Gérard Collard présente chaque samedi ses coups de cœur de lecture, au micro de Valérie Expert dans le 13h30-14h de Sud Radio dans Les coups de cœur des libraires.
Au programme : "Danser Encore" de Charles Auber (ed. Slatkine et Cie), "Les charniers de la République" d'Anne Jouan (ed. Robert Laffont) !
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##LES_COUPS_DE_COEUR_DES_LIBRAIRES-2023-09-30##
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, le coup de cœur des libraires.
00:02 Valérie Expert, Gérard Collard.
00:05 Bonjour Gérard, nouvelle horaire pour le coup de cœur des libraires.
00:09 13h30 sur Sud Radio et puis évidemment les podcasts que vous pouvez retrouver pour noter les livres.
00:17 Écoutez avec un petit café, une petite tarte, c'est sympa.
00:19 Voilà, et puis lisez les livres.
00:20 Je ne sais pas si vous avez vu ce chercheur sociologue qui dit qu'il faut encourager les enfants à lire et qu'on perd du temps.
00:29 J'en ai déjà parlé la semaine dernière, mais c'est vrai que ça m'a frappé.
00:32 Alors, qu'est-ce que vous avez lu de bien cette semaine ?
00:34 Je suis tombé sur un petit bouquin qui va passer à l'as, certainement.
00:37 C'est Astrid Delage, ça s'appelle « De la main d'une femme séchée grasser ».
00:43 Regardez, ça, c'est une pure merveille.
00:44 Alors, c'est l'histoire d'une jeune femme.
00:46 C'est l'arrière arrière arrière cousine de Charlotte Corday.
00:49 Alors, dans la famille, Charlotte Corday, c'est une icône.
00:51 Et elle décide d'aller au-delà de l'icône et elle va faire une recherche sur cette femme.
00:57 Et c'est vraiment absolument... Moi, je me suis fait complètement avoir, c'est plein de charme.
01:00 Alors, c'est surtout que...
01:01 Alors, elle va casser l'icône et elle va essayer de comprendre qui est la femme derrière.
01:06 Et pourquoi ? Et la relation avec Marat, évidemment.
01:08 Et oui. Et puis alors, elle va parler de Marat.
01:10 Alors, Marat, vous savez, par définition, c'est le méchant absolu, la crapule et tout.
01:15 Et là, c'est... Alors, elle pose plein de questions.
01:17 On découvre déjà le gars qui était hyper malade, qui était...
01:20 Je ne savais pas qu'il était suisse d'origine, fils de médecins suisse.
01:25 Et là, on va voir la correspondance.
01:27 Alors, cette femme, Charlotte Corday, c'était une royaliste.
01:29 En fait, elle était républicaine.
01:31 Elle avait un côté romantique et elle a vu la terreur et tout.
01:35 Elle s'est dit il faut que ça s'arrête parce que quand on est révolutionnaire,
01:38 quand on aime la République, on ne peut pas continuer à tuer comme ça, à s'assiner comme ça.
01:42 Et alors, voilà. Alors, c'est à la fois une superbe description de l'auteur,
01:47 parce qu'elle va aller se promener, elle va parler de sa famille.
01:50 Elle va... Voilà, c'est super bien écrit.
01:53 - Je veux bien repréciser, Astrid Delage, c'est une arrière-arrière-arrière-petite cousine.
01:57 - Donc, il y a toute sa famille.
01:58 En fait, elle parle d'elle-même à travers Charlotte Corday.
02:01 Elle va remettre Charlotte Corday en tant que femme.
02:04 C'est-à-dire qu'on va voir comment Charlotte Corday et les femmes à l'époque étaient...
02:07 Elles n'avaient pas le droit de rien.
02:08 C'est-à-dire pas de pas de droit de vote, pas de droit d'assumer leurs opinions, rien du tout.
02:11 Elles avaient le droit de se taire, point final.
02:14 Et puis, Marat, moi, ça m'a beaucoup surpris.
02:16 Alors, ce qu'il est... Voilà, on le comprend plus,
02:20 même s'il est absolument, pour moi, absolument odieux, ce qu'on peut faire de pire.
02:24 Mais c'était un grand malade.
02:26 Et puis, il était dans l'époque.
02:27 C'est vraiment... C'est de la dentelle.
02:29 C'est surprenant.
02:30 Il y a des allers-retours.
02:31 Je me suis... Alors, moi, les allers-retours, vous savez, passé, futur, la famille...
02:36 Et là, c'est fait avec maestria.
02:38 C'est fait avec beaucoup de talent, de finesse, d'intelligence.
02:40 Et c'est... En fait, c'est le portrait de plusieurs femmes.
02:43 C'est-à-dire une femme d'aujourd'hui, une femme d'hier.
