«Les Amants du Lutetia» d'Emilie Frèche et l'exposition «Bollywood Superstars : histoire d'un cinéma indien»

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00:00 Europe 1 Matin, le livre du jour Nicolas Carreau, ce matin c'est un roman inspiré d'un fait d'hiver.
00:06 Vous allez me dire encore un, oui mais pas n'importe quelle affaire.
00:09 Ça commence le matin du 1er septembre 2018 dans un couloir devant la porte d'une chambre de l'hôtel Lutetia, le palace parisien.
00:16 Se tient là un garçon d'étage, il hésite, il est un peu embêté, il porte un plateau avec un café, un thé vert, deux jus d'orange.
00:23 Ça fait plusieurs fois qu'il frappe à la porte mais pas de réponse.
00:25 Service d'étage, toujours rien, normalement il n'a pas le droit de faire ce qu'il va faire mais il est persuadé que les clients prennent une douche
00:32 et il n'a pas envie de redescendre pour remonter dans 10 minutes.
00:34 Alors il ouvre, il avance, pas de bruit, et là.
00:37 Et là quoi ?
00:38 Le couple est allongé sur le lit, ils sont habillés, ils ont plus de 80 ans. 86 et 88 ans, apprendra-t-on plus tard.
00:44 Très chic, comme s'il rentrait d'une soirée, paisible.
00:47 Oui mais en approchant il s'aperçoit qu'un sac en plastique transparent recouvre leur visage.
00:52 Suicide, meurtre de l'un suivi du suicide de l'autre.
00:55 Je vous le dis tout de suite, c'est pas un thriller, c'est un double suicide.
00:58 Et c'est leur histoire que raconte Émilie Frèche dans "Les amants du Lutetia", c'est chez Albain Michel.
01:03 Donc c'est leur vraie histoire mais romancée tout de même.
01:05 Oui, dans la réalité il s'appelait Bernard et Georgette, dans le roman c'est Ezra et Maud.
01:09 Alors je ne me suis pas amusé à faire le jeu des différences avec la réalité, j'ai pris le roman tel qu'il est.
01:13 Et la suite de la fiction donc, c'est la fille du couple qui la raconte, Eleonore.
01:17 Après leur mort, on lui donne une lettre rédigée par ses parents pour elle et son fils, leur petit-fils.
01:22 Ils expliquent qu'ils ont préféré partir avant qu'il ne soit trop tard,
01:25 qu'ils ne veulent pas connaître les affres de la vieillesse, qu'ils ont adoré la vie, etc.
01:28 Bon, et à l'époque de l'histoire vraie, je me souviens, dans le roman,
01:31 les gens trouvent quelque chose de romantique, de beau dans cette affaire en état tendri, c'est vrai.
01:35 Et pourquoi pas l'amour dans la mort ?
01:37 Le fils d'Eleonore d'ailleurs en fait une sorte de combat politique et médiatique.
01:40 Mais pour Eleonore, c'est pas si évident.
01:43 Elle ne le vit pas du tout comme un geste noble et magnifique.
01:45 Elle est à terre, il faut gérer un patrimoine compliqué.
01:47 Elle a perdu ses parents et surtout elle comprend au fur et à mesure qu'ils préparaient leur coup depuis très longtemps.
01:52 Et elles se sont exclues.
01:53 Ils étaient publicitaires en plus et donc il y a une sorte de suspicion comme ça,
01:57 d'une forme d'auto-marketing un peu dérangeant.
01:59 Elle leur en veut un peu pour tout dire et elle interroge toutes les facettes de leur existence,
02:03 et de la sienne, et du couple avec son ex-mari qui est devenu un grand ami.
02:07 Beaucoup de domaines sont explorés dans le roman et sur un sujet rapidement manichéen,
02:12 Émilie Frèche a réussi à en faire un livre délicat, il m'a donné à réfléchir pour tout dire.
02:16 Elle était dans la sélection du Goncourt.
02:18 - Les amants du Lutetia donc, signé Émilie Frèche.
02:22 Merci Nicolas Caro.
