Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:02 Ce soir sur CNews, on pensait avoir tout vu et tout entendu à propos du fléau du trafic de drogue en France.
00:00:08 Mais non, à Marseille, c'est carrément une université qui annonçait qu'elle fermait ses portes jusqu'à la mi-octobre pour protéger, écoutez bien, ses étudiants de la délinquance liée à un point de drogue tout proche du vieux port de la ville.
00:00:19 1500 étudiants sont donc priés de rester chez eux, de suivre les cours en distanciel tant que leur sécurité n'est pas assurée.
00:00:25 Terrible constat d'échec dans la ville où le gouvernement et Emmanuel Macron concentrent tous leurs efforts et leur financement avec le plan Marseille en grand.
00:00:32 Les dealers sont-ils les vrais maîtres de la ville ? Pourquoi l'État est-il impuissant à faire régner l'ordre républicain ? On va en débattre ce soir.
00:00:40 On verra par ailleurs qu'à Mantes-la-Jolie, un lycée a été attaqué à coup de mortier d'artifice.
00:00:46 La proviseur adjointe était visée en personne, les cours ont été suspendus et là les professeurs ont fait valoir leur droit de retrait.
00:00:54 Voilà pour nos débats ce soir. Tout de suite c'est le rappel des titres de l'actualité de 17h avec Augustin Denadu.
00:00:59 Bonjour Laurence, bonjour à tous.
00:01:03 La gendarmerie du Var diffuse un appel à témoins après la disparition inquiétante de Théa, âgée de 15 ans.
00:01:09 La jeune fille scolarisée au collège Paul Cézanne à Brignoles a disparu hier soir.
00:01:14 Elle porte un survêtement noir et des baskets blanches et bleues.
00:01:18 Les personnes détentrices de toute information sont invitées à contacter les gendarmes de Brignoles au 094 69 03 90 ou à composer le 17.
00:01:28 Emmanuel Macron veut réformer la Constitution.
00:01:32 A l'occasion des 65 ans du texte, le chef de l'État a annoncé devant le Conseil constitutionnel vouloir étendre le champ du référendum.
00:01:40 Cela permettrait de consulter les Français sur l'immigration comme le demandent les Républicains au Rassemblement national.
00:01:46 Le président a également ouvert la voie à une simplification du référendum d'initiative partagée.
00:01:52 Et enfin, les Restos du Cœur en grande difficulté.
00:01:54 L'association fondée par Coluche n'est pas dimensionnée aujourd'hui pour distribuer 170 millions de repas et pour accueillir 1,3 million de personnes selon son délégué général.
00:02:06 Face à l'afflux croissant de bénéficiaires, plus de 200 000 en un an, les Restos du Cœur ne pourront pas répondre à toutes les demandes cet hiver.
00:02:14 Merci beaucoup Augustin Donadieu pour ces nouvelles. Vous revenez à 17h30 pour plus d'actualités.
00:02:18 Karim Zarabi est avec nous. Bonsoir Karim. Bonsoir l'Européen. Rachel Khan, bonsoir essayiste, polisculture. Geoffroy Lejeune est là, directeur de la rédaction du JDD. Bonsoir.
00:02:27 Et Eric Revelle, bonsoir journaliste, ancien directeur général de LCI. C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de motifs d'espérer dans l'actualité. Ce n'est pas tous les jours le journal des bonnes nouvelles.
00:02:35 On va commencer, si vous le voulez bien, par Marseille. Parce que je vous le disais, je pensais qu'on avait tout entendu, tout vu à propos du trafic de drogue.
00:02:40 Non, là, c'est clairement une université qui ferme ses portes temporairement. Le doyen de cette faculté dit qu'il n'y arrive pas. Il n'arrive pas à gérer la situation de sécurité pour ses étudiants.
00:02:51 Alors certains, et on entend la préfète que vous connaissez, madame Camille Herry de Marseille, qui dit qu'il y aura des renforts de sécurité.
00:02:59 Oui, mais pour combien de temps en attendant ? L'université ferme ses portes. Explication Audrey Berthoud avec Stéphanie Roquier.
00:03:04 Les portes resteront fermées à partir de vendredi soir et pendant une semaine, les élèves de la faculté du site Colbert à Marseille devront rester chez eux en cause des trafics de drogue devant leur bâtiment.
00:03:19 Une décision qui passe difficilement du côté des étudiants.
00:03:23 Est-ce que c'est une bonne solution ? Je ne pense pas. Parce que c'est plus compliqué à distance.
00:03:29 Déjà qu'on est à la fac, les cours magistraux, par exemple, ne sont pas obligatoires. Donc mettre des cours à distance, ça peut vraiment nous décourager à travailler.
00:03:36 Depuis plusieurs mois, les élèves sont contraints de vivre dans l'insécurité à cause des trafiquants.
00:03:42 Quand on reste à travailler tard le soir et qu'on sort, il est 18h30, on sent bien qu'il y a quelque chose qui a changé par rapport à la journée.
00:03:49 Les habitants du quartier subissent également cette situation depuis la rentrée.
00:03:53 J'en ai marre de voir la figure, toujours les mêmes. Je ne passe plus par ici.
00:03:57 Ils sont dangereux selon vous ?
00:03:59 Ils sont très dangereux, mais ils sont très malins aussi.
00:04:01 Sur place, la présence policière a été renforcée, ce qui rend le climat de plus en plus tendu.
00:04:07 Deux, trois fois par jour, nous les chassons, nous les harcelons.
00:04:09 Et c'est évidemment pour cela que, lorsque nous intervenons de cette manière-là, les trafiquants, le climat de nervosité s'installe.
00:04:19 1500 étudiants et une cinquantaine de membres du personnel sont concernés par cette mesure.
00:04:24 Je vais vous passer la parole dans un instant, car Karim, vous êtes marseillais, vous connaissez bien le quartier.
00:04:28 On est extrêmement étonnés que cette annexe de l'université ex-Marseille ferme ses portes.
00:04:33 Avant cela, on a juste Rudi Mana, qui est porte-parole du syndicat de police Allianz Sud.
00:04:36 Bonsoir, M. Mana. Ça vous étonne, cette décision, ou pas du tout, parce que vous connaissez bien le quartier ?
00:04:42 Bonsoir à tous. D'abord, la décision est quand même relativement étonnante.
00:04:46 Fermer une faculté, comme vous l'avez dit tout à l'heure, on a vu beaucoup de choses à Marseille.
00:04:51 Mais alors, celle-là, je ne m'y attendais pas, et pourtant, elle arrive aussi.
00:04:54 Donc, en fait, la difficulté, c'est que depuis un an et demi, ça fait 20 ans qu'il y a un trafic de stups qui vivote dans ce quartier,
00:05:00 mais c'est un tout petit trafic de stups qui n'est pas présent tous les jours.
00:05:04 Et depuis un an et demi, ce trafic a été repris par des gros trafiquants qui veulent s'implanter en centre-ville.
00:05:11 Et du coup, ils ont, excusez-moi l'expression, un peu les reins insolides, et ils peuvent gérer les opérations de police que l'on fait tous les jours.
00:05:19 J'ai appelé un copain de la brigade spécialisée de terrain tout à l'heure qui m'a dit, la semaine dernière, sur les 7 jours,
00:05:24 on a interpellé 7 fois les trafiquants de stups.
00:05:27 Donc franchement, faire plus que ce que l'on fait aujourd'hui, ce n'est pas possible. C'est absolument impossible.
00:05:33 Donc la solution doit être bien différente et doit être abordée de manière beaucoup plus globale,
00:05:38 parce qu'effectivement, il n'y a pas que le trafic de stups, il y a aussi les ventes de médicaments,
00:05:42 il y a les ventes de cigarettes de contre-vente dans ce quartier.
00:05:46 Et ça fait fuir, bien évidemment, tous les gens qui veulent promener dans ce quartier,
00:05:51 parce qu'on est quand même à 300 mètres de la porte d'Aix et à 300 mètres du lieu-port.
00:05:55 C'est vraiment le cœur de Marseille.
00:05:57 Et ces trafiquants profitent de cet endroit-là parce que des consommateurs s'y rendent beaucoup plus facilement
00:06:03 que se rendre dans une cité des quartiers nord où c'est réputé plus dangereux et plus difficile.
00:06:08 Et du coup, ils prennent la main sur ces réseaux.
00:06:10 Et malheureusement, malgré la police qui lutte au quotidien contre ces mecs-là, les interpellant,
00:06:16 on se rend compte qu'ils reviennent systématiquement,
00:06:19 parce que le banc de remplaçants dans ces équipes-là, il est très très long.
00:06:22 Donc ils ont la possibilité de trouver très vite des remplaçants.
00:06:25 - Quand vous dites, Rodimana, 7 jours, 7 fois on les interpelle,
00:06:28 ils ressortent le lendemain ou ils ressortent le soir même ? C'est ça ou pas ?
00:06:31 - Alors parfois, ils ressortent très rapidement parce que ce sont des mineurs,
00:06:35 parce que ce sont des individus qui sont assez peu connus,
00:06:38 parce que tout simplement, à Marseille, des trafiquants de stup' on en fait à peu près 15 ou 20 par jour.
00:06:42 Donc vous imaginez le parquet quand il est saisi de tout ça, il doit faire des choix,
00:06:46 il doit faire des choix dans les saisies les plus spectaculaires que nous faisons.
00:06:50 Parfois c'est ça, parfois c'est aussi des mineurs qui sont sans papier.
00:06:55 Et puis il faut le reconnaître, régulièrement, on les retrouve assez vite sur la voie publique.
00:07:00 Et vous imaginez pour un policier, pour ces policiers de terrain, de la BST, du GSP ou de la BAC,
00:07:06 qui reviennent inlassablement tous les jours dans ce quartier pour interpeller aussi les mêmes personnes,
00:07:12 ça devient frustrant et puis ça nous fait perdre du sens à notre métier.
00:07:16 Et je voudrais rajouter aussi que dans ce quartier, on parle souvent des caméras de vidéoprotection à Marseille.
00:07:21 Bon, vous avez bien compris que depuis cette municipalité-là, ça n'avance plus du tout.
00:07:25 Ils ont peur de mettre des caméras de vidéoprotection, je ne sais pas pourquoi.
00:07:28 - Mais il y en a ou pas là dans ce quartier, Rudy ? Il y en a des vidéos ?
00:07:32 - Alors il y en a, mais elles sont en panne. Figurez-vous qu'elles sont en panne
00:07:35 parce que les trafiquants les ont détériorées, les ont cassées.
00:07:38 Donc s'ils les cassent, ça les gêne, parce que sinon, si ça ne les gênait pas, ils ne le feraient pas.
00:07:43 Bon, là en l'occurrence, elles sont dégradées depuis de nombreuses semaines et elles ne sont jamais remplacées.
00:07:48 Et moi, j'ai eu des copains de terrain qui travaillent dans ce quartier-là, ils me disent
00:07:51 "mais en fait, ça serait hyper efficace d'avoir des caméras qui fonctionnent".
00:07:55 Alors oui, elles sont cassées, et bien quand elles sont cassées, il faut les remplacer.
00:07:58 Il ne faut pas avoir peur de les remplacer parce que ça aide la police.
00:08:01 Ce n'est pas une fin en soi, mais je peux vous garantir que ça aide la police
00:08:04 et que si ça ne nous aidait pas, on n'avait pas honte de dire "ça ne nous aide pas".
00:08:07 Mais là, pour le coup, ça nous aide et on a besoin d'avoir des caméras de vidéoprotection.
00:08:11 Et en l'occurrence, dans ce secteur-là, il n'y en a plus aucune qui fonctionne.
00:08:14 – Vous restez avec nous, Rudy Mana.
00:08:15 Karim, je vous vois acquiescer à tout ce que dit Rudy Mana.
00:08:17 Vous m'aviez dit avant l'émission, c'est un endroit où il y a de la vente de cigarettes,
00:08:22 où il y a tout en fait, et on est au Vieux-Port, on est à 300 mètres du Vieux-Port.
00:08:26 – Non mais Rudy Mana a planté le décor parce qu'effectivement, il connaît le terrain,
00:08:30 donc je le connais un petit peu aussi.
00:08:32 En fait, on a trois Marseilles.
00:08:33 On a le Marseille des quartiers nord, on a le Marseille du centre-ville
00:08:37 et on a le Marseille des quartiers sud.
00:08:38 Et dans le Marseille du centre-ville, donc on a une montée de l'insécurité,
00:08:42 de l'incivisme, des incivilités, c'est colossal.
00:08:46 Je veux dire, les fonctionnaires de police sont débordés,
00:08:48 tellement il y a de plaintes, tellement il y a d'affaires à traiter.
00:08:51 Je veux dire, ils ne peuvent pas être sur tous les fronts.
00:08:53 Et là, en l'occurrence, on sent bien qu'ils ne sont pas aidés et secondés
00:08:57 par une municipalité qui ne fait pas de cette question
00:09:00 de la tranquillité publique et de la sécurité une priorité.
00:09:03 Donc l'exemple qui a été donné, c'est la caméra de vidéoprotection.
00:09:06 Comment se fait-elle qu'elle ne soit pas remplacée illico presto ?
00:09:09 À un moment donné, face à la délinquance,
00:09:11 s'il n'y a pas une mobilisation collective qui montre que ce combat, on va le gagner.
00:09:15 Je veux dire, à l'évidence, donc on est débordés.
00:09:19 Et d'ailleurs, là, on parle de trafic de drogue,
00:09:21 mais dans ce centre-ville de Marseille, moi je suis désolé chaque fois que j'y vais.
00:09:26 Je vous le dis tranquillement.
00:09:27 Donc il y a des sacs à l'arraché, des colis à l'arraché,
00:09:31 des vendeurs de cigarettes à la sauvette.
00:09:32 Je veux dire, on parle du centre-ville de la deuxième ville de France quand même.
00:09:36 Donc premier arrondissement, deuxième, troisième.
00:09:39 Le troisième, c'est le plus pauvre d'Europe, c'est la Hawaï, t'es le pape.
00:09:42 Je veux dire, 51% de gens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
00:09:46 On est quasiment à côté du Mucem.
00:09:49 Vous savez, ce grand musée qui est le fleuron de la ville avec le quartier de la Joliette.
00:09:54 Non, très franchement, je ne suis pas étonné de cette situation
00:09:59 parce qu'elle le couvre depuis longtemps.
00:10:00 Je pense que la fermeture, c'est une décision pour mettre un coup de semence,
00:10:04 pour dire stop, il y en a marre.
00:10:05 Le doyen, je pense qu'il a tiré le signal d'ailleurs plusieurs fois,
00:10:08 et là il a dit "ra le bol".
00:10:09 Ça vous surprend quand même, M.Kahn, de fermer une université ?
00:10:12 Bien sûr, dans la symbolique, parce que finalement,
00:10:15 c'est la victoire du chaos sur les lumières.
00:10:17 Une université, c'est la connaissance, le discernement, les recherches,
00:10:20 l'humanisme, comment on fait progresser.
00:10:22 Cette jeune femme qui parle de cours à distance,
00:10:24 mettre la connaissance à distance, c'est tout un symbole.
00:10:27 Et finalement, cette fermeture, elle acte,
00:10:29 je pense qu'effectivement c'est une sonnette d'alarme,
00:10:31 mais elle acte ce chaos qui grignote peu à peu les territoires,
00:10:36 et notamment ce sanctuaire qui est une faculté.
00:10:39 Donc voilà, après c'est vrai que Marseille, capitale de la culture,
00:10:43 on n'a pas envie d'avoir une capitale culturelle dans cet état-là.
00:10:46 Évidemment, j'en vois le jeune peut-être sur...
00:10:49 Je retombe sur le terme qu'a employé Rachel, qui est celui de la symbolique.
00:10:52 C'est en fait, si vous regardez depuis, ne serait-ce que depuis le début de cette année scolaire,
00:10:55 c'est-à-dire depuis septembre qu'on débat ici,
00:10:58 symboliquement, on a franchi beaucoup de capes.
00:11:00 En réalité, on a eu le meurtre d'innocents,
00:11:04 on a eu la petite Socaïna qui était l'innocente absolue.
00:11:06 Je sais que ce n'était pas la première fois de l'année, mais ça nous a beaucoup marqué.
00:11:09 On a évidemment ces immeubles dont la vie est régie par les dealers,
00:11:14 avec les tarifs qui sont affichés, etc.
00:11:17 On a Frédéric Ploquin sur votre plateau la semaine dernière,
00:11:19 qui vient nous présenter son documentaire qui nous montre que maintenant,
00:11:22 c'est dans les campagnes, symboliquement.
00:11:23 On le savait, mais on ne l'avait pas vu venir.
00:11:26 Et maintenant, on a la fermeture d'une université.
00:11:29 Moi, si vous voulez, on a déjà beaucoup débattu ici
00:11:31 de comment la police pourrait mieux travailler, des moyens qui pourraient être mis, etc.
00:11:35 Moi, ce qui me frappe, c'est cette progression d'un fléau qui s'étend
00:11:39 et dont on ne voit pas la fin.
00:11:41 Et je me dis, dans toutes les solutions qu'on a évoquées,
00:11:43 je finis par me dire, si on ne va pas être obligé d'en prendre une qui est extrêmement radicale,
00:11:47 qui n'est pas du tout exclusive des autres, par ailleurs,
00:11:49 mais c'est de contrôler la marchandise.
00:11:51 Frédéric Ploquin, dans son documentaire,
00:11:52 envoyait une saisie de plusieurs centaines de kilos de cocaïne dans le cours du havre.
00:11:56 Vous voulez dire la marchandise qui arrive dans notre pays ?
00:11:57 Absolument.
00:11:58 Oui, bien sûr.
00:11:59 Mais c'est une forme de...
00:12:00 C'est quelque chose, depuis la mondialisation, depuis 40 ans, etc.
00:12:03 qui est sorti de nos schémas mentaux.
00:12:05 Mais je pense qu'on va être obligé un jour d'assécher les livraisons.
00:12:07 Sinon, on ne peut plus gérer ça.
00:12:09 Il n'y a plus aucune limite.
00:12:10 Ils sont en train de devenir plus puissants que les forces méganiennes.
00:12:12 Hier, ils nous disaient qu'ils avaient des drones sous-marins
00:12:15 pour acheminer la cocaïne par le Dénicroix-Giraldi, le Gibraltar,
00:12:18 l'Eric Revelle et après, on repasse à Rody Manon.
00:12:19 Et le recul régulier de la République.
00:12:21 Là, il y a cette affaire, vous dites, le doyen est excédé,
00:12:23 mais fermer une université, c'est admettre
00:12:28 qu'il y a une impuissance totale à réprimer le trafic de drogue.