02:46 - Et sur les contraintes que leur impose la société.
02:49 - Oui, alors je trouve qu'au côté féministe, elle tire un peu.
02:51 "Ah, mais bon, c'est les femmes, donc on peut pas non plus..."
02:54 - Il faudra plus qu'elle ait monté sur l'échafaud, Jean-Luc Corbyn.
02:57 - Elle a jamais... Elle a absolument jamais remis son geste.
03:01 Elle était vraiment... C'était une femme courageuse.
03:03 Et donc, allez-y, lisez ce petit livre.
03:05 Personne va le lire ou très, très peu.
03:08 Et même si vous aimez pas l'histoire, vous pouvez le lire comme un roman.
03:11 - Oui, c'est comme un roman, parce qu'elle fait effectivement le parallèle,
03:14 encore une fois, avec aujourd'hui.
03:16 - Oui, les femmes d'aujourd'hui, les femmes d'hier.
03:17 - Sa recherche et son histoire.
03:19 - Et elle dit des choses très justes sur la condition des femmes.
03:21 Je veux dire, ça ouvre...
03:22 Parce que je trouve qu'en ce moment, tout est...
03:25 Comment dire ?
03:26 Rien à voir avec l'histoire et le passé, alors que là, elle remet le passé.
03:30 On est ce qu'on est aujourd'hui à cause de notre passé.
03:32 Donc, allez-y. Et c'est superbement écrit.
03:35 Donc, je vous dis, j'ai tout bousculé pour parler de ce petit bouquin,
03:38 parce que je trouve que c'est une petite merveille.
03:40 - "De la main d'une femme", elle s'appelle Astrid Delage.
03:44 Charlotte Corday, une femme en quête de liberté.
03:49 C'est paru chez Grasset.
03:50 Alors, l'histoire d'une autre femme, histoire méconnue.
03:53 Je ne sais pas si vous avez vu passer ce livre.
03:56 "L'incroyable histoire du fils caché de Maria Callas et d'Aristote Onassis".
04:01 Christos Markodianakis.
04:06 Homero, le fils caché, donc paru aux éditions Plon.
04:10 Vous rentrez dedans, vous ne le lâchez pas.
04:13 C'est totalement addictif.
04:15 Vous savez, ça fait partie de ces livres que vous avez envie de reprendre,
04:18 parce que c'est une histoire vraie ou pas.
04:21 - Ah oui, alors c'est... - Oui, c'est ce qu'on ne sait pas.
04:24 Mais en tout cas, donc, la Callas aurait eu un fils d'Aristote Onassis.
04:29 Donc, l'auteur est parti à la recherche, à mener cette enquête.
04:35 Et c'est vrai que bon, ça pose plein de questions,
04:41 parce que c'est aussi, oui, beaucoup de questions sur l'identité.
04:44 Ce fils aurait vécu jusqu'à 60 ans.
04:47 C'est passionnant.
04:48 - Et puis la description de Maria Callas et d'Onassis, c'est vraiment...
04:51 - Oui, il y a cette tragédie grecque, le destin de Maria Callas.
04:57 Tout évoque évidemment la mythologie.
05:01 - Je comprends pas qu'ils n'en parlent pas plus.
05:02 Parce que c'est assez surprenant comme livre.
05:04 - C'est paru chez Plon et il réussit extrêmement bien à vous raconter cette histoire
05:10 et on se demande ce qui est vrai, ce qui est pas vrai.
05:14 - On lit le livre et en fait, on est prêt à le relire
05:18 parce qu'on se dit, il y a quelque chose qui a dû nous échapper.
05:20 Il y a une réponse quelque part et en fin de compte, on est dans l'expectative.
05:22 C'est vraiment passionnant.
05:23 - J'adore.
05:25 Moi, j'ai tout lu sur Onassis, Jackie Kennedy, la Callas.
05:29 Et là, c'est une histoire différente.
05:32 Franchement, ça se lit...
05:34 Je vous dis, vous le prenez, vous n'avez qu'une envie,
05:37 c'est de continuer pour voir ce que va devenir ce fils.
05:40 Et puis, il écrit très très bien.
05:42 Franchement, c'est chez Plon, Homero, le fils caché de Christos Markodjianakis.
05:47 Là aussi, on vous le conseille.
05:49 - Mais à mon avis, les libraires, ils ont dû voir la Callas,
05:51 ils ont dû le mettre dans le rayon musique.
05:53 Donc, ils l'ont mis dans le rayon à l'unité.
05:55 - Non, non, c'est un formidable récit.
05:58 - C'est une des surprises aussi.
06:00 - Très bonne surprise de cette rentrée.
06:02 - Très bon choix.
06:04 - Merci, M. le libraire.
06:06 Alors, quoi d'autre ?
