies à Bordeaux, partout en France aussi
00:59:34 Et les libraires indépendants encore plus
00:59:36 Pas tous les livres, avec BD vous pouvez pirater quand même
00:59:40 Fatou Diop, je pense que Guillaume Meurice, lui, il a une vision particulière du métier d'éditeur
00:59:45 Non mais c'est une très bonne définition, dites à Fatou
00:59:47 Moi j'ai toujours considéré que les éditeurs, c'est des gens qui savent transformer des fichiers Word en fichiers PDF
00:59:52 Et voilà
00:59:53 Donc voilà, ils prennent tout et il faut tout préparer pour eux
00:59:56 Voilà
00:59:57 Oh mon Dieu, si mon éditeur m'écoute, je t'adore
01:00:00 Alors Fatou Diop, la question qu'on voulait aussi, c'est qu'est-ce qu'un bon éditeur ou une bonne éditrice ?
01:00:05 Alors moi, ma définition est très simple, donc vous allez voir, moi, un bon éditeur, c'est quelqu'un qui reste en dehors de mon texte
01:00:12 [Rires]
01:00:14 Alors en fait, il a raison Guillaume, c'est comme c'est pensé
01:00:16 Un bon éditeur, c'est quelqu'un qui reste en dehors de mes rêveries et de ma folie et de mon excès de métaphores
01:00:23 Parce que je rame dans ma petite barque nocturne sous les toits d'Alsace
01:00:27 Et ça ne le regarde pas, il n'y est jamais quand je le fais
01:00:30 [Rires]
01:00:31 Vous voulez dire quelque chose là Elia ?
01:00:33 Non, je notais métaphores filées, quand les métaphores s'enchaînent comme ça, j'ai plein d'exemples
01:00:37 [Rires]
01:00:39 Juste à propos de votre relation avec votre éditrice, nous mettre d'accord sur la description d'un simple verre d'eau
01:00:45 Prenez plus de temps que forer un puits au Sahel à main nue
01:00:48 [Rires]
01:00:50 Je n'exagère jamais
01:00:51 [Rires]
01:00:54 C'est très rigolo parce que c'est l'humour aussi, l'humour dont vous faites preuve évidemment
01:00:58 Et puis vous vous livrez un exercice vertigineux, je trouve, parce qu'à plusieurs reprises, vous répondez à cette question "Qu'est-ce qu'écrire ?"
01:01:04 Oui
01:01:05 Vous vous portez sur "Qu'est-ce qu'écrire ?" Il y a ça et "Qu'est-ce qu'un livre ?" C'est vertigineux quand même
01:01:10 Vous savez, je me pose toujours cette question à chaque fois que je commence un livre
01:01:14 J'ai l'impression que je n'arriverai pas à le finir, c'est très bizarre
01:01:18 Mais quand je fais un livre, j'ai l'impression que c'est le dernier et c'est en même temps le premier
01:01:22 Parce qu'il est toujours différent des autres et j'expérimente des choses
01:01:26 Le problème c'est que quand vous avez la cavalière qui vous fixe un horizon avec une piste à suivre
01:01:31 L'éditrice donc, oui
01:01:33 Enfin, la supposée éditrice, la cavalière
01:01:36 Et c'est là, quand elle vous impose ces règles-là, où est l'expérimentation, où est l'originalité
01:01:41 Donc si la création artistique consistait à répéter tout ce qui a déjà été fait sans rien changer
01:01:47 C'est inutile de recommencer à faire des romans après la comédie humaine
01:01:52 Pourquoi devrait-on faire encore des expositions après Michel-Ange ?
01:01:55 Et puis quel galériste peut se promener dans une exposition avec un seau de peinture pour rectifier les tableaux par exemple ?