00:12:31 On en a débattu ici aussi, Laurence,
00:12:33 dans ce quartier à Nîmes, à Pise 20,
00:12:35 où les services de transport en commun ont été suspendus.
00:12:38 Bon, là, ça a été rétabli, j'ai vu aujourd'hui.
00:12:40 Mais depuis les fusillades mortelles sur fonds de trafic de drogue à Nîmes,
00:12:44 la seule solution qu'on a trouvée, c'est d'arrêter les transports en commun
00:12:48 pour éviter...
00:12:49 - Et les horaires de la crèche, on les raccourcit,
00:12:50 pour pas que les mamans risquent trop en ressortant en récupérant.
00:12:54 - Si la seule solution, c'est face à la montée exponentielle
00:12:57 du trafic de drogue à Marseille, à Nîmes ou ailleurs,
00:12:59 c'est de faire reculer à chaque fois la République, c'est un vrai sujet.
00:13:01 Puis pardon, moi, je pense aussi aux étudiants,
00:13:04 parce que c'est la rentrée universitaire.
00:13:06 Souvent, ces étudiants sont en grande difficulté,
00:13:09 souvent en grande précarité.
00:13:11 Casser le lien social avec du télé en segment, c'est un vrai sujet.
00:13:15 Ça facilite le décrochage.
00:13:17 - On l'a vu pendant le confinement.
00:13:19 - Bien sûr, donc vous vous rendez compte ?
00:13:20 - Évidemment.
00:13:21 - Recul de la République.
00:13:22 - On va écouter la préfète, madame Camilleric,
00:13:25 vous devez bien connaître Rodimana.
00:13:26 Elle explique évidemment qu'il va y avoir des forces de l'ordre.
00:13:28 Envoyez un renfort, puis on va voir combien de temps ça va durer.
00:13:30 Je vous repasse la parole ensuite.
00:13:33 - Il y aura une présence policière permanente devant cette université
00:13:37 et qu'au-delà des opérations de démantèlement du point de deal
00:13:39 qui ont lieu plusieurs fois par jour,
00:13:41 avec vraiment une action très offensive de la police depuis plusieurs semaines,
00:13:45 on puisse aussi assurer une présence permanente et visible.
00:13:47 Ils ont le droit de travailler et d'étudier en toute sérénité
00:13:50 et donc c'est notre devoir d'assurer la reprise de ce service public
00:13:54 dès demain matin, dans les meilleures conditions.
00:13:57 Parce qu'il est hors de question que le service public plie face à ces dealers.
00:14:00 - Rodimana, c'est plein de bon sens ce que dit la préfète.
00:14:02 Vous avez les moyens, vous en homme, en matériel, en agent,
00:14:06 de sécuriser cette zone à terme, sur le long terme en tout cas ?
00:14:10 - En tout cas, on va faire les efforts nécessaires.
00:14:12 Vous savez, la préfète de police, elle met beaucoup de cœur,
00:14:15 beaucoup de détermination et franchement, elle fait tout ce qui est possible
00:14:19 avec tous les services de police marseillais,
00:14:22 avec toutes les CRS qui viennent en renfort
00:14:24 pour essayer d'amener un semblant de sécurité dans cette ville.
00:14:27 Mais il faut le reconnaître aujourd'hui, on ne s'en sort plus.
00:14:30 La République, je crois que vous l'avez dit tout à l'heure,
00:14:32 la République recule quand on voit qu'on est en capacité
00:14:35 de fermer une université à cause d'un trafic de stupes.
00:14:38 On prend en otage ces étudiants.
00:14:40 Non mais on en est où, quoi ?
00:14:42 Il faut se poser vraiment les bonnes questions.
00:14:44 Et aujourd'hui pourtant, et si c'est un quartier que nous délaissions la police,
00:14:48 mais je vous assure, on y va tous les jours.
00:14:51 Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, la semaine dernière,
00:14:53 sept jours sur sept, on a interpellé des trafiquants de drogue.
00:14:56 Et pourtant, ils sont toujours là.
00:14:57 Et pourtant, cette semaine, on a pris la décision de fermer l'université.
00:15:01 Donc vraiment, on a besoin, je crois que Karim Zeridi,
00:15:04 il l'a très bien dit tout à l'heure,
00:15:06 on a besoin d'un maire aussi qui s'implique,
00:15:09 parce qu'on ne l'entend jamais.
00:15:10 Le maire de la ville de Marseille, deuxième ville de France,
00:15:12 on ne l'entend jamais prendre la parole sur l'insécurité grandissante de la ville.
00:15:17 On a des Marseillais aujourd'hui qui ne veulent plus vivre en Marseille.
00:15:19 Ils n'en peuvent plus de vivre en Marseille.
00:15:21 Alors nous, on aime notre ville, on a envie de continuer à vivre là.
00:15:24 Moi, j'ai envie de continuer à vivre en Marseille,
00:15:26 mais à un moment donné, il faut qu'on prenne le problème en bras le corps
00:15:29 et pas uniquement avec la police et les renforts de police.
00:15:33 - Merci pour ce coup de gueule, Rudi Mana, Karim.
00:15:35 - En fait, l'impression désastreuse que l'on a,
00:15:37 c'est que l'on court le mat' et débranche à chaque fois.
00:15:39 Il y a un phénomène d'actualité, on va mettre des renforts.
00:15:42 Et quelques jours après, le phénomène d'actualité va porter le regard
00:15:46 ou la caméra ailleurs et on va faire basculer ses forces de l'ordre
00:15:49 et ses renforts ailleurs.
00:15:51 Et du coup, on ne règle jamais aucune situation définitivement.
00:15:54 Or, le but, et ce qui est attendu par les habitants,
00:15:57 là, en l'occurrence, on parle des étudiants,
00:15:59 mais il y a des habitants dans ce quartier quand même,
00:16:01 qui tous les jours vivent sous la terreur de ces trafiquants.
00:16:03 C'est que la situation soit réglée définitivement.
00:16:07 Or, on voit bien qu'on est dépassé.
00:16:09 Je ne sais plus qui l'a dit autour du plateau,
00:16:10 je pense que c'est Geoffroy,
00:16:11 on voit aujourd'hui un décalage entre la manière dont ces trafiquants
00:16:16 s'arment, se structurent, la vitesse à laquelle ils le font,
00:16:20 et le décalage entre la pauvreté des services publics
00:16:24 qui sont là pour lutter contre eux.
00:16:25 En fait, il y a un phénomène de vastes communicants,
00:16:27 les uns sont surpuissants,
00:16:30 les autres perdent en capacité d'intervention.
00:16:33 Moi, je suis désolé de vous le dire,
00:16:34 cette ville, on ne peut pas l'abandonner.
00:16:36 Et ce n'est pas parce qu'on va mettre 5 milliards dans le plan du Grand Marseille
00:16:39 qu'on va régler les problèmes.
00:16:41 Les problèmes, c'est d'abord la tranquillité publique, la sécurité,
00:16:45 je dirais la capacité d'assurer la liberté d'aller et de venir
00:16:48 pour chacune et chacune des Marseillais
00:16:50 qui vivent dans cette grande et belle ville.
00:16:53 Et ensuite, on pourra parler de développement économique, de projets.
00:16:57 Mais comment vous voulez construire sur un tel désordre ?
00:16:59 Qui veut venir investir à Marseille aujourd'hui ?
00:17:01 Les Marseillais qui ont un peu de pouvoir d'achat,
00:17:03 ils vont vivre dans les environs.
00:17:04 Vous croyez que c'est acceptable ?
00:17:05 C'est vrai pour Marseille, mais c'est vrai pour beaucoup d'autres villes.
00:17:08 On met le focus sur Marseille parce que souvent, il se passe des choses à Marseille.
00:17:11 Il y a Nîmes, Dijon, il y a Cavaillon,
00:17:13 il y a toutes ces villes qui sont gangrenées par le trafic de stup.
00:17:16 Un dernier mot là-dessus, peut-être, Rachel, après vous.
00:17:18 Oui, c'est un mot pour les étudiants.
00:17:21 Parce que lorsque la République recule, le quartier les rattrape.
00:17:24 Et en fait, je pense à ces étudiants qui ont décroché via Parcoursup,
00:17:27 via leur bac en poche Parcoursup pour aller s'inscrire à cette fac,
00:17:30 pour que peut-être leur vie change.
00:17:32 La faculté, c'est aussi la méritocratie.
00:17:35 Et bien là, en réalité, c'est la méritocratie républicaine qui est attaquée.
00:17:38 Vous avez raison.
00:17:40 On aura tout à l'heure la préfète des Bouches-du-Rhône en direct après 18h.
00:17:43 Elle nous dira si les forces de police qu'elle veut déployer là-bas
00:17:46 seront pérennes ou pas.
00:17:48 Je voudrais qu'on s'intéresse aussi à ce qui s'est passé à Mante-la-Jolie,
00:17:50 avec un nouvel incident.
00:17:51 Là, pareil, ce n'est pas la première fois que l'Université Jean-Rostand
00:17:54 de Mante-la-Jolie est attaquée.
00:17:56 Hier, vous allez voir les images,
00:17:58 l'établissement a été visé par des tirs de mortier d'artifice
00:18:01 lancés très spécifiquement en direction de la proviseure adjointe.
00:18:05 Donc voilà, on est bien à Mante-la-Jolie hier, en pleine journée.
00:18:08 Elle a reçu, cette proviseure adjointe, le mortier dans les jambes.
00:18:12 Elle n'a heureusement pas été blessée.
00:18:13 Les cours ont repris ce matin, mais dans le premier temps.
00:18:15 Évidemment, les professeurs ont fait valoir leur droit de retrait.
00:18:18 Ce qui est une évidence quand on voit que la proviseure adjointe
00:18:21 est visée par des tirs de mortier, Geoffroy Lejeune.
00:18:24 En fait, il n'y a plus aucune limite.
00:18:25 Il n'y a plus aucune limite aujourd'hui.
00:18:27 Je suis absolument d'accord avec vous.
00:18:28 C'est la troisième fois que sur votre plateau, on commente cette image-là.
00:18:31 Ce n'est pas à chaque fois sur un lycée,
00:18:32 mais je vais vous rappeler les deux précédentes.
00:18:34 Alors, il y a évidemment les commissariats pendant les émeutes,
00:18:37 pendant les échauffourées, etc. dans certains quartiers.
00:18:39 On a commenté ensemble ici les images sur une prison, rappelez-vous.
00:18:43 Une prison qui était attaquée au mortier de la même manière.
00:18:45 Et maintenant, c'est un lycée.
00:18:46 Donc, en fait, moi, je suis d'accord avec vous.
00:18:47 La conclusion à en tirer, c'est que les gens qui font ça
00:18:49 savent qu'ils n'auront aucune résistance en face.
00:18:51 Et donc, ça pose juste le problème de la sanction.
00:18:54 Ce sont probablement, alors vous me direz peut-être que je me trompe,
00:18:56 mais probablement des gens qui ont déjà franchi quelques capes
00:18:59 dans la délinquance, qui n'ont pas eu en face une réponse ferme,
00:19:03 précise, claire, tout de suite et assez dure en général.
00:19:05 Parce que le pédopsychiatre Maurice Berger explique que quand vous avez affaire,
00:19:09 parce que j'imagine qu'ils n'ont pas 45 ans, ces gens,
00:19:12 quand vous avez affaire à des jeunes, et il est spécialisé là-dedans,
00:19:14 et il travaille dans les centres éducatifs fermés,
00:19:15 il dit qu'on peut se permettre de donner des sanctions
00:19:18 qui sont légères ou des peines qui sont courtes,
00:19:21 si c'est très tôt dans le parcours.
00:19:22 Et plus on attend, plus la sanction devra être lourde.
00:19:24 Donc, ce sont des gens qui n'ont jamais eu aucune sanction
00:19:27 qu'on devra mettre en prison un jour pour quelque chose de plus grave,
00:19:29 tant qu'ils n'auront pas été arrêtés en réalité.
00:19:31 Mais c'est le geste de la désinvolture absolue
00:19:35 et de l'absence de crainte de l'autorité absolue.
00:19:37 Mais non, mais c'est plus que ça.
00:19:38 Moi, je revois, Rachel, vous qui défendez toujours les profs, les universités,
00:19:41 là, c'est la République à laquelle on s'attaque,
00:19:44 évidemment, quand on vise une preuve des heures.
00:19:45 Oui, et puis en plus, dans cette "séquence"
00:19:48 où on parlait du harcèlement,
00:19:49 où on parlait de l'école qui est sanctuarisée,
00:19:52 où on essaie de valoriser les professeurs, etc.
00:19:54 Voilà les images de jungle urbaine que l'on voit.
00:19:59 Et ça fait mal.
00:20:00 Éric ?
00:20:01 C'est terrifiant.
00:20:04 On se demande où ça va s'arrêter,
00:20:05 parce que, bon, on attaque une école, on vise un proviseur,
00:20:09 mais on va avoir des morts.
00:20:11 Enfin, ça devient absolument sidérant.
00:20:14 On va tirer même un mortier d'artifice sur une façade.
00:20:17 Il ne faut n'avoir plus aucune limite dans la barbarie,
00:20:21 parce qu'appuyer sur un mortier d'artifice
00:20:23 ou appuyer, finalement, pour une partie de ces gens,
00:20:27 sur une kalachnikov, ça revient exactement au même.
00:20:29 Donc moi, je suis très, très, très inquiet,
00:20:31 parce que Geoffroy a raison.
00:20:32 En fait, on commente de manière incessante et régulière,
00:20:36 en étant évidemment spectateur passif,
00:20:38 la montée graduelle, sans limite, d'une violence toujours renouvelée.
00:20:42 C'est à ça qu'on assiste.
00:20:44 Je ne sais pas si j'ai essayé de me souvenir,
00:20:46 mais je n'ai pas souvenance qu'on ait assisté à l'attaque
00:20:50 d'un proviseur et d'un établissement scolaire au mortier.
00:20:53 Pas au mortier, on a eu des professeurs qui ont été attaqués
00:20:56 à coups de poing, à coups de couteau, en un touille, malheureusement.
00:20:59 Mais là, les mortiers d'artifice...
00:21:00 Je ne me souviens pas avoir assisté ou qu'on ait commenté
00:21:03 la fermeture d'une université pour trafic de drogue
00:21:05 et à contrôler la police fait ce qu'elle peut.
00:21:07 Vous voyez, en fait, on est des spectateurs passifs et on commente.
00:21:10 Mais jusqu'à quel moment on va commenter ?
00:21:12 Jusqu'à quel moment on va pouvoir...
00:21:15 Enfin, on n'a plus d'argument pour condamner ces faits.
00:21:18 Mais c'est très inquiétant.
00:21:19 Karim ?
00:21:20 Non, mais ce qui est inquiétant, c'est que cette montée de la violence,
00:21:24 effectivement, elle est constante et on la commente.
00:21:26 Mais on ne peut pas, à contrario, commenter la manière dont on l'indique
00:21:31 et dont on doit y mettre fin.
00:21:34 Parce qu'on n'a pas la réponse.
00:21:36 On voit bien que cette violence, elle vient du terrain.
00:21:39 Mais en revanche, on n'apporte ni la réponse par la sanction,
00:21:42 ni la réponse par l'exemplarité.
00:21:43 On n'arrive pas.
00:21:44 Donc, on est dans une société de permissivité à tout craint.
00:21:47 En fait, on pourrait faire un film aujourd'hui qui s'appellerait "No Limits"
00:21:51 et où tout serait permis.
00:21:52 Donc, dans une société où il n'y aurait quasiment pas de règles.
00:21:55 Alors qu'on avait une société qui était quand même normée.
00:21:58 Il y a des choses qui étaient inimaginables.
00:22:00 Ce qui était inimaginable il y a quelques années
00:22:02 devient presque banal aujourd'hui, dans des faits divers quotidiens.
00:22:06 Donc, c'est pour ça que moi j'aimerais qu'on puisse,
00:22:08 que ceux qui nous gouvernent, les dirigeants, nos institutions,
00:22:11 nous donner les moyens de commenter aussi l'après.
00:22:14 Voilà, il y a eu des tirs aux mortiers.
00:22:15 Ils ont été dix à être arrêtés.
00:22:17 Voilà ce qui s'est passé.
00:22:18 Donc, les sanctions qui ont été prises.
00:22:20 Mais la plupart du temps, on constate le méfait.
00:22:23 Mais il ne se passe rien derrière.
00:22:24 Le jeune homme qu'on voit qui est cagoulé, habillé en noir des pieds à la tête,
00:22:28 pour l'instant, il cavale encore.
00:22:30 Voilà, c'est bien là le problème.
00:22:32 Il y a toujours un petit téléphone portable
00:22:33 qui filme la séquence, qui la met sur les réseaux sociaux, à Achilles-Caen.
00:22:36 La remise en cause de la règle, de l'autorité.
00:22:40 Il n'y a plus de symbole, plus de valeur, plus aucun principe.
00:22:42 Donc, effectivement, moi, ce qui me bouleverse, en fait, dans ces images,
00:22:47 c'est que c'est quand même s'attaquer à la jeunesse,
00:22:52 à notre jeunesse, à des élèves.
00:22:53 C'est-à-dire que, d'accord, ils ont le proviseur, etc.
00:22:56 En plus, pour rien.
00:22:57 Quel est le motif ? Il n'y en a pas.
00:22:59 Juste, c'est la violence pour la violence.
00:23:01 Et puis, de s'attaquer aussi à ses élèves.
00:23:04 Oui, de façon symbolique, à travers la personne du proviseur.
00:23:09 De l'approviseur.
00:23:10 Geoffroy Lejeune, décivilisation, on y est ?
00:23:13 En fait, quand on a abandonné totalement l'autorité,
00:23:16 que c'est quelque chose de jugé désuet, etc.
00:23:18 La conséquence directe, alors ça met 30 ans,
00:23:19 mais la conséquence directe, c'est cette décivilisation qu'on voit.
00:23:22 Les images que vous nous montrez, qui sont effrayantes.
00:23:24 En fait, moi, je pense que c'est un problème de limite.
00:23:26 Ce sont des gens qui n'ont jamais eu de limite.
00:23:27 Un jour, c'est l'État qui doit remettre la limite
00:23:30 et ça se terminera par une peine de prison,
00:23:32 si le parcours se continue comme ça.
00:23:33 Mais la limite, elle existe à tous les niveaux de la vie
00:23:35 et notamment dans l'éducation.
00:23:36 Je repense, vous savez, à cette phrase qui avait fait un peu polémique,
00:23:39 prononcée par le préfet de Lérault, qui maintenant,
00:23:41 qui s'apprête à prendre ses fonctions de préfet des Alpes-Maritimes.