06:08 Comment on peut faire une couverture aussi nus que ça ?
06:11 On dirait Barbara Cartland.
06:13 C'est un scandale.
06:15 Quand j'ai vu ça, je n'ai même pas regardé le titre.
06:17 - On avait adoré ce livre,
06:19 "Mick Kitson, poids plume".
06:21 C'est à la fin du 19e siècle.
06:25 C'est une petite gitane qui a été abandonnée
06:29 et qui va être élevée par un champion de boxe.
06:31 - Elle est adoptée par un champion de boxe.
06:33 Alors, lui, il adore la bière, c'est le moins qu'on puisse dire.
06:35 Mais il est d'une hyper tendresse, très généreuse.
06:39 Et il fonde pour cette...
06:41 Il l'achète, il la rachète à sa famille.
06:43 A cette famille de gitanes qui sont...
06:45 C'est un peu Dickens.
06:47 C'est vraiment la révolution industrielle
06:49 dans une ville industrielle où ça pue,
06:51 où il y a de la fumée partout.
06:53 Et là, il va lui apprendre, lorsqu'il y a quand même
06:55 une aberration à l'époque, à se battre la boxe.
06:57 Et grâce à ses points,
06:59 elle va s'en sortir.
07:01 Mais alors, c'est en plus...
07:03 Elle va aller aux Etats-Unis parce qu'elle va émigrer.
07:05 Il se passe plein de choses.
07:07 Il y a toute l'aristocratie un peu décatante
07:09 dans les hommes qui profitent des gens pauvres,
07:11 des femmes, comme c'était à l'époque.
07:13 C'est vraiment...
07:15 A la librairie, ça a été un des grands succès
07:17 de l'année d'ici il y a deux ans.
07:19 - Et la couverture était superbe.
07:21 Avec des gants de boxe.
07:23 Là, c'est un peu niais, un peu nian-nian.
07:25 - C'est gluant de bêtises.
07:27 On dirait un fil goutte de mauvaise qualité.
07:29 C'est incroyable. Allez-y, c'est pas cher.
07:31 - Je n'étais pas à la couverture.
07:33 - Et c'est encore sur les femmes.
07:35 Ce combat pour les femmes.
07:37 C'est là aussi que ça montre,
07:39 contrairement au "Woke",
07:41 que les hommes peuvent être sympas aussi
07:43 et aider les femmes à s'épanouir
07:45 sans que les femmes leur doivent forcément beaucoup de choses.
07:47 Mais là-dedans, il y a beaucoup d'amour et de tendresse.
07:49 Je trouve que c'est un petit bijou, ce livre.
07:51 - Et puis, Gérard,
07:53 on continue avec...
07:55 - Une de nos idoles qui nous a quittés.
07:57 C'est une des plus grandes tristesses de cette année.
07:59 C'est Luca di Fulvio avec "Le Paradis caché".
08:01 Je ne vais pas vous en parler
08:03 parce que le livre, il est top.
08:05 Si vous avez aimé "Le gang des rêves",
08:07 si vous avez "Viva Roma",
08:09 c'est de la qualité.
08:11 Je crois que c'est encore plus...
08:13 C'est un testament.
08:15 Et ça lui ressemble tellement merveilleusement.
08:17 On est au temps de l'époque de Galilée.
08:19 - De l'acquisition.
08:21 - Il y a une jeune fille et un petit garçon.
08:23 Il y a une histoire comme ça.
08:25 C'est un hymne à la générosité, au partage, au courage,
08:27 à la tolérance.
08:29 C'est vraiment un livre posthume, un testament.
08:31 C'est un des plus beaux souvenirs.
08:33 Ça m'a fait pleurer.
08:35 Je me dis qu'on en aura plus
08:37 comme ça.
08:39 Ça m'énerve quand on pense aux nœuds.
08:41 La sélection naturelle.
08:43 Il y en a.
08:45 - Je vais vous raconter
08:47 une petite histoire là-dessus.
08:49 Le livre de la rentrée, c'est "Western"
08:51 de Maria Porchet.
08:53 Quand je dis "le livre de la rentrée",
08:55 je suis bien pensant.
08:57 Je vois des copines à moi
08:59 qui mettent la couverture du livre.
09:01 Je leur dis "tu l'as lu ?"
09:03 Elles me disent "non, je vais le commencer".
09:05 Je leur dis "tu me diras".
09:07 C'est illisible.
09:09 C'est impossible à lire.
09:11 C'est un livre qui a fait la une des "Inrecuptibles".
09:13 Elle a eu des portraits partout.
09:15 Elle a été invitée à la Grande Librairie.
09:17 C'est un livre qui n'est pas fait pour tout le monde.
09:19 C'est un livre qui...
09:21 On vous ment là-dessus.