01:02:02 Et c'est ce qu'elle faisait cette cavalière
01:02:05 On aurait pu prendre l'exemple des Stones ou de Bowie aussi puisqu'on va parler musique maintenant
01:02:10 Fatou Dioum, enfin parler, l'écouter surtout, Djoubaka
01:02:13 Parce qu'on va réaccueillir sur cette scène de l'auditorium de l'Opéra de Bordeaux
01:02:17 Le groupe qu'on a entendu en première heure, Maxwell Farrington et le Super Omar
01:02:23 Et quand ils se sont rencontrés il y a quatre ans, ils ont dû apprendre à jouer ensemble autour d'un titre
01:02:30 Oui, on se reconnaît entre musiciens autour de gens qu'on aime
01:02:33 Et eux en particulier, ils semblent avoir un amour immodéré pour Frank Sinatra, c'est très bien
01:02:38 Ils ont choisi une chanson de Sinatra qui est issue d'un album, le seul peut-être concept album de Frank Sinatra
01:02:44 Il raconte qu'il a deux gamins dont il doit s'occuper parce que sa femme est partie mener carrière dans les nightclubs
01:02:51 Et il y a une chanson dans cet album, l'album s'appelle Waterton, qui est sorti en 70 et il y a une chanson qui s'appelle The Train
01:03:00 Allez, c'est parti
01:03:04 Waterton - The Train
01:03:13 And now the sun has broken through, it looks like it will stay
01:03:19 Just can't have you coming home on such a rainy day
01:03:25 The train is leaving Ellensville unless my watch is fast
01:03:31 The kids are coming home from school, must be quarter past
01:03:38 So many changes since you've been away
01:03:45 And there's so many things to say
01:03:51 I spent so many times and more
01:03:56 But the letters still lying in my drawer
01:04:02 'Cause the morning mail had left some time before
01:04:08 Pretty soon you'll be close to me and it will be so good
01:04:15 We'll talk about a part of you I never understood
01:04:21 And I will take good care of you and never let you cry
01:04:27 We will love so much and love the people passing by
01:04:33 So many changes since you've been away
01:04:40 And there's so many things to say
01:04:46 This time around you'll want to stay
01:04:52 'Cause I've spent so many nights and find a way
01:04:58 Even bought that summer cottage yesterday
01:05:04 Sunday is coming down, I think I see the train
01:05:11 The sun has gone and now my face is wet with heavy rain
01:05:17 The passengers for Allentown, they're waiting by the track
01:05:23 You wish that I was here by now but baby I am back
01:05:29 The passengers for Allentown are gone
01:05:36 The train keeps slowly moving on
01:05:42 But I can't see you anyplace
01:05:47 And I know for sure I'd recognize your face
01:05:53 And I know for sure I'd recognize your face
01:06:02 And I know for sure I'd recognize your face
01:06:08 And I know for sure I'd recognize your face
01:06:15 And I know for sure I'd recognize your face
01:06:23 Merci Maxwell Farrington et Christophe Vaillant alias "Le Super Omar"
01:06:33 C'était une reprise de Frank Sinatra, "The Train"
01:06:37 Et vous, votre album "Once" est disponible
01:06:40 Il y a aussi le "P.I.Head It All" en attendant la sortie du prochain album en 2024
01:06:46 Et notez bien, à Paris à la Maroquinerie, vous jouerez le 30 mai 2024
01:06:51 Et donc on vous attend chaleureusement
01:06:54 Merci beaucoup
01:06:55 Merci à vous
01:06:56 Je rappelle que vous signez sur le label Bordelais, Talitre Records
01:07:00 Merci, merci beaucoup à vous
01:07:03 On aime beaucoup ce que vous faites
01:07:06 Et pendant ce temps, Juliette et Guillaume s'apprêtent à se jeter dans le public pour notre grand jeu
01:07:11 Attention Fatou Diome, j'espère que vous aimez les jeux, c'est un jeu qui ne coûte pas un bal
01:07:14 C'est le jeu sans euros, à vous Juliette et Guillaume
01:07:17 Tout à fait, merci beaucoup
01:07:21 Merci beaucoup, Charline, bienvenue à toutes et à tous dans notre jeu, le jeu sans euros
01:07:26 Le jeu qui fait des heureux, mais pas des euros
01:07:30 Bonjour Juliette
01:07:35 Et bonjour Guillaume
01:07:36 Alors nous avons sélectionné aujourd'hui une candidate et un candidat dans le public de l'auditorium de l'Opéra de Bordeaux
01:07:44 Et vous êtes avec qui Juliette ?
01:07:45 Je suis avec Cerise, Cerise, levez-vous, comment vous appelez-vous ?