00:23:44 Hugues Moutou avait dit pendant les émeutes, c'est "de claque et au lit".
00:23:47 Mais en réalité, ça commence là.
00:23:49 Ça commence dès la plus petite jeunesse, en réalité.
00:23:53 Il faudrait qu'on réhabilite la notion de punition, la notion de sanction,
00:23:57 la notion, en effet, de hiérarchie aussi, d'ordre,
00:24:00 tout ça fait un ensemble qui s'appelle l'autorité
00:24:02 et qui permet à une société de tenir debout en réalité.
00:24:04 Et nous, on l'a, nous, pas tout le monde, mais beaucoup,
00:24:07 l'ont attaqué en son cœur, cette notion d'autorité,
00:24:11 notamment les travaux des déconstructeurs,
00:24:15 pardon, Foucault, Derrida, Deleuze, etc.
00:24:17 dans les années, en fait, qui ont donné mai 68,
00:24:19 qui ont imaginé mai 68 et qui ont été les penseurs de cette période là.
00:24:22 Et on voit qu'aujourd'hui... - Interdit d'interdire.
00:24:23 - Et voilà, et ça a une conséquence concrète, en fait.
00:24:25 Et aujourd'hui, ça se termine.
00:24:26 Et je pense, j'espère qu'on a touché la limite.
00:24:29 Le fond, disons, avec le tir de mortier.
00:24:31 - J'ai peur que non. - C'est même pas sûr.
00:24:32 - J'ai peur que non.
00:24:33 - C'est un peu la tyrannie des minorités quand même.
00:24:34 - Oui, bien sûr. - Parce qu'à chaque fois,
00:24:36 on voit bien, moi, je peux vous parler de Marseille.
00:24:38 Je veux dire, l'immense majorité subit quand même des minorités
00:24:42 qui sèment le trouble partout.
00:24:43 - Oui, mais c'est eux qui règnent.
00:24:46 - C'est la tyrannie des minorités. On n'arrive pas à mettre fin à...
00:24:48 - C'est les dealers qui règnent à Marseille
00:24:49 et c'est les voyous qui règnent à Marseille.
00:24:51 - Mais à partir du moment où on dit que tout est l'équivalent de tout,
00:24:54 qu'il n'y a plus de règle, effectivement, qu'il n'y a plus d'hierarchie,
00:24:57 ça permet ce genre de choses.
00:24:59 - Une petite pause, on s'en tourne dans un instant.
00:25:00 Eric, vous vouliez...
00:25:01 - Oui, non, ça me faisait penser au développement du pédagogisme
00:25:04 dans les années 68.
00:25:05 Vous savez, on avait inversé la charge,
00:25:07 c'est-à-dire que l'élève montait sur le pupitre et au bureau du professeur.
00:25:11 Le professeur allait dans la classe
00:25:12 et on trouvait que c'était une bonne répartition des nouveaux rôles.
00:25:15 - Ben voilà, on a le résultat aussi.
00:25:17 Allez, petite pause, on se retourne dans un instant.
00:25:18 Dans Punchline, sur CNews, à tout de suite.
00:25:20 [Musique]
00:25:23 17h30, on se retrouve dans Punchline, sur CNews.
00:25:26 Le rappel des titres de l'actualité, tiens, avec Augustin Donadieu.
00:25:29 - La gendarmerie du Var diffuse un appel à témoins
00:25:34 après la disparition inquiétante de Théa, âgée de 15 ans.
00:25:38 La jeune fille scolarisée au collège Paul Cézanne à Brignoles
00:25:41 a disparu hier soir.
00:25:42 Elle porte un survêtement noir et des baskets blanches et bleu ciel.
00:25:46 Les personnes détentrices de toute information
00:25:49 sont invitées à contacter les gendarmes de Brignoles
00:25:51 au 04 94 69 03 90 ou à composer le 17.
00:25:57 Le pape François lance un nouveau cri d'alarme.
00:26:00 Le souverain pontife appelle l'ONU à agir
00:26:02 contre le réchauffement climatique.
00:26:04 Pour le Saint-Père, le monde s'écroule.
00:26:06 Il insiste sur la nécessité d'une transition énergétique contraignante
00:26:10 et demande aux grandes puissances de revoir leur coopération
00:26:13 alors que les objectifs de réduction des émissions carbone
00:26:16 semblent de plus en plus difficiles à atteindre.
00:26:19 Et en sport, c'est Charles Olivon qui endossera le rôle de capitaine
00:26:24 de l'équipe de France de rugby.
00:26:25 Demain soir, les Bleus affronteront l'Italie
00:26:28 sans leur demi de mêlée, Antoine Dupont.
00:26:30 Ce dernier, toujours blessé à la mâchoire,
00:26:33 sera remplacé par Maxime Lucu à la mêlée.
00:26:36 Merci beaucoup, Augustin Donadier, pour l'appel des titres de l'actualité.
00:26:40 Eric Revelle, vous vouliez me parler de rugby,
00:26:42 mais j'avais prévu de parler des puces de l'univers.
00:26:44 Non, non, c'est parce que j'avais en tête que c'était le vendredi,
00:26:47 mais alors c'est demain soir.
00:26:49 Oui, oui, c'est vendredi.
00:26:50 C'est vendredi.
00:26:52 Alors, on va parler des puces de lit ou punaise de lit ?
00:26:54 Tiens, vous me connaissez.
00:26:56 Punaise de lit.
00:26:58 Parce que le scandale continue.
00:27:00 Vous savez qu'il a pris une ampleur politique désormais.
00:27:02 Clément Beaune a réuni tous les acteurs du transport aujourd'hui
00:27:04 pour prendre des grandes mesures.
00:27:06 Récite Mathilde Libanès dans nos débats ensuite.
00:27:07 Il ne faut pas entrer dans la psychose.
00:27:10 Voici les mots du ministre des Transports Clément Beaune.
00:27:13 Il a tenu d'abord à rassurer les usagers
00:27:16 en faisant preuve de transparence.
00:27:18 Aucun cas de punaise de ligne a été avéré ces derniers jours
00:27:21 suite aux nombreux signalements sur les réseaux sociaux,
00:27:24 transparent également dans les protocoles
00:27:27 qui seront renforcés et publiés prochainement.
00:27:29 Je vous propose de l'écouter.
00:27:31 Puis renforcer et protéger, on doit renforcer nos actions.
00:27:33 Et donc, j'ai aussi demandé aux opérateurs
00:27:35 d'améliorer encore leurs protocoles,
00:27:37 d'intervenir plus rapidement.
00:27:39 C'est par exemple le déploiement de brigades de chiens
00:27:41 qui sont la meilleure réponse de détection.
00:27:43 Ce sont les protocoles de nettoyage
00:27:45 qui peuvent être renforcés et améliorés.
00:27:47 Ce ne sera pas exactement la même réponse
00:27:49 dont on parle d'un train, d'un métro, d'un bus
00:27:51 ou du transport aérien.
00:27:52 Mais dans chaque secteur,
00:27:53 il doit y avoir un renforcement des actions.
00:27:56 Si un cas de punaise de ligne est avéré,
00:27:58 le train sera directement mis en retrait
00:28:01 pour être désinfecté.
00:28:02 Dans les prochains jours, Clément Beaune,
00:28:04 le ministre des Transports, m'a même recevoir
00:28:06 les entreprises spécialisées dans ces nuisibles.
00:28:08 En tout cas, une chose est sûre,
00:28:10 aucun cas de punaise de ligne n'a été constaté
00:28:13 ces derniers jours.
00:28:15 Merci beaucoup pour ce récit.
00:28:17 Alors, ce n'est pas le cas.
00:28:18 En général, quand il y a une punaise de ligne
00:28:20 détectée dans une rame,
00:28:21 il n'y a pas de train arrêté,
00:28:23 il n'y a pas de train mis en retrait.
00:28:24 Pour l'instant, tout ça reste encore très virtuel.
00:28:26 Alors, je pense que le ministre des Transports,
00:28:27 il est un peu dans son rôle.
00:28:29 La polémique est partie d'abord d'une salle de cinéma.
00:28:32 Il y a des gens qui en souffrent chez eux.
00:28:33 Je ne minimise pas du tout le sujet
00:28:35 qui est un sujet concernant pour tout le monde.
00:28:37 Mais voilà, il essaie de détendre un peu l'atmosphère.
00:28:42 Il essaie de dire, bon, pas de panique quand même.
00:28:44 Ce n'est pas l'invasion des martiens.
00:28:48 Ce n'est pas la fête finale des insectes
00:28:51 qui envahiraient tout et qui mangeraient tout sur leur passage.
00:28:55 Néanmoins, moi, j'ai des exemples de gens
00:28:59 qui souffrent, qui ont souffert de ça.
00:29:02 Et d'ailleurs, ce n'est pas une question d'hygiène.
00:29:06 En réalité, aussi simple que ça, exactement,
00:29:09 ce sont des gens que vous pouvez accueillir chez vous,
00:29:12 par exemple pour un dîner, qui viennent avec un manteau.
00:29:16 Les manteaux, vous savez, on les met toujours sur un lit, par exemple.
00:29:19 Les gens qu'on invite, moi, je fais ça.
00:29:20 Vous voyez, tout le monde met ses manteaux.
00:29:22 Et en général, vous éteignez la lumière.
00:29:23 Vous éteignez la lumière.
00:29:24 - Vous les mettez au congèle direct, les manteaux.
00:29:26 - Vous éteignez la lumière, forcément,
00:29:27 dans la salle qui est réceptionne sur le lit.
00:29:29 - Donc les babes et les cauchemars.
00:29:30 - Eh bien, la puce, la punaise de lit,
00:29:33 la punaise de lit, en fait, adore l'ombre, le noir.
00:29:37 Et en fait, si quelqu'un que vous avez invité
00:29:40 en a une sur son manteau, qu'elle a chopée peut-être dans le métro ou ailleurs,
00:29:44 eh bien, vous l'avez dans votre plumard.
00:29:45 - Scénario cauchemar.
00:29:47 - C'est tout bête.
00:29:49 Je ne suis pas un spécialiste de la punaise de lit,
00:29:51 mais vous accueillez des gens,
00:29:53 parce qu'ils ont des manteaux, ils enlèvent et voilà.
00:29:55 - Là, vous êtes dans le cas pratique.
00:29:57 Moi, c'est Réric, nous, on voulait parler de la dimension politique.
00:29:59 - Oui, alors la dimension politique, je vais vous le faire.
00:30:02 - Non, vous n'allez pas me faire un monologue sur les punaises de lit, là.
00:30:04 C'est la révélation d'Eric Pagel sur les punaises de lit.
00:30:07 - Non, mais je ne sais pas ce que c'est.
00:30:08 - Une petite démonstration sur les manteaux, l'osforme.
00:30:09 - Non, non, ce qui m'agace beaucoup quand même,
00:30:11 ce qui m'agace beaucoup, mais je n'en tire aucune conclusion,
00:30:13 c'est que pendant qu'on parle de ce phénomène des punaises de lit
00:30:17 qui, tout à coup, bouscule toutes les actualités ou presque,
00:30:21 on ne parle pas, à mon sens, des autres grands problèmes
00:30:24 des Français au quotidien.
00:30:25 - On va parler des restos du cœur dans un instant.
00:30:26 - Des restos du cœur, de l'inflation,
00:30:28 de tout ce qui augmente et des difficultés de vivre
00:30:30 d'une majorité de Français.
00:30:31 - Punaises de lit, Geoffroy, un petit mot ?
00:30:33 - Moi, ça me fascine.
00:30:34 Je suis très honnête, ça me fascine, cette histoire,
00:30:37 pour deux raisons.
00:30:38 La première, c'est justement que ça soit devenu un sujet politique.
00:30:40 Projetez-vous 50 ans en arrière, 40 ans, 30 ans en arrière,
00:30:43 est-ce que vous imaginez, pour reprendre la fameuse formule,
00:30:45 est-ce que vous imaginez le général de Gaulle parler des punaises de lit ?
00:30:47 - Non.
00:30:48 D'abord, parce qu'en 1850, elles avaient disparu, mon chère Geoffroy.
00:30:51 Déjà, de base.
00:30:52 - Donc, c'était mieux avant, déjà, comme je le dis toujours.
00:30:54 - Pas vous.
00:30:55 - Mais surtout, en fait, quels sont devenus nos enjeux politiques d'aujourd'hui ?
00:30:58 Vous avez, je sais que c'est l'enfer pour les gens qui en ont,
00:31:00 je sais qu'on met des mois ou des années à s'en débarrasser,
00:31:02 bien sûr, mais c'est devenu un enjeu politique.
00:31:05 Il faut, le ministre est obligé de faire une déclaration
00:31:07 sur le perron de son ministère pour expliquer qu'il prend les choses en main.
00:31:10 Et s'il ne le fait pas, ce sera comme le ministre de la Santé,
00:31:13 pendant la canicule, Matéi, ah là là, il doit démissionner,
00:31:16 il n'a pas pris au sérieux le sujet des punaises de lit.
00:31:17 Déjà, ça en dit très long sur notre société, vous savez,
00:31:19 du care, de l'assistance, le politique doit être un peu une nounou
00:31:22 puisqu'il n'a plus aucun pouvoir pour agir vraiment sur les vrais sujets de la vie des gens.
00:31:25 Donc, il faut qu'il soit présent sur le micro, alors qu'on sait très bien
00:31:27 qu'il peut faire ce qu'il veut, les punaises de lit,
00:31:29 ça prendra un peu de temps de s'en débarrasser et ce n'est pas une action politique.
00:31:32 Déjà, je trouve ça. Et la deuxième chose, c'est les Français.
00:31:35 C'est les Français, c'est,
00:31:37 appelons ça de l'hygiénisme ou en tout cas de la très grande sensibilité,
00:31:39 c'est depuis le Covid, il faut la société du zéro risque,
00:31:43 du zéro mise en danger, mise en insécurité sur ces sujets-là.
00:31:47 Et donc, du coup, le cas des trains, on va détourner des trains,
00:31:49 on va les faire rebrousser chemin si on a identifié une punaise de lit.
00:31:52 Je n'y crois pas du tout. Moi non plus.
00:31:53 On verra, on va voir un sujet dans un instant.
00:31:55 Vous avez raison, je n'y crois pas une seconde.
00:31:57 Qu'est-ce que je voulais dire ?
00:31:58 Et puis, Paul Sujit, ce matin, du FICO,
00:32:00 aura fait un très bon édito dans la matinale de CNews où il disait,
00:32:02 on va, imaginons que la prochaine allocution du président Macron,
00:32:06 nous sommes en guerre.
00:32:07 Mes chers Français, chères Françaises, nous sommes en guerre.
00:32:10 Quand on les lise, c'est vrai que tout est imaginable.
00:32:12 Là, on est au niveau de la première ministre, ça peut monter d'un cran.
00:32:15 On est obligés d'imaginer toutes les postures politiques
00:32:18 qui peuvent découler effectivement de cette crise autour des punaises de lit.
00:32:21 Mais là, il y a une triple exigence avec le ministre des Transports.
00:32:23 La première, c'est effectivement, un ministre ne peut pas être
00:32:26 ou sembler inactif dans un contexte de crise.
00:32:29 Il doit toujours être en mouvement.
00:32:31 Sinon, tous les reproches lui seront faits.
00:32:35 Le deuxième, c'est une exigence sanitaire.
00:32:37 Il y a des Français qui sont touchés.
00:32:39 Il faut qu'il ait un peu d'empathie,
00:32:41 d'attention vis-à-vis de ces Français-là,
00:32:42 parce que c'est vrai que c'est désagréable.
00:32:44 Si ce n'est pas gravissime, c'est très désagréable.
00:32:46 Le troisième, c'est un enjeu, permettez-moi, économique.
00:32:49 On parle quand même d'une entreprise qui s'appelle la SNCF.
00:32:52 Aujourd'hui, vous avez le standard de la SNCF en termes de réservation,
00:32:56 le site Internet, qui explose pour les vacances de la Toussaint
00:32:59 et les vacances de Noël.
00:33:00 Il explose. Il n'y a plus une place.
00:33:02 - Imaginez s'il y a une punaise et qu'il n'y a pas le train.
00:33:03 - C'est pour ça.
00:33:04 Il faut envisager quand même toutes les défections que ça peut engendrer.
00:33:10 Le désastre économique pour une entreprise comme la SNCF,
00:33:13 il y a cette triple exigence, la posture politique,
00:33:16 l'attention sanitaire qu'on a apporté à ceux qui sont touchés
00:33:18 et puis garantir quand même l'équilibre économique d'une entreprise.
00:33:22 Parce que si la psychose gagne et que les gens ne prennent plus le train...
00:33:24 - Mais elle est là, la psychose.
00:33:25 - Oui, et encore, ça va, c'est gentil,
00:33:27 parce qu'on n'a pas eu de cas très concrets d'un train
00:33:30 qui aurait rebroussé le chemin ou qui a été annulé.
00:33:33 - On va voir.
00:33:34 - Moi, j'étais au départ de Marseille la semaine dernière,
00:33:36 le 5h20 du matin, il a été annulé.
00:33:39 On ne nous a pas dit pourquoi.
00:33:40 - Peut-être que c'était l'épunaise.
00:33:41 - Certains ont imaginé que ça pouvait être ça.
00:33:43 - Je l'avais dit, "oh, punaise".
00:33:47 - Mais en fait, c'est vraiment comme si la réalité dépassait la fiction.
00:33:50 Et c'est vrai que d'avoir un ministre qui soit obligé, en sous-texte,
00:33:55 son obligation de prendre la parole, c'est assez sidérant.
00:33:59 - Hier, c'était la première ministre.
00:34:00 - Non, mais c'est dingue parce qu'on avait appris pendant le Covid, justement,
00:34:05 il y avait ces remarques comme quoi il ne fallait pas nous infantiliser,
00:34:10 que le gouvernement était paternaliste, etc.
00:34:13 Or, là, on voit que les punaises sont en train d'irriguer
00:34:17 l'ensemble du débat public.
00:34:18 Il est obligé de prendre la parole sur ce sujet-là.
00:34:21 - Irriguer ? Moi, je n'aime pas irriguer.
00:34:22 Infester !
00:34:25 Infester le débat public.
00:34:26 - Le débat est imbibé.
00:34:27 Infester, vous avez raison.
00:34:28 - Je propose, Laurence, qu'on crée un ministère des insectes.
00:34:32 Parce que vous avez le cas de l'épunaise.