09:23 C'est agaçant.
09:25 A chaque fois, je dis "tu l'as lu ?"
09:27 "Non, je vais le lire."
09:29 "Ah bah non, je peux pas, j'y arrive pas."
09:31 Gardez votre argent. Ne vous fiez pas au média.
09:33 Écoutez le coup de coeur des libraires.
09:35 - Ou alors ce que vous faites, vous commencez
09:37 chez votre libraire les 5-6 premières pages.
09:39 - C'est insupportable.
09:41 - On ne lui a pas appris à ranger sa chambre.
09:43 La construction du livre, c'est un bordel.
09:45 Il n'y a pas d'autre mot. Je suis un peu vulgaire.
09:47 Mais ça va dans tous les sens.
09:49 - L'écriture, que nous faisent certains juges formidables.
09:51 - J'ai l'impression.
09:53 - Comme une craie sur un tableau.
09:55 - C'est exactement ça.
09:57 Ou quand vous grignotez une cuillère en argent.
09:59 Rien que d'y penser, j'en ai des frissons.
10:01 Ça m'a énervé ce bouquin.
10:03 - Celui-là, on ne vous le conseille pas.
10:05 Lucas Diffulvio, en revanche, on vous le conseille.
10:07 "Le paradis caché" chez Istia et compagnie.
10:09 Celui-là, c'est...
10:11 On va dire que c'est notre chouchou.
10:13 - Oui, c'est un...
10:15 Et puis, quand vous aurez lu celui-là,
10:17 vous lirez tous les autres.
10:19 "Les rêves", "Les enfants de Venise",
10:21 "Le soleil des rebelles", "Les prisonniers de la liberté",
10:23 "Les aventuriers de l'autre monde",
10:25 "Mama Roma", tous ces livres-là
10:27 sont parus en poche.
10:29 C'est garanti.
10:31 - Le nombre de postes que je reçois en disant...
10:33 Les gens ont presque pleuré.
10:35 On a perdu beaucoup.
10:37 Quand on voit la beauté de ce livre,
10:39 on se dit le nombre qu'il aurait pu écrire encore.
10:41 Contrairement à toute cette intelligente...
10:43 Enfin, non, je ne vais pas tomber dans le populisme.
10:45 Il était modeste et souriant.
10:47 Il était généreux, mais il était vrai dans la vie.
10:49 Il était vrai dans son écriture.
10:51 Il y a souvent un décalage.
10:53 Il était modeste.
10:55 - Je ne l'ai pas encore lu, mais je vais m'y précipiter.
10:57 - Voilà.
10:59 - "Le paradis caché",
11:01 c'est chez Istia et compagnie.
11:03 On se retrouve dans un petit instant.
11:05 On continue avec notre sélection
11:07 de livres de la semaine.
11:09 A tout de suite.
11:11 - Sud Radio, le coup de coeur des libraires.
11:13 Valérie Expert, Gérard Collard.
11:15 - On continue.
11:17 On a reçu cette semaine dans l'émission Média
11:19 François-Xavier Ménage, grand reporter
11:21 ATF1, qui est parti en grand reportage
11:23 dans la France. Il publie un livre
11:25 chez Robert Laffont qui s'appelle "Ça craque".
11:27 C'est cette France qui travaille,
11:29 qui n'est pas entendue.
11:31 Des mères qui sont obligées de faire
11:33 pompiste, des infirmières qui travaillent
11:35 365 jours par an.
11:37 C'est une photographie de la société.
11:39 Il n'y a pas d'études sociologiques qui racontent ces rencontres.
11:41 C'est un livre très fort, très puissant
11:43 et passionnant.
11:45 "Ça craque", François-Xavier Ménage.
11:47 Et c'est chez Robert Laffont.
11:49 - Je vais vous juste
11:51 reparler d'une réédition que j'ai adorée.
11:53 Je suis hyper content qu'ils aient réédité ça.
11:55 C'est un des livres qui m'a fait aimer.
11:57 Les livres, parce que j'avais été très touché par les histoires.
11:59 C'est Robert Sabatier, "Les allumettes suédoises"
12:01 chez Albin Michel. Si vous cherchez un livre pour Noël,
12:03 ils ont réuni les trois.
12:05 C'est trois, trois, trois.
12:07 C'est Olivier.
12:09 Ça se passe dans les années 30.
12:11 Au début, sur "La vue de Montmartre".
12:13 Et là, il va vous raconter
12:15 Paris des années 30.
12:17 Il va faire plein de rencontres.
12:19 C'est joliment écrit. C'est très bien écrit.
12:21 Et c'est plein de...
12:23 Ce n'est pas neuneu. C'est vraiment
12:25 l'histoire d'une France qui a disparu.
