Punaises de lit _ _Il y en a de plus en plus et partout !_

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Punaises de lit _ _Il y en a de plus en plus et partout !_
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00:00 Et deux invités dans le studio d'Apolline Matin pour parler de ces punaises de lits qui sont signalés partout,
00:06 qui deviennent un véritable fléau, il y en a sur les sièges des TGV, il y en a dans les cinémas, il y en a même dans les hôpitaux.
00:11 Bonjour Stéphane Brun, vous représentez la profession des dératiseurs et des désinsectiseurs, on peut le dire comme ça.
00:19 Et Maude Gattel, bonjour. Vous êtes députée modem de Paris et vous avez décidé de vous emparer de ce qui est en train de devenir un fléau,
00:26 voire un véritable problème de santé publique. Je voudrais d'abord qu'on fasse le point avec vous Stéphane Brun,
00:31 est-ce que oui, il y en a de plus en plus et est-ce qu'il y en a partout ?
00:34 Alors oui, il y en a de plus en plus et oui, il y en a partout.
00:37 Partout, c'est-à-dire qu'en fait on ne peut pas, il n'y a aucun endroit où on puisse vraiment…
00:41 C'est-à-dire que désormais, on peut en effet risquer d'attraper des punaises de lits en allant au cinéma, en allant simplement faire un trajet en train, oui ?
00:49 Alors oui, simplement parce qu'en fait, les punaises de lits depuis l'aube des temps nous accompagnent.
00:55 On est le garde-manger et en même temps le moyen de transport.
01:00 Et pour tout un tas de raisons qu'on pourra peut-être expliquer, il y a une recrudescence…
01:04 Justement, dites-nous pourquoi plus ? C'est-à-dire qu'on a quand même l'impression que c'est…
01:07 Vous nous dites que depuis la nuit des temps, ils existent. Pourquoi aujourd'hui, ce serait partout et pourquoi ça se développerait à ce point ?
01:14 Alors pour faire simple, plusieurs facteurs. Le fait qu'après-guerre, si vous voulez, il y a des insecticides très puissants qui ont été inventés,
01:21 qu'on ne peut plus utiliser et pour des bonnes raisons environnementales, de protection environnementale, on ne peut plus le faire aujourd'hui.
01:25 Donc elles étaient pratiquement éteintes au début des années 60. Il y avait encore de la vie de punaise.
01:32 Et puis à l'arrivée de nouveaux insecticides, forcément moins puissants.
01:37 Et puis aussi la confluence d'événements internationaux, les échanges, les grands voyages…
01:42 En fait, c'est la mondialisation des punaises de lit.
01:44 Oui, absolument.
01:45 On est dans la mondialisation des punaises de lit.
01:47 Elles viennent d'où quand on les retrouve, comme ça a été récemment documenté, dans des sièges de rames TGV, dans des sièges de cinéma ?
01:56 Ça veut dire quoi ? C'est-à-dire qu'elles s'installent tranquillement, elles attendent qu'on arrive pour venir sur ce nouveau moyen de transport.
02:03 Vous voyez dans votre décor, ça signifie une ville. Automatiquement, dans tous les endroits qu'on a sur le décor, dans le studio, potentiellement,
02:11 les personnes qui rentrent peuvent véhiculer la punaise des lits.
02:13 C'est les hôtels, c'est les locations aussi de Airbnb ?
02:16 Les hôtels, la santé, les foyers, les écoles, les internats, les lieux de vie…
02:21 Voilà, elles nous accompagnent. Donc automatiquement, on ne pourra pas départir sans remesure.
02:27 Un mot avant de parler de la campagne de sensibilisation. Comment s'en débarrasser ?
02:31 Est-ce qu'on peut s'en débarrasser et comment ?
02:33 Alors moi, je pense qu'effectivement, Madame la députée ici fait partie du monde qui peut prendre des décisions.
02:40 Je pense que c'est à ce niveau-là que ça se passe, c'est-à-dire qu'il faut prendre le sujet à la source.
02:44 Ce n'est pas un sujet anodin, ce n'est pas juste quelques petits insectes qui peuvent nous embêter.
02:49 On est dans une forme de guerre, si vous voulez.
02:51 Et ce n'est pas parce que si vous voulez, par un coup de baise d'aide magique, par exemple, comme ça, on va faire et puis ça va partir.
02:57 Non, il faut que tout le monde prenne le sujet, excusez-moi, et qu'effectivement, il n'y aura peut-être pas assez d'un quinquennat, par exemple, pour régler le problème.
03:06 Avec un problème de coût.
03:08 Et plutôt que de vous interroger moi, Madame la députée, je préférerais que Leïla le fasse, parce qu'elle vient d'appeler, Leïla.
03:14 Elle habite à Vitry-sur-Seine et elle n'y arrive pas aussi parce que ça coûte très cher.
03:18 Leïla, on vous écoute.
03:19 Oui, Apolline, bonjour.
03:22 Bonjour, Leïla.
