Qu'est-ce que "l'autorité parentale numérique"? BFMTV répond à vos questions

  • l’année dernière
Comme chaque jour dans le Live Toussaint, notre journaliste Roselyne Dubois et ses invités répondent à vos questions sur l'actualité.

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00:00 - Question sur les réseaux sociaux.
00:01 - Oui parce qu'on parle beaucoup des ados qui passent du temps, trop de temps, à raconter leur vie en ligne.
00:05 Mais comment faire lorsque ce sont les parents eux-mêmes qui exposent trop leurs enfants sur les réseaux,
00:10 avec parfois des vidéos, des photos qui sont carrément humiliantes ?
00:14 Eh bien le gouvernement envisage carrément des sanctions.
00:17 Écoutez la secrétaire d'État.
00:19 - Aujourd'hui un parent ne peut plus ne pas concevoir le numérique dans l'exercice de l'autorité parentale.
00:25 C'est une loi qui est portée par monsieur Studer et qui je trouve symbolise bien l'évolution dans laquelle nous sommes.
00:32 Un parent qui abuserait de l'image de ses enfants, sexiste,
00:35 je ne donnerai pas de nom mais quelques enquêtes sont en cours,
00:38 à force d'afficher son enfant, les influenceuses, les influenceurs,
00:42 pourrait se voir retirer l'exercice spécifique de l'autorité parentale numérique,
00:46 de ne plus pouvoir lui-même gérer l'image et la gestion numérique de ses enfants.
00:51 C'est aussi une manière de dire aux parents "sentez-vous concernés par ces sujets numériques ?"
00:56 - Raphaël Graby, heureusement que vous êtes là parce que l'autorité parentale numérique,
01:01 il faut que vous nous expliquiez un petit peu de quoi on parle.
01:02 - En fait Charlotte Cobell, la secrétaire d'État à l'enfance,
01:05 elle fait référence effectivement à un projet de loi Studer qui doit être débattu à l'Assemblée nationale.
01:09 Alors soyons précis, ce n'est pas l'autorité parentale en général.
01:12 En fait l'autorité parentale numérique, tel que c'est décrit dans le texte actuel,
01:15 c'est simplement l'exercice du droit à l'image de l'enfant.
01:17 Donc en fait, pour faire très simple, ce qu'on a le droit de publier de ses enfants sur les réseaux sociaux.
01:22 - Oui, en tant que parent aujourd'hui, c'est moi qui décide, mais on pourrait me retirer de cette autorité ?
01:26 - Alors oui, mais encore une fois, je reviens au projet de loi.
01:29 Il évoque des contenus, je cite, qui portent "gravement atteinte à la dignité ou à l'intégrité morale de l'enfant".
01:35 Donc évidemment, ce n'est pas les photos de vacances uniquement.
01:37 - Oui, tous ceux qui nous regardent, on va les rassurer, vous pouvez continuer à mettre des photos.
01:40 - Évidemment, en fait, elle fait référence effectivement à certains influenceurs,
01:42 à des vidéos, il faut le dire, totalement stupides qu'on voit parfois sur les réseaux sociaux.
01:46 Je pense à un défi TikTok où il fallait casser des œufs sur la tête de ces enfants, même de ces bébés.
01:51 Voilà, c'est ce type de contenus, évidemment, qui sont visés.
01:55 - Après, c'est important aussi, Raphaël, de rappeler que, attention à ce qu'on poste,
01:58 on ne sait pas qui peut le récupérer et où ça va se retrouver.
02:00 - Et ça, c'est assez terrible parce que même quand on publie des photos de bonne foi de ses enfants,
02:04 malheureusement, il y a beaucoup d'enquêtes qui montrent que sur les réseaux pédopornographiques,
02:07 il y a des vidéos, en fait, une grande quantité des photos et des vidéos qui sont récupérées,
02:11 sont récupérées de réseaux sociaux classiques, en fait, sur Instagram,
02:15 même dans des boucles WhatsApp familiales, malheureusement, parfois au sein de ses proches,
02:19 il y en a qui vont récupérer ces photos et les diffuser sur des sites pédopornographiques.
02:24 Donc, un conseil très simple, déjà, pour limiter le risque, même s'il restera existant,
02:28 c'est de ne publier que sur des comptes fermés, par exemple, qui ne sont pas ouverts.
02:32 Et puis, il y a même des nouvelles craintes au niveau de l'intelligence artificielle.
02:35 Il y a des cas où on peut imaginer qu'avec l'IA, quelqu'un récupère la photo d'un enfant de 5 ans,
02:40 puis le vieillisse pour ensuite faire de l'usurpation d'identité quand il aura 20 ans.
02:44 Techniquement, c'est possible. C'est assez angoissant, il faut le dire.
02:48 Et puis même, si on entend la voix de ses enfants sur des vidéos,
02:52 que cette voix soit utilisée de l'IA, par exemple, ensuite pour nous arnaquer,
02:55 pour nous escroquer, pour nous appeler avec la voix de notre enfant,
02:57 pour demander, par exemple, un virement en vacances.
03:00 C'est beau, le monde que vous décrivez. Merci beaucoup.
03:02 On va dire que c'est la face un peu noire de l'intelligence artificielle.
03:06 Et donc, malheureusement, il faut faire extrêmement attention.
03:08 Prudence. Merci beaucoup.

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