12:27 Mais ce qui est toujours là, c'est
12:29 l'amitié, le partage, la générosité,
12:31 la curiosité de ce gamin aussi.
12:33 Vous allez le voir évoluer sur plusieurs années.
12:35 Si vous cherchez
12:37 un bon moment de détente
12:39 avec un bon écrivain...
12:41 Je trouve ça un peu bête.
12:43 Ça n'existe plus en
12:45 format de poche. Pour les gens qui
12:47 n'aiment pas forcément lire, mais qui cherchent
12:49 une bonne histoire et se détendre, c'est absolument
12:51 fabuleux. - C'était un succès immense.
12:53 - C'était phénoménal. - Ce sont des livres qui ne sont pas
12:55 démodés. C'est ça qui est formidable.
12:57 - Par contre, il est très snob. On ne va pas en parler.
12:59 Parce que Robert Sabatier...
13:01 C'est vraiment un bon
13:03 styliste. Ça va vous raconter
13:05 Paris aussi. Un Paris qui était plus humain
13:07 alors qu'il était aussi très dur.
13:09 Il ne faut pas tomber dans l'angélisme.
13:11 Ce n'était pas facile.
13:13 Mais à travers les yeux de ce petit garçon,
13:15 on redécouvre la ville
13:17 et les autres. Allez-y, c'est vraiment une
13:19 pure merveille.
13:21 Je suis hyper content. - Et donc, réédition ?
13:23 - Les trois volumes sont en même temps.
13:25 Ensemble, ça s'appelle "Les allumettes suédoises".
13:27 C'est le titre du premier volume.
13:29 Ça fait 600 ou 700 pages, même plus.
13:31 De Robert Sabatier, chez Albin Michel.
13:33 Plus sa couverture est très jolie. - Ça, c'est un plus.
13:35 Jean-François Piège,
13:37 "Après zéro gras, zéro viande,
13:39 zéro poisson". Ça, c'était pour vous, "Zéro poisson".
13:41 Là, c'est "Zéro
13:43 gaspille". Ce sont
13:45 des recettes... Pour moi, c'est l'un des
13:47 chefs les plus intelligents de sa génération.
13:49 Et donc, le "Zéro gaspille",
13:51 c'est intéressant parce qu'il ne vous dit pas
13:53 "Prenez les queues
13:55 de radis et faites une soupe".
13:57 - C'est immonde.
13:59 - Il a imaginé
14:01 des recettes à partir du pain sec.
14:03 - Ah ouais ? - À partir des restes
14:05 de croissants pour faire des gaufres.
14:07 Des frites avec des restes de frites.
14:09 - De pommes de terre ? - Avec des restes de riz.
14:11 - Ah, de riz ? - De riz. Vous avez un reste
14:13 de riz, vous le façonnez.
14:15 - Vous faites forme de frite ? - Et vous les faites frire.
14:17 Il y a plein, plein de choses.
14:19 C'est les zestes de... Enfin, les
14:21 épluchures de citron, évidemment. C'est un produit
14:23 que vous avez bien lavé. Vous pouvez les
14:25 mettre dans des bocaux pour faire des
14:27 pickles. Il y a plein, plein,
14:29 plein de très, très bonnes idées.
14:31 J'ai voulu ça sur du papier
14:33 recyclable. Le livre vaut moins
14:35 de 20 euros.
14:37 C'est à l'économie de pages
14:39 justement pour qu'on puisse l'acheter.
14:41 Super bonne idée, super recette, zéro gaspille.
14:43 Jean-François Piège, c'est chez Achète Pratique.
14:45 - Ils ont édité un livre
14:47 que beaucoup de gens ne connaissent pas, mais que
14:49 j'ai adoré quand j'étais jeune libraire.
14:51 C'est-à-dire il y a très, très longtemps, c'est pour dire.
14:53 L'auteur s'appelle "Meilleur", il s'appelle "La solution à 7%"
14:55 chez Archipel Poche. Et j'ai
14:57 adoré ce livre. Alors, c'est d'un
14:59 charisme redoutable et efficace.
15:01 C'est-à-dire que c'est Watson,
15:03 l'ami de...
15:05 le compagnon de Sherlock Holmes,
15:07 qui redécouvre
15:09 un manuscrit qu'il a écrit il y a
15:11 très longtemps. Et là, alors il raconte
15:13 c'est-à-dire qu'il découvre que
15:15 Sherlock Holmes est accro à la drogue,
15:17 à la cocaïne, à la solution à 7%.
15:19 Et là, il se dit, il va falloir qu'on fasse quelque chose.