01:07:50 Cerise
01:07:52 Bien joué
01:07:53 Bonne réponse, impeccable, très bien
01:07:55 Alors, je vais poser une question à Cerise, je vais lui demander les trois choses qu'elle aime écouter dans la vie pour un petit peu mieux cerner sa personnalité
01:08:05 Allez-y Juliette
01:08:06 Alors, j'apprécie beaucoup écouter votre émission
01:08:09 Fayotte, mais sympa
01:08:12 Elle n'est pas Fayotte, elle dit la vérité, ça vous écorche les oreilles bien sûr à vous Guillaume
01:08:17 J'aime beaucoup écouter de l'opéra, notamment la Traviata et le bruit des pièces dans mon porte-monnaie
01:08:28 C'est vraiment très touchant, on dirait vraiment une citation Woody Allen
01:08:31 Oui c'est vrai
01:08:32 Restez à côté de moi Cerise, avec qui jouons-nous de votre côté Guillaume ?
01:08:35 Eh bien levez-vous, François, François, bonjour, comment vous appelez-vous François ?
01:08:38 François
01:08:39 Qu'est-ce que vous êtes prévisible, c'est pas possible
01:08:41 Est-ce qu'on peut vous poser la même question, qu'est-ce que vous aimez écouter ?
01:08:44 Oui, ce que j'aime bien écouter c'est les vagues à l'océan, le son des oiseaux, le chant des oiseaux dans mon jardin et le son de ma moto
01:08:53 Ah, parce que c'est un bonhomme François, exactement comme Woody Allen, c'est formidable
01:08:58 C'est formidable
01:08:59 Beaucoup de points communs aujourd'hui
01:09:00 Et alors Guillaume, dites-moi, nous jouerons pour quel cadeau s'il vous plaît ?
01:09:02 Alors ils ont de la chance aujourd'hui, vraiment, Cerise et François, parce que nous jouerons pour une magnifique bouteille de vin qui est dans ma main, qui est du vin de Bourgogne, bien évidemment
01:09:11 Comme ça, ça vous fera pas de mal de goûter un petit peu du bon vin, merci beaucoup
01:09:16 Allez, on va y aller avant que vous fassiez l'incher Guillaume
01:09:19 Oui, c'est parti pour le jeu sans euros
01:09:21 Le jeu qui fait des heureux
01:09:22 Mais pas des euros !
01:09:23 Et c'est vous qui commencez avec la première question Guillaume
01:09:27 Oui, François, soyez concentré, quelle est la devise de Bordeaux ?
01:09:31 Est-ce que c'est "les pains au chocolat, c'est délicieux" ?
01:09:34 Est-ce que c'est "je suis tombé pour elle, ma maison, ma tour Eiffel" ?
01:09:38 Qui est une phrase, je rappelle, de Pascal Obispo, qui est écrite pour Sonia Mabrouk
01:09:42 Est-ce que c'est "il filipe poutou, we trust" ?
01:09:45 Ou est-ce que c'est "les lys règnent seuls sur la lune, les ondes, la forteresse et le lion" ?
01:09:50 L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, surtout quand vous choisissez des devises pour une vilaine, faites attention
01:09:55 François, concentration, la réponse
01:09:57 J'aime bien la 3, mais je pense que c'est la 4
01:09:59 C'est la 4 ! Un point pour François, incroyable !
01:10:01 Juliette, une question pour Cerise, on y va
01:10:06 Une question spéciale Bordeaux, bien sûr
01:10:07 Parmi les citations suivantes, laquelle, Cerise, n'est pas de Michel de Montaigne ?
01:10:13 "Sur le plus beau trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul"
01:10:17 Peut-être c'est préparation H
01:10:19 "Je m'avance vers celui qui me contreduit"
01:10:22 Peut-être c'est Guillaume Meurisse
01:10:23 "Je n'enseigne pas, je raconte"
01:10:25 Peut-être c'est de moi
01:10:26 "Le public girondin m'a dégoûtée, j'ignerai jamais à Bordeaux"
01:10:30 Peut-être c'est Jean-Pierre Papin
01:10:32 Alors laquelle n'est pas de Montaigne ?
01:10:34 C'est la 4 !
01:10:40 Ouiiii ! Elle l'a trouvée toute seule !
