PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé !
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00:00 On dit toujours que derrière un grand homme, il y a une grande femme, non ?
00:03 Oui, mais je peux vous confirmer que c'est le cas, mais on ne le sait pas toujours.
00:06 On ne le sait pas toujours et vous, vous le savez.
00:08 Pourquoi vous avez écrit deux livres ?
00:10 "Le couloir de Madame", un propos sur Brigitte Macron.
00:14 Brigitte Macron, Pénélope Fillon, Béatrice Goualard qui était la femme de Benoît Hamon,
00:19 Louis Alliot qui à l'époque était le compagnon de Marine Le Pen.
00:22 Enfin, tous ceux qui allaient rentrer dans l'ombre et dans le couloir de Madame.
00:25 C'est comme ça qu'on appelle l'aile de l'Elysée où il y a le bureau de la Première Dame.
00:30 Voilà, et ça, vous connaissez tous les secrets, les coulisses et la frondeuse avec Christophe Jacubizine
00:35 sur Valérie Trier-Waller.
00:37 D'abord, vous avez vu le film ?
00:39 M. Tchirac, il l'a vu ?
00:40 Malheureusement, non.
00:41 Tu l'as vu, Sacha ?
00:42 Oui, moi je l'ai vu hier soir.
00:44 C'est un très bon film.
00:46 Catherine Deneuve, on la voit pour la première fois dans un rôle un peu comique qui lui va très bien, je trouve.
00:51 Et puis on voit le glow up, si je peux me permettre cet anglicisme, de Bernadette Tchirac
00:56 où elle passe d'une femme de l'ombre, une femme où on est dans un paysage politique un peu machiste
01:02 à une femme qui s'affirme et qui devient la star et qui permet même à Jacques Tchirac d'être élu pour un quinquennat,
01:09 le premier, après en 2002.
01:12 Alors, ce qui nous amusait beaucoup, et vous allez nous le raconter, Alex, Bernadette Tchirac,
01:15 c'est quelqu'un de très particulier, qui n'a pas la langue dans sa poche
01:19 et qui savait tacler la personne qui se trouvait en face d'elle.
01:26 Ah oui, c'était une...
01:28 C'est...
01:29 Elle était... Oui, enfin je parle de cette époque à l'Élysée.
01:32 C'est un personnage qui est extrêmement rêche, qui peut être extrêmement désagréable,
01:38 mais qui a un côté aussi extrêmement...
01:41 Jérôme, à qui est-ce ? Vous en avez fait des frais ?
01:44 Qui peut être drôle, c'est-à-dire qu'elle a beaucoup d'humour.
01:46 Oui.
01:47 Alors, pas moi personnellement, mais j'ai une petite anecdote d'un ancien chauffeur de Jacques Tchirac,
01:51 et c'était à l'époque où il habitait Kevolter.
01:53 C'était l'hiver, il y avait son chauffeur et quelques gardes du corps qui attendaient en bas.
01:58 Et là, Jacques Tchirac, plutôt dans la bonhomie qu'on lui connaît,
02:02 propose qu'on amène des cafés aux chauffeurs et gardes du corps.
02:06 Et là, il y a Bernadette qui dit "Ah non, non, on n'apporte pas le café,
02:09 c'est pas nous de leur apporter le café".
02:10 Ah ouais, sympa.
02:11 Une petite anecdote comme ça.
02:12 Ah ouais, sympa.
02:13 Donc elle pouvait être rêche, effectivement.
02:14 Ah oui, sympa.
02:15 Mais il y a deux temps quand même dans le personnage de Bernadette.
02:18 Il y a la femme de l'ombre, celle qui a une tête bien pleine et bien faite,
02:23 qui est à Sciences Po avec Jacques Tchirac, qui lui fait ses fiches,
02:26 qui l'aide et qui l'accompagne et qui accepte finalement d'être cette femme de l'ombre
02:29 pendant toute une période, quand il est député, quand il est à la mairie de Paris,
02:34 quand il arrive à l'Elysée.
02:36 Et effectivement, quand elle arrive à l'Elysée, il est élu en 1995 sur la fracture sociale.