15:21 Et donc, il décide de l'emmener à
15:23 Vienne rencontrer un petit monsieur qui s'appelle
15:25 Sigmund Freud. Et alors, ils se détestent
15:27 tous les deux. C'est-à-dire que Sherlock Holmes
15:29 ne supporte pas que l'autre le fasse parler
15:31 sur sa vie. Et l'autre, ça l'énerve,
15:33 qu'il découvre ce qu'il est en regardant les...
15:35 Et là, va commencer... Alors, au début, on se dit
15:37 qu'est-ce que... Déjà, on est pris, parce que les deux
15:39 ça castagne un peu, machin. - Ouais, ils échangent entre les deux.
15:41 - Et là, ils vont être pris dans une machination absolument
15:43 machiavélique.
15:45 Et les deux vont s'unir, malgré leur
15:47 antipathie mutuelle, pour résumer
15:49 ce...
15:51 ce machiavélisme.
15:53 C'est génial. C'est-à-dire que
15:55 voilà, c'est pas gore.
15:57 Si vous avez besoin de respiration entre un Gilberti
15:59 et un Copping, comme moi, vous lisez
16:01 ça. Ça vous fait du bien.
16:03 Ça vous aère le cerveau. Vous pouvez repartir
16:05 pour quelque chose de plus contemporain.
16:07 Et c'est digne... Mais franchement, c'est...
16:09 C'est digne des meilleurs...
16:11 Alors, vous savez, j'aime pas trop les gens qui font à la manière
16:13 d'eux, à la façon d'eux. Et bien là,
16:15 c'est vraiment une pure réussite. Et pour moi, c'est un des
16:17 classiques du genre. Ça s'appelle "La solution
16:19 à 7% de meilleurs", chez Archipel Poche.
16:21 Allez-y, vous pouvez lire à partir de 15 ans,
16:23 14-15 ans, jusqu'à... Y'a pas d'âge,
16:25 je crois. Ouais, absolument. Jusqu'à votre âge
16:27 très avancé. Oui, c'est ça.
16:29 Au revoir. Un polar qui vient
16:31 de paraître. "Restez le chasseur",
16:33 chez Fayard, de Denis Lépée. Ça devrait
16:35 vous plaire. Ça se passe en Bretagne.
16:37 Y'a une scène d'ouverture qui est absolument
16:39 époustouflante.
16:41 Ça se passe en mer, avec...
16:43 Y'a des éoliennes, maintenant, qui sont construites
16:45 en mer. Y'a un pêcheur
16:47 qui... Un plongeur qui...
16:49 qui disparaît. Et franchement,
16:51 c'est vraiment le bon
16:53 polar qui a tous les codes du
16:55 polar, du roman noir.
16:57 C'est un
16:59 enquêteur qui s'appelle Alexandre
17:01 Damas, pas Dumas, pardon.
17:03 Dumas. Et donc,
17:05 y'a plusieurs choses.
17:07 Y'a une travailleuse sociale qui est une indique,
17:09 qui disparaît. Y'a ce commandant
17:11 qui est ami avec un des
17:13 plongeurs. C'est
17:15 une toile qui tisse, avec un
17:17 suspense qui est
17:19 vraiment très, très, très
17:21 puissant. Moi, je l'ai lu,
17:23 j'avais lu le manuscrit, pour tout vous dire.
17:25 Et j'avais adoré ce livre
17:27 parce que ça va crescendo.
17:29 En fait, y'a un mystère et puis y'a une fin qui est très réussie.
17:31 Ce qui n'est pas toujours le cas. - Non, mais ça,
17:33 bon polar, c'est une fin. - Dans les polars. Mais c'est un vrai,
17:35 vrai bon polar. Denis Lépée, "Rester le chasseur",
17:37 c'est paru chez Fayard.
17:39 - Ah, juste, on reste dans les femmes.
17:41 On avait adoré ce bouquin. Ça vient de
17:43 paraître en poche. Valéria Montaldi, "La Rebelle".
17:45 Femme médecin au Moyen-Âge, c'est chez
17:47 Jésus-Christ. J'ai lu. Ça, c'est une pure merveille.
17:49 Alors, c'est l'histoire d'une jeune femme qui est passionnée
17:51 par la médecine. Le problème, c'est que
17:53 toutes les corporations de chirurgien,
17:55 de barbier sont tenues par des hommes et c'est très,
17:57 très, très, très mal vu. Ils vont s'arranger
17:59 pour comploter et puis, bah,
18:01 la faire condamner. Enfin, elle est forcée de
18:03 fuir. Vous allez la traverser, elle va aller en Europe.
18:05 C'est tout le combat de ces femmes qui sont
18:07 passionnées. Alors, c'est sous Saint-Louis.
18:09 Ça va vous faire découvrir une époque. Elle écrit
18:11 merveilleusement bien. C'est une...
18:13 Elle reconstitue vraiment vos yêtes.
18:15 Et puis, vous avez... C'est pas une anecdote.