01:10:42 C'est incroyable, ça lui fait un partout, le suspense est total, les gens sont comme des maboules
01:10:48 Vous sentez la pression ou pas ?
01:10:50 Énorme, je suis sous les bras. Pour vous départager, on va passer sans plus attendre à la question bonus
01:10:55 Bonus ! Bonus ! Bonus !
01:10:58 Allez, question bonus, qui vaut François 73 points aujourd'hui, attention
01:11:04 Cette question elle vaut pour vous deux
01:11:07 Soyez concentrés, quel est le nombre de buts encaissés par les girondins de Bordeaux
01:11:11 lors de leur dernière saison en Ligue 1 ?
01:11:14 A 250 près, on a voulu être sympa
01:11:16 Allez, on y va François
01:11:18 280
01:11:20 Ok, Cerise ?
01:11:22 253
01:11:26 La bonne réponse Juliette ?
01:11:28 C'est Cerise !
01:11:30 La bonne réponse c'est 81
01:11:32 Et donc ça veut dire que c'est Cerise
01:11:34 C'est Cerise qui remporte le jeu, vous remportez cette magnifique bouteille de Chablis, on peut applaudir bien fort Cerise
01:11:38 Merci beaucoup, merci François, vous n'avez pas des mérités
01:11:43 Et nous on se retrouve la semaine prochaine pour le jeu sans euros
01:11:46 Le jeu qui fait des euros
01:11:48 Mais pas des euros !
01:11:50 Merci Juliette et Guillaume, et si vous voulez participer, sachez que dimanche prochain, notre émission aura lieu au studio 104 à Paris, la Maison de la Radio et de la Musique
01:12:00 La billetterie est ouverte, vous pouvez réserver vos places sur Maison de la Radio.fr
01:12:05 Fatou Diome est toujours avec nous, Fatou Diome vous publiez "Le Verbe Libre ou le silence" chez Albain Michel
01:12:12 Et on vous propose un Verbe Libre sur un sujet d'actualité, si vous le souhaitez, je pense que vous en avez choisi un qui vous tient à coeur
01:12:20 C'est lequel ?
01:12:22 Le harcèlement scolaire
01:12:24 Je voudrais que dans toutes les familles, je n'ai pas bu, je ne bois jamais
01:12:31 Je voudrais que dans toutes les familles on encourage les jeunes à parler
01:12:34 Parce que souvent à l'école, quand on est tout petit, on a peur d'être la balance
01:12:40 Et c'est une des raisons pour lesquelles le silence perdure et donc la souffrance des enfants
01:12:45 Et je voudrais tout simplement que dans chaque famille, on parle aux enfants, que dans les classes, on les encourage à parler
01:12:51 Attention, je ne parle pas de délation, je parle juste de leur apprendre la liberté d'alléger son coeur, de dire juste ce qui ne va pas
01:12:59 C'est pas pour faire du mal, mais quand on souffre à l'école, de rentrer à la maison et dire tout simplement
01:13:05 "Je suis triste parce qu'il est arrivé ça et ça" parce que ça casse le cercle vicieux de la douleur qui n'est pas racontée et donc qui perdure
01:13:13 Et je raconte ça parce que j'étais une villageoise qui suis partie en ville étudier
01:13:18 Et donc voilà, on est le petit bloc toujours de quelqu'un
01:13:22 Et souvent quand on vous le fait sentir, ça a l'air anodin, mais ça fait vraiment souffrir
01:13:27 Donc il y a des enfants qui se taisent, encouragez-les à communiquer, à dialoguer, à raconter aux professeurs, à raconter aux parents
01:13:35 Et puis ceux qui harcèlent, rappelez-leur qu'ils peuvent être très très gentils et que les autres leur rendraient ça
01:13:42 Ça fait bisounours, mais j'y crois au dialogue, voilà
01:13:48 Vous n'étiez pas toute jeune quand vous êtes arrivée en ville et que vous avez quitté la famille pour aller étudier en ville
01:13:59 À qui vous pouviez parler quand ça n'allait pas ?