00:34:34 Vous avez les problèmes des termites dans nombreuses maisons
00:34:36 et vous avez le problème des moustiquetites qui arrivent à Paris.
00:34:38 - Vous êtes totalement obsédé par les moustiquetites.
00:34:41 Arrêtez.
00:34:42 - Rachel, cet homme vous a interrompu.
00:34:44 Charmant, mais il vous a interrompu.
00:34:45 - Mais je sais qu'il use de ses charmes pour m'interrompre.
00:34:48 Le truc, c'est que la punaise, c'est la symbolique de l'insalubrité
00:34:55 et surtout de l'archaïsme d'une société.
00:34:58 Là, on a l'impression qu'on est dans des temps ancestraux,
00:35:00 il faut lutter contre les poules, je ne sais pas.
00:35:02 - Retour en arrière.
00:35:04 - Et alors, s'ajoute à ça, dans le métro, la question des rats,
00:35:08 enfin des surmulots, pardon.
00:35:09 - Oui, il ne faut pas dire "rats".
00:35:11 - Là, on arrive dans un imaginaire concret, mais qui est absolument délétère.
00:35:16 - Ils sont gros comme des chats, parfois.
00:35:19 - Vous n'êtes pas de Marseille, vous, des fois.
00:35:21 - En 2023, qu'on défende la modernité, qu'on arrive à aller sur la Lune,
00:35:26 Thomas Pesquet, etc. et que nous, notre préoccupation soit des punaises de lit,
00:35:29 c'est assez sidérant.
00:35:30 - Quelques encablures des JO de 2024.
00:35:32 Un petit exemple, pour parler de la SNCF,
00:35:33 et après, on arrête avec les punaises de lit, si ça vous angoisse,
00:35:35 ne vous inquiétez pas, on va passer à autre chose après.
00:35:37 Il y a un train, Paris-Strasbourg, où une femme a été piquée.
00:35:42 On va voir ce qui s'est passé avec ce témoignage recueilli par Michael Dos Santos.
00:35:46 - Voici le bras de l'une des passagères piquées par une punaise de lit
00:35:50 dans un TGV Paris-Strasbourg.
00:35:52 Une situation qui a provoqué chez les voyageurs un mélange de colère et de crainte.
00:35:56 - Il y a des passagers qui étaient en pleurs,
00:35:59 des passagers qui ont fait des photos, également des piqûres,
00:36:02 parce qu'apparemment, ils ont bien été piqués,
00:36:05 et qui menaceraient de déposer plainte contre la SNCF.
00:36:08 - D'après le protocole que nous nous sommes procuré,
00:36:11 le personnel à bord doit prendre en photo les nuisibles,
00:36:14 replacer le ou les clients ou encore interdire l'accès aux places.
00:36:18 Des règles jugées insuffisantes selon ce syndicaliste.
00:36:21 - On imagine mal que les punaises s'arrêtent à une place ou à une seule voiture.
00:36:27 Pour nous, c'est l'ensemble de la rame qui doit être décontaminée.
00:36:30 Il n'est pas correct de nettoyer seulement les rames tous les 60 jours,
00:36:35 ce n'est pas assez.
00:36:37 - Toujours d'après le protocole, le personnel avertit la hiérarchie,
00:36:40 mais demande un changement de train.
00:36:42 Après un premier refus, la SNCF y accède finalement.
00:36:46 Une réponse tardive qui serait due, selon ce syndicaliste et chef de bord,
00:36:50 à un manque de moyens.
00:36:51 - Malheureusement, on a l'impression que la SNCF,
00:36:54 du fait de son manque de rame et de son manque de matériel,
00:36:58 est bloquée et pousse les agents à minimiser l'effet.
00:37:05 Plusieurs alertes aux punaises de lit auraient été données dans cette rame,
00:37:08 dans quatre autres trains de l'Axte-GV Est,
00:37:11 mais aussi dans le sud de la France.
00:37:13 - Il va y avoir une épidémie, vous avez raison.
00:37:16 Dès qu'on va voir une punaise de lit, il va y avoir un problème sur les trains.
00:37:20 Mais ils ne pourront pas enlever tous les trains.
00:37:21 - Un problème qui va engendrer une réalité,
00:37:24 c'est que le matériel de la SNCF est très ajusté
00:37:30 en fonction du cadre de circulation.
00:37:33 Le temps de nettoyage est aussi très timé.
00:37:36 Il n'est pas timé pour pouvoir désinfecter un train,
00:37:38 sinon vous ne pouvez pas le mettre à quai pour partir à l'heure.
00:37:41 Cela va chambouler complètement les rythmes de départ des trains.
00:37:48 Surtout si les syndicats s'en mêlent.
00:37:50 C'est une syndicaliste de l'UNSA qui indiquait
00:37:52 que le protocole de la SNCF n'était pas suffisant.
00:37:54 Cela veut dire qu'ils vont pousser à la roue
00:37:56 pour avoir beaucoup plus d'exigences.
00:37:58 Plus d'exigences, ça veut dire plus de temps passé
00:38:00 sur la désinfection des rames, moins de disponibilité.
00:38:04 C'est quand même le plan de charge de la SNCF qui va s'en sentir.
00:38:08 - Il faudra faire attention aussi, nous, à ce qu'on dit.
00:38:11 On a créé la psychose dans les trains.
00:38:13 - Un appel à Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF.
00:38:15 On est à 15 jours des vacances de la Toussaint.
00:38:19 Est-ce qu'il n'y aurait pas une solution de bon sens
00:38:20 qui consisterait à dire, dans les 15 jours
00:38:23 avant les grands départs, on traite tous les TGV ?
00:38:27 - Vous ne pouvez pas les arrêter toutes.
00:38:28 - Non, mais non.
00:38:29 Quand le soir, il y a une rotation,
00:38:32 vous les traitez intégralement, là, maintenant.
00:38:35 Parce que sinon, Karim a raison,
00:38:38 si vous êtes obligé de remplacer un TGV,
00:38:40 le parc roulant de la SNCF ne le permet pas.
00:38:42 Mais ça va être, pardonnez-moi, un bordel intégral.
00:38:46 Parce qu'il y a ceux qui auront cru,
00:38:47 pardonnez-moi, je ne rigole pas,
00:38:48 mais apercevoir une punaise,
00:38:50 mais qui ne sera en fait qu'un cancre-là
00:38:53 de la troisième génération
00:38:55 et qui vont faire immobiliser les trains.
00:38:56 Non, ce n'est pas possible.
00:38:56 Il faut traiter maintenant, là, dans la semaine qui vient.
00:38:59 Il faut essayer de traiter tous les TGV.
00:39:01 - Vous avez l'œil qui frise, François Lejeune,
00:39:03 quand la punaise met à bas la République française, c'est ça ?
00:39:05 - Un peu déjà.
00:39:06 J'ai un peu envie de me moquer.
00:39:07 Et surtout, j'entends dans la...
00:39:09 Même les termes qu'on utilise,
00:39:10 ce qu'on a entendu dans le sujet, etc.
00:39:11 Je reconnais, je retrouve tous les éléments du début du Covid.
00:39:14 La femme sur le Paris-Strasbourg, c'est le patient zéro.
00:39:17 - Les nuisibles.
00:39:18 - Ensuite, vous avez cette espèce d'impression, tout à coup,
00:39:22 d'invasion de quelque chose qu'on ne pourra pas gérer.
00:39:24 Sauf que là, en l'occurrence, il n'y a pas de mort,
00:39:25 donc il y a encore moins de raisons de s'inquiéter.
00:39:27 Et on est dans la psychose, vous avez raison, c'est exactement ça.
00:39:29 Et on adore se faire peur.
00:39:30 Donc moi, je ne dis pas, encore une fois,
00:39:33 je ne minimise pas le fait que ce soit insupportable
00:39:35 d'être infesté par des punaises de lits.
00:39:36 Je le sais, mais il y a quand même des traitements qui existent, etc.
00:39:38 Et je me dis en fait, comment notre société a changé ?
00:39:41 Vous savez, il y a jadis, nos ancêtres ont géré des grippes espagnoles,
00:39:48 ou des épidémies, et des choses qui étaient gravissimes.
00:39:53 Aujourd'hui, regardez dans quel état de fragilité on est.
00:39:56 Et je termine juste en disant,
00:39:58 ces gens qui veulent porter plainte contre la SNCF,
00:40:00 ça me fait penser à moi quand j'étais jeune.
00:40:01 On me racontait en riant une histoire qui est vraie,
00:40:03 c'est celle du procès contre une célèbre enseigne de fast food
00:40:08 aux États-Unis, parce que quelqu'un avait glissé sur une frite.
00:40:10 On connaît tous cette histoire, parce qu'il y a une histoire qui a existé,
00:40:12 où la personne en question qui s'y était glissait a gagné des millions de dollars.
00:40:15 Et on disait, ils sont fous ces Américains,
00:40:17 regardez leur société ultra normée, ultra juridique, du zéro risque, etc.
00:40:20 On est en train d'arriver gentiment, depuis notamment le Covid.
00:40:23 Ceci dit, la SNCF a très bien géré la période de post-Covid,
00:40:27 avec justement des équipes de désinfection des trains
00:40:30 qui les nettoyaient plus qu'à l'accoutumée.
00:40:32 Donc ils ont bien réussi.
00:40:33 Donc à mon avis, il faut retranscrire ce plan
00:40:36 pour la lutte contre les punaises de lits.
00:40:38 - Ça avait bien marché. - Après, les punaises de lits,
00:40:41 elles ont quelque chose, elles mutent aussi,
00:40:43 et elles sont extrêmement résistantes.
00:40:45 - Elles peuvent attendre deux ans entre un repas de sang.
00:40:48 - Il y a des variantes. - Horrible.
00:40:49 - C'est horrible, et puis surtout,
00:40:51 elles ont une méthode de fécondation qui est assez étonnante.
00:40:55 C'est qu'elles sont fécondées une fois,
00:40:58 et elles peuvent fondre toute leur vie jusqu'à 500 oeufs.
00:41:02 Donc en fait, c'est aussi ça la manière.
00:41:03 Je sais que vous me regardez.
00:41:04 Non mais on est effrayé.
00:41:06 - C'est pour pas vous interrompre.
00:41:07 - Non mais c'est pour ça aussi que le traitement
00:41:10 doit se faire le plus tôt possible.
00:41:12 - Oui, absolument, sur les transports en commun.
00:41:14 - J'espère que M. Farandou a écouté CNews, Eric Ravel.
00:41:16 Vous pouvez lui dispenser vos conseils.
00:41:18 - Non mais oui, le plan Covid a été très efficace.
00:41:21 Pourquoi ne pas décider là maintenant ?
00:41:24 Et puis vous arrêtez la psychose, vous allez quand même, non ?
00:41:27 - Oui, non mais c'est sûr que plus on en parle,
00:41:28 et plus on alimente l'absence.
00:41:30 - Enfin pour ceux qui peuvent, voilà.
00:41:33 - Je connais ça un peu le président, le PDG de la SNF,
00:41:35 très franchement, il connaît très très bien sa boutique.
00:41:37 Je pense qu'effectivement, la prévention sur les vacances de Toussaint
00:41:41 a dû démarrer avec une désinfection totale des rames
00:41:45 pour assurer à la fois les voyageurs, mais aussi son personnel.
00:41:49 Donc là, il doit effectivement rassurer tout le monde.
00:41:52 - Il nous reste quelques minutes.
00:41:53 Rachel Cannebouli nous parlait d'Emmanuel Macron
00:41:55 qui a annoncé à l'occasion des 65 ans de la constitution de la Ve République
00:41:58 qu'il allait peut-être aménager notre vie démocratique,
00:42:03 notamment une mise en œuvre plus simple du référendum d'initiative partagée.
00:42:08 C'est vrai que le référendum, c'est la grande Arlésienne,
00:42:10 tout le monde en parle, on n'a jamais vu,
00:42:12 ça fait des années qu'il n'y en a pas eu un.
00:42:14 Ce serait une façon pour vous de raccrocher les Français à la politique,
00:42:17 de réconcilier les Français avec leurs élites en tout cas ?
00:42:20 - Déjà le référendum d'initiative partagée, il s'appelle RIP,
00:42:23 donc déjà il y a tout dans son mot d'un point de vue lacanien.
00:42:27 Non mais en fait cette constitution, c'est vrai que moi ça me fait penser à
00:42:30 Guy Carcassonne, les grands professeurs qui ont commenté cette constitution.
00:42:34 Moi j'ai un attachement pour ce texte,
00:42:36 parce que c'est un texte qui est sur une ligne de crête en réalité,
00:42:40 c'est à la fois le texte avec le préambule, le droit de grève et le 49-3.
00:42:45 Et en fait plutôt que de s'attacher, je sais bien qu'il y a cette crise démocratique,
00:42:50 mais en réalité pour moi c'est une crise juridique qu'il y a.
00:42:55 - Juridique ?
00:42:55 - C'est une crise juridique, en fait pour moi c'est l'état de droit
00:43:00 qui est à distance des Français et l'état du droit aussi.
00:43:05 Et je trouve qu'en fait de transmettre le droit,
00:43:07 de transmettre ce qu'est la constitution,
00:43:09 ça participerait aussi à notre vie démocratique.
00:43:13 Que l'ensemble des élus qui sont à l'Assemblée nationale
00:43:15 éluent la constitution, et je pense que les débats se passeraient peut-être autrement.
00:43:19 - Geoffroy Lejeune, le référendum.
00:43:21 - J'étais à 100% d'accord avec Rachel jusqu'à...
00:43:25 Non c'est pas grave, c'est un très petit désaccord, mais il s'en est un quand même.
00:43:27 Jusqu'à crise juridique, moi je pense que c'est une crise politique en fait.
00:43:31 Je suis parfaitement à l'aise avec ce que Macron annonce,
00:43:33 c'est-à-dire le recours au référendum, le fait de...
00:43:35 On a des débats juridiques.
00:43:36 - De baisser les seuils pour pouvoir déclencher un référendum.
00:43:39 - On a vu que ça ne marchait pas à 6 noms, donc ça je suis parfaitement d'accord avec ça.
00:43:40 - Personne n'a réussi à trouver les 500 000 signatures.
00:43:42 - On est d'accord.
00:43:43 Et ensuite sur le fait d'étendre le champ du référendum,
00:43:46 parce que je supporte plus ces débats juridiques au moment où on commence à dire
00:43:48 "Tiens, on va faire un référendum là-dessus ou là-dessus".
00:43:50 Des experts, des sachants qui nous disent "Ah mais non, on ne peut pas,
00:43:52 parce que ça ne rentre pas dans le cadre de l'article 11, etc."
00:43:54 Mais voilà pour le débat juridique.
00:43:55 Moi, je pense que la crise qui est réelle,
00:43:57 et ça on est tous d'accord pour dire que la crise démocratique même,
00:44:00 qu'on est en train de vivre en ce moment, elle existe vraiment.
00:44:02 Moi, je pense que c'est une crise politique.
00:44:03 En fait, je pense que la cause de cette crise, c'est le politique,
00:44:07 quel qu'il soit, qui a décidé de se déposséder du pouvoir que lui donnaient les institutions.
00:44:10 Moi, je suis pareil, je suis un amoureux de la Ve République,
00:44:12 de l'équilibre de ce texte en effet, de l'intelligence même philosophique,
00:44:16 de ceux qui l'ont bâti, l'esprit, etc.
00:44:18 J'aime vraiment énormément cette constitution,
00:44:22 et je trouve qu'on a de la chance de l'avoir.
00:44:24 Et en fait, je pense que ce qui ne fonctionne pas,
00:44:26 c'est tout ce qu'on y a apporté, ou dans la pratique, ou dans les réformes.
00:44:29 C'est-à-dire que par exemple, la question du recours possible,
00:44:34 pas systématique, mais possible au Conseil constitutionnel,
00:44:36 la QPC qui date de 2008, la réforme de 2008.
00:44:38 - Préordateur de constitutionnalisme.
00:44:40 - Merci, pardon, excusez-moi.
00:44:41 C'est l'américanisation du système, c'est la possibilité,
00:44:43 en fait, c'est la judiciarisation permanente, ou le fait de rendre tout juridique.
00:44:47 Et c'est le début des États-Unis, en fait.
00:44:49 Et je pense que ce n'était pas l'esprit à la base.
00:44:50 Et je pense que les deux mandats, pareil,
00:44:52 les deux mandats, les deux fois cinq ans du président à puissance maximum,
00:44:55 je pense que tout ça, c'est un abandon de pouvoir de la part du président,
00:44:58 alors que c'était un régime présidentiel, disons la vérité.
00:45:00 Et je pense que ça, c'est la faute des politiques.
00:45:01 - J'entendais par crise juridique ce qu'on disait au début de notre émission
00:45:06 sur la hiérarchie des normes, l'autorité, le respect de la règle.
00:45:09 - Bien sûr, bien sûr.
00:45:10 - Carrément un petit mot là-dessus.
00:45:11 - Il y a deux phénomènes qui provoquent la crise politique
00:45:14 évoquée par Geoffroy Lejeune.
00:45:16 C'est un, la déconnexion des dirigeants avec les attentes du peuple,
00:45:20 cette déconnexion de plus en plus forte.
00:45:22 D'ailleurs, c'est un des reproches majeurs qui est fait à la Macronie.
00:45:26 Ils sont déconnectés, ils sont hors sol.
00:45:28 C'est ces expressions, vous savez, qui disent
00:45:30 ils ne prennent pas en compte notre réel et notre vie quotidienne.
00:45:33 Et le deuxième écueil de la situation,
00:45:35 c'est qu'il faut attendre tous les cinq ans pour se prononcer.
00:45:38 Or, les Français veulent être consultés dans l'entre-deux.
00:45:43 Ils veulent que sur les grandes réformes structurelles,
00:45:46 leur voix puisse être consultée et ne pas s'en tenir à un programme
00:45:50 de la campagne présidentielle qui n'en est plus vraiment un aujourd'hui.
00:45:53 Parce qu'il faut dire quand même qu'on n'a pas droit à de grands débats
00:45:56 et à de grands engagements et ensuite derrière,
00:45:59 traduire ça par des réformes qui peuvent surprendre les Français
00:46:02 et qui peuvent être vécues comme une forme de violence aussi et de non-acceptation.
00:46:06 Et donc, il est nécessaire de les consulter entre deux grandes élections,
00:46:10 qui est la présidentielle notamment.
00:46:12 Donc, ça veut dire rajouter des référendums, les rendez-vous,
00:46:15 la salle européenne, après il y aura les municipales.
00:46:18 Le consulter, prendre son avis.
00:46:20 Éric ?
00:46:20 Oui, un référendum, ça me semble inévitable.
