Le président de la fédération française de rugby Florian Grill était l'invité de Bartoli Time ce dimanche sur RMC. Pour le patron du rugby français c'est le chirurgien qui a opéré Antoine Dupont qui dire sur le capitaine du XV de France pourra rejouer le Mondial.
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00:00 Moi, je trouve formidable le message qui passe, un message de résilience.
00:02 Je pense que c'est un message superbe pour tous les rugbymen et toutes les rugbywoman.
00:06 Voilà, au rugby, on apprend la résilience, on apprend l'esprit d'équipe
00:09 et c'est ça le message que nous passe Antoine.
00:11 Vous êtes confiant pour le quinze finale en deux semaines ?
00:14 Oui, écoutez, ce n'est pas moi qui vais décider,
00:16 c'est même pas Antoine qui va décider, c'est le chirurgien qui l'a opéré.
00:19 C'est lui qui aura le dernier mot et c'est important qu'il en soit ainsi,
00:21 parce que ce qui compte avant tout, c'est de préserver la santé des pratiquants.
00:24 Et Antoine, le premier, donc c'est le chirurgien qui aura le dernier mot
00:27 et on va l'écouter attentivement. - Alors c'est intéressant que vous disiez ça,
00:30 parce qu'on a évidemment travaillé notre Florian Grylle par cœur.
00:34 Et cette semaine, dans Le Parisien, vous avez dit exactement la même chose.
00:37 Je veux dire et redire ce que le staff répète depuis le début.
00:41 C'est le chirurgien qui dira si oui ou non, Antoine Dupont peut jouer.
00:45 Est-ce que véritablement, dans ce cas de figure là, où évidemment,
00:49 vous le savez, c'est une Coupe du Monde, c'est en France, c'est Antoine Dupont,
00:53 ça dépasse un peu tout, parfois c'est même irrationnel.
00:57 Est-ce que c'est vraiment comme ça que ça se passe ?
00:59 - Oui, c'est vraiment exactement comme ça que ça se passe.
01:01 Nous, on a charge d'hommes avant d'avoir charge sportive.
01:05 Et je pense que la protection des hommes est supérieure à toute performance sportive.
01:10 - Wilfried Templier avec Florian Grylle et j'arrive Marion dans quelques instants.
01:14 - Il y a une vraie question sur sa santé, Florian, parce que c'est vrai que,
01:18 comme Christophe le disait, c'est la compétition d'une vie,
01:20 une Coupe du Monde en France.
01:22 Et si le joueur, si Fabien Guelletier,
01:24 pousse pour que si le joueur se sent,
01:27 on insiste un peu, mais le dernier mot ne lui reviendra pas.
01:30 Si le chirurgien lui dit non, et si Antoine Dupont et Fabien Guelletier
01:33 veulent qu'il joue et le joueur lui-même, ce sera non.
01:36 - Je le répète, c'est le chirurgien qui aura le dernier mot
01:39 et le seul chirurgien qui l'a opéré, pas les 60 millions de chirurgiens
01:43 qu'on écoute sur les médias aujourd'hui.
01:44 - D'habitude, il y a 60 millions de sélectionneurs.
01:47 En ce moment, c'est 60 millions de chirurgiens.
01:49 Ça, on ne peut pas vous le reprocher.
01:51 Marion Bartholy.
01:53 - Moi, j'aimerais revenir sur le mot que vous avez employé, président,
01:56 qui est effectivement la résilience et l'état d'esprit.
01:58 Mais dans le mot résilience, il y a aussi la partie
02:00 qu'effectivement, parfois, on repousse les limites du corps
02:03 et qu'on n'écoute pas forcément les médecins.
02:05 Je vais vous citer un exemple tout simple qui est le mien.
02:07 On m'avait déconseillé d'aller jusqu'à la fin de mon année 2007
02:11 parce que j'avais une atteinte meniscale
02:12 et on me conseillait de me faire opérer,
02:13 sauf que je sentais au fond de moi que j'avais un Masters dans la raquette
02:17 et je suis allée jusqu'à la fin de la saison et je l'ai joué.
02:19 Donc, pour faire très simplement et encore une fois,
02:22 est-ce que vous ne croyez pas justement qu'un joueur peut mieux connaître
02:26 ce qu'il est capable de faire, ou un sportif en tout cas,
02:28 qu'un médecin ou qu'un chirurgien qui l'a opéré et que dans tous les cas,
02:32 peut-être que la décision finale, finalement,
02:34 elle lui revient à lui plutôt qu'à un médecin.
02:37 - Je ne pense pas.
02:38 Je pense qu'il faut vraiment écouter le médecin.
02:40 Il y a une grande proximité entre eux.
02:42 Ils ont beaucoup parlé.
02:43 Et je pense qu'il faudra écouter le chirurgien jusqu'au bout.
02:45 Je pense que c'est ça la responsabilité qu'on a vis-à-vis du rugby
02:48 et vis-à-vis du pays aussi.
02:50 Voilà, je pense qu'écouter le chirurgien, c'est la clé de tout.
02:53 - Se mettre derrière, évidemment, en ordre de marche,
02:56 j'ai envie de dire, derrière le chirurgien,
02:58 vous qu'il avait certainement eu, Antoine Dupont, on l'imagine
03:01 totalement à bloc.
03:03 Lui, l'objectif, c'est le quart de finale.
03:04 Il n'y a pas de doute pour lui.
03:05 - Il n'y a aucun doute, mais vous savez, c'est comme,
03:07 regardez Romain Ntamac.
03:08 Romain Ntamac, il ne refera pas la Coupe du Monde,
03:10 mais quel message il a passé ?
03:11 Franchement, il a redressé le moral de toute sa famille.
03:14 Il a dit "I'll be back".
03:16 - Voilà, moi, je pense que rien que le fait qu'Antoine Dupont
03:18 soit là au milieu du groupe, on reste un sport d'équipe.
03:21 Rien que le fait qu'il soit là au milieu du groupe,
03:22 ça a une importance considérable.
03:24 C'est une bande d'amis, c'est un groupe qui a décidé
03:27 de se faire une aventure collective, un souvenir pour la vie,
03:29 comme on en fabrique, quels que soient les niveaux,
03:31 d'ailleurs, dans le rugby, puisque en Régional 3,
03:34 on se fabrique des souvenirs pour la vie exactement de la même manière.
03:36 Ben voilà, moi, je suis très fier de ça, parce que
03:39 comme Anthony Jolonge, qui revient,
03:41 c'est les messages que ces gens-là passent au rugby,
03:44 on ne transforme pas les essais,
03:45 on transforme les personnes.
03:46 Et vraiment, je le dis à tous les parents,
03:48 à tous les auditeurs qui nous écoutent,
03:49 envoyez vos enfants au rugby,
03:51 on va vraiment les transformer.
03:52 [Musique]