02:41 Et elle, c'est une aristocratique, c'est Bernadette Chaudron de Courcel.
02:45 Elle ne va pas du tout dans le décor.
02:47 Et la première fois qu'elle se rend compte que ça va être compliqué pour elle,
02:51 elle qui, par rapport aux autres premières dames,
02:54 arrivait avec beaucoup de bonheur à l'Elysée,
02:56 elle s'est rendue compte que ça allait être compliqué.
02:58 C'est le 14 juillet 1995.
03:00 Jacques Pillon, qui à l'époque est le grand ordonnateur de la communication de Jacques Tchirac,
03:04 décide d'organiser un déjeuner avec des jeunes.
03:06 Jacques Tchirac, Madame Tchirac et des jeunes.
03:09 Et là, il dit "non, il faut que Bernadette disparaisse de la photo,
03:13 parce que sinon ses papas, maman et les enfants, ça ne va pas du tout".
03:16 Et à partir de là, elle rentre en enfer pendant un quinquennat.
03:20 Alors moi j'ai une anecdote à VSD, on voulait faire la une,
03:23 c'est Philippe Lhabille qui dirigeait le service politique,
03:25 la une avec Bernadette, il voulait faire la une avec Bernadette, Claude et Jacques.
03:29 Et Jacques dit "pourquoi Bernadette ? Claude et moi, ça suffit".
03:33 Et alors Philippe, désespéré, dit à Bernadette Tchirac
03:37 "je suis désolée, mais je voudrais quand même que vous soyez sur la photo".
03:39 Comment le convaincre ? Elle dit "non, non, ne vous inquiétez pas,
03:41 pour qu'il y ait une photo de famille, il faut qu'il y ait une famille".
03:43 - Ah bon ? - Ah oui, c'était cash !
03:45 - Et c'est vrai qu'elle pouvait être très très dure.
03:47 Moi je l'ai vue à France Télévisions, où elle détestait le patron de France Télévisions
03:51 qu'elle trouvait mal habillée et tout et tout.
03:53 Et il est allé vers la voiture, elle le trouvait obsequieux en plus,
03:56 il est allé vers la voiture pour lui rendre hommage,
03:58 il y avait un documentaire sur elle, et elle dit "démarrez, démarrez"
04:01 et elle remonte la vitre à toute vitesse et il s'est coincé les doigts dans la glace de la voiture.
04:06 - Ah oui ? - Et bien c'est bien fait.
04:08 - Ah bon ? - Elle était riche, elle avait des inimitiés,
04:12 en politique également, c'est-à-dire qu'il y en avait un qu'elle ne pouvait pas supporter
04:16 parce qu'elle avait du pif, Bernadette.
04:18 Elle a vu des choses, 2002, Jean-Marie Le Pen au second tour,
04:22 elle l'a vu, la dissolution de 97, elle a toujours trouvé que c'était une énorme connerie,
04:27 si je puis me permettre.
04:28 Et le soir de la victoire de la gauche et donc de cette dissolution totalement ratée,
04:34 elle arrive, il y a une forme de fête qui est plutôt une veillée funéraire,
04:38 elle arrive en disant "il est où Néron ?"
04:40 Néron étant Dominique de Villepin qui était le grand ordonnateur,
04:44 le grand cerveau derrière cette dissolution.
04:47 - Alors ça c'est pour Bernadette Chirac, mais aujourd'hui par exemple Brigitte Macron.
04:50 Alors Brigitte Macron effectivement, on commente encore aujourd'hui,
04:53 je ne sais pas si c'est encore d'actualité, mais ses tenues, son look,
04:56 c'est quoi son rôle exactement à Brigitte Macron ?
04:58 - Brigitte Macron, elle a une chance, c'est finalement d'être arrivée à l'Elysée
05:04 à un moment où elle était retraitée de l'éducation nationale
05:08 et elle n'a pas eu ce choix très cruel qu'ont eu certaines précédentes Premières Dames,
05:13 je pense à Valérie Treveler qui était une journaliste active
05:16 et qui s'est retrouvée jeune à l'Elysée en se disant "mon Dieu, qu'est-ce que je vais faire de moi ?
05:19 Je ne suis pas une femme d'eux et à qui les hommes de l'Elysée ?"