00:46:23 Moi, je pense qu'il faut préserver, protéger ce texte de la Ve République.
00:46:30 Je dis ça parce que j'ai évidemment en écho dans les oreilles
00:46:32 ce que certains à l'extrême gauche souhaitent faire,
00:46:35 c'est-à-dire passer à la 6e République.
00:46:37 C'est Mélenchon ?
00:46:38 Oui, c'est Jean-Luc Mélenchon.
00:46:41 Je pense qu'il est peut-être plus attaché qu'on ne le croit à la Ve République.
00:46:47 Et imaginez qu'il soit élu un jour à l'Élysée,
00:46:50 je pense qu'il se fonderait totalement dans les habits de président de la République.
00:46:55 Non, mais c'est ça qui est extraordinaire.
00:46:56 C'est-à-dire qu'il y a le discours extérieur
00:46:59 et puis il y a en réalité la posture.
00:47:02 Donc oui, il faut préserver ce texte,
00:47:05 mais si on veut essayer de réduire la fracture entre les politiques et le peuple,
00:47:10 il faut absolument avoir une démocratie beaucoup plus participative sur les sujets.
00:47:13 Plus réactive, plus souple, si on veut donner notre avis.
00:47:15 Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Orban.
00:47:19 On parlera des Restos du Cœur.
00:47:20 Pour la première fois depuis le début des Restos du Cœur,
00:47:23 ils vont refuser du monde cet hiver 200 000 personnes
00:47:26 qui ne pourront pas manger au Restos du Cœur.
00:47:28 On vous explique pourquoi dans un instant, à tout de suite.
00:47:30 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:35 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Orban.
00:47:37 Il y a 38 ans, Coluche lançait un appel sur l'antenne d'Orban
00:47:42 pour créer un resto qui viendrait en aide aux plus démunis de la société.
00:47:45 C'était en 1985.
00:47:47 Aujourd'hui, le constat est implacable.
00:47:49 La pauvreté a explosé dans notre pays.
00:47:51 Les Restos du Cœur aident près d'un million et demi de Français.
00:47:54 En sont à 170 millions de repas distribués et annoncent,
00:47:58 pour la première fois, qu'ils n'accueilleront pas de nouveaux bénéficiaires cet hiver.
00:48:02 Nous ne pourrons pas donner à manger aux 200 000 personnes supplémentaires
00:48:05 qui le réclament, a affirmé le délégué général Jean-Yves Troyes.
00:48:08 Qu'on entendra dans un instant.
00:48:10 La générosité des donateurs ne suffit plus.
00:48:12 L'inflation a fait flamber les prix de l'alimentaire
00:48:15 et les coûts de fonctionnement de l'association
00:48:16 qui a tiré à plusieurs reprises ces derniers mois le signal d'alarme.
00:48:20 L'État, au fond, s'est trop longtemps reposé
00:48:22 sur le travail extraordinaire des bénévoles des restos,
00:48:25 mais aussi du secours populaire, du secours catholique,
00:48:28 qui n'arrivent plus à faire face à la vague de précarité
00:48:30 qui ravage les foyers français.
00:48:32 Un État obèse de ses dépenses publiques,
00:48:34 mais impuissant à empêcher ses concitoyens de plonger dans la grande misère.
00:48:38 Bienvenue en France en 2023,
00:48:40 où malheureusement, on a toujours le droit d'avoir faim et d'avoir froid.
00:48:44 On en débat ce soir dans Gumsho.
00:48:46 *Générique*
00:48:58 Et il est 18h, avant d'aborder les restos du cœur,
00:49:01 on va parler de l'actualité, les grands titres de l'actualité,
00:49:04 avec à la une la disparition de Jean-Pierre Elkabach,
00:49:06 bien sûr, il s'est éteint à l'âge de 86 ans.
00:49:08 Pendant cinq décennies, il a été un intervieweur
00:49:10 aussi redouté qu'admiré par la classe politique,
00:49:13 dans un style incisif et percutant.
00:49:15 Les rédactions de CNews, du groupe Canal+ et d'Europe 1
00:49:18 s'associent à la peine de sa famille et lui rendent hommage très chaleureusement.
00:49:22 On va en reparler dans un instant.
00:49:24 La gendarmerie du Var diffuse un appel à témoins
00:49:26 après la disparition inquiétante de Théa, âgée de 15 ans.
00:49:29 Elle était scolarisée au collège Paul Cézanne à Brignoles,
00:49:32 elle n'a plus donné signe de vie depuis hier soir.
00:49:34 Elle porte un survêtement noir, des baskets blanches et bleu ciel.
00:49:38 Tous ceux qui peuvent avoir des informations
00:49:39 sont invités à contacter les gendarmes de Brignoles
00:49:42 au 04 94 69 03 90 ou bien à composer le 17.
00:49:48 Emmanuel Macron veut réformer la Constitution.
00:49:50 À l'occasion des 65 ans du texte,
00:49:52 le chef de l'État a annoncé devant le Conseil constitutionnel
00:49:55 vouloir étendre le champ du référendum.
00:49:57 Cela permettrait de consulter les Français sur l'immigration,
00:50:01 comme le réclament les Républicains ou encore le Rassemblement national.
00:50:04 Le président a également ouvert la voie à une simplification
00:50:07 du référendum d'initiative partagée.
00:50:10 Un deuil de trois jours dans toute la Vénétie.
00:50:12 Après l'accident de bus survenu hier à Venise,
00:50:14 qui a entraîné la mort de 21 personnes, dont deux enfants.
00:50:17 Quinze autres passagers ont été blessés, dont un Français.
00:50:19 Les circonstances précises de l'accident ne sont pas encore connues,
00:50:22 mais l'hypothèse privilégiée par les autorités est celle d'un malaise du conducteur.
00:50:28 Enfin, en rugby, c'est Charles Olivon qui va endosser le rôle de capitaine
00:50:31 de l'équipe de France.
00:50:32 Les Bleus affronteront l'Italie vendredi soir sans leur demi de mêlée.
00:50:36 Antoine Dupont, ce dernier, toujours blessé à la méchoire,
00:50:39 sera remplacé par Maxime Lucu sur le terrain.
00:50:43 Voilà, j'espère que j'ai tout bien dit.
00:50:44 Il est 18h02 et 30 secondes.
00:50:47 Merci de votre fédélité si vous nous rejoignez sur CNews et sur Europe 1.
00:50:50 On est avec Karim Zérébi, ancien député européen.
00:50:52 Bonsoir Karim.
00:50:53 Rachel Khan, LECIS. Bonsoir.
00:50:55 Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JLD.
00:50:57 Bonsoir Geoffroy.
00:50:58 Eric Reuvel, journaliste, ancien directeur général de LCI.
00:51:00 J'avais envie de commencer cette émission par ce coup de gueule sur les Restos du Coeur.
00:51:03 C'était il y a 38 ans sur Europe 1, précisément, un appel de Coluche.
00:51:07 C'était pour 2 à 3 000 personnes.
00:51:09 Ils disaient on va faire un petit resto, aidez-moi les potes.
00:51:11 On est 38 ans après et là on est à plus d'un million 300 000 personnes aidées.
00:51:15 Et les restos, pour la première fois, ont refusé des personnes cet hiver.
00:51:19 Écoutez Jean-Yves Troyes, délégué général des Restos du Coeur.
00:51:22 Il était auditionné cet après-midi à l'Assemblée nationale.
00:51:25 Nous ne sommes plus taillés pour répondre aux besoins.
00:51:29 Et ces mesures, elles sont très concrètes, elles sont très pratiques.
00:51:33 Ça veut dire qu'à partir de novembre, ces mesures ne sont pas encore en route,
00:51:37 comme l'a annoncé notre président.
00:51:38 Elles commenceront à la campagne d'hiver.
00:51:40 Ça veut dire qu'à partir de novembre, nous allons refuser du monde.
00:51:44 Nous allons refuser du monde pour la première fois de l'histoire des Restos du Coeur.
00:51:48 Cette hausse massive et brutale n'était jamais arrivée.
00:51:50 Elle avait été constatée en 2008 suite à la crise financière,
00:51:54 mais de manière beaucoup plus lente.
00:51:56 Là, ce qui surprend tout le monde, c'est le côté massif et brutal de cette crise.
00:52:02 Donc à partir de novembre, nous allons baisser les dotations du nombre de personnes.
00:52:06 Nous réduisons aussi les critères d'accès à l'aide alimentaire.
00:52:11 Quand on regarde nos suivis d'activités et nos statistiques, on ne voit pas de baisse.
00:52:16 Donc ce qui veut dire que même en réduisant les critères d'accès à partir de novembre,
00:52:22 on a une grande inconnue sur le fait que finalement,
00:52:24 il y aura peut-être plus de personnes qui vont se présenter quand même au resto
00:52:28 et qui seront, j'allais dire, éligibles selon nos critères.
00:52:32 Rapidement sur les restos du Coeur, insupportable de ne pas pouvoir accueillir des Français.
00:52:38 Eric Rebel ?
00:52:38 C'est une photo instantanée de la situation sociale du pays face à l'envolée de l'inflation,
00:52:44 aux réductions de pouvoir d'achat de nombreux ménages.
00:52:47 Voilà, c'est une photo.
00:52:48 Ce qui est sidérant quand même, je me permets de le dire,
00:52:51 c'est qu'on a les restos du Coeur qui fonctionnent avec des subventions aussi européennes.
00:52:57 Et enfin, l'État, la puissance étatique dans un pays comme le nôtre,
00:53:00 devrait peut-être, me semble-t-il, prendre plus en charge les gens qui souffrent
00:53:05 et qui sont dans une désespérance sociale à ce niveau-là.
00:53:09 Et plus de 200 000 personnes, je ne sais pas si vous vous rendez compte,
00:53:12 parce que la personne qui va chercher au resto du Coeur,
00:53:14 elle ne va pas seulement pour elle, elle y va souvent pour sa famille.
00:53:18 Donc ça veut dire 200 000 personnes, si vous multipliez par 3 personnes par famille,
00:53:22 c'est 600 000 personnes peut-être, ou 700 000 personnes
00:53:25 qui viennent de basculer dans une pauvreté totale,
00:53:28 au point, en mettant sa dignité de côté, d'aller réclamer de la nourriture au resto du Coeur.
00:53:33 C'est absolument insupportable.
00:53:34 On va y revenir dans un instant, parce que c'est un débat qui nous concerne tous
00:53:37 et sur lequel on a tous envie de s'exprimer.
00:53:38 Mais d'abord, j'aimerais qu'on revienne un instant sur la situation à Marseille,
00:53:41 parce qu'on a la préfète des Bouches d'Eau, Frédéric Camilleri, qui est en ligne avec nous.
00:53:45 On va évoquer l'université ex-Marseille, qui a dû fermer,
00:53:49 qui a décidé de fermer temporairement un de ses sites,
00:53:51 en raison de l'insécurité qui touche les étudiants,
00:53:54 parce que ça se trouve à côté d'un point de deal.
00:53:56 Madame la préfète est avec nous et je vous passe la parole dans un instant.
00:53:59 On va juste faire le point de la situation avec le sujet d'Audrey Berthoud et Stéphanie Roupier
00:54:03 pour bien tout comprendre.
00:54:04 Et puis, je vous passe la parole.
00:54:06 Comment se t-il qu'on soit obligés de fermer une université à Marseille ?
00:54:10 Les portes resteront fermées en cause des trafics de drogue
00:54:15 devant la faculté du site Colbert à Marseille.
00:54:18 À partir de vendredi soir et pendant une semaine, les élèves resteront chez eux.
00:54:23 Une situation déjà vécue par le passé par les étudiants,
00:54:26 comme nous l'explique le doyen de la faculté.
00:54:27 Les cours seront assurés en distanciel pour l'ensemble des étudiants du site.
00:54:32 C'est quelque chose que nous savons faire,
00:54:34 ce sont des compétences que nous avons développées à l'occasion de la pandémie.
00:54:38 Nous allons utiliser ce trésor de compétences
00:54:41 pour dispenser toujours nos cours de qualité en direction des étudiants
00:54:44 afin qu'ils ne soient pas les uns.
00:54:45 Mais cette décision passe difficilement pour les étudiants.
00:54:48 Est-ce que c'est une bonne solution ? Je ne pense pas.
00:54:51 Parce que c'est plus compliqué à distance.
00:54:54 Déjà qu'on est à la fac, les cours magistraux ne sont pas obligatoires.
00:54:58 Donc mettre des cours à distance, ça peut vraiment nous décourager à travailler.
00:55:02 On ne fait que subir.
00:55:03 C'est difficile de suivre les cours à distance, ça nous fait penser au Covid.
00:55:06 Ce n'était pas un bon moment.
00:55:08 Élèves mais aussi habitants subissent la situation depuis la rentrée
00:55:11 et n'ont d'autre choix que de s'adapter.
00:55:14 J'en ai marre de voir la figure, toujours les mêmes.
00:55:16 Je ne passe plus par ici.
00:55:17 Ils sont dangereux selon vous ?
00:55:19 Ils sont très dangereux mais ils sont très malins aussi.
00:55:22 1500 étudiants et une cinquantaine de membres du personnel
00:55:25 sont concernés par cette mesure.
00:55:26 Merci beaucoup d'avoir patienté Frédéric Camilleri,
00:55:29 préfète des Bouches-du-Rhône.
00:55:31 Merci de vous exprimer sur Europe 1 et sur CNews.
00:55:33 Que se passe-t-il dans le centre-ville de Marseille ?
00:55:36 On n'arrive pas à juguler la situation concernant le trafic de drogue ?
00:55:39 D'abord je voudrais dire qu'on n'est pas obligé de fermer la fac de Colbert.
00:55:45 J'ai appris hier soir par la presse
00:55:49 qu'il y avait cette décision qui avait été prise
00:55:51 de mettre les étudiants en télétravail
00:55:53 et les enseignants en télétravail à partir de la semaine prochaine.
00:55:57 Donc j'ai immédiatement réagi en convoquant toutes les parties prenantes,
00:56:01 à commencer par le président de l'université,
00:56:03 également la mairie de Marseille qui est notre partenaire aussi
00:56:05 en termes de sécurité sur le centre-ville,
00:56:07 pour faire un point de la situation,
00:56:09 comme c'est normal quand il y a des difficultés.
00:56:11 Et je leur ai proposé de mettre des policiers en garde statique de la faculté
00:56:16 le temps qu'il faudra pour ramener le calme,
00:56:19 permettre aux étudiants et aux enseignants-chercheurs
00:56:21 de venir travailler dans de bonnes conditions.
00:56:23 Et je leur ai demandé, puisque finalement c'est ce qu'ils souhaitaient,
00:56:27 que cette décision soit revue et corrigée
00:56:29 et que les cours reprennent bien en présentiel la semaine prochaine
00:56:33 et qu'on revienne en arrière sur cette décision.
00:56:36 Et je regrette tout simplement qu'on n'ait pas pu en discuter
00:56:39 avant d'apprendre ça par voie de presse.
00:56:41 Vous nous dites madame, le fait c'est qu'en gros il n'y avait pas besoin
00:56:43 de fermer cette université,
00:56:45 parce que c'est un coup de com' du douanier,
00:56:47 pourtant c'est bien lui qui voit qu'il y a de l'insécurité autour de sa faculté.
00:56:51 Il y a quelques instants, un policier qui nous disait
00:56:54 "mais tous les jours les policiers interviennent,
00:56:55 tous les jours les policiers interpellent dans ce quartier,
00:56:57 mais le lendemain les deals reprennent".
00:56:59 Alors la difficulté liée au deal, je la connais parfaitement bien
00:57:05 et je ne nie pas la réalité de difficultés liées au deal sur la place Colbert.
00:57:10 Mais le problème, si vous voulez, dans cette situation,
00:57:13 c'est que comme vous l'avez dit, les policiers interviennent tous les jours,
00:57:16 nous démantelons le point de deal,
00:57:18 nous intervenons pour faire enlever les barricades quand elles se constituent.
00:57:21 Il y avait une action renforcée qui était menée depuis la rentrée,
00:57:24 puisque nous savons que c'est un endroit compliqué.
00:57:28 Mais simplement, manifestement, ça n'a pas suffi à satisfaire
00:57:31 les enseignants et les étudiants.
00:57:33 Et comme je suis à l'écoute de mes concitoyens,
00:57:36 j'aurais souhaité qu'on puisse en parler,
00:57:37 que les propositions que j'ai pu faire aujourd'hui,
00:57:40 on les fasse un peu plus tôt,
00:57:42 en discutant très ouvertement de cette situation,
00:57:44 pour leur permettre de rester dans les locaux et de pouvoir assurer les cours.
00:57:48 J'ai entendu ces étudiants qui déplorent cette décision,
00:57:51 qui souhaiteraient pouvoir reprendre les cours normalement la semaine prochaine.
00:57:56 Donc on a travaillé pour ça.
00:57:58 Marseille est une ville où il y a un certain nombre de difficultés
00:58:00 et nous les avons toujours surmontées par le dialogue
00:58:02 avec l'ensemble de nos partenaires.
00:58:04 Donc on va dire tout simplement que là,
00:58:06 les choses ne se sont pas passées dans l'ordre habituel.
00:58:09 Donc j'espère que les propositions qui ont été faites
00:58:11 vont permettre à chacun de retrouver la sérénité.
00:58:13 Notre objectif commun, c'est que les enseignants-chercheurs,
00:58:17 les étudiants soient là en toute sérénité sur ce site.
00:58:21 Ils y sont attachés, que ce soit les enseignants ou les étudiants.
00:58:24 Et donc nous proposons des solutions qui sont, je crois, fortes,
00:58:27 avec cette présence policière renforcée.
00:58:29 Également de nouvelles modalités d'échange d'informations,
00:58:31 puisque manifestement, la remontée d'informations n'a pas été bonne dans ce cas-là.
00:58:37 Et c'est comme ça que je conçois le traitement des difficultés de sécurité.
00:58:41 Et de toute façon, il faut continuer à lutter contre le deal.
00:58:44 Donc ça se fait tous les jours à Marseille, en centre-ville,
00:58:46 comme ailleurs dans les quartiers, avec de très beaux résultats,
00:58:48 avec de très nombreuses interpellations
00:58:50 et avec une présence soutenue des policiers.
00:58:53 Mais là, je pense qu'il fallait effectivement aller peut-être plus loin
00:58:56 à la demande de cette université,
00:58:59 en mettant des policiers aussi entre deux opérations
00:59:01 de démantèlement du point de deal, de façon permanente, pour les rassurer.
00:59:06 En soirée également, au moment où ils sortent de cours,
00:59:08 parce que c'est notre devoir de faire en sorte que les citoyens se sentent en sécurité.