18:17 Le nombre de femmes qui ont essayé, qui ont été
18:19 brûlées, même aussi, qui ont été condamnées
18:21 parce qu'elles voulaient
18:23 être médecins.
18:25 À l'époque, ça s'appelait pas médecin, mais
18:27 allez-y, c'est pas cher.
18:29 Vous allez passer un moment. C'est à la fois
18:31 un livre d'aventure, un livre d'histoire,
18:33 un essai même sur la condition féminine
18:35 si on veut faire genre.
18:37 C'est surtout un excellent écrivain
18:39 qui a écrit un excellent roman pour
18:41 des excellents lecteurs. C'est pas mal, ça.
18:43 C'est pas mal.
18:45 Un petit rappel, "L'Empire de la douleur"
18:47 qui vient de paraître en poche.
18:49 Si vous avez aimé...
18:51 Je me souviens plus du titre sur Netflix
18:53 de cette série qui parle "pain killer".
18:55 Qui parle donc de ce tueur...
18:57 Ce médicament qui tue la douleur
18:59 et qui a fait des milliers de morts.
19:01 Et l'histoire de cette famille
19:03 qui est au cœur de
19:05 l'industrie pharmaceutique. C'est un
19:07 livre formidable. Parce que
19:09 ça raconte une saga, l'histoire de ces
19:11 trois petits juifs arrivés
19:13 d'Europe de l'Est.
19:15 C'est brillant.
19:17 Qui étaient des gens talentueux.
19:19 Des gens pharmaciens
19:21 et qui veulent faire le bien.
19:23 En disant qu'il faut arrêter les électrochocs.
19:25 Donc ils vont inventer le Valium et puis
19:27 petit à petit, ils vont mettre au point un médicament.
19:29 On va se rendre compte qu'ils sont tout à fait au courant
19:31 des dégâts de ces médicaments. Mais c'est la
19:33 trajectoire de cette famille
19:35 Sackler qui est à la fois mécène
19:37 parce qu'ils vont gagner énormément d'argent.
19:39 Ils vont mettre au point le marketing médical.
19:41 On vous en a parlé la semaine dernière.
19:43 Franchement, Pain Killer,
19:45 vous pouvez le regarder, mais c'est assez
19:47 limité à l'Oxycontin.
19:49 Alors que le livre "L'Empire de la
19:51 douleur" raconte vraiment toute la saga
19:53 de cette famille.
19:55 Ça vient de paraître en collection de
19:57 poche et franchement,
19:59 là aussi, je vous le garantis. C'est la rencontre de l'argent
20:01 et de la médecine. C'est-à-dire comment des gens sont un peu
20:03 viciés par l'argent,
20:05 par l'attrait du gain.
20:07 En plus, ce qui est terrible, c'est
20:09 l'épilogue. C'est-à-dire qu'on croit qu'ils vont
20:11 pas du tout. Ils ne paient pas.
20:13 Ils ne paient pas pour leurs crimes.
20:15 Donc ça, c'est absolument...
20:17 Ça fait peur.
20:19 Qu'est-ce qu'on a d'autre ?
20:21 Vous savez, il y a la mécanique de la chute
20:23 de cette garlande chez Liana Levy
20:25 qui était parue l'année dernière et qui est parue en poche.
20:27 Et là, vient en paraître un nouveau.
20:29 C'est "Plan américain".
20:31 Alors, "Plan américain", on en avait parlé.
20:33 C'est New York, mais c'est New York
20:35 des années 70. Donc on n'imagine pas
20:37 New York des années 70. C'est-à-dire une New York
20:39 violente où vous ne pouviez pas rentrer
20:41 chez vous. Enfin, il fallait être accompagné.
20:43 On disait qu'on ne pouvait pas aller à Harlem
20:45 dans le Bronx. Et puis, même dans le centre
20:47 de New York, les gens se cadenassaient,
20:49 mettaient des grilles partout.
20:51 Quand vous alliez en soirée, il fallait qu'au moins
20:53 3 hommes vous raccompagnent
20:55 chez vous. Il fallait bien vérifier que chez vous, il n'y avait personne
20:57 ou vous vous faites pour rien. Puis, d'un autre côté,
20:59 c'est un New York flamboyant,
21:01 créateur, où il y a des
21:03 choses absolument incroyables
21:05 qui se font au niveau littérature, picturale
21:07 et tout. Ce qui est assez troublant.
21:09 C'est-à-dire qu'à un moment, c'est comme pour les écrits.
21:11 Est-ce qu'on doit souffrir pour écrire un bon livre ?
21:13 Est-ce qu'il faut que des villes
21:15 soient absolument
21:17 abominables pour qu'ils en sortent quelque chose ?