01:14:03 Au début j'étais dans des familles d'accueil, donc on est plutôt timide pour le raconter
01:14:08 Parce que surtout on a envie de donner une bonne image à la maison pour dire "C'était bien là où j'étais" même quand c'était absolument faux
01:14:14 Donc on ne veut pas inquiéter les parents et on garde les choses qui ne vont pas bien
01:14:18 Et quand vous venez d'un village, vous êtes plus timide et les jeunes de la ville ne vous font pas de cadeaux, ils vous le font vraiment sentir
01:14:26 Et on se sent marginalisé, et plus on est isolé, moins on parle, et moins on parle, plus c'est facile de vous maltraiter, en catéminer
01:14:34 Sujet d'actualité, le harcèlement avec le plan du gouvernement qui prévoit de former d'ici à la fin du quinquennat
01:14:42 Tous les personnels scolaires, les policiers, les gendarmes, les magistrats ou les éducateurs de la protection
01:14:47 Et donc aussi dans les familles, parce que l'école ne peut pas tout évidemment
01:14:50 Et d'actu, il en est encore question, cher Fatou Dioum, à l'heure où on parle, vous savez, les journaux commencent à boucler leurs articles
01:14:57 Alors que vont-ils hisser à la une demain matin ? De quoi discutent-ils ce soir dans les radios, les télés ?
01:15:03 Rendons-nous dans l'une de ces rédactions
01:15:06 Pendant ce temps-là, à la conférence de rédaction du magazine "Le nouveau détective"
01:15:16 Bon, alors, on a cartonné la semaine dernière avec notre numéro spécial auto
01:15:27 Ah oui, très bon dossier, spécial test des meilleures camionnettes par Monique Olivier
01:15:31 Donc, cette semaine, il faut traiter de l'affaire Goldman
01:15:34 J'adore, je suis fan de Goldman, j'ai ccd une housse de quoi de Goldman ? Des préservatifs Goldman ?
01:15:40 Si, de... si
01:15:41 Non, alors non, parce qu'en fait on parle pas de Jean-Jacques Goldman, on parle de Pierre Goldman
01:15:46 Je connais pas, il a un tube, il est connu
01:15:49 Bon, bon, allez, hop, je m'occupe du dossier
01:15:53 Ok, et on va faire aussi un top 10 des adeptes de Charles Manson qui veut se mettre sur le dos
01:15:58 Non, moi pas, je suis pas hyper rock
01:16:00 Non mais elle pense à Marilyn Manson, c'est bon, je m'occupe du dossier
01:16:03 C'est qui ? Explique-moi, est-ce qu'il est connu ?
01:16:07 Ouais, non, plus tard, il nous faut une enquête cette semaine, est-ce que quelqu'un a quelque chose ?
01:16:11 Moi j'ai un dossier sur un serial killer
01:16:13 Bah ça c'est génial, c'est quoi son profil ?
01:16:15 Il a vu le jour en 1958, né dans une famille plutôt aisée, il avait deux parents dans la politique
01:16:25 Son enfance au cœur de Paris a été plutôt heureuse, mais c'est en 2022 que tout dégénère
01:16:30 Depuis cette date, il a déjà sévi douze fois, et ce n'est peut-être que le commencement
01:16:36 Christophe Andlat ?
01:16:39 Non
01:16:40 Euh, il a un nom ce serial killer ?
01:16:43 Oui, il s'appelle le 49-3
01:16:46 Banco, banco, on fait le dossier complet
01:16:49 On peut aussi organiser une battue pour chercher le débat démocratique qui a disparu
01:16:52 Bah ça c'est parfait
01:16:53 Ouais, ouais, on peut faire un dossier sur la ville de Paris qui se fait envahir par...
01:16:56 Oui, par les arabes, très bon sujet ça
01:16:58 Non, c'était les punasses de Lille
01:16:59 Ah pardon, c'est mon toc à chaque fois
01:17:01 Bon, allez, c'est bien ça, ça c'est bien, j'aime bien, c'est moderne
01:17:04 Pour une fois c'est les parisiens qui se font envahir et pas les parisiens qui envahissent
01:17:07 Il nous faut aussi du trash, il nous faut du sang, est-ce que quelqu'un a un sujet ?