02:23 La sortie de la semaine à présent, Marie Gickel.
02:26 * Extrait de « La Chambre aux goutilles » de Marie Gickel *
02:31 - Bollywood Superstar, c'est une exposition au Musée du Quai Branly à Paris en ce moment,
02:36 sur l'histoire du cinéma indien.
02:38 Alors j'ai appris que c'était presque le plus vieux cinéma du monde,
02:42 puisqu'il naît quelques mois seulement après les premières projections à Paris des Frères Lumière.
02:46 - Et oui, aujourd'hui c'est l'industrie cinématographique qui produit le plus de films au monde.
02:51 1500 films sortent par an des studios indiens.
02:54 Des films qui s'exportent énormément au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique du Nord.
02:59 Bollywood a d'ailleurs brillé cette année à Hollywood.
03:01 Le blockbuster indien RRR a décroché l'Oscar de la meilleure chanson.
03:06 * Extrait de « Haja Chori » de RRR *
03:12 - Alors ces films s'exportent peu en France et cette exposition nous permet de rencontrer cet univers scintillant.
03:18 - C'est la meilleure chanson de l'année ça ? - Eh oui !
03:19 - D'accord, on comprend pas.
03:21 - On comprend déjà qu'un film indien réussi suit une recette bien précise.
03:26 Est-ce que vous connaissez le masala, Dimitri ?
03:28 - Oui, c'est une pâte.
03:30 - Une pâte, c'est un mélange d'épices.
03:32 Eh bien une bonne production, c'est un mélange de tous les genres en Inde,
03:36 donc le drame, la comédie, la romance.
03:37 C'est en tout cas la recette que suit le classique du cinéma indien, le film « Cholet » sorti en 1975.
03:44 - Comme la ville ? - Une histoire, une histoire de...
03:46 - C'est ce que se passait à Cholet.
03:48 - Vous n'êtes pas sérieux ce matin.
03:50 Une histoire de violence terrible, celle de l'inspecteur de police Baldev Singh.
03:55 C'est un western indien si vous voulez.
03:57 * Extrait de « Cholet » de RRR *
04:01 - Avec cette ambiance un peu à l'Indio-Moricone.
04:03 - J'arrive pas à prendre le cinéma indien au sérieux, malheureusement.
04:06 - Vous allez voir cette exposition, Dimitri, vous m'en direz des nouvelles.
04:09 Un tourbillon grisant que cette exposition, qui nous ramène au début du XXe siècle
04:13 avec les premières projections d'images grâce à ce qu'on appelait des lanternes magiques,
04:18 des histoires consacrées à la mythologie indienne pour vraiment conquérir un large public.
04:22 Donc on retrouve des animations avec des dieux hindous,
04:25 et puis on bascule vers des films plus récents avec des mises en scène spectaculaires,
04:29 des kilos de sequins sur les costumes, et bien sûr, et ça l'exposition l'évoque très bien,
04:33 des acteurs adulés considérés comme des demi-dieux par le public.
04:37 Un public attentif qui se rend régulièrement au cinéma,
04:40 activité peu chère et très populaire.
04:43 Et enfin, et ça je sais que ça va vous plaire Dimitri,
04:45 à la fin du parcours, vous pouvez vous essayer à une chorégraphie on dit appeler.
04:49 - Mais oui, évidemment !
04:50 * Extrait de « Cholet » de RRR *
04:53 - Merci Anissa, j'essaye de rattraper.
04:56 - On est dans l'exotisme absolu en ce qui me concerne.
04:58 Bollywood superstar donc, le cinéma indien à découvrir au musée du Quai Branly,
05:03 c'est jusqu'au 14 janvier. Merci beaucoup Marie-Jekyll.
05:07 Ça vous tente Vincent Herbouet, le cinéma indien ?
05:09 - J'adore le cinéma indien.
05:10 - C'est vrai ? Vous connaissez vraiment ?
05:12 - Très kitsch.
05:12 - Oh bah écoutez, vous me rencontrez. Merci beaucoup.

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