00:59:11 Donc là, les renforts policiers, ils seront permanents,
00:59:13 et ce n'est pas juste pour une semaine pour calmer les esprits,
00:59:15 on est bien d'accord, madame la préfète.
00:59:16 Et puis deuxième chose, les caméras de vidéosurveillance,
00:59:19 est-ce qu'il y en a dans ce quartier ?
00:59:20 Elles sont cassées, nous a-t-on dit, par les dealers.
00:59:23 Est-ce qu'il ne faut pas que la mairie les remplace, tout simplement ?
00:59:29 Alors, il y a des caméras de vidéosurveillance dans le centre-ville de Marseille
00:59:32 et sur cette place en particulier, aux alentours de la faculté.
00:59:36 Les dealers, vous le savez bien, ils essaient toujours de s'en prendre
00:59:38 à tous les symboles de l'autorité, à tout ce qui peut permettre de gêner leur trafic.
00:59:42 Ils s'en prennent aux policiers, ils s'en prennent aux caméras.
00:59:44 Donc oui, il y a eu de la casse,
00:59:46 mais il y a des contrats de maintenance de la ville de Marseille pour réparer ces caméras.
00:59:49 Et par ailleurs, comme il y a une présence policière,
00:59:51 elle permet aussi d'assurer une surveillance humaine en direct,
00:59:55 ce qui nous a permis d'ailleurs d'interpeller non seulement les trafiquants
00:59:58 qui étaient dans la rue, qui essayaient de dealer,
01:00:01 mais également leurs ravitailleurs et d'aller chercher les stocks,
01:00:04 y compris dans les appartements dans lesquels ces stocks étaient.
01:00:07 Donc il y a un travail de fond qui se fait aussi par les policiers,
01:00:10 parfois en civique, de façon discrète, pour surveiller ce point de deal
01:00:15 et permettre non seulement d'interpeller la personne qui est sur le point de deal,
01:00:18 mais également de remonter la chaîne, ce qui a été fait,
01:00:21 encore pas plus tard qu'en début de semaine.
01:00:23 Donc voilà, c'est une action qui doit se faire de façon constante, permanente.
01:00:27 Et je rajoute à ça, et c'est la proposition qui a été faite tout à l'heure,
01:00:30 une présence policière permanente, en statique, autour de cette faculté,
01:00:36 pour que chacun puisse reprendre le chemin des cours de façon tout à fait sereine,
01:00:39 parce que c'est normal d'étudier dans de bonnes conditions.
01:00:43 Et donc c'est un devoir de la police d'être présente
01:00:45 lorsqu'il y a une demande de sécurité qui s'exprime.
01:00:48 Et donc j'espère que tout ce que nous avons proposé aujourd'hui
01:00:50 va permettre à chacun de reprendre le chemin des cours en présentiel,
01:00:54 parce qu'on sait bien qu'il y a aussi des enjeux d'éducation,
01:00:56 il y a des enjeux de décrochage de certains étudiants
01:00:58 quand ils ne sont pas présents physiquement dans les locaux.
01:01:00 Merci beaucoup Frédéric Camilleri,
01:01:02 préfète des Bouches-du-Rhône en direct sur Europe 1 et sur CNews.
01:01:05 Merci à Stéphanie Roux qui est leur para, qui ont permis ce duplex.
01:01:08 Voilà, on a la réponse des autorités.
01:01:11 Il y aura des policiers en permanence.
01:01:14 Et Karim Zarébi, voilà, les cours vont peut-être pouvoir reprendre dès la semaine prochaine.
01:01:19 Espérons-le en tout cas.
01:01:20 Disons les choses à la traduction.
01:01:22 Une présence policière permanente, ça s'appelle la police de proximité,
01:01:26 qui n'existe pas, parce que faute d'effectifs.
01:01:29 Il en faudrait beaucoup plus pour avoir une police présente au quotidien,
01:01:32 365 jours sur 365, sur un site.
01:01:35 Comme nous n'avons pas les moyens, on colmate des brèches.
01:01:38 Des brèches qui se réouvrent quelques jours après qu'on les ait colmatées.
01:01:41 Ça veut dire on ferme un point de deal, on s'en va,
01:01:43 trois jours après il y en a deux qui s'ouvrent.
01:01:45 La réalité elle est là.
01:01:46 Ça ne veut pas dire que la préfète de police ne s'engage pas.
01:01:49 Il y a un engagement qui est incontestable de la part de Mme Camilleri,
01:01:52 la préfète de police de Marseille.
01:01:53 Comme c'était le cas avant avec Laurent Nunez,
01:01:56 je vous rappelle qu'il était préfet de police,
01:01:57 qui a fait un travail remarquable.
01:01:59 Ça veut dire que l'engagement de ces hauts fonctionnaires n'est pas discutable.
01:02:02 L'engagement des fonctionnaires sur le terrain n'est pas discutable.
01:02:05 Mais force est de constater qu'on ne parvient pas à endiguer le phénomène.
01:02:09 Ça veut dire que la République n'est pas assez puissante,
01:02:12 n'est pas assez forte, n'a pas assez de moyens,
01:02:14 face à des dealers qui sont devenus des gangs surarmés,
01:02:18 avec des effectifs à la clé,
01:02:22 et qui empoisonnent la vie quotidienne des Marseillaises et des Marseillais.
01:02:24 Donc plus de moyens, plus de justice, mais au quotidien, pas de manière sporadique.
01:02:29 C'est vrai partout, pas que à Marseille,
01:02:30 mais c'est vrai que c'est la première fois,
01:02:32 on n'avait jamais vu ça, j'envoie le jeune,
01:02:33 une université qui ferme tant il y a trafic autour,
01:02:36 et tant ça met en danger les étudiants.
01:02:38 On a franchi un cap, c'est un symbole de plus en réalité,
01:02:41 après avoir découvert beaucoup de choses ces derniers temps,
01:02:44 c'est-à-dire la mort d'innocents qui sont fauchés par un tir.
01:02:48 C'est le cas d'un monsieur qui jouait aux cartes l'année dernière à Marseille,
01:02:50 déjà dans un café, qui est mort.
01:02:52 C'est le cas de Sokhaina, tout le monde en a entendu parler,
01:02:54 qui était en train d'étudier dans sa chambre,
01:02:56 et qui est morte, tuée par une balle de Kalashnikov.
01:03:01 Ce sont tous ces symboles qui sont régulièrement,
01:03:03 qui sont portés à notre connaissance.
01:03:05 C'est évidemment le développement du trafic maintenant dans les zones rurales.
01:03:08 Donc on découvre que les dealers ont inventé un nouveau marché après le Covid.
01:03:11 Ils se sont dit que finalement, là, il y avait des parts de marché à prendre.
01:03:14 Et évidemment, c'est une expansion dont on ne voit pas la fin.
01:03:20 Je vais vous dire la vérité, c'est qu'on connaît les étapes suivantes,
01:03:22 et on les voit à l'étranger autour de nous.
01:03:23 C'est-à-dire la mise sous surveillance d'un Premier ministre
01:03:27 dans un pays pas très loin d'ici.
01:03:29 C'est la corruption aussi de certaines "élites".
01:03:32 C'est-à-dire qu'un jour, peut-être, les dealers ont déjà l'idée,
01:03:36 ils essaieront de corrompre des agents de police,
01:03:37 ils essaieront même de corrompre des magistrats.
01:03:39 Ils corrompent déjà des dockers, etc. dans les ports.
01:03:43 En fait, on se dirige tranquillement vers la voie du narco-État.
01:03:47 On n'est pas encore au bout de la chaîne,
01:03:48 mais on y arrive tranquillement.
01:03:50 En tout cas, il n'y a pas de coup d'arrêt qui est mis pour l'instant.
01:03:52 - Angèle Kahn, un mot là-dessus ?
01:03:53 - Oui, là-dessus.
01:03:54 C'est le symbole de la faculté qui, pour moi,
01:03:57 représente les Lumières, la République,
01:04:00 qui est entachée par une forme de jungle et de chaos.
01:04:04 Et c'est vrai que là, dans les mots de la préfète,
01:04:07 effectivement, elle fait bien son travail,
01:04:09 mais lorsqu'il y a des policiers qui sont devant des écoles,
01:04:12 des policiers qui sont devant la fac,
01:04:14 on ne travaille pas de manière sereine.
01:04:16 Et là, en fait, ce qui est entaché, c'est aussi la méritocratie.
01:04:19 Ces étudiants qui viennent d'entrer à la fac,
01:04:22 qui sont pleins d'espoir, qui ont envie de changer leur vie.
01:04:26 Et en fait, on les ramène, il y a le quartier qui les rattrape
01:04:29 pour en fait couper leur destin.
01:04:31 - Marseille s'enfonce, il ne faut pas se brûler la face.
01:04:34 - Et vous parlez de Marseille, mais c'est toutes les villes.
01:04:37 Il y a une situation particulière à Marseille,
01:04:39 où il y a un plan Marseille-Andrans sur lequel tout le monde a mis le paquet.
01:04:42 - C'est très bien quand même que le trafic de drogue parte du moment de la marge.
01:04:45 - Petite pause, on est en retard.
01:04:46 Petite pause dans Punchline Europe 1.
01:04:48 C'est nous, on se retrouve dans un instant, à tout de suite.
01:04:49 C'est la chanson des restos du cœur
01:04:59 qui, évidemment, sont dans la plus grande difficulté.
01:05:02 Aujourd'hui, on n'a plus le droit d'avoir faim ni d'avoir froid.
01:05:06 On est en direct dans Punchline sur CNN et sur Europe 1.
01:05:08 C'est sur Europe 1, précisément, que Coluche a lancé son appel il y a 38 ans.
01:05:12 Aujourd'hui, je vous le disais tout à l'heure,
01:05:14 il n'y aura plus de nouveaux bénéficiaires des restos du cœur.
01:05:18 Ils n'y arrivent plus.
01:05:19 Il y a trop de nouveaux demandeurs qui sont écrasés par l'inflation,
01:05:22 par la hausse des prix de l'alimentaire, Rachel Gann.
01:05:25 On est dans une impasse parce que l'État, depuis des années,
01:05:28 a délégué aux associations comme les restos,
01:05:30 comme les secours catholiques, secours populaires, cette grande précarité.
01:05:34 L'État prend sa part, mais il était bien content de trouver les associations.
01:05:37 Et aujourd'hui, ils ne peuvent plus faire face. C'est terrible.
01:05:39 - Oui, mais en fait, c'est surtout qu'aujourd'hui,
01:05:42 à l'époque de la chanson, c'était "on n'a plus le droit",
01:05:44 mais aujourd'hui, on a le devoir d'un sursaut.
01:05:46 Il est impossible qu'en 2023, des gens aient faim dans notre pays,
01:05:50 des gens de toutes les générations.
01:05:52 Évidemment, je pense aux étudiants, parce que j'ai eu des chiffres.
01:05:56 77 % ne vivent qu'avec 3 euros.
01:06:00 Il y a un étudiant sur cinq qui veut lâcher ses études parce qu'il a faim.
01:06:05 Ce sont des chiffres qui sont sidérants,
01:06:08 alors même qu'on parle évidemment des droits fondamentaux,
01:06:11 mais le droit à la dignité, le droit d'accéder aux biens les plus essentiels,
01:06:14 c'est quand même la base de notre Constitution.
01:06:18 Et puis, il y a peut-être un autre aspect.
01:06:20 Il y a le sursaut de l'État très fortement,
01:06:22 les associations qui doivent être accompagnées,
01:06:23 mais peut-être aussi, ça nous interroge sur notre fraternité
01:06:28 et notre engagement citoyen aussi,
01:06:30 parce que je crois qu'on est de moins en moins
01:06:34 à nous engager dans des associations aussi.
01:06:36 - Sans doute, mais il y a énormément de bénévoles.
01:06:37 Il y a des centaines de milliers de bénévoles qui sont extraordinaires.
01:06:40 On ne leur aura jamais assez hommage.
01:06:42 Il y a des donateurs, il y a beaucoup de choses.
01:06:44 Mais là, ça ne suffit plus.
01:06:45 La vague de pauvreté est telle, c'est un tsunami quand même.
01:06:48 - C'est le symptôme d'une société qui va très mal
01:06:51 pour deux raisons de mon point de vue.
01:06:53 D'abord, parce que les gens qui sont sur des bas salaires,
01:06:57 très bas salaires, ne peuvent plus vivre dignement de leur travail.
01:07:01 Ils sont obligés d'en passer pour certains par les Restos du Coeur
01:07:03 et d'autres par la banque alimentaire.
01:07:05 Moi, j'en connais à Marseille qui passe à la banque alimentaire,
01:07:08 il a une fiche de paye, il travaille,
01:07:10 mais ils ne peuvent pas finir les fins de mois.
01:07:12 Rappelons quand même que 40% des Français font un repas par jour.
01:07:16 C'est énorme.
01:07:17 Et puis ensuite, des revenus sociaux avant permettaient
01:07:20 de pouvoir au moins subvenir à ses besoins sur le palimentaire.
01:07:23 Ça ne suffit plus.
01:07:24 L'inflation est passée par là.
01:07:25 Elle est dévastatrice.
01:07:27 Et il y a un vrai débat à porter aujourd'hui
01:07:29 sur le minimum vital pour vivre dignement.
01:07:32 D'abord avec une personne qui est inactive
01:07:34 et puis surtout vivre dignement de son travail.
01:07:37 Parce que ce n'est pas possible.
01:07:38 Moi, j'ai le président des banques alimentaires
01:07:40 des Bouches-du-Rhône, Joseph Arakel,
01:07:42 qui me dit "Nous sommes débordés, on ne sait plus comment faire".
01:07:46 Donc la bonne volonté des bénévoles, qui sont nombreux.
01:07:49 Moi, mon père est bénévole, il est à la retraite
01:07:50 et il y en a combien comme ça, des retraités qui donnent de leur temps.
01:07:53 Ce n'est pas le sujet des bénévoles,
01:07:55 c'est le sujet d'une société aujourd'hui
01:07:57 qui ne permet pas, avec les revenus sociaux
01:07:59 et les revenus du travail pour certaines, de vivre dignement.
01:08:02 Il faut qu'on s'interroge quand même là-dessus.
01:08:04 Alors, Éric Rebel, il y a une solution ou pas ?
01:08:06 Je ne sais pas s'il y a une solution,
01:08:07 mais ce que je n'arrive pas à comprendre quand même,
01:08:08 c'est que quand Bruno Le Maire, ministre des Finances,
01:08:12 sait que l'augmentation des prix sur les produits alimentaires en deux ans,
01:08:17 c'est +21, +22%.
01:08:20 Les carburants pareil ?
01:08:21 Oui.
01:08:21 Mais parce qu'il faut transporter les aliments.
01:08:23 Je pense au Resto du Cœur ou à la banque alimentaire.
01:08:26 Il n'y a pas besoin d'avoir fait Saint-Cyr, Polytechnique ou Centrale
01:08:30 pour se dire "Bon, ces banques alimentaires,
01:08:33 elles se fournissent comment ?
01:08:34 Par les gens qui mettent dans les caddies à la sortie du supermarché."
01:08:37 Oui.
01:08:37 Les gens eux-mêmes sont impactés par l'inflation,
01:08:39 donc ils donnent moins de paquets de pâtes dans les caddies,
01:08:42 ils donnent moins de paquets de farine.
01:08:43 Il n'y a pas besoin d'avoir fait des grandes écoles pour se dire
01:08:46 "Elles vont forcément être en difficulté
01:08:49 parce que la demande va être forte et parce que l'offre,
01:08:52 même si les gens sont encore généreux,
01:08:53 elle ne peut pas se fuir puisque les gens qui donnent
01:08:56 généreusement quand vous sortez d'un supermarché dans un caddie,
01:08:58 ils sont eux-mêmes impactés."
01:08:59 Il n'y a pas que ça, il y a aussi les dons en ligne, etc.
01:09:02 Mais je pense à la banque alimentaire, c'est comme ça.
01:09:04 Enfin, on le fait chacun à son niveau,
01:09:06 mais vous donnez moins parce que vous-mêmes vous êtes impactés.
01:09:08 Donc peut-être que le gouvernement aurait pu,
01:09:11 en amont plutôt qu'attendre que les Restos du Coeur,
01:09:13 il y a encore un mois et d'autres associations alimentaires...
01:09:17 Oui, l'État a donné 10 millions d'euros.
01:09:18 Voilà, tire la sonnette d'alarme.
01:09:21 Ils auraient peut-être pu anticiper un chouïa quand même.
01:09:24 Ça pose au-delà de ça, et je vois le jeune, pour moi, la question,
01:09:27 la façon dont on a institutionnalisé les Restos du Coeur.
01:09:30 C'est quasiment... Ils font le travail de l'État, je suis désolée.
01:09:33 J'ai bien aimé votre édito en début d'émission,
01:09:35 parce que justement, vous pointez ce sujet-là.
01:09:36 Alors moi, que les choses soient claires,
01:09:38 je pense que c'est très bien qu'il y ait de l'associatif
01:09:40 et du bénévolat dans une société.
01:09:42 Je pense que c'est même essentiel qu'il y ait de la gratuité, du don,
01:09:45 et que c'est un tissu absolument indispensable
01:09:48 que l'État ne peut pas remplacer.
01:09:49 Donc moi, une société où il y a plus de gratuité,
01:09:51 ça ne me dérange pas du tout.
01:09:52 Le problème, et vous l'avez pointé tout à l'heure,
01:09:54 c'est que là, pour le coup, on a délégué quasiment
01:09:55 une "mission régalienne", entre guillemets.
01:09:57 Et là où vous aviez, à mon avis, touché juste,
01:10:00 c'est que quand on voit ça, on se dit du coup,
01:10:03 que fait l'État avec l'argent qu'il prélève ?
01:10:06 Je ne veux pas relancer le débat sur la Gercarco,
01:10:08 qui fera plaisir à Éric Revel, mais dans l'absolu...
01:10:09 - On l'a déjà fait hier. - Dans l'absolu.
01:10:11 - Avant-hier. - C'est un sujet au-delà de ça.
01:10:12 Parce que l'État prélève plus que dans les autres pays, en fait.
01:10:15 Donc il a de l'argent dans des proportions à peu près normales.
01:10:18 Et pourtant, il n'en fait rien ou il l'utilise très mal.
01:10:20 Et vous avez pointé un État obèse tout à l'heure.
01:10:22 Je pense que c'est un peu le cœur du sujet.