03:22 Bonjour, messieurs et mesdames.
03:24 Vous êtes retraitée, hein ?
03:25 Bonjour à tout le monde.
03:25 Voilà, comment dire, en fait, j'ai appelé parce que c'est un problème qui est extrêmement important.
03:32 Il faut vraiment que l'État bouge, il faut vraiment faire quelque chose, parce que ça rend malade, aussi bien physiquement que psychiquement, psychologiquement, parce qu'on sait que, voilà, ils sont là.
03:47 Apolline, messieurs et mesdames, j'ai tout jeté, absolument tout.
03:52 Je suis retraitée, j'ai 68 ans.
03:54 Je touche 870 euros par mois.
03:57 Je dors, Apolline, messieurs et mesdames, sur deux draps.
04:01 Deux draps par terre que je lave tous les 24 heures.
04:05 Et je les tue là, là, ce matin, avec des sopalins, parce qu'ils m'entourent, ils m'entourent.
04:12 Alors que mon appart, il a été traité par des professionnels pendant trois mois.
04:17 Ils sont venus, ils ont gazé, etc., etc.
04:21 Mais malheureusement, ils sont toujours là, on s'en débarrasse pas, et ça dure depuis six mois.
04:26 Apolline, croyez-moi, c'est un problème extrêmement sérieux, messieurs et mesdames.
04:31 Et ça coûte très cher.
04:34 Et Léila, franchement, tout le monde a des punaises de lit aujourd'hui.
04:37 N'importe qui qui peut sortir d'un cinéma se retrouve avec des punaises de lit.
04:41 Et effectivement, comme vous le dites, Léila, non seulement c'est très difficile de s'en débarrasser,
04:44 mais c'est extrêmement coûteux.
04:47 On se retrouve quand même dans des situations où, quand on vous appelle, vous, les désinsectiseurs,
04:52 on a des devis pour faire passer un chien qui va renifler, qui va dire,
04:56 et ensuite pour désinfecter l'endroit, qui peuvent monter jusqu'à 1000 euros.
05:01 C'est-à-dire, entre le passage du chien renifleur et le traitement, c'est 1000 euros.
05:05 Quand vous entendez Léila, qui touche 870 euros par mois, on fait comment, madame la députée ?
05:11 Alors Léila, elle a absolument bien résumé la souffrance que des infestations de punaises de lit
05:18 peuvent provoquer à la fois sur le plan physique, sur le plan psychologique,
05:21 et la difficulté à s'en débarrasser.
05:22 Et moi, mon objectif, donc, au sein du Conseil de Paris,
05:25 je préside le groupe MoDem au Conseil de Paris,
05:27 c'est, en amont d'accueillir le monde pour les JO,
05:30 que toutes et tous, syndicats d'hôteliers, hébergeurs, transporteurs,
05:36 responsables d'institutions culturelles, responsables d'établissements médicaux, sociaux, universitaires,
05:41 et grands publics, on prenne tous la mesure de la situation
05:44 pour à la fois prévenir l'arrivée de ces punaises de lit, mais aussi s'en débarrasser.
05:48 Et Léila, elle l'explique bien, trois mois d'intervention pour ne pas être débarrassée
05:55 et être obligée.
05:56 Parce qu'il suffit que son voisin n'ait pas fait la même chose au même moment,
05:58 parce qu'il suffit, et pour que ça revienne.
06:00 Alors, quand vous êtes locataire, c'est à la charge du bailleur de s'occuper de ce genre de choses,
06:05 mais personne ne le sait.
06:06 Et moi, ce que je demande...
06:06 Ça veut dire locataire y compris dans le parc privé ?
06:09 Parc privé, bailleurs sociaux, c'est au bailleur de s'occuper,
06:12 parce que le bailleur a une responsabilité, sauf que personne ne le sait.
06:16 C'est très intéressant que vous nous le dites.
06:18 Ça veut dire quoi ?
06:19 Ça veut dire que Léila ou d'autres, imaginons, on est locataire,
06:24 on appelle son propriétaire et on dit voilà, il y a des punaises de lit,
06:27 c'est au propriétaire de payer le traitement ?
06:29 Alors, c'est au propriétaire de payer le traitement,
06:31 mais le propriétaire peut être également dans des difficultés financières.
06:34 C'est la raison pour laquelle le gouvernement, l'an passé, a fait un plan global,
06:40 notamment permettant une prise en charge financière à travers la CAF ou à travers les APL.
06:45 C'est-à-dire que si votre propriétaire bailleur ne fait pas les travaux nécessaires,
06:50 on peut lui retenir les APL.
06:52 Donc, il y a un certain nombre de dispositifs qui existent,
06:54 maintenant, charge aux collectivités territoriales de s'en emparer
06:56 et surtout de faire en sorte de les faire connaître.
06:59 Mais est-ce qu'il ne faut pas qu'il y ait une forme de service public,
07:02 comme il y a de la dératisation, comme pour les espaces publics ?