01:17:13 Ouais, ouais, moi j'ai un sujet hyper sanglant
01:17:15 Bon bah alors c'est à toi, mesdames et messieurs, Mao Drama
01:17:22 Bonsoir les amours
01:17:24 Sujet, sujet sanglant aujourd'hui car le saviez-vous, pour la première fois
01:17:30 des concepteurs de tampons hygiéniques ont utilisé du vrai sang pour leurs tests cliniques
01:17:35 C'est genre, j'essaie d'imaginer la scène où le mec débarque au boulot et il est en mode genre
01:17:41 "Ok les gars, j'ai une idée révolutionnaire, vous voyez les serviettes ?"
01:17:45 Et ils sont en mode "Oui, Michel, et alors ?"
01:17:47 "Venez, on les teste avec ce que c'est censé recevoir"
01:17:50 "Putain Michel, t'es un génie ! Mais d'où t'es venu cette idée mon dieu ?"
01:17:55 "Mais t'es vraiment notre monstre Einstein, mich mich"
01:17:59 Depuis 100 ans, les concepteurs testaient la capacité d'absorption des protections périodiques avec de l'eau
01:18:06 Et en testant aujourd'hui avec du sang, ils réalisent que ça ne donne pas le même résultat
01:18:11 Quoi ? Plot twist ! Je suis pas plot twistée
01:18:17 Ils pensaient que c'était équivalent parce que c'était liquide
01:18:21 Et à ce moment-là, j'ai envie de dire, ça se voit qu'ils ont jamais essayé de servir un verre de sang de pélégrino au compte Dracula
01:18:26 Moi je l'ai fait une fois, le mec, super bad vibe, il a trop mal réagi, je pense qu'il avait ses règles
01:18:32 Si on pense que tout est équivalent, peut-être que pour élaborer un vaccin contre le Covid-19
01:18:38 En fait, ils ont fait des essais en utilisant le virus Ebola
01:18:41 Après, loin de moi l'idée de devenir complotiste
01:18:44 Mais, on est dans la ville de Bordeaux, la ville de Bordeaux est en face des Etats-Unis
01:18:48 Comme par hasard, aux Etats-Unis, on a des billets avec dessus une pyramide, comme par hasard
01:18:53 Un triangle, oulala, tu prends la ville de Bordeaux, tu la tournes à 45 degrés, elle se retrouve en face de l'Egypte
01:18:59 En Egypte, et pyramide
01:19:02 C'était une blague visuelle pour la radio, j'ai mimé un triangle
01:19:09 Un triangle
01:19:11 Je rappelle que les protections périodiques concernent la moitié de l'humanité
01:19:14 Pas un quart, pas 10%, une personne sur deux
01:19:17 D'ailleurs, vous allez trouver ça incroyable, mais ce soir, dans cette opéra, si vous regardez autour de vous
01:19:22 Vous allez peut-être observer ce spécimen assez rare qu'on appelle une femme
01:19:27 La femme, cet être si délicat, qui gambade la craignée au vent dans la jungle urbaine
01:19:33 À la recherche parfois d'un appartement, attention, un animal embusqué, le Stéphane Plaza
01:19:39 Le manque de considération des industries pharmaceutiques pour la moitié de la population
01:19:47 Explique des retards immenses, et là je ne vais rien vous apprendre
01:19:51 Mais quand on parle de règles et de retards, a priori c'est le début de gros problèmes
01:19:54 Et ça, demandez juste à ma mère
01:19:58 Depuis 1950, 400 études scientifiques ont été faites sur les menstruations
01:20:03 En comparaison, combien pour les problèmes érectiles ?
01:20:06 Combien ? J'ai pas le temps, 10 000
01:20:08 10 000, c'est 25 fois plus
01:20:11 Oui, mais peut-être que c'est parce que les hommes sont 25 fois plus nombreux que les femmes
01:20:15 Non, c'est moitié, moitié
01:20:17 Lentement mais sûrement, la politique vient au secours des oubliés
01:20:21 À partir de 2024, les protections réutilisables seront gratuites pour les moins de 25 ans
01:20:26 Alors il y a un palier parce qu'à 26 ans, on a la ménopause
01:20:30 Ce sont les hommes qui écrivent la loi, que voulez-vous ?