01:10:23 C'est-à-dire qu'en fait, on a un État obèse, impuissant,
01:10:26 suradministré, bureaucratisé à l'extrême,
01:10:29 qui, à côté de ça, délègue des missions essentielles
01:10:31 à des associations qui, elles, ne le font pas pour l'argent.
01:10:33 Ça, c'est un problème énorme.
01:10:34 Et on a un État qui... Pardonnez-moi, mais je suis d'accord
01:10:36 avec tout ce qui a été dit sur l'extrême pauvreté,
01:10:38 le basculement d'une France de classe moyenne
01:10:40 qui travaille dans la pauvreté, etc.
01:10:41 Je suis d'accord avec ça.
01:10:42 Mais on a un État qui, en parallèle de ça,
01:10:44 importe de la pauvreté parce que l'immigration en France,
01:10:47 sans ouvrir un débat sur l'immigration en tant que telle,
01:10:49 mais l'immigration en France, ce n'est pas des gens qui roulent sur l'or.
01:10:50 Donc c'est une partie d'entre eux, quand ils viennent,
01:10:53 ils ont un taux de chômage plus élevé que les Français
01:10:55 et donc ils ont recours à ce genre d'aide.
01:10:56 Et aujourd'hui, si vous voulez, j'entends le discours de générosité,
01:10:59 mais en fait, on ne peut plus offrir autant qu'avant.
01:11:02 On ne peut plus offrir autant qu'avant.
01:11:03 Donc c'est un problème que l'État devrait se poser.
01:11:05 C'est aussi de sa responsabilité.
01:11:06 - Alors Karim ?
01:11:07 - Non, moi, je pense encore une fois, bon,
01:11:10 l'immigration ne peut pas être mise à toutes les sauces.
01:11:12 - Non, mais c'est de la pauvreté en fait.
01:11:13 - On a un problème de pauvreté, je dirais, de manière macro dans le pays.
01:11:18 Je veux dire, quelle que soit effectivement la nationalité des gens,
01:11:21 et il faut qu'on arrive à le régler.
01:11:23 Moi, je pense que la puissance publique doit prendre sa part,
01:11:26 mais on a aussi des grandes entreprises privées qui pourraient peut-être,
01:11:30 je dirais, en connexion avec la puissance publique,
01:11:32 apporter une solution des magasins solidaires.
01:11:35 - Il y en a, ça existe, mais ça ne suffit plus, ça ne suffit plus Karim.
01:11:39 - Il faut peut-être développer ça parce que la délégation à la vie associative,
01:11:40 on voit bien qu'aujourd'hui, il y a un goulot d'étranglement.
01:11:43 L'associative ne peut pas répondre à cette pauvreté grandissante dans le pays.
01:11:47 Moi, ça me chagrine, je suis désolé de vous le dire,
01:11:50 et je pense que c'est un débat qui n'interpelle pas assez de monde,
01:11:52 que quand on se lève le matin pour aller bosser,
01:11:54 on n'arrive plus à remplir son frégide.
01:11:56 - Et on n'arrive plus à nourrir ses enfants.
01:11:57 - Mais c'est honteux.
01:11:58 On a des situations qui sont tirmondisées aujourd'hui.
01:12:01 - Des familles, les jeunes, et puis je suis d'accord avec vous
01:12:04 sur la question du gaspillage alimentaire, des gros groupes,
01:12:08 je ne sais pas où on en est par rapport à ça,
01:12:09 mais tout ce qui est jeté aussi...
01:12:11 - Ça progresse beaucoup.
01:12:12 - Ça progresse énormément, mais il y a quand même un vrai sujet.
01:12:16 Après, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous sur les bénévoles.
01:12:19 Oui, pour que l'État en fasse vraiment une grande cause nationale
01:12:22 et endosse sa responsabilité par rapport à la faim.
01:12:25 Mais sur les bénévoles, vous avez parlé des retraités.
01:12:28 Et moi, je serais pour instituer la question de l'engagement
01:12:32 dès l'école primaire et dès le collège.
01:12:34 Je suis désolée, même si...
01:12:35 Ce mécanisme de fraternité à mettre en oeuvre.
01:12:39 - Et de bénévole.
01:12:40 - Et de bénévole.
01:12:41 - Très bonne idée à mettre au programme.
01:12:42 Il y a beaucoup de choses déjà qu'on va mettre au programme.
01:12:44 Il y a des cours d'empathie, donc français-matin,
01:12:47 français-mathe-latin, histoire.
01:12:50 Empathie, bénévolat.
01:12:52 - Ça peut s'enseigner dans les familles, l'engagement.
01:12:54 Mais ça se transmet, ça aussi.
01:12:56 - Une société de plus en plus individualiste
01:12:58 tournée vers les réseaux sociaux.
01:12:59 Est-ce que tout ça est compatible ?
01:13:00 C'est la question.
01:13:01 Allez, il est 18h30, on fait le rappel des titres de l'actualité.
01:13:04 Ici Laurent Ropin, Agence CNews, avec Augustin Donadieu.
01:13:06 Un tournant historique.
01:13:11 C'est par ces mots que le chancelier allemand Olaf Scholz
01:13:13 a qualifié l'accord trouvé par les ambassadeurs des pays
01:13:15 de l'Union européenne.
01:13:16 Réunis à Bruxelles, ils se sont accordés sur un texte-clé
01:13:20 de la réforme de la politique migratoire des 27.
01:13:22 Ce règlement est destiné à organiser une réponse européenne
01:13:25 en cas d'afflux massif de migrants dans un État membre.
01:13:28 Il permet notamment d'allonger la durée de détention
01:13:30 des migrants aux frontières extérieures de l'Alliance.
01:13:34 Un Français parmi les 15 blessés à Venise après l'accident de bus
01:13:38 survenu hier et qui a entraîné la mort de 21 personnes,
01:13:41 dont deux enfants.
01:13:42 Les circonstances précises de l'accident ne sont pour l'heure
01:13:46 pas encore connues, mais l'hypothèse privilégiée
01:13:48 par les autorités est celle d'un malaise du conducteur.
01:13:50 Un deuil de trois jours a été décrété dans toute la Vénétie.
01:13:54 Et le site de la SNCF a déraillé dans la matinée.
01:13:58 Les Français étaient tellement nombreux à vouloir réserver
01:14:01 un train pour les fêtes de fin d'année qu'il leur était
01:14:03 impossible d'acheter leur billet.
01:14:05 Jusqu'à un million de connexions par minute ont été enregistrées
01:14:09 ce matin, c'est 230% de plus qu'habituellement.
01:14:12 La situation est tout de même revenue à la normale
01:14:15 en début d'après-midi.
01:14:16 Merci beaucoup, Augustin Donenieux, pour le rappel des titres
01:14:19 de l'actualité. 18h, pratiquement 31 minutes.
01:14:22 On rend hommage depuis hier soir, vous le savez, à Jean-Pierre Elkabache,
01:14:25 qui est mort à l'âge de 86 ans, grande figure de l'histoire
01:14:27 de la radio et de la télévision française.
01:14:29 Il a commencé à Europe 1, il est passé par France 2.
01:14:32 Et ces news également. On se souvient évidemment
01:14:35 de ces interviews d'anthologie avec France Semi-Terrain,
01:14:38 mais aussi avec Georges Marchais.
01:14:39 Parce qu'ils ont écrit des pages télévisuelles et audiovisuelles
01:14:44 de notre pays absolument incroyables.
01:14:45 On va écouter ça. Un coup de gueule de Georges Marchais
01:14:48 lors d'une interview par Jean-Pierre Elkabache
01:14:50 le 13 octobre 1980. Écoutez.
01:14:53 - On y répondra quand il le faudra, monsieur Marchais.
01:14:55 - Écoutez, Elkabache, c'est, je crois, une soirée suffisamment sérieuse.
01:15:00 Si vous pensez que ma place n'est pas souhaitable
01:15:03 puisque la droite, elle a gagné, moi, je laisse la place à la droite,
01:15:07 je vais ailleurs. On me demande ailleurs, je peux y aller.
01:15:11 Parce que c'est extrêmement désagréable.
01:15:13 - C'est désagréable, mais en même temps, les deux hommes se respectaient.
01:15:16 Olivier Marchais, le fils de Georges Marchais, nous l'a dit ce matin.
01:15:19 Il était chez Pascal Praud. C'était rugueux.
01:15:22 Éric Revelle, c'était cash. Jean-Pierre Elkabache,
01:15:25 c'était des questions extrêmement incisibles.
01:15:27 Mais il y avait un respect malgré tout entre les hommes.
01:15:30 - Oui, alors Jean-Pierre, c'était un très grand professionnel,
01:15:32 mais c'était aussi un homme de pouvoir et un homme d'influence.
01:15:34 Il avait tout ça. Alors, ce qui est très marrant, c'est que non seulement
01:15:38 on ne parlait pas de punchline à l'époque, mais il y avait ça
01:15:40 dans la façon d'interviewer Jean-Pierre Elkabache.
01:15:43 C'est-à-dire que c'était une sorte de combat de boxe.
01:15:45 Il acculait dans les cordes son interviewé.
01:15:48 - Tout de suite, dans les deux premières minutes.
01:15:50 - Il était percutant. En fait, il était u-percutant,
01:15:52 parce que la dernière question, en général, elle était plus terrible.
01:15:54 Mais juste sur l'affaire Georges Marchais,
01:15:56 beaucoup de gens ont gardé en mémoire le "taisez-vous".
01:15:59 Elkabache, en fait, ça n'a jamais existé,
01:16:02 puisque c'est Thierry Leluron, tellement que la répartie était célèbre,
01:16:06 qui avait inventé ce "taisez-vous Elkabache".
01:16:08 Bon, voilà, c'était...
01:16:10 - Et Georges Marchais, quand Jean-Pierre Elkabache a sorti son livre "Taisez-vous Elkabache",
01:16:14 lui a dit, "Dis donc, je ne vous l'ai jamais dit, cette phrase."
01:16:17 Et Jean-Pierre lui a dit, "Oui, et d'ailleurs, je vous dois un resto."
01:16:19 Et ils sont allés au restaurant.
01:16:20 Rachel Khan, qu'est-ce que ça évoque pour vous, Jean-Pierre Elkabache ?
01:16:23 - C'est tout un symbole, justement, aussi de professionnalisme, évidemment,
01:16:28 mais justement, à l'heure où certains pensent qu'en France, on ne peut pas se réaliser,
01:16:35 eh bien lui, avec la force de son travail, sa passion pour son métier, sa ténacité,
01:16:41 il a réussi à s'écrire un nom et un prénom, parce qu'il est né Khaïm.
01:16:45 Il est né en Algérie, pieds noirs, il est né Khaïm,
01:16:49 maintenant c'est devenu Jean-Pierre Elkabache,
01:16:51 mais il part de là pour être finalement au centre du dialogue politique.
01:16:57 Et aujourd'hui, lorsqu'on perd un petit peu le dialogue et lorsqu'on perd aussi le talent,
01:17:01 eh bien il va nous manquer beaucoup.
01:17:03 - Vous avez raison. Karim Zarébi ?
01:17:05 - Non, mais ça fait partie de ces phénomènes,
01:17:08 de ces phénomènes qui marquent toutes les générations.
01:17:11 Et quand on regarde les rétrospectives, il y a des choses, moi, j'ai été frappé,
01:17:15 je crois que c'est vous qui le commentiez hier, quand il disait à André Villani qui était ministre...
01:17:19 - Valigny, Valigny. - Hein ?
01:17:21 - André Valigny. - Oui.
01:17:22 - Oui. - Sur le mur.
01:17:23 - Oui. - De quelle couleur il est le mur ?
01:17:25 - Vous n'avez pas peur de prendre le mur ?
01:17:27 - De quelle couleur il est le mur ?
01:17:28 Valigny dit "quel mur ? Celui que vous allez prendre."
01:17:30 - Et quand il dit à Marine Le Pen "vous n'avez pas honte ? Vous n'avez pas honte ?"
01:17:34 Honte de quoi ? Il débute l'interview comme ça.
01:17:36 - Oui, mais il déstabilise. - Il va pas aller à la manifestation...
01:17:41 Pour Charlie, je veux dire, il avait cette capacité détonante de rentrer dans le combat avec son interlocuteur.
01:17:47 Et moi, comme a dit Rachel Khan, moi, ce qui m'a touché, un jour j'ai échangé avec lui,
01:17:52 il parlait beaucoup de l'Algérie. Il n'en parlait jamais avec rancœur.
01:17:56 Il est de la génération de mes grands-parents.
01:17:58 Il avait toujours un lien particulier. D'ailleurs, l'Algérie lui a rendu hommage.
01:18:02 En disant, le grand journaliste, qu'il a toujours gardé le lien,
01:18:05 il allait deux à trois fois par an à Oran, dans sa ville de naissance.
01:18:09 Un juif d'Algérie qui avait cette relation si forte,
01:18:13 je trouve que ça dénote une symbolique qui était assez magnifique.
01:18:17 - Et en fait, ce qui était extraordinaire avec El Khabache,
01:18:19 c'est comme il avait fait pratiquement 50-60 ans de journalisme et d'état de politique.
01:18:24 C'est qu'en fait, il avait inversé le rapport de force avec le politique.
01:18:27 En fait, le politique qui arrivait, qui était interviewé par El Khabache,
01:18:31 craignait cette interview, mais souvent, il avait déjà visionné, il y a dix ans,
01:18:36 alors même qu'il n'était pas homme politique ou femme politique,
01:18:38 des interviews avec El Khabache.
01:18:40 Et donc, en fait, le rapport de force était inversé.
01:18:43 La charge de la preuve était sur celui qui l'interviewait et non pas sur celui...
01:18:47 Sur celui qui était interviewé et non pas sur celui qui l'interviewait.
01:18:50 Et juste, puisqu'on parlait d'Europe 1, quand je dirigeais le C.I.,
01:18:54 on avait fait des soirées électorales communes.
01:18:56 Donc, du côté de l'E.C.I., c'était Michel Filde, qui à l'époque faisait 18 heures chez nous.
01:19:01 Et El Khabache, c'était l'interlouveur d'Europe 1.
01:19:03 Et je me souviens, quand on avait fait cette réunion dans le bureau,
01:19:05 il avait toujours la même passion.
01:19:08 Alors, c'était il y a dix ans, vous voyez, il avait déjà vécu une carrière professionnelle
01:19:12 plus que copieuse et il avait toujours cet oeil qui frisait.
01:19:16 - Le feu, ça fris !
01:19:17 - Mais est-ce que les bonnettes d'Europe 1, on les verra bien sur les plans de l'E.C.I.?
01:19:21 Tu es sûr, parce qu'il faut qu'on voit les bonnettes d'Europe 1.
01:19:24 - Oui, absolument. Je prends le jeune. Qu'est-ce que ça évoque pour vous, Jean-Pierre Khamal ?
01:19:26 - Moi, je ne l'ai connu qu'à la fin.
01:19:28 Comme disait Éric, c'est-à-dire que je le connaissais sans le connaître,
01:19:30 parce que je le voyais, je l'écoutais, etc.
01:19:32 Donc, c'était un peu un monument.
01:19:33 Je ne l'ai connu qu'à la fin et je n'ai jamais travaillé avec lui.
01:19:35 Donc, on n'a pas une relation professionnelle.
01:19:37 Moi, je suis... Alors, il y a deux choses qui me fascinent.
01:19:38 Premièrement, il y a des gens qui finissent par être une part d'histoire, en fait.
01:19:42 Une part d'histoire de la Ve République, évidemment. Une part d'histoire de notre métier aussi,
01:19:45 parce que ça restera quand même un personnage qu'on n'oubliera pas tout de suite.
01:19:48 Et ensuite, moi, je le trouvais aussi insupportable qu'attachant.
01:19:52 C'est rare d'être les deux à la fois. Je trouvais vraiment les deux.
01:19:54 - Attachants. - Et attachants, en fait. On a inventé ce mot pour ça.
01:19:57 Et si vous voulez, j'ai beaucoup de nostalgie quand je vois les images
01:20:00 que vous avez montrées tout à l'heure de cette époque, en fait,
01:20:03 où des intervieweurs pouvaient avoir ce genre de joute.
01:20:05 Aujourd'hui, on n'a presque plus de personnages qui sont capables de ça
01:20:07 et on n'a pas non plus autant de journalistes que ça qui en sont capables.
01:20:10 - Même du côté des politiques. - Même du côté des politiques.
01:20:12 - C'est pour ça que je dis les deux. - On est quand même des bêtes.
01:20:14 Et pour terminer, il y a une chose, et là, pour le coup, je crois que c'est une question de génération.
01:20:17 Ces gens, la génération d'Alkabach me fascine.
01:20:20 On voyait tout à l'heure Étienne Mougeot sur les images que lui, pour le coup, il s'appuie.
01:20:23 Que j'ai connue à la fin, mais Jean-Claude Dessier, qui est encore parmi nous, qui est un ami.
01:20:27 Ces gens qui ont entre 80 et 86, 87 ans aujourd'hui.
01:20:30 Alors Étienne Mougeot nous a quittés il y a quelques temps, mais qui ont travaillé jusqu'à la fin.
01:20:34 Et ça, c'est quelque chose que je ne me figure pas, cette passion qui est tellement importante
01:20:39 que jusqu'au bout, il y a un côté Molière, en fait.
01:20:41 Absolument. Hommage à Jean-Pierre Alkabach, évidemment, sur nos antennes.
01:20:45 On pense à lui, à ses proches et à Nicolas Vril.
01:20:48 On fait une petite pause. On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:20:51 On va parler de sécurité, d'immigration et de référendum avec Eric Ciotti, le patron des LR.
01:20:56 Il sera notre invité dans un instant. A tout de suite.
01:21:02 18h42, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:21:06 Eric Ciotti est notre invité. Bonsoir.
01:21:07 Bonsoir.
01:21:07 Président des Républicains. On est avec Eric Reuvel, qui est journaliste, ancien directeur général de l'UCI.
01:21:12 On va parler de la sécurité.
01:21:14 Marseille, d'abord, on l'a évoqué au tout début de l'émission, une université, une antenne de l'université ex-Marseille
01:21:20 qui ferme en plein centre-ville en raison des trafics de drogue et de l'insécurité dans laquelle se trouvent les étudiants.
01:21:26 Écoutez ce qu'en pensent les jeunes étudiants qui sont privés de fac jusqu'à la semaine prochaine.
01:21:31 On nous parle beaucoup d'insécurité.
01:21:33 Même les profs au début de l'année nous ont beaucoup avertis sur ça.
01:21:35 Quand on sortait, rester en groupe, pas tard le soir ou des choses comme ça.
01:21:39 Autour, ce n'est pas forcément très propice au travail.