07:07 Est-ce qu'il ne faut pas à un moment dire, voilà, il y a un forfait et on vous rembourse ?
07:11 Parce que c'est comme on rembourse un médicament,
07:13 c'est-à-dire que là, ça rend la vie impossible.
07:16 Je veux dire, j'imagine le quotidien de Léa,
07:18 qui devient obsédée par ses punaises de lit, qui lui font vivre un enfer.
07:22 Ça rend la vie impossible et il y a un aspect aussi où on n'ose pas en parler.
07:26 Parce que...
07:27 Eh bien, c'est pour ça, parlons-en !
07:29 On a le sentiment que c'est lié à un manque d'hygiène.
07:31 Vous en avez eu, vous, des punaises de lit ?
07:33 Non.
07:33 Eh bien, moi, j'en ai eu.
07:34 Voilà, moi, je vous le dis, j'ai eu des punaises de lit.
07:36 Et j'ai fait venir un chien, je m'en suis débarrassée.
07:39 Mais je me suis dit, honnêtement, j'ai payé, ça m'a coûté très cher, je l'ai fait.
07:44 Mais je me dis, j'avais la chance de pouvoir payer,
07:48 tout en me disant, si ça recommence la semaine prochaine, c'est comme les poux,
07:51 pardon, mais enfin, je veux dire, il n'y a pas une mère de famille
07:52 qui va vous dire qu'elle n'a pas eu de poux.
07:54 Et un flacon pour supprimer les poux,
07:57 et ça ne marche pas sur les cheveux de vos enfants, ça coûte 25 euros.
08:00 C'est 25 euros, le flacon, et il faut en refaire tous les 15 jours.
08:03 Qui a les moyens ?
08:04 Qui a les moyens de faire ça, en fait ?
08:06 Est-ce qu'il n'y a pas un problème de santé publique
08:07 auquel il faut que vous vous attaquiez ?
08:08 Alors, il y a clairement un problème de santé publique.
08:10 Il y a cette dimension, il faut déculpabiliser les gens.
08:13 Ça n'a rien à voir avec un manque d'hygiène et il faut qu'on puisse en parler
08:16 parce que toutes et tous, on a une responsabilité.
08:18 Vous évoquiez un certain nombre de changements d'habitude.
08:22 Moi, je voudrais parler de la seconde main.
08:23 La seconde main, il faut qu'elle continue à se développer
08:26 parce que c'est un impératif en matière de développement du rhum.
08:29 Mais c'est aussi, ça nécessite aussi un certain nombre de bons réflexes.
08:33 Laver à plus de 60 degrés, congeler ses vêtements,
08:35 des choses que les gens ne savent pas.
08:36 Quand vous achetez un jean dans une fripe,
08:38 il faut le mettre au congélateur pendant 24 heures.
08:40 Et en fait, au-delà de ça, effectivement, c'est bonne pratique, c'est de la pédagogie.
08:46 Là, on vous en parlait, c'est très bien, Pauline, ce matin,
08:48 parce qu'effectivement, on a cette chance de pouvoir avoir une grande audience
08:50 et en parler, mais il faudrait élargir le spectre.
08:53 Une pédagogie à l'échelle nationale, quand on connaît un ennemi,
08:56 on peut éventuellement lutter contre et mener la guerre.
08:59 Sinon, on ne le fera pas.
09:01 Il est très important aussi de dire que ce n'est pas un problème simple.
09:04 Même nous, en tant qu'experts, ce n'est pas un problème simple du tout.
09:07 Il y a besoin d'expertise et souvent, l'auto-médication,
09:10 vous savez, quand on dit ce que vous avez dit, on va prendre...
09:12 - Encore faut-il avoir les sous pour payer le médicament.
09:14 - Alors, une solution est exercée déjà par certains bailleurs qui est vertueuse
09:18 et qui pourrait être, je pense qu'à l'échelle politique
09:21 et même des décisions territoriales appliquées,
09:23 c'est qu'il y a une mutualisation sur l'ensemble d'un parc.
09:26 Il y a certains...
09:27 - Le faire tous en même temps ?
09:29 - Non, c'est-à-dire que...
09:31 Pour faire simple, dans les loyers, par exemple,
09:32 ils vont prendre une petite cote-part qui va être mise dans un fond
09:35 qui permettra de traiter tel ou tel logement ou tel ou tel bâtiment.
09:38 Voilà, et la solution doit être traitée professionnellement, par expertise.
09:42 - Et Léïla, on pense bien à vous, on imagine la difficulté.
09:47 Merci d'être venue témoigner ce matin sur RMC.
09:49 Vous n'êtes pas seule, Léïla, dans cette situation
09:51 et c'est aussi pour ça qu'il faut alerter et trouver des solutions tous ensemble.
09:54 Merci à tous les deux d'être venus faire le point.
09:56 Stéphane Bras, Maude Gattel, je rappelle que vous êtes la députée modem de Paris
10:00 et que vous siégez donc au Conseil de Paris, 7h51.
10:02 (Générique)

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