05:22 Parce qu'honnêtement être Première Dame, ce n'est pas un chant de rose.
05:27 Les hommes du Président, ils n'ont pas du tout envie d'être embêtés
05:32 avec la Première Dame et les États-Dames d'une Première Dame.
05:34 Donc ils n'en ont rien à faire. La Première Dame, elle se démerde toute seule.
05:38 - Elle a quand même des gens qui l'entourent, des assistantes, on ne peut pas…
05:42 - Deux collaborateurs.
05:43 - Ça dépend des Premières Dames, il y en a qui ont eu plus ou moins,
05:46 mais Valérie Treveler, ça a été une grande solitude.
05:49 Quand elle est arrivée, finalement, elle se dit "mais il est où le petit Manuel
05:52 pour m'expliquer comment je vais être Première Dame ?"
05:54 Eh bien non, elle se débrouille toute seule.
05:56 Elle a beaucoup parlé avec Carla Bruni-Sarkozy, qui elle a vécu ça de manière…
06:01 En fait, elle a fait le deuil d'elle-même pendant cinq ans.
06:04 Elle a été d'une discrétion absolue, elle a fait la potiche parfaite.
06:07 - C'est un peu dépassé à Nicky.
06:08 - Oui, parce que c'est vrai que là, on est en train de débattre de la Première Dame.
06:11 Mais pourquoi ne peut-on pas considérer que c'est une citoyenne ?
06:13 - C'est en fait une Première Dame en plus.
06:14 - Regardez, le mari d'Angela Merkel, Joachim Sauer,
06:17 personne ne connaît qui il est.
06:19 C'est un prof de chimie, il fait sa vie.
06:21 Pourquoi ce n'est pas comme ça en France ?
06:22 - Pourquoi ce n'est pas deux apparitions dont un à l'Opéra "Une fois l'An".
06:24 - Bien sûr.
06:25 - Parce que les femmes, les Premières Dames, elles ont quand même un rôle social.
06:28 Elles accompagnent leur mari, elles reçoivent beaucoup de courriers.
06:31 Elles n'ont pas de budget, donc elles se retrouvent encore sous la coupe du budget de l'Élysée.
06:35 Il n'y a pas de statut juridique à la Première Dame.
06:37 Donc elles ont un rôle impossible.
06:39 Et pour revenir à Brigitte Macron, elle a de la chance.
06:43 Sa vie professionnelle était derrière elle.
06:45 Elle a accompagné Emmanuel Macron et elle arrive à finalement endosser ce rôle qui est un rôle ingrat.
06:50 - Sacha ?
06:51 - C'est là où je trouve Brigitte Macron qui est un peu la succession de Bernadette Chirac.
06:56 Parce qu'au-delà d'avoir repris les pièces jaunes,
06:58 parce que c'est vrai que Bernadette était aussi aimée pour ça, pour les opérations sociales,
07:02 Brigitte Macron a repris un peu ce rôle-là.
07:04 Et puis elle a une influence politique.
07:06 Si Carla Bruni était un peu dans la discrétion, Brigitte Macron, elle, elle a quand même une influence politique.
07:12 Par exemple, on sait que pour le recrutement de Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation nationale,
07:15 c'est elle qui l'a conseillé au président.
07:17 Donc elle a quand même une influence.
07:18 Ce qu'avait aussi Bernadette Chirac.
07:20 Je ne sais pas si vous vous rappelez de cette scène où il y a Jacques Chirac qui drague une conseillère régionale,
07:25 Bernadette Chirac qui se retourne et qui dit "ce que tu veux toi".
07:27 Donc au-delà d'avoir de la poigne, il y a aussi des femmes qui ont de l'influence.
07:33 - Oui, à ce sujet d'ailleurs, Bernadette Chirac était tout à fait consciente des frivolités.
07:38 Elle ne voulait pas de côté de son mari.
07:40 Justement, comment elle passe du premier mandat au deuxième mandat,
07:42 c'est un livre qui a été pour elle une catharsis, qu'elle écrit et qui s'appelle "Conversations" avec Patrick de Carolis.
07:49 Et là, elle fond l'armure.