01:20:34 Je pense que pour le prochain jeu des 100 euros, il faut distribuer des tampons
01:20:46 Un jour, les règles ne seront plus synonymes de honte
01:20:50 Un jour, les règles seront synonymes de vie, de puissance
01:20:53 Moi, je rêve d'un monde où dès qu'une meuf a réussi à avoir un prix Nobel
01:20:57 Ou qu'elle gagne au Wimbledon, on dira "Bah ouais, mais en fait, normal, c'est elle avec ses règles"
01:21:01 Merci beaucoup
01:21:03 Merci, Mao Dorama
01:21:05 Mao, vous jouez le 6 octobre au Spotlight à Lille
01:21:13 Et on vous retrouve tous les samedis à 21h à la Nouvelle Scène à Paris
01:21:16 Votre spectacle s'intitule "Drama Queen"
01:21:19 Fatou Diom avec nous, le verbe libre ou le silence paru chez Albain Michel
01:21:24 où vous évoquez le monde de l'édition et votre relation avec une éditrice très cavalière
01:21:28 Vous écrivez parfois "la plume a le poids d'un mât"
01:21:32 Et quelle est lourde à porter une plume venue d'Afrique
01:21:35 Elle doit accoucher d'éléphants, de baobabs et de merveilleux couchers de soleil sur commande
01:21:40 Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?
01:21:42 C'est les assoiffés de l'exotisme
01:21:44 qui sont un peu en retard sur le siècle
01:21:49 puisque maintenant avec Google Earth et les billets d'avion
01:21:54 on a rendu le monde beaucoup plus petit
01:21:56 Je réclame la liberté de parler de la condition sociale des Suédois, des Grecs et des Turcs
01:22:01 quand j'ai envie, parce que l'Afrique n'est pas mon seul centre d'intérêt
01:22:06 parce que la planète contient l'Afrique et le reste m'intéresse aussi
01:22:10 On vous réduit à votre africanité
01:22:13 C'est ça qu'on savait dire
01:22:15 On vous réduit à votre africanité
01:22:17 Oui, c'est-à-dire que ma mélanine doit être ma camisole de force
01:22:21 Eh bien non, ce n'est pas un signe de maladie
01:22:23 Et donc ce n'est pas une veste non plus, je ne peux pas la porter ad vitam aeternam
01:22:27 J'habite le genre humain qui m'habite
01:22:30 et je revendique le droit de parler de mes collègues aux yeux bleus
01:22:35 parce que quand un artiste occidental parle d'Afrique, on trouve qu'il est ouvert d'esprit
01:22:39 Ce n'est pas donc une fracture du crâne comme dirait l'autre
01:22:42 Alors moi aussi, je voudrais pouvoir parler d'Allemagne et des Chinois
01:22:47 sans être considérée comme une fille acculturée, dénaturée
01:22:51 C'est paradoxal, on nous réclame l'assimilation
01:22:53 mais en même temps on nous le reproche quand on y parvient
01:22:56 Il ne faut pas le savoir
01:22:57 Pas de baobab dans le verbe libre ou le silence
01:23:01 Paru chez Albin Michel de Fátiglum, notre invité
01:23:05 Et puis voici la petite chanson du grand dimanche soir
01:23:08 Quand il joue dans le Nord, c'est un trou vert
01:23:10 Au Sud de la Loire, en Languedoc, il devient troubadour
01:23:13 C'est Frédéric Fromet
01:23:15 Alors, je vais vous montrer ce qui arrive quand deux infos se télescopent
01:23:24 Tout récemment est mort le compositeur de "Sa Plane Pour Moi"
01:23:28 et en même temps Emmanuel Macron a déclaré adorer la bagnole
01:23:35 Ça frane pour moi
01:23:39 Ça frane pour moi, moi, moi, moi, moi
01:23:43 Ça frane pour moi
01:23:45 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:23:48 Ça frane pour moi
01:23:51 Moi j'adore la bagnole, quel panard, quelle vibration
01:23:55 Son temps dans les bouchons, crisper, claquer, crever
01:23:58 Avance ta poubelle, connard, car les autres sont des connards
01:24:01 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:24:04 Qu'est-ce que t'attends ? Vas-y, démarre
01:24:06 Ça frane pour moi