21:19 Bon, ceci dit, quand on voit New York maintenant, il en sort aussi
21:21 beaucoup de très bonnes choses sans que
21:23 la ville soit absolument...
21:25 C'est superbement écrit.
21:27 Si vous avez aimé "Mécanique de la chute",
21:29 vous avez adoré "Plan américain".
21:31 Moi, j'étais un peu sceptique.
21:33 Je trouvais ça un peu racoleur,
21:35 un peu démago.
21:37 Et pas du tout. C'est vraiment une...
21:39 - Ça fonctionne très bien. - Ça fonctionne complètement.
21:41 Et puis, vous y êtes dedans, il a l'air de reconstituer
21:43 le décor, les gens, les personnages sont
21:45 hyper bien faits. Vous avez toute la
21:47 violence, vous avez toute la création. C'est vraiment
21:49 un très très beau livre.
21:51 - Redites le titre. - Ça s'appelle
21:53 "Plan américain" de 7SETH.
21:55 Garland, comme Julie.
21:57 Chez Liana Lévy.
21:59 L'école des loisirs,
22:01 c'est une super librairie,
22:03 super maison d'édition,
22:05 propose une... Je ne sais pas ce que vous en
22:07 pensez, une boîte à histoire.
22:09 - Oui, absolument. - Moi, je trouve ça vachement bien.
22:11 - Ça fonctionne déjà. - Ça marche
22:13 très très bien.
22:15 Ils ont ce boîtier
22:17 à histoire qu'on peut emporter partout,
22:19 qui raconte des histoires aux enfants.
22:21 Ça ne désinvestit pas les parents, parce que vous les
22:23 accompagnez aussi, mais ça veut dire que
22:25 l'enfant, ça lui apprend à imaginer,
22:27 à développer son imaginaire dès
22:29 tout petit. Il y a une cinquantaine
22:31 d'histoires, je crois, à l'intérieur.
22:33 Et c'est
22:35 vachement bien. - Oui, parce qu'il y a des gens qui nous ont fait la réflexion,
22:37 ça vaut 60 euros, je crois. Mais pour les 60 euros,
22:39 vous avez
22:41 un maximum de volume.
22:43 C'est-à-dire que ça, ça va vous tenir très très
22:45 longtemps. Et en plus, les gosses adorent
22:47 quand c'est à eux. Ils prennent le coffret,
22:49 on les voit, ils s'y approprient. - C'est très
22:51 intuitif. - C'est vraiment hyper bien fait.
22:53 Franchement, alors, c'est vrai
22:55 que le max n'est pas forcément donné pour un cadeau de Noël.
22:57 - Il y a 37 histoires.
22:59 - Voilà.
23:01 - Et 300 histoires
23:03 téléchargeables, évidemment,
23:05 sur un site. - Vous voyez, donc, c'est vraiment...
23:07 - Mais c'est un petit appareil qui est très mignon
23:09 et pris en main, très facile
23:11 à utiliser pour les enfants. - Moi, je sais que c'est paru
23:13 hier et déjà, ça
23:15 marche. Mais vraiment, les gens... Parce qu'il y avait eu un précédent
23:17 l'année dernière, je ne sais plus sur quel thème. - Oui, il y en a eu.
23:19 - Et ça avait hyper bien fonctionné. Et celui-là,
23:21 alors, surtout, n'attendez pas parce que
23:23 la production, elle n'est pas illimitée.
23:25 Donc, si vous avez le...
23:27 Achetez-le maintenant. Comme ça, vous l'aurez en réserve
23:29 pour Noël parce qu'après, vous allez vous
23:31 présenter comme des flancs
23:33 chez votre libraire. Ils vont vous dire "Excusez-moi, mais il n'y en a plus."
23:35 - Donc, oui, ça vaut
23:37 59 euros. Ce n'est pas donné, mais vous avez
23:39 27 histoires. Vous pouvez en télécharger
23:41 d'autres. Et puis, c'est
23:43 vraiment pour des enfants.
23:45 - Oui, parce que quand on voit un album enfant,
23:47 maintenant, c'est 15 euros.
23:49 Donc, ce n'est pas hors de prix.
23:51 - 3 à 10 ans. Donc, il y a tout un choix
23:53 d'histoire. Ben voilà, on a fait le tour.
23:55 - On a fini. Ben voilà. On va se revoir.
23:57 - On a déjà pas mal de choses... de bonnes choses.
23:59 - Oui, là, vous avez des bonnes choses. - Absolument.
24:01 Merci Gérard. On se retrouve la semaine prochaine
24:03 ici à 13h30
24:05 sur Sud Radio, tous les samedis.
24:07 Sud Radio, le coup de cœur des libraires.
24:09 Valérie Expert, Gérard Collat.
24:11 Gérard Collard