07:51 Et là, elle explique ses souffrances, ses aspirations, ses envies.
07:56 Effectivement, son mari qui l'a trompé allègrement.
07:58 Comment elle a pris sur elle, comment elle s'est endurcie.
08:01 Et là, ça devient une super star, Bernadette.
08:03 Et elle est faiseuse de roi à un moment, parce que même dans les meetings de l'UMP, le deuxième mandat, elle est hyper populaire.
08:13 Et donc, elle soutient avoir Bernadette dans une salle, c'est très important.
08:18 Et elle a un coup de cœur formidable pour Nicolas Sarkozy.
08:22 Elle digère la cassure "Baladur Chirac", elle, et elle est la seule à effectivement après se dire "Nicolas Sarkozy, ça va être lui".
08:31 Et elle le défendra bec et ongles tout le temps.
08:34 - Et Sarkozy était le premier président à pipoliser un peu les Premières Dames.
08:37 Parce que quand il divorce de Cecilia au début de son mandat, quelques mois après, il est en conférence de presse, il fait "Avec Carla, c'est du sérieux".
08:44 - Très bien, très très fort.
08:46 - En vrai, Carla Bruni, le couple Sarko et Carla Bruni, c'était la première fois où on pipolise un peu la Première Dame.
08:54 Et donc, ça devient une star quand même.
08:57 - Mais Nicolas disait, a dit récemment...
08:59 - Nicolas qui, Sarkozy ?
09:00 - Oui, pardon, excusez-nous, je ne sais pas si c'est un ami.
09:03 - Il a dit, je pense, finalement, en y réfléchissant bien, que Jacques Chirac avait plus besoin de Bernadette que Bernadette de Jacques.
09:09 - Oui, bien sûr.
09:11 - Oui, c'était quand même un pilier.
09:13 Alors c'est vrai que c'est aussi une ascension hyper classique.
09:17 Mais c'est une femme qui a réussi finalement après à prendre le dessus et qui effectivement maîtrisait son mari.
09:25 Et sans lui, il n'était rien.
09:26 D'ailleurs, chaque fois qu'il était quelque part, il disait "elle est où ?"
09:29 Donc il a appelé la fameuse tortue qui avait toujours un mètre de retard.
09:32 - C'est sympa la tortue.
09:33 On peut parler de sa femme, c'est charmant ça.
09:35 - Et elle a eu sa petite revanche en 2017 présidentielle, Nicolas Sarkozy face à François Hollande.
09:41 On sait que dans la famille Chirac, tout le monde déteste Nicolas Sarkozy parce qu'effectivement, c'est le traître.
09:47 Et elle dira allègrement à tout Paris que dans la famille, tout le monde a voté pour François Hollande.
09:56 Mais qu'elle, elle avait une procuration.
09:59 Elle votait pour Jacques Chirac et elle disait "sauf mon mari mais qui ne le sait pas".
10:03 Donc elle a voté pour Nicolas Sarkozy.
10:06 - Ah oui, oui, oui. Donc elle a envoyé des petites piques par derrière.
10:08 Et je voulais te faire un mot sur Valérie Trier-Vallaire qui est arrivée un petit peu aussi dans des conditions un peu particulières.
10:12 - Elle, elle a eu...
10:14 - On s'en souvient, c'était un peu compliqué.
10:15 Puis il y a eu l'épisode du scooter en plus.
10:17 - C'était très compliqué parce qu'en fait, contrairement à Nicolas Sarkozy qui a extrêmement protégé Cécilia en arrivant,
10:24 déjà il l'a épousée immédiatement au bout de cinq mois et ils étaient ensemble à l'Elysée.
10:28 C'était une manière aussi de la protéger.
10:30 François Hollande n'a pas eu ce choix-là.
10:34 David Valéry Trier-Vallaire qui s'est senti effectivement très seul et qui n'a pas réussi, qui voulait faire quelque chose.
10:40 Et d'ailleurs, moi quand j'ai écrit le livre sur elle, elle avait l'intention de s'inscrire peut-être dans un truc un peu traditionnel, peut-être une fondation.
10:49 Mais en même temps, elle avait trois enfants.