01:24:09 Ça frane pour moi
01:24:12 Ça frane pour moi, moi, moi, moi, moi
01:24:15 Ça frane pour moi
01:24:17 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:24:20 Ça frane pour moi
01:24:23 Ouais, je sais, la saffrane est un modèle au TSUM
01:24:27 Et tout à fait adapté, conforme, fidèle, parfait
01:24:30 Pour qui envoie carapistouille et plein d'autres mou-casse-couille
01:24:33 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:24:35 Ce serait d'y pas croquignolesque
01:24:38 Ça frane pour moi
01:24:41 Ça frane pour moi
01:24:44 Ça frane pour moi, moi, moi, moi, moi
01:24:47 Ça frane pour moi
01:24:49 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:24:52 Ça frane pour moi
01:24:55 Moi j'adore la bagnole, quel bonheur quand je me choute
01:24:59 En fonçant sur l'autoroute, pouet, pouet, tof, tof, tout
01:25:02 Tout taillable de p'tit nof de bitume
01:25:04 T'as vu comme je t'enrhume
01:25:06 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:25:08 Boum, l'accident, j'suis un légume
01:25:10 Ça frane pour moi
01:25:13 Ça frane pour moi
01:25:16 Ça frane pour moi, moi, moi, moi, moi
01:25:20 Ça frane pour moi
01:25:22 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:25:25 Ça frane pour moi
01:25:28 Moi j'adore la bagnole, quelle joie quand je pollue
01:25:31 Car oui c'est bien moi qui pue, trois poids, cra, cra, beurk
01:25:34 Beurk à Yarn de Kinov, CO2
01:25:36 Coucou les cancéreux
01:25:38 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:25:40 Mais la bagnole me rend heureux
01:25:42 Ça frane pour moi
01:25:45 Une dernière fois
01:25:46 Ça frane pour moi
01:25:48 Ça frane pour moi, moi, moi, moi, moi
01:25:52 Ça frane pour moi
01:25:54 Vroom, vroom, vroom, vroom
01:25:57 Ça frane pour moi
01:26:00 (Applaudissements)
01:26:02 (Applaudissements)
01:26:04 Merci
01:26:06 Et c'est un triomphe Frédéric Fromet
01:26:09 Merci beaucoup Frédéric
01:26:11 Et merci beaucoup à notre invitée que vous pouvez applaudir Fatou Diom
01:26:15 Je rappelle la publication de votre livre "Le Verbe Libre"
01:26:20 Ou "Le silence" paru chez Albain Michel et on a compris que vous aviez choisi "Le Verbe Libre"
01:26:25 Merci beaucoup Fatou
01:26:27 Merci aussi à Maxwell Parrington et Le Super Omar
01:26:30 Merci à Célia Pelluet, la locale de l'Étape pour l'humour
01:26:35 Et merci à la ville de Bordeaux pour son accueil chaleureux
01:26:38 Merci à son maire Pierre Urmic
01:26:40 Merci au directeur de l'Opéra de Bordeaux Emmanuel Ondré
01:26:43 Et puis merci à toute notre équipe, notre attaché de production sur tous les fronts Alexia Lacour
01:26:47 Réalisation et effets spéciaux François Oudoin
01:26:50 Rédacteur en chef d'Orchestre Ramzy Asadi
01:26:53 Qui assure aussi la co-écriture avec la collaboration de Xavier Naud et Romain Forgeor
01:26:58 Vous pouvez applaudir aussi merci à Stéphane Foulon à la prise de son
01:27:02 Merci aux équipes techniques de Radio France, aux équipes Vidéo et Lumière
01:27:06 Mathieu Leroy, Charles Bouticourt, Olivier Leroux et Thibaut Nassim Ben
01:27:10 A la vidéo Camille Hermitte et Mathéo Gachkin
01:27:14 A la lumière Valentin Moulinier
01:27:16 Merci à Gaël Michel pour les opérations extérieures avec Valentin Guédiguian
01:27:20 C'était Juliette Arnaud, Guillaume Meurice, Mao, Laëlia Veyron, Douli, Djoubaka, Ippoli, Girardo et Frédéric Promet
01:27:27 Et Charline Vanhoenacker
01:27:29 A la télé journal, retrouvez Le Masque et la Plume avec Jérôme Larcin
01:27:34 A dimanche prochain en direct du studio 104 et en public
01:27:38 (Applaudissements)

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