01:21:45 Et du coup, ce qui fait qu'on va avoir des cours à distance.
01:21:48 Mais du coup, ça ne nous arrange pas parce que c'est plus compliqué.
01:21:51 Les cours magistraux, par exemple, ne sont pas obligatoires.
01:21:54 Donc, mettre des cours à distance, ça peut vraiment nous décourager à travailler.
01:21:57 Donc, je ne pense pas que ce soit la meilleure des solutions.
01:22:00 Ce n'est pas vraiment à nous de gérer la chose.
01:22:03 Nous, on ne fait que subir.
01:22:05 C'est difficile de suivre les cours à distance.
01:22:06 Ça nous fait penser au Covid.
01:22:08 Ce n'était pas un bon moment.
01:22:09 Éric Ciotti, quelle est votre réaction à cette situation à Marseille ?
01:22:12 C'est naturellement intolérable, insupportable.
01:22:15 Ça veut dire quoi ?
01:22:17 Ça veut dire que c'est la victoire des dealers sur la République.
01:22:22 C'est la République qui démissionne.
01:22:24 Une université, c'est une institution peut-être la plus symbolique de l'État.
01:22:30 C'est la science, c'est la recherche, c'est les enseignants, c'est les savoirs.
01:22:33 La préfète de Bouches-de-Rhône était avec nous, elle disait qu'on ne démissionne pas.
01:22:36 On se bagarre, on envoie des forces sur le terrain supplémentaire.
01:22:38 Oui, mais le résultat, il est là.
01:22:40 Donc, c'est une démission de plus.
01:22:43 Ça veut dire que les gangs, les bandes, les dealers gagnent du terrain,
01:22:48 gagnent des victoires sur l'État, sur les institutions.
01:22:52 Et ça, c'est totalement inacceptable.
01:22:54 Je refuse cette démission.
01:22:56 Il faut réagir.
01:22:57 Il faut le faire avec beaucoup plus de fermeté, d'autorité.
01:23:02 Il faut reconquérir ces zones, ces territoires, ces quartiers perdus de la République.
01:23:07 Pour cela, il faut plus de fermeté.
01:23:09 Il faut une réponse pénale beaucoup plus ferme.
01:23:12 Il faut des enquêtes judiciaires et pas simplement afficher la mobilité de la CRS 8
01:23:18 qu'on a baladé cet été dans toute la France au gré de la communication du ministre.
01:23:23 C'est une volonté, c'est une prise de conscience.
01:23:26 Ce sont des sanctions. C'est une politique contre les consommateurs.
01:23:29 Mais la République, quand même, la France ne peut pas reculer devant des groupes armés
01:23:35 et des groupes qui, aujourd'hui, gangrènent nos territoires et notre jeunesse.
01:23:39 Une question d'Eric Revelle.
01:23:40 Oui, ceci, bon, Nice n'est pas Marseille, évidemment, mais je pense à ça
01:23:45 parce que votre permanence de député des Alpes-Maritimes est sur le port Olympia.
01:23:50 Nice fait aussi la une de l'actualité sur des questions d'insécurité,
01:23:54 de trafic de drogue.
01:23:56 Je me souviens de la lettre envoyée par le président du conseil départemental
01:23:59 des Alpes-Maritimes, Charles Angenesi, qui a tiré l'attention sur Menton,
01:24:03 qui était devenu une passoire à immigration.
01:24:05 Est-ce que la sécurité à Nice est pour vous une question qui interroge et qui interpelle ?
01:24:11 Bien sûr. On mesure dans ma ville une dégradation très forte des conditions de sécurité.
01:24:18 Il y a quasi quotidiennement des agressions à l'arme blanche.
01:24:24 D'ailleurs, cela rejoint une tendance nationale.
01:24:27 L'année dernière, les statistiques sont sorties et elles sont irréfutables.
01:24:31 Elles viennent du ministère de l'Intérieur.
01:24:33 Plus 15 % de coups et blessures volontaires en France,
01:24:37 plus 9 % d'homicides, plus 11 % d'agressions sexuelles.
01:24:41 Donc, on est dans un climat où l'insécurité gagne du terrain
01:24:46 et souvent à la source de cette insécurité.
01:24:49 Et c'est le cas à Nice.
01:24:50 Je l'ai dénoncé à maintes reprises.
01:24:53 Il y a le développement de la toxicomanie.
01:24:56 Le maire Christian Estrosi a mis en place une police municipale qui paraît faire son travail.
01:24:59 Il y a des boutons de sécurité.
01:25:01 Je me souviens de l'agression à la Basilique.
01:25:03 Il y a des caméras, il y a tout un système.
01:25:06 C'est la carte postale importante de Nice qui risque d'être mise en cause.
01:25:11 Il y aurait beaucoup à dire entre la réalité et la communication.
01:25:16 Le maire, comme ses amis macronistes, est spécialisé dans la communication.
01:25:26 L'action est souvent peu au rendez-vous.
01:25:29 Et malheureusement, les Nicois le constatent.
01:25:31 Il y a un écart important entre les effectifs officiels et ceux réels de la police municipale.
01:25:38 Il y a beaucoup de com et beaucoup moins de réalité.
01:25:40 Mais j'attends beaucoup des services de l'État et de l'arrivée d'un nouveau préfet lundi
01:25:45 dans les Alpes-Maritimes pour reprendre en main cette situation.
01:25:48 On parle d'immigration.
01:25:49 Éric Revelle l'a évoqué.
01:25:51 Emmanuel Macron aujourd'hui a évoqué la possibilité d'étendre le champ du référendum.
01:25:55 Pourquoi pas pour favoriser les questions sur ce problème de l'immigration.
01:26:02 Est-ce que ça va dans le bon sens ?
01:26:04 Vous attendez toujours le texte sur l'immigration ?
01:26:07 Nous l'avions demandé.
01:26:09 Donc il faut être cohérent.
01:26:10 Nous l'avons demandé dans notre proposition de loi de réforme constitutionnelle
01:26:14 qui porte sur l'immigration.
01:26:16 L'article premier de cette proposition de loi visait justement à permettre,
01:26:21 de façon générale, un référendum sur les questions de l'immigration.
01:26:24 Vous savez, les Français ne se sont jamais prononcés directement sur l'immigration.
01:26:30 C'est aujourd'hui pour beaucoup une des premières préoccupations
01:26:34 qui menace finalement quoi ?
01:26:36 Qui menace nos modes de vie occidentaux.
01:26:38 Ce dont on a hérité et ce qu'on veut transmettre à nos enfants.
01:26:42 On veut que nous vivions dans un pays avec une culture, une histoire, une identité
01:26:47 que l'on respecte.
01:26:48 Et l'immigration de masse non assimilée remet en cause ces modes de vie.
01:26:53 Quand on interroge les Français sur les propositions des Républicains,
01:26:56 sur le retour à une forme de double peine, sur l'asile à la frontière,
01:27:01 c'est-à-dire qu'on ne dévoie plus la procédure d'asile,
01:27:04 les procédures se font à l'extérieur des frontières de l'Europe.
01:27:08 On a des taux d'approbation qui dépassent souvent les 80%.
01:27:12 Mais pourtant, on ne les applique pas.
01:27:14 La volonté des Français, elle n'est pas respectée, elle n'est pas appliquée.
01:27:17 Donc, il n'y a qu'une solution, c'est le référendum.
01:27:20 Et nous le proposons pour que nous réformions la Constitution,
01:27:24 pour qu'enfin les Français aient leur mot à dire.
01:27:27 Ce n'est pas une forme d'élite à décider ce qui est bon ou ce qui est mauvais pour la France.
01:27:31 C'est aux Français.
01:27:32 Ils ne veulent plus d'immigration de masse.
01:27:34 Il faut leur donner la parole pour faire taire ce qui empêche ces réformes.
01:27:37 Est-ce que vous êtes prêt, Eric Ciotti, avec les LR, à voter une motion de censure ?
01:27:41 Si le gouvernement présente un texte sur l'immigration qui ne vous convient pas
01:27:45 et qui a notamment un volet sur la régularisation des travailleurs sans papier.
01:27:48 Vous dites aux bancaux, on va à la motion de censure ?
01:27:50 Ce que nous avons toujours dit, ce que je vous redis ce soir,
01:27:53 c'est que jamais nous n'approuverons un texte qui contient une mesure de régularisation
01:27:59 de ceux qui sont rentrés irrégulièrement sur le territoire national,
01:28:04 qui ont violé nos lois, qui sont des clandestins,
01:28:07 qui n'ont pas respecté le pacte républicain.
01:28:09 Jamais nous n'accepterons des mesures de régularisation inscrites dans la loi.
01:28:15 Et nous utiliserons, nous voterons contre un texte à l'Assemblée nationale
01:28:19 qui irait dans ce sens et nous utiliserons toutes les armes constitutionnelles.
01:28:24 Et si le gouvernement veut faire passer ce texte en force par an 49-3,
01:28:28 il nous restera l'arme de la motion de censure pour nous y opposer de façon ultime.
01:28:33 Mais vous irez, on avait l'impression que vous hésitiez,
01:28:35 que les marnecs sont en ligne.
01:28:37 Nous l'avons dit très clairement sur ce sujet qui remet en cause la cohésion de notre nation.
01:28:43 J'aimerais qu'on parle des européennes.
01:28:45 Vous n'avez toujours pas désigné de tête de liste,
01:28:46 alors que les autres font campagne.
01:28:47 Jordane Bardella pour le Rassemblement national, Marion Maréchal aussi pour Reconquête.
01:28:51 On va écouter Marion Maréchal.
01:28:53 Elle était notre invitée il y a quelques jours.
01:28:55 Elle propose une union des droites.
01:28:56 On va voir ce que vous lui répondez.
01:28:58 Par Reconquête, nous défendons l'idée de l'alliance des droites.
01:29:00 Nous considérons qu'aucun parti,
01:29:02 quel qu'il soit d'ailleurs le Rassemblement national ou un autre,
01:29:05 ne peut pas gagner seul.
01:29:06 Toute l'histoire de nos institutions le démontre.
01:29:08 Le centre avec Emmanuel Macron fait des alliances.
01:29:11 La NUPES avec la gauche et l'extrême gauche font des alliances.
01:29:14 Nous sommes condamnés à rester isolés si nous ne nous allions pas.
01:29:19 Je regrette et je l'ai dit très clairement,
01:29:22 je l'ai dit d'ailleurs aussi au LR,
01:29:23 je l'ai dit à des gens comme François-Xavier Bellamy,
01:29:26 je l'ai dit à des gens comme Bruno Retailleau,
01:29:29 David Lissnard et d'autres.
01:29:30 Mettons-nous hors de la table et réfléchissons avec nos singularités
01:29:34 à la manière dont nous pouvons nous accorder sur l'essentiel.
01:29:37 Que répondez-vous Eric Ciotti à Marion Maréchal ?
01:29:39 Écoutez, je crois qu'elle a ouvert la campagne électorale.
01:29:43 Moi j'entends en même temps, je dirais, le discours,
01:29:48 les attaques du parti de Mme Marion Maréchal Le Pen
01:29:54 se concentrent sur la droite.
01:29:56 Aussi bien à l'encontre du Rassemblement national,
01:29:58 puisque c'est une compétition très forte avec M. Bardella,
01:30:01 ils viennent de la même famille,
01:30:03 et à l'égard des Républicains, donc c'est un peu étrange,
01:30:06 tout à la fois de porter un message d'union
01:30:09 et de faire de ceux avec lesquels on prétend vouloir s'unir,
01:30:13 une cible privilégiée.
01:30:14 Moi ce que je souhaite, c'est que les électeurs de droite
01:30:17 se réunissent, se rassemblent dans la cohérence autour des idées,
01:30:22 mais les messages de communication d'appareil,
01:30:26 je crois qu'ils sont assez peu sincères.
01:30:30 Nous sommes une grande famille politique
01:30:32 à vocation à gouverner le pays dans la clarté et l'indépendance.
01:30:36 Éric Fioti, Laurence Ferrari vous a posé une question
01:30:37 qui me semble importante, c'est la tête de liste des LR
01:30:40 pour les Européennes.
01:30:41 Alors on se souvient que la dernière fois,
01:30:42 c'était François-Xavier Bellamy qui avait fait 8,5%,
01:30:45 si ma mémoire est bonne.
01:30:46 Bon, c'était mieux que Valérie Pécresse
01:30:48 qui avait fait 4,8% à la présidentielle.
01:30:51 Est-ce que François-Xavier Bellamy,
01:30:53 je ne m'attends pas à ce que vous donniez le nom ce soir,
01:30:54 mais est-ce que c'est le meilleur candidat ?
01:30:56 La liste de Marion Maréchal est créditée de 6%,
01:31:00 en fait elle défend un peu les mêmes thèmes.
01:31:02 Est-ce que François-Xavier Bellamy a le meilleur profil politique
01:31:05 pour être tête de liste aux Européennes ?
01:31:07 Vous voyez, je diffère un peu dans la question.
01:31:09 En tout cas, c'est un très bon candidat
01:31:13 et il a été un excellent président de notre délégation française
01:31:17 au Parlement européen.
01:31:19 Tous nos votes se sont inscrits dans une cohérence,
01:31:22 que la France soit plus forte en Europe,
01:31:25 que l'Europe soit moins naïve,
01:31:27 notamment en protégeant mieux ses frontières,
01:31:31 que ce soit sur les questions climatiques.
01:31:32 Mais sur ma question.
01:31:33 La taxe carbone, c'est François-Xavier Bellamy notamment.
01:31:36 Donc il n'y a aucune raison qu'il ne soit pas tête de liste,
01:31:38 c'est ce que vous nous dites ce soir.
01:31:39 Il a des qualités.
01:31:40 Comme vous avez vous-même dit que je ne vous donnerai pas le nom ce soir,
01:31:43 vous me permettrez d'entendre.
01:31:45 En tout cas, c'est un très bon candidat ou un excellent.
01:31:49 Bon, très bien.
01:31:49 Un mot des Républicains.
01:31:51 Emmanuel Mignon, qui est l'ancienne conseillère de Nicolas Sarkozy,
01:31:53 vient d'être nommé vice-président de votre parti.
01:31:55 C'est elle qui avait mis en forme le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy en 2007.
01:31:59 L'idée chez vous, c'est peut-être de penser d'abord programme,
01:32:02 idée avant incarnation,
01:32:03 parce qu'on sait qu'il y a un petit problème d'incarnation à droite.
01:32:05 Je crois qu'il faut qu'on avance sur tous les sujets.
01:32:08 Moi, j'ai en responsabilité la reconstruction d'une maison qui était bien fissurée,
01:32:13 où vous l'avez rappelé, vous avez la cruauté de l'avoir rappelé,
01:32:17 on a subi de lourdes défaites.
01:32:21 Mais mon objectif, c'est de porter ma famille politique vers la victoire en 2027.
01:32:28 C'est qu'un des nôtres soit à nouveau à l'Élysée
01:32:31 pour redresser une France qui aujourd'hui est en de grandes difficultés.
01:32:35 Donc pour cela, il faut un projet puissant, il faut des idées nouvelles,
01:32:39 il faut relever les nouveaux défis, ceux de la mondialisation,
01:32:43 ceux du défi climatique, le défi migratoire,
01:32:47 la guerre aux portes de l'Europe, en Europe même.
01:32:50 Tout cela porte des angoisses, des inquiétudes.
01:32:54 Il faut qu'on se renouvelle, qu'on ait un projet puissant, audacieux,
01:32:57 qu'on n'ait pas de tabou.
01:33:00 Tout cela, Emmanuel Mignon l'avait réussi, c'était en 2007,
01:33:04 c'est la dernière fois qu'on a gagné.
01:33:05 Elle avait été l'artisan de la préparation très méthodique du projet Nicolas Sarkozy.
01:33:11 Je me réjouis qu'elle ait accepté ma proposition de travailler sur les idées,
01:33:16 d'être le fédérateur d'une équipe où on va aller chercher des talents,
01:33:20 des forces nouvelles.
01:33:21 Tout cela va dans le bon sens et donne un message clair aussi.
01:33:25 C'est qu'il faudra compter avec nous pour relever les défis de l'avenir.
01:33:29 Un tout dernier mot, Eric Ciotti, il nous reste moins d'une minute sur l'Arménie.
01:33:33 La ministre des Affaires étrangères était sur place hier.
01:33:37 Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait qu'on sanctionne l'Azerbaïdjan
01:33:41 qui a poussé plus de 100 000 Arméniens sur la route de l'Exode ?
01:33:47 Est-ce qu'il faut des sanctions contre l'Azerbaïdjan ?
01:33:49 Est-ce qu'il faut donner des armes à l'Arménie ?
01:33:52 Bien entendu.
01:33:53 Il ne faut pas le dire, il faut le faire.
01:33:55 J'ai réclamé dès les premiers jours des sanctions face à l'agression azérie
01:34:00 qui est insupportable, qui chasse de leur terre historique.
01:34:05 Des Arméniens, 100 000, sont déjà partis du Haut-Karabakh.
01:34:10 Il faut passer au moment des sanctions.
01:34:14 Il faut que le Conseil de sécurité des Nations unies soit en réaction,
01:34:19 soit saisi par la France et qu'il y ait une résolution.
01:34:23 Il faut que l'Europe arrête cette forme d'hypocrisie indécente.
01:34:30 Il faut notamment arrêter les contrats et l'importation du gaz azérie.
01:34:36 Il faut des sanctions très lourdes, comme on l'a fait pour la Russie.
01:34:41 Il n'y a pas de distinction à avoir.
01:34:43 Ce n'est pas parce que les Américains ne s'engagent pas
01:34:46 peut-être du fait de l'alliance avec la Turquie
01:34:49 que nous devons démissionner.
01:34:51 Il faut le faire là aussi.
01:34:52 C'est l'honneur de l'Occident, c'est l'honneur de la France.
01:34:55 Ça doit être l'honneur de la France.
01:34:57 Et là, on est dans une forme de déshonneur.
01:35:00 Il y a ce mot de Sylvain Desson qui dit
01:35:03 « l'Arménie, c'est un éclat de nous-mêmes à l'Orient ».
01:35:07 Eh bien, protégeons cet éclat de nous-mêmes.
01:35:10 Nous partageons les mêmes racines, la même civilisation.
01:35:13 Il faut la défendre.
01:35:13 Merci beaucoup, Éric Ciotti d'être venu ce soir
01:35:15 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:35:17 Merci à Eric Revelle, dans un instant,
01:35:18 Hélène Zellani sur Europe 1 et Christine Kelly sur CNews.
01:35:21 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:22 À demain.
01:35:23 ♪ ♪ ♪