10:51 Elle n'était pas mariée à François Hollande.
10:54 Et elle s'est dit "Mais moi, je ne peux pas lâcher mon job pendant cinq ans. Qu'est-ce que je deviens dans cinq ans ?
10:59 Qui va nourrir mes enfants ?"
11:00 Donc on l'a mise dans une situation impossible.
11:02 Elle n'était pas protégée et d'où les complications qui ont suivi.
11:06 Valéry Trier-Vallaire, c'est la première dame à souligner qu'il y a une hypocrisie au niveau du statut.
11:11 Vous disiez tout à l'heure qu'il n'y avait pas de statut de première dame.
11:13 Elle était français, elle.
11:14 En 2017, Emmanuel Macron, c'est le premier président qui a mis en place une charme de la transparence avec plusieurs missions.
11:20 La représentation de la France aux côtés du président, le soutien aux actions caritatives, répondre aux courriers, tout ça.
11:24 Ça, ça n'existait pas avant.
11:25 Et même maintenant, le budget qui est alloué, entre guillemets, à la première dame est public.
11:29 Par exemple, pour Brigitte Macron, on sait que ça représente 0,28 % du budget de l'Elysée.
11:34 Ça ne nous donne pas un chiffre.
11:36 315 000 euros.
11:37 315 000 euros, bravo.
11:38 315 000 euros.
11:39 Mais c'est un peu de la poudre aux yeux parce que ça reste le budget de l'Elysée.
11:42 Donc, monsieur décide d'attribuer une petite salle à madame.
11:45 Une salle à madame, c'est quand même incroyable.
11:47 On est en 2023, il n'y a que nous qui fonctionnons comme ça.
11:50 Et là où c'est encore la vieille école.
11:52 Ça ne marche pas comme ça à l'étranger.
11:53 Non, ça ne marche pas comme ça à l'étranger parce que dans beaucoup de pays, il y a un statut justement de la première dame.
11:57 Aux États-Unis, c'est extrêmement réglementé.
12:01 À l'époque, Michelle Obama, elle avait vraiment son staff, son budget.
12:06 Et puis, elle s'inscrivait dans des causes.
12:10 Il y avait une forme de récurrence.
12:12 Michelle Obama, c'était la lutte contre l'obésité.
12:15 C'était aussi le lien avec les femmes de militaires.
12:19 Non, là-bas, c'est orchestré, c'est cadré.
12:22 En France, c'est le bazar.
12:24 Il faut que ça se change quand même.
12:25 Je ne sais pas.
12:26 Là où c'est encore la vieille école en France, c'est qu'il faut que le président de la République soit marié avec sa compagne.
12:31 C'est-à-dire que si c'est une relation...
12:33 Il n'y a aucune obligation légale.
12:35 Pour les voyages diplomatiques, en l'occurrence, parfois, la compagne ne va pas forcément accompagner le président de la République.
12:41 Premier voyage de François Hollande, premier déplacement, il est élu président.
12:44 Il va aux États-Unis.
12:45 Et là, CNN, la presse est totalement déboussolée.
12:49 Comment on va l'appeler ?
12:50 On ne peut pas l'appeler de First Lady.
12:51 Donc, on l'appelle de First Girlfriend.
12:53 Ah bon ?
12:54 Oui, on s'en souvient.
12:55 Et d'ailleurs, quand ils ont divorcé, d'ailleurs, juste après avoir séparé de Valérie Trierweiler,
13:01 on voit effectivement François Hollande qui doit faire un voyage aux États-Unis
13:04 et qui est entouré de Michel Obama et Barack Obama.
13:06 Et lui, il est tout seul.
13:07 Donc, même en termes d'image, d'ailleurs, quand le président est célibataire, c'est assez particulier.
13:11 Oui.
13:12 Voilà.
13:13 Enfin, nous, il va falloir que ça bouge un peu peut-être en France.
13:15 L'enveloppe donnée par l'Élysée, pas vraiment de statut.
13:18 Enfin, c'est un peu poussiéreux tout ça, non ?
13:20 Oui.
13:21 Un peu poussiéreux.
13:22 C'est vrai que c'est un peu sirop.